Nun, so legt euch, liebe Lieder, Eh bien, allongez-vous, ô chères chansons, An den Busen meinem Volke! Sur la poitrine de mon peuple ! Und in einer Moschuswolke Et, dans un nuage de musc, Hüte Gabriel die Glieder Que Gabriel garde les membres Des Ermüdeten gefällig, Du poète fatigué, Daß er frisch und wohlerhalten, Qu’il reste frais et en bon état, Froh, wie immer, gern gesellig, Heureux, comme toujours, sociable, Möge Felsenklüfte spalten, Pour pouvoir fendre les falaises, Um des Paradieses Weiten Traverser l’immensité du paradis Mit Heroen aller Zeiten Avec des héros de tous les temps Im Genusse zu durchschreiten, Traverser dans la joie, Wo das Schöne, stets das Neue, Où le beau, toujours nouveau, Immer wächst nach allen Seiten, Toujours s’accroît de tous côtés, Daß die Unzahl sich erfreue. Qu’une myriade de gens s’amuse. Ja, das Hündlein gar, das treue, Oui, le petit chien, si fidèle, Darf die Herren hinbegleiten. Pourra accompagner ses maîtres.
OS LUSIADAS CAMOES CANTO V Os Lusiadas Les Lusiades OS LUSIADAS V-42 LES LUSIADES V-42 * LITTERATURE PORTUGAISE
literatura português Luis de Camões [1525-1580] Tradução – Traduction Jacky Lavauzelle texto bilingue
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-« Pois vens ver os segredos escondidos – « Ainsi, vous qui venez observer les secrets cachés Da natureza e do úmido elemento, De la nature et de l’élément humide,…
Herrin, sag, was heißt das Flüstern? Maîtresse, dis-moi ce que signifie ce chuchotement ? Was bewegt dir leis die Lippen? Quels sont ces mouvements sur tes lèvres ?
Was ist schwer zu verbergen? Das Feuer! Ce qui est difficile à cacher ? Le feu ! Denn bei Tage verrät’s der Rauch, Car le jour il se révèle par sa fumée,
Ihr naht euch wieder, schwankende Gestalten, Vous vous approchez, formes indécises Die früh sich einst dem trüben Blick gezeigt. Jadis, vous apparaissiez à mon œil innocent.
Ihr beiden, die ihr mir so oft, Vous deux, qui, avec moi, tant de fois, In Not und Trübsal, beigestanden, Dans la peine et dans l’épreuve, m’avez accompagné,
Die Sonne tönt, nach alter Weise, Le Soleil résonne, selon la vieille tradition, In Brudersphären Wettgesang, Dans la multitude des chants des sphères harmonieuses,
18 avril 1842 – Ponta Delgada (Les Açores)- 11 septembre 1891 Ponta Delgada 18 de abril de 1842 – Ponta Delgada, 11 de setembro de 1891
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Traduction Jacky Lavauzelle
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L’INCONSCIENT O INCONSCIENTE _______________________________________
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O Espectro familiar que anda comigo, Le Spectre familier qui m’accompagne, Sem que pudesse ainda ver-lhe o rosto, Sans que je puisse voir son visage, Que umas vezes encaro com desgosto Parfois, je le considère avec répulsion E outras muitas ansioso espreito e sigo. Et souvent, impatient, je le guette et je le suis. * É um espectro mudo, grave, antigo, C’est un spectre silencieux, grave et ancien, Que parece a conversas mal disposto… Qui semble fuir les conversations … Ante esse vulto, ascético e composto Devant cette figure, ascétique et réservée Mil vezes abro a boca… e nada digo. Mille fois j’ouvre la bouche … mais je reste muet. * Só uma vez ousei interrogá-lo: Une seule fois j’ai osé le questionner : Quem és (lhe perguntei com grande abalo) Qui es-tu (ai-je demandé avec effroi), Fantasma a quem odeio e a quem amo? Fantôme que je déteste et que j’aime ?
* Teus irmãos (respondeu) os vãos humanos, Tes frères (répondit-il), les vains humains, Chamam-me Deus, ha mais de dez mil anos… M’appellent Dieu, depuis plus de dix mille ans … Mas eu por mim não sei como me chamo… Mais moi-même, je ne sais quel est mon nom …
18 avril 1842 – Ponta Delgada (Les Açores)- 11 septembre 1891 Ponta Delgada 18 de abril de 1842 – Ponta Delgada, 11 de setembro de 1891
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Traduction Jacky Lavauzelle
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LE CONVERTI O CONVERTIDO _______________________________________
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Entre os filhos dum século maldito Parmi les enfants d’un siècle maudit Tomei também lugar na ímpia mesa, J’ai aussi pris place à la table des impies, Onde, sob o folgar, geme a tristeza Où, sous le plaisir, la tristesse gémit Duma ânsia impotente de infinito. D’un désir impuissant d’infini. * Como os outros, cuspi no altar avito Comme les autres, j’ai craché sur l’autel Um rir feito de fel e de impureza… Un rire de fiel et d’impureté … Mas um dia abalou-se-me a firmeza, Mais un jour ma rudesse m’a ébranlé, Deu-me um rebate o coração contrito! Le cœur contrit m’a lancé une alarme ! * Erma, cheia de tédio e de quebranto, Aride, pleine d’ennui et brisée, Rompendo os diques ao represo pranto, Rompant les digues à ses larmes retenues, Virou-se para Deus minha alma triste! Ma triste âme s’est tournée vers Dieu ! * Amortalhei na Fé o pensamento, J’ai enveloppé ma pensée dans la Foi, E achei a paz na inércia e esquecimento… Et j’ai trouvé la paix dans l’inertie et l’oubli … Só me falta saber se Deus existe! J’ai juste besoin de savoir si Dieu existe !
Sonho que sou um cavaleiro andante. Je rêve que je suis un chevalier errant. Por desertos, por sóis, por noite escura, À travers les déserts, les soleils, la nuit sombre ;
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DIALOGUE Diálogo
A cruz dizia á terra onde assentava, La croix a dit à la terre où elle reposait, Ao valle obscuro, ao monte aspero e mudo: À la vallée obscure, au mont rude et muet :
Viver assim: sem ciúmes, sem saudades, Vivre ainsi : sans jalousie, sans envie, Sem amor, sem anseios, sem carinhos, Sans amour, sans désir, sans affection,
Só! – Ao ermita sozinho na montanha Seul ! – Au solitaire ermite sur la montagne, Visita-o Deus e dá-lhe confiança: Dieu lui rend visite et lui donne sa confiance :
Em vão lutamos. Como névoa baça, Nous luttons en vain. Comme un brouillard terne, A incerteza das coisas nos envolve. L’incertitude des choses nous entoure.
Quando nós vamos ambos, de mãos dadas, Quand nous allions tous deux, main dans la main, Colher nos vales lírios e boninas, Récolter dans les vallées marguerites et lis,
Os que amei, onde estão? Idos, dispersos, Ceux que j’aimais, où sont-ils ? Disparus, dispersés, arrastados no giro dos tufões, entraînés par de violents typhons,
Обнищало листье златое. Dorée se trouvait la feuille mendiante et appauvrie. Просквозило в сенях осенних A travers la canopée d’automne Ясной синью тихое небо. Brillait le calme ciel bleu. Стала тонкоствольная роща Le mince bosquet devenait les colonnes Иссеченной церковью из камня; D’une église en pierre efflanquée ; Дым повис меж белыми столпами; De la fumée s’échappait de ses blancs piliers ; Над дверьми сквозных узорочий Au-dessus de la porte pendaient Завесы — что рыбарей Господних Les filets des pêcheurs du Seigneur Неводы, раздранные ловом,– Arrachés et déchirés par la pêche, – Что твои священные лохмотья Comme tes haillons sacrés У преддверий белого храма, À l’entrée du temple blanc, Золотая, нищая песня! Ô Pauvre chanson dorée !
— Что ж нового? «Ей-богу, ничего».
– Quoi de neuf ? « Par Dieu, rien. » — Эй, не хитри: ты верно что-то знаешь. « Hé, quoi ! tu sais que quelque chose ! » Не стыдно ли, от друга своего, N’est-ce pas dommage mon ami ?…
LITTÉRATURE RUSSE POÉSIE RUSSE Русская литература Русская поэзия
TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
Marina Ivanovna Tsvetaïeva Марина Ивановна Цветаева poétesse russe русская поэтесса Moscou 26 septembre 1892 – Ielabouga 31 août 1941 26 сентября 1892, Москва — 31 августа 1941, Елабуга
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AU CLAIR DE LUNE 1916 Соперница, а я к тебе приду ____________________________________________
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Соперница, а я к тебе приду Rivale, je viendrai à toi Когда-нибудь, такою ночью лунной, Un jour, par une nuit au clair de lune, Когда лягушки воют на пруду Quand les grenouilles font vibrer l’étang…