Jules, jeune homme séduisant, se retrouve perdu dans sa petite ville d’Occitanie, perdant le peu de contrôle qui lui restait encore. Il survit dans la détresse du monde qui se dévoile encore à lui. Il survit sans véritablement comprendre ce qui lui arrive, mais en tentant de subsister, aidé pour cela par son étrange ami Paul. Il se retrouve dans cette spirale du siphon et de la fosse, et il souffre. Il souffre en fait d’un double mal. Jules est victime d’un triste pourrissement diabolique, conscient que son corps n’est plus comme celui des autres, plus obstrué, plus changeant, chosifié parfois, immortel souvent, plus évanescent, plus inexistant dans ce constat d’effondrement généralisé, de perte de volonté totale et de lassitude envahissante. Peut-être un syndrome de Cotard. L’autre mal, sorte de syndrome de Capgras, qui le frappe, se manifeste par la certitude d’être dupé, d’être soumis à une manipulation infernale. Certains êtres, d’une manière incompréhensible, proches ou non, se retrouvent parfois changés par autant de sosies et de clones.
Il se dissout peu à peu, au gré des événements. Mais s’il disparaît, tout ce qui est autour de lui disparaît aussi vite, sa famille, sa rue, les hommes et les femmes, les rapports amoureux, sa ville de Moissac victime de plusieurs attentats terroristes, le monde lui-même…