OS LUSIADAS CAMOES CANTO V Os Lusiadas Les Lusiades OS LUSIADAS V-55 LES LUSIADES V-55 * LITTERATURE PORTUGAISE
literatura português Luis de Camões [1525-1580] Tradução – Traduction Jacky Lavauzelle texto bilingue
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-« Já néscio, já da guerra desistindo, -« Comme j’étais stupide, déjà j’abandonnais l’idée de la guerre, Uma noite de Dóris prometida, Une nuit promise par l’Océanide Doris,…
Sonho que sou um cavaleiro andante. Je rêve que je suis un chevalier errant. Por desertos, por sóis, por noite escura, À travers les déserts, les soleils, la nuit sombre ;
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DIALOGUE Diálogo
A cruz dizia á terra onde assentava, La croix a dit à la terre où elle reposait, Ao valle obscuro, ao monte aspero e mudo: À la vallée obscure, au mont rude et muet :
Viver assim: sem ciúmes, sem saudades, Vivre ainsi : sans jalousie, sans envie, Sem amor, sem anseios, sem carinhos, Sans amour, sans désir, sans affection,
Só! – Ao ermita sozinho na montanha Seul ! – Au solitaire ermite sur la montagne, Visita-o Deus e dá-lhe confiança: Dieu lui rend visite et lui donne sa confiance :
Em vão lutamos. Como névoa baça, Nous luttons en vain. Comme un brouillard terne, A incerteza das coisas nos envolve. L’incertitude des choses nous entoure.
Quando nós vamos ambos, de mãos dadas, Quand nous allions tous deux, main dans la main, Colher nos vales lírios e boninas, Récolter dans les vallées marguerites et lis,
Os que amei, onde estão? Idos, dispersos, Ceux que j’aimais, où sont-ils ? Disparus, dispersés, arrastados no giro dos tufões, entraînés par de violents typhons,
A cruz dizia á terra onde assentava, La croix a dit à la terre où elle reposait, Ao valle obscuro, ao monte aspero e mudo: À la vallée obscure, au mont rude et muet : —Que és tu, abysmo e jaula, aonde tudo « Qu’êtes-vous, abîmes et prisons, où tout Vive na dor e em lucta cega e brava? vit dans la douleur et dans la lutte aveugle et furieuse ? »
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Sempre em trabalho, condemnada escrava. Toujours au travail, esclave condamné. Que fazes tu de grande e bom, comtudo? Que fais-tu de grand et de bien, après tout ? Resignada, és só lodo informe e rudo; Résigné, tu n’es que de la boue et du bruit informe ; Revoltosa, és só fogo e horrida lava… Dégoûtant, tu n’es seulement qu’une hideuse lave …
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Mas a mim não ha alta e livre serra Mais il n’y a pas de haute montagne libre Que me possa igualar!.. amor, firmeza, Qui puisse m’égaler ! .. amour, fermeté, Sou eu só: sou a paz, tu és a guerra! Je suis seul : je suis la paix, tu es la guerre !
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Sou o espirito, a luz!.. tu és tristeza, Je suis l’esprit, la lumière ! .. tu es la tristesse, Oh lodo escuro e vil!—Porêm a terra Ô vile boue noire ! – A cela la terre Respondeu: Cruz, eu sou a Natureza! Répondit : « Croix, je suis la Nature !«
Lieto su i colli di Borgogna splende Heureux brille sur les collines de Bourgogne e in val di Marna a le vendemmie il sole:
et sur les vendanges dans la vallée de la Marne le soleil : il riposato suoI piccardo attende
le sol apaisé de la Picardie attend l’aratro che l’inviti a nuova prole.
de la charrue une nouvelle invitation à procréer.
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Ma il falcetto su l’uve iroso scende
Mais la faucille sur les raisins de colère s’abat come una scure, e par che sangue còle:
telle une hache, d’où semble s’écouler du sang : nel rosso vespro l’arator protende
dans ce soir rouge, le paysan observe l’occhio vago a le terre inculte e sole,
le regard vague les terres incultes et solitaires,
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ed il pungolo vibra in su i mugghianti
et le fouet claque sur les bêtes mugissantes quasi che l’asta palleggiasse, e afferra
comme s’il agitait de sa lance, il empoigne alors la stiva urlando : Avanti, Francia, avanti!
la charrue en criant : En avant, France, en avant !
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Stride l’aratro in solchi aspri: la terra
La charrue gémit dans l’âpre sillon ; la terre fuma: l’aria oscurata è di montanti
fume ; l’air est obscurci par l’ombre montante fantasimi che cercano la guerra.
des fantômes qui cherchent la guerre.
LE « ÇA IRA »
Le poète Giosuè Carducci
Maurice Muret
Revue des Deux Mondes
Tome 40 – 1907
…Le sonnet est un moule d’une rare plasticité. Il s’est prêté aux mignardises de Joséphin Soulary comme aux visions grandioses de José Maria de Heredia. Dans leur concision lapidaire, leur âpre et sinistre beauté, les douze sonnets de Ça ira brillent d’un éclat tragique.
C’est au sortir d’une lecture de la Révolution française par Carlyle que Carducci les composa. Sans doute il connaissait aussi Thiers, Louis Blanc et Michelet ; mais la lecture de Carlyle donna l’élan décisif. C’est elle qui força l’inspiration. Comme Carlyle, — et comme Joseph de Maistre, — Carducci voit dans la Révolution française un événement proprement « satanique, » mais le rebelle qu’il est attache à ce terme le sens favorable qui se découvre dans son Hymne à Satan. La Révolution française est pour lui une revanche de la raison, de la liberté, de la justice sur les « tyrannies séculaires » de l’Eglise et de la monarchie. Il a protesté contre les critiques qui dénoncèrent ses sympathies terroristes quelque peu excessives ; il a prétendu s’être borné (ou à peu près) au rôle d historiographe. C’est pur paradoxe ! Ça ira prend énergiquement fait et cause pour la Terreur. Carducci condamne Louis XVI et Marie-Antoinette avec une rigueur inconnue des historiens impartiaux. Le sonnet qui retrace le meurtre de la princesse de Lamballe est une apologie déguisée de ce crime. Louis XVI, enfin, dans la prison où il se recueille en attendant la mort, est montré par le poète italien « demandant pardon au ciel pour la nuit de la Saint-Barthélemy. » Que voilà donc un « état d’Ame » peu historique ! N’y a-t-il pas tout lieu de croire que Louis XVI, à la veille de mourir, était à cent lieues de penser qu’il expiait les méfaits de Charles IX ? C’est l’impitoyable logique jacobine qui établit des rapprochements de cette sorte.
Il faut tenir compte, dans l’appréciation du Ça ira, de la date où fut publié cet ouvrage. Il parut « pour le 77e anniversaire de la République, » à une époque où la France traversait une nouvelle « année terrible. » Bien que le poète n’y fasse aucune allusion formelle, les événements de 1870-1871 restent toujours présents à son esprit. A l’opprobre de Sedan s’oppose dans sa pensée la gloire de Valmy, de Valmy qui fait l’objet de son dernier sonnet. Plutôt que Sedan, la Terreur ; plutôt Danton que Napoléon III ; plutôt Robespierre que Bazaine, voilà ce qu’on peut lire entre les lignes du Ça ira. Un critique italien a parlé des « Grâces pétrolières » qui avaient servi de marraines à cette poésie. Et ce propos irrita l’auteur. Le mot n’en était pas moins exact.
Indépendamment du Ça ira consacré à un sujet français, Carducci mentionne fréquemment la France dans ses ouvrages. Quel autre pays a été plus étroitement mêlé aux destinées du Risorgimento ? Carducci n’est pas gallophobe, tant s’en faut ; mais c’est exclusivement à la France rouge que vont ses sympathies. Les Iambes et épodes traînent aux gémonies ce peuple devenu infidèle à l’idéal révolutionnaire d’autrefois. Le poète maudit la France impériale « brigande au service du Pape » (masnadière papale). Dans les vers Pour Edouard Corazzini, il invective plus sauvagement encore la « grande nation » au nom de ceux qui crurent en elle, de ceux « qui avaient grandi à ta libre splendeur, de ceux qui t’avaient aimée, ô France ! » Même note dans le Sacre d’Henri V, où il s’élève contre les tentatives de restauration monarchique en France après la chute de l’Empire. Mais c’est surtout contre Bonaparte et le bonapartisme que le poète romain brandit ses foudres vengeresses.
Maurice Muret
Revue des Deux Mondes
Tome 40 – 1907
Crónica da Vida Que Passa CHRONIQUE DE LA VIE QUI PASSE
15 de abril 1915 15 avril 1915
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SUR LA TRAHISON & LE TRAÎTRE
Na Rússia — ao contrário do que se tem dito — continuam as perseguições políticas. En Russie – contrairement à ce qui a été dit – les persécutions politiques continuent. Acaba de ser enforcado, por traidor, o coronel russo Miasoyedoff. Le colonel russe Miasoyedoff vient d’être pendu pour trahison. Provou-se, com efeito, que ele era traidor. Il a été prouvé, en effet, que c’était un traître…