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ALFRED CAPUS – PAR JULES LEMAÎTRE – CRITIQUE THÉÂTRALE DE BRIGNOL ET SA FILLE (1894)

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LITTÉRATURE FRANÇAISE
THÉÂTRE 

 

JULES LEMAÎTRE

 né le  à Vennecy et mort le  à Tavers

 

THEATRE D’ALFRED CAPUS

 

CRITIQUE THÉÂTRALE 
DE BRIGNOL ET SA FILLE
(1894)

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Jules Lemaître

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Parution
IMPRESSIONS DE THÉÂTRE
NOUVELLE BIBLIOTHÈQUE LITTÉRAIRE
PARIS
SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’IMPRIMERIE ET DE LIBRAIRIE
Ancienne Librairie Lecêne, Oudin et Cie
15 Rue de Cluny
Paris XVe

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Photo Jacky Lavauzelle

Vaudeville : Brignol et sa Fille, comédie en trois actes de M. Alfred Capus.
[1894]

M. Alfred Capus, romancier, est l’auteur de Qui perd gagne, un récit délicieusement ironique, de Faux départ et d’Années d’aventure. Il possède, à un degré éminent, le talent de « conter » ; il a quelque chose de la tranquillité et de la lucidité d’Alain Lesage. Et, toujours aussi tranquillement, il vient, pour son début au théâtre, d’obtenir un succès de la meilleure qualité et de l’espèce la plus flatteuse. C’est que, en dépit de quelques gaucheries de composition et d’enchaînement, et d’une marche un peu monotone et lente, et d’un dénouement un peu brusque et d’ailleurs conventionnel (j’expédie vite les critiques pour n’y point revenir), Brignol est, dans ses parties, excellentes, une rare comédie de moeurs et presque une comédie de caractère.

Le principal personnage est un type tout-à-fait remarquable de filou qui a le don de la rêverie, d’escroc innocent à force d’inconscience et d’optimisme ; plus simplement, d’homme d’affaires « illusionniste », comme on l’a dit avec quelque impropriété « visionnaire », comme on disait autrefois.

Mais, tout d’abord, je crois de mon devoir de déclarer que risquer et perdre à la Bourse trente mille francs que vous avez reçu en dépôt et auxquels vous avez promis de ne pas toucher ; puis, ayant remarqué que votre fille fait impression sur un jeune homme très riche, admettre instantanément ce jeune homme dans votre intimité ; lui emprunter ces trente mille francs et quelques autres petites sommes ; lui faire payer les trois termes que vous devez à votre propriétaire ; ménager aux deux jeunes gens de continuels tête-à-tête avec le vague espoir, -oh ! si vague ! – que, entre le mariage et la séduction, votre bienfaiteur optera pour le mariage, tout cela, si je ne m’abuse, correspond peut-être insuffisamment à l’idée que nous pouvons nous former d’un honnête homme. Pensez-vous comme moi ? Iriez-vous jusqu’à l’affirmer ? Nous vivons dans des temps où cette affirmation n’est point inutile et ne saurait-être sous-entendue.

Alfred Capus en 1911.
Agence de presse Meurisse — Bibliothèque nationale de France

Ceci posé, Brignol est charmant. C’est un homme qui n’a pas un sou de méchanceté, ni même de duplicité volontaire, puisqu’il n’a pas de conscience. Et il n’a pas de conscience, parce qu’il n’a pas où la loger : pas de for intérieur, pas de « centre » ; il n’est jamais rentré chez soi. Il n’a en lui nulle mesure morale de ses relations avec les autres hommes. Ses indélicatesses ne sont vraiment, à ses yeux, que des expédients de guerre, des moyens de stratégie dans la lutte enivrante pour l’argent ; et, d’ailleurs, comme celui qu’il escroque ne lui reste jamais entre les mains, est aventuré et perdu d’avance, il n’est pas assez attentif pour s’apercevoir qu’il le voie : comment l’aurait-il volé, puisqu’il ne l’a déjà plus ? Il marche, les yeux attachés sur de fuyants et toujours reconnaissants mirages d’entreprises industrielles et de spéculations financières, dont il ne voit que la beauté abstraite, -travail et intelligence mués en argent, que l’intelligence et l’audace de nouveau multiplient, -avec l’illusion qu’il est un beau lutteur, un homme à idées, bien qu’il n’ait jamais pu en préciser une seule… »C’est un homme… vague, qui commet des actions… vagues« , dit de lui son beau-frère magistrat. Bref, ce n’est point un malhonnête homme : c’est une espèce de crétin qui est un poète.

Son optimisme est fou, -et touchant. Il a été avocat dans sa ville de province. Vingt fois, des amis ou des parents lui ont offert des emplois où il aurait eu la vie assurée. Il a toujours refusé, sans hésitation. Pour qui le prend-on ? Ce qu’il lui faut, c’est l’ivresse et la poésie des grandes affaires. Quelles affaires ? Il ne saurait dire ; mais il sourit, on ne sait à quoi, à quelque chose qui est son rêve. Criblé de dettes, harcelé par les créanciers, il ne prend pas garde à ces misères ; ou plutôt, il les considère comme des épisodes de la grande bataille indéterminée et noble où il se démène. Depuis vingt ans, tous les jours, imperturbablement, il déclare que demain, pas plus tard, il aura son million. Et, comme son beau-frère lui conseille de penser à l’avenir : « je songe à des choses plus positives. » Car naturellement la grande prétention de ce poète est d’être le plus pratique des hommes.

Sa fille Cécile est exquise. Elle a grandi parmi les dettes, les papiers timbrés, les réclamations hargneuses, les menaces de saisies. Ça ne lui fait visiblement plus rien : elle a l’habitude. Elle est devenue insensiblement l’innocente complice de son père. Elle excelle à calmer, à éconduire les créanciers ; elle sait entrer à propos dans le cabinet de Brignol et interloquer les mécontents par sa gentille apparition. Moitié candeur, moitié prudence, elle ne tient pas à savoir au juste ce que fait son père ; elle l’aime, elle le sent incurable et elle ne le sent pas méchant, voilà tout. Elle est bien « celle qui ne veut pas savoir« , mais elle est surtout celle qui ne veut pas juger. Elle est i bien née que, au lieu de prendre, comme cela pouvait arriver, une âme de petit avoué véreux en jupons, elle a conçu, à voir de quelle bassesse et de quelle dureté l’argent fait les hommes capables, le profond mépris de l’argent. Avisée pour son père, elle est honnête pour son propre compte, dans tous les sens du mot ; et, dès qu’elle découvre la vérité qu’elle ne cherchait point ; dès qu’elle sait que Maurice Vernot a prêté les trente mille francs à Brignol, et dans quelle pensée, et ce qu’il espérait faire d’elle, sa probité et sa fierté éclate avec une simplicité émouvante… Je me hâte de vous rassurer sur le sort de cette charmante fille : Maurice l’aime décidément encore plus qu’il ne croyait, et il lui demande sa main. Sur quoi Brignol, nullement étonné : « Qu’est-ce que je disais ? Tout faisait prévoir ce mariage, tout ; c’est évident.« 

Je ne puis qu’indiquer les autre figures : la moutonnière et résignée Mme Brignol ; le beau-père, Valpierre, magistrat à Poitiers, représentant digne et désolé de la morale bourgeoise et de la morale du Code et, tout de même, à travers ces traductions, de la morale tout court ; Carriard, l’homme d’affaires pratique et direct, trapu, à gants rouges, à tête de bookmaker ou d’homme d’écurie ; et le commandant Brunet, type inoubliable du vieux joueur possédé. Tout cela vit. Mais au reste, il me serait difficile de vous faire sentir le mérite particulier de la comédie de Capus ; car ce mérite est surtout dans le détail. Point de mots d’auteur : des mots de nature à foison, et point « fabriqués« . Un dialogue d’une vérité vraie, – plus vraie peut-être que ne l’exige le théâtre, – et que je ne me souviens d’avoir rencontrée que dans les meilleures scènes de M. Georges Ancey, -qui lui, du reste, est un pessimiste déterminé et ajoute, le plus souvent, à la « rosserie » naturelle de ses contemporains. La vérité de M. Alfred Capus, car vous savez qu’il y en a plusieurs, est plus indulgent. – En résumé, son homme d’affaires visionnaire rappelle Mercadet, l’Arnoux de l’Education sentimentale*, le Delobelle de Fromont jeune, le Micawber de David Copperfield et l’Ekdal du Canard sauvage. Il les rappelle, dis-je, tout en étant bien lui-même. Il est de leur famille, et je crois bien qu’il est presque leu égal. C’est gentil pour un début.

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* L’Education sentimentale de Gustave Flaubert, 1869
**Fromont jeune et Risler aîné d’Alphonse Daudet, 1874.
***David Copperfield (Mr Wilkins Micawber) de Charles Dickens, 1850
****Le Canard sauvage (Vildanden) de Henrik Ibsen, 1885

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A LIRE EGALEMENT SUR ALFRED CAPUS

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NEIGE – Poème d’Innokenti Annenski – 1910 – Иннокентий Анненский – Снег

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LITTÉRATURE RUSSE
POÉSIE RUSSE
Русская литература
Русская поэзия
___________________________________
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Innokenti Fiodorovitch Annenski
Innokentiy Fyodorovich Annensky

Innokenti Annenski
Иннокентий Анненский

Подражание И. Ф. Анненскому
Инноке́нтий Фёдорович А́нненский
1er septembre 1855 – 13 décembre 1909

__________________________________
TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
__________________________________

 

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NEIGE
Снег

Publié dans
«Кипарисовый ларец»
(1910)
Le Coffret de cyprès

*

Alekseï Savrassov, La Débâcle du printemps, Алексей Саврасов, весенний распад, 1894

***********


Полюбил бы я зиму,
J’adorerais l’hiver
Да обуза тяжка…
Si son fardeau n’était si sévère …
От нее даже дыму
Même l’épaisse fumée
Не уйти в облака.
Dans les nuages ne peut entrer.

*

Эта резанность линий,
Des lignes si dessinées,
Этот грузный полет,
Ce vol épais
Этот нищенски синий
Ce bleu décharné
И заплаканный лед!
Et de la glace en larmes boursoufflée !

*

Но люблю ослабелый
Mais j’aime les faiblesses
От заоблачных нег —
Du bonheur céleste –
То сверкающе белый,
Soit blanc étincelant
То сиреневый снег…
Soit neige lilas …

*

И особенно талый,
Et surtout la voir fondante,
Когда, выси открыв,
Quand, s’ouvrant à son sommet,
Он ложится усталый
Elle se découvre alors fatiguée
На скользящий обрыв,
Sur une falaise glissante,

*

Точно стада в тумане
Comme des troupeaux dans la nuée,
Непорочные сны —
Des rêves immaculés –
На сомнительной грани
Au bord de l’effacement
Всесожженья весны.
Offerts aux brûlures du printemps.

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1910

LA POÉSIE DE VIATCHESLAV IVANOV – Поэзия Вячеслава Иванова

Sergueï Svetoslavski,  Сергей Иванович Светославский , Vue de la fenêtre de l’Académie des Beaux-Arts de Moscou, 1878

*

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LITTÉRATURE RUSSE
POÉSIE RUSSE
Русская литература
Русская поэзия
___________________________________
___________________________________


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VIATCHESLAV IVANOV
Вячеслав Иванович Иванов

16 février 1866 Moscou – 16 juillet 1949 Rome
16 февраля 1866 г. Москва – 16 июля 1949 г. Рим

__________________________________
TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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Poésie de Viatcheslav Ivanov

Поэзия Вячеслава Иванова

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1890

L’ESPRIT RUSSE
Русский ум

Своеначальный, жадный ум, —
L’esprit russe puissant et avide,
Как пламень, русский ум опасен
Dangereux comme une flamme

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Ivan Aïvazovski, Иван Айвазовский, Chaîne du Caucase vue de la mer,Кавказская цепь с моря, 1894

1891

VAGABONDS ET STATUES
Странник и Статуи

« Дети Красоты невинной!
« Enfants à l’innocente beauté !
В снежной Скифии, у нас,
Dans la Scythie enneigée, avec nous,

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Peigne gréco-scythe en or
Kourgane de Soloha
IVe siècle avant J.-C.
Musée de l’Ermitage

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Панацея
PANACÉE

Кто — скорбит по езуите,
Qui pleurent un Ésus ,
Кто — зовет в страну царей:
Qui appellent le pays des rois :

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Taranis avec roue et foudre
Musée d’Archéologie nationale
Saint-Germain en Laye

1901

Любовь
AMOUR

Мы — два грозой зажженные ствола,
Nous sommes deux troncs éclairés par l’orage,
Два пламени полуночного бора;
Au cœur de la forêt, deux flammes de minuit ;

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1902

L’ESPRIT
Дух

Над бездной ночи Дух, горя,
L’Esprit, au-dessus de l’abîme misérable de la nuit,
Миры водил Любви кормилом;
Sur les mondes laisse conduire l’Amour ;

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1906

LA PÊCHE
Улов

Обнищало листье златое.
Dorée se trouvait la feuille mendiante et appauvrie.
Просквозило в сенях осенних
A travers la canopée d’automne

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Arkhip Kouïndji, Архип Куинджи, Coucher de soleil rouge, Красный закат ou Красный закат на Днепре, 1908

1909

APOLLON
APOLLINI

Когда вспоит ваш корень гробовой
Quand ta racine s’est nourrie
Ключами слез Любовь, и мрак суровый,
De lourdes larmes d’Amour et de sombres ténèbres,

Apollon et Daphné, Piero Pollaiuolo, 1470, 1480, National Gallery, Londre
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Вячеслав Иванов с Лидией Зиновьевой-Аннибал. Фото из Римского архива Вяч. Иванова
Ivanov avec Lydia Zinovieva-Annibal
Photo de l’archive romaine Vyach. Ivanova
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L’ESPRIT RUSSE – Poème de Viatcheslav Ivanov – 1890 – Поэзия Вячеслава Иванова – Русский ум

Ivan Aïvazovski, Иван Айвазовский, Chaîne du Caucase vue de la mer,Кавказская цепь с моря, 1894

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LITTÉRATURE RUSSE
POÉSIE RUSSE
Русская литература
Русская поэзия
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___________________________________

Poésie de Viatcheslav Ivanov
Поэзия Вячеслава Иванова


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VIATCHESLAV IVANOV
Вячеслав Иванович Иванов

16 février 1866 Moscou – 16 juillet 1949 Rome
16 февраля 1866 г. Москва – 16 июля 1949 г. Рим

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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L’ESPRIT RUSSE
1890
Русский ум

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Своеначальный, жадный ум, —
L’esprit russe puissant et avide,
Как пламень, русский ум опасен
Dangereux comme une flamme
Так он неудержим, так ясен,
Si fougueux et si clair,
Так весел он — и так угрюм.
Si joyeux – et pourtant si sombre.

*

Подобный стрелке неуклонной,
Comme une stable flèche compacte
Он видит полюс в зыбь и муть,
Il voit le pôle dans la houle et la lie,
Он в жизнь от грезы отвлеченной
A travers des rêves abstraits
Пугливой воле кажет путь.
D’une ferme volonté il trace sa route.

*

Как чрез туманы взор орлиный
Comme un aigle à travers les brumes
Обслеживает прах долины,
Sondant la poussière des vallées,
Он здраво мыслит о земле,
Scrutant avec raison la terre,
В мистической купаясь мгле.
Dans un épais brouillard mystique.

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1890

Вячеслав Иванов с Лидией Зиновьевой-Аннибал. Фото из Римского архива Вяч. Иванова
Ivanov avec Lydia Zinovieva-Annibal
Photo de l’archive romaine Vyach. Ivanova
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LES FLEURS DE LA NUIT -POÈME DE ZINAÏDA HIPPIUS – 1894 – Поэзия Зинаиды Гиппиус – Цветы ночи

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LITTÉRATURE RUSSE
POÉSIE RUSSE
Русская литература
Русская поэзия
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Poésie de Zinaïda Hippius
Поэзия Зинаиды Гиппиус
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Zinaïda Nicolaïevna Hippius
Зинаи́да Никола́евна Ги́ппиус

8 novembre 1869 Beliov Russie – 9 septembre 1945 Paris,
8 ноября 1869 Белёв, Российская империя — 9 сентября 1945 Париж Франция

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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LES FLEURS DE LA NUIT
1894
Цветы ночи
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О, ночному часу не верьте!
Ô, je ne crois pas à la nuit !
Он исполнен злой красоты.
Pleine de beauté diabolique…

*

1894

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LES VAGUES DE TON CORPS — Poème de Marina Tsvétaïeva – Марина Ивановна Цветаева- 1923 – О путях твоих пытать не буду

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LITTÉRATURE RUSSE
POÉSIE RUSSE
Русская литература

Русская поэзия


TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE


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Marina Tsvétaïeva – photo de Pierre Choumoff ( Пётр Ива́нович Шу́мов )

Marina Ivanovna Tsvetaïeva
Марина Ивановна Цветаева

poétesse russe
русская поэтесса
Moscou 26 septembre 1892 – Ielabouga 31 août 1941
26 сентября 1892, Москва — 31 августа 1941, Елабуга

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LES VAGUES DE TON CORPS
1923
О путях твоих пытать не буду
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Ramon Casas, Nu féminin, 1894, Sitges, musée Cau Ferrat

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О путях твоих пытать не буду,
Je ne vais pas torturer tes voies
Милая! — ведь всё сбылось.
Mon tendre aimé – tout est devenu réalité…

31 августа 1923
31 août 1923

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Marina Tsvétaïeva – Marina Tsvetaeva – en 1924

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Poésie de Marina Tsvétaïéva
Поэзия Марины Чветаевой

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Cathédrale de la Vierge Marie KUALA LUMPUR

Pelancongan di Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE

 




 

 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

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Cathédrale de la Vierge Marie

Construite en 1894
Cathédrale depuis 1983

« Celui que la grandeur remplit de son ivresse,
Relit avec plaisir ses titres de noblesse :
Ainsi le vrai chrétien recueille avec ardeur,
Les preuves de sa loi, titres de sa grandeur.
Lui-même il a besoin d’affermir son courage ;
Il n’est point ici bas de clarté sans nuage :
La colonne qui luit dans ce désert affreux,
Tourne aussi quelquefois son côté ténébreux.
Puissent mes heureux chants consoler le fidèle
Et puissent-ils aussi confondre le rebelle !... »

LA RELIGION
Louis Racine
Chant I

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Cathédrale de la Vierge Marie

« Dans vos vastes déserts il sème la lumière,
Ainsi que dans nos champs il sème la poussière.
Toi qu’annonce l’aurore, admirable flambeau,
Astre toujours le même, astre toujours nouveau,
Par quel ordre, ô soleil, viens-tu du sein de l’onde
Nous rendre les rayons de ta clarté féconde ?
Tous les jours je t’attends, tu reviens tous les jours :
Est-ce moi qui t’appelle, et qui règle ton cours ?
Et toi dont le courroux veut engloutir la terre,
Mer terrible, en ton lit quelle main te resserre ?
Pour forcer ta prison tu fais de vains efforts ;
La rage de tes flots expire sur tes bords…« 

LA RELIGION
Louis Racine
Chant I








« Le roi pour qui sont faits tant de biens précieux,
L’homme élève un front noble, et regarde les cieux.
Ce front, vaste théâtre où l’âme se déploie,
Est tantôt éclairé des rayons de la joie,
Tantôt enveloppé du chagrin ténébreux.
L’amitié tendre et vive y fait briller ces feux ;
Qu’en vain veut imiter dans son zèle perfide
La trahison, que suit l’envie au teint livide.
Un mot y fait rougir la timide pudeur… »

LA RELIGION
Louis Racine
Chant I

« …Mais il n’a plus besoin de foi ni d’espérance :
Un éternel amour en est la récompense.
Sainte religion, qu’à ta grandeur offerts
Jusqu’à ce dernier jour puissent durer mes vers !
D’une muse, toujours compagne de ta gloire,
Autant que tu vivras fais vivre la mémoire.
La sienne… qu’ai-je dit ? Où vais-je m’égarer ?
Dans un cœur tout à toi l’orgueil veut-il entrer ?
Sois de tous mes désirs la règle et l’interprète :
Et que ta seule gloire occupe ton poète. »

LA RELIGION
Louis Racine
Chant VI

*

Cathédrale de la Vierge Marie

МЕДНЫЙ ВСАДНИК LE CAVALIER DE BRONZE POUCHKINE 1ère Partie Часть первая

МЕДНЫЙ ВСАДНИК
Poèsie de Pouchkine

Poème de Pouchkine
1833


Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe
ALEXANDRE POUCHKINE
Poésie de Pouchkine

pushkin poems
стихотворение  – Poésie
  Пушкин 

 

 

POUCHKINE  Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Пушкин 


МЕДНЫЙ ВСАДНИК
Часть первая
1833

 LE CAVALIER DE BRONZE
Première Partie
1833

 

  1833
Le Cavalier de Bronze
Пушкин 

Vas.Surikov. Bronze Horseman on the Senate Square. Rusian Museum

Le Cavalier de bronze
Vassily Ivanovitch Sourikov
Василий Иванович Суриков

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 МЕДНЫЙ ВСАДНИК
Часть первая
Première Partie

Над омрачённым Петроградом
La grisaille régnait au-dessus de Saint Petersburg
Дышал ноябрь осенним хладом.
Dans le froid de ce mois de novembre.
Плеская шумною волной
Les vagues venaient fortement heurter la rive…

DISPONIBLE SUR AMAZON

Кумир на бронзовом коне.
Celle de l’idole sur son cheval de bronze.

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*****

 Poésie de Pouchkine
LE CAVALIER DE BRONZE
Часть первая
1833
Пушкин
МЕДНЫЙ ВСАДНИК 

Peñas Arriba José María de Pereda 1894

Espagne – España – 西班牙 -Испания – スペイン
José María de Pereda
Escritor español
Peñas arriba
1894


Photos Jacky Lavauzelle

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José María de Pereda
Peñas arriba

José María de Pereda y Sánchez Porrúa
6 février 1833 Polanco, Cantabrie -1er mars 1906 Santander
6 de febrero de 1833 Polanco, Cantabria –
1 de marzo de 1906 Santander
jose-maria-de-pereda
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Peñas arriba

Extraits – Extractos

Dedicatoria

A la santa memoria de mi hijo Jose Manuel
A la sainte mémoire de mon fils José Manuel

 Hacia el último tercio del borrador de este libro, hay una cruz y una fecha entre dos palabras de una cuartilla (no viene en esta edición).
Dans la dernière partie de ce livre, il se trouve une croix et une date entre deux mots d’une page.
Para la ordinaria curiosidad de los hombres, no tendrían aquellos rojos signos gran importancia;
L’ordinaire curiosité des hommes n’aurait pas apporté une grande importance à ces signes rouges ;
y, sin embargo, Dios y yo sabemos que en el mezquino espacio que llenan, cabe el abismo que separa mi presente de mi pasado;
et cependant, Dieu et moi savons que dans ce minuscule interstice correspond à ce qui sépare mon présent de mon passé ;
Dios sabe también a costa de qué esfuerzos de voluntad se salvaron sus orillas para buscar en las serenas y apacibles regiones del arte, un refugio más contra las tempestades del espíritu acongojado;
Dieu sait aussi quels efforts de volonté il a fallu pour rechercher les régions sereines et paisibles de l’art, un abri contre les tempêtes de l’esprit agité ;

por qué, en fin, y para qué declaro yo estas cosas desde aquí a esa corta, pero noble, falange de cariñosos lectores que me ha acompañado fiel en mi pobre labor de tantos años, mientras voy subiendo la agria pendiente de mi Calvario y diciéndome, con el poeta sublime de los grandes infortunios de la vida, cada vez que vacila mi paso o los alientos me faltan:
Enfin, je déclare ces choses à ces rares, mais nobles lecteurs attentionnés, qui m’accompagnent fidèlement dans mon travail depuis tant d’années, en remontant la pente de mon Calvaire et je dis, avec le poète sublime des grandes infortunes de la vie, chaque fois que l’étape vacille et que le courage me manque :

«Dominus dedit; Dominus abstulit.Sicut Domino placuit, ita factum est»*.
J. M. DE PEREDA
Diciembre de 1894.

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*Note Artgitato

Nudus egressus sum de utero matris meae et nudus revertar illuc. Dominus dedit, Dominus abstulit; sicut Domino placuit, ita factum est: sit nomen Domini benedictum.

Job 1:21
Je suis sorti nu du ventre de ma mère, et je retournerai nu dans le sein de la terre. Le Seigneur m’avait tout donné, le Seigneur m’a tout ôté  ; il n’est arrivé que ce qu’il lui a plu  ; que le nom du Seigneur soit béni !

La Sainte Bible
 traduite
 par Lemaistre de Sacy

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Capítulo I
Chapitre I

 Mientras anduve ocupado en hacer abundante provisión de ropas de abrigo, calzado recio, armas ofensivas y defensivas, libros de Aimard, de Topffer y de cuantos, incluso Chateaubriand, han escrito cosas amenas a propósito de montañas, de selvas y de salvajes, lo mismo que si proyectara una excursión por el centro de un remoto continente inexplorado, puedo responder de que no me faltó la fiebre.
Alors que je marchais occupé à faire d’abondantes provisions de vêtements chauds, des chaussures robustes, des armes offensives et défensives, des livres de Gustave Aimard [1818-1883], de Rodolphe Töpffer [1799-1846] et d’autres, incluant même Chateaubriand, qui décrivent des choses intéressantes sur les montagnes, jungles et monde sauvage, ou même sur l’excursion du centre d’un continent inexploré, …

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Capítulo II
Chapitre II

Con el saboreo de aquellas noticias y de estas «seguridades», sin un astro visible en el cielo, la tierra envuelta en la más cerrada y tenebrosa de las noches, y empezando a lloviznar, me dejé sumir en la barranca que se abría a corta distancia del santuario, encomendando mi alma a Dios y mi vida al instinto del cuadrúpedo que me conducía.
Avec la saveur de ces nouvelles et ces «réconforts» sans une étoile visible dans le ciel, la terre enveloppée dans une des plus ténébreuses et sombres nuits, où tombait un fin crachin, je me laissais descendre dans le canyon qui s’ouvrait à proximité du sanctuaire , offrant mon âme à Dieu et me félicitant de mon instinct de vie de quadrupède.
Y así llegué, sin saber cómo ni por dónde ni a qué hora, al suspirado fin de mi jornada memorable.
Ne sachant, ni comment ni à quel moment se terminerait ma journée mémorable.

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Capítulo IV
Chapitre IV

Poco tiempo después, encerrado yo en mi cuarto, paseábame a lo largo de él intentando pensar en muchas cosas sin llegar a pensar con fundamento en nada, no sé si porque realmente no quería, o porque no podía pensar de otra manera.
Peu de temps après, enfermé dans ma chambre, marchant en tentant de penser à de nombreuses choses sans pouvoir penser à quoi que ce soit, sans savoir si je ne le voulais pas ou si je n’arrivais pas à penser autrement.
Con esta oscuridad en mi cerebro y el continuo zumbar del río en su cañada, acabé por sentirme amodorrado, y me acosté.
Avec cette obscurité dans mon cerveau et le bourdonnement continu de la rivière dans le canyon, je finis par me sentir somnolent et je suis parti me coucher.

Blanca de ropas y limpia como un sol era mi cama; pero ¡
Des vêtements blancs et propre comme un soleil se trouvaient sur mon lit ;
qué fría… y qué dura me pareció!
mais quel froid … et comme il me paraissait dur !

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Capítulo V
Chapitre V

Sin embargo, dormí toda la noche de un solo tirón; pero soñando mucho y sobre muchas cosas a cual más extravagante.
Cependant, je dormis cette nuit d’une seule traite ; mais rêvant de nombreuses choses sur beaucoup de choses et chacune plus extravagante les unes que les autres.
Recuerdo que soñé con el oso del Puerto;
Je me souviens que je rêvais de l’ours du Port ;
con desfiladeros y cañadas que no tenían fin, y tan angostas de garganta, que no cabía yo por ellas ni aun andando de medio lado. Obstinado en pasar huyendo de la fiera que me seguía balanceándose sobre sus patas de atrás y relamiéndose el hocico, tanto forzaba la cuña de mi cuerpo, que removía los montes por sus bases y oscilaban allá arriba,
avec des gorges et des ravins qui n’en finissaient jamais, et des crevasses si étroites…

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José María de Pereda Œuvre Obra

Espagne – España – 西班牙 -Испания – スペイン
José María de Pereda
Escritor español
Ecrivain espagnol

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Photos Jacky Lavauzelle

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José María de Pereda
Œuvre
Obra

José María de Pereda y Sánchez Porrúa
6 février 1833 Polanco, Cantabrie -1er mars 1906 Santander
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Monumento a José María de Pereda
Monument à José Maria de Pereda
SANTANDER
Paseo y jardines de Pereda

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Escritos de juventud
Les Ecrits de jeunesse
La gramática del amor
La grammaire de l’amour

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1894