18 avril 1842 – Ponta Delgada (Les Açores)- 11 septembre 1891 Ponta Delgada 18 de abril de 1842 – Ponta Delgada, 11 de setembro de 1891
______________________________________
Traduction Jacky Lavauzelle
_______________________________________
LE CONVERTI O CONVERTIDO _______________________________________
****************
Entre os filhos dum século maldito Parmi les enfants d’un siècle maudit Tomei também lugar na ímpia mesa, J’ai aussi pris place à la table des impies, Onde, sob o folgar, geme a tristeza Où, sous le plaisir, la tristesse gémit Duma ânsia impotente de infinito. D’un désir impuissant d’infini. * Como os outros, cuspi no altar avito Comme les autres, j’ai craché sur l’autel Um rir feito de fel e de impureza… Un rire de fiel et d’impureté … Mas um dia abalou-se-me a firmeza, Mais un jour ma rudesse m’a ébranlé, Deu-me um rebate o coração contrito! Le cœur contrit m’a lancé une alarme ! * Erma, cheia de tédio e de quebranto, Aride, pleine d’ennui et brisée, Rompendo os diques ao represo pranto, Rompant les digues à ses larmes retenues, Virou-se para Deus minha alma triste! Ma triste âme s’est tournée vers Dieu ! * Amortalhei na Fé o pensamento, J’ai enveloppé ma pensée dans la Foi, E achei a paz na inércia e esquecimento… Et j’ai trouvé la paix dans l’inertie et l’oubli … Só me falta saber se Deus existe! J’ai juste besoin de savoir si Dieu existe !
18 avril 1842 – Ponta Delgada (Les Açores)- 11 septembre 1891 Ponta Delgada 18 de abril de 1842 – Ponta Delgada, 11 de setembro de 1891
______________________________________
Traduction Jacky Lavauzelle
_______________________________________
NIRVANA _______________________________________
**************
Viver assim: sem ciúmes, sem saudades, Vivre ainsi : sans jalousie, sans envie, Sem amor, sem anseios, sem carinhos, Sans amour, sans désir, sans affection, Livre de angústias e felicidades, Libre des angoisses et des félicités, Deixando pelo chão rosas e espinhos; Laissant roses et épines au sol ; * Poder viver em todas as idades; Être capable de vivre à tout âge ; Poder andar por todos os caminhos; Être capable de marcher dans tous les sens ; Indiferente ao bem e às falsidades, Indifférent au bien et au mensonge, Confundindo chacais e passarinhos; Confondre les chacals et les oiseaux; * Passear pela terra, e achar tristonho Se promener sur la terre et trouver triste Tudo que em torno se vê, nela espalhado; Tout ce est autour de vous, dispersé sur elle ; A vida olhar como através de um sonho; Regarder la vie comme à travers un rêve ;
*
Chegar onde eu cheguei, subir à altura Atteindre le lieu où je suis, arriver à la hauteur Onde agora me encontro – é ter chegado Où je suis maintenant – c’est avoir trouvé Aos extremos da Paz e da Ventura! Les extrémités de la Paix et de la Fortune !
Sonho que sou um cavaleiro andante. Je rêve que je suis un chevalier errant. Por desertos, por sóis, por noite escura, À travers les déserts, les soleils, la nuit sombre ;
**
DIALOGUE Diálogo
A cruz dizia á terra onde assentava, La croix a dit à la terre où elle reposait, Ao valle obscuro, ao monte aspero e mudo: À la vallée obscure, au mont rude et muet :
Viver assim: sem ciúmes, sem saudades, Vivre ainsi : sans jalousie, sans envie, Sem amor, sem anseios, sem carinhos, Sans amour, sans désir, sans affection,
Só! – Ao ermita sozinho na montanha Seul ! – Au solitaire ermite sur la montagne, Visita-o Deus e dá-lhe confiança: Dieu lui rend visite et lui donne sa confiance :
Em vão lutamos. Como névoa baça, Nous luttons en vain. Comme un brouillard terne, A incerteza das coisas nos envolve. L’incertitude des choses nous entoure.
Quando nós vamos ambos, de mãos dadas, Quand nous allions tous deux, main dans la main, Colher nos vales lírios e boninas, Récolter dans les vallées marguerites et lis,
Os que amei, onde estão? Idos, dispersos, Ceux que j’aimais, où sont-ils ? Disparus, dispersés, arrastados no giro dos tufões, entraînés par de violents typhons,
A cruz dizia á terra onde assentava, La croix a dit à la terre où elle reposait, Ao valle obscuro, ao monte aspero e mudo: À la vallée obscure, au mont rude et muet : —Que és tu, abysmo e jaula, aonde tudo « Qu’êtes-vous, abîmes et prisons, où tout Vive na dor e em lucta cega e brava? vit dans la douleur et dans la lutte aveugle et furieuse ? »
*
Sempre em trabalho, condemnada escrava. Toujours au travail, esclave condamné. Que fazes tu de grande e bom, comtudo? Que fais-tu de grand et de bien, après tout ? Resignada, és só lodo informe e rudo; Résigné, tu n’es que de la boue et du bruit informe ; Revoltosa, és só fogo e horrida lava… Dégoûtant, tu n’es seulement qu’une hideuse lave …
*
Mas a mim não ha alta e livre serra Mais il n’y a pas de haute montagne libre Que me possa igualar!.. amor, firmeza, Qui puisse m’égaler ! .. amour, fermeté, Sou eu só: sou a paz, tu és a guerra! Je suis seul : je suis la paix, tu es la guerre !
*
Sou o espirito, a luz!.. tu és tristeza, Je suis l’esprit, la lumière ! .. tu es la tristesse, Oh lodo escuro e vil!—Porêm a terra Ô vile boue noire ! – A cela la terre Respondeu: Cruz, eu sou a Natureza! Répondit : « Croix, je suis la Nature !«
Vaidade, Tudo Vaidade!Vaidade, meu amor, tudo vaidade! Vanité, tout est vanité ! Vanité, mon amour, tout est vanité ! (Vaidade, Tudo Vaidade!)
*
Vaidade é o luxo, a gloria, a caridade,
La vanité est le luxe, la gloire, la charité, Tudo vaidade! E, se pensares bem,
Tout est vanité ! Et si vous réfléchissez, Verás, perdoa-me esta crueldade,
Vous verrez, pardonnez-moi cette cruauté, Que é uma vaidade o amor de tua mãe…
Que l’amour de votre mère est une vanité… (Vaidade, Tudo Vaidade!)
Cantai-me, nessa voz omnipotente, Chantez-moi, d’une puissante voix, O sol que tomba, aureolando o Mar
Le soleil couchant, la mer auréolée A fartura da seara reluzente,
L’abondance d’une éclatante récolte, O vinho, a graça, a formosura, o luar!
Le vin, la grâce, la beauté, le clair de lune ! (Virgens que passais)
*
Do céu de Portugal fez a tua alma! Du ciel du Portugal, il a fait ton âme ! E ao ver-te sempre assim, tão pura e calma,
Et de te voir toujours ainsi, si pure si calme, Da minha Noite, eu fiz a Claridade!
De ma nuit, j’ai fait la Clarté !
(O teu retrato)
*
Toda a dor pode suportar-se, toda!
Toute douleur peut se supporter, toute ! (Paz!)
*
Adeus, Planeta! adeus, ó Lama!
Adieu, Planète ! adieu, o Boue !
(Epilogo)