Photo Plaza de Oriente Jacky Lavauzelle
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ALPHONSE III Le Grand
Roi des Asturies
ALFONSO III
Rey de Asturias
Альфонс III
阿方索三世
vers 848 – 20 décembre 910
848年-910年12月20日
Roi des Asturies de 966 à 910
阿斯图里亚斯966-910国王
Rey de Asturias 966-910
Король Астурии 966-910
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LA GRANDE VICTOIRE DE 901 contre les Maures
« Prise aux Maures en 748 par Alphonse le Catholique, roi des Asturies; reconquise et presque détruite en 985 par Almanzor, roi de Cordoue, cette place fut reprise en 1093 par le Cid. Alphonse le Grand, roi des Asturies, y avait remporté une grande victoire sur les Maures en 901. »
Marie-Nicolas Bouillet – Alexis Chassang
Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang (1878)
1878 – 3, p. 2031
Article ZAMORA
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EVENEMENTS DE 866 à 910
866. Honteux traité conclu par Charles avec les Normands. Imposition sur tout le royaume pour payer un tribut à ces barbares. — Robert le Fort [815/830-866] périt en les combattant à Brissarthe, près du Mans. Son fils Eudes lui succède dans le duché de France et dans la marche d’Anjou. Ethelred I er, roi d’Angleterre. Ravages exercés par les Danois sous son règne. L’empereur d’Orient Michel III, l’Ivrogne, fait assassiner son oncle, le césar Bardas, par Basile le Macédonien, d’origine arménienne, qu’il associe à l’empire. Mort d’Ordogno, roi des Asturies. Alphonse III, dit le Grand, lui succède.
867. Mort du pape Nicolas Ier. Adrien II lui succède. Lambert, duc de Spolète, sous prétexte que le successeur de Nicolas Ier avait été ordonné sans le consentement de l’empereur, occupe Rome et la traite comme une place emportée d’assaut. L’empereur Louis II est battu devant Bari par les Sarrasins. Basile le Macédonien fait assassiner Michel III, l’Ivrogne, et s’empare du trône. Il appuie d’abord Ignace contre Photius.
868. Les Normands en France, et les Sarrasins en Italie continuent leurs ravages. — L’empereur Louis II commence le siège de la ville de Bari, occupée par les Sarrasins. Ce siège durera 3 ans.
Détail de la gaine de l’épée impériale représentant Louis « le Jeune »
869. Mort de Lothaire, roi de Lorraine. — Charles le Chauve se fait couronner roi de Lorraine à Metz, par l’archevêque de Reims. Hincmar, malgré les réclamations de l’empereur Louis II, alors occupé au siège de Bari. L’empereur d’Orient Basile le Macédonien envoie des secours à Louis II contre les Sarrasins. Pendant que Louis II presse le siège de Bari par terre, une flotte grecque de 200 voiles vient assiéger cette ville par mer. 9° concile général, tenu à C. P sous Adrien II et l’empereur Basile. Photius y fut déposé et anathématisé et saint Ignace rétabli. Les légats, après le concile, tinrent avec les Grecs une conférence, pour savoir à quelle juridiction, celle de l’Église romaine ou celle de l’Église de C. P, devait ressortir la nouvelle Église de Bulgarie. Les Grecs décidèrent en leur propre faveur et l’emportèrent, malgré la réclamation des légats. La hauteur avec laquelle ces derniers soutinrent la prééminence du siège de Rome, comme ils avaient déjà fait dans le concile, ne fit qu’accroître l’éloignement des 2 Eglises l’une pour l’autre.
870. Louis le Germanique dispute la Lorraine à Charles le Chauve, qui la partage avec lui, par le traité de Mersen, qui donne à la France la Meuse pour limite. La Lorraine, dès ce moment, devint une source de guerres perpétuelles entre les Gallo-Francs et les Allemands d’outre-Rhin. — Les troupes de Charles le Chauve occupent la Provence, dont Lothaire avait obtenu une portion en 863- Résistance de Gérard de Roussillon, comte de Provence, qui défendait ces pays au nom de l’empereur Louis IL Ottfried, moine et instituteur au couvent de Weissembourg, en Alsace, est le premier poète ou versificateur connu des Allemands. Son Harmonie des S. Evangiles est écrite en strophes de quatre vers.
Charles le Chauve recevant une délégation de moines venant de Tours
871. L’empereur Louis II est fait prisonnier dans son palais par le duc de Bénévent, qu’il avait secouru contre les Sarrasins, mais que commençaient à effrayer les progrès des Francs. Il est ensuite rendu à la liberté. Alfred le Grand succède à Ethelred, roi d Angleterre. Il défend ce royaume contre les Danois, qui occupent tout le pays des Anyles.
Alfred le Grand à la bataille de Ashdown, 871 par Morris Meredith Williams – 1913
872. Louis le Germanique rend à Louis II une partie de la Lorraine. Jean VIII, pape.
Pape Jean VIII
873. Charles le Chauve achète la retraite des Normands. La France est un peu moins tourmentée par ces barbares. Charles le Chauve fait emprisonner son fils Carloman, révolté contre lui. Malgré les prières d’Hincmar, archevêque de Reims, et les lettres hautaines du pape Adrien II, il lui fait arracher les yeux. Yakoud, fils de Sonar, fonde dans le Khorasan la dynastie des Soffarides, qui remplace celle des Tahériens. Elle régna 30 ans sur le Ségestan, le Tabristan et le Khorasan.
874. Les Sorabes sont repoussés par Louis le Germanique. Alphonse le Grand fait éprouver une grande défaite aux Tolédains, près de la rivière d’Orbedo.
875. Mort de l’empereur Louis II. Charles le Chauve réclame son héritage. Il envahit l’Italie, force à la retraite les fils de Louis le Germanique et se fait couronner empereur à Rome par le pape Jean VIII. — Louis le Germanique reprend alors sa part de la Lotharingie, et la veuve de Louis II, Angilberge, aidera son gendre Boson à se faire roi de Provence.
876. 2e couronnement de Charles le Chauve à Pontyon. L’Italie est de nouveau dévastée par les Sarrasins, et la France par les Normands. Mort de Louis le Germanique. Charles le Chauve réclame ses États. Il est vaincu près d’Andernach par Louis de Saxe, fils de Louis le Germanique. La Germanie reste indépendante et forme 3 royaumes partagés entre les fils de Louis : 1° royaume de Bavière à Carloman l’aîné; 2nd royaume de Saxe à Louis; 3e royaume de Souabe à Charles le Gros. Prise de Rouen par les Normands. Prise de Coïmbre par Alphonse III.
877. La faiblesse de Charles le Chauve augmente avec l’extension de sa domination. Il est appelé par le pape en Italie pour s’opposer aux Sarrasins. Avant d’entreprendre cette expédition, il tient à Quierci-sur-Oise une grande assemblée, où il publie ce fameux capitulaire, d’où l’on peut dater la révolution féodale : « 1° Si quelqu’un de nos fidèles, saisi d’amour pour Dieu, veut renoncer au siècle, et s’il a un fils ou tel autre parent capable de servir la chose publique, qu’il soit libre de lui transmettre ses bénéfices et honneurs comme il lui plaira; 2° si un comte de ce royaume vient à mourir, nous voulons que les plus proches parents du défunt, les autres officiers du comté et les évêques du diocèse pourvoient à son administration, jusqu’à ce que nous ayons pu confier à son fils les honneurs dont il était revêtu. » Charles le Chauve passe en Italie, rencontre à Pavie le pape, et confère avec lui; mais apprenant l’arrivée de Carloman, roi de Bavière, avec une armée considérable, pour réclamer ses droits sur l’Italie, il reprend la route de France, et meurt à Brios, village situé en deçà du mont Cenis. Louis le Bègue, fils de Charles le Chauve, lui succède. L’autorité de ce prince ne s’étend ni sur l’Italie ni sur la Lorraine. — Alain le Grand la secoue en Bretagne, et Sanche Mitarra en Gascogne. — Son cousin Carloman, fils aîné de Louis le Germanique, lui dispute l’Italie. Alfred le Grand, après avoir livré jusqu’à 7 batailles aux Danois, est forcé de prendre la fuite, et de se tenir caché dans la cabane d’un berger pendant toute une année.
878. Alfred, roi d’Angleterre, ayant appris la défaite des Danois à Kinwith, sort de sa retraite, va reconnaître lui-même le camp ennemi, où il entre déguisé en ménestrel, lève une armée, et par une seule bataille recouvre son royaume; puis, après avoir conclu avec Gurthorm, chef danois, un traité qui établit ce dernier roi d’Estanglie, comme vassal, il fait creuser, pour prévenir de nouvelles irruptions des Danois, un large fossé, qui s’étend depuis les marais situés au N. jusqu’à la rivière d’Ouse. Les Sarrasins contraignent le pape Jean VIII à leur payer tribut. — Violences dans Rome d’Adal- bert, duc de Toscane, et de Lambert, duc de Spolète, partisans de Carloman de Bavière. Jean VIII s’enfuit en France, où il couronne le roi Louis le Bègue, qui l’avait été l’année précédente par Hincmar, de Eeims; ce prince se réconcilie avec son cousin, Louis de Saxe. Les Sarrasins achèventla conquête de la Sicile par la prise et la destruction de Syracuse. Ils renversent les fortifications de toutes les villes, excepté de Païenne, dont ils font leur place d’armes.
879. Louis le Bègue se met en marche pour aller châtier la révolte de Bernard, marquis de Septimanie. Il est arrêté par la mort à Compiègne. — Avènement de ses 2 fils Louis III et Carloman — Ambition de Boson, beau-frère de Charles le Chauve, qui se fait élire roi d’Arles ou de Provence dans une assemblée d’évêques tenue à Mantaille. Le pape Jean VI II demande et obtient des secours de l’empereur Basile le Macédonien contre les Sarrasins , qui ravagent l’Italie. Sur la demande de l’empereur Basile, Jean VIII reconnaît Photius comme patriarche de Constantinople. — Jean VIII autorise saint Méthodius, apôtre des Moraves et des Slaves, à employer la langue esclavone pour la célébration de l’office divin. Fondation en Egypte de la dynastie des Toulonides par Ahmed, fils de Toulon, gouverneur de cette contrée.
Victoire de Louis III et Carloman II sur les Vikings en 879
par Jean Fouquet
880. Louis et Carloman cèdent à Louis de Saxe, 2e fils de Louis le Germanique, la partie de la Lorraine qu’ils tenaient de Charles le Chauve et de Louis le Bègue. Assemblée de Gondreville, où Carloman, Louis III et Charles le Gros, roi de Souabe, s’allient contre les Normands et Boson, roi de Provence, qui est vaincu, mais non soumis. Mort de Carloman, roi de Bavière. La Bavière est réunie à la Saxe. Un fils bâtard de Carloman, Arnoul, a la Carinthie. — Charles le Gros est couronné roi d’Italie.
881– Charles le Gros vient prendre à Rome la couronne impériale. Louis III gagne sur les Normands une grande bataille à Jaucourt en Vimeu, dans le bassin de la Somme. Cette victoire a été célébrée par un chant national.
882. Louis III meurt à Saint-Denis, sans laisser d’enfants ; Carloman règne seul sur toute la France. — Charles le Gros succède à son frère Louis dans le royaume de Saxe. Les Normands s’emparent de Trêves qu’ils réduisent en cendre. Ils saccagent Liège, Cologne et plusieurs autres villes. Charles le Gros achète leur retraite par un tribut honteux et par la cession de la Frise occidentale, à Godefroy, qui em- brasse le christianisme. — Conversion du chef normand Hastings, qui reçoit le comté de Chartres. Mort d’Hincmar, archevêque de Reims. Les princes varègues de Kiev, Dir et Oskhold, qui s’étaient fait baptiser, sont assassinés par Oleg, tuteur du fils de Rurik, Igor. Oleg occupe Kiev, qui devient le siège de la domination russe.
884. Carloman, roi de France, meurt à la chasse, blessé par un sanglier. Charles le Gros, lui succède, au préjudice de Charles le Simple, fils posthume de Louis le Bègue, et réunit ainsi entre ses mains tout l’empire de Charlemagne. Adrien III, pape.
885. Charles le Gros fait difficulté de reconnaître le pape Etienne V, successeur d’Adrien III, parce qu’on n’a pas attendu son consentement pour la consécration de l’élu.
Pape Etienne V
886. Les Normands, conduits par Godefroy et Sigefroy, assiègent Paris pendant une année. Ni l’empereur ni les nobles ne songent à secourir cette ville. Elle est défendue courageusement par Eudes, comte de Paris, et l’évêque Gozlin. Charles le Gros s’approche enfin de Paris, mais sans oser combattre. Honteux traité par lequel il écarte les Normands. Ces barbares font traîner leurs barques par terre, au-dessus de la ville, les remettent à l’eau, et, continuant à remonter la Seine, ils entrent dans l’Yonne et vont dévaster la Bourgogne. Mort de Basile le Macédonien. Son fils Léon VI lui succède. Il chasse Photius du siège patriarcal de Constantinople. Il a composé un traité de tactique.
Eudes au siège de Paris
887. Mort du roi Boson. Honte de Charles le Gros. A la diète de Kirckheim, il accuse son chancelier et sa femme. Les grands indignés le déposent solennellement à la diète de Tribur et lui substituent Arnoul, son neveu, dans le royaume de Germanie. Eudes, comte de Paris, fils de Robert le Fort (v. 866), est élu roi de France.
888. Charles le Gros meurt sans enfants dans une île du Rhin. Partage définitif de son empire; anarchie. Arnoul règne sur la Germanie et la Bavière ; Eudes sur la France occidentale et l’A- quitaine. Louis, fils de Boson, règne sur le royaume d’Arles ou de Provence. Rodolphe, fils de Conrad, fonde le royaume de la Bourgogne transjurane. Guy, duc de Spolète, et Bérenger, duc de Frioul, tous deux issus du sang de Charlemagne par les femmes, se disputent l’Italie. Raynulf, comte de Poitiers, et un grand nombre d’autres seigneurs se rendent indépendants. Organisation de la société féodale. Résistance qu’elle oppose aux Normands; la population commence à s’accroître. Les Normands sont deux fois repoussés de Paris.
889. Vers cette époque, 20 pirates Sarrasins partis d’Espagne sont poussés par la tempête dans le golfe de Grimaud et surprennent le village de Fraxinet, aujourd’hui la Garde-Fraisnet (Var). Ils y forment un établissement qui, pendant près d’un siècle, sera la terreur du midi de la France et du nord de l’Italie. Bérenger rend hommage à Arnoul pour l’Italie, où il reçoit le premier la couronne de fer de Lombardie.
890. Siméon, roi des Bulgares, commence contre l’empire grec une guerre qui durera trois années. Guy, vainqueur de Bérenger à la bataille de la Trébie, se fait couronner roi d’Italie. Vers cette époque, les Hongrois ou Magyars, comme ils s’appelaient du nom d’une de leurs tribus, passent des régions du Volga dans celles de la Theiss et du Danube, sous la conduite d’Arpad, fils d’Almus. A peine sont-ils établis dans ces contrées qu’ Arnoul, roi de Germanie, s’en sert pour ébranler l’empire des Moraves fondé par Swiatopolk. Eudes n’ose pas chasser les Normands des bords de l’Oise qu’ils ravagent. Fin du royaume, d’Estanglie, qu’Edouard le Vieux réunit à ses États.
891. Victoire des Normands sur les troupes de Lorraine, près Maestricht. Arnoul, roi de Germanie , remporte sur eux une grande victoire à Louvain sur la Dyle. Guy détrône Bérenger. Il est couronné roi d’Italie et empereur par le pape Etienne V, avec son fils Lambert qu’il s’associe.
892. Eudes, roi de France, bat les Normands et est cependant forcé de leur accorder des conditions avantageuses pour les engager à la retraite. Le comte Waltgaire se révolte contre lui.
893. Déclin du pouvoir d’Eudes. Les mécontents lui opposent Charles le Simple. L’incapacité de ce prince le fait bientôt abandonner de ses partisans.
Portrait de Charles III le simple figurant dans le Recueil des Rois de France de Jean du Tillet (BNF) vers 1550
réalisé d’après la statue de la collégiale Saint-Fursy de Péronne
894. Eudes marche contre Charles le Simple, qui s’enfuit à Worms et implore le secours d’Arnou qui lui envoie quelques troupes. Mort de Guy, roi d’Italie. Son fils Lambert lui succède. Borziwoi, duc de Bohême, reçoit le christianisme ; il est baptisé par l’évêque de Moravie, Méthodius.
Charles III – Charles le Simple
895. Arnoul somme Charles et Eudes de comparaître devant lui à la diète de Worms. Il donne la couronne de Lorraine à son fils naturel Zwentibold. — Il descend en Italie, appelé parle pape Formose contre le jeune Lambert, fils de Guy de Spolète. Il passe les fêtes de Noël à Lucques, où Bérenger vient le trouver. Arnoul retient Béren- ger prisonnier et le dépouille de ses Etats. Le duché de Frioul est donné au comte Waltfred et celui de Milan ou de Lombardie au comte de Maginfred.
896. Arnoul s’empare de Rome et se fait couronner empereur par le pape Formose, mais son échec devant Spolète et la maladie le décident à quitter l’Italie. — Bérenger recouvre ses Etats et fait la paix avec l’empereur Lambert. — Le pape Etienne VI fait le procès à la mémoire de Formose ; il l’exhume, revêt le cadavre d’habits laïcs et lui fait couper la tête et les trois doigts de la main avec lesquels il a béni le peuple. Mais il est bientôt lui-même renversé et périt dans un cachot. A partir de cette époque et pendant plus d’un siècle l’élection des papes, livrée aux caprices de la populace et aux violences de l’aristocratie romaine, se décida parfois les armes à la main, et les candidats durent la tiare, moins à leurs vertus qu’à leur force et à leur audace. Le roi Eudes laisse à son rival, Charles le Sim- ple, les pays qui sont à l’E. de la Seine et de la Marne…
898. Mort d’Eudes qui laisse la couronne de France à Charles le Simple. Les grands se fortifient de plus en plus dans leurs châteaux pour résister aux Normands, aux Hongrois et aux Sarrasins. Ces 3 peuples barbares se rencontrent dans la Bourgogne transjurane. Ravages des Sarrasins en Provence. Mort de Lambert, roi titulaire d’Italie. En l’ab- sence d’ Arnoul, Bérenger se fortifie dans l’Italie du N. et aspire à l’empire.
899. Mort d’Arnoul. Son fils Louis IV, dit l’Enfant, lui succède. Berthe, fille de Lothaire, roi de Lorraine, et de Waldrade, conçoit le dessein d’élever à l’empire Adalbert II, duc et marquis de Toscane, son mari, mais celui-ci est battu et fait prisonnier par Lambert, qui meurt peu après d’une chute de cheval, sans laisser d’héritier. Bérenger est seul roi en Italie ; il rend la liberté au marquis de Toscane. Les généraux du calife abbasside essayent en vain d’arrêter les progrès des Karmates, secte de fanatiques qui ravagent l’Arabie et l’Irak-Arabi. 900. Louis, fils de Boson, roi de Provence, vient disputer la couronne d’Italie à Bérenger. Celui-ci, secondé par Adalbert, duc de Toscane, s’avance à la rencontre de Louis, qui, désespérant du succès de son entreprise, traite secrètement avec celui qu’il venait détrôner et s’engage, par un serment solennel à ne plus revenir en Italie. — Les Hongrois font éprouver à Bérenger une grande défaite sur les bords de la, Brenta, et ravagent toute la Lombardie. — Louis de Provence met à profit la situation de Bérenger pour violer son serment et revenir en Italie, où, après quelques succès, il se rend maître de toute la Lombardie et se fait élire roi. Zwentibold, fils naturel d’Arnoul, roi de Lorraine, périt dans un combat sur les bords de la Meuse, contre ses sujets révoltés, et son royaume est réuni à celui de Germanie. Charles le Simple est reconnu dans l’Aquitaine et dans la Septimanie.
901. Mort du roi saxon Alfred. Sa race conserve le trône au sud ; les Danois gardent au nord le pays des Angles. Louis de Provence reçoit à Rome la couronne impériale des mains de Benoît IV. Bérenger se réfugie en Bavière auprès du jeune roi Louis, fils d’Arnoul.
902. En Orient, le patriarche de Constantinople, Nicolas, engage avec l’empereur Léon VI le Philosophe, au sujet du quatrième mariage de ce prince qu’il ne veut pas reconnaître pour légitime, une lutte courageuse qui durera 9 années. L’empereur Louis repasse en Provence au commencement de cette année. Bérenger rentre alors en Italie et recouvre toute la Lombardie. La dynastie des Samanides remplace dans le Khorasan et en Perse celle des Sofiarides.
904. La comtesse Théodora Glicérium, mère de la célèbre Marozzie, décide l’élection de Sergius III en mettant des gens armés sur tous les points de la ville propres à l’attaque ou à la défense. Elle domine le saint-siége pendant sa vie. 80 000 Russes, portés sur 2000 barques, forcent le port de Constantinople et ravagent les environs de la ville. Léon VI le Philosophe achète leur retraite. La ville de Thessalonique est prise et saccagée par des pirates sarrasins, que commandait un renégat grec de Tripoli.
905. Divers princes et surtout Adalbert, duc de Toscane, effrayés de l’accroissement que prenait la puissance de Bérenger, rappellent en Italie Louis de Provence, qui s’empare d’abord de toute la Lombardie, mais ensuite est surpris, dans Vérone par Bérenger, qui. lui fait crever les yeux.
906. Invasion des Hongrois en Italie ; ils soumettent Bérenger à un tribut. Ils attaquent les îles vénitiennes de Malamocco et de Rialto , mais sont battus par le doge Pietro Tribuno. Les Normands prennent Rouen, occupent tout le Cotentin et ravagent le Maine, la Picardie et la Champagne.
907. La dynastie des Tang, qui a gouverné la Chine pendant près de 3 siècles, est remplacée par la 14 e dynastie Héou-li-ang. De 907 à 960, se succèdent rapidement 5 dynasties. Extension toujours croissante de la secte des Karmates en Orient. Mort d’Arpad, chef des Hongrois. Son fils Soltan pénètre en Bavière et remporte la victoire d’Augsbourg, qui coûte la vie au duc Léopold.
909. Bouchard, landgrave de Thuringe, périt en combattant les Hongrois. L’empereur Louis IV donne la Thuringe à Othon, duc de Saxe. En Italie, par la permission de Bérenger, les évêques, les abbés, les comtes, enfin tous les possesseurs de fiefs fortifient leurs villes et leurs châteaux pour se mettre à l’abri des incursions des barbares. En Afrique, le sectaire Obeidollah, qui prétendait descendre d’Ali et de Fatime et qui se fait passer pour le mahadi ou directeur des fidèles, qui, selon le Coran, devait être le 12e et dernier iman, dont la venue ne précédera que de bien peu la fin du monde, renverse les Aglabites et les Edrissites et fonde la dynastie des Ismaéliens ou Fatimites.
910. Alphonse III, le Grand, roi d’Oviédo, renonce au trône, et partage son royaume entre ses deux fils; le second eut la Galice avec la portion de la Lusitanie enlevée aux Maures. Fondation par Guillaume d’Aquitaine de la cé- lèbre abbaye de Cluny en Bourgogne; la règle monastique de saint Benoît réformée y est établie.
Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 – pp. 151-158
IXe siècle après Jésus-Christ
Xe siècle après Jésus-Christ
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Alphonse III Espagne