EL PASEO DEL PRADO – Пасео дель Прадо – 普拉多大道

 

Madrid – Мадрид – 马德里
Paseo del Prado
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


EL PASEO DEL PRADO
Пасео дель Прадо
普拉多大道

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Ministerio de Agricultura Calle de Claudio Moyano Paseo del Prado Artgitato Museo del Prado Paseo del Prado Artgitato 2 Museo del Prado Paseo del Prado Artgitato Claudio Coello Museo del Prado Paseo del Prado Artgitato Juan de Juanes Museo del Prado Paseo del Prado Artgitato Murillo Museo del Prado Paseo del Prado Artgitato Paseo del Prado Museo del Prado Velasquez artgitato 00 Paseo del Prado Museo del Prado Velasquez artgitato 0 Paseo del Prado Museo del Prado Velasquez artgitato 2 Paseo del Prado Museo del Prado Velasquez artgitato PASEO DEL PRADO Plaza de Murillo Artgitato 2 PASEO DEL PRADO Plaza de Murillo Artgitato
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Objetos de Arte Toledano
Objets d’Art de Tolède
10 Paseo del Prado
Madrid

Paseo del Prado Objetos de Arte Toledano 10 (1) Paseo del Prado Objetos de Arte Toledano 10 (2) Paseo del Prado Objetos de Arte Toledano 10 (3) Paseo del Prado Objetos de Arte Toledano 10 (4) Paseo del Prado Objetos de Arte Toledano 10 (5) Paseo del Prado Objetos de Arte Toledano 10 (6) Paseo del Prado Objetos de Arte Toledano 10 (7)

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LE PASEO DEL PRADO EN 1847

« Il est un lieu à Madrid où, mieux qu’en aucune soirée, on peut voir vivre et se confondre la société espagnole : c’est le Prado, qui, lui seul, ferait la renommée d’une ville. Le Prado, par sa situation même, est une des plus belles promenades qu’on puisse imaginer ; il s’étend à l’est de Madrid, de la porte des Récollets à la porte d’Atocha, et est placé entre deux collines, comme pour ne perdre aucun rayon de soleil au printemps. D’un côté sont de superbes palais, tels que le Buen-Retiro, le Musée et le magnifique jardin botanique ; une partie de la ville se répand sur le flanc opposé et vient déboucher par les rues d’Alcala, San-Geronimo et Atocha, qui vont en s’élargissant et forment des issues grandioses. Tout le Prado est sillonné d’allées d’arbres au bout desquelles s’élèvent les gracieuses fontaines d’Apollon, de Cybèle et de Neptune. Le Prado est à Madrid ce que sont les Champs-Élysées à Paris. S’il y a moins de grandeur, il y a plus de grâce peut-être. La mode, on le sait, est capricieuse et folle ; ce qui la dirige dans son choix, on ne le sait guère ; elle se plaît surtout, de nos jours, aux disparates. Eh bien ! la mode, depuis quelque temps à Madrid, veut qu’on se porte sur un des points du Prado les plus disgracieux, les plus dépourvus d’agrément, dans une allée qui conduit de la porte à l’église d’Atocha, et qui est enserrée entre un mur et un tertre qui s’effondre. Le principal mérite de cette allée me paraît être de fournir une assez longue course aux dandies madrilègnes qui vont y parader à cheval. Ce ne sont point les dandies qui sont curieux à voir, ce sont leurs chevaux quelquefois. Presque tous sont de race espagnole, et il y en a d’admirables ; leur tête rayonne d’intelligence ; leurs jarrets nerveux sont d’une agilité vigoureuse ; une fine encolure se dessine sous les flots d’une crinière, souvent noire comme l’ébène ; leur croupe lustrée miroite au soleil, et, lorsqu’ils s’élancent, ils balaient la terre de leur queue abondante et soigneusement peignée. C’est là ce qui peut arrêter un instant à l’allée d’Atocha ; mais la plus belle partie du Prado, en réalité, celle vers laquelle on revient toujours invinciblement, c’est ce qu’on nomme le Salon, espèce de plate-forme spacieuse et nue au milieu des arbres qui l’environnent. Le Salon est le rendez-vous de Madrid. Combien de regards s’échangent au Prado en quelques heures ! combien de furtives paroles ! combien de sourires à demi cachés sous l’éventail et seulement aperçus par celui qui en sait le secret ! C’est là en effet le vrai théâtre des femmes madrilègnes. Seulement il faut renoncer à ce type de beauté pâle et ardente invariablement donné comme le type de la beauté espagnole. Les Madrilègnes ont un tout autre caractère : leur figure est vive, animée, piquante, spirituelle ; leur regard plein de feu se fixe librement et hardiment sur vous, mais n’a rien qui fasse rêver de sombres et tragiques passions ; leur démarche est rapide et pleine d’action, et dans leur repos même il y a je ne sais quelle mobilité gracieuse. Leur esprit, peu cultivé peut-être, se nourrit de toutes les inspirations naturelles du cœur et de l’imagination ; elles ont cette verve qu’on nomme la sal española, une franche et libre humeur qui s’épanche aisément. L’éventail va bien mieux à leur main savante que le poignard à leur ceinture, et l’art avec lequel elles s’en servent tour à tour pour se cacher ou se laisser voir est un miracle de prestesse. Beaucoup de Madrilègnes portent encore la mantille, — ce vêtement si élégant et si national qui sied si bien à leur beauté et fait si bien ressortir leur figure sous la dentelle et sous la soie ; ce qu’on ne conçoit pas cependant, c’est que cette partie du costume espagnol tende aussi à disparaître : elle fait place au chapeau, qui ôte à la tête sa liberté et sa grâce. Les contrastes qui naissent de cette altération du costume national ne laissent pas de donner un aspect assez bizarre au Prado. Alors on songe involontairement au temps où cette promenade commença de devenir célèbre et à ceux qui firent sa réputation, — Calderon, Lope, Moreto, — en y plaçant la scène de quelques-unes de leurs comédies immortelles. Le Prado était le lieu favori des poètes, et ils ne faisaient d’ailleurs que reproduire la vie en y mettant tout ce monde de brillants gentilshommes, de jeunes gens chercheurs d’aventures, de femmes à l’enivrant sourire, à l’œil étincelant, qui se plaisaient, oubliant tout le reste, à nouer de mystérieuses amours. Aujourd’hui cependant, s’il y a encore quelque chose de cette ardeur pour le plaisir, les mœurs changent et s’effacent. Je me suis trouvé là lisant, en souvenir du passé, les Matinées d’avril et de mai ; faut-il le dire ? cette œuvre charmante de Calderon me paraissait étrange. Je me laissais aller au cours de cette folle intrigue où la fantaisie du poète peint divinement ces choses qui s’harmonisent si bien, l’enchantement des jeunes amours et les clartés sereines de l’aube, et en même temps la vie moderne me ressaisissait de tous côtés ; c’était le présent que j’avais sous les yeux. Bien que la foule soit chaque jour aussi nombreuse au Prado, cette société n’est plus organisée pour se complaire uniquement dans la poétique oisiveté d’autrefois ; aussi faut-il voir l’existence madrilègne sous un autre jour.

Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale, tome 18, 1847 (pp. 317-353).

ALPHONSE II – ALFONSO II -Альфонс II- 阿方索二世- PLACE DE L’ORIENT -Плаза-де-Ориенте – 东方广场

Madrid – Мадрид – 马德里
Plaza de Oriente Madrid
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Plaza de Oriente Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте
东方广场

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ALPHONSE II
Roi des Asturies
ALFONSO II
Rey de Asturias
Альфонс II
阿方索二世

vers 759- 842
759年-842年
Roi des Asturies de 791 à 842
阿斯图里亚斯791-842国王
Rey de Asturias 791-842
Король Астурии 791-842

ALPHONSE II Alfonso II Rey de Asturias Roi des Asturies Plaza de Oriente Madrid Artgitato

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EVENEMENTS DE 791 à 842

 791. Ambassade du calife Haroun-al-Raschid , qui envoie à Charlemagne les clefs du Saint-Sépulcre. Grande victoire remportée sur Issem, roi de Cordoue , par Bermude Ier , roi des Asturies ; 60.000 Maures restent sur le champ de bataille. Charlemagne porte la guerre en Pannonie, bat les Avares, les repousse jusqu’au delà du Raab, dont les rives deviennent les limites de ,l’empire des Francs. Conspiration de Pépin le Rossu, fils naturel de Charlemagne. Il est enfermé dans le monastère de Pruym, dans les Ardennes. Révolte des Saxons. Ils massacrent les Francs, près des bouches de l’Elbe, chassent leurs mis- sionnaires, brûlent les églises et retournent au paganisme. Charlemagne châtie les rebelles. Publication des livres Carolins, où les évêques , francs, comprenant mal la décision du concile tenu à Nicée en 787, où il avait été décidé que les images des saints devaient recevoir une adoration honoraire opposée à l’adoration de latrie, qui n’appartient qu’à Dieu seul, condamnent à la fois l’erreur des Iconoclastes et la décision de ce concile.
792. Charlemagne entreprend de joindre l’Océan germanique au Pont-Euxin, par un canal qui réunit le Rhin et le Danube. Les pluies et le défaut de machines l’empêchent d’achever cet ouvrage. Concile de Ratisbonne, où fut condamnée l’hérésie de Félix d’Urgel, qui soutenait que Jésus- Christ n’était fils de Dieu que par adoption. Alphonse le Chaste, roi des Asturies, transfère sa résidence à Oviédo.
793. Nouvelle expédition de Pépin, fils de Charlemagne, contre les Avares. Les limites de l’empire sont portées jusqu’à la Save. Le calife de Cordoue, Hescham Ier , reprend Barcelone. Son armée passe les Pyrénées et s’avance jusqu’à Narbonne. Charlemagne lui oppose son fils Louis.
794. Concile de Francfort sur le Mein, où fut condamnée l’hérésie d’Elipand, de Tolède, et de Félix d’Urgel, touchant l’adoption qu’ils attribuaient au fils de Dieu, et où fut rejeté de nouveau l’article du concile de Nicée sur les images, article encore mal compris par les évêques francs. Offa, roi de Mercie et d’Estanglie, étant allé à Rome, pour recevoir l’absolution d’un meurtre qu’il avait commis, ordonne que tous ses sujets contribueraient à l’entretien du collège fondé par Ina (voy. l’année 725) : cette contribution fut dans la suite regardée par les papes comme un tribut que l’Angleterre leur devait, et appelée le denier de saint Pierre.
795. Charlemagne marche contre les Saxons et les défait. Abdoulwaked, général d’Hescham, remporte, en Galice, une grande victoire sur les chrétiens; mais, dans le même temps, le roi Alphonse défait les Sarrasins à Lédos, sur les frontières des Asturies. Léon III, pape.
796. Les Saxons implorent la clémence de Charlemagne, qui disperse leurs principales familles dans les diverses provinces de son empire. Léon III, successeur d’Adrien Ier , reconnaît la souveraineté de Charlemagne. Mort d’Hescham Ier . Ce prince avait achevé la mosquée de Cordoue, commencée par Abdérame Ier . Il avait établi, à Cordoue et dans différentes villes, des écoles où l’on enseignait l’arabe; les chrétiens sont forcés d’apprendre cette langue et de renoncer au latin.
797 L’impératrice Irène fait crever les yeux à son fils, Constantin V. Soulèvement des Saxons, suivi d’une nouvelle dévastation de leur pays.
798. Alphonse le Chaste s’avance jusqu’à Lisbonne; mais le Douro redevient bientôt la limite de son royaume. Charlemagne bâtit, sur le Weser, le fort d’Héristal, destiné à contenir les Saxons.
799. Le pape Léon III vient à Paderborn réclamer l’appui de Charlemagne contre les parents d’Adrien I er , qui avaient tenté de le faire assassiner. Les îles de Majorque, de Minorque et d’Iviça, délivrées du joug des Sarrasins par les Francs, se soumettent à Charlemagne. Concile d’Aix-la-Chapelle, où Félix d’Urgel fut enfin déposé.
800. Le 24 novembre, Charlemagne arrive à Rome, où le pape Léon III se justifie des accusations de ses ennemis. Le jour de Noël, Charlemagne reçoit la couronne impériale des mains du pape, qui répand l’huile sainte sur sa tête et le proclame « toujours auguste, grand et pacifique. » — Pendant son séjour à Rome, Charlemagne reçoit une ambassade franque, qui avait été envoyée, en Palestine, à l’église du Saint-Sépulcre : elle rapporte de la part d’Haroun-al-Raschid l’étendard de Jérusalem, les clefs du Saint-Sépulcre un éléphant et une horloge à roue. Ibrahim-ben-Aglab est nommé gouverneur de l’Afrique par Haroun. Après la mort de ce calife il se rendra indépendant. Kairoan sera la capitale du nouvel Etat.
801. Louis, loi d’Aquitaine, enlève Barcelone aux musulmans, après 7 mois de siège.
802. Charlemagne envoie des ambassadeurs à Constantinople pour négocier un traité d’alliance avec Irène. Les grands se révoltent et proclament empereur le patrice Nicéphore. Irène est reléguée dans l’île de Lesbos. L’assemblée d’Aix-la-Chapelle étend à toutes les provinces l’institution des Missi Dominici, envoyés royaux chargés de surveiller toutes les parties de l’empire. — Célèbre capitulaire de Villis. renfermant des renseignements curieux sur les revenus de Charlemagne, qui consistent principalement dans les produits de ses fermes et de ses métairies. Haroun-al-Raschid extermine la famille des Barméeides. Egbert, roi de Wesséx ou des Saxons occidentaux.
803. Traité conclu entre Charlemagne et Nicéphore, pour régler les limites des deux empires. L’empire d’Occident obtient l’Istrie, la Liburnie et la Dalmatie, à l’exception des villes maritimes de cette dernière province, qui restent à l’empire grec. Dernière révolte des Saxons, qui se soumettent aux décrets de l’assemblée de Saltz, en Franconie, qui leur impose des prêtres et des juges. 10 000 familles sont transplantées sur différents points de l’empire.
804. 2 e voyage du pape Léon III en France. — Entrevue avec Charlemagne.
806. Diète de Thionville. Charlemagne fait le partage de sa monarchie entre ses trois fils, Charles, Louis et Pépin. — Charlemagne reçoit à Thionville Obelerio, doge de Venise, le duc de Dalmatie et l’évêque de Jadres, qui lui demandent son arbitrage dans leurs débats particuliers. — Décret de l’assemblée de Nimègue, qui interdit la conversion des terres bénéficiaires en terres allodiales, conversion préjudiciable aux intérêts de l’empereur. — Louis, roi d’Aquitaine, reprend Pampelune sur les musulmans. Guerre entre Nicéphore et Haroun-al-Raschid. Les Arabes s’avancent jusqu’à Héraclée, et forcent l’empereur à payer de nouveau le tribut qu’il refusait. Ils conquièrent l’île de Chypre et ravagent Rhodes.
807. Le Franc Burchard cause de grandes pertes aux Sarrasins, qui faisaient de fréquentes des- centes dans les îles de Sardaigne et de Corse.
808. l ve descente des Normands en France, sous la conduite de Godefried, roi de Danemark. — Charlemagne fait construire des vaisseaux pour défendre tout le littoral, depuis l’embouchure du Tibre jusqu’à celle de l’Elbe. Importante station de Boulogne. Construction de l’église de Saint-Jacques de Compostelle.
809. Mort du calife Haroun-il-Raschid. — Amin, son fils aîné, lui succède. Le 2 e concile d’Aix-la-Chapelle adopte le sentiment de l’Église d’Espagne, qui faisait procéder le Saint-Esprit à la fois du Père et du Fils, et qui ajoutait le mot filioqne au symbole de Nicée. Cette addition, toujours combattue par les Grecs, ne fut acceptée en Italie qu’en 1055, au concile de Florence. Guerre de Nicéphore contre les Bulgares.
810. Godefried, roi de Danemark, remonte la Moselle avec 200 navires. Il est repoussé par Charlemagne. Son neveu, Fleming, lui succède. Abdérame, fils d’Al-Hakem, roi de Cordoue, soumet Huesca et Saragosse. Traité de paix conclu entre Charlemagne et Al-Hakem. Le roi d’Italie, Pépin, s’empare, sur les Vénitiens, de Brendolo, de Chiozza, de Pellestiïne et de Malamocco, mais ne peut prendre l’île de Rialto. Il meurt peu après, à l’âge de 34 ans. Comme il ne laissait point d’enfants légitimes, Charlemagne reste seul roi d’Italie.
811. Fleming, roi de Danemark, conclut la paix avec Charlemagne. X’Eyder devient la limite des deux Etats. Les Frisons, qui s’étaient unis aux Danois, sont privés par Charlemagne du droit de succession. Charlemagne conclut la paix avec le calife de Cordoue. L’Èbre est fixé comme limite des deux États. Les Bulgares, après une horrible dévastation de leur pays, implorent inutilement la paix; mais bientôt après ils exterminent l’empereur Nicéphore, avec son armée. Staurace, son fils, essaye de lui succéder, mais est renversé par son beau-frère, Michel Curopalate. Mort de Charles, fils aîné et héritier présomp- tif de Charlemagne. Le doge de Venise, Angelo Particiaco, transfère son siège de l’île de Malamocco, presque entièrement ruinée dans la dernière guerre contre Pépin, à Rialto, et y fait bâtir un palais qui subsista durant plusieurs siècles.
812. Michel I er fait la paix avec les Bulgares et envoie une ambassade à Charlemagne. Celui-ci ratifie le traité fait avec Nicéphore et ratifié par Michel. Par ce traité, Charlemagne rend les îles vénitiennes à l’empereur grec, qui est toujours le souverain nominal de Venise, et qui même confère le titre de consuls aux doges. Bernard, fils naturel de Pépin, est déclaré roi d’Italie.
813. Charlemagne fait couronner son fils Louis et se l’associe dans l’assemblée d’Aix-la-Chapelle. Le concile de Tours prescrit au clergé de prêcher en langue tudesque. aussi bien qu’en latin et en langue romane vulgaire. Michel I er recommence la guerre avec les Bulgares. Il est vaincu et abdique. Un de ses officiers, Léon V l’Arménien, lui succède. Amin, calife de Bagdad, est vaincu et mis à mort par son frère, Almamon, qui lui succède.
814. Charlemagne meurt à Aix-la-Chapelle. Il a eu pour historien Ëginhard, qui fut peut-être son gendre. — Louis le Pieux (le Débonnaire), son fils, lui succède. Il s’attache les Saxons et les Frisons en leur rendant le droit de succession, que Charlemagne leur avait ôté. — Il se plaint de ce que le pape Léon III ait puni les auteurs d’une conspiration sans en référer à l’empereur, patrice de Rome. Taher est chargé par le calife Almamon d’apaiser les révoltes qui s’étaient élevées en Orient.
815. Les Vénitiens enlèvent d’Alexandrie et transportent dans leur ville les reliques de saint Marc, que la république adopte pour patron.
816. Louis le Pieux est couronné empereur, à Reims, par le pape Etienne IV. Un concile, tenu à Rome, reconnaît que le pape, élu par les évêques et le clergé, doit être consacré devant les députés de l’empereur. Léon V, empereur d’Orient, repousse les Bulgares.
817. Louis le Pieux associe son fils Lothaire à l’empire. Il donne à Pépin l’Aquitaine, à Louis le Germanique la Bavière. Mécontentement et révolte de Bernard, fils de Pépin, roi d’Italie. Il est fait prisonnier et con- damné à perdre les yeux. Concile d’Aix-la-Chapelle, où Louis le Pieux travaille, avec le concours de Benoît d’Aniane, à établir l’uniformité dans les monastères des États francs, qu’on soumet universellement à la règle de saint Benoît. Pascal I er , pape, qui se fait ordonner sans attendre le consentement de l’empereur. Celui-ci lui laisse néanmoins le gouvernement de la ville et du duché de Rome, en gardant la souveraineté.
818. Mort d’Irmengarde, Ière femme de Louis le Pieux. Révolte de Cordoue, comprimée par Al-Hakem.
819. Louis le Pieux épouse Judith, fille de Welf, comte de Bavière. Fin des royaumes d’Essex et de Kent, qu’Egbert, roi de Wessex, réunit à ses États.
820. Les Normands ravagent les côtes de France, entre les embouchures de la Seine et de la Garonne. Michel le Bègue, officier de Léon V, conspire contre la vie de ce prince , qui le condamne à être brûlé vif. Ses complices poignardent Léon V. Avènement de Michel le Bègue. Taher, ayant obtenu du calife Almamon le gouvernement du Khorasan, le convertit en une souveraineté dont il transmet la possession à ses descendants. Il commence la dynastie des Tahériens.
821. Michel le Bègue s’associe son fils Théophile.
822. Louis le Pieux se soumet à une pénitence publique à Attigny, pour expier la mort de Bernard, son neveu. Mort d’Al-Hakem, calife de Cordoue. Son fils Abdérame II lui succède. Louis le Pieux envoie son fils Lothaire commander en Italie.
823. Lothaire est couronné empereur à Rome par le pape Pascal. — Naissance de Charles le Chauve, fils de Louis le Débonnaire et de Judith. Thomas, esclave fugitif, se fait passer pour Constantin V, fils d’Irène. Soutenu par les Arabes, il assiège Constantinople. Il est vaincu, puis livré par les habitants d’Andrinople, où il se défendit pendant 5 mois, à Michel le Bègue qui le fait mutiler.
824. Michel le Bègue envoie une ambassade à Louis le Pieux au sujet des Iconoclastes. Eugène II, pape. Vers cette époque, des Sarrasins d’Espagne forcés de quitter Cordoue à la suite d’une sédition et qui s’étaient retirés à Alexandrie s’emparent de l’île de Crête sur les Grecs et y fondent Candie, qui donnera son nom à toute l’île.
825. Capitulaire de Louis le Pieux sur les obligations des MissiDominici.
826. Hériolt, roi d’une partie du Jutland, vient recevoir à Mayence le baptême avec sa famille et ses compagnons d’armes. Ses sujets mécontents refusent de le reconnaître, et il est obligé de se fixer avec ses partisans dans le comté de Rhius- tri (Rustringen) , canton de l’Ost-Frise , que Louis le Pieux lui donna pour asile. Saint Anschaire et saint Autbert, tous 2 moines de Corbie, accompagnent Hériolt dans cette contrée et y forment l’école des missionnaires qui devaient prêcber le christianisme aux Normands.
827. Egbert le Grand, roi des 4 royaumes saxons, étend sa suprématie sur les 3 royaumes des Angles : ils payent tribut, mais conservent des rois particuliers. L’abbé Anségise compose le premier recueil des Capitulaires de Charlemagne, y compris ceux de Louis le Débonnaire. Avènement du pape Valentin, et de son successeur Grégoire IV.
828. Euphémius, général du patrice Photin, gouverneur de Sicile, que celui-ci avait chargé de diriger une attaque contre les Aglabites d’Afrique, se révolte, se fait proclamer empereur, puis, menacé par un rival, appelle les Aglabites d’Afrique qui s’empareront peu à peu de toute la Sicile. Révolte de Mérida comprimée par Abdérame II.
829. Mort de Michel le Bègue. Son fils Théophile lui succède sous la régence de sa mère Théodore. Saint Anschaire prêche le christianisme en Suède. Louis le Pieux assemble une diète à Worms et donne à son 4e fils Charles le Chauve l’Alémanie et la Rhétie avec une partie de la Bourgogne. Mécontentement de ses autres fils.
830. Saint Anschaire est nommé archevêque de Hambourg et légat du pape pour tout le N. de l’Europe. Les fils de Louis le Pieux, Lothaiffe, Louis et Pépin, se révoltent, s’avancent jusqu’à Verberie, font enfermer leur père à Soissons, et Judith leur belle-mère à Poitiers. L’empereur, soutenu par le clergé, est rétabli au mois d’octobre de la même année, dans une assemblée tenue à Nimègue. Le calife Almamon déclare la guerre à l’empereur Théophile, qui avait refusé de laisser partir pour Bagdad le savant archevêque de Thessalonique mandé par le calife.
831. Les Gascons de la Navarre secouent le joug des Francs sous le comte Aznar. Ils s’allient tantôt avec le roi des Asturies, tantôt avec les Arabes. Le gouverneur de la Catalogne se rend indépendant de Louis le Pieux. Louis le Pieux retire Judith de son couvent. Il renvoie ses fils dans leurs provinces. Les chefs de la dernière révolte sont condamnés à moi t. Louis se contente de les exiler.
832. Pépin, de retour en Aquitaine, prépare une nouvelle révolte contre son père qui le fait arrêter. Il est délivré par ses partisans. Les Arabes s’emparent de toute la Cilicie.
833. Louis le Pieux donne l’Aquitaine à son 4 e fils Charles. — Nouvelle révolte de Lothaire, de Louis et de Pépin. — Ils réunissent leurs troupes dans la haute Alsace. Avec le secours du pape Grégoire IV, ils s’emparent de la personne de leur père qui est abandonné par ses troupes au champ du Mensonge. Conduit à Soissons, il est soumis à une pénitence publique, dégradé, déposé, comme coupable des calamités publiques. Lothaire reprend le titre d’empereur que lui donnait l’acte de partage de l’empire de 817. Le calife Almamon meurt à Tarse, en Cilicie. Cette même année, il avait fait exécuter la mesure de deux degrés du méridien au désert de Sandjar entre Racca et Palmyre, pour servir à la détermination de la grandeur de la terre. Sous le règne de son frère et successeur Motassem les Turcs commencèrent à entrer au service des califes.
834. Louis et Pépin, irrités de la hauteur de Lothaire, se liguent contre lui. — Louis le Pieux est rétabli dans une assemblée d’évêques tenue à Saint-Denis. Il pardonne à Lothaire qui retourne en Italie. 835. Mort d’Alphome le Chaste. — Ramire I  lui succède. Diète de Thionville. Tout ce qui avait été dé- crété contre Louis le Pieux est déclaré nul. Le calife Motassem fonde sur le Tigre, à 10 kilomètres de Bagdad, la ville de Samarah ou Sermenrai, dont il fera sa capitale. — Prise de Palerme par les Sarrasins après un siège de 5 ans.
836. Baldimer, roi des Bulgares, renvoie sans rançon les prisonniers grecs. Abdérame II s’empare après un siège de 3 ans de Tolède révoltée.
837. Assemblée d’Aix-la-Chapelle où l’empereur donne à Charles la meilleure partie de la France, à l’instigation de Judith. L’empereur Théophile marche en personne contre les Arabes. Il s’avance jusqu’à Sozopetia et Mélitène, dévastant tout sur son passage. Les pirates normands s’établissent dans l’île de Walcheren, d’où ils remontent l’Escaut, la Meuse et le Wahal.
838. Descente des Normands en France, par la Loire, sous la conduire d’Hastings, qui pille Tours. Mort d’Egbert le Grand, roi d’Angleterre. Ethelwulf lui succède. Les Normands commencent à faire des descentes en Angleterre. Les Sarrasins surprennent et pillent Marseille. L’empereur Théophile est forcé à la retraite par les troupes de Motassem qui brûlent Amorium et Ancyre.
839. 3ème partage de l’empire des Francs entre Lothaire et Charles. Louis n’obtient que la Bavière. Révolte des fils de Pépin en Aquitaine. Elle est réprimée. Révolte de Louis le Germanique.
840. Louis le Pieux marche contie Louis le Germanique, le bat et meurt bientôt après de douleur, dans une île du Rhin près de Mayence. Charles le Chauve, fils de Judith, est reconnu roi de France. Il fait alliance avec Louis le Germanique contre Lothaire qui réclame tout l’héritage de Charlemagne et contre les fils de Pépin. Les Normands profitent de ces dissensions. Ils remontent la Seine jusqu’à Rouen, sous la conduite d’Oger le Danois.
841. Charles le Chauve et Louis le Germanique gagnent sur Lothaire et Pépin, leur neveu, la mémorable victoire de Fontanet (aujourd’hui Fontaines, petit bourg de l’Auxerrois, à 28 kilomètres S. 0. d’Auxerre).
842. Charles et Louis renouvellent solennellement leur alliance à Strasbourg. Les serments qu’ils prononcent en présence de leurs troupes sont les plus anciens monuments de la langue française et de la langue allemande. Avènement de la dynastie de Piast au trône de Pologne. Mort de l’empereur d’Orient Théophile. Son fils Michel III, l’Ivrogne, lui succède à l’âge de 6 ans, sous la tutelle de sa mère Théodora. — Rétablissement du culte des images. Extinction de l’hérésie des iconoclastes qui avait trouble l’empire pendant plus de 120 ans. Mort du calife Motassem. Son fils Watek-Billan lui succède. 

Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 – pp. 151-158
VIIIe siècle après Jésus-Christ
IXe siècle après Jésus-Christ


Alfonso_II_of_Asturias_tumbo Alphonse II, manuscrit de Saint-Jacques-de-Compostelle

 

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Alphonse II Espagne


ALPHONSE III DES ASTURIES – Альфонс III -Plaza de Oriente Madrid Мадрид – 马德里 – Place de l’Orient

Madrid – Мадрид – 马德里
ALFONSE III ESPAGNE
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Plaza de Oriente Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте

ALPHONSE III Le Grand
Roi des Asturies
ALFONSO III
Rey de Asturias
Альфонс III
阿方索三世


vers 848 – 20 décembre 910
848年-910年12月20日

Roi des Asturies de 966 à 910
阿斯图里亚斯966-910国王
Rey de Asturias 966-910
Король Астурии 966-910

Alphonse III des Asturies Afonso III de Asturias Plaza de Oriente artgitato

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LA GRANDE VICTOIRE DE 901 contre les Maures

« Prise aux Maures en 748 par Alphonse le Catholique, roi des Asturies; reconquise et presque détruite en 985 par Almanzor, roi de Cordoue, cette place fut reprise en 1093 par le Cid. Alphonse le Grand, roi des Asturies, y avait remporté une grande victoire sur les Maures en 901. »

Marie-Nicolas Bouillet – Alexis Chassang
Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang (1878)
1878 – 3, p. 2031
Article ZAMORA

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EVENEMENTS DE 866 à 910

866. Honteux traité conclu par Charles avec les Normands. Imposition sur tout le royaume pour payer un tribut à ces barbares. — Robert le Fort [815/830-866] périt en les combattant à Brissarthe, près du Mans. Son fils Eudes lui succède dans le duché de France et dans la marche d’Anjou. Ethelred I er, roi d’Angleterre. Ravages exercés par les Danois sous son règne. L’empereur d’Orient Michel III, l’Ivrogne, fait assassiner son oncle, le césar Bardas, par Basile le Macédonien, d’origine arménienne, qu’il associe à l’empire. Mort d’Ordogno, roi des Asturies. Alphonse III, dit le Grand, lui succède.
867. Mort du pape Nicolas Ier. Adrien II lui succède. Lambert, duc de Spolète, sous prétexte que le successeur de Nicolas Ier avait été ordonné sans le consentement de l’empereur, occupe Rome et la traite comme une place emportée d’assaut. L’empereur Louis II est battu devant Bari par les Sarrasins. Basile le Macédonien fait assassiner Michel III, l’Ivrogne, et s’empare du trône. Il appuie d’abord Ignace contre Photius.

Pope_Nicholas_I Pape Nicholas Ier
868. Les Normands en France, et les Sarrasins en Italie continuent leurs ravages. — L’empereur Louis II commence le siège de la ville de Bari, occupée par les Sarrasins. Ce siège durera 3 ans.

Détail de la gaine de l'épée impériale représentant Louis « le Jeune » Reichsschwert_ludwig_das_kind
Détail de la gaine de l’épée impériale représentant Louis « le Jeune »

869. Mort de Lothaire, roi de Lorraine. — Charles le Chauve se fait couronner roi de Lorraine à Metz, par l’archevêque de Reims. Hincmar, malgré les réclamations de l’empereur Louis II, alors occupé au siège de Bari. L’empereur d’Orient Basile le Macédonien envoie des secours à Louis II contre les Sarrasins. Pendant que Louis II presse le siège de Bari par terre, une flotte grecque de 200 voiles vient assiéger cette ville par mer. 9° concile général, tenu à C. P sous Adrien II et l’empereur Basile. Photius y fut déposé et anathématisé et saint Ignace rétabli. Les légats, après le concile, tinrent avec les Grecs une conférence, pour savoir à quelle juridiction, celle de l’Église romaine ou celle de l’Église de C. P, devait ressortir la nouvelle Église de Bulgarie. Les Grecs décidèrent en leur propre faveur et l’emportèrent, malgré la réclamation des légats. La hauteur avec laquelle ces derniers soutinrent la prééminence du siège de Rome, comme ils avaient déjà fait dans le concile, ne fit qu’accroître l’éloignement des 2 Eglises l’une pour l’autre.
870. Louis le Germanique dispute la Lorraine à Charles le Chauve, qui la partage avec lui, par le traité de Mersen, qui donne à la France la Meuse pour limite. La Lorraine, dès ce moment, devint une source de guerres perpétuelles entre les Gallo-Francs et les Allemands d’outre-Rhin. — Les troupes de Charles le Chauve occupent la Provence, dont Lothaire avait obtenu une portion en 863- Résistance de Gérard de Roussillon, comte de Provence, qui défendait ces pays au nom de l’empereur Louis IL Ottfried, moine et instituteur au couvent de Weissembourg, en Alsace, est le premier poète ou versificateur connu des Allemands. Son Harmonie des S. Evangiles est écrite en strophes de quatre vers.
Charles le Chauve recevant une délégation de moines venant de Tours

Charles le Chauve recevant une délégation de moines venant de Tours

871. L’empereur Louis II est fait prisonnier dans son palais par le duc de Bénévent, qu’il avait secouru contre les Sarrasins, mais que commençaient à effrayer les progrès des Francs. Il est ensuite rendu à la liberté. Alfred le Grand succède à Ethelred, roi d Angleterre. Il défend ce royaume contre les Danois, qui occupent tout le pays des Anyles.
Alfred_the_Great_at_the_Battle_of_Ashdown_by_Morris_Meredith_Williams Alfred le Grand à la bataille de Ashdown, 871 par Morris Meredith Williams 1913
Alfred le Grand à la bataille de Ashdown, 871 par Morris Meredith Williams – 1913

872. Louis le Germanique rend à Louis II une partie de la Lorraine. Jean VIII, pape.
Pope_John_VIII Pape Jean VIIIPape Jean VIII

873. Charles le Chauve achète la retraite des Normands. La France est un peu moins tourmentée par ces barbares. Charles le Chauve fait emprisonner son fils Carloman, révolté contre lui. Malgré les prières d’Hincmar, archevêque de Reims, et les lettres hautaines du pape Adrien II, il lui fait arracher les yeux. Yakoud, fils de Sonar, fonde dans le Khorasan la dynastie des Soffarides, qui remplace celle des Tahériens. Elle régna 30 ans sur le Ségestan, le Tabristan et le Khorasan.
874. Les Sorabes sont repoussés par Louis le Germanique. Alphonse le Grand fait éprouver une grande défaite aux Tolédains, près de la rivière d’Orbedo.
875. Mort de l’empereur Louis II. Charles le Chauve réclame son héritage. Il envahit l’Italie, force à la retraite les fils de Louis le Germanique et se fait couronner empereur à Rome par le pape Jean VIII. — Louis le Germanique reprend alors sa part de la Lotharingie, et la veuve de Louis II, Angilberge, aidera son gendre Boson à se faire roi de Provence.
876. 2e couronnement de Charles le Chauve à Pontyon. L’Italie est de nouveau dévastée par les Sarrasins, et la France par les Normands. Mort de Louis le Germanique. Charles le Chauve réclame ses États. Il est vaincu près d’Andernach par Louis de Saxe, fils de Louis le Germanique. La Germanie reste indépendante et forme 3 royaumes partagés entre les fils de Louis : 1° royaume de Bavière à Carloman l’aîné; 2nd royaume de Saxe à Louis; 3e royaume de Souabe à Charles le Gros. Prise de Rouen par les Normands. Prise de Coïmbre par Alphonse III.
877. La faiblesse de Charles le Chauve augmente avec l’extension de sa domination. Il est appelé par le pape en Italie pour s’opposer aux Sarrasins. Avant d’entreprendre cette expédition, il tient à Quierci-sur-Oise une grande assemblée, où il publie ce fameux capitulaire, d’où l’on peut dater la révolution féodale : « 1° Si quelqu’un de nos fidèles, saisi d’amour pour Dieu, veut renoncer au siècle, et s’il a un fils ou tel autre parent capable de servir la chose publique, qu’il soit libre de lui transmettre ses bénéfices et honneurs comme il lui plaira; 2° si un comte de ce royaume vient à mourir, nous voulons que les plus proches parents du défunt, les autres officiers du comté et les évêques du diocèse pourvoient à son administration, jusqu’à ce que nous ayons pu confier à son fils les honneurs dont il était revêtu. » Charles le Chauve passe en Italie, rencontre à Pavie le pape, et confère avec lui; mais apprenant l’arrivée de Carloman, roi de Bavière, avec une armée considérable, pour réclamer ses droits sur l’Italie, il reprend la route de France, et meurt à Brios, village situé en deçà du mont Cenis. Louis le Bègue, fils de Charles le Chauve, lui succède. L’autorité de ce prince ne s’étend ni sur l’Italie ni sur la Lorraine. — Alain le Grand la secoue en Bretagne, et Sanche Mitarra en Gascogne. — Son cousin Carloman, fils aîné de Louis le Germanique, lui dispute l’Italie. Alfred le Grand, après avoir livré jusqu’à 7 batailles aux Danois, est forcé de prendre la fuite, et de se tenir caché dans la cabane d’un berger pendant toute une année.
878. Alfred, roi d’Angleterre, ayant appris la défaite des Danois à Kinwith, sort de sa retraite, va reconnaître lui-même le camp ennemi, où il entre déguisé en ménestrel, lève une armée, et par une seule bataille recouvre son royaume; puis, après avoir conclu avec Gurthorm, chef danois, un traité qui établit ce dernier roi d’Estanglie, comme vassal, il fait creuser, pour prévenir de nouvelles irruptions des Danois, un large fossé, qui s’étend depuis les marais situés au N. jusqu’à la rivière d’Ouse. Les Sarrasins contraignent le pape Jean VIII à leur payer tribut. — Violences dans Rome d’Adal- bert, duc de Toscane, et de Lambert, duc de Spolète, partisans de Carloman de Bavière. Jean VIII s’enfuit en France, où il couronne le roi Louis le Bègue, qui l’avait été l’année précédente par Hincmar, de Eeims; ce prince se réconcilie avec son cousin, Louis de Saxe. Les Sarrasins achèventla conquête de la Sicile par la prise et la destruction de Syracuse. Ils renversent les fortifications de toutes les villes, excepté de Païenne, dont ils font leur place d’armes.
879. Louis le Bègue se met en marche pour aller châtier la révolte de Bernard, marquis de Septimanie. Il est arrêté par la mort à Compiègne. — Avènement de ses 2 fils Louis III et Carloman — Ambition de Boson, beau-frère de Charles le Chauve, qui se fait élire roi d’Arles ou de Provence dans une assemblée d’évêques tenue à Mantaille. Le pape Jean VI II demande et obtient des secours de l’empereur Basile le Macédonien contre les Sarrasins , qui ravagent l’Italie. Sur la demande de l’empereur Basile, Jean VIII reconnaît Photius comme patriarche de Constantinople. — Jean VIII autorise saint Méthodius, apôtre des Moraves et des Slaves, à employer la langue esclavone pour la célébration de l’office divin. Fondation en Egypte de la dynastie des Toulonides par Ahmed, fils de Toulon, gouverneur de cette contrée.

Victoire de Louis III et Carloman II sur les Vikings en 879. Par Jean Fouquet, XVe s

Victoire de Louis III et Carloman II sur les Vikings en 879
par Jean Fouquet

880
. Louis et Carloman cèdent à Louis de Saxe, 2e fils de Louis le Germanique, la partie de la Lorraine qu’ils tenaient de Charles le Chauve et de Louis le Bègue. Assemblée de Gondreville, où Carloman, Louis III et Charles le Gros, roi de Souabe, s’allient contre les Normands et Boson, roi de Provence, qui est vaincu, mais non soumis. Mort de Carloman, roi de Bavière. La Bavière est réunie à la Saxe. Un fils bâtard de Carloman, Arnoul, a la Carinthie. — Charles le Gros est couronné roi d’Italie.
881– Charles le Gros vient prendre à Rome la couronne impériale. Louis III gagne sur les Normands une grande bataille à Jaucourt en Vimeu, dans le bassin de la Somme. Cette victoire a été célébrée par un chant national.
882. Louis III meurt à Saint-Denis, sans laisser d’enfants ; Carloman règne seul sur toute la France. — Charles le Gros succède à son frère Louis dans le royaume de Saxe. Les Normands s’emparent de Trêves qu’ils réduisent en cendre. Ils saccagent Liège, Cologne et plusieurs autres villes. Charles le Gros achète leur retraite par un tribut honteux et par la cession de la Frise occidentale, à Godefroy, qui em- brasse le christianisme. — Conversion du chef normand Hastings, qui reçoit le comté de Chartres. Mort d’Hincmar, archevêque de Reims. Les princes varègues de Kiev, Dir et Oskhold, qui s’étaient fait baptiser, sont assassinés par Oleg, tuteur du fils de Rurik, Igor. Oleg occupe Kiev, qui devient le siège de la domination russe.
884. Carloman, roi de France, meurt à la chasse, blessé par un sanglier. Charles le Gros, lui succède, au préjudice de Charles le Simple, fils posthume de Louis le Bègue, et réunit ainsi entre ses mains tout l’empire de Charlemagne. Adrien III, pape.
885. Charles le Gros fait difficulté de reconnaître le pape Etienne V, successeur d’Adrien III, parce qu’on n’a pas attendu son consentement pour la consécration de l’élu.

Stephen_V Pape Etienne V
Pape Etienne V

 886. Les Normands, conduits par Godefroy et Sigefroy, assiègent Paris pendant une année. Ni l’empereur ni les nobles ne songent à secourir cette ville. Elle est défendue courageusement par Eudes, comte de Paris, et l’évêque Gozlin. Charles le Gros s’approche enfin de Paris, mais sans oser combattre. Honteux traité par lequel il écarte les Normands. Ces barbares font traîner leurs barques par terre, au-dessus de la ville, les remettent à l’eau, et, continuant à remonter la Seine, ils entrent dans l’Yonne et vont dévaster la Bourgogne. Mort de Basile le Macédonien. Son fils Léon VI lui succède. Il chasse Photius du siège patriarcal de Constantinople. Il a composé un traité de tactique.

Eudes au siège de Paris

Eudes au siège de Paris

 887. Mort du roi Boson. Honte de Charles le Gros. A la diète de Kirckheim, il accuse son chancelier et sa femme. Les grands indignés le déposent solennellement à la diète de Tribur et lui substituent Arnoul, son neveu, dans le royaume de Germanie. Eudes, comte de Paris, fils de Robert le Fort (v. 866), est élu roi de France.
888. Charles le Gros meurt sans enfants dans une île du Rhin. Partage définitif de son empire; anarchie. Arnoul règne sur la Germanie et la Bavière ; Eudes sur la France occidentale et l’A- quitaine. Louis, fils de Boson, règne sur le royaume d’Arles ou de Provence. Rodolphe, fils de Conrad, fonde le royaume de la Bourgogne transjurane. Guy, duc de Spolète, et Bérenger, duc de Frioul, tous deux issus du sang de Charlemagne par les femmes, se disputent l’Italie. Raynulf, comte de Poitiers, et un grand nombre d’autres seigneurs se rendent indépendants. Organisation de la société féodale. Résistance qu’elle oppose aux Normands; la population commence à s’accroître. Les Normands sont deux fois repoussés de Paris.
889. Vers cette époque, 20 pirates Sarrasins partis d’Espagne sont poussés par la tempête dans le golfe de Grimaud et surprennent le village de Fraxinet, aujourd’hui la Garde-Fraisnet (Var). Ils y forment un établissement qui, pendant près d’un siècle, sera la terreur du midi de la France et du nord de l’Italie. Bérenger rend hommage à Arnoul pour l’Italie, où il reçoit le premier la couronne de fer de Lombardie.
890. Siméon, roi des Bulgares, commence contre l’empire grec une guerre qui durera trois années. Guy, vainqueur de Bérenger à la bataille de la Trébie, se fait couronner roi d’Italie. Vers cette époque, les Hongrois ou Magyars, comme ils s’appelaient du nom d’une de leurs tribus, passent des régions du Volga dans celles de la Theiss et du Danube, sous la conduite d’Arpad, fils d’Almus. A peine sont-ils établis dans ces contrées qu’ Arnoul, roi de Germanie, s’en sert pour ébranler l’empire des Moraves fondé par Swiatopolk. Eudes n’ose pas chasser les Normands des bords de l’Oise qu’ils ravagent. Fin du royaume, d’Estanglie, qu’Edouard le Vieux réunit à ses États.
891. Victoire des Normands sur les troupes de Lorraine, près Maestricht. Arnoul, roi de Germanie , remporte sur eux une grande victoire à Louvain sur la Dyle. Guy détrône Bérenger. Il est couronné roi d’Italie et empereur par le pape Etienne V, avec son fils Lambert qu’il s’associe.
892. Eudes, roi de France, bat les Normands et est cependant forcé de leur accorder des conditions avantageuses pour les engager à la retraite. Le comte Waltgaire se révolte contre lui.
893. Déclin du pouvoir d’Eudes. Les mécontents lui opposent Charles le Simple. L’incapacité de ce prince le fait bientôt abandonner de ses partisans.
CharlesIII_le_simple_Jean_de_Tillet-Recueil_des_rois_de_France Portrait de Charles III le simple
Portrait de Charles III le simple figurant dans le Recueil des Rois de France de Jean du Tillet (BNF) vers 1550
réalisé d’après la statue de la collégiale Saint-Fursy de Péronne

894. Eudes marche contre Charles le Simple, qui s’enfuit à Worms et implore le secours d’Arnou qui lui envoie quelques troupes. Mort de Guy, roi d’Italie. Son fils Lambert lui succède. Borziwoi, duc de Bohême, reçoit le christianisme ; il est baptisé par l’évêque de Moravie, Méthodius.
Charles_III_of_France Charles le Simple
Charles III – Charles le Simple

895. Arnoul somme Charles et Eudes de comparaître devant lui à la diète de Worms. Il donne la couronne de Lorraine à son fils naturel Zwentibold. — Il descend en Italie, appelé parle pape Formose contre le jeune Lambert, fils de Guy de Spolète. Il passe les fêtes de Noël à Lucques, où Bérenger vient le trouver. Arnoul retient Béren- ger prisonnier et le dépouille de ses Etats. Le duché de Frioul est donné au comte Waltfred et celui de Milan ou de Lombardie au comte de Maginfred.
896. Arnoul s’empare de Rome et se fait couronner empereur par le pape Formose, mais son échec devant Spolète et la maladie le décident à quitter l’Italie. — Bérenger recouvre ses Etats et fait la paix avec l’empereur Lambert. — Le pape Etienne VI fait le procès à la mémoire de Formose ; il l’exhume, revêt le cadavre d’habits laïcs et lui fait couper la tête et les trois doigts de la main avec lesquels il a béni le peuple. Mais il est bientôt lui-même renversé et périt dans un cachot. A partir de cette époque et pendant plus d’un siècle l’élection des papes, livrée aux caprices de la populace et aux violences de l’aristocratie romaine, se décida parfois les armes à la main, et les candidats durent la tiare, moins à leurs vertus qu’à leur force et à leur audace. Le roi Eudes laisse à son rival, Charles le Sim- ple, les pays qui sont à l’E. de la Seine et de la Marne…
898. Mort d’Eudes qui laisse la couronne de France à Charles le Simple. Les grands se fortifient de plus en plus dans leurs châteaux pour résister aux Normands, aux Hongrois et aux Sarrasins. Ces 3 peuples barbares se rencontrent dans la Bourgogne transjurane. Ravages des Sarrasins en Provence. Mort de Lambert, roi titulaire d’Italie. En l’ab- sence d’ Arnoul, Bérenger se fortifie dans l’Italie du N. et aspire à l’empire.
899. Mort d’Arnoul. Son fils Louis IV, dit l’Enfant, lui succède. Berthe, fille de Lothaire, roi de Lorraine, et de Waldrade, conçoit le dessein d’élever à l’empire Adalbert II, duc et marquis de Toscane, son mari, mais celui-ci est battu et fait prisonnier par Lambert, qui meurt peu après d’une chute de cheval, sans laisser d’héritier. Bérenger est seul roi en Italie ; il rend la liberté au marquis de Toscane. Les généraux du calife abbasside essayent en vain d’arrêter les progrès des Karmates, secte de fanatiques qui ravagent l’Arabie et l’Irak-Arabi. 900. Louis, fils de Boson, roi de Provence, vient disputer la couronne d’Italie à Bérenger. Celui-ci, secondé par Adalbert, duc de Toscane, s’avance à la rencontre de Louis, qui, désespérant du succès de son entreprise, traite secrètement avec celui qu’il venait détrôner et s’engage, par un serment solennel à ne plus revenir en Italie. — Les Hongrois font éprouver à Bérenger une grande défaite sur les bords de la, Brenta, et ravagent toute la Lombardie. — Louis de Provence met à profit la situation de Bérenger pour violer son serment et revenir en Italie, où, après quelques succès, il se rend maître de toute la Lombardie et se fait élire roi. Zwentibold, fils naturel d’Arnoul, roi de Lorraine, périt dans un combat sur les bords de la Meuse, contre ses sujets révoltés, et son royaume est réuni à celui de Germanie. Charles le Simple est reconnu dans l’Aquitaine et dans la Septimanie.
901. Mort du roi saxon Alfred. Sa race conserve le trône au sud ; les Danois gardent au nord le pays des Angles. Louis de Provence reçoit à Rome la couronne impériale des mains de Benoît IV. Bérenger se réfugie en Bavière auprès du jeune roi Louis, fils d’Arnoul.
902. En Orient, le patriarche de Constantinople, Nicolas, engage avec l’empereur Léon VI le Philosophe, au sujet du quatrième mariage de ce prince qu’il ne veut pas reconnaître pour légitime, une lutte courageuse qui durera 9 années. L’empereur Louis repasse en Provence au commencement de cette année. Bérenger rentre alors en Italie et recouvre toute la Lombardie. La dynastie des Samanides remplace dans le Khorasan et en Perse celle des Sofiarides.
904. La comtesse Théodora Glicérium, mère de la célèbre Marozzie, décide l’élection de Sergius III en mettant des gens armés sur tous les points de la ville propres à l’attaque ou à la défense. Elle domine le saint-siége pendant sa vie. 80 000 Russes, portés sur 2000 barques, forcent le port de Constantinople et ravagent les environs de la ville. Léon VI le Philosophe achète leur retraite. La ville de Thessalonique est prise et saccagée par des pirates sarrasins, que commandait un renégat grec de Tripoli.
905. Divers princes et surtout Adalbert, duc de Toscane, effrayés de l’accroissement que prenait la puissance de Bérenger, rappellent en Italie Louis de Provence, qui s’empare d’abord de toute la Lombardie, mais ensuite est surpris, dans Vérone par Bérenger, qui. lui fait crever les yeux.
906. Invasion des Hongrois en Italie ; ils soumettent Bérenger à un tribut. Ils attaquent les îles vénitiennes de Malamocco et de Rialto , mais sont battus par le doge Pietro Tribuno. Les Normands prennent Rouen, occupent tout le Cotentin et ravagent le Maine, la Picardie et la Champagne.
907. La dynastie des Tang, qui a gouverné la Chine pendant près de 3 siècles, est remplacée par la 14 e dynastie Héou-li-ang. De 907 à 960, se succèdent rapidement 5 dynasties. Extension toujours croissante de la secte des Karmates en Orient. Mort d’Arpad, chef des Hongrois. Son fils Soltan pénètre en Bavière et remporte la victoire d’Augsbourg, qui coûte la vie au duc Léopold.
909. Bouchard, landgrave de Thuringe, périt en combattant les Hongrois. L’empereur Louis IV donne la Thuringe à Othon, duc de Saxe. En Italie, par la permission de Bérenger, les évêques, les abbés, les comtes, enfin tous les possesseurs de fiefs fortifient leurs villes et leurs châteaux pour se mettre à l’abri des incursions des barbares. En Afrique, le sectaire Obeidollah, qui prétendait descendre d’Ali et de Fatime et qui se fait passer pour le mahadi ou directeur des fidèles, qui, selon le Coran, devait être le 12e et dernier iman, dont la venue ne précédera que de bien peu la fin du monde, renverse les Aglabites et les Edrissites et fonde la dynastie des Ismaéliens ou Fatimites.
910. Alphonse III, le Grand, roi d’Oviédo, renonce au trône, et partage son royaume entre ses deux fils; le second eut la Galice avec la portion de la Lusitanie enlevée aux Maures. Fondation par Guillaume d’Aquitaine de la cé- lèbre abbaye de Cluny en Bourgogne; la règle monastique de saint Benoît réformée y est établie.

Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 – pp. 151-158
IXe siècle après Jésus-Christ
Xe siècle après Jésus-Christ

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Alphonse III Espagne

Guifred le Velu – Wifredo el Velloso – Plaza de Oriente Madrid Мадрид – 马德里 – Place de l’Orient

Madrid – Мадрид – 马德里
Wifredo el Velloso
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте

Guifred le Velu
Wifredo el Velloso

Guifré el Pilós
840-897

Fils de Sunifred Ier de Barcelone
Comte d’Urgell et de Cerdagne (870-897)
Hijo de Sunifredo de Urgel – Conde de Urgel y de la Cerdaña

Guifred le Velu Wilfredo el Velloso Guifre el Pilos Plaza de Oriente Madrid Artgitato

L’EXCEPTION DU COMTE D’URGELL

« Le plus ancien texte qui nous montre le service de guerre dû à un particulier est un acte de l’an 954. Ce service y est représenté comme condition de l’inféodation de certains châteaux. Il est dû par le feudataire envers et contre tous, à l’exception du comte d’Urgel, suzerain supérieur. Cet acte, dont les termes sont les mêmes que ceux des actes du XIIe siècle, offre déjà l’énumération des différentes formes du service militaire féodal, l’hostis, la cavalcata, et l’obligation de rendre les châteaux forts à la première réquisition. »

Charles-Victor Langlois
Histoire du Moyen Âge
1901 pp. 181-210
Chapitre VII – La Féodalité

Rotlle-genealogic-guifre-I-de-barcelona Guifred le Velu - Wifredo el Velloso

Rotlle genealògic del Monestir de Poblet
Reial Monestir de Santa Maria de Poblet

Arbre généalogique Rouleau du monastère de Poblet
Abbaye de Poblet – abbaye cistercienne
Rollo genealógico del Monasterio de Poblet
Real Monasterio de Santa María de Poblet 

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EVENEMENTS ENTRE 870 & 897

870. Louis le Germanique dispute la Lorraine à Charles le Chauve, qui la partage avec lui, par le traité de Mersen, qui donne à la France la Meuse pour limite. La Lorraine, dès ce moment, devint une source de guerres perpétuelles entre les Gallo-Francs et les Allemands d’outre-Rhin. — Les troupes de Charles le Chauve occupent la Provence, dont Lothaire avait obtenu une portion en 863- Résistance de Gérard de Roussillon, comte de Provence, qui défendait ces pays au nom de l’empereur Louis IL Ottfried, moine et instituteur au couvent de Weissembourg, en Alsace, est le premier poète ou versificateur connu des Allemands. Son Harmonie des S. Evangiles est écrite en strophes de quatre vers.
871. L’empereur Louis II est fait prisonnier dans son palais par le duc de Bénévent, qu’il avait secouru contre les Sarrasins, mais que commençaient à effrayer les progrès des Francs. Il est ensuite rendu à la liberté. Alfred le Grand succède à Ethelred, roi d Angleterre. Il défend ce royaume contre les Danois, qui occupent tout le pays des Anyles.
872. Louis le Germanique rend à Louis II une partie de la Lorraine. Jean VIII, pape.
873. Charles le Chauve achète la retraite des Normands. La France est un peu moins tourmentée par ces barbares. Charles le Chauve fait emprisonner son fils Carloman, révolté contre lui. Malgré les prières d’Hincmar, archevêque de Reims, et les lettres hautaines du pape Adrien II, il lui fait arracher les yeux. Yakoud, fils de Sonar, fonde dans le Khorasan la dynastie des Soffarides, qui remplace celle des Tahériens. Elle régna 30 ans sur le Ségestan, le Tabristan et le Khorasan.
874. Les Sorabes sont repoussés par Louis le Germanique. Alphonse le Grand fait éprouver une grande défaite aux Tolédains, près de la rivière d’Orbedo.
875. Mort de l’empereur Louis II. Charles le Chauve réclame son héritage. Il envahit l’Italie, force à la retraite les fils de Louis le Germanique et se fait couronner empereur à Rome par le pape Jean VIII. — Louis le Germanique reprend alors sa part de la Lotharingie, et la veuve de Louis II, Angilberge, aidera son gendre Boson à se faire roi de Provence.
876. 2e couronnement de Charles le Chauve à Pontyon. L’Italie est de nouveau dévastée par les Sarrasins, et la France par les Normands. Mort de Louis le Germanique. Charles le Chauve réclame ses États. Il est vaincu près d’Andernach par Louis de Saxe, fils de Louis le Germanique. La Germanie reste indépendante et forme 3 royaumes partagés entre les fils de Louis : 1° royaume de Bavière à Carloman l’aîné; 2nd royaume de Saxe à Louis; 3e royaume de Souabe à Charles le Gros. Prise de Rouen par les Normands. Prise de Coïmbre par Alphonse III.
877. La faiblesse de Charles le Chauve augmente avec l’extension de sa domination. Il est appelé par le pape en Italie pour s’opposer aux Sarrasins. Avant d’entreprendre cette expédition, il tient à Quierci-sur-Oise une grande assemblée, où il publie ce fameux capitulaire, d’où l’on peut dater la révolution féodale : « 1° Si quelqu’un de nos fidèles, saisi d’amour pour Dieu, veut renoncer au siècle, et s’il a un fils ou tel autre parent capable de servir la chose publique, qu’il soit libre de lui transmettre ses bénéfices et honneurs comme il lui plaira; 2° si un comte de ce royaume vient à mourir, nous voulons que les plus proches parents du défunt, les autres officiers du comté et les évêques du diocèse pourvoient à son administration, jusqu’à ce que nous ayons pu confier à son fils les honneurs dont il était revêtu. » Charles le Chauve passe en Italie, rencontre à Pavie le pape, et confère avec lui; mais apprenant l’arrivée de Carloman, roi de Bavière, avec une armée considérable, pour réclamer ses droits sur l’Italie, il reprend la route de France, et meurt à Brios, village situé en deçà du mont Cenis. Louis le Bègue, fils de Charles le Chauve, lui succède. L’autorité de ce prince ne s’étend ni sur l’Italie ni sur la Lorraine. — Alain le Grand la secoue en Bretagne, et Sanche Mitarra en Gascogne. — Son cousin Carloman, fils aîné de Louis le Germanique, lui dispute l’Italie. Alfred le Grand, après avoir livré jusqu’à 7 batailles aux Danois, est forcé de prendre la fuite, et de se tenir caché dans la cabane d’un berger pendant toute une année.
878. Alfred, roi d’Angleterre, ayant appris la défaite des Danois à Kinwith, sort de sa retraite, va reconnaître lui-même le camp ennemi, où il entre déguisé en ménestrel, lève une armée, et par une seule bataille recouvre son royaume; puis, après avoir conclu avec Gurthorm, chef danois, un traité qui établit ce dernier roi d’Estanglie, comme vassal, il fait creuser, pour prévenir de nouvelles irruptions des Danois, un large fossé, qui s’étend depuis les marais situés au N. jusqu’à la rivière d’Ouse. Les Sarrasins contraignent le pape Jean VIII à leur payer tribut. — Violences dans Rome d’Adal- bert, duc de Toscane, et de Lambert, duc de Spolète, partisans de Carloman de Bavière. Jean VIII s’enfuit en France, où il couronne le roi Louis le Bègue, qui l’avait été l’année précédente par Hincmar, de Eeims; ce prince se réconcilie avec son cousin, Louis de Saxe. Les Sarrasins achèventla conquête de la Sicile par la prise et la destruction de Syracuse. Ils renversent les fortifications de toutes les villes, excepté de Païenne, dont ils font leur place d’armes.
879. Louis le Bègue se met en marche pour aller châtier la révolte de Bernard, marquis de Septimanie. Il est arrêté par la mort à Compiègne. — Avènement de ses 2 fils Louis III et Carloman — Ambition de Boson, beau-frère de Charles le Chauve, qui se fait élire roi d’Arles ou de Provence dans une assemblée d’évêques tenue à Mantaille. Le pape Jean VI II demande et obtient des secours de l’empereur Basile le Macédonien contre les Sarrasins , qui ravagent l’Italie. Sur la demande de l’empereur Basile, Jean VIII reconnaît Photius comme patriarche de Constantinople. — Jean VIII autorise saint Méthodius, apôtre des Moraves et des Slaves, à employer la langue esclavone pour la célébration de l’office divin. Fondation en Egypte de la dynastie des Toulonides par Ahmed, fils de Toulon, gouverneur de cette contrée.
880. Louis et Carloman cèdent à Louis de Saxe, 2e fils de Louis le Germanique, la partie de la Lorraine qu’ils tenaient de Charles le Chauve et de Louis le Bègue. Assemblée de Gondreville, où Carloman, Louis III et Charles le Gros, roi de Souabe, s’allient contre les Normands et Boson, roi de Provence, qui est vaincu, mais non soumis. Mort de Carloman, roi de Bavière. La Bavière est réunie à la Saxe. Un fils bâtard de Carloman, Arnoul, a la Carinthie. — Charles le Gros est couronné roi d’Italie.
881– Charles le Gros vient prendre à Rome la couronne impériale. Louis III gagne sur les Normands une grande bataille à Jaucourt en Vimeu, dans le bassin de la Somme. Cette victoire a été célébrée par un chant national.
882. Louis III meurt à Saint-Denis, sans laisser d’enfants ; Carloman règne seul sur toute la France. — Charles le Gros succède à son frère Louis dans le royaume de Saxe. Les Normands s’emparent de Trêves qu’ils réduisent en cendre. Ils saccagent Liège, Cologne et plusieurs autres villes. Charles le Gros achète leur retraite par un tribut honteux et par la cession de la Frise occidentale, à Godefroy, qui em- brasse le christianisme. — Conversion du chef normand Hastings, qui reçoit le comté de Chartres. Mort d’Hincmar, archevêque de Reims. Les princes varègues de Kiev, Dir et Oskhold, qui s’étaient fait baptiser, sont assassinés par Oleg, tuteur du fils de Rurik, Igor. Oleg occupe Kiev, qui devient le siège de la domination russe.
884. Carloman, roi de France, meurt à la chasse, blessé par un sanglier. Charles le Gros, lui succède, au préjudice de Charles le Simple, fils posthume de Louis le Bègue, et réunit ainsi entre ses mains tout l’empire de Charlemagne. Adrien III, pape.
885. Charles le Gros fait difficulté de reconnaître le pape Etienne V, successeur d’Adrien III, parce qu’on n’a pas attendu son consentement pour la consécration de l’élu.
886. Les Normands, conduits par Godefroy et Sigefroy, assiègent Paris pendant une année. Ni l’empereur ni les nobles ne songent à secourir cette ville. Elle est défendue courageusement par Eudes, comte de Paris, et l’évêque Gozlin. Charles le Gros s’approche enfin de Paris, mais sans oser combattre. Honteux traité par lequel il écarte les Normands. Ces barbares font traîner leurs barques par terre, au-dessus de la ville, les remettent à l’eau, et, continuant à remonter la Seine, ils entrent dans l’Yonne et vont dévaster la Bourgogne. Mort de Basile le Macédonien. Son fils Léon VI lui succède. Il chasse Photius du siège patriarcal de Constantinople. Il a composé un traité de tactique.
887. Mort du roi Boson. Honte de Charles le Gros. A la diète de Kirckheim, il accuse son chancelier et sa femme. Les grands indignés le déposent solennellement à la diète de Tribur et lui substituent Arnoul, son neveu, dans le royaume de Germanie. Eudes, comte de Paris, fils de Robert le Fort (v. 866), est élu roi de France.
888. Charles le Gros meurt sans enfants dans une île du Rhin. Partage définitif de son empire; anarchie. Arnoul règne sur la Germanie et la Bavière ; Eudes sur la France occidentale et l’A- quitaine. Louis, fils de Boson, règne sur le royaume d’Arles ou de Provence. Rodolphe, fils de Conrad, fonde le royaume de la Bourgogne transjurane. Guy, duc de Spolète, et Bérenger, duc de Frioul, tous deux issus du sang de Charlemagne par les femmes, se disputent l’Italie. Raynulf, comte de Poitiers, et un grand nombre d’autres seigneurs se rendent indépendants. Organisation de la société féodale. Résistance qu’elle oppose aux Normands; la population commence à s’accroître. Les Normands sont deux fois repoussés de Paris.
889. Vers cette époque, 20 pirates Sarrasins partis d’Espagne sont poussés par la tempête dans le golfe de Grimaud et surprennent le village de Fraxinet, aujourd’hui la Garde-Fraisnet (Var). Ils y forment un établissement qui, pendant près d’un siècle, sera la terreur du midi de la France et du nord de l’Italie. Bérenger rend hommage à Arnoul pour l’Italie, où il reçoit le premier la couronne de fer de Lombardie.
890. Siméon, roi des Bulgares, commence contre l’empire grec une guerre qui durera trois années. Guy, vainqueur de Bérenger à la bataille de la Trébie, se fait couronner roi d’Italie. Vers cette époque, les Hongrois ou Magyars, comme ils s’appelaient du nom d’une de leurs tribus, passent des régions du Volga dans celles de la Theiss et du Danube, sous la conduite d’Arpad, fils d’Almus. A peine sont-ils établis dans ces contrées qu’ Arnoul, roi de Germanie, s’en sert pour ébranler l’empire des Moraves fondé par Swiatopolk. Eudes n’ose pas chasser les Normands des bords de l’Oise qu’ils ravagent. Fin du royaume, d’Estanglie, qu’Edouard le Vieux réunit à ses États.
891. Victoire des Normands sur les troupes de Lorraine, près Maestricht. Arnoul, roi de Germanie , remporte sur eux une grande victoire à Louvain sur la Dyle. Guy détrône Bérenger. Il est couronné roi d’Italie et empereur par le pape Etienne V, avec son fils Lambert qu’il s’associe.
892. Eudes, roi de France, bat les Normands et est cependant forcé de leur accorder des conditions avantageuses pour les engager à la retraite. Le comte Waltgaire se révolte contre lui.
893. Déclin du pouvoir d’Eudes. Les mécontents lui opposent Charles le Simple. L’incapacité de ce prince le fait bientôt abandonner de ses partisans.
894. Eudes marche contre Charles le Simple, qui s’enfuit à Worms et implore le secours d’Arnou qui lui envoie quelques troupes. Mort de Guy, roi d’Italie. Son fils Lambert lui succède. Borziwoi, duc de Bohême, reçoit le christianisme ; il est baptisé par l’évêque de Moravie, Méthodius.
895. Arnoul somme Charles et Eudes de comparaître devant lui à la diète de Worms. Il donne la couronne de Lorraine à son fils naturel Zwentibold. — Il descend en Italie, appelé parle pape Formose contre le jeune Lambert, fils de Guy de Spolète. Il passe les fêtes de Noël à Lucques, où Bérenger vient le trouver. Arnoul retient Béren- ger prisonnier et le dépouille de ses Etats. Le duché de Frioul est donné au comte Waltfred et celui de Milan ou de Lombardie au comte de Maginfred.
896. Arnoul s’empare de Rome et se fait couronner empereur par le pape Formose, mais son échec devant Spolète et la maladie le décident à quitter l’Italie. — Bérenger recouvre ses Etats et fait la paix avec l’empereur Lambert. — Le pape Etienne VI fait le procès à la mémoire de Formose ; il l’exhume, revêt le cadavre d’habits laïcs et lui fait couper la tête et les trois doigts de la main avec lesquels il a béni le peuple. Mais il est bientôt lui-même renversé et périt dans un cachot. A partir de cette époque et pendant plus d’un siècle l’élection des papes, livrée aux caprices de la populace et aux violences de l’aristocratie romaine, se décida parfois les armes à la main, et les candidats durent la tiare, moins à leurs vertus qu’à leur force et à leur audace. Le roi Eudes laisse à son rival, Charles le Sim- ple, les pays qui sont à l’E. de la Seine et de la Marne…

Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 – pp. 151-158
IXe siècle après Jésus-Christ

 

Ordoño II de León – Ордоньо II Леона – Plaza de Oriente Madrid Мадрид – 马德里 – Place de l’Orient

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PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте

Ordoño II de León
Roi de Galice
Ордоньо II Леона
873-924
Roi de 910 à 924 de Galice
Roi de 914 à 924 de León

Ordoño II de León Plaza de Oriente Madrid Artgitato

EVENEMENTS PENDANT LE REGNE DE ORDOÑO II de LEON

910. Alphonse III, le Grand, roi d’Oviedo, renonce au trône, et partage son royaume entre ses deux fils; le second eut la Galice avec la portion de la Lusitanie enlevée aux Maures.
Fondation par Guillaume d’Aquitaine de la célèbre abbaye de Cluny en Bourgogne; la règle monastique de saint Benoît réformée y est établie.
911. Léon VI, dit le Philosophe, sur le point de mourir, rappelle le patriarche de Constantinople, Nicolas. Mort de Louis IV l’Enfant, fils d’Arnoul, dernier rejeton carlovingien en Germanie. Traité de Saint-Clair-sur-Epte par lequel Charles le Simple cède à Rollon, chef des Normands, la partie de la Neustrie qu’il occupe, entre la Bresle à l’E. et la Couesnon à l’O. Il lui donne de plus sa fille Gisèle en mariage, à condition qu’d embrassera le christianisme.
912. Rollon reçoit le baptême. Ses donations aux églises. Il divise toute la Normandie en fiefs et y établit une police régulière. Conrad I er , comte de Franconie, petit-fils par sa mère du roi Arnoul, est élu roi de Germanie. — La Lorraine se sépare de la Germanie et se donne à Charles le Simple. En Espagne, les chrétiens élèvent des fortifi- cations sur toute la ligne du Douro. Le père des deux rois d’Oviédo, Alphonse III le Grand, malgré son abdication, commande avec succès les armées contre les Maures. — Avènement d’Abdérame III au califat.de Cordoue. Constantin Porphyrogénète, âgé de 7 ans, suc- cède à son père Léon le Philosophe, sous la tutelle de sa mère.
913. Le fatimite d’Afrique, Abou-Obéidollah, prend Barca dans la Cyénaïque et pénètre en Egypte où il occupe quelque temps Alexandrie. Mort du varègue Oleg qui a pour successeur Igor, fils de Rurik. Les Bohémiens et les Hongrois envahissent la Bavière, mais sont repoussés.
914. Jean X, archevêque de. Ravenne, est élu pape par le créait de Théodora, mère de la célèbre Marozzie, qui épousa Albéric, duc de Spolète et marquis de Camerino. Mort de Garcie I er , roi des Asturies. Son frère Ordogno II transporte le siège du gouvernement à Léon, et prend le titre de roi de Léon, qu’il transmet à ses successeurs. Le roi bulgare Siméon s’empare d’Andrinople.
915. Les Hongrois ravagent la Saxe et pillent Hambourg.
916. Le pape Jean X sacre Bérenger empereur, à condition qu’il conduira son armée contre les Sarrasins; il se met lui-même à la tête de cette expédition, qui détruisit le repaire du Garigliano. Conrad, roi de Germanie, assiège et prend la ville de Ratisbonne qu’il donne à son frère Eberhardt, avec le duché de Bavière. Ordogno II, roi de Léon, remporte une grande victoire sur les Maures.
917. Mort de Rollon, 1 er duc de Normandie. Guillaume I e , son fils, lui succède. Les Hongrois dévastent la Franconie, la Thuringe, la Saxe, et pénètrent jusqu’en Lorraine. Les Bulgares, sous la conduite de leur roi Siruéon, assiègent C. P. Les habitants, dirigés par Léon Pbocas, les forcent à la retraite.
918. Conrad, roi de Germanie, est blessé mortellement en combattant les Hongrois. Il avait désigné, en mourant, comme le plus capable de lui succéder, son ancien ennemi, Henri, duc de Saxe. Celui-ci fut élu et reçut les insignes de la royauté au milieu d’une partie de chasse, d’où lui vint le surnom d’Oiseleur. Henri I er l’Oiseleur commence la maison royale de Saxe.
919. Constantin VII donne le titre d’empereur à Romanus, son beau-père , qui s’empare de toute l’autorité, pendant que son gendre se livre tout entier à son goût pour les lettres et l’histoire. Igor, chef des Russes établis à Novogorod et à Kiev, ne peut arrêter l’invasion des Petchénègues et traite avec eux.
920. Giselbert, duc de Lorraine, mécontent de ce que, contre ses droits, Charles le Simple avait mis un évêque à Tongres, s’unit à Henri l’Oiseleur, qui déclare la guerre à Charles le Simple. Cette guerre sera terminée par le traité de Bonn, qui laisse la Lorraine à la France.
921. Charles le Simple est abandonné de tous ses vassaux sous prétexte des vexations de son favori Haganon. Hérivée, archevêque de Reims, lui reste seul fidèle. Garcie de Navarre et le roi de Léon, Ordogno II, sont complètement battus à Yal-de-Junquera par le calife Abdérame III, qui franchit les Pyrénées et s’avance jusqu’à Toulouse. Au retour, son armée chargée de butin est taillée en pièces par le père de Garcie, Sanche, sorti de son monastère. Adalbert, marquis d’Ivrée et gendre de Bérenger, et Lambert, archevêque de Milan, appellent en Italie, contre Bérenger, Rodolphe, roi de la Bourgogne transjurane, qui se fait couronner roi d’Italie par Lambert.
922. Robert, frère d’Eudes et son héritier dans le comté de Paris et dans le duché de France, est élu roi par les nobles contre Charles le Simple, qui perd la ville de Laon, dernière place carlovingienne.
923. Ravages exercés dans la Macédoine et la Thrace par le Bulgare Siméon, qui cède cependant aux prières du patriarche et de l’empereur. Robert de France est proclamé roi de France. Il est surpris et tué près de Soissons par les gens de Charles le Simple. — Raoul de Bourgogne, gendre de Robert, est proclamé roi. — Charles, trahi dans une entrevue, tombe dans les mains d’Héribert, comte de Vermandois, qui l’enferme à Péronne. — Les Lorrains se donnent à Henri l’Oiseleur et se séparent définitivement de la France. Le roi d’Italie Bérenger est vaincu à Fiorenzola par Rodolphe, roi de la Bourgogne transjurane, qui repasse presque aussitôt après les Alpes. Mort du célèbre médecin musulman Razi, auteur de plusieurs ouvrages qui ont servi longtemps de base à l’enseignement, même en Europe.
924. Bérenger, roi d’Italie, appelle à son secours les Hongrois contre Rodolphe II, roi de la Bourgogne transjurane. Ils saccagent Pavie, Crémone, etc., et passent de là en France où ils sont battus par Raoul de Bourgogne, roi de France. — Bérenger est assassiné à Vérone. — Le pape Jean X se défait d’Albéric, duc et marquis de Spolète, et premier mari de la célèbre Marozzie, mais celle-ci s’empare du château Saint-Ange et domine dans Rome. Avènement d’Athelstan, qui prendra le premier le titre de roi d’Angleterre. Les’ Petchénègues sont vaincus par les Russes, qui les empêchent de franchir la limite dé leur empire.

Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 -pp. 158-164
Xe siècle après Jésus-Christ

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Abd al-Rahman III
ABDERAME III
阿卜杜拉赫曼三世
Абд-ар-Рахман III
عبد الرحمن الناصر لدين الله
Emir et Calife de Córdoba (912–961)
Sept ans de persécutions religieuses & la défaite de Talavera par Ordoño II

AbderramanIII

 ABDERAME III, surnommé l’Exaltateur de la loi, neuviéme calife d’Espagne, fut préféré à son aîné pour succéder à Abdallah, aussi son frere & fils de Mondir, par le crédit du roi d’Afrique, qui le fit installer l’an de J.C. 912, & de l’hégire 300. Il fit venir du secours d’Afrique à plusieurs fois. Dans la suite attribuant la cause de ses pertes à la permission qu’il donnoit dans ses états aux Chrétiens & aux Mahométans de s’allier ensemble, il voulut que tous les Chrétiens qui avoient fait alliance avec les Maures, fissent eux & leurs enfans profession de la loi de Mahomet. Dans cette persécution, qui dura sept ans, plusieurs souffrirent le martyre, comme saint Victor, saint Pelage, &c. Deux ans après, Abderame fut défait à Talavera par Ordogno roi de Léon. La guerre continua longtemps, mais avec peu de succès pour Abderame, qui mourut enfin l’an 961 de J.C. après avoir régné près de 50 ans.  Mariana, hist. de reb. hisp. Marmol, l. 2, c. 26.

Le grand dictionnaire historique
éd. de 1759
Abderame

PHILIPPE IV Roi d’Espagne -Monumento a Filippo IV di Spagna – 西班牙菲利普四世 – Филипп IV Испании- Plaza de Oriente Madrid Мадрид – 马德里 – Place de l’Orient

Madrid – Мадрид – 马德里
Monumento a Filippo IV
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Philippe IV Philip_IV_of_Spain_-_Velázquez
MONUMENTO A FILIPPO IV

Philippe IV
roi d’Espagne
Filippo IV di Spagna
Filippo IV d’Asburgo
西班牙菲利普四世
Филипп IV Испании
1605-1665

Rey 1621-1665
Roi de 1621 à 1665
Король 1621-1665
王1621年至1665年

 

Philippe IV Philip_IV_of_Spain_-_Velázquez_1644

Philippe IV Philip_IV_of_Spain Plaza de Oriente Place de l'Orient Artgitato 6 Philippe IV Philip_IV_of_Spain Plaza de Oriente Place de l'Orient Artgitato 4 Philippe IV Philip_IV_of_Spain Plaza de Oriente Place de l'Orient Artgitato 3 Philippe IV Philip_IV_of_Spain Plaza de Oriente Place de l'Orient Artgitato 2

« Par une fatalité singulière, ce temps funeste à Ibrahim l’était à tous les rois. Le trône de l’empire d’Allemagne était ébranlé par la fameuse guerre de trente ans. La guerre civile désolait la France, et forçait la mère de Louis XIV à fuir de sa capitale avec ses enfants. Charles Ier, à Londres, était condamné à mort par ses sujets. Philippe IV, roi d’Espagne, après avoir perdu presque toutes ses possessions en Asie, avait perdu encore le Portugal. Le commencement du XVIIe siècle était le temps des usurpateurs presque d’un bout du monde à l’autre. Cromwell subjuguait l’Angleterre, l’Écosse, et l’Irlande. « 

Voltaire
Essai sur les mœurs et l’esprit des nations
Éd. Garnier – Tome 13
CHAPITRE CXCI.
De l’empire ottoman au xviie siècle. Siége de Candie. Faux messie.

Philippe IV Philip_IV_of_Spain Plaza de Oriente Place de l'Orient Artgitato 1

« Au nom de Dieu le Créateur. A tous présens et à venir, soit notoire, que comme une longue et sanglante guerre auroit depuis plusieurs années, fait souffrir de grands travaux et oppressions aux peuples, Royaumes, Pays et Estats qui sont soubmis à l’obéissance de Tres-hauts, Tres-excellens et Tres-puissans Princes, Louis 14e par la grace de Dieu Roy Tres-Chrestien, de France et de Navarre ; et Philippe 4e par la même grace de Dieu Roy Catholique des Espagnes : En laquelle guerre s’étant aussy mesléz d’autres Princes et Republiques, leurs Voisins et Alliez ; beaucoup de Villes, places et pays de chacun des deux partis auroient esté exposez à de grands maux, miseres, ruines et désolations. « 

Traité des Pyrénées
Traité fixant la frontière franco-espagnole
Signé le 7 novembre 1659 sur l’Île des Faisans
Signataires : Le cardinal Mazarin pour Louis XIV (France)
Don Luis Mendez de Haro pour Philippe IV (Espagne)

Ramire Ier d’Oviedo -RAMIRO I de Asturias -Рамиро I-拉米罗我- Plaza de Oriente Madrid Мадрид – 马德里 – Place de l’Orient

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Ramire Ier d’Oviedo
RAMIRO I de Asturias
Рамиро I
拉米罗我
~ 790 – 850

rey de Asturias entre los años 842 y 850
roi des Asturies entre 842 et 850

Fils d’Alphonse le Chaste

Ramire Ier d'Oviedo Ramiro I de asturias Roi des Asturies Plaza de Oriente Place de l'Orinet Artgitato

842. Charles et Louis renouvellent solennellement leur alliance à Strasbourg.  prises entre le Rhône, la Saône, la Meuse et l’Escaut à l’O., le Rhin et les Alpes à l’E. Charles le Chauve obtient la France limitée par le Rhône, la Saône, la Meuse et l’Escaut; Louis, l’Allemagne, limitée à l’E. par le Rhin et les Alpes. L’Aquitaine est toujours à Pépin II. Les Normands remontent la Loire et pillent Nantes. Réunion des 5 principautés de Galles par Roderic le Grand. 844. Les Normands s’avancent jusqu’aux portes de Paris. Charles achète leur retraite. Ramire, fils d’Alphonse le chaste, roi des Astu- ries, refuse de payer aux Sarrasins le tribut de 300 jeunes filles.
845. Nouveaux ravages des Normands. Ils pillent Paris que tous ses habitants abandonnent. Extrême misère des paysans asservis et désarmés. Charles le Chauve détache le Poitou, la Saintonge et l’Angoumois du royaume de Pépin II et les donne à Raynulf, qui devient le premier duc d’Aquitaine. Les Maures prennent, pillent et brûlent la ville de Léon. — Séville est pillée par les Normands. L’impératrice Théodora fait massacrer 100 000 Manichéens d’Arménie.
846. Les Sarrasins s’avancent jusqu’aux portes de Rome, pillent les basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul et mettent en fuite une armée envoyée contre eux par Louis, fils aîné de Lothaire et roi d’Italie. Ramire défait l’armée d’Abdérame II, et occupe Calahorra sur l’Èbre. Les Normands occupent l’île de Noirmoutiers, en face de la côte de Vendée. Ordonnance rendue par Charles le Chauve qui commet chaque évêque pour faire la fonction à’envoyé royal dans son diocèse.
847. Traité d’alliance conclu à Mersen entre les fils de Louis le Pieux. 848. Le pape Léon IV fait réparer les basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul dévastées par les Arabes, et pour préserver la ville d’une nouvelle attaque il fait entourer de murailles le bourg de Saint-Pierre.
849. Pépin II, qui se maintient toujours en Aquitaine, contre Charles le Chauve, fait alliance avec les Normands et les Sarrasins. Mort de Nomenoé, roi des Bretons. Son fils Hérispoé lui succède malgré l’opposition de Charles le Chauve. 850. Charles le Chauve et Lothaire accordent à Godefried, fils d’Hériolt, un établissement dans le pays dont il avait fait la conquête, dans le N. de la Gaule.
850. Charles le Chauve et Lothaire accordent à Godefried, fils d’Hériolt, un établissement dans le pays dont il avait fait la conquête, dans le N. de la Gaule.

Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 – pp. 151-158
IXe siècle après Jésus-Christ

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« Quand le fils de Sancha, femme du duc Geoffroy,
Gil, ce grand chevalier nommé l’Homme qui passe,
Parvint, la lance haute et la visière basse,
Aux confins du pays dont Ramire était roi,
Il vit l’hydre. Elle était effroyable et superbe ;
Et, couchée au soleil, elle rêvait dans l’herbe.
Le chevalier tira l’épée et dit : C’est moi.
Et l’hydre, déroulant ses torsions farouches,
Et se dressant, parla par une de ses bouches,
Et dit : — Pour qui viens-tu, fils de dona Sancha ?
Est-ce pour moi, réponds, ou pour le roi Ramire ?
— C’est pour le monstre. — Alors c’est pour le roi, beau sire.
Et l’hydre, reployant ses nœuds, se recoucha. »

Victor Hugo
La Légende des siècles
Nouvelle série V
Après les dieux, les rois
II. De Ramire à Cosme de Médicis
I L’Hydre

Alphonse I Le Catholique – Plaza de Oriente Madrid Мадрид – 马德里

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ALPHONSE I des Asturies
Alphonse le Catholique
Alfonso I de Asturias
Rey de Asturias
Alfonso_I_el_Católico,_rey_de_Asturias Alphonse I Museo_del_Prado 

~700-757
Roi des Asturies de 739 à 757

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ALPHONSE I des Asturies Alfonse I Le catholique Alfonso I de Asturias Artgitati Plaza de Oriente

Les Grands moments du règne d’Alphonse I

739. Charles Martel achève la réduction de la Provence par la prise de Marseille. Mort de Favila, 2 e roi des Asturies. Son gendre, Alphonse I lui succède.
741 • Mort de Charles Martel, de Grégoire III et de Léon l’Isaurien. Carloman et Pépin, fils de Charles Martel, se partagent ses États. Pépin règne sur la Neustrie, la Bourgogne et la Provence ; Carlo- man sur l’Austrasie, l’Alémanie et la Thuringe.
742. Naissance de Charlemagne au château d’Ingelheim , près de Mayence. Alphonse I, le Catholique, enlève aux Arabes la meilleure partie de la Galice.
747. Carloman se retire dans le couvent du mont Cassin. — Pépin, son frère , hérite de ses possessions. Alphonse, roi des Asturies, chasse les Arabes des provinces de Galice, de Léon et de Castille.
757. L’empereur d’Orient, Constantin Copronyme, envoie à Pépin les premières orgues qui aient paru en France. Tassillon, duc de Bavière, se reconnaît vassal de Pépin. Expédition de Pépin contre les Saxons. Mort d’Alphonse Ier , roi des Asturies. Froïla lui succède. — »

Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 (pp. 146-151)
VIIIe siècle après Jésus-Christ

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« TUDELA, (Géog. mod.) ville d’Espagne dans la Navarre, capitale d’une merindade, à la droite de l’Ebre qu’on y passe sur un pont, à 4 lieues de Tarragone, à 15 au midi de Pampelune, & à 60 au nord-est de Madrid. On y compte dix paroisses, mais dépeuplées, & plusieurs couvens. Alphonse I. roi de Navarre & d’Arragon, la prit sur les Maures & lui accorda des privileges. Son terroir est fertile & produit d’excellent vin. Long. 16. 20. latit. 42. 6. »

Jaucourt
L’Encyclopédie, 1re éd.
1751 – Tome 16, p. 736

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DON PELAYO REI DE ASTURIAS – Pélage le Conquérant -佩拉约 – Пелайо – Plaza de Oriente Madrid Мадрид – 马德里

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте
东方广场

DON PELAYO
PELAGE LE CONQUERANT
Rei de Asturias
Premier Roi des Asturies
佩拉约 – Пелайо

685/690-737
Règne de 718 à 737
約685年-737年

 

don pelayo rey de asturias Plaza de Oriente Artgitato

Pelayo_en_la_batalla_de_Covadonga_Biiblioteca National de España

LES PELAGIENS

PÉLAGIENS, (Théologie) anciens hérétiques ainsi nommés de Pélage leur chef, & fort connus dans l’Eglise par les écrits de S. Augustin.
Pélage, auteur de cette secte, était anglais. On prétend que son nom anglais était Morgan, qui signifie mer, que l’on a rendu en grec & en latin par celui de Pélage. Il était moine, mais on ne sait pas certainement s’il avait embrassé ce genre de vie en Angleterre ou en Italie. Les Anglais prétendent qu’il avait été moine du monastère de Banchor, sans décider si c’était de celui qui est situé dans le pays de Galles ou d’un autre de même nom qui était en Irlande. On ajoute qu’il passa en Orient, où il commença à semer ses erreurs sur la fin du quatrième siècle ; d’autres disent qu’il vint à Rome & qu’il y dogmatisa au commencement du cinquième.

On peut rapporter à trois principaux chefs, les erreurs de Pélage & de ses disciples. Elles roulaient ; 1°. sur le péché originel ; 2°. sur les forces du libre arbitre ; 3°. sur la nature, l’existence & la nécessité de la grâce.
Quant au premier article, Pélage enseignait que nos premiers parents Adam & Eve avoient été créés mortels, que leur prévarication n’avait nui qu’à eux-mêmes, & nullement à leur postérité. 2°. Que les enfants qui naissent sont dans le même état où étaient Adam & Eve avant leur péché ; 3°. que ces enfants, quand même ils ne seraient pas baptisés auraient la vie éternelle, mais non pas le royaume des cieux ; car ils mettaient entre ces deux choses une distinction qu’eux seuls apparemment se piquaient d’entendre.
Quant au libre arbitre, ils prétendaient qu’il était aussi entier, aussi parfait, & aussi puissant dans l’homme, qu’il l’avait été dans Adam avant sa chute ; 2°. que par les propres forces du libre arbitre, l’homme pouvait parvenir à la plus haute perfection, vivre sans passions déréglées & même sans péché ; 3°. Julien un des sectateurs de Pélage, ajoutait que par les seules forces du libre arbitre, les infidèles pouvaient avoir de véritables vertus qui les rendissent parfaitement bons & justes, non-seulement dans l’ordre moral & naturel, mais encore dans l’ordre surnaturel.
Quant à la grâce ; Pélage soutint d’abord que les forces naturelles du libre arbitre suffisaient pour remplir tous les commandements de Dieu, vaincre les tentations ; en un mot, opérer toutes sortes de bonnes œuvres dans l’ordre du salut. Mais attaqué de toutes parts & poussé vivement par les Catholiques, il admit d’abord des grâces extérieures, comme la loi, la prédication de l’Evangile, les exemples de Jésus-Christ. Il alla ensuite jusqu’à reconnaître une grâce intérieure d’entendement pour les vérités révélées, non qu’il la jugeât absolument nécessaire, mais simplement utile pour en faciliter la connaissance. Enfin, il admit une grâce intérieure de volonté, mais réduite presque à rien par ses subtilités & par celles de ses disciples ; car ils soutenaient que cette grâce n’était nécessaire que pour achever les bonnes œuvres, & non pour les commencer ; qu’elle n’était pas absolument nécessaire pour opérer le bien, mais pour en faciliter l’opération ; & enfin que cette grâce n’était point gratuite, puisque Dieu ne la conférait aux hommes, qu’en considération de leurs mérites & à titre de justice. Or, selon eux, ces mérites étaient purement humains, produits par les seules forces de la nature. S. August. lib. de Gert. Pelag. de grat. & lib. arbitr. de grat. Christ. & contr. Julian. Tournély, trait. de la Grace, tom. I. disput. 1. art. 3.
On voit que ce système tend à anéantir la nécessité de la grace ; Pélage eut pour principaux disciples, Célestius & Julien, évêques d’Eclane en Sicile. Condamné en Afrique & en Orient par divers conciles, il trompa le pape Zozime par une feinte profession de foi ; mais ce pontife mieux instruit par les évêques d’Afrique, condamna Pélage & Celestius dans un concile tenu à Rome en 418 : leurs erreurs furent proscrites de toutes parts, tant par la puissance ecclésiastique, que par l’autorité séculière. On tint sur cette matière vingt-quatre conciles en dix-neuf ans, & les empereurs Honorius, Constance & Valentinien ayant appuyé par leurs lois les décisions de l’Eglise, le pélagianisme parut écrasé, mais il reparut en partie dans la suite sous le nom de semipélagianisme.
Ce fut en combattant ces hérétiques, que S. Augustin composa les divers ouvrages qui lui ont mérité le titre de docteur de la grâce. C’est aussi contre eux que S. Prosper à fait son poème intitulé contre les ingrats ; S. Hiérome, S. Fulgence & plusieurs autres pères ont aussi réfuté les Pélagiens. »

L’Encyclopédie, 1re édition
1751 – Tome 12, pp. 280-281

El_rey_Don_Pelayo_en_Covadonga El rey Don Pelayo en Covadonga, de Luis de Madrazo 1855 Museo del Prado, Madrid

LE REGNE DE PELAGE
Premier Roi des Asturies

718. Pelage est élu roi des Asturies par les chrétiens réfugiés dans les montagnes. Mort du calife Soliman. Son cousin Omar II lui succède.

719. Alahor s’empare de Narbonne. Vaincu par Pelage, il est rappelé. Victoire de Charles Martel remportée à Soissons sur Chilpéric II, Ragenfroy et Eudes, duc d’Aquitaine. Mort de Clotaire.

721. Eudes, duc d’Aquitaine, défend Toulouse contre les Arabes commandés par Zama, successeur d’Alahor

722. Pelage s’empare de Gijon, d’Astorga et de Léon.

737. Mort de Thierry IV. Charles Martel laisse le trône vacant pendant 5 années. Il essaye de comprimer l’esprit d’indépendance des leudes et des évêques de la Bourgogne méridionale et de la Provence qui se montraient favorables aux Sarrasins; il saccage Avignon et incendie les arènes de Nîmes. Mort de Pelage, 1er roi des Asturies. Son fils Favila lui succède.

Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 pp. 146-151
VIIIe siècle après Jésus-Christ

 

WAMBA Вамба 万巴 – Plaza de Oriente Madrid Мадрид – 马德里

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте
东方广场

WAMBA
Вамба
万巴
~633-688

Roi Wisigoth d’Hispanie & de Septimanie
Règne de 672 à 680

Plaza de Oriente Place de l'orient Madrid Artgitato Wamba

Chronologie

 672. Les Arabes font la conquête de la Cilicie et de la Lycie. — Wamba succède à Réceswinthe, roi des Visigoths. C’est le premier roi sacré par l’archevêque de Tolède. Adéodat, pape.
673. Guerre de Wamba , roi des Visigoths, contre le duc Paul, qui s’était fait élire roi à Narbonne. Le duc Paul est forcé de se soumettre.
675. Les Arabes tentent un débarquement en Espagne. Leur flotte est vaincue et détruite par Wamba.
680. Wamba, roi des Visigoths, est forcé, par la perfidie d’Ervige et de l’archevêque de Tolède, de se retirer dans un monastère. — Ervige lui succède. 7 e concile œcuménique ou 3 e de C. P. Ce Con- cile, tenu de novembre 680 à septembre S81, condamne les dogmes des Monothélites auxquels renoncent alors une partie des Grecs de l’Egypte, 10 Ap. J.-C.

Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 -pp. 142-146
VIIe siècle après Jésus-Christ

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Les Juifs sous le règne de Wamba

« Sous le règne du roi Wamba (672-680), les Juifs jouirent de nouveau d’une certaine liberté, ils en profitèrent pour publier des écrits de controverse, dans lesquels ils montraient que ce n’était ni par aveuglement ni par folie, comme le prétendaient les conciles et les auteurs chrétiens, qu’ils n’acceptaient pas le baptême, et par lesquels ils s’affermissaient dans la foi juive et y affermissaient en même temps ceux d’entre eux qui appartenaient en apparence au christianisme. Ces œuvres de polémique étaient probablement écrites en latin. On ne connaît qu’un seul point de leur contenu, on sait qu’elles rapportaient une tradition d’après laquelle le Messie n’apparaîtrait que dans le septième millénaire de la création, parce que les six mille années répondaient aux six jours de la création et que le septième millénaire représentait le sabbat universel, le temps messianique. Or, d’après les calculs des Juifs, il ne s’était même pas écoulé quatre mille ans entre la création du monde et l’apparition de Jésus, ce dernier ne pouvait donc pas être le Messie. Cet argument était présenté, selon toute apparence, sous une forme très habile, puisqu’il ébranla maint chrétien dans sa foi.
Les Juifs ne conservèrent pas longtemps cette liberté de culte et de parole. Wamba fut détrôné par un seigneur d’origine byzantine, Erwig, vrai Grec de la décadence, sans foi ni conscience. »

Heinrich Graetz
Histoire des Juifs
Traduction par Lazare Wogue, Moïse Bloch.
A. Lévy, 1888 Tome 3, pp. 297-318
organisation du judaïsme babylonien
époque des gaonim

WAMBA