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L’INCONSCIENT – POEME DE ANTERO DE QUENTAL – O INCONSCIENTE

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traduction Jacky Lavauzelle
LITTERATURE PORTUGAISE
literatura português

Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

Antero de Quental

18 avril 1842 – Ponta Delgada (Les Açores)-  11 septembre 1891 Ponta Delgada
 18 de abril de 1842 – Ponta Delgada, 11 de setembro de 1891

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Traduction Jacky Lavauzelle

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L’INCONSCIENT
O INCONSCIENTE
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Arkhip Kouïndji, Архип Іванович Куїнджі,Архип Иванович Куинджи, La Cathédrale Saint-Isaac,1869

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O Espectro familiar que anda comigo,
Le Spectre familier qui m’accompagne,
Sem que pudesse ainda ver-lhe o rosto,
Sans que je puisse voir son visage,
Que umas vezes encaro com desgosto
Parfois, je le considère avec répulsion
E outras muitas ansioso espreito e sigo.
Et souvent, impatient, je le guette et je le suis.

*

É um espectro mudo, grave, antigo,
C’est un spectre silencieux, grave et ancien,
Que parece a conversas mal disposto…
Qui semble fuir les conversations …
Ante esse vulto, ascético e composto
Devant cette figure, ascétique et réservée
Mil vezes abro a boca… e nada digo.
Mille fois j’ouvre la bouche … mais je reste muet.

*


Só uma vez ousei interrogá-lo:
Une seule fois j’ai osé le questionner :
Quem és (lhe perguntei com grande abalo)
Qui es-tu (ai-je demandé avec effroi),
Fantasma a quem odeio e a quem amo?
Fantôme que je déteste et que j’aime ?

*

Teus irmãos (respondeu) os vãos humanos,
Tes frères (répondit-il), les vains humains,
Chamam-me Deus, ha mais de dez mil anos…
M’appellent Dieu, depuis plus de dix mille ans …
Mas eu por mim não sei como me chamo…
Mais moi-même, je ne sais quel est mon nom …


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A Melodia e o Acompanhamento – Théophile GAUTIER – LA MELODIE ET L’ACCOMPAGNEMENT

A Melodia e o Acompanhamento
THEOPHILE GAUTIER

Théophile Gautier Trad Jacky Lavauzelle
Jean-Auguste-Dominique Ingres, L’Odalisque à l’esclave, 1842, huile sur toile, Cambridge, Fogg Art Museum (détail)

*Théophile Gautier Trad Italienne Jacky Lavauzelle




 

Traduction Jacky Lavauzelle

Théophile Gautier Trad Jacky Lavauzelle
Theophile Gautier, par Auguste de Chatillon, 1839

*
THEOPHILE GAUTIER
1811-1872


****

A Melodia e o Acompanhamento
LA MELODIE ET L’ACCOMPAGNEMENT
23 avril 1869
***

**

Théophile Gautier
Un douzain de sonnets
Una dozzina di sonetti
Œuvres de Théophile Gautier  — Opere di Théophile Gautier
Poésies, Lemerre,
1890, Volume 2

********************

La beauté, dans la femme, est une mélodie
A beleza, na mulher, é uma melodia
Dont la toilette n’est que l’accompagnement.
Cujos efeitos são apenas o acompanhamento.
Vous avez la beauté. — Sur ce motif charmant,
Você tem beleza. – Neste motivo encantador,
À chercher des accords votre goût s’étudie :
Ao procurar acordes, seu gosto é especialista:

*

Tantôt c’est un corsage à la coupe hardie
  Às vezes é um corpete com um corte ousado
  Qui s’applique au contour, comme un baiser d’amant ;
Que se aplica ao contorno, como o beijo de um amante;
Tantôt une dentelle au feston écumant,
Às vezes, uma folha de renda espumante,
  Une fleur, un bijou qu’un reflet incendie.
Uma flor, uma jóia que um brilho vai queimar.

*

La gaze et le satin ont des soirs triomphants ;
Gaze e cetim têm noites triunfantes;
 D’autres fois une robe, avec deux plis de moire,
Outras vezes um vestido, com duas dobras de madrepérola,
Aux épaules vous met deux ailes de victoire.
Nos ombros, desenha duas asas da vitória.

*

Mais de tous ces atours, ajustés ou bouffants,
Mas de todos esses enfeites, ajustados ou bufantes,
Orchestre accompagnant votre grâce suprême,
Orquestra acompanhando sua suprema graça,
Le cœur, comme d’un air, ne retient que le thème !
O coração, como de um ar, retém apenas o tema!

THEOPHILE GAUTIER
par
Jules Barbey d’Aurevilly

Depuis longtemps M. Gautier est un de ces Inattaquables officiels. Il jouit parmi les lettres d’une espèce de canonicat de popularité douce, car il ne s’y mêle rien de politique ni d’orageux, comme dans la popularité de Madame George Sand ou de M. Victor Hugo. Pour ma part, je ne crois pas l’avoir beaucoup troublée, cette popularité tranquille. J’ai toujours rendu pleine justice à M. Théophile Gautier. Quand il publia ses dernières poésies, — Émaux et Camées, — je consacrai, dans ce livre des Hommes et des Œuvres, une longue étude à ce talent savant et laborieux. Et cependant, si aujourd’hui, à propos d’un livre qu’il m’est impossible d’admirer, je veux prendre exactement la mesure de ce talent, et si j’ose introduire mes petites réserves sur des procédés d’exécution dont je connais la profondeur et la portée, dussé-je m’adresser aux esprits les plus connaisseurs, ayant au fond la conviction que la critique que je me permets est fondée ! je n’en entendrai pas moins partir de toutes parts le cri du désarmement : pourquoi dire du mal de ce pauvre Gautier, qui est si bienveillant ? Et au nom de la bienveillance, qualité très-charmante mais nullement littéraire, je verrai s’élever contre moi une inviolabilité sur laquelle je ne comptais pas ! Telle est la force du préjugé et encore plus des relations, chez un peuple qui croit peut-être toujours au mot de Lafayette : « L’insurrection est le plus saint des devoirs, » mais qui ne l’admet pas en littérature. Eh bien ! franchement, je dis que pareille chose passe la permission. Je dis que, si on se permet de telles fins de non-recevoir dans l’examen des œuvres littéraires, nous n’avons plus le droit de rire du vers de Boileau :

Attaquer Chapelain ! Mais c’est un si bon homme !

et qu’il est plus que temps, pour l’honneur de tous, d’en finir avec ce capitonnage dérisoire du même mot qu’on répète contre la Critique, surtout quand il s’agit d’un homme qui ne demande pas quartier, lui, et qui a bien assez de talent pour entendre une fois la vérité, — ce qui le changera !

Jules Barbey d’Aurevilly
Les Œuvres et les Hommes
Amyot, éditeur, 1865
4ème partie- Les Romanciers

*******************************
THEOPHILE GAUTIER
*

Théophile Gautier Trad Italienne Jacky Lavauzelle

Melodia e accompagnamento – La Mélodie et l’Accompagnement Théophile GAUTIER

Melodia e accompagnamento
THEOPHILE GAUTIER

Théophile Gautier Jacky Lavauzelle
Jean-Auguste-Dominique Ingres, L’Odalisque à l’esclave, 1842, huile sur toile, Cambridge, Fogg Art Museum (détail)

*Théophile Gautier Trad Italienne Jacky Lavauzelle




 

Traduction Jacky Lavauzelle

Théophile Gautier Trad Jacky Lavauzelle
Theophile Gautier, par Auguste de Chatillon, 1839

*
THEOPHILE GAUTIER
1811-1872


****

MELODIA E ACCOMPAGNAMENTO
LA MELODIE ET L’ACCOMPAGNEMENT
23 avril 1869
***

**

Théophile Gautier
Un douzain de sonnets
Una dozzina di sonetti
Œuvres de Théophile Gautier  — Opere di Théophile Gautier
Poésies, Lemerre,
1890, Volume 2

********************

La beauté, dans la femme, est une mélodie
La bellezza, nella donna, è una melodia
Dont la toilette n’est que l’accompagnement.
Il cui abbigliamento è solo l’accompagnamento.
Vous avez la beauté. — Sur ce motif charmant,
Hai la bellezza. – Su questo bel motivo,
À chercher des accords votre goût s’étudie :
Per cercare accordi, il tuo gusto è raffinato :

*

Tantôt c’est un corsage à la coupe hardie
A volte è un corpetto con un taglio audace
  Qui s’applique au contour, comme un baiser d’amant ;
Che si applica al contorno, come il bacio di un amante;
Tantôt une dentelle au feston écumant,
A volte un foglio di pizzo schiumoso,
  Une fleur, un bijou qu’un reflet incendie.
Un fiore, un gioiello infiammato seguente di un riflesso.

*

La gaze et le satin ont des soirs triomphants ;
Garza e raso hanno serate trionfanti;
 D’autres fois une robe, avec deux plis de moire,
Altre volte un vestito, con due pieghe di moiré,
Aux épaules vous met deux ailes de victoire.
Sulle spalle, disegna due ali di vittoria.

*

Mais de tous ces atours, ajustés ou bouffants,
Ma di tutti questi ornamenti, aggiustati o bouffant,
Orchestre accompagnant votre grâce suprême,
Orchestra che accompagna la tua suprema grazia,
Le cœur, comme d’un air, ne retient que le thème !
Il cuore, come una canzone, conserva solo il tema!

THEOPHILE GAUTIER
par
Jules Barbey d’Aurevilly

Depuis longtemps M. Gautier est un de ces Inattaquables officiels. Il jouit parmi les lettres d’une espèce de canonicat de popularité douce, car il ne s’y mêle rien de politique ni d’orageux, comme dans la popularité de Madame George Sand ou de M. Victor Hugo. Pour ma part, je ne crois pas l’avoir beaucoup troublée, cette popularité tranquille. J’ai toujours rendu pleine justice à M. Théophile Gautier. Quand il publia ses dernières poésies, — Émaux et Camées, — je consacrai, dans ce livre des Hommes et des Œuvres, une longue étude à ce talent savant et laborieux. Et cependant, si aujourd’hui, à propos d’un livre qu’il m’est impossible d’admirer, je veux prendre exactement la mesure de ce talent, et si j’ose introduire mes petites réserves sur des procédés d’exécution dont je connais la profondeur et la portée, dussé-je m’adresser aux esprits les plus connaisseurs, ayant au fond la conviction que la critique que je me permets est fondée ! je n’en entendrai pas moins partir de toutes parts le cri du désarmement : pourquoi dire du mal de ce pauvre Gautier, qui est si bienveillant ? Et au nom de la bienveillance, qualité très-charmante mais nullement littéraire, je verrai s’élever contre moi une inviolabilité sur laquelle je ne comptais pas ! Telle est la force du préjugé et encore plus des relations, chez un peuple qui croit peut-être toujours au mot de Lafayette : « L’insurrection est le plus saint des devoirs, » mais qui ne l’admet pas en littérature. Eh bien ! franchement, je dis que pareille chose passe la permission. Je dis que, si on se permet de telles fins de non-recevoir dans l’examen des œuvres littéraires, nous n’avons plus le droit de rire du vers de Boileau :

Attaquer Chapelain ! Mais c’est un si bon homme !

et qu’il est plus que temps, pour l’honneur de tous, d’en finir avec ce capitonnage dérisoire du même mot qu’on répète contre la Critique, surtout quand il s’agit d’un homme qui ne demande pas quartier, lui, et qui a bien assez de talent pour entendre une fois la vérité, — ce qui le changera !

Jules Barbey d’Aurevilly
Les Œuvres et les Hommes
Amyot, éditeur, 1865
4ème partie- Les Romanciers

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THEOPHILE GAUTIER
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Théophile Gautier Trad Italienne Jacky Lavauzelle

To an Athlete Dying Young – LA MORT DE L’ATHLETE- A. E. HOUSMAN -A SHROPSHIRE LAD XIX

LITTERATURE ANGLAISE
HOUSMAN POÈME

*******

 

Alfred Edward Housman

26 mars 1859 Bromsgrove – 30 avril 1936 Cambridge

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE Alfred Edward HOUSMAN

Housman’s poems

Traduction Jacky Lavauzelle
Photographie d’Emil Otto Hoppé d’Alfred Edward Housman

 

A SHROPSHIRE LAD
Un Gars du Shropshire
XIX

1896

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To an Athlete Dying Young


 LA MORT DE L’ATHETE
« A UN ATHLETE MORT JEUNE »
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Traduction Jacky Lavauzelle
Luc-Olivier Merson, Le soldat de Marathon, Philippidès annonçant la victoire après la bataille de Marathon, 1869

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The time you won your town the race
Au temps où, par ta course, tu fis gagner ta ville
We chaired you through the market-place;
Nous te portâmes à travers la place du marché ;
Man and boy stood cheering by,
Tous se tenaient debout,
And home we brought you shoulder-high.
Et jusqu’à ta maison, nous te tenions, sur nos épaules.

*

Today, the road all runners come,
Aujourd’hui, sur la route marchent tous les coureurs,
Shoulder-high we bring you home,
Sur nos épaules, nous te ramenons chez toi,
And set you at your threshold down,
Et te déposons sur ton seuil,
 Townsman of a stiller town.
Propriétaire d’une maison silencieuse.

*

Smart lad, to slip betimes away
Quelle sagesse que de vite savoir sortir
From fields where glory does not stay,
Des champs où la gloire ne cherche qu’à fuir,
And early though the laurel grows
Si tôt le laurier fleuri
It withers quicker than the rose.
Que, plus vite que la rose, le voici flétri.

*

Eyes the shady night has shut
Les yeux dans  la nuit noire se sont fermés
Cannot see the record cut,
Qui ne verront plus l’ombre des trophées,
And silence sounds no worse than cheers
Et peu importe le silence ou les hourras
After earth has stopped the ears.
Quand la terre a bouché les oreilles.

*

Now you will not swell the rout
Maintenant te seront inconnues toutes ces déroutes
Of lads that wore their honours out,
Des hommes qui portent leurs honneurs jaunis,
 Runners whom renown outran
Des coureurs à qui et la renommée
And the name died before the man.
Et le nom avant eux se sont effacés.

*

So set, before its echoes fade,
Alors, avant que ses échos disparaissent,
The fleet foot on the sill of shade,
Le pied flottant sur le seuil des ombres,
And hold to the low lintel up
Et tenant par le bas du linteau
The still-defended challenge-cup.
Toujours défendant son trophée.

*

And round that early-laurelled head
Et autour de cette tête porteuse précocement de lauriers
Will flock to gaze the strengthless dead,
S’attrouperont les morts sans force,
And find unwithered on its curls
Qui trouveront sur ses boucles, vigoureuse encore,
The garland briefer than a girl’s.
Une guirlande plus éphémère que celle que porte les jeunes filles.

*

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To an Athlete Dying Young

HOUSMAN POÈME

EMILY DICKINSON (1869) LES DEVOIRS ET LES PLAISIRS DU VENT -THE DUTIES OF THE WIND ARE FEW

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

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EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 






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THE DUTIES OF THE WINDS ARE FEW




LES DEVOIRS ET LES PLAISIRS DU VENT

1869

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The duties of the Wind are few,
Les devoirs du Vent sont peu nombreux :
To cast the ships, at Sea,
Fracasser les navires, en Mer,…

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POEME D’EMILY DICKINSON

34 POEMES D’EMILY DICKINSON DE 1852 A 1886 – Emily Dickinson’s poems

LITTERATURE AMERICAINE

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EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


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LES POEMES D’EMILY DICKINSON

Emily Dickinson’s poems

 

 




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1853
ON THIS WONDROUS SEA

On this wondrous sea
Sur cette merveilleuse mer
Sailing silently,
Navigant silencieusement,




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1858
WHEN ROSES CEASE TO BLOOM

When Roses cease to bloom, dear, 
Quand les Roses finiront de fleurir, mon cher,
And Violets are done, 
Et les V
iolettes seront flétries,

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1859
WHOSE CHEEK IS THIS ?

Whose cheek is this ?
A qui est cette joue ?
What rosy face
Quel rose visage

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1860
A LITTLE EAST TO JORDAN

A little East of Jordan,
Un peu à l’est du Jourdain,
Evangelists record,
Les Evangélistes enregistrent,




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1861
POOR LITTLE HEART !

Poor little heart!
Pauvre petit cœur !
Did they forget thee?
T’ont-ils oublié ?

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1861
I’VE KNOW A HEAVEN LIKE A TENT

I’ve known a Heaven, like a Tent – 
J’ai connu un Ciel, comme une Tente –
To wrap its shining Yards – 
 A emballer son éclatante Cour-




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1862
OF BRONZE AND BLAZE

Of Bronze – and Blaze 
De Bronze – et de Feu
The North -tonight! 
Le Nord -ce soir !

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1863
I GAINED IT SO

I gained it so –
Je l’ai gagnée ainsi,
By Climbing slow –
En Escaladant lentement,

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1864
THE SPRY ARMS OF THE WIND

The spry Arms of the Wind
Les vaillants Bras du Vent
If I could crawl between
Si je pouvais ramper entre

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1865
WHAT TWINGS WE HELB BY
LA RIVIERE RAPIDE DE LA VIE

 What Twigs We held by-
Quels Rameaux nous agrippaient ?
Oh the View
Oh cette Vue

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1866
AFTER THE SUN COMES OUT
LA TRANSFORMATION DU MONDE

After the Sun comes out
Une fois le soleil sorti
How it alters the World —
Comme cela transforme le Monde

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1867
THE MURMURING OF BEES
LE MURMURE DES ABEILLES

The murmuring of Bees, has ceased
Le murmure des Abeilles a cessé
But murmuring of some
Mais d’autres s’entendent

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1868
AFTER A HUNDRED YEARS
UN SIECLE APRES

After a hundred years
Un siècle après
Nobody knows the Place
Personne ne connaît le Lieu

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1869
THE DUTIES OF THE WIND ARE FEW
LES DEVOIRS ET LES PLAISIRS DU VENT

The duties of the Wind are few,
Les devoirs du Vent sont peu nombreux :
To cast the ships, at Sea,
Fracasser les navires, en Mer,

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1870
A NOT ADMITTING OF THE WOUND
LA BLESSURE

A not admitting of the wound
Ne pas reconnaître la plaie
Until it grew so wide
Jusqu’à ce qu’elle soit si large

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1870
THAT THIS SHOULD FEEL THE NEAD OF DEATH
LE BESOIN DE LA MORT

That this should feel the need of Death
Que celui qui ressent le besoin de la Mort
 
The same as those that lived
Le même que celui qui vécu

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1871
THE DAYS THAT WE CAN SPARE

The Days that we can spare
Les Jours que nous avons en trop
Are those a Function die
Ensevelissent une Fonction qui meurt

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1872
UNTIL THE DESERT KNOWS
AU GALOP DANS NOS RÊVES

Until the Desert knows
Jusqu’à ce que le Désert sache
That Water grows
Que l’Eau jaillit

**

1873
HAD WE OUR SENSES
LA RAISON & LA FOLIE

Had we our senses
Avons-nous notre raison ?
 
But perhaps ’tis well they’re not at Home
Mais peut-être vaut-il mieux que non

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1874
WONDER IS NOT PRECISLY KNOWING
LE PLAISIR DEVENU DOULEUR

Wonder — is not precisely Knowing
 L’Etonnement- n’est pas précisément la Connaissance
 
And not precisely Knowing not
 Ni précisément l’Ignorance –

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1875
THAT SHORT POTENTIAL STIR
L’ECLAT DE LA MORT

That short — potential stir
Ce court – et potentiel émoi
 
That each can make but once
Que chacun peut faire juste une seule fois –

**

1876
LONG YEARS APART
L’ABSENCE DE LA SORCIERE

Long Years apart — can make no
Les longues Années d’éloignement- ne peuvent engendrer de
Breach a second cannot fill —
Brèche qu’une seule seconde ne puisse colmater –

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1877
IT WAS A QUIET SEEMING DAY
LE COQUELICOT DANS LE NUAGE

It was a quiet seeming Day —
C’était un Jour en apparence calme –
There was no harm in earth or sky —
Il n’y avait aucun mal ni sur terre ni dans le ciel –

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1878
TO MEND EACH TATTERED FAITH
REPARER LA FOI EN LAMBEAUX

To mend each tattered Faith
Pour réparer chaque Foi en lambeaux
There is a needle fair
Il y a une fine aiguille,

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1879
WE TALKED WITH EACH OTHER
LES SABOTS DE L’HORLOGE

We talked with each other about each other
Nous nous sommes parlés, les uns les autres
Though neither of us spoke —
  Même si aucun de nous n’a parlé –

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1880
GLASS WAS THE STREET
LA RUE DE VERRE

Glass was the Street – in Tinsel Peril
De verre était la rue – dans un Aventureux Crissement
 
Tree and Traveller stood.
Arbre et Voyageur debout se tenaient.

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1881
THE THINGS THAT NEVER CAN COME BACK
LES CHOSES QUI JAMAIS NE REVIENNENT

The Things that never can come back, are several —
Les Choses qui jamais ne reviennent sont multiples –
Childhood — some forms of Hope — the Dead —
L’Enfance – certaines formes d’Espoir – les Morts –

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1882
HE ATE AND DRANK THE PRECIOUS WORDS
LES MOTS PRECIEUX

He ate and drank the precious Words —
Il a mangé et il a bu les Mots précieux –
His Spirit grew robust —
Son Esprit s’est développé –

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1883
No ladder needs the bird but skies
DONNER DES AILES AUX CHERUBINS

No ladder needs the bird but skies
 L’oiseau n’a pas besoin d’échelle mais des cieux
To situate its wings,
Pour placer ses ailes,

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1884
Upon his Saddle sprung a Bird
LA NOTE DE L’OISEAU

Upon his Saddle sprung a Bird
Sur sa selle a bondi l’Oiseau
And crossed a thousand Trees
  S’en est allé traverser un milliers d’Arbres

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1885
Take all away from me, but leave me Ecstasy,
LAISSEZ-MOI L’EXTASE

Take all away from me, but leave me Ecstasy,
Retirez-moi tout, mais laissez-moi l’Extase,
 And I am richer then than all my Fellow Men —
Et plus riche que tous mes Semblables  je deviendrai –

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LES ULTIMES POEMES

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1886
THE IMMORTALITY SHE GAVE
LA FORCE DE L’AMOUR HUMAIN

The immortality she gave
L’immortalité qu’elle a donnée
We borrowed at her Grave —
Nous l’avons emprunté à son Tombeau-

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1886
OF GLORY NOT A BEAM IS LEFT
POUR LES ÉTOILES

Of Glory not a Beam is left
De la Gloire, ne reste pas un seul Faisceau
But her Eternal House —
Mais reste sa Maison Éternelle –

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EMILY DICKINSON

ARKHIP KOUÏNDJI ou LA SENTINELLE DES RÊVES poème de Jacky Lavauzelle

PEINTURE UKRAINIENNE

Arkhip Kouïndji
Куїнджі Архип Іванович
Архип Иванович Куинджи
1842-1910

arkhip-kouindji-poeme-jacky-lavauzelle-portrait-de-viktor-vasnetsov-1869-la-sentinelle-des-reves

LA PEINTURE D’ARKHIP KOUÏNDJI

LA SENTINELLE DES RÊVES
poème de Jacky Lavauzelle




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arkhip-kouindji-nuit-de-lune-1890-1895-elbrus
Эльбрус. Лунная ночь L’Elbrouz
(1890—1895)

La mort a fait son lit
Ce matin
Sans lumières
J’ai vu l’Elbrouz apparaître
disparaître
Le mont comme un baiser recevait la mort
Il est temps de partir
A la recherche des neiges
En quête de couleurs et de rien
Une ombre m’a suivi ce matin
Je ne lui demandais rien

Un matin
Dans la ville
Frappé dans un cœur vide
Au seuil de la ville
Je quittais à galop
Les bruits sourds de ces pâles couleurs
Qui partout nous frappent
Un matin
La valise à la main
Jeté dans le silence des routes
Tristement je vais

arkhip-kouindji-vue-sur-le-pont-de-la-moskova-moskvoretsky-1882
ARKHIP KOUÏNDJI
Vue sur le pont de la Moskova (Moskvoretsky) (1882)

Une voix inconnue et paisible vide les rêves
A la sortie de la ville
Le pont de la Moskova si fin
On entend et les vagues et les vies
Des deux rives de la ville
En attendant l’orage du monde
En attendant la lune n’est plus
Sans lutte dans le bas du ciel aux portes du cœur
Elle est partie

Moscou au loin brillait
Un nouveau désert dans le monde
Moscou résigné s’effaçait
A chaque seconde une éternité de plus

arkhip-kouindji-moscou-vue-depuis-les-monts-des-moineaux
Moscou vue depuis les monts des moineaux

Le ciel est devenu noir
jusqu’aux os
Le vert saisit son moment de grâce
Les muses en cercle s’affairent
L’enfer dans l’attente ne se voit plus
La lune a-t-elle été ?

arkhip-kouindji-apres-la-pluie-1879ARKHIP KOUÏNDJI  Після дощу – После дождя
Après la pluie
1879

Une corde se tend dans la chair du ciel
Des tonnes de cantiques
Et le mal se dénoue sur les lacs et les êtres
Les choses sont dans l’ordre
Et la maison et le ciel et les arbres
Le noir encore dévore
Un soleil s’étend et la clairière s’enchante
Au bord des morts
Qui s’aiment encore
Comme ces bleus sont trompeurs
Pourquoi la terre ne gronde-t-elle plus

arkhip-kouindji-nuit-de-lune-les-gorges-daryal-1890-1895
ARKHIP KOUÏNDJI  Дарьяльська ущелина. Місячна ніч
Дарьяльское ущелье. Лунная ночь
Nuit de pleine lune
(1890—1895)

Le blanc et le noir s’affrontent
ça se sent
Le vent balaye les premiers réveils et le premier bruit
ça s’entend
La visite des anges et le retour du jour
La planète semble avoir changé de mains
vraiment
La lune signe encore sa place éternelle
Sur le monde en béquilles
Qui prend l’eau
vainement







arkhip-kouindji-nuit-de-lune-sur-le-dniepr-1880
Лунная ночь на Днепре
Nuit de lune sur le Dniepr
(1880)

Le noir est au-dessus et en-dedans
Une vague rivière semble serpenter
Et la lune…
Elle souffle siffle ou se sauve
La noir ou la folie
Tout s’éteint
Une ombre encore se promène
Derrière la mort
Et la lune

arkhip-kouindji-une-soiree-en-ukraine-1878
Вечір на Україні
Вечер на Украине
Nuit en Ukraine
1878

S’aspergent les feux et les fleuves de feuilles
Pas une couleur ne s’étale et toutes glissent
Le point du temps se met à table et s’endort
La nature a vécu
En oubliant ses luttes

Plus de vœux de salut plus de vie en attente
Se délasse et se traîne un rêve
Puis un autre
Puis un autre
Encore

Le noir est superflu
Une chose simple
Indivisible
Le noir s’est pendu
Les couleurs ne peuvent plus partir

Derrière le soleil
Au loin
On l’a jeté à la mer
Avec le noir avec la nuit
Avec les faubourgs et les passants

Le noir n’est plus

arkhip-kouindji-automne-1890
«Осінь», до
Automne
1890

L’infini s’est montré pour se faire oublier
Et des pages et des clartés se sont perdues
Sans bruit
Un drame a marché
Ne l’entendez-vous bramer

Là le troupeau des hivers a bousculé la paix
Et du gris au noir c’est le noir qui dévore
Tout étouffe sans un bruit sans un seul
Et des peuples et des vies à jamais disparus

Le noir en force
Revient

arkhip-kouindji-clair-de-lune-dans-une-foret-en-hiver-1898-1908
Плями місячного сяйва у лісі. Зима
Пятна лунного света в лесу. Зима
 Clair de lune dans une forêt, en hiver

Du gris du blanc au blanc du bleu
Se donne et se jette du haut des falaises
Qui s’arrêtent dans la fuite
J’entends un cri qui monte du rivage
Dans le blanc qui s’efface
Le ciel n’est jamais si tendre
Les dieux se jouent de nous
Sur l’instant

arkhip-kouindji-reflets-de-soleil-sur-givre-1876-1890
ARKHIP KOUÏNDJI  Reflets de soleil sur givre (1876-1890) мороз

Dans le blanc qui revient
Un salut nous répond
Sur la pierre qui se casse
Une réponse se livre
Des pas dans la neige
Une femme une flamme
Un duvet sur le cœur des neiges
Un duvet sourd
Avide

Le bleu semble vaincre
Les vieillards sont couchés
Le jour a faim
Du haut de la falaise
Le jour dévore tout

arkhip-kouindji-falaise-1898-1908стрімчак – утес
 Falaise
1898-1908

Au-delà
Une route se dessine
Sans rien
Sans appel
Une ombre nous prend la main
Pour une visite lascive
Des rois sont passés par ici
Je crois

arkhip-kouindji-la-volga
La Volga [Musée national de l’Azerbaïdjan à Bakou]
Волга [Национальный музей искусств Азербайджана, Баку]

Une voie
Une autre encore
Au bout
Nous commande de marcher
Et nous marchons
Mon ombre
Et moi

arkhip-kouindji-le-dniepr-au-petit-matin-1881
Днепр утром (1881 г.)  Дніпро вранці 
Le Dniepr au petit matin

arkhip-kouindji-lac-ladoga-1873

La route s’achève
Affamés debout
Encore
Un sentiment rêvé
Est-ce la lueur au loin
Près du but
Au-dessus des taches de fleurs
Le point entre et ne veut plus sortir
J’ai perdu mon ombre
Je crois

arkhip-kouindji-foret-1887 ліс – Forêt – лес
1887

Le bleu
Plus menaçant encore
Un bateau nous attend
Qui répond à nos premiers désirs
C’est là que les âmes s’échangent
Venues du fond de la mer
La mer est dans le ciel
C’est là qu’elles se vengent aussi
Et la terre s’est oubliée
Le bleu nage
Dans des restes d’Enfer
Le bleu se noie
Nous ne le reverrons plus

arkhip-kouindji-la-cathedrale-saint-isaac-1869 Исаакиевский собор
Ісаакіївський собор
La Cathédrale Saint-Isaac
1869

La terre ne nous fait plus peur
Le regard se promène
Dans l’ordre des lumières
Les couleurs n’en peuvent plus
De tant toucher de ténèbres
Les odeurs sont de retour
Pleines de moisis et de pourritures passagères
La terre ne nous fait plus peur
Dans le vert éternel
Tout s’est arrêté
Tombe une écorce des peupliers en ligne
Tombe un cri Tombe un instant
Que personne ne peut entendre

arkhip-kouindji-la-foret-de-bouleau-1901 Les peupliers – Берёзовая роща -1901 – Березовий гай

arkhip-kouindji-les-bouleaux-1879

Des pierres comme des os
Nul ici n’échappe
Les rêves sont trop fins et nous pensons courir
Qu’importe le temps
Qu’importe l’océan
Qu’importe le désir
Les nuages sont trop grands
Des lames dans le ciel
Nous tailladerons en pièces
Des flammes et des orages
Se sont-ils perdus

 

 

  arkhip-kouindji-mer-1898-1908  arkhip-kouindji-nuit-1905-1908    arkhip-kouindji-paysage-de-crimee-1885-1890

Au loin
Qui y a-t-il
Au loin
Un point plus loin que l’horizon

   arkhip-kouindji-voilier-en-mer-1876-1890 парусник в море- Voilier en mer  – парусник в море
(1876-1890)

Il n’y a que l’horizon

arkhip-kouindji-steppe-1890-1895

Sans ombre

La librairie Lello & Irmao – Livraria Lello & Irmão – Porto

PORTUGAL
PORTO

 

La librairie Lello & Irmao




Livraria Lello & Irmão
Livraria Chardron

1869
1881 Rue d’Almada
Construction de l’édifice actuel par Francisco Xavier Esteves
Inauguration en 1906




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Teófilo Braga
1843-1924

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Guerra Junqueiro
1850-1923

“A felicidade consiste em três pontos: trabalho, paz e saúde.”
« Le bonheur consiste en trois points ; le travail, la paix et la santé. »
“Toda a alegria vem do amor, e todo o amor inclui o sofrimento.”
« Toute la joie vient de l’amour et tout amour comprend la souffrance. »
“Nas almas medíocres e superficiais actua sobretudo a realidade transitória das linhas e dos sons, das formas e das cores. As naturezas elevadas, ao contrário, são sempre objectivas e metafísicas.”
« Dans les âmes médiocres et superficielles, agit avant tout la réalité transitoire des lignes et des sons, des formes et des couleurs. Les natures élevées, au contraire, sont toujours objectives et métaphysiques. »
“O sorriso que ofereceres, a ti voltará outra vez.”
« Le sourire que vous offrez, vous reviendra en retour. »




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Decus in labore
La fierté dans le travail

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Jose Lello
1861 – 1925
1894 José Pinto de Sousa Lello et son frère Antonio

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Caisse extérieure
Avec peinture de Fernando Pessoa

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La Librairie Lello & Irmao
Porto

Portugal

ARNALDO GAMA – PORTO – PORTUGAL

PORTUGAL
PORTO

1828 Porto – 1869 Porto (Cemitério da Lapa – Cimetière de Lapa)

Arnaldo GAMA

Arnaldo de Sousa Dantas da Gama

Escritor e poeta português
Ecrivain et poète portugais

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Volto ao Camões
por  Lima Barreto

Todos estes, para não falar em alguns outros mais, como Arnaldo Gama, Antero de Quental, Antônio Nobre, Pinheiro Chagas, Ramalho Ortigão; todos esses dizia são criadores, de algum modo originais, muitos deles concorreram para reformar a música do período português, deram-lhe mais números, mais plasticidade, inventaram muitas formas de dizer; mas, esses dois senhores a que aludi mais acima, sem concepção própria da vida, do mundo e da história do seu país, não vêm fazendo mais do que repetir o que já foi dito com tanta força de beleza pelos velhos mestres em glosar episódios de alcova da história anedótica portuguêsa, para gáudio das professoras públicas aliteratadas.