Quando nós vamos ambos, de mãos dadas, Quand nous allions tous deux, main dans la main, Colher nos vales lírios e boninas, Récolter dans les vallées marguerites et lis, E galgamos dum fôlego as colinas Nous grimpions les collines pour humer Dos rocios da noite inda orvalhadas; La rosée qui se déposait dans la nuit ;
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Ou, vendo o mar das ermas cumeadas Ou, en voyant la mer du haut des sommets décharnés Contemplamos as nuvens vespertinas, Nous contemplions les nuages du soir, Que parecem fantásticas ruínas Qui ressemblaient à des ruines fantastiques Ao longo, no horizonte, amontoadas: À l’horizon, blottis les uns contre les autres :
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Quantas vezes, de súbito, emudeces! Tant de fois, soudain, tu t’es tue ! Não sei que luz no teu olhar flutua; Sans que je sache quelle lumière flottait dans tes yeux ; Sinto tremer-te a mão e empalideces Je sentais ta main trembler et tu pâlissais ;
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O vento e o mar murmuram orações, Le vent et la mer murmuraient des prières, E a poesia das coisas se insinua Et la poésie des choses s’insinuait Lenta e amorosa em nossos corações. Lentement et amoureusement dans nos cœurs.
Sonho que sou um cavaleiro andante. Je rêve que je suis un chevalier errant. Por desertos, por sóis, por noite escura, À travers les déserts, les soleils, la nuit sombre ;
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DIALOGUE Diálogo
A cruz dizia á terra onde assentava, La croix a dit à la terre où elle reposait, Ao valle obscuro, ao monte aspero e mudo: À la vallée obscure, au mont rude et muet :
Viver assim: sem ciúmes, sem saudades, Vivre ainsi : sans jalousie, sans envie, Sem amor, sem anseios, sem carinhos, Sans amour, sans désir, sans affection,
Só! – Ao ermita sozinho na montanha Seul ! – Au solitaire ermite sur la montagne, Visita-o Deus e dá-lhe confiança: Dieu lui rend visite et lui donne sa confiance :
Em vão lutamos. Como névoa baça, Nous luttons en vain. Comme un brouillard terne, A incerteza das coisas nos envolve. L’incertitude des choses nous entoure.
Quando nós vamos ambos, de mãos dadas, Quand nous allions tous deux, main dans la main, Colher nos vales lírios e boninas, Récolter dans les vallées marguerites et lis,
Os que amei, onde estão? Idos, dispersos, Ceux que j’aimais, où sont-ils ? Disparus, dispersés, arrastados no giro dos tufões, entraînés par de violents typhons,
1910 -1914 Etude à l’École de peinture et de sculpture de Tbilissi à la Société des beaux-arts du Caucase
1914 დაამთავრა თბილისის სამხატვრო სასწავლებელი.
1914 Premières publications de dessins dans le magazine « თეატრი და ცხოვრება » Théâtre et Vie
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Une année avant, en 1919, la fameuse Galerie de la Renommée, ou Galerie de la Gloire, დიდების ტაძარში (musée historique, musée militaire d’État, galerie des artistes géorgiens) de la nouvelle Géorgie, organise une exposition de jeunes peintres Géorgiens. Y participent notamment trois artistes qui deviendront inséparables Lado Gudiashvili თავგადასავალი, David Kakabadze ლადო გუდიაშვილი, , Shalva Kikodze შალვა ქიქოძე. Ils comptent bien s’immerger dans cette fusion mondiale, mais souhaitent ne pas perdre leurs propres racines géorgiennes.
La Galerie de la Gloire est désormais la Galerie Nationale D. Shevardnadze du Musée national.
((დღეს – ეროვნული მუზეუმის დ. შევარდნაძის სახელობის ეროვნული გალერეა)
L’année 1919, est une année de chamboulement dans cette jeune République Démocratique de Géorgie. Le 21 mars, Noé Jordania, social-démocrate, prendre la tête du troisième gouvernement. Un traité d’alliance militaire est signé avec la jeune République démocratique d’Azerbaïdjan, avant son renversement par les bolchéviques russes. Les troupes britanniques, à l’exception de Batoumi, évacue le territoire géorgien. Tout semble aller dans le bon sens de l’histoire pour cette nouvelle République.
C’est dans ce contexte d’effervescence, de nouveautés et de créations, que nos trois compères vont découvrir les nouveautés artistiques.
Paris, entre 1919 et 1920, dans ces années qui suivirent la Terrible Grande Guerre, est un chaudron intellectuel et un lieu de rencontre bouillonnant d’artistes venus du monde entier. Pour autant, cela peut sembler contradictoire avec la vraie image de Paris et ce qu’elle renvoie dans le monde, suite à l’arrivée de VanGogh et du succès grandissant des impressionnistes. Jean Cassou dans Une Vie pour la Liberté, paru en 1981, l’exprime précisément : « Comment se fait-il que ce soit (…) en France, dans le pays le plus fermé sur lui-même, le plus indifférent à tout ce qui est étranger (…), comment se fait-il que ce soit dans ce pays le plus manifestement bourgeois que soit née à la fin du XIXe siècle et au cours du XXe cette Internationale qu’a été la révolution de l’art moderne, ou, d’un mot plus précis encore, l’école de Paris ? Paris, oui, capitale de la France bourgeoise, de la France officielle et pompière, a été le point du monde vers lequel, par l’effet d’un mirage, ont afflué d’innombrables artistes, venant de partout, Espagne, Italie, pays germaniques et pays scandinaves, Russie, Pologne, Europe centrale, Balkans, Amérique anglo-saxonne et latine, Japon. Certains arrivaient parce qu’ils étaient juifs et qu’on ne voulait pas de juifs chez eux. Mais d’autres sans aucune raison de force majeure comme celle-là, et seulement parce que, naguère, Van Gogh avait eu besoin de la lumière de la France et parce que les plus surprenantes inventions de l’art, dont l’impressionnisme, s’étaient produites en France.»
Ceci étant, le monde de la peinture se retrouve à Paris, en pleine explosion du cubisme synthétique avec Braque, Picasso, Fernand Léger, Juan Gris, Albert Gleizes, Marcel Duchamp et d’innombrables autres artistes dans les années 1920.
Les trois artistes sont très jeunes dans ce monde chamboulé par la guerre et les nouvelles idées. Shalva, né en 1894, a 25 ans, David Kakabadze დავით კაკაბაძე né en 1889 est le plus âgé des trois, avec ses trente ans, et Lado Gudiashviali ლადო გუდიაშვილი né en 1896 est le benjamin de l’équipe avec ses 23 ans. Leurs jeunesses et leurs envies de découvertes vont profiter pleinement de toutes ces nouveaux apports.
Pour autant, malgré son jeune âge, Lado a déjà une œuvre personnelle puissante et construite, lumineuse. Shalva va trouver un rythme puissant dans son passage à Paris et va se perdre. Lado continue son chemin.
Avant 1920, de 1910 à 1920, Tbilissi a mené une vie créative étonnamment intéressante. La ville de l’Est et de l’Ouest, avec son charme exotique de différents pays, où l’on peut croiser des européens, des russes, des azéris, kurdes, arméniens ou juifs, a attiré des artistes exceptionnels de la Première Guerre mondiale. On y croise les pas de Sergueï Essenine, Vladimir Maïakovski est né à Baghdati (Géorgie) en 1893, ou encore ceux de Vassili Kamenski.
Lado Gudiashvili était l’une des figures principales avant 1920 de ce foisonnant environnement artistique de Tbilissi.
Ilia (et Kirill) Zdanevich, revenu à Tbilissi, fonde avec d’autres artistes le groupe futuriste de l’université du Degré 41, aux côtés de David Kakabadze et Sergei Sudikekin, qui ont travaillé sur les murs du café artistiqe « Kimerioni » .
De nombreuses toiles à cette époque représentent l’univers des Kintos, ces petits marchands vivant dans les rues de Tbilissi. Lado a toujours su resté fidèle au sujet. Il a crée une iconographie propre et des lignes fortes et généreuses dans son dessin tout en préservant les caractéristiques de ses personnages. Lado a toujours affectionné les dimensions hors normes et nous retrouvons ce plaisir de travailler les formes dans un allongement, parfois proche d’une stylisation à la Modigliani. Il est aussi important de noter l’influence qu’a pu lui apporter le travail de Pirosmani sur ses formes et sur ses propres couleurs.
Lado Gudiashviali ლადო გუდიაშვილი) (1896- 1980) fera plusieurs expositions à Paris et reviendra en Géorgie en 1926, désormais soviétique. Géorgie soviétique. Dans ces années, il travaillera dans le théâtre et la peinture de cinéma.
A partir de 1932, l’art devient un outil de propagande essentiellement. Cette période sera difficile pour un artiste-poète avec une nature aussi libre que celle de Gudiashviali.
À partir des années 1940, la peinture de Gudiashvili s’inspire du folklore historique géorgien. En 1946, le patriarche de Géorgie, Kalistrate Tsintsadze, proposa à Lado Gudiashvili de peindre le temple de la cathédrale Saint George. Sur le fond de l’unification du jardin d’Eden dans la cathédrale, Gudiashvili a exprimé le sacrement de la Mère de Dieu et des Apôtres, ainsi que sur les murs adjacents – l’Archange Gabriel et la Mère de Dieu.
Il se rapprochera alors des traditions caucasiennes et persanes. Il restera proche des symboliques chrétiennes et peindra de nombreux thèmes religieux ; il peindra notamment l’église Kashueti.
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სადღეგრძელო გარიჟრაჟზე
sadghegrdzelo garizhrazhze
TOAST A L’AUBE
TOAST AT DAWN
1920
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
99×80
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
***
თეზი ცოცხალი
tezi tsotskhali
POISSON TSOTSKHALI
Fish Tsotskhali
1920
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
177×114
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
***
იდილია
Idilia
IDYLLE
IDYLL
1920
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
107×71
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
***
სამი მოქალაქე
Sami Mokalake
TROIS CITOYENS
THREE CITIZENS
1920
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
81×60
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
***
სტუმრები ორთაჭალაში
VISITEURS A ORTACHALA
Visitors to Ortachala
1921
***
პარიზის მოქალაქეები
Parizis Mokalakebi
CITOYENS DE PARIS
Citizens of Paris
1921
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
28×42
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
***
ოცნების მერანი
Otsmebis Merani
Dream Pegasus
1920
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
54×46
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
***
ქინტოების ქეიფი
LA FÊTE DES KINTOS
FEAST OF « KINTOS »
1920
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
72.5×91
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
***
ქეიფი ფაეტონით
Keipi Paetonit
FÊTE DANS LE PHAETON
FEAST IN THE PHAETON
1920
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
79×70
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
***
კინტოების ქეიფი ქალითან
Kintoebis Keipi Kalitan
LA FÊTE DES KINTOS AVEC UNE FEMME
FEAST OF « KINTOS » WITH A WOMAN
1919
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
137×104
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
***
FÊTE AVEC DES AMIS, THE ET SOUPE AUX TRIPES
Feast with friends, tea and tripe soup
1919
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
139×113
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
***
სტეპკუას დუქანი
Stepkuas Dukani
LE DUKHAN DE STEPKUA
(CAVERNE CAUCASIENNE)
STEPKUA’S DUKHAN
(CAUCASIAN TAVERN)
1919
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
52×68
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
***
ქრისტინე
Kristini
KRISTINE
1919
***
მერანი
Merani
PEGASE
PEGASUS
1919
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
154×107
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
90×72
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
ტილო, ზეთი
Huile sur toile
Oil on convas
136×106
Georgian National Museum
shalva amiranashvili museum of fine arts
შალვა ამირანაშვილის სახვითი ხელოვნების მუზეუმი