OS LUSIADAS CAMOES CANTO V Os Lusiadas Les Lusiades OS LUSIADAS V-80 LES LUSIADES V-80 * LITTERATURE PORTUGAISE
literatura português Luis de Camões [1525-1580] Tradução – Traduction Jacky Lavauzelle texto bilingue
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Alfred Rethel, Némésis, 1837
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« Mas não foi, da esperança grande e imensa « Mais elle ne fut pas, malgré ce grand et immense espoir Que nesta terra houvemos, limpa e pura Que dans ce pays nous avions, propre et pure,…
Sonho que sou um cavaleiro andante. Je rêve que je suis un chevalier errant. Por desertos, por sóis, por noite escura, À travers les déserts, les soleils, la nuit sombre ;
Maestro del Castello della Mantan, Godefroy de Bouillon
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DIALOGUE Diálogo
A cruz dizia á terra onde assentava, La croix a dit à la terre où elle reposait, Ao valle obscuro, ao monte aspero e mudo: À la vallée obscure, au mont rude et muet :
Le Gréco, Vue de Tolède sous l’orage,1596-1600, Metropolitan Museum of Art, New York
Viver assim: sem ciúmes, sem saudades, Vivre ainsi : sans jalousie, sans envie, Sem amor, sem anseios, sem carinhos, Sans amour, sans désir, sans affection,
Só! – Ao ermita sozinho na montanha Seul ! – Au solitaire ermite sur la montagne, Visita-o Deus e dá-lhe confiança: Dieu lui rend visite et lui donne sa confiance :
Em vão lutamos. Como névoa baça, Nous luttons en vain. Comme un brouillard terne, A incerteza das coisas nos envolve. L’incertitude des choses nous entoure.
Quando nós vamos ambos, de mãos dadas, Quand nous allions tous deux, main dans la main, Colher nos vales lírios e boninas, Récolter dans les vallées marguerites et lis,
Caspar David Friedrich, Lever de lune sur la mer,1821, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg
Os que amei, onde estão? Idos, dispersos, Ceux que j’aimais, où sont-ils ? Disparus, dispersés, arrastados no giro dos tufões, entraînés par de violents typhons,
Ary Scheffer, Les ombres de Francesca da Rimini et de Paolo Malatesta apparaissent à Dante et à Virgile, Le Louvre, 1855
A cruz dizia á terra onde assentava, La croix a dit à la terre où elle reposait, Ao valle obscuro, ao monte aspero e mudo: À la vallée obscure, au mont rude et muet : —Que és tu, abysmo e jaula, aonde tudo « Qu’êtes-vous, abîmes et prisons, où tout Vive na dor e em lucta cega e brava? vit dans la douleur et dans la lutte aveugle et furieuse ? »
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Sempre em trabalho, condemnada escrava. Toujours au travail, esclave condamné. Que fazes tu de grande e bom, comtudo? Que fais-tu de grand et de bien, après tout ? Resignada, és só lodo informe e rudo; Résigné, tu n’es que de la boue et du bruit informe ; Revoltosa, és só fogo e horrida lava… Dégoûtant, tu n’es seulement qu’une hideuse lave …
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Mas a mim não ha alta e livre serra Mais il n’y a pas de haute montagne libre Que me possa igualar!.. amor, firmeza, Qui puisse m’égaler ! .. amour, fermeté, Sou eu só: sou a paz, tu és a guerra! Je suis seul : je suis la paix, tu es la guerre !
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Sou o espirito, a luz!.. tu és tristeza, Je suis l’esprit, la lumière ! .. tu es la tristesse, Oh lodo escuro e vil!—Porêm a terra Ô vile boue noire ! – A cela la terre Respondeu: Cruz, eu sou a Natureza! Répondit : « Croix, je suis la Nature !«
LITTÉRATURE PORTUGAISE POÉSIE PORTUGAISE LITERATURA PORTUGUESA POESIA PORTUGUESA
****** TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE ******
Florbela Espanca Flor Bela de Alma da Conceição Poétesse portugaise 8 décembre 1894 – 8 décembre 1930 Vila Viçosa, 8 de dezembro de 1894 — Matosinhos, 8 de dezembro de 1930
DANS TES YEUX O TEU OLHAR Poème paru dans « O Livro D’Ele« 1915
La vallée du Douro – Photo Jacky Lavauzelle
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Quando fito o teu olhar, Quand je te regarde, Duma tristeza fatal, D’une tristesse fatale,…
Li hoje quase duas páginas
Je viens de lire maintenant près de deux pages Do livro dum poeta místico,
Du livre d’un poète mystique, E ri como quem tem chorado muito.
Et j’ai ri comme celui qui a tellement pleuré…
Se depois de eu morrer, quiserem escrever a minha biografia,
Si après ma mort, je veux écrire ma biographie, Não há nada mais simples
Il n’y a rien de plus simple Tem só duas datas — a da minha nascença e a da minha morte.
Il n’a que deux dates – celle de ma naissance et celle ma mort. Entre uma e outra todos os dias são meus.
Tous les jours qui se situent au milieu sont les miens…
Se quiserem que eu tenha um misticismo, está bem, tenho-o. Si vous voulez que j’aie un mysticisme, d’accord, je l’ai. Sou místico, mas só com o corpo. Je suis un mystique, mais seulement avec le corps…
Um renque de árvores lá longe, lá para a encosta.
Une rangée d’arbres au loin, là-bas vers la colline. Mas o que é um renque de árvores? Há árvores apenas.
Mais qu’est-ce qu’une rangée d’arbres ? Il n’y a que des arbres. Renque e o plural árvores não são cousas, são nomes.
Une rangée et le pluriel arbres ne sont pas des choses mais des noms…
Antes o vôo da ave, que passa e não deixa rasto,
Je préfère le vol de l’oiseau qui passe et ne laisse aucune trace, Que a passagem do animal, que fica lembrada no chão.
Que le passage de l’animal dont le sol garde l’empreinte. A ave passa e esquece, e assim deve ser.
L’oiseau va et disparaît, et ainsi cela doit-il être…