18 avril 1842 – Ponta Delgada (Les Açores)- 11 septembre 1891 Ponta Delgada 18 de abril de 1842 – Ponta Delgada, 11 de setembro de 1891
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Traduction Jacky Lavauzelle
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L’INCONSCIENT O INCONSCIENTE _______________________________________
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O Espectro familiar que anda comigo, Le Spectre familier qui m’accompagne, Sem que pudesse ainda ver-lhe o rosto, Sans que je puisse voir son visage, Que umas vezes encaro com desgosto Parfois, je le considère avec répulsion E outras muitas ansioso espreito e sigo. Et souvent, impatient, je le guette et je le suis. * É um espectro mudo, grave, antigo, C’est un spectre silencieux, grave et ancien, Que parece a conversas mal disposto… Qui semble fuir les conversations … Ante esse vulto, ascético e composto Devant cette figure, ascétique et réservée Mil vezes abro a boca… e nada digo. Mille fois j’ouvre la bouche … mais je reste muet. * Só uma vez ousei interrogá-lo: Une seule fois j’ai osé le questionner : Quem és (lhe perguntei com grande abalo) Qui es-tu (ai-je demandé avec effroi), Fantasma a quem odeio e a quem amo? Fantôme que je déteste et que j’aime ?
* Teus irmãos (respondeu) os vãos humanos, Tes frères (répondit-il), les vains humains, Chamam-me Deus, ha mais de dez mil anos… M’appellent Dieu, depuis plus de dix mille ans … Mas eu por mim não sei como me chamo… Mais moi-même, je ne sais quel est mon nom …
Sonho que sou um cavaleiro andante. Je rêve que je suis un chevalier errant. Por desertos, por sóis, por noite escura, À travers les déserts, les soleils, la nuit sombre ;
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DIALOGUE Diálogo
A cruz dizia á terra onde assentava, La croix a dit à la terre où elle reposait, Ao valle obscuro, ao monte aspero e mudo: À la vallée obscure, au mont rude et muet :
Viver assim: sem ciúmes, sem saudades, Vivre ainsi : sans jalousie, sans envie, Sem amor, sem anseios, sem carinhos, Sans amour, sans désir, sans affection,
Só! – Ao ermita sozinho na montanha Seul ! – Au solitaire ermite sur la montagne, Visita-o Deus e dá-lhe confiança: Dieu lui rend visite et lui donne sa confiance :
Em vão lutamos. Como névoa baça, Nous luttons en vain. Comme un brouillard terne, A incerteza das coisas nos envolve. L’incertitude des choses nous entoure.
Quando nós vamos ambos, de mãos dadas, Quand nous allions tous deux, main dans la main, Colher nos vales lírios e boninas, Récolter dans les vallées marguerites et lis,
Os que amei, onde estão? Idos, dispersos, Ceux que j’aimais, où sont-ils ? Disparus, dispersés, arrastados no giro dos tufões, entraînés par de violents typhons,