LA BOTTEGA DEL CAFFE GOLDONI
ATTO PRIMO – Scena ottava
LE CAFE GOLDONI
ACTE I Scène 8
Traduction – Texte Bilingue
Carlo Osvaldo Goldoni
LITTERATURE ITALIENNE
letteratura italiana
–
CARLO GOLDONI
1707- 1793
Traduction Jacky Lavauzelle
1750 – 1751
PERSONNAGI
Personnages
RIDOLFO
caffettiere
Cafetier
DON MARZIO
Gentiluomo napolitano
Gentilhomme Napolitain
EUGENIO
Mercante
Marchand
FLAMINIO
Sotto nome di Conte Leandro
Sous le nom de Comte Leandro
PLACIDA
Moglie di Flaminio, in abito di pellegrina
Femme de Flaminio, en habit de pèlerin
VITTORIA
Moglie di Eugenio
Femme d’Eugenio
LISAURA
Ballerina
Danseuse
PANDOLFO
Biscazziere
Propriétaire du bistrot
TRAPPOLA
Garzone di Ridolfo
Garçon de Ridolfo
Un garzone del parrucchiere che parla
Un garçon barbier
Altro garzone del caffettiere che parla
Un autre garçon de café
Un cameriere di locanda che parla
Un Valet
Capitano di birri che parla
Capitaine de Sbires
Birri che non parlano
Les Sbires (muets)
Altri camerieri di locanda che non parlano
D’autres Valets (muets)
Altri garzoni della bottega di caffè che non parlano
D’autres garçons de café (muets)
*************
SOMMARIO
–
SOMMAIRE
ATTO PRIMO
ACTE I
Scène 8
Scena ottava
Pandolfo dalla bottega del giuoco e detti.
Pandolfo qui sort de la boutique de jeu
PANDOLFO
Signor Eugenio, una parola.
Monsieur Eugenio, un mot !
lo tira in disparte
il le tire à l’écart
EUGENIO
So quel che volete dirmi.
Je sais ce que vous voulez me dire.
Ho perso trenta zecchini sulla parola.
J’ai perdu trente sequins sur parole.
Son, galantuomo, li pagherò.
Je suis un gentilhomme, je vais les payer.
PANDOLFO
Ma il signor Conte è là, che aspetta.
Mais le comte est là, qui attend.
Dice che ha esposto al pericolo i suoi denari, e vuol essere pagato.
Il dit qu’il a exposé au danger son argent, et veut maintenant être payé !
DON MARZIO
da sé
à part
Quanto pagherei a sentire che cosa dicono.
Combien paierai-je pour entendre ce qu’ils disent.
RIDOLFO
ad Eugenio
à Eugenio
Ecco il caffè.
Voici le café.
EUGENIO
a Ridolfo
à Ridolfo
Andate via.
Partez !
a Pandolfo
à Pandolfo
Ha vinti cento zecchini in contanti;
Il a gagné une centaine de sequins en espèces;
mi pare che non abbia gettata via la notte.
Je pense que la nuit a été fructueuse.
PANDOLFO
Queste non sono parole da giuocatore;
Ce ne sont pas des mots de joueur;
V. S. sa meglio di me come va l’ordine in materia di giuoco.
Votre Seigneurie sait mieux que moi ce que sont les règles concernant le jeu.
RIDOLFO
ad Eugenio
à Eugenio
Signore, il caffè si raffredda.
Monsieur, le café va refroidir.
EUGENIO
a Ridolfo
à Ridolfo
Lasciatemi stare.
Laissez-moi !
RIDOLFO
Se non lo voleva…
Si vous n’en vouliez pas…
EUGENIO
Andate via.
Allez-vous-en !
RIDOLFO
Lo beverò io
Je le boirai
si ritira col caffè
Il se retire avec le café
DON MARZIO
a Ridolfo, che non gli risponde
à Ridolfo, qui ne lui répond pas
Che cosa dicono?
De quoi causent-ils ?
EUGENIO
a Pandolfo
à Pandolfo
So ancor io, che quando si perde, si paga ma quando non ve n’è, non si può pagare.
Même moi, je sais que quand vous perdez vous payez, mais quand il n’y a pas d’argent, vous ne pouvez plus payer.
PANDOLFO
Sentite, per salvare la vostra riputazione, son uomo capace di ritrovare trenta zecchini.
Ecoutez ! Pour sauver votre réputation, je suis un homme capable de trouver trente sequins.
EUGENIO
Oh bravo!
Oh ! Bravo !
chiama forte
parlant fort
Caffè!
Café !
RIDOLFO
ad Eugenio
à Eugénio
Ora bisogna farlo.
Il faut maintenant que j’en fasse.
EUGENIO
Sono tre ore che domando caffè, e ancora non l’avete fatto?
ça fait rois heures je demande un café, et pourtant vous l’avait toujours pas fait?
RIDOLFO
L’ho portato, ed ella mi ha cacciato via.
Mais je l’ai apporté et vous m’avez chassé !
PANDOLFO
Gliel’ordini con premura, che lo farà da suo pari.
Demandez-lui gentiment, il en préparera un sans égal.
EUGENIO
a Ridolfo
à Ridolfo
Ditemi, vi dà l’animo di darmi un caffè ma buono?
Dites-moi, ayez l’amabilité de me donner un café, mais un bon?
Via, da bravo.
Allez-y et merci.
RIDOLFO
Quando mi dia tempo, la servo.
Quand on a un peu de temps, je vais vous servir
va in bottega
Il rentre dans la boutique
DON MARZIO
da sé
à part
Qualche grand’affare.
Certainement une grande affaire.
Sono curioso di saperlo.
Je suis curieux de voir ce qu’il en retourne.
EUGENIO
Animo, Pandolfo, trovatemi questi trenta zecchini.
Allons Pandolfo, trouvez moi ces trente sequins.
PANDOLFO
Io ho un amico, che gli darà;
J’ai un ami qui me les donnera ;
ma pegno, e regalo.
avec un gage et des intérêts.
EUGENIO
Non mi parlate di pegno, che non facciamo niente.
Ne me parlez pas de gages, nous n’en ferons rien.
Ho que’ panni a Rialto, che voi sapete;
J’ai dans ma boutique du Rialto, ce que vous savez
obbligherò que’ panni, e quando li venderò pagherò
Des vêtements que je veux vendre et quand je les aurai vendus je rembourserai mes dettes.
DON MARZIO
da sé
à part
Pagherò. Ha detto pagherò. Ha perso sulla parola.
Une reconnaissance de dettes. Il a dit une reconnaissance de dettes. Il a lâché le mot.
PANDOLFO
Bene: che cosa vuol dar di regalo?
Bien : et combien voulez-vous donner comme intérêts ?
EUGENIO
Fate voi quel che credete a proposito.
Dîtes-moi combien est votre proposition.
PANDOLFO
Senta; non vi vorrà meno di un zecchino alla settimana.
Bon, il demandera au moins un sequin par semaine.
EUGENIO
Un zecchino di usura alla settimana?
Un sequin toutes les semaines ?
RIDOLFO
col caffè, ad Eugenio
Avec son café, à Eugenio
Servita del caffè.
Le café est servi !
EUGENIO
a Ridolfo
à Ridolfo
Andate via.
Partez !
RIDOLFO
La seconda di cambio.
ça repart !
EUGENIO
a Pandolfo
à Pandolfo
Un zecchino alla settimana?
Un sequin toutes les semaines ?
PANDOLFO
Per trenta zecchini è una cosa discreta.
Pour trente sequins, c’est une chose raisonnable !
RIDOLFO
ad Eugenio
à Eugenio
Lo vuole, o non lo vuole?
Vous voulez ou non ?
EUGENIO
a Ridolfo
à Ridolfo
Andate via, che ve lo getto in faccia.
Partez avant que je ne vous le jette à la face !
RIDOLFO
da sè
à part
Poveraccio! Il giuoco l’ha ubbriacato.
Le pauvre : la jeu l’a abruti
porta il caffè in bottega
il emporte le café dans la boutique
DON MARZIO
s’alza, e va vicino ad Eugenio
Il se lève et s’approche d’Eugenio
Signor Eugenio, vi è qualche differenza?
Monsieur Eugenio, avez-vous quelques différends ?
Volete che l’aggiusti io?
Voulez-vous que je m’en charge ?
EUGENIO
Niente, signor Don Marzio:
Non, monsieur Don Marzio :
la prego lasciarmi stare.
je vous prie de me laisser en paix.
DON MARZIO
Se avete bisogno, comandate.
Si vous avez besoin de la moindre chose, demandez.
EUGENIO
Le dico che non mi occorre niente.
Je le dis : je ne dois rien !
DON MARZIO
Messer Pandolfo, che avete voi col signor Eugenio?
Messer Pondofo, de quoi causez-vous avec Monsieur Eugenio ?
PANDOLFO
Un piccolo affare, che non abbiamo piacere di far sapere a tutto il mondo.
Une petite affaire, que nous ne souhaitons pas faire connaître à tout le monde.
DON MARZIO
Io sono amico del signor Eugenio, so tutti i fatti suoi, e sa che non parlo con nessuno.
Je suis un ami de monsieur Eugenio, je sais tout de lui et il sait que je ne parle pas avec quiconque.
Gli ho prestati anche dieci zecchini sopra un paio d’orecchini; non è egli vero?
J’ai également prêté dix sequins sur une paire de boucles d’oreilles; e non l’ho detto a nessuno
et je ne l’ai dit à personne.
EUGENIO
Si poteva anche risparmiare di dirlo adesso.
Vous pouviez également ne rien dire maintenant.
DON MARZIO
Eh, qui con messer Pandolfo si può parlate con libertà.
Eh, avec monsieur Pandolfo nous pouvons parler en toute liberté.
Avete perso sulla parola?
Vous avez perdu sur parole ?
Avete bisogno di nulla?
Avez-vous besoin de quelque-chose ?
Son qui.
Je suis ici !
EUGENIO
Per dirgliela, ho perso sulla parola trenta zecchini.
Pour tout dire, j’ai perdu trente sequins.
DON MARZIO
Trenta zecchini, e dieci, che ve ne ho dati, sono quaranta, gli orecchini non possono valer tanto,
Trente sequins, et dix, que je vous ai donnés, donc quarante, et les boucles d’oreilles ne peuvent pas valoir autant !
PANDOLFO
Trenta zecchini glieli troverò io.
Trente sequins, je vais les lui trouver !
DON MARZIO
Bravo; trovateneglie quaranta;
Bravo ! Trouvez-en quarante ;
mi darete i miei dieci, e vi darò i suoi orecchini.
vous m’en donnerez dix et je vous donnerai ses boucles d’oreilles.
EUGENIO
da sè
à part
Maledetto sia quando mi sono impicciato con costui.
Je maudis le moment où je me suis trouvé dans ses pattes.
DON MARZIO
ad Eugenio
à Eugenio
Perché non prendere il danaro che vi offerisce il signor Pandolfo?
Pourquoi ne pas prendre l’argent que vous offre monsieur Pandolfo?
EUGENIO
Perché vuole un zecchino alla settimana.
Parce qu’il veut un sequin toutes les semaines.
PANDOLFO
Io per me non voglio niente;
Et moi je ne veux rien ;
è l’amico che fa il servizio, che vuole così.
c’est l’ami qui vous rend le service, qui vous le demande.
EUGENIO
Fate una cosa:
Faites une chose :
parlate col signor Conte, ditegli che mi dia tempo ventiquattr’ore; parlez à monsieur le comte, et dites-lui qu’il m’accorde vingt-quatre heures ;
son galantuomo, lo pagherò.
je suis gentihomme, je paierai.
PANDOLFO
Ho paura ch’egli abbia da andar via, e che voglia il danaro subito.
Je crains qu’il doive partir, et qu’il veuille son argent immédiatement.
EUGENIO
Se potessi vendere una pezza o due di que’ panni, mi spiccerei.
Si je pouvais vendre un morceau ou deux de mes vêtements, je serai quitte.
PANDOLFO
Vuole che veda io di ritrovare il compratore?
Voulez-vous que je trouve un acheteur?
EUGENIO
Sì, caro amico, fatemi il piacere, che vi pagherò la vostra e sensaria.
Oui, cher ami, faites-moi plaisir, je paierai la commission.
PANDOLFO
Lasci che io dica una parola al signor Conte, e vado subito.
Laissez-moi dire un mot à monsieur le comte, j’y vais de ce pas.
entra nella bottega del giuoco
il entre dans la boutique de jeu
DON MARZIO
ad Eugenio
à Eugenio
Avete perso molto?
Avez-vous perdu beaucoup ?
EUGENIO
Cento zecchini, che aveva riscossi ieri, e poi trenta sulla parola.
Une centaine de sequins, qui j’ai touché hier, puis trente sur parole.
DON MARZIO
Potevate portarmi i dieci, che vi ho prestati.
Vous pouviez me rendre les dix que je vous ai prêtés.
EUGENIO
Via, non mi mortificate più; ve li darò i vostri dieci zecchini.
Allez ! Ne me mortifiez plus ! Je vous rendrai ces dix sequins.
PANDOLFO
col tabarro e Cappello, dalla sua bottega
Ave son manteau et son chapeau, il sort de la maison
Il signor Conte si è addormentato colla testa sul tavolino.
Le comte s’est endormi sur la table de jeux.
Intanto vado a veder di far quel servizio.
En attendant, je vais vous rendre ce service.
Se si risveglia, ho lasciato l’ordine al giovane, che gli dica il bisogno.
S’il se réveille, j’ai donné les consignes à un jeune homme
V.S. non si parta di qui.
Que votre seigneurie ne parte pas d’ici.
EUGENIO
Vi aspetto in questo luogo medesimo.
Je vous attends à cet endroit précis.
PANDOLFO
da sè
à part
Questo tabarro è vecchio; ora è tempo di farmene uno nuovo a ufo.
Cette cape est ancienne; maintenant il est temps de m’en faire une nouvelle pour rien.
parte
il s’en va
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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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la bottega del caffe Goldoni atto primo Scena ottava
le café Goldoni acte 1 scène 8