LE VIEUX VIOLON de Ioannis Polemis – Τὸ παλιὸ βιολί – Ιωάννης Πολέμης

Poème de Ioannis Polemis
Gr
èce – Ελλάδα

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Traduction Jacky Lavauzelle*******

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Ioannis Polemis poèmes
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LITTERATURE GRECQUE
POESIE GRECQUE

Ελληνική λογοτεχνία
Ελληνική ποίηση

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Ioannis Polemis
Ιωάννης Πολέμης
1862 – 1924

Ιωάννης Πολέμης Traduction Jacky Lavauzelle

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Traduction Jacky Lavauzelle


LES POEMES GRECS

Τὸ παλιὸ βιολί
LE VIEUX VIOLON
1909

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Ionnis Polemis Traduction Jacky Lavauzelle
Jeune femme jouant du violon, Orazio Gentileschi

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Ἄκουσε τ᾿ ἀπόκοσμο τὸ παλιὸ βιολὶ
Écoute le vieux violon
μέσα στὴ νυχτερινὴ σιγαλιὰ τοῦ Ἀπρίλη
dans cette calme nuit d’avril,
στὸ παλιὸ κουφάρι του μιὰ ψυχὴ λαλεῖ
comme, dans son armature délabrée, l’âme déclame
μὲ τ᾿ ἀχνὰ κι᾿ ἀπάρθενα τῆς ἀγάπης χείλη.
l’amour par ses lèvres usées et confuses.

*

Καὶ τ᾿ ἀηδόνι τ᾿ ἄγρυπνο καὶ τὸ ζηλευτὸ
Le magnifique rossignol
ζήλεψε κι ἐσώπασε κι ἔσκυψε κι ἐστάθη
jaloux, attentif, se dresse et se fige,
γιὰ νὰ δεῖ περήφανο τί πουλὶ εἶν᾿ αὐτὸ
fier de ce qu’il est,
ποὺ τὰ λέει γλυκύτερα τῆς καρδιᾶς τὰ πάθη.
il évoque les douces passions du cœur.

*

Ὡς κι ὁ γκιώνης τ᾿ ἄχαρο, τὸ δειλὸ πουλί,
Et l’effrayant hibou, oiseau étrange,
μὲ λαχτάρ᾿ ἀπόκρυφη τὰ φτερὰ τινάζει
secoue ses plumes comme un inquiétant caprice,
καὶ σωπαίνει ἀκούγοντας τὸ παλιὸ βιολί,
continuant d’écouter le vieux violon,
γιὰ νὰ μάθει ὁ δύστυχος πῶς ν᾿ ἀναστενάζει.
ô malheureux, pour apprendre la plainte.

*

Τί κι ἂν τρώει τὸ ξύλο του τὸ σαράκι; τί
Que le ver dévore son bois ? quoi ?
κι ἂν περνοῦν ἀγύριστοι χρόνοι κι ἄλλοι χρόνοι;
le temps lui-même ne passe-t-il pas ?
Πιὸ γλυκιὰ καὶ πιὸ ὄμορφη καὶ πιὸ δυνατὴ
Plus de douceur, plus de beauté, plus de profondeur
ἡ φωνή του γίνεται, ὅσο αὐτὸ παλιώνει.
dans sa voix qui vieillit comme lui.

*

Εἶμ᾿ ἐγὼ τ᾿ ἀπόκοσμο τὸ παλιὸ βιολὶ
Je suis le vieux violon
 μέσα στὴ νυχτερινὴ σιγαλιὰ τοῦ Ἀπρίλη
dans une calme nuit d’avril
στὸ παλιὸ κουφάρι μου μιὰ ψυχὴ λαλεῖ
comme dans mon armature délabrée, l’âme déclame
μὲ τῆς πρώτης νιότης μου τὰ δροσάτα χείλη.
aux premières lèvres de ma jeunesse.

*

Τί κι ἂν τρώει τὰ σπλάγχνα μου τὸ σαράκι; τί
Que le ver dévore mon bois ? quoi ?
κι ἂν βαδίζω ἀγύριστα χρόνο μὲ τὸν χρόνο;
le temps depuis si longtemps je traverse ;
Πιὸ γλυκιὰ πιὸ ὄμορφη καὶ πιὸ δυνατὴ
Plus de douceur, plus de beauté, plus de profondeur
γίνεται ἡ ἀγάπη μου, ὅσο ἐγὼ παλιώνω.
à mon amour qui comme moi vieillit.

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Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
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LA POESIE GRECQUE EN GRECE 

Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.

Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…

Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844

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Ioannis Polemis
Ιωάννης Πολέμης
Έλληνα ποιητή
Poème de Ioannis Polemis

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CONFESSION de Ioannis Polemis – Εξομολόγηση – Ιωάννης Πολέμης

        

Poème de Ioannis Polemis
Gr
èce – Ελλάδα

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Traduction Jacky Lavauzelle*******

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Ioannis Polemis poèmes
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LITTERATURE GRECQUE
POESIE GRECQUE

Ελληνική λογοτεχνία
Ελληνική ποίηση

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Ioannis Polemis
Ιωάννης Πολέμης
1862 – 1924

Ιωάννης Πολέμης Traduction Jacky Lavauzelle

 

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Traduction Jacky Lavauzelle


LES POEMES GRECS

Εξομολόγηση
CONFESSION

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Ioannis Polemis Traduction Jacky Lavauzelle
El Beso, Le Baiser, Francesco Hayez, 1859

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-Παπά, μια κόρη αγάπησα
-Mon père,  j’ai aimé une fille
και μ’ αγαπούσε σαν τρελλή·
qui m’a aimé à la folie ;
μια μέρα την αγκάλιασα,
un jour je l’ai étreinte,
πήρα το πρώτο της φιλί.
Et j’ai gagné son premier baiser.
Παπά, τι συλλογάσαι ;
Mon père,  quel est ton avis ?

-Αν την αγάπησες πολύ,
-Si tu l’a tant aimée,
συχωρεμένος να ’σαι.
qu’il en  ce soit ainsi.

-Μια μέρα εκείνη ερίχτηκε
-Un jour, elle s’est réfugiée
στην αγκαλιά μου ντροπαλή
dans mes timides bras
κι αμάρτησα κι αμάρτησε
et nous avons péché
όχι μονάχα με φιλί.
pas seulement avec le baiser.
Παπά, τι συλλογάσαι ;
Mon père, quel est ton avis ?

-Αν την αγάπησες πολύ,
-Si tu l’as tant aimée,
συχωρεμένος να ’σαι.
qu’il en soit ainsi.

-Μια μέρα την παράτησα
– Un jour, j’ai abandonné
την όμορφην αμαρτωλή
la belle pécheresse
και δεν της ξαναζήτησα
et je n’ai plus demandé alors
μήτ’ αγκαλιά, μήτε φιλί.
ni ses bras, ni un baiser.
Παπά, τι συλλογάσαι ;
Mon père, quel est ton avis ?

-Δεν την αγάπησες πολύ,
-Tu l’as tant aimée,
καταραμένος να ’σαι !
sois donc maudit !

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EN CHANSON
Kώστας Λειβαδάς & Πάνος Κατσιμίχας
Ντουέτο – Duo
Kostas Leivadas & Panos Katsimihas
Εξομολόγηση

    

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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LA POESIE GRECQUE EN GRECE 

Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.

Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…

Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844

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Ioannis Polemis
Ιωάννης Πολέμης
Έλληνα ποιητή
Poème de Ioannis Polemis

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Guignols – Jean-Robert Ipousteguy – Place Louis Pradel – Lyon

FRANCE
GUIGNOLS
JEAN-ROBERT IPOUSTEGUY

1920- 2006
Montaigu de Quercy Jacky Lavauzelle

 


 PHOTOS JACKY LAVAUZELLE

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LYON

GUIGNOLS
sculpture de
Jean-Pierre Ipousteguy
*
1982
*
Place Louis Pradel
Ier Arrondissement de Lyon

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« Il faudrait faire une œuvre comme si on ne devait jamais mourir , et faire une sculpture comme si c’était la dernière. »
Jean-Pierre Ipousteguy

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« VAUTOUR

. — Ah ! c’est comme ça, je vous les ferez vider par force, vous n’êtes qu’un gueu, un scélérat (Gnafron écoute). C’est votre cousin Gnafron qui vous donne ces conseils, cet ivrogne, ce mange tout, ce moins que rien. (Gnafron entre, chasse Vautour en le frappant, Vautour se sauve en criant).  »
Laurent Mourguet
Le Déménagement de Guignol
Texte établi par Louis Josserand , Elardin, 1876

photo Jacky Lavauzelle

LYON, LIEU DE NAISSANCE DE GUIGNOL

Dire les causes de cette vitalité toujours nouvelle des marionnettes n’est point dans notre dessein. Nous n’avons voulu que constater le fait, à l’honneur de l’un de ces petits personnages qui, après avoir fait son apparition première à Lyon, est devenu pour toute la France le type de la marionnette, ou tout au moins d’une espèce particulière de marionnettes. Nous ne devons nous occuper ici que de Guignol.
….
Quelle est donc l’origine de ce Guignol qui règne aujourd’hui en maître sur ce petit peuple de comédiens ? C’est de Lyon, cela est bien certain, que Guignol a pris son vol vers Paris & sur toute la France : mais comment & quand s’est-il manifesté à Lyon ? y est-il né ? y est-il arrivé d’ailleurs ? qui lui a donné son nom ?

Laurent Mourguet
Introduction
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

LA FORCE COMIQUE DE GUIGNOL

Chaque peuple a varié ce type suivant ses goûts, & lui a donné un nom. En Italie, Naples a fort popularisé son Pulcinella ; mais chaque ville y a aussi son personnage d’affection plus connu encore & plus fêté que le Napolitain. L’Angleterre a Punch, la Hollande Jan Klaassen, l’Autriche Casperle. Polichinelle, importé d’Italie à Paris par les Brioché, a longtemps régné en France ; il est aujourd’hui détrôné par Guignol. Presque tous les théâtres de marionnettes s’appellent maintenant en France des théâtres de Guignol. Ce nom est même devenu l’appellation générique de toutes les figurines qui, semblables aux Puppi & aux Pupazzi d’Italie, sont mues simplement par la main de l’artiste cachée sous leurs vêtements, sans addition de fils ou de ressorts, espèce de marionnettes qui, soit dit en passant, par l’étrangeté & la vivacité de ses gestes, a plus de force comique & ouvre un champ plus vaste à l’imagination que les mécaniques plus savantes.

Laurent Mourguet
Introduction
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

C’EST GUIGNOLANT !

On n’a pas souvenir de l’existence de Guignol à Lyon avant les dernières années du XVIIIe siècle. C’est un lyonnais, Laurent Mourguet, dont je parlerai plus amplement tout à l’heure, qui lui a donné toute sa célébrité. Mourguet, lorsqu’il avait monté son premier théâtre, avait, comme ses confrères d’alors, pris pour personnage principal, pour protagonista, comme on dit en Italie, l’éternel Polichinelle. Mais Mourguet, qui était un homme de beaucoup d’esprit & de gaité, avait pour voisin, dans le quartier Saint-Paul, un canut de la vieille roche, aussi gai, aussi spirituel que lui, qui était devenu son confident & son Egerie. Il ne lançait jamais une pochade sans en avoir fait l’essai sur ce censeur, & comme le compagnon était non-seulement un fin connaisseur, mais encore un esprit fécond en matière de facéties, Mourguet rapportait toujours de ces communications un bon conseil & quelque trait nouveau, qui n’était pas le moins original de la pièce. Quand le vieux canut avait bien ri, & qu’il donnait sa pleine approbation, il avait coutume de dire : « C’est guignolant ! » ce qui, en son langage, dans lequel il était souvent créateur, signifiait : c’est très-drôle, c’est très-amusant ! C’est à ce mot suprême que Mourguet reconnaissait son succès, &, quand le jugement avait été ainsi formulé, il portait sans crainte son œuvre devant le public.

Laurent Mourguet
Introduction
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

BONNE HUMEUR – ORIGINALITE D’ESPRIT – BON COEUR …
LE CARACTERE DE GUIGNOL

Depuis ce temps, Mourguet a développé ce type de Guignol dans une longue série de pièces, en lui conservant toujours son costume, celui des ouvriers lyonnais de la fin du siècle dernier, son accent qui est aussi lyonnais de la même époque, sa bonne humeur & son originalité d’esprit. Le caractère de ce personnage est celui d’un homme du peuple : bon cœur, assez enclin à la bamboche, n’ayant pas trop de scrupules, mais toujours prêt à rendre service aux amis ; ignorant, mais fin & de bon sens ; qui ne s’étonne pas facilement ; qu’on dupe sans beaucoup d’efforts en flattant ses penchants, mais qui parvient presque toujours à se tirer d’affaire.

Laurent Mourguet
Introduction
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

« ça sent la violette, la rose, le jasmin & le jus de saucisse ! »

GUIGNOL
seul

Des confitures de dinde & de trois cents francs le pot !.. ça doit être un peu chenu… ça me fait la chair de poule de porter quéque chose de si bon… Oh ! je veux pas en goûter, j’ai promis… c’est sacré… Mais je peux ben les sentir… Si j’ai un nez, c’est pas pour en faire un tuyau de poêle… (il met le nez sur le pot) Oh ! qu’elles sentent bonnes ! quelles sentent bonnes ! ça sent la violette, la rose, le jasmin & le jus de saucisse !… Allons, allons ! emportons-les… (Il prend le pot.) Oh ! cette odeur me prend le nez çà me met sens dessus dessous. Elles doivent être bien jolies… si je les regardais !.. ça n’en ôtera pas ; & si on a des quinquets, c’est bien pour s’en servir. (Il ôte le papier.) Oh ! quelle jolie couleur ! couleur de pomme, couleur de vin… Elles me donnent dans l’œil ; ça me fait comme un rayon de soleil dans un siau d’eau… Allons, allons, pas de bêtises, emportons-les… ( Il prend le pot ) Tiens, mon pouce qui y a touché ! mon pouce en a ! si le lichais… ( Il suce son doigt. Oh ! que c’est bon ! que c’est bon ! qué velours dans la corgniôle ! Bah ! j’y mets les doigts. (Il goutte encore.)…j’y mets les doigts… Oh ! je n’y tiens plus, je n’y tiens plus. (Il met la tête dans le pot.)… Ah ! malheureux, qu’ai-je fait ?… y en a-t-il encore ? (Il regarde.) Il n’y a plus rien… Ah ! gredin, te manges pour trois cents francs de confitures ! c’est plus que te ne vaux… Que faire du pot à présent ?… Je vais tout de même le porter… on croira que c’est le chat qui les a mangées. (Il sort.)
Laurent Mourguet
Le Pot de confitures
PIÈCE EN UN ACTE
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

LES BONNES INTENTIONS DE GUIGNOL

LE GÉNIE.

Es-tu content, Guignol ?

GUIGNOL.

Oh ! Monsieur du génie, je serais bien déjà allé vous remercier ; mais je savais pas votre adresse… Sans vous j’étais perdu… Vous avez là une fameuse baguette tout de même ! Si jamais vous avez besoin de Guignol pour un coup de main, vous pouvez compter sur lui.

LE GÉNIE.

Cette baguette ne t’est plus utile à présent ; rends-la moi. (Il la reprend). Que ce qui t’arrive te serve de leçon ; sois toujours vertueux ; ne donne jamais ta confiance & ton amitié a de mauvais sujets comme ce Scapin, & que son exemple t’apprenne à rester fidèle à ton devoir… Je te quitte ; mais je ne t’oublierai pas… Je t’ai dit que je suis le Génie du bien. Appelle-moi quand tu auras à faire une bonne action. Adieu ! je rentre dans ma grotte profonde, où l’on ne voit ni ciel ni monde. (Il disparait. — Flamme.)

GUIGNOL.

Oui, Monsieur du génie, je ferai toujours bien sage… Mes compliment à votre famille… Il va dîner… je voudrais bien n’en faire autant.

Laurent Mourguet
Les Couverts volés
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

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photo Jacky Lavauzelle

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GUIGNOLS
Jean-Pierre Ipousteguy
LYON – FRANCE
Montaigu de Quercy Jacky Lavauzelle

La fontaine Bartholdi – place des Terreaux-Frédéric Auguste Bartholdi 1892 – LYON

FRANCE
LA FONTAINE BARTHOLDI
Montaigu de Quercy Jacky Lavauzelle

 


 PHOTOS JACKY LAVAUZELLE

Photo Jacky Lavauzelle

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LYON

 

LA FONTAINE BARTHOLDI
*
Le Char Triomphal de la Garonne
*
Place des Terreaux
Ier Arrondissement de Lyon

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Photo Jacky Lavauzelle

LE QUADRIGE DE BARTHOLDI FUMAIT DES NASEAUX

« Place des Terreaux, devant le vieux palais noir qui vit mourir Cinq-Mars, mademoiselle Dax s’arrêta encore pour regarder si le quadrige de Bartholdi fumait des naseaux. Les énormes chevaux de plomb bondissent au milieu d’une cascade, et un artifice du fondeur a fait jaillir des bouches et des narines un souffle visible d’eau pulvérisée. La machine jouait ; le quadrige fumait ; enfantine, mademoiselle Dax contempla une grande minute. Plantée ainsi devant la cascade, sa silhouette de grande fille robuste attira un passant, qui vint la frôler. »
Claude Farrère
Mademoiselle Dax
Première Partie
Paris, Henri Jonquières et Cie, éditeurs, 1922

Photo Jacky Lavauzelle

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BARTHOLDI
LE GENIE DU GRAND SCULPTEUR
par
PIERRE DE COUBERTIN

Elle reçut à cet égard communication d’un projet dû au génie du grand sculpteur Bartholdi. Deux ans avant j’avais pensé à commémorer par un monument approprié le renouveau de la gymnastique et des sports — et c’est à lui que j’en avais parlé. Bartholdi s’était passionné pour cette idée et dans une lettre, après l’avoir creusée, il me disait peu de temps avant sa mort : « Je placerai au centre la Meta, la borne fatidique autour de laquelle, dans le Stade, la lutte, s’avivant, devenait plus audacieuse et plus âpre — cette borne où la terreur superstitieuse des anciens installait une divinité subalterne, méchante et sournoise, empressée à tromper et à perdre les concurrents. Contre le marbre poli viendra se ruer la cohue des sports : escrime et football, patinage et boxe, hippisme et cyclisme, jusqu’à une auto dernier modèle ; car la tempête musculaire change d’aspect avec les âges mais l’âme en est identique, l’expression similaire — et toujours la Meta domine, silhouette rude, inexorable et par là même attachante et compréhensible. » Bartholdi voulait cette Meta en porphyre, haute et large, avec de blanches images d’ephèbes et d’athlètes s’enroulant autour. « Ce serait, disait-il encore, une leçon d’histoire en même temps que de philosophie — un ressouvenir de l’Hellade éternelle, mère de toute civilisation et un avertissement que le heurt de l’effort et du destin demeure la loi suprême de la vie. »

 Pierre de Coubertin
Une Campagne de vingt-et-un ans
Librairie de l’Éducation Physique, 1909 

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LA FONTAINE BARTHOLDI
FRANCE
Montaigu de Quercy Jacky Lavauzelle

MONTAIGU DE QUERCY, la clef de la vallée – Tarn-et-Garonne

FRANCEMontaigu de Quercy Jacky Lavauzelle

 Photo Jacky Lavauzelle


 PHOTOS JACKY LAVAUZELLE

 


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QUERCY

MONTAIGU DE QUERCY
La clef de la vallée

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Montaigu de Quercy Photo Jacky Lavauzelle
« Il faisait un août à racornir les arbres, Les cieux semblaient plaqués de pierres & de marbres » Léon Cladel
Photo Jacky Lavauzelle
« Empourpré, le soleil allongeait en silence Ses grands dards trisaigus comme des fers de lance, Et le sol, assailli de toutes parts, fendu, S’ouvrait aux rayons chauds comme le plomb fondu  » Léon Cladel
Montaigu de Quercy Photo Jacky Lavauzelle
« Un mont qui, sous la voûte en feu du firmament, Flamboyait, chauve & nu, dans le rayonnement Immense des cieux. » Léon Cladel
Photo Jacky Lavauzelle
« Tout renaît & palpite, & tout, monts, plaines, eaux, » Léon Cladel
Photo Jacky Lavauzelle
« Et si tout respirait, on ne l’entendait pas » Léon Cladel
Photo Jacky Lavauzelle
Les cieux semblaient plaqués de pierres & de marbres, Rien ne bougeait en haut, rien ne bougeait en bas » Léon Cladel
Photo Jacky Lavauzelle
« un brave oiseau parla Dans un arbre ! » Léon Cladel
Photo Jacky Lavauzelle
« De ses langues de feu l’élémentaire flamme Ardait tout, m’arrivant, subtile, jusqu’à l’âme, » Léon Cladel
Photo Jacky Lavauzelle
 » Et je croyais qu’en proie à cet ardent baiser, J’allais m’évanouir & me vaporiser ; » Léon Cladel
Photo Jacky Lavauzelle
 » Et qu’altérés, chauffés au point de se dissoudre, Incendiés, noircis, calcinés, mis en poudre, » Léon Cladel
Photo Jacky Lavauzelle
 » Ravins & mamelons, encore tout fumants, Se désagrégeraient sous ces cieux incléments ; Et déjà je pleurais, hélas ! sur nos vallées… » Léon Cladel

Photo Jacky Lavauzelle  Photo Jacky Lavauzelle

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LÉON CLADEL

EN QUERCY, L’ÉTÉ

La campagne éclatait, embrasée ; & les blés
Jaunis succombaient sous leurs épis d’or brûlés ;
Il faisait un août à racornir les arbres,
Les cieux semblaient plaqués de pierres & de marbres,
Rien ne bougeait en haut, rien ne bougeait en bas,
Et si tout respirait, on ne l’entendait pas ;
Empourpré, le soleil allongeait en silence
Ses grands dards trisaigus comme des fers de lance,
Et le sol, assailli de toutes parts, fendu,
S’ouvrait aux rayons chauds comme le plomb fondu ;
Pas d’air ; à l’horizon d’immenses prés, dont l’herbe
Ourlait une forêt immobile & superbe ;
Un grand fleuve arrêté, comme s’il était las,
Réverbérant du ciel les splendides éclats ;
Et plus loin, dévoré par les baisers de l’astre,
Un mont, dans la lumière ; un mont, tel qu’un pilastre ;
Un mont qui, sous la voûte en feu du firmament,
Flamboyait, chauve & nu, dans le rayonnement
Immense des cieux.
Immense des cieux. Or, étendu sous un orme
Dont le soleil trouait la frondaison énorme,
Je regardais la roche âpre, chauffée à blanc,
Corrodée à la cime & corrodée au flanc,
Et, sous elle, l’abîme intense de la plaine
Avalant tout le feu dont la nue était pleine ;
Et je voyais flamber dans le miroir de l’eau
Les cheveux du soleil & les bras du bouleau ;
Mais, si loin que mes yeux lassés pouvaient s’étendre,
Rien de vert, rien de doux, rien d’ombreux, rien de tendre
Ne se montrait parmi l’irradiation
De la nature, tout entière en fusion.
Nul souffle. Aucun bruit. Rien ne remuait. Les terres,
Au nord comme au midi, rutilaient, solitaires
Sous ce ciel implacable & rempli d’un éclair,
Qui n’avait pas de trêve & qui dévorait l’air.
De ses langues de feu l’élémentaire flamme
Ardait tout, m’arrivant, subtile, jusqu’à l’âme,
Et je croyais qu’en proie à cet ardent baiser,
J’allais m’évanouir & me vaporiser ;
Et qu’altérés, chauffés au point de se dissoudre,
Incendiés, noircis, calcinés, mis en poudre,
Ravins & mamelons, encore tout fumants,
Se désagrégeraient sous ces cieux incléments ;
Et déjà je pleurais, hélas ! sur nos vallées…
Sur ma vallée autour de laquelle, empilées,
S’étagent dans l’azur des crêtes de granit,
Où l’aigle farouche a ses petits & son nid
Royal !
Royal ! O joie !…
Royal ! O joie !… Émus, les cieux impérissables
Se mouillent tout à coup, &, sur l’éclat des sables,
Mille atomes d’or pur, par un souffle enlevés,
Miroitent en dansant dans les airs avivés.
En vain le grand soleil agrandit son cratère,
Les gramens, les gazons ondulent sur la terre :
Avoines, blés, maïs, redressent leurs cheveux,
Et le saule, oscillant sur ses orteils baveux.
Incline vers les eaux sa difforme ramure
Où le vent, revenu, pleure, rit & murmure…
Tout renaît & palpite, & tout, monts, plaines, eaux,
Se meut ! Yeuses, sapins, houx, chênes & roseaux,
Les grands bois font sonner leurs cimes inégales ;
Et l’on entend des chants incertains de cigales
Et mille bruits charmants errant par-ci par-là :
Soudain, — j’en pleure encore, — un brave oiseau parla
Dans un arbre !
Léon Cladel
En Quercy, l’été
Le Parnasse contemporain  : Recueil de vers nouveaux
1869-1871

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LE QUERCY DANS
LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE

QUERCY le (Géog. mod.) en latin Cardurcinus pagus, province de France dans le gouvernement de Guyenne ; elle est bornée au nord par le Limousin, au midi par le haut Languedoc, au levant par le Rouergue ; & au couchant par l’Agénois & le Périgord.
On divise le Quercy en haut & en bas ; le Lot en fait la séparation. Cahors est la capitale, & Montauban est le principal lieu du bas Quercy ; Cahors & Montauban sont deux évêchés.
Le Quercy est un pays peu commerçant, mais fertile en bled, en fruits & en excellens vins : voici l’histoire de cette province.
Le nom de Quercy ou Cahourcin, comme les anciens le nommoient, & celui de sa capitale, Cahors, sont venus de Cadurci, peuple célebre dans les commentaires de César, par sa valeur, & pour avoir tenu jusqu’à sa mort le parti de Vercingentorix. Ce peuple alors étoit du nombre des Celtes ; mais Auguste l’attribua à l’Aquitaine ; & depuis sous Valentinien, après la division de la Province en deux, c’est-à-dire en premiere & seconde, les Cadurci furent mis sous la premiere, & sous la métropole de Bourges. Les Visigots s’en rendirent les maîtres dans le cinquieme siecle, & ils en furent dépossédés au commencement du sixieme par les François. Les rois françois ayant partagé entr’eux l’Aquitaine, le Quercy échut aux rois d’Austrasie, qui ont possédé ce pays jusqu’au déclin de la race de Clovis, lorsqu’il n’y avoit plus qu’un prince qui avoit le titre de roi, mais dont l’autorité étoit entre les mains des maires du palais. Eudes, duc d’Aquitaine, dans le commencement du buitieme siecle, se rendit maître de Cahors, comme de tout le reste de l’Aquitaine, & ses descendans ont été en possession du Quercy jusqu’au tems du roi Pepin qui conquit toute l’Aquitaine.
Les rois de la France occidentale, depuis Charles le Chauve, jouirent du Quercy jusqu’au regne de Louis d’Outremer. Ce fut alors que les comtes de Toulouse, qui s’étoient rendus absolus dans leur comté, s’approprierent le Quercy. Ensuite cette contrée fut ôtée aux descendans de Raymond de Saint-Gilles, & adjugée par le haut domaine à saint-Louis, par une sentence que les légats du pape rendirent l’an 1228. Le Roi Jean fut contraint par le traité de Bretigny de céder aux Anglois le Quercy en toute souveraineté, & ils en jouirent à ce titre, jusqu’au regne de Charles V. qui reprit ce que son pere avoit perdu en Aquitaine. Depuis ce tems-là le Quercy est demeuré uni à la couronne de France. (D. J.)
Charles de Jaucour
Première Edition de l’Encyclopédie
1751 – Tome 13

FRANCEMontaigu de Quercy Jacky Lavauzelle

ENDYMION – Poème de Constantin CAVAFY – Καβάφης – 1916 – ΕΝΩΠΙΟΝ ΤΟΥ ΑΓΑΛΜΑΤΟΣ ΤΟΥ ΕΝΔΥΜΙΩΝΟΣ

Poème de Constantin Cavafy
Gr
èce – Ελλάδα

***

Traduction Jacky Lavauzelle*******

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Constantin Cavafy poèmes
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LITTERATURE GRECQUE
POESIE GRECQUE

Ελληνική λογοτεχνία
Ελληνική ποίηση

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Constantin Cavafy – Constantin Cavafis
Καβάφης
1863 – 1933

Traduction Jacky Lavauzelle

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Traduction Jacky Lavauzelle


LES POEMES GRECS

ΕΝΩΠΙΟΝ ΤΟΥ ΑΓΑΛΜΑΤΟΣ ΤΟΥ ΕΝΔΥΜΙΩΝΟΣ
1916
ENDYMION
(DEVANT LA STATUE D’ENDYMION)

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Constantin Cavafy - Traduction Jacky Lavauzelle
Endymion & Séléné, Victor Florence Pollett

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Επί άρματος λευκού που τέσσαρες ημίονοι
Sur un char blanc avec quatre mules
  πάλλευκοι σύρουν, με κοσμήματ’ αργυρά,
en équipage, éclatant avec des bijoux en argent,
φθάνω εκ Μιλήτου εις τον Λάτμον. Ιερά
parti de Milet pour Latmos.  Je viens accomplir
  τελών — θυσίας και σπονδάς — τω Ενδυμίωνι,
rites et sacrifices pour honnorer Endymion,
από την Aλεξάνδρειαν έπλευσα εν τριήρει πορφυρά.—
venu d’Alexandrie, j’ai navigué sur une galère aux voiles pourpres.
Ιδού το άγαλμα. Εν εκστάσει βλέπω νυν
Voici la statue ! Je suis là maintenant
 του Ενδυμίωνος την φημισμένην καλλονήν.
face à la fameuse beauté d’Endymion.
Ιάσμων κάνιστρα κενούν οι δούλοι μου• κ’ ευοίωνοι
Mes esclaves déversent des cruches de jasmin et les hommages
 επευφημίαι εξύπνησαν αρχαίων χρόνων ηδονήν.
réveillent les plaisirs des temps jadis.

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Καβάφης
Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
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LA POESIE GRECQUE EN GRECE 

Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.

Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…

Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844

***

*

Καβάφης
Constantin Cavafy – Constantin Cavafis
Έλληνα ποιητή
Poème de Cavafy

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LE VIEIL HOMME poème de Constantin Kavafis Καβάφης – 1897 – Ένας Γέρος

Poème de Constantin Cavafis
Gr
èce – Ελλάδα

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Traduction Jacky Lavauzelle*******

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Constantin Cavafy poèmes
**

LITTERATURE GRECQUE
POESIE GRECQUE

Ελληνική λογοτεχνία
Ελληνική ποίηση

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Constantin Cavafy – Constantin Cavafis
Καβάφης
1863 – 1933

Traduction Jacky Lavauzelle

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Traduction Jacky Lavauzelle


LES POEMES GRECS

Ένας Γέρος
LE VIEIL HOMME

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Jacky Lavauzelle Traduction Constantin Cavafis
Γεώργιος Ιακωβίδης, Georgios Jakobides, Ο κακός εγγονός, 1884, Wiesbaden, Museum, Musée de Wiesbaden, détail du tableau de Jakobides

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Στου καφενείου του βοερού το μέσα μέρος
Dans la café, au fond,
σκυμένος στο τραπέζι κάθετ’ ένας γέρος·
un vieil homme courbé sur la table ;
με μιαν εφημερίδα εμπρός του, χωρίς συντροφιά.
un journal devant lui, seul.

*

Και μες στων άθλιων γηρατειών την καταφρόνεια
Et, dans sa misérable vieillesse,
σκέπτεται πόσο λίγο χάρηκε τα χρόνια
il pense combien il a si peu apprécié les années
που είχε και δύναμι, και λόγο, κ’ εμορφιά.
où encore il possédait l’énergie, la raison et la beauté.

*

Ξέρει που γέρασε πολύ· το νοιώθει, το κυττάζει.
Il sait qu’il est très vieux, il le sent et le voit.
Κ’ εν τούτοις ο καιρός που ήταν νέος μοιάζει
Pourtant, le temps où jeune encore il était, lui semble
σαν χθές. Τι διάστημα μικρό, τι διάστημα μικρό.
juste hier. Quel espace dérisoire, quel espace dérisoire.

*

Και συλλογιέται η Φρόνησις πώς τον εγέλα·
Et il repense encore à cette Sagesse qui l’a trompé ;
« και πώς την εμπιστεύονταν πάντα – τι τρέλλα ! –
et toute la confiance qu’il avait en elle – quelle folie ! –
την ψεύτρα που έλεγε· «Αύριο. Εχεις πολύν καιρό.»
la tricheuse lui disait : « Demain ! tu as tant de temps ! »

*

Θυμάται ορμές που βάσταγε· και πόση
Il se souvient des pulsions qu’il bridait, et de combien
χαρά θυσίαζε. Την άμυαλή του γνώσι
de plaisirs il a sacrifié. Combien son esprit,
κάθ’ ευκαιρία χαμένη τώρα την εμπαίζει.
pour toutes ces occasions perdues, se désole furieusement.

*

… Μα απ’ το πολύ να σκέπτεται και να θυμάται
… Mais à penser et se souvenir
ο γέρος εζαλίσθηκε. Κι αποκοιμάται
le vieil homme s’est épuisé. Et il dort désormais
  στου καφενείου ακουμπισμένος το τραπέζι
reposant sur la table du café.

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Καβάφης
Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
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LA POESIE GRECQUE EN GRECE 

Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.

Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…

Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844

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Καβάφης
Constantin Cavafy – Constantin Cavafis
Έλληνα ποιητή
Poème de Cavafy

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LA BEAUTE – Poème de Constantin Cavafis – Καβάφης – Έτσι πολύ ατένισα

Poème de Constantin Cavafis
Gr
èce – Ελλάδα

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Traduction Jacky Lavauzelle*******

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Constantin Cavafy poèmes
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LITTERATURE GRECQUE
POESIE GRECQUE

Ελληνική λογοτεχνία
Ελληνική ποίηση

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Constantin Cavafy – Constantin Cavafis
Καβάφης
1863 – 1933

Traduction Jacky Lavauzelle

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Traduction Jacky Lavauzelle


LES POEMES GRECS

Έτσι πολύ ατένισα
LA BEAUTE
1917  

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Cavafy Trad Jacky Lavauzelle Ingres
Jean-Auguste-Dominique Ingres, La Grande Odalisque,1814, musée du Louvre

 

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Την εμορφιά έτσι πολύ ατένισα,
La beauté m’a tant submergé,
που πλήρης είναι αυτής η όρασίς μου.
que ma vision pour toujours en est changée.
 *
Γραμμές του σώματος. Κόκκινα χείλη. Μέλη ηδονικά.
Lignes des corps. Lèvres rouges. Membres jouisseurs.
Μαλλιά σαν από αγάλματα ελληνικά παρμένα∙
Cheveux de statues grecques,
πάντα έμορφα, κι αχτένιστα σαν είναι,
toujours superbes, indescriptibles,
και πέφτουν, λίγο, επάνω στ’ άσπρα μέτωπα.
retombant à peine sur un front blanc.
Πρόσωπα της αγάπης, όπως τα ‘θελεν
Des visages d’amour, comme le voulait
η ποίησίς μου… μες στες νύχτες της νεότητός μου,
ma poésie … dans les nuits de ma jeunesse,
μες στες νύχτες μου, κρυφά συναντημένα…
dans mes nuits, secrètement rencontrés …

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Καβάφης
Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
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LA POESIE GRECQUE EN GRECE 

Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.

Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…

Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844

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Καβάφης
Constantin Cavafy – Constantin Cavafis
Έλληνα ποιητή
Poème de Cavafy

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CE QUELQUE CHOSE QUI DONNE DE LA COULEUR AUX CHOSES – Kostas Karyotákis Όταν κατέβουμε τη σκάλα τι θα πούμε – Κώστας Καρυωτάκης

Poème de Kostas Karyotákis
Κώστας Καρυωτάκης
Gr
èce – Ελλάδα

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Traduction Jacky Lavauzelle*******

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Kostas Karyotákis poèmes
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LITTERATURE GRECQUE
POESIE GRECQUE

Ελληνική λογοτεχνία
Ελληνική ποίηση

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Kostas Karyotákis
Κώστας Καρυωτάκης

11 Νοεμβρίου 1896 – 21 Ιουλίου 1928
11 Novembre 1896 – 21 juillet 1928

Traduction Jacky Lavauzelle
Autoportrait ,1923,Αυτοπροσωπογραφία ,- Εσπέρου , Σύρου,1923

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Traduction Jacky Lavauzelle


LES POEMES GRECS

 Όταν κατέβουμε τη σκάλα τι θα πούμε 

Ce quelque chose qui donne de la couleur aux choses

**

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Traduction Jacky Lavauzelle
La colline de Pausilippe, Alexandre-Hyacinthe Dunouy

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Όταν κατέβουμε τη σκάλα τι θα πούμε
En bas de l’escalier, que dirons-nous
στους ίσκιους που θα μας υποδεχτούνε,
aux ombres qui nous accueilleront,
αυστηροί, γνώριμοι, αόριστοι φίλοι,
amis austères, familiers et lointains,
μ’ ένα χαμόγελο στ’ ανύπαρκτά τους χείλη;
souriant sur de fictives lèvres ?

*

Τουλάχιστον δωπέρα είμαστε μόνοι.
Au moins, ici, nous sommes seuls.
Περνάει η μέρα μας, η άλλη ξημερώνει,
Le jour passe, un autre jour se lève,
και μες στα μάτια μας διατηρούμε ακόμα
et dans nos yeux, nous avons encore
κάτι που δίνει στο πράγμα χρώμα.
ce quelque chose qui donne de la couleur aux choses.

*

Αλλά εκεί κάτου τι να πούμε, πού να πάμε;
Mais là-bas, que dire ? que faire ?
Αναγκαστικά ένας τον άλλον θα κοιτάμε,
Nous nous regarderons sûrement,
με κομμένα τα χέρια στους αγκώνες,
avec les bras coupés jusqu’aux coudes,
ασάλευτοι σαν πρόσωπα σε εικόνες.
impassibles tels des visages sur des images.

*

Αν έρθει κανείς την πλάκα μας να χτυπήσει,
Si l’on vient sur notre sépulture,
θα φαντάζεται πως έχουμε ζήσει.
on s’imaginera que nous avons vécu.
Αν πάρει ένα τριαντάφυλλο ή αφήσει χάμου,
Et si l’on pose une rose,
το τριαντάφυλλο θα ‘ναι της άμμου.
la rose sera de sable.

*

ν ποτέ στα νύχια μας ανασηκωθούμε,
Et si jamais nous nous relevons,
 τις βίλες του Posilipo θα ιδούμε,
les villas du Pausilippe nous verrons,
Κύριε, Κύριε, και το τερραίν του Παραδείσου
Seigneur, Seigneur, où, sur le terrain du Paradis,
όπου θα παίζουν cricket οι οπαδοί Σου.
joueront au cricket tes charmants fidèles.

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LA POESIE GRECQUE EN GRECE 

Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.

Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…

Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844

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MANUSCRIT « OPTIMISME »

DE Kostas Karyotákis 

Αισιοδοξία χειρόγραφο του Κώστα Καρυωτάκη

traduction Jacky Lavauzelle

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Poème de Kostas Karyotákis
Κώστας Καρυωτάκης
Έλληνα ποιητή

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LES DON QUICHOTTE Kostas Karyotákis – ΔΟΝ ΚΙΧΩΤΕΣ – Κώστας Καρυωτάκης

Poème de Kostas Karyotákis
Κώστας Καρυωτάκης
Gr
èce – Ελλάδα

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Traduction Jacky Lavauzelle*******

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Kostas Karyotákis poèmes
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LITTERATURE GRECQUE
POESIE GRECQUE

Ελληνική λογοτεχνία
Ελληνική ποίηση

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Kostas Karyotákis
Κώστας Καρυωτάκης

11 Νοεμβρίου 1896 – 21 Ιουλίου 1928
11 Novembre 1896 – 21 juillet 1928

Traduction Jacky Lavauzelle
Autoportrait ,1923,Αυτοπροσωπογραφία ,- Εσπέρου , Σύρου,1923

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Traduction Jacky Lavauzelle


LES POEMES GRECS

ΔΟΝ ΚΙΧΩΤΕΣ

LES DON QUICHOTTE

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Traduction Jacky Lavauzelle
Don Quichotte – Gustave Doré

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Οι Δον Κιχώτες πάνε ομπρός και βλέπουνε ως την άκρη
Les Don Quichotte vont de l’avant et regardent au loin
 του κονταριού που εκρέμασαν σημαία τους την Ιδέα.
la bannière de l’Idée qui danse au bout de la lance.
Ιδέα ένα δεν έχουν δάκρυ
Des visionnaires aux yeux ahuris, sans larmes
για να δεχτούν ανθρώπινα κάθε βρισιά χυδαία.
pour accepter humainement  le vulgaire et la laideur.

*

Σκοντάφτουνε στη Λογική και στα ραβδιά των άλλων
Ils trébuchent sur la Logique et sous le joug d’autrui
αστεία δαρμένοι σέρνονται καταμεσίς του δρόμου,
errent, ridicules, sur les routes,
ο Σάντσος λέει «δε σ’ το ‘λεγα;» μα εκείνοι των μεγάλων
Sancho dit « Je vous l’avais dit ! » mais, dans leurs grands
 σχεδίων, αντάξιοι μένουνε και: «Σάντσο, τ’ άλογό μου!»
desseins, ils répondent moqueurs : « Sancho, mon cheval! »

*

Έτσι αν το θέλει ο Θερβάντες, εγώ τους είδα, μέσα
Et, quoi qu’en dise Cervantès, je les ai vus dans
 στην μίαν ανάλγητη Ζωή, του Ονείρου τους ιππότες
la Vie, chevaliers des Rêves,
άναντρα να πεζέψουνε και, με πικρήν ανέσα,
un  genoux au sol, dans une joie triste,
  με μάτια ογρά, τις χίμαιρες ν’ απαρνηθούν τις πρώτες.
les yeux en pleurs, renier leurs toutes premières chimères.

*

Τους είδα πίσω να ‘ρθουνε — παράφρονες, ωραίοι
Je les ai vus revenir – fous, magnifiques
ρηγάδες που επολέμησαν γι’ ανύπαρχτο βασίλειο —
rois combattant d’un royaume illusoire –
και σαν πορφύρα νιώθωντας χλευαστικιά, πως ρέει,
sentant couler, moqueuse et pourpre,
την ανοιχτή να δείξουνε μάταιη πληγή στον ήλιο!
leur blessure futile au soleil !

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LA POESIE GRECQUE EN GRECE 

Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.

Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…

Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844

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MANUSCRIT « OPTIMISME »

DE Kostas Karyotákis 

Αισιοδοξία χειρόγραφο του Κώστα Καρυωτάκη

traduction Jacky Lavauzelle

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Poème de Kostas Karyotákis
Κώστας Καρυωτάκης
Έλληνα ποιητή

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