Nun, so legt euch, liebe Lieder, Eh bien, allongez-vous, ô chères chansons, An den Busen meinem Volke! Sur la poitrine de mon peuple ! Und in einer Moschuswolke Et, dans un nuage de musc, Hüte Gabriel die Glieder Que Gabriel garde les membres Des Ermüdeten gefällig, Du poète fatigué, Daß er frisch und wohlerhalten, Qu’il reste frais et en bon état, Froh, wie immer, gern gesellig, Heureux, comme toujours, sociable, Möge Felsenklüfte spalten, Pour pouvoir fendre les falaises, Um des Paradieses Weiten Traverser l’immensité du paradis Mit Heroen aller Zeiten Avec des héros de tous les temps Im Genusse zu durchschreiten, Traverser dans la joie, Wo das Schöne, stets das Neue, Où le beau, toujours nouveau, Immer wächst nach allen Seiten, Toujours s’accroît de tous côtés, Daß die Unzahl sich erfreue. Qu’une myriade de gens s’amuse. Ja, das Hündlein gar, das treue, Oui, le petit chien, si fidèle, Darf die Herren hinbegleiten. Pourra accompagner ses maîtres.
Vier Tieren auch verheißen war, Quatre animaux ont eu la même promesse Ins Paradies zu kommen. D’entrer au paradis. Dort leben sie das ew’ge Jahr Ils y vivent toute l’année éternelle Mit Heiligen und Frommen. Avec des saints et des justes. * Den Vortritt hier ein Esel hat; Un âne est entré le premier ici ; Er kommt mit muntern Schritten: Il arrive d’une démarche joyeuse : Denn Jesus zur Prophetenstadt Car Jésus, dans la ville des prophètes, Auf ihm ist eingeritten. Lui est monté dessus. * Halb schüchtern kommt ein Wolf sodann, Puis, c’est au tour d’un loup, un peu intimidé, Dem Mahomet befohlen: A qui Mahomet avait demandé : « Laß dieses Schaf dem armen Mann! « Laisse cette brebis au pauvre ! Dem Reichen magst du’s holen. » Prends-en une aux riches. » * Nun immer wedelnd, munter, brav, Maintenant voilà, toujours en mouvement, vivant, brave Mit seinem Herrn, dem braven, Avec son maître, brave aussi, Das Hündlein, das den Siebenschlaf Voilà le chien qui dormit avec les Sept Dormants So treulich mit geschlafen. Si fidèlement couché avec eux. * Abuherriras Katze hier Le chat d’Abuherrira enfin clôture la marche, Knurrt um den Herrn und schmeichelt. Celui qui ronronne autour de son maître et le flatte. Denn immer ist’s ein heilig Tier, Car c’est toujours un animal sacré Das der Prophet gestreichelt. Que le prophète lui-même a caressé.
Dieses Baums Blatt, der von Osten La feuille de cet arbre, que l’Orient Meinem Garten anvertraut, A mon jardin confie, Giebt geheimen Sinn zu kosten, Nous apporte un sens secret Wie’s den Wissenden erbaut. Qui enchante les connaisseurs.
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Ist es ein lebendig Wesen, Est-ce un être vivant Das sich in sich selbst getrennt ? Qui s’est séparé en lui-même ? Sind es zwey, die sich erlesen, Y en a-t-il deux qui se choisissent Daß man sie als eines kennt ? Que tu prends pour un seul ?
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Solche Frage zu erwidern, À cette question, Fand ich wohl den rechten Sinn; j’ai trouvé la bonne réponse ; Fühlst du nicht an meinen Liedern, Ne sens-tu pas dans mes chants, Daß ich eins und doppelt bin ? Que je suis un et double ?
Als kleines art’ges Kind nach Feld und Auen Petite et douce enfant, à travers champs et prairies Sprangst du mit mir, so manchen Frühlingsmorgen. Tu sautais avec moi certains matins de printemps « Für solch ein Töchterchen mit holden Sorgen « Pour une telle fille avec de douces attentions, Möcht ich als Vater segnend Häuser bauen! » Ne puis-je en la bénissant lui construire une maison ! » * Und als du anfingst, in die Welt zu schauen, Et tu commenças à regarder le monde, War deine Freude häusliches Besorgen. Ta joie s’épanouissait dans les tâches du quotidien. « Solch eine Schwester! und ich wär’ geborgen: « Avec une telle sœur ! Comme je serais en sécurité : Wie könnt’ ich ihr, ach! wie sie mir vertrauen! » Ah ! Comme nous pourrions mutuellement avoir confiance ! «
* Nun kann den schönen Wachstum nichts beschränken; Maintenant, rien ne peut limiter une si belle croissance ; Ich fühl’ im Herzen heißes Liebetoben. Je sens une rage d’amour chaude dans mon cœur. Umfaß’ ich sie, die Schmerzen zu beschwicht’gen? Dois-je l’embrasser pour apaiser ma douleur ? * Doch ach! nun muß ich dich als Fürstin denken: Mais hélas ! maintenant je te considère comme une princesse : Du stehst so schroff vor mir emporgehoben; Tu te tiens si durement devant moi ; Ich beuge mich vor deinem Blick, dem flücht’gen. Et je m’incline devant ton regard fugitif.
Herrin, sag, was heißt das Flüstern? Maîtresse, dis-moi ce que signifie ce chuchotement ? Was bewegt dir leis die Lippen? Quels sont ces mouvements sur tes lèvres ?
Was ist schwer zu verbergen? Das Feuer! Ce qui est difficile à cacher ? Le feu ! Denn bei Tage verrät’s der Rauch, Car le jour il se révèle par sa fumée,
Ihr naht euch wieder, schwankende Gestalten, Vous vous approchez, formes indécises Die früh sich einst dem trüben Blick gezeigt. Jadis, vous apparaissiez à mon œil innocent.
Ihr beiden, die ihr mir so oft, Vous deux, qui, avec moi, tant de fois, In Not und Trübsal, beigestanden, Dans la peine et dans l’épreuve, m’avez accompagné,
Die Sonne tönt, nach alter Weise, Le Soleil résonne, selon la vieille tradition, In Brudersphären Wettgesang, Dans la multitude des chants des sphères harmonieuses,