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MON FLEUVE – Poème de Eduard MÖRIKE – Mein Fluß

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Mörike
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Traduction Jacky Lavauzelle

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LITTÉRATURE ALLEMANDE
Deutsch Literatur

Gedichte – Poèmes

EDUARD MÖRIKE

8. September 1804  Ludwigsburg- 4. Juni 1875 Stuttgart
8 septembre 1804 – 4 juin 1875

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Mein Fluß
MON FLEUVE

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Isaac Levitan, L’Appel du soir, 1892

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O Fluß, mein Fluß im Morgenstrahl!
Ô fleuve, mon fleuve dans le rayon du matin !
Empfange nun, empfange
Reçois maintenant, reçois
Den sehnsuchtsvollen Leib einmal,
Mon corps impatient tout entier,
Und küsse Brust und Wange!
Et baise ma poitrine et baise ma joue !
– Er fühlt mir schon herauf die Brust,
– Il monte déjà à ma poitrine,
Er kühlt mit Liebesschauerlust
Sa fraîcheur déjà m’apporte un frisson d’amour
Und jauchzendem Gesange.
Et des doux chants…

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LES COPLAS DE AUGUSTO FERRAN Y FORNIES – LAS COPLAS – Augusto Ferrán – LA SOLEDAD – LA SOLITUDE -1861

Traduction Jacky Lavauzelle João da Cruz e Sousa

Una copla es una composición poética que, por lo general, consiste en cuatro versos (usualmente octosílabos).
Une copla est une composition poétique composée généralement de quatre versets (généralement octosyllabique).
La copla se retrouve dans de nombreuses chansons populaires espagnoles ainsi que dans la littérature de langue espagnole.

João da Cruz e Sousa Traduction Jacky Lavauzelle

LITTÉRATURE ESPAGNOLE
POÉSIE ESPAGNOLE
LITERATURA ESPAÑOLA
POESÍA ESPAÑOLA


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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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Augusto Ferrán
AUGUSTO FERRAN Y FORNIES
poeta español
Madrid 27 juillet 1835 – Madrid 2 avril 1880
Madrid, 27 de julio de 1835 – Madrid, 2 de abril de 1880
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Le Greco, El Greco
Vue de Tolède sous l’orage, 1596-1600, Metropolitan Museum of Art, New York

LA SOLEDAD
LA SOLITUDE
Recueil
1860 – 1861

I

Las fatigas que se cantan
Les fatigues que l’on chante
son las fatigas más grandes,
sont les plus grandes fatigues,..

II

Al ver en tu sepultura
Voir sur ta tombe
las siemprevivas tan frescas,
ce feuillage persistant si frais,..

III

Los mundos que me rodean
Les mondes qui m’entourent…

IV

Los que la cuentan por años
Nombreux depuis des années..

VI

Pasé por un bosque y dije:
J’ai traversé la forêt et dis :
«aquí está la soledad…»
« la voici la solitude... »…

VII

Dos males hay en el mundo
Deux maux dans le monde
que es necesario vencer:

IX

Yo me marché al campo santo
Je suis allé au cimetière
y a voces llamé a los muertos,
et appelé les morts..

XV

La muerte ya no me espanta;
La mort ne me fait plus peur ;
tendría más que temer
j’aurais plus à craindre…
.

XVI

Si mis ojos no te dicen
Si mes yeux ne te disent pas …

XVIII

Yo no sé lo que yo tengo,
Je ne sais ce que je veux..

XXI

De mirar con demasía
A trop chercher…

XXII

Si me quieres como dices,
Si tu me veux, comme tu le dis…

XXIII

No os extrañe, compañeros,
Ne soyez pas surpris, mes amis,
que siempre cante mis penas,
que je chante toujours mes peines,…

XXIV

Hace ya muy largos años
Depuis longtemps…

XXVI

Mirando al cielo juraste
En regardant le ciel, tu as juré…

XXIX

Tu aliento es mi única vida,
Ton souffle est ma seule vie,…

XXX

Del fuego que por tu gusto
Du feu que pour toi …

XXXI

Pobre me acosté, y en sueños
pauvre je me suis endormi et dans mes rêves …

XXXII

¿Cómo quieres que yo queme
comment veux-tu que je brûle …

XXXIII

El pájaro que me diste,
L’oiseau que tu m’as donné,…

XXXVI

Si os encontráis algún día
Si un jour tu te trouves…

XXXVII

Sé que me voy a perder
Je sais que je vais me perdre…

XXXXVIII

Tengo deudas en la tierra,
J’ai des dettes sur terre,
y deudas tengo en el cielo:
et des dettes dans le ciel :…

XXXIX

En sueños te contemplaba
Dans mes rêves, je t’ai contemplée
dentro de la oscuridad,
au cœur de l’obscurité, …


Todo comenzó a brillar,
Tout a commencé à briller…

XLI

Antes piensa y después habla,
Penser avant et parler après,…

XLII

Entre un rosal y una zarza
Entre un rosier et un buisson…

XLIV

Cuando se llama a una puerta
Quand on appelle à une porte…

LII

El querer es una hoguera
La volonté est un feu de joie..

LIII

«Desde Granada a Sevilla,
« De Grenade à Séville,

LIX

¡Ay pobre de mí, que a fuerza
Ah ! Pauvre de moi, qui à force…

LX

Ánimo, corazoncito,
Courage, mon cœur,…

LVI

En el cielo hay una estrella
Il y a dans le ciel une étoile…

LVII

Levántate si te caes,
Relève-toi si tu tombes…

LIX

Por la noche pienso en ti,
La nuit je pense à toi…

Vivirá en mí tu memoria,
Ta mémoire vivra en moi, …

LX

Me desperté a media noche,
Je me suis réveillé à minuit, …

LXI

Yo me asomé a un precipicio
J’ai regardé un précipice…

LXII

Me han dicho que hay una flor,
On m’a dit qu’il existait une fleur,…

LXIII

Las pestañas de tus ojos
Les cils de tes yeux…

LXI

Yo no podría sufrir
Je ne pourrais souffrir…

LXVI

Los cantares que yo canto
Les chansons que je chante…

LXVII

No vayas tan a menudo
Ne pars pas si souvent…

LXVIIII

Niño, moriste al nacer;
Enfant, mort à la naissance ;…

LXX

Cada vez que sale el sol
Chaque fois que le soleil se lève…

LXXIV

Te he vuelto a ver, y no creas
Je t’ai revue et je ne crois pas…

LXXV

Sé que me vas a matar
Je sais que tu vas me tuer…
en vez de darme la vida:

LXXVI

Yo me he querido vengar
Je voulais me venger …

LXXVIII

En lo profundo del mar
Dans les profondeurs de la mer…

LXXXI

Escuchadme sin reparo;
Ecoute bien ceci :…

LXXXII

Ni en la muerte he de encontrar
Même dans la mort je ne trouve ….

LXXXIII

En verdad, dos son las cosas
En vérité, deux choses …

LXXXV

Cuando el reloj da las horas,
Quand l’horloge donne les heures, …

Y el pobre que anda despacio,
Et le pauvre, qui lentement marche,…

XCI

Dices que hablo mal de ti,
Tu dis que je parle mal de toi,…

XCIII

Morid contentos, vosotros
Meurs heureux, toi…

XCVIII

Cuanto más pienso en las cosas,
Plus je pense aux choses…

CV

Cuando te mueras te haré
Quand tu mourras je te ferai …

CXVII

Ahora que me estás queriendo,
Maintenant que tu m’aimes…

CXVIII

La noche oscura ya llega;
La nuit noire arrive ;…

CXXV

A la luz de las estrellas
A la lumière des étoiles …

CXXII

Tenía los labios rojos,
Ses lèvres étaient rouges, …

CXXXI

Si yo pudiera arrancar
Si je pouvais arracher …

CXXXIII

¡Ay de mí! Por más que busco
Pauvre de moi ! Plus je cherche …

CXXXVIII

Guárdate del agua mansa,
Méfiez-vous de l’eau douce,…

CXL

Caminando hacia la muerte
En marchant vers la mort…

CXLII

Todo hombre que viene al mundo
Tout homme qui vient au monde …

CXLIV
dernier copla

Los que quedan en el puerto
Ceux qui restent au port…

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TRADUCTION LITTÉRATURE ESPAGNOLE
TRADUCCIÓN DE TEXTOS EN ESPAÑOL





João da Cruz e Sousa Traduction Jacky Lavauzelle

LE MYTHE DE MIDAS – Poème de Lope de Vega – A Baco pide Midas que se vuelva

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Littérature espagnole
Literatura española
Poésie espagnole
Poesía española

BNE Biblioteca Nacional de España Biblitothèque Nationale d'Espagne Artgitato Madrid Lope de Vega
Lope de Vega, La Bibliothèque d’Espagne – Biblioteca de españa – Photo Jacky Lavauzelle

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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LOPE DE VEGA
Félix Lope de Vega y Carpio
Madrid 25 novembre 1562 – Madrid 27 août 1635

Mythe de Midas, Nathaniel Hawthorne, Walter Crane, 1893

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A Baco pide Midas que se vuelva
A Bacchus*, Midas demande de pouvoir transformer
oro cuanto tocare (¡ambición loca!);
en or tout ce qu’il touche (ambition folle !) ;
vuélvese en oro cuanto mira y toca,
et devient de l’or tout ce qu’il voit et touche,
el labrado palacio y verde selva.
le palais forgé comme la jungle verte.

(*Dionysos)…

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LA POÉSIE de LOPE DE VEGA
LA POESIA DE LOPE DE VEGA

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L’ULTIME CHANSON – Poème de Miguel Hernández – Canción última – 1938/1939

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Miguel Hernández
(30 octobre 1910 Orihuela, province d’Alicante – 28 mars 1942 Alicante)
(Orihuela, 30 de octubre de 1910-Alicante, 28 de marzo de 1942)
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Recueil
El hombre acecha

L’HOMME TRAQUÉ
1938-1939


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L’ULTIME CHANSON
Canción última


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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

Hilma af Klint, Chaos, no 2, 1906


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Pintada, no vacía:
Peinte, non vide :
pintada está mi casa
peinte est ma maison
del color de las grandes
au couleur des grandes
pasiones y desgracias.
passions et des grands malheurs…

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POEMES DE MIGUEL HERNANDEZ
POEMAS DE MIGUEL HERNANDEZ

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LÉNORE – LENORE (II) Poème de GOTTFRIED AUGUST BÜRGER

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LENORE
LITTERATURE ALLEMANDE

LENORE Gottfried August Bürger Trad Jacky Lavauzelle
Heinrich Christoph Kolbe, Bildnis einer jungen Dame, Portrait d’une jeune dame,1826

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Lenore Gottfried August Bürger Jacky Lavauzelle Leonore

Lenore Gottfried August Bürger Jacky Lavauzelle Leonore



 





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Entstehungsdatum – 1773
Ecrit en 1773
Erscheinungsdatum – 1778
Publié en 1778

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LIRE LES PREMIERS VERS DE LENORE

CLIQUER ICI

LÉNORE – LENORE (I) Poème de GOTTFRIED AUGUST BÜRGER

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     SUITE DE LENORE




« Wir satteln nur um Mitternacht.
« Nous n’avons sellé qu’à minuit.
   Weit rit ich her von Böhmen.
Je viens du fin fond de la Bohême.
    Ich habe spat mich aufgemacht,
Il est tard,
 Und wil dich mit mir nemen. » –
Et je te veux avec moi. « –
  « Ach, Wilhelm, erst herein geschwind!
-« Ah, Wilhelm, viens d’abord !
 Den Hagedorn durchsaust der Wind,
Le vent siffle à travers l’aubépine ,
Herein, in meinen Armen.
Viens dans mes bras.
Herzliebster, zu erwarmen! » –
Chérie, viens te réchauffer ! »-

*

« Las sausen durch den Hagedorn,
« Laisse-le siffler à travers l’aubépine,
-Las sausen, Kind, las sausen!
 – Laisse-le siffler, mon enfant, laisse-le siffler !
 
Der Rappe schart; es klirt der Sporn.
  Le cheval piaffe ; tintent les éperons.
Ich darf alhier nicht hausen.
Je ne peux pas vivre ici.
Kom, schürze spring’ und schwinge dich
Viens, saute sur la selle et monte
Auf meinen Rappen hinter mich!
Derrière moi, sur mon destrier !
 Mus heut noch hundert Meilen
Nous avons une centaine de miles à faire aujourd’hui
  Mit dir ins Brautbett’ eilen. » –
Pour rejoindre la demeure nuptiale. »

*

     « Ach! woltest hundert Meilen noch
« Ah, encore à une centaine de miles
 Mich heut ins Brautbett’ tragen?
Pour rejoindre la demeure nuptiale ?
 Und horch! es brumt die Glocke noch,
Ecoute ! la cloche sonne toujours,
 Die elf schon angeschlagen. » –
 Les Onze heures sont déjà passées ! « –
  « Sieh hin, sieh her! der Mond scheint hell.
« Regarde, regarde comme la lune brille !
Wir und die Todten reiten schnell.
Nous et les morts comme nous allons vite.
Ich bringe dich, zur Wette,
Je te jure, je te jure
 Noch heut ins Hochzeitbette. » –
Que nous y serons aujourd’hui même ! « –

*

« Sag an, wo ist dein Kämmerlein?
« Dis-moi, où est donc ta chambre ?
  Wo? Wie dein Hochzeitbetchen?“ –
Où est-elle ? Comment est ton lit nuptial ? « –
  « Weit, weit von hier! – – Stil, kühl und klein! – –
 « Loin, loin d’ici ! – – Silencieux, étroit et petit ! – –
Sechs Bretter und zwei Bretchen!“ –
Six planches et deux planchettes ! « –
    « Hat’s Raum für mich?“ – « Für dich und mich!
« Y a-t-il de la place pour moi ? » – « Pour toi et pour moi !
 Kom, schürze, spring und schwinge dich!
  Viens ! Que la fête commence !
 Die Hochzeitgäste hoffen;
Les invités de la noce attendent ;
Die Kammer steht uns offen. »–
 La chambre nuptiale est prête. « –

*

Schön Liebchen schürzte, sprang und schwang
La belle s’accoutre, saute
Sich auf das Ros behende;
Sur son fier destrier;
 Wol um den trauten Reiter schlang
Elle enroule autour du cavalier audacieux
  Sie ihre Lilienhände;
Ses belles mains de lis ;
Und hurre hurre, hop hop hop!
Et hurle « Allez !  hop ! hop ! hop ! »
 Ging’s fort in sausendem Galop,
Elle est partie au grand galop,
Daß Ros und Reiter schnoben,
Avec le cheval et le cavalier en un éclair,
Und Kies und Funken stoben.
Et le gravier a volé en éclat.

*

Zur rechten und zur linken Hand,
A droite comme à gauche,
  Vorbei vor ihren Blicken,
Devant leurs yeux,
   Wie flogen Anger, Haid’ und Land!
S’envolaient les paysages !
 Wie donnerten die Brücken! –
Frémissaient les ponts ! –
  « Graut Liebchen auch? – – Der Mond scheint hell!
« As-tu peur, aussi ? – Vois comme la lune brille ! 
Hurrah! die Todten reiten schnell!
Vois ! Comme les morts vont vite !
 Graut Liebchen auch vor Todten? » –
 Es-tu effrayée par les morts ? « –
 « Ach nein! – doch las die Todten!“ –
« Oh non ! – mais laisse les morts ! « –

*

Was klang dort für Gesang und Klang?
Que sont ces chanson et ces sons ?
 Was flatterten die Raben? – 
Que sont ces corbeaux qui volent ? –
Horch Glockenklang! horch Todtensang!
Ecoute la cloche ! Ecoute les chants mortuaires !
 « Last uns den Leib begraben! »
« Nous devons enterrer le corps ! »
 Und näher zog ein Leichenzug,
Et le cortège funèbre s’est rapproché,
Der Sarg und Todtenbaare trug.
Avec le cercueil et les porteurs.
  Das Lied war zu vergleichen
La chanson était envoûtante
 Dem Unkenruf in Teichen.
Comme la malheureuse prophétie des étangs.

*

« Nach Mitternacht begrabt den Leib,
« Après minuit, enterrez le corps,
  Mit Klang und Sang und Klage!
Avec des complaintes et des chansons !
Jezt führ’ ich heim mein junges Weib.
  Maintenant, je ramène chez moi ma jeune femme.
 Mit, mit zum Brautgelage!
Venez au banquet du mariage !
Kom, Küster, hier! Kom mit dem Chor,
  Allez ! sacristain, viens ici ! Viens avec le chœur,
Und gurgle mir das Brautlied vor!
  Et que résonne la chanson nuptiale !
 Kom, Pfaff’, und sprich den Segen,
 Viens Prêtre ! donne la bénédiction !
Eh wir zu Bett’ uns legen! » –
  Avant que nous nous allongions dans notre lit ! « –

*

     Stil Klang und Sang. – – Die Baare schwand. – –
Se sont tus les gémissements et les chants. La bière s’est tarie –
Gehorsam seinem Rufen,
Obéissant à son appel,
Kam’s, hurre hurre! nachgerant,
Viennent les hourrah ! hourra !
Hart hinter’s Rappen Hufen;
Frappent les sabots ;
Und immer weiter, hop hop hop!
Et puis, hop ! hop ! hop !
Ging’s fort in sausendem Galop,
Ils sont partis au grand galop,
 Daß Ros und Reiter schnoben,
On entendait les respirations des chevaux et des cavaliers,
Und Kies und Funken stoben.
Et le gravier volait en éclat.

*

Wie flogen rechts, wie flogen links,
 Comme de tous côtés s’envolaient
 Gebirge, Bäum’ und Hecken!
Les montagnes, les arbres et les haies !
 Wie flogen links, und rechts, und links
Comme à gauche et à droite s’envolaient
 Die Dörfer, Städt’ und Flecken! –
Les villages, les villes et les bourgs ! –
 « Graut Liebchen auch? – – Der Mond scheint hell!
« As-tu peur, aussi ? – Vois comme la lune brille !
 Hurrah! die Todten reiten schnell!
Hourra ! Comme les morts vont vite !
 Graut Liebchen auch vor Todten? » –
 Es-tu effrayée par les morts ? « –
 « Ach! Las sie ruhn, die Todten!“ –
« Ah ! Laisse-les reposer les morts en paix ! « –
*
     Sieh da! sieh da! Am Hochgericht
Là ! regarde ! Sur la haute cour,
 Tanzt, um des Rades Spindel,
Dansent autour de la roue,
 Halb sichtbarlich, bei Mondenlicht,
A moitié visible, à la lumière de la lune,
 Ein luftiges Gesindel. –
Des fantômes aériens. –
« Sasa! Gesindel, hier! Kom hier!
« Ici ! Fantômes, ici ! Venez ici !
Gesindel, kom und folge mir!
Fantômes, venez et suivez-moi !
 Tanz’ uns den Hochzeitreigen,
Dansons au mariage,
 Wann wir zu Bette steigen!“ –
Partons vers le banquet ! « –
*

Und das Gesindel husch husch husch!
Et le fantôme criait : « husch ! »
Kam hinten nachgeprasselt,
Avec le vent dans le dos,
  Wie Wirbelwind am Haselbusch
Comme un tourbillon dans un buisson de noisetier
 Durch dürre Blätter rasselt.
A travers les feuilles mortes.
 Und weiter, weiter, hop hop hop!
Et qui s’élève, hop ! hop ! hop !
 Ging’s fort in sausendem Galop,
Sont partis au grand galop,
Daß Ros und Reiter schnoben,
Cavalier et Cheval en un souffle,
 Und Kies und Funken stoben.
Et le gravier a volé en éclat.

*

Wie flog, was rund der Mond beschien,
Comment a volé ce que la lune faisait briller,
   Wie flog es in die Ferne!
Comment tout ça a volé de tous côtés ?
 Wie flogen oben über hin
Ils survolent le sommet
Der Himmel und die Sterne! –
Du ciel et des étoiles! –
« Graut Liebchen auch? – – Der Mond scheint hell!
« As-tu peur, aussi ? – Vois comme  la lune brille ! 
Hurrah! die Todten reiten schnell!
Hourra ! Comme les morts vont vite !
Graut Liebchen auch vor Todten? » –
 Es-tu effrayée par les morts ? « –
« O weh! Las ruhn die Todten! »
« O malheur ! que les morts reposent en paix ! »

*

« Rapp’! Rapp’! Mich dünkt der Hahn schon ruft. – 
« Rapp ! Rapp ! Je pense que le coq chante déjà. – 
Bald wird der Sand verrinnen – 
Bientôt le sablier ne s’écoulera plus  –
  Rapp’! Rapp’! Ich wittre Morgenluft  –
Rapp ! Rapp ! Je sens déjà l’air du petit matin  –
Rapp’! Tumle dich von hinnen! –
Rapp ! Sois alerte, mon destrier ! –
Volbracht, volbracht ist unser Lauf!
Voici qu’elle s’achève ! Elle s’achève notre course !
 Das Hochzeitbette thut sich auf!
Le lit nuptial s’ouvre !
Die Todten reiten schnelle!
 Comme les morts marchent vite !
Wir sind, wir sind zur Stelle.“ –
Nous sommes ! nous sommes là ! »-

*




Rasch auf ein eisern Gitterthor
Rapide, ils se retrouvent devant une porte de fer
 Ging’s mit verhängtem Zügel.
Le cavalier donne un coup de rênes.
 Mit schwanker Gert’ ein Schlag davor
Frappant d’un léger coup,
Zersprengte Schlos und Riegel.
Les serrures et les battants se cassent aussitôt.
 Die Flügel flogen klirrend auf,
Ils repartent en un coup d’ailes,
 Und über Gräber ging der Lauf.
Et au-dessus des tombes se porte la course.
Es blinkten Leichensteine
 Ils se trouvent là des pierres tombales qu’illuminent
  Rund um im Mondenscheine.
Les rayons lumineux de la lune.

*

Ha sieh! Ha sieh! im Augenblik,
Ah ! Regardez ! Regardez ! en une fraction de seconde,
 Huhu! ein gräslich Wunder!
Hou ! hou! un grand miracle !
Des Reiters Koller, Stük für Stük,
La cape du cavalier, pièce après pièce,
 Fiel ab, wie mürber Zunder.
Se détache comme de l’amadou brûlé.
 Zum Schädel, ohne Zopf und Schopf,
Son crâne, sans tresse et sans cheveux,
  Zum nakten Schädel ward sein Kopf;
Sa tête n’était plus qu’un crâne nu ;
 Sein Körper zum Gerippe,
Son corps, un squelette,
Mit Stundenglas und Hippe.
Avec sablier et faux.

*

Hoch bäumte sich, wild schnob der Rapp’,
Se cabrant fortement , la monture souffla sauvagement,
 Und sprühte Feuerfunken;
Et des étincelles sortent de ses naseaux ;
 Und hui! war’s unter ihr hinab
Et huiiii ! En un clin d’œil
 Verschwunden und versunken.
Disparu et se perdit au loin.
Geheul! Geheul aus hoher Luft,
Houuuuu ! Des hurlement fendaient les airs,
 Gewinsel kam aus tiefer Gruft.
Des pleurs venaient d’une profonde crypte.
 Lenorens Herz, mit Beben,
Le cœur de Lénore, tremblant,
 Rang zwischen Tod und Leben.
Chavirait entre la vie et la mort.

 *

Nun tanzten wol bei Mondenglanz,
Dansant au clair de lune,
   Rund um herum im Kreise,
En cercle tout autour d’elle,
 Die Geister einen Kettentanz,
Les esprits se mirent à chanter,
 Und heulten diese Weise:
Et crièrent ainsi :
« Gedult! Gedult! Wenn’s Herz auch bricht!
« Patience ! Patience ! Même si tu as le cœur brisé !
Mit Gott im Himmel hadre nicht!
Avec Dieu dans le Ciel, il ne faut pas perdre patience !
 
  « Des Leibes bist du ledig;
Tu es délivrée de ton corps ;
 Gott sey der Seele gnädig! »
Que Dieu aie pitié de ton âme ! 

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Gottfried August Bürger Jacky Lavauzelle Leonore







Gottfried August Bürger

POÈME DE FERNANDO PESSOA – Se quiserem que eu tenha um misticismo FERNANDO PESSOA POEMA XXX

Poème XXX
Se quiserem que eu tenha um misticismo
 
Poème de Fernando Pessoa
O Guardador de Rebanhos – Le Gardeur de Troupeaux




Traduction – Texte Bilingue
tradução – texto bilíngüe

Traduction Jacky Lavauzelle


LITTERATURE PORTUGAISE
POESIE PORTUGAISE

Literatura Português

FERNANDO PESSOA
1888-1935
Fernando Pesso Literatura Português Poesia e Prosa Poésie et Prose Artgitato

 




Poema XXX
Poema de Fernando Pessoa
por Alberto Caeiro
O GUARDADOR DE REBANHOS
Se quiserem que eu tenha um misticismo

Poème XXX
Poème de Fernando Pessoa
Alberto Caeiro
LE GARDEUR DE TROUPEAUX

****

Se quiserem que eu tenha um misticismo, está bem, tenho-o.
Si vous voulez que j’aie un mysticisme, d’accord, je l’ai.
  Sou místico, mas só com o corpo.
Je suis un mystique, mais seulement avec le corps…

*****

prim. publicação Athéna
nº 4
Lisboa
Jan. 1925

*******************

Se quiserem que eu tenha um misticismo

CORPS ET ÂME Ich kann es nicht vergessen HEINE INTERMEZZO LYRIQUE XXXVI

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine
CORPS ET ÂME
Ich kann es nicht vergessen

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
Ich kann es nicht vergessen




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
XXXVI

Ich kann es nicht vergessen

 

Lyrisches Intermezzo
XXXVI
CORPS ET ÂME

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Ich kann es nicht vergessen
Heinrich Heine

*

XXXVI

Ich kann es nicht vergessen,
Je ne peux pas l’oublier,
Geliebtes, holdes Weib,
Ma bien-aimée, mon épouse dévouée,
Daß ich dich einst besessen,
Que je possédais jadis
Die Seele und den Leib.
Corps et âme…

 

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XXXVI
Ich kann es nicht vergessen
HEINRICH HEINE
INTERMEZZO LYRIQUE

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
XXXVI
HEINRICH HEINE

ISMÁLIA Poème Brésilien d’Alphonsus de Guimaraens

La Poésie de Alphonsus de Guimaraens
Poema de Alphonsus de Guimaraens




Littérature Brésilienne
Literatura Brasileira

Alphonsus de Guimaraens
1823 – 1864
Alphonsus_de_Guimaraens_(facing_left)

 




ISMÁLIA

um poema d’Alphonsus de Guimaraens

un poème d’Alphonsus de Guimaraens

Ismalia

 

Traduction Jacky Lavauzelle

ISMÁLIA poeme d'Alphonsus de GuimaraensLa chute de l'ange Chagall Artgitato

 

Quando Ismália enlouqueceu,
Quand Ismalia devint folle,
Pôs-se na torre a sonhar…
Elle grimpa rêver en haut de la tour …
Viu uma lua no céu,
Vit une lune dans le ciel,
Viu outra lua no mar.
Vit une autre lune dans la mer.

*

No sonho em que se perdeu,
Dans le rêve dans lequel elle se perdit,
Banhou-se toda em luar…
Se baigna au clair de lune …
Queria subir ao céu,
Voulant monter vers le ciel,
Queria descer ao mar
Voulant descendre à la mer

*

E, no desvario seu,
Et, dans son délire,
Na torre pôs-se a cantar...
Dans la tour, commença à chanter …
Estava perto do céu,
Perdue près du ciel,
Estava longe do mar…
Si loin de la mer

*

E como um anjo pendeu
Et comme un ange, elle ouvrit
As asas para voar…  
Les ailes pour voler
Queria a lua do céu,
Voulant la lune du ciel,
Queria a lua do mar…
Voulant la lune de la mer …

*

As asas que Deus lhe deu
Les ailes que Dieu lui  donna
Ruflaram de  par em par… 
Les battant deux par deux …
Sua alma subiu ao céu,
Monta son âme au ciel,
Seu corpo desceu ao mar…
Tomba son corps vers la mer …

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um poema d'Alphonsus de Guimaraens
 un poème d'Alphonsus de Guimaraens

LINES WRITTEN IN DEJECTION Yeats Texte & Traduction – Lignes écrites dans l’abattement

ARTGITATO

William Butler Yeats
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
 

 

YEATS
1865-1939

[The Wild Swans At Coole
1919]


LINES WRITTEN IN DEJECTION
poem
LIGNES ECRITES DANS
L’ABATTEMENT
poème

LINES WRITTEN IN DEJECTION Yeats Traduction Artgitato & Texte anglais

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When have I last looked on
Quand ai-je, la dernière fois, regardé
The round green eyes and the long wavering bodies
Les ronds yeux verts et les longs corps ondoyants
Of the dark leopards of the moon?
  Des léopards sombres de la lune ?
All the wild witches, those most noble ladies,
Tous les sorcières sauvages, les plus nobles dames,
    For all their broom-sticks and their tears,
Avec tous leurs manches à balai et leurs larmes,
 Their angry tears, are gone.
Leurs larmes de colère ont disparu.
  The holy centaurs of the hills are vanished;
Les saints centaures des collines ont disparu;
I have nothing but the embittered sun;
 Je n’ai plus rien que ce soleil plein d’amertume;
  Banished heroic mother moon and vanished,
Le lune, mère héroïque, est bannie et a disparu,
And now that I have come to fifty years
Et maintenant que je suis à la cinquantaine 
 I must endure the timid sun.
 Je dois supporter le craintif  soleil.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Line written in dejection Yeats

LEDA AND THE SWAN poem YEATS TEXTE & TRADUCTION LEDA ET LE CYGNE poème

William Butler Yeats
English literature
English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
 

YEATS
1865-1939

Dial [1924]

LEDA AND THE SWAN poem
LEDA & LE CYGNE poème

Leda and the Swan Yeats Michelangelo Buonarroti Texte et Traduction Artgitato

 

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A sudden blow : the great wings beating still
Une soudaine chute : les grandes ailes battantes encore
Above the staggering girl, her thighs caressed
Au-dessus de la vierge stupéfaite, ses cuisses caressées
By the dark webs, her nape caught in his bill,
Par les palmures sombres, sa nuque prise dans son bec,
 He holds her helpless breast upon his breast.
Il la détient impuissante poitrine contre poitrine.

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How can those terrified vague fingers push
Comment ces doigts confus et terrifiés pourraient-ils pousser
The feathered glory from her loosening thighs?
La gloire de plumes de ses cuisses relâchées ?
And how can body, laid in that white rush,
Et comment un corps peut-il, posé dans cet assaut blanc,
But feel the strange heart beating where it lies?
Ne pas sentir le battement de ce cœur étrange là où il se trouve ?

 

**

A shudder in the loins engenders there
Un frisson dans les reins engendre
The broken wall, the burning roof and tower
Le mur brisé, le toit et la tour dans les flammes
And Agamemnon dead.
Et Agamemnon mort.
           Being so caught up,
                                                                     Être ainsi immobilisée,
So mastered by the brute blood of the air,
Ainsi maîtrisée par ce sang brutal venu des airs,
Did she put on his knowledge with his power
A t-elle mis son savoir au service de sa puissance
Before the indifferent beak could let her drop?
Avant que le bec indifférent ne la laisse retomber ?

 

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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 Leda and the swan poem Yeats