8. September 1804 Ludwigsburg- 4. Juni 1875 Stuttgart 8 septembre 1804 – 4 juin 1875
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Mein Fluß MON FLEUVE __________________
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O Fluß, mein Fluß im Morgenstrahl! Ô fleuve, mon fleuve dans le rayon du matin ! Empfange nun, empfange Reçois maintenant, reçois Den sehnsuchtsvollen Leib einmal, Mon corps impatient tout entier, Und küsse Brust und Wange! Et baise ma poitrine et baise ma joue ! – Er fühlt mir schon herauf die Brust, – Il monte déjà à ma poitrine, Er kühlt mit Liebesschauerlust Sa fraîcheur déjà m’apporte un frisson d’amour Und jauchzendem Gesange. Et des doux chants…
Una copla es una composición poética que, por lo general, consiste en cuatro versos (usualmente octosílabos). Une copla est une composition poétique composée généralement de quatre versets (généralement octosyllabique). La copla se retrouve dans de nombreuses chansons populaires espagnoles ainsi que dans la littérature de langue espagnole.
LITTÉRATURE ESPAGNOLE POÉSIE ESPAGNOLE LITERATURA ESPAÑOLA POESÍA ESPAÑOLA
Augusto Ferrán AUGUSTO FERRAN Y FORNIES poeta español Madrid 27 juillet 1835 – Madrid 2 avril 1880 Madrid, 27 de julio de 1835 – Madrid, 2 de abril de 1880 ******************
LA SOLEDAD LA SOLITUDE Recueil 1860 – 1861
I
Las fatigas que se cantan Les fatigues que l’on chante son las fatigas más grandes, sont les plus grandes fatigues,..
II
Al ver en tu sepultura Voir sur ta tombe las siemprevivas tan frescas, ce feuillage persistant si frais,..
III
Los mundos que me rodean Les mondes qui m’entourent…
IV
Los que la cuentan por años Nombreux depuis des années..
VI
Pasé por un bosque y dije: J’ai traversé la forêt et dis : «aquí está la soledad…» « la voici la solitude... »…
VII
Dos males hay en el mundo Deux maux dans le monde que es necesario vencer:…
IX
Yo me marché al campo santo Je suis allé au cimetière y a voces llamé a los muertos, et appelé les morts..
XV
La muerte ya no me espanta; La mort ne me fait plus peur ; tendría más que temer j’aurais plus à craindre… .
XVI
Si mis ojos no te dicen Si mes yeux ne te disent pas …
XVIII
Yo no sé lo que yo tengo, Je ne sais ce que je veux..
XXI
De mirar con demasía A trop chercher…
XXII
Si me quieres como dices, Si tu me veux, comme tu le dis…
XXIII
No os extrañe, compañeros, Ne soyez pas surpris, mes amis, que siempre cante mis penas, que je chante toujours mes peines,…
XXIV
Hace ya muy largos años Depuis longtemps…
XXVI
Mirando al cielo juraste En regardant le ciel, tu as juré…
XXIX
Tu aliento es mi única vida, Ton souffle est ma seule vie,…
XXX
Del fuego que por tu gusto Du feu que pour toi …
XXXI
Pobre me acosté, y en sueños pauvre je me suis endormi et dans mes rêves …
XXXII
¿Cómo quieres que yo queme comment veux-tu que je brûle …
XXXIII
El pájaro que me diste, L’oiseau que tu m’as donné,…
XXXVI
Si os encontráis algún día Si un jour tu te trouves…
XXXVII
Sé que me voy a perder Je sais que je vais me perdre…
XXXXVIII
Tengo deudas en la tierra, J’ai des dettes sur terre, y deudas tengo en el cielo: et des dettes dans le ciel :…
XXXIX
En sueños te contemplaba Dans mes rêves, je t’ai contemplée dentro de la oscuridad, au cœur de l’obscurité, …
Todo comenzó a brillar, Tout a commencé à briller…
XLI
Antes piensa y después habla, Penser avant et parler après,…
XLII
Entre un rosal y una zarza Entre un rosier et un buisson…
XLIV
Cuando se llama a una puerta Quand on appelle à une porte…
LII
El querer es una hoguera La volonté est un feu de joie..
LIII
«Desde Granada a Sevilla, « De Grenade à Séville, …
LIX
¡Ay pobre de mí, que a fuerza Ah ! Pauvre de moi, qui à force…
LX
Ánimo, corazoncito, Courage, mon cœur,…
LVI
En el cielo hay una estrella Il y a dans le ciel une étoile…
LVII
Levántate si te caes, Relève-toi si tu tombes…
LIX
Por la noche pienso en ti, La nuit je pense à toi…
Vivirá en mí tu memoria, Ta mémoire vivra en moi, …
LX
Me desperté a media noche, Je me suis réveillé à minuit, …
LXI
Yo me asomé a un precipicio J’ai regardé un précipice…
LXII
Me han dicho que hay una flor, On m’a dit qu’il existait une fleur,…
LXIII
Las pestañas de tus ojos Les cils de tes yeux…
LXI
Yo no podría sufrir Je ne pourrais souffrir…
LXVI
Los cantares que yo canto Les chansons que je chante…
LXVII
No vayas tan a menudo Ne pars pas si souvent…
LXVIIII
Niño, moriste al nacer; Enfant, mort à la naissance ;…
LXX
Cada vez que sale el sol Chaque fois que le soleil se lève…
LXXIV
Te he vuelto a ver, y no creas Je t’ai revue et je ne crois pas…
LXXV
Sé que me vas a matar Je sais que tu vas me tuer… en vez de darme la vida:
LXXVI
Yo me he querido vengar Je voulais me venger …
LXXVIII
En lo profundo del mar Dans les profondeurs de la mer…
LXXXI
Escuchadme sin reparo; Ecoute bien ceci :…
LXXXII
Ni en la muerte he de encontrar Même dans la mort je ne trouve ….
LXXXIII
En verdad, dos son las cosas En vérité, deux choses …
LXXXV
Cuando el reloj da las horas, Quand l’horloge donne les heures, …
Y el pobre que anda despacio, Et le pauvre, qui lentement marche,…
XCI
Dices que hablo mal de ti, Tu dis que je parle mal de toi,…
XCIII
Morid contentos, vosotros Meurs heureux, toi…
XCVIII
Cuanto más pienso en las cosas, Plus je pense aux choses…
CV
Cuando te mueras te haré Quand tu mourras je te ferai …
CXVII
Ahora que me estás queriendo, Maintenant que tu m’aimes…
CXVIII
La noche oscura ya llega; La nuit noire arrive ;…
CXXV
A la luz de las estrellas A la lumière des étoiles …
CXXII
Tenía los labios rojos, Ses lèvres étaient rouges, …
CXXXI
Si yo pudiera arrancar Si je pouvais arracher …
CXXXIII
¡Ay de mí! Por más que busco Pauvre de moi ! Plus je cherche …
CXXXVIII
Guárdate del agua mansa, Méfiez-vous de l’eau douce,…
CXL
Caminando hacia la muerte En marchant vers la mort…
CXLII
Todo hombre que viene al mundo Tout homme qui vient au monde …
CXLIV dernier copla
Los que quedan en el puerto Ceux qui restent au port…
LOPE DE VEGA Félix Lope de Vega y Carpio Madrid 25 novembre 1562 – Madrid 27 août 1635
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A Baco pide Midas que se vuelva A Bacchus*, Midas demande de pouvoir transformer oro cuanto tocare (¡ambición loca!); en or tout ce qu’il touche (ambition folle !) ; vuélvese en oro cuanto mira y toca, et devient de l’or tout ce qu’il voit et touche, el labrado palacio y verde selva. le palais forgé comme la jungle verte.
Pintada, no vacía: Peinte, non vide : pintada está mi casa peinte est ma maison del color de las grandes au couleur des grandes pasiones y desgracias. passions et des grands malheurs…
« Wir satteln nur um Mitternacht.
–« Nous n’avons sellé qu’à minuit. Weit rit ich her von Böhmen. Je viens du fin fond de la Bohême. Ich habe spat mich aufgemacht,
Il est tard, Und wil dich mit mir nemen. » –
Et je te veux avec moi. « – « Ach, Wilhelm, erst herein geschwind!
-« Ah, Wilhelm, viens d’abord ! Den Hagedorn durchsaust der Wind,
Le vent siffle à travers l’aubépine , Herein, in meinen Armen.
Viens dans mes bras. Herzliebster, zu erwarmen! » –
Chérie, viens te réchauffer ! »-
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« Las sausen durch den Hagedorn, « Laisse-le siffler à travers l’aubépine, -Las sausen, Kind, las sausen! – Laisse-le siffler, mon enfant, laisse-le siffler ! Der Rappe schart; es klirt der Sporn. Le cheval piaffe ; tintent les éperons. Ich darf alhier nicht hausen. Je ne peux pas vivre ici. Kom, schürze spring’ und schwinge dich Viens, saute sur la selle et monte Auf meinen Rappen hinter mich! Derrière moi, sur mon destrier ! Mus heut noch hundert Meilen Nous avons une centaine de miles à faire aujourd’hui Mit dir ins Brautbett’ eilen. » – Pour rejoindre la demeure nuptiale. »
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« Ach! woltest hundert Meilen noch « Ah, encore à une centaine de miles Mich heut ins Brautbett’ tragen? Pour rejoindre la demeure nuptiale ? Und horch! es brumt die Glocke noch, Ecoute ! la cloche sonne toujours, Die elf schon angeschlagen. » – Les Onze heures sont déjà passées ! « – « Sieh hin, sieh her! der Mond scheint hell.
« Regarde, regarde comme la lune brille ! Wir und die Todten reiten schnell. Nous et les morts comme nous allons vite. Ich bringe dich, zur Wette, Je te jure, je te jure Noch heut ins Hochzeitbette. » – Que nous y serons aujourd’hui même ! « –
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« Sag an, wo ist dein Kämmerlein? « Dis-moi, où est donc ta chambre ? Wo? Wie dein Hochzeitbetchen?“ – Où est-elle ? Comment est ton lit nuptial ? « – « Weit, weit von hier! – – Stil, kühl und klein! – – « Loin, loin d’ici ! – – Silencieux, étroit et petit ! – – Sechs Bretter und zwei Bretchen!“ – Six planches et deux planchettes ! « – « Hat’s Raum für mich?“ – « Für dich und mich! « Y a-t-il de la place pour moi ? » – « Pour toi et pour moi ! Kom, schürze, spring und schwinge dich! Viens ! Que la fête commence ! Die Hochzeitgäste hoffen; Les invités de la noce attendent ; Die Kammer steht uns offen. »– La chambre nuptiale est prête. « –
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Schön Liebchen schürzte, sprang und schwang
La belle s’accoutre, saute Sich auf das Ros behende;
Sur son fier destrier; Wol um den trauten Reiter schlang
Elle enroule autour du cavalier audacieux Sie ihre Lilienhände;
Ses belles mains de lis ; Und hurre hurre, hop hop hop!
Et hurle « Allez ! hop ! hop ! hop ! » Ging’s fort in sausendem Galop,
Elle est partie au grand galop, Daß Ros und Reiter schnoben,
Avec le cheval et le cavalier en un éclair, Und Kies und Funken stoben.
Et le gravier a volé en éclat.
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Zur rechten und zur linken Hand,
A droite comme à gauche, Vorbei vor ihren Blicken,
Devant leurs yeux, Wie flogen Anger, Haid’ und Land!
S’envolaient les paysages ! Wie donnerten die Brücken! –
Frémissaient les ponts ! – « Graut Liebchen auch? – – Der Mond scheint hell! « As-tu peur, aussi ? – Vois comme la lune brille ! Hurrah! die Todten reiten schnell! Vois ! Comme les morts vont vite ! Graut Liebchen auch vor Todten? » – Es-tu effrayée par les morts ? « – « Ach nein! – doch las die Todten!“ – « Oh non ! – mais laisse les morts ! « –
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Was klang dort für Gesang und Klang?
Que sont ces chanson et ces sons ? Was flatterten die Raben? –
Que sont ces corbeaux qui volent ? – Horch Glockenklang! horch Todtensang!
Ecoute la cloche ! Ecoute les chants mortuaires ! « Last uns den Leib begraben! » « Nous devons enterrer le corps ! » Und näher zog ein Leichenzug,
Et le cortège funèbre s’est rapproché, Der Sarg und Todtenbaare trug.
Avec le cercueil et les porteurs. Das Lied war zu vergleichen
La chanson était envoûtante Dem Unkenruf in Teichen.
Comme la malheureuse prophétie des étangs.
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« Nach Mitternacht begrabt den Leib, « Après minuit, enterrez le corps, Mit Klang und Sang und Klage! Avec des complaintes et des chansons ! Jezt führ’ ich heim mein junges Weib. Maintenant, je ramène chez moi ma jeune femme. Mit, mit zum Brautgelage! Venez au banquet du mariage ! Kom, Küster, hier! Kom mit dem Chor, Allez ! sacristain, viens ici ! Viens avec le chœur, Und gurgle mir das Brautlied vor! Et que résonne la chanson nuptiale ! Kom, Pfaff’, und sprich den Segen, Viens Prêtre ! donne la bénédiction ! Eh wir zu Bett’ uns legen! » – Avant que nous nous allongions dans notre lit ! « –
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Stil Klang und Sang. – – Die Baare schwand. – –
Se sont tus les gémissements et les chants. La bière s’est tarie – Gehorsam seinem Rufen,
Obéissant à son appel, Kam’s, hurre hurre! nachgerant,
Viennent les hourrah ! hourra ! Hart hinter’s Rappen Hufen;
Frappent les sabots ; Und immer weiter, hop hop hop!
Et puis, hop ! hop ! hop ! Ging’s fort in sausendem Galop,
Ils sont partis au grand galop, Daß Ros und Reiter schnoben,
On entendait les respirations des chevaux et des cavaliers, Und Kies und Funken stoben.
Et le gravier volait en éclat.
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Wie flogen rechts, wie flogen links, Comme de tous côtés s’envolaient Gebirge, Bäum’ und Hecken!
Les montagnes, les arbres et les haies ! Wie flogen links, und rechts, und links
Comme à gauche et à droite s’envolaient Die Dörfer, Städt’ und Flecken! –
Les villages, les villes et les bourgs ! – « Graut Liebchen auch? – – Der Mond scheint hell!
« As-tu peur, aussi ? – Vois comme la lune brille ! Hurrah! die Todten reiten schnell! Hourra ! Comme les morts vont vite ! Graut Liebchen auch vor Todten? » – Es-tu effrayée par les morts ? « – « Ach! Las sie ruhn, die Todten!“ – « Ah ! Laisse-les reposer les morts en paix ! « –
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Sieh da! sieh da! Am Hochgericht
Là ! regarde ! Sur la haute cour, Tanzt, um des Rades Spindel,
Dansent autour de la roue, Halb sichtbarlich, bei Mondenlicht,
A moitié visible, à la lumière de la lune, Ein luftiges Gesindel. –
Des fantômes aériens. – « Sasa! Gesindel, hier! Kom hier! « Ici ! Fantômes, ici ! Venez ici ! Gesindel, kom und folge mir! Fantômes, venez et suivez-moi ! Tanz’ uns den Hochzeitreigen,
Dansons au mariage, Wann wir zu Bette steigen!“ – Partons vers le banquet ! « –
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Und das Gesindel husch husch husch!
Et le fantôme criait : « husch ! » Kam hinten nachgeprasselt,
Avec le vent dans le dos, Wie Wirbelwind am Haselbusch
Comme un tourbillon dans un buisson de noisetier Durch dürre Blätter rasselt.
A travers les feuilles mortes. Und weiter, weiter, hop hop hop!
Et qui s’élève, hop ! hop ! hop ! Ging’s fort in sausendem Galop,
Sont partis au grand galop, Daß Ros und Reiter schnoben,
Cavalier et Cheval en un souffle, Und Kies und Funken stoben.
Et le gravier a volé en éclat.
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Wie flog, was rund der Mond beschien,
Comment a volé ce que la lune faisait briller, Wie flog es in die Ferne!
Comment tout ça a volé de tous côtés ? Wie flogen oben über hin
Ils survolent le sommet Der Himmel und die Sterne! –
Du ciel et des étoiles! – « Graut Liebchen auch? – – Der Mond scheint hell! « As-tu peur, aussi ? – Vois comme la lune brille ! Hurrah! die Todten reiten schnell! Hourra ! Comme les morts vont vite ! Graut Liebchen auch vor Todten? » – Es-tu effrayée par les morts ? « – « O weh! Las ruhn die Todten! » –
« O malheur ! que les morts reposent en paix ! »
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« Rapp’! Rapp’! Mich dünkt der Hahn schon ruft. –
« Rapp ! Rapp ! Je pense que le coq chante déjà. – Bald wird der Sand verrinnen – Bientôt le sablier ne s’écoulera plus – Rapp’! Rapp’! Ich wittre Morgenluft – Rapp ! Rapp ! Je sens déjà l’air du petit matin – Rapp’! Tumle dich von hinnen! – Rapp ! Sois alerte, mon destrier ! – Volbracht, volbracht ist unser Lauf! Voici qu’elle s’achève ! Elle s’achève notre course ! Das Hochzeitbette thut sich auf! Le lit nuptial s’ouvre ! Die Todten reiten schnelle! Comme les morts marchent vite ! Wir sind, wir sind zur Stelle.“ – Nous sommes ! nous sommes là ! »-
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Rasch auf ein eisern Gitterthor
Rapide, ils se retrouvent devant une porte de fer Ging’s mit verhängtem Zügel.
Le cavalier donne un coup de rênes. Mit schwanker Gert’ ein Schlag davor
Frappant d’un léger coup, Zersprengte Schlos und Riegel.
Les serrures et les battants se cassent aussitôt. Die Flügel flogen klirrend auf, Ils repartent en un coup d’ailes, Und über Gräber ging der Lauf. Et au-dessus des tombes se porte la course. Es blinkten Leichensteine Ils se trouvent là des pierres tombales qu’illuminent Rund um im Mondenscheine. Les rayons lumineux de la lune.
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Ha sieh! Ha sieh! im Augenblik,
Ah ! Regardez ! Regardez ! en une fraction de seconde, Huhu! ein gräslich Wunder!
Hou ! hou! un grand miracle ! Des Reiters Koller, Stük für Stük,
La cape du cavalier, pièce après pièce, Fiel ab, wie mürber Zunder.
Se détache comme de l’amadou brûlé. Zum Schädel, ohne Zopf und Schopf,
Son crâne, sans tresse et sans cheveux, Zum nakten Schädel ward sein Kopf;
Sa tête n’était plus qu’un crâne nu ; Sein Körper zum Gerippe,
Son corps, un squelette, Mit Stundenglas und Hippe.
Avec sablier et faux.
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Hoch bäumte sich, wild schnob der Rapp’,
Se cabrant fortement , la monture souffla sauvagement, Und sprühte Feuerfunken;
Et des étincelles sortent de ses naseaux ; Und hui! war’s unter ihr hinab
Et huiiii ! En un clin d’œil Verschwunden und versunken.
Disparu et se perdit au loin. Geheul! Geheul aus hoher Luft,
Houuuuu ! Des hurlement fendaient les airs, Gewinsel kam aus tiefer Gruft.
Des pleurs venaient d’une profonde crypte. Lenorens Herz, mit Beben,
Le cœur de Lénore, tremblant, Rang zwischen Tod und Leben.
Chavirait entre la vie et la mort.
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Nun tanzten wol bei Mondenglanz,
Dansant au clair de lune, Rund um herum im Kreise,
En cercle tout autour d’elle, Die Geister einen Kettentanz,
Les esprits se mirent à chanter, Und heulten diese Weise:
Et crièrent ainsi : « Gedult! Gedult! Wenn’s Herz auch bricht! « Patience ! Patience ! Même si tu as le cœur brisé ! Mit Gott im Himmel hadre nicht! Avec Dieu dans le Ciel, il ne faut pas perdre patience ! « Des Leibes bist du ledig; Tu es délivrée de ton corps ; Gott sey der Seele gnädig! » Que Dieu aie pitié de ton âme !
Se quiserem que eu tenha um misticismo, está bem, tenho-o. Si vous voulez que j’aie un mysticisme, d’accord, je l’ai. Sou místico, mas só com o corpo. Je suis un mystique, mais seulement avec le corps…
INTERMEZZO LYRIQUE
Ich kann es nicht vergessen
Heinrich Heine
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XXXVI
Ich kann es nicht vergessen,
Je ne peux pas l’oublier, Geliebtes, holdes Weib,
Ma bien-aimée, mon épouse dévouée, Daß ich dich einst besessen,
Que je possédais jadis Die Seele und den Leib.
Corps et âme…
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XXXVI
Ich kann es nicht vergessen
HEINRICH HEINE
INTERMEZZO LYRIQUE
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LA POESIE DE HEINRICH HEINE
A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzoest pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».
René Doumic Revue littéraire La poésie de Henri Heine d’après un livre récent Revue des Deux Mondes 4e période tome 140 1897 pp. 457-468
Quando Ismália enlouqueceu,
Quand Ismalia devint folle, Pôs-se na torre a sonhar…
Elle grimpa rêver en haut de la tour … Viu uma lua no céu,
Vit une lune dans le ciel, Viu outra lua no mar.
Vit une autre lune dans la mer.
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No sonho em que se perdeu,
Dans le rêve dans lequel elle se perdit, Banhou-se toda em luar…
Se baigna au clair de lune … Queria subir ao céu,
Voulant monter vers le ciel, Queria descer ao mar
Voulant descendre à la mer
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E, no desvario seu,
Et, dans son délire, Na torre pôs-se a cantar...
Dans la tour, commença à chanter … Estava perto do céu,
Perdue près du ciel, Estava longe do mar…
Si loin de la mer
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E como um anjo pendeu
Et comme un ange, elle ouvrit As asas para voar…
Les ailes pour voler Queria a lua do céu,
Voulant la lune du ciel, Queria a lua do mar…
Voulant la lune de la mer …
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As asas que Deus lhe deu
Les ailes que Dieu lui donna Ruflaram de par em par…
Les battant deux par deux … Sua alma subiu ao céu,
Monta son âme au ciel, Seu corpo desceu ao mar…
Tomba son corps vers la mer …
William Butler Yeats
English literature English poetry Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
YEATS
1865-1939
[The Wild Swans At Coole 1919]
– LINES WRITTEN IN DEJECTION
poem LIGNES ECRITES DANS
L’ABATTEMENT
poème
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When have I last looked on Quandai-je,la dernière fois, regardé The round green eyes and the long wavering bodies Les ronds yeux verts et les longs corps ondoyants
Of the dark leopards of the moon? Desléopardssombres dela lune ?
All the wild witches, those most noble ladies, Touslessorcièressauvages, lesplus noblesdames, For all their broom-sticks and their tears, Avectous leursmanches à balaietleurs larmes, Their angry tears, are gone. Leurslarmes de colère ont disparu. The holy centaurs of the hills are vanished; Les saints centauresdes collines ontdisparu; I have nothing but the embittered sun; Je n’ai plus rienque ce soleilplein d’amertume; Banished heroic mother moon and vanished, Le lune,mèrehéroïque, est bannie et a disparu,
And now that I have come to fifty years Et maintenant que jesuis à la cinquantaine I must endure the timid sun. Je doissupporterle craintif soleil.
William Butler Yeats
English literatureEnglish poetry Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
YEATS
1865-1939
Dial [1924]
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LEDA AND THE SWAN poem LEDA & LE CYGNE poème
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A sudden blow : the great wings beating still Une soudaine chute : les grandes ailes battantes encore Above the staggering girl, her thighs caressed Au-dessus dela vierge stupéfaite, ses cuissescaressées By the dark webs, her nape caught in his bill, Par lespalmures sombres, sa nuqueprise dansson bec, He holds her helpless breast upon his breast. Il la détientimpuissantepoitrine contre poitrine.
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How can those terrified vague fingers push
Commentces doigtsconfus et terrifiéspourraient-ils pousser The feathered glory from her loosening thighs?
La gloire deplumesde sescuissesrelâchées ? And how can body, laid in that white rush,
Etcomment un corps peut-il, posé danscet assaut blanc, But feel the strange heart beating where it lies? Ne pas sentirle battementde ce cœurétrange là où il se trouve ?
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A shudder in the loins engenders there
Un frissondans les reinsengendre The broken wall, the burning roof and tower
Lemur brisé, le toitet la tour dans les flammes And Agamemnon dead. EtAgamemnonmort. Being so caught up, Êtreainsi immobilisée,
So mastered by the brute blood of the air,
Ainsimaîtriséepar ce sangbrutal venu des airs, Did she put on his knowledge with his power
A t-ellemis son savoir au service de sa puissance Before the indifferent beak could let her drop? Avant que le becindifférentne la laisse retomber ?