Look not in my eyes, for fear Ne me regarde pas dans les yeux, de peur They mirror true the sight I see, Qu’ils ne reflètent ce que réellement je vois, And there you find your face too clear Et, y admirant ton beau visage, And love it and be lost like me. Ne te retrouves à l’aimer et ne sois perdue tout comme moi. One the long nights through must lie Passe de longues nuits Spent in star-defeated sighs, A soupirer, le regard dans les étoiles, But why should you as well as I Mais pourquoi devrais-tu comme moi Perish? gaze not in my eyes. Périr ? Ne regarde pas dans les yeux.
*
A Grecian lad, as I hear tell, Un éphèbe Grec, il est dit, One that many loved in vain, Qu’en vain beaucoup de gens aimaient, Looked into a forest well Regarda dans un lac de la forêt And never looked away again. Et jamais ne revint. There, when the turf in springtime flowers, Là, quand l’herbe fleurit au printemps, With downward eye and gazes sad, Avec l’œil abattu et le regard triste, Stands amid the glancing showers Se tient au milieu des pluies A jonquil, not a Grecian lad. Une jonquille et non ce jeune éphèbe.
His words came feebly, from a feeble chest, Ses paroles sortaient faiblement d’une faible poitrine, But each in solemn order followed each, Mais chacun des mots se suivait dans un ordre solennel, With something of a lofty utterance drest— Avec quelque chose de ces grands discours, Choice word and measured phrase, above the reach Choix des mots et phrases mesurées, hors de portée Of ordinary men; a stately speech; Des hommes ordinaires ; Un discours majestueux; Such as grave Livers do in Scotland use, Comme l’utilisent certains en Écosse, Religious men, who give to God and man their dues. Hommes religieux par excellence, qui rendent à Dieu et à l’homme leurs dus.
**************************
POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORTH POEMS
************************************
UN STYLE SANS ARTIFICE
Une poésie sans cesse recommencée
Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :
To the bare trees and mountains bare. And grass in the green field.
Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.
Antoine Fontaney (poète romantique français ( – ))
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835
*************************************
WORDSWORTH POEMS
RÉSOLUTION ET INDÉPENDANCE
RESOLUTION AND INDEPENDENCE
No coward soul is mine Mon âme n’est pas lâche No trembler in the world’s storm-troubled sphere
Elle ne tremble pas dans ce tumultueux monde troublé I see Heaven’s glories shine
Je vois scintiller les gloires du Ciel And Faith shines equal arming me from Fear
Et la Foi brille tout autant en m’apaisant contre la Peur
*
O God within my breast
O Dieu dans ma poitrine Almighty ever-present Deity
Déité omnipotente, omniprésente Life, that in me hast rest,
La vie, en moi, s’apaise, As I Undying Life, have power in Thee
Comme, Immortelle Vie, j’ai force en Toi
*
Vain are the thousand creeds
Vaines sont les mille croyances That move men’s hearts, unutterably vain,
Qui chamboulent les cœurs des hommes, inutilement vaines, Worthless as withered weeds
Inutiles comme des mauvaises herbes séches Or idlest froth amid the boundless main
Ou l’écume fougueux des mers sans bornes
*
To waken doubt in one
Pour immiscer le doute en une âme Holding so fast by thy infinity,
Collée à son infinité, So surely anchored on
Aussi sûrement ancrée sur The steadfast rock of Immortality.
Le ferme rocher de l’Immortalité
*
*
With wide-embracing love
Avec cet amour si large, Thy spirit animates eternal years
Ton esprit anime les éternelles années Pervades and broods above,
Au sommet, au-dessus, tout en haut, Changes, sustains, dissolves, creates and rears
Il change, soutient, dissout, il crée, il s’ouvre
*
Though earth and moon were gone
Même si la terre et la lune étaient parties And suns and universes ceased to be
Et les soleils et les univers avaient cessé d’être And Thou wert left alone
Et qu’il ne resterait que Toi Every Existence would exist in thee
Toute existence existerait en toi
There is not room for Death
Il n’y a pas de place pour la Mort Nor atom that his might could render void
Ni atome que sa puissance pourrait éclater Since thou art Being and Breath
Puisque tu es Être et Souffle And what thou art may never be destroyed.
Et que ce que tu es ne peut jamais être détruit.
*******
SUPPLEMENT
LES SOEURS BRONTË
EN 1846
LA CONDUITE DE BRANWELL
LE TERRIBLE HIVER 1846
« 3 mars 1846. J’entrai dans la chambre de Branwell pour lui parler, une heure environ après mon retour : ce fut peine perdue. J’aurais pu m’épargner cet embarras : il ne fit pas attention à moi ; et ne me répondit pas ; il était stupéfié. Mes craintes n’étaient pas vaines. J’apprends que pendant mon absence il s’est procuré un souverain sous prétexte de payer une dette ; il est sorti immédiatement, a fait changer le souverain à la première taverne, et en a fait l’emploi que vous pouvez supposer. *** a conclu son rapport en disant que c’était un être désespéré, ce qui n’est que trop vrai. Dans son état présent, il est presque impossible de rester dans la même chambre que lui. Ce que l’avenir nous réserve, je ne le sais pas. »
« 31 mars 1846. Papa continue d’aller assez bien, sauf les fréquents chagrins que lui cause la misérable conduite de Branwell. Ici il n’y a de changement qu’en pis… »
« 19 décembre 1846…… J’espère que vous n’êtes pas complètement gelée ; le froid est ici terrible. Je ne me rappelle pas un tel hiver ; il est digne du pôle. L’Angleterre, dirait-on, a glissé dans la zone arctique ; le ciel semble couvert de glace, la terre est gelée, le vent est pénétrant comme une lame à double tranchant. Nous avons eu, en conséquence de cette température, des rhumes et des toux terribles. La pauvre Anne a souffert cruellement de son asthme ; maintenant elle va beaucoup mieux. Il y a eu deux nuits la semaine dernière où sa toux et sa difficulté de respirer faisaient peine à voir et à entendre, et où elle a dû beaucoup souffrir ; elle supporte cela comme elle supporte toutes les afflictions, sans se plaindre, en se contentant de soupirer de temps à autre, lorsque la douleur est trop vive. Elle a un héroïsme de résignation extraordinaire ; je l’admire, mais je ne saurais l’imiter.
Vous dites que je dois avoir des masses de choses à vous raconter que voulez-vous que je vous raconte ; il ne se passe rien ici, rien qui soit d’une nature agréable à raconter. Un petit incident est venu la semaine dernière nous rappeler à la vie ; mais s’il ne vous donne pas plus de plaisir qu’il ne nous en a donné, vous n’aurez pas à me remercier de vous en avoir fait part. Cet incident était tout simplement l’arrivée d’un officier du shérif qui était venu rendre une visite à B… pour l’inviter à payer ses dettes, ou à faire un tour à York. Nécessairement il a fallu payer ses dettes. Il n’est pas agréable de perdre ainsi de l’argent de temps à autre ; mais à quoi servirait-il d’insister sur ce sujet ? Cela ne le rendra pas meilleur. »
Émile Montégut
critique français (1825 – 1895)
Miss Brontë, sa Vie et ses Œuvres
II. — La Vie littéraire et la Mort de Miss Brontë
Revue des Deux Mondes
2e, tome 10, 1857
When my arms wrap you round I press Lorsque j’enroulemesbras autour de toi, je presse My heart upon the loveliness Moncœur surla beauté That has long faded from the world;
Qui depuis longtemps a disparudu monde ; The jewelled crowns that kings have hurled Ces joyauxdes couronnesque les rois ont jetés In shadowy pools, when armies fled; Dans de noirs étangs, quand leurs arméess’enfuyaient ; The love-tales wrought with silken thread Cescontesd’amourforgésavec du fil de soie By dreaming ladies upon cloth Par des dames rêvant sur des tissus That has made fat the murderous moth;
Qui ont nourri ensuite la mite meurtrière ; The roses that of old time were Ces rosesqui autrefois étaient Woven by ladies in their hair, Tisséespar les ladies dans leurscheveux, The dew-cold lilies ladies bore
Ceslysrafraîchis par la rosée que nos ladies portaient Through many a sacred corridor À travers de nombreuxcouloirssacrés Where such grey clouds of incense rose Lorsque de telsnuages grisémanaient de l’encensrose That only God’s eyes did not close: Tels que les yeux deDieu jamais ne se fermaient : For that pale breast and lingering hand Pour que cette pâle poitrine etcette mainpersistante Come from a more dream-heavy land, Viennent d’une terreplus pleine de lourds rêves, A more dream-heavy hour than this; D’une heure de plus lourds rêvesque cela ; And when you sigh from kiss to kiss Etlorsque tu soupiresde mesbaisers I hear white Beauty sighing, too, Jel’entendssoupirer cette blanche beauté, aussi,
For hours when all must fade like dew, A ces heuresqui vont disparaîtrecomme la rosée, But flame on flame, and deep on deep, Maisflamme surflamme, et profondeur sur profondeur,
Throne over throne where in half sleep, Trônesur Trôneoù, dansun demi-sommeil, Their swords upon their iron knees, Leursépéessur leursgenouxde fer, Brood her high lonely mysteries. Pensent ses grands mystèressolitaires.
One that is ever kind said yesterday: Une femme qui a toujours été bienveillante m’a déclaré hier: “Your well beloved’s hair has threads of grey, « Les cheveux de votre bien-aiméeont des filsgris, And little shadows come about her eyes; Et de petites ombresapparaissent autour de sesyeux; Time can but make it easier to be wise, Le temps ne peut querendre plus faciled’être sage, Though now it’s hard, till trouble is at an end;
Bien que maintenant ce soit difficile, jusqu’à ce que ce que le trouble se termine ; And so be patient, be wise and patient, friend.” Maissois patient, sois sage etpatient,ami.« But heart, there is no comfort, not a grain; Mais pour le cœur, il n’y a pas de réconfort,pas un grain; Time can but make her beauty over again: Le temps peutfaire que sa beautérenaisse : Because of that great nobleness of hers; En raison de cettegrande noblessequi est la sienne; The fire that stirs about her, when she stirs Le feu qu’elle suscite autour d’elle, quand elle se meut, Burns but more clearly. O she had not these ways,
N’en brûlera que plus clairement. Oelle n’avaitpascesmanières When all the wild Summer was in her gaze.
Quand toute l’ardeur de l’étéétaitdansson regard. O heart! O heart! If she’d but turn her head, O cœur!Ocœur!Si elle tournait la tête, You’d know the folly of being comforted. Tu saurais la folied’êtreréconforté.
——
VERSION 1933
One that is ever kind said yesterday: Une femme qui a toujours été bienveillante m’a déclaré hier: “Your well beloved’s hair has threads of grey, « Les cheveux de votre bien-aiméeont des filsgris, And little shadows come about her eyes; Et de petites ombresapparaissent autour de sesyeux; Time can but make it easier to be wise, Le temps ne peut querendre plus faciled’être sage, Though now it seems impossible, and so Bien que maintenant cela semble impossible, et ainsi All that you need is patience.’ Tout ce dont vous avez besoin : c’estla patience. « Heart cries, `No,
Le cœur crie : `Non, I have not a crumb of comfort, not a grain. Je n’ai pasune miette de réconfort,pas un grain. Time can but make her beauty over again: Le temps peutfaire que sa beautérenaisse : Because of that great nobleness of hers
En raison de cettegrande noblessequi est la sienne The fire that stirs about her, when she stirs, Le feu qu’elle susciteautour d’elle,quand ellese meut, Burns but more clearly. O she had not these ways N’en brûlera que plus clairement. Oelle n’avaitpascesmanières When all the wild summer was in her gaze.’
Quand toute l’ardeur de l’étéétaitdansson regard. »
O heart! O heart! If she’d but turn her head,
O cœur!Ocœur!Si elle tournait la tête, You’d know the folly of being comforted. Tu saurais la folied’êtreréconforté.
William Butler Yeats
Irish poet – Poète Irlandais
English literature English poetry Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
YEATS
1865-1939
[The Wind Among The Reeds – 1899]
– THE SONG OF WANDERING AENGUS poem La Chanson d’Aengus l’Errant
[Poème]
————————–
I went out to the hazel wood, Je suis sorti au boisde noisetiers, Because a fire was in my head, Car unfeu étaitdans ma tête, And cut and peeled a hazel wand, Et j’ai coupé etpeléunebaguette de noisetier, And hooked a berry to a thread; Et puis accrochéune baieà un fil ; And when white moths were on the wing, Et quand les papillons blancss’envolèrent, And moth-like stars were flickering out, Et ce fut comme si les étoiles vacillaient, I dropped the berry in a stream Je laissai tomberla baiedans un ruisseau And caught a little silver trout. Et je pris alors une petite truite argentée.
When I had laid it on the floor Quand jel’eus posésur le sol I went to blow the fire a-flame, Je suis allé souffler surle feu, But something rustled on the floor, Mais quelque chosebruissaitau sol, And someone called me by my name: Et quelqu’unm’appelapar mon nom: It had become a glimmering girl La truite était devenueune fillescintillante With apple blossom in her hair Avec une fleur de pommierdans ses cheveux Who called me by my name and ran Quim’appela parmon nom puis couru And faded through the brightening air. Etdisparudans l’airilluminé.
Though I am old with wandering Bien que jesois devenu un vieil errant Through hollow lands and hilly lands, Traversant lesterresplates et lesterres vallonnées, I will find out where she has gone, Je veux savoir où ellea disparu, And kiss her lips and take her hands; Etembrasserses lèvres etlui prendre les mains ; And walk among long dappled grass, Etmarcher dans les hautes herbes fleuries, And pluck till time and times are done, Etcueillir désormais jusqu’à la fin des temps, The silver apples of the moon, Les pommesd’argent dela lune, The golden apples of the sun. Lespommes d’ordu soleil.
William Butler Yeats
English literature English poetry Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
[The Wind Among The Reeds – 1899]
YEATS
1865-1939
– HE WISHES FOR THE CLOTHS OF HEAVEN poem Les Toiles du Ciel
[Poème]
————————–
Had I the heavens’ embroidered cloths, Si j’avais les toiles brodéesdescieux, Enwrought with golden and silver light, Forgées d’une lumière d’or et d’argent, The blue and the dim and the dark cloths Lesbleues, les sombres et les noires toiles Of night and light and the half-light, De la nuit et de la lumière et de la pénombre, I would spread the cloths under your feet: Je souhaiterais les étendresous vos pieds : But I, being poor, have only my dreams; Mais moi, étant pauvre, je ne dispose que demes rêves; I have spread my dreams under your feet; J’ai donc répandumes rêvessous vos pieds; Tread softly because you tread on my dreams. Marchez doucementparce que vousmarchezsur mesrêves.
William Butler Yeats
Irish poet – Poète Irlandais
English literature English poetry Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
YEATS
1865-1939
[New Poems- 1938]
– AN ACRE OF GRASS poem Un Acre d’Herbe
[Poème]
————————–
Picture and book remain, Une peinture et un livre restent, An acre of green grass Un acred’herbe verte For air and exercise, Pour l’airet l’exercice, Now strength of body goes; Maintenant que la force du corpspart ; Midnight, an old house Minuit,une vieille maison Where nothing stirs but a mouse. Oùrien ne bouge, sauf une souris.
My temptation is quiet. Matentation estapaisée. Here at life’s end Maintenant, àla fin dela vie Neither loose imagination, Nil’imaginationflottante, Nor the mill of the mind Ni lemoulin del’esprit Consuming its rag and bone, Consommantson chiffon etson os, Can make the truth known. Ne peutfaire connaître la vérité.
Grant me an old man’s Frenzy, Accordez-moila frénésied’un vieil homme, Myself must I remake
Je dois me refaire moi-même Till I am Timon and Lear Jusqu’à ce que jesois TimonetLear Or that William Blake Ou ceWilliamBlake Who beat upon the wall Qui a frappé contre le mur Till Truth obeyed his call; Jusqu’à ce que la Véritéobéisse à sonappel ;
A mind Michael Angelo knew Un esprit comme MichaelAngelosavait That can pierce the clouds, Comment on pouvait percer les nuages, Or inspired by frenzy Ou inspiré parla frénésie Shake the dead in their shrouds; Secouez les morts dansleurs linceuls; Forgotten else by mankind,
Pour ne pas être oublié par l’humanité, An old man’s eagle mind. L’espritd’aigled’un vieil homme.
William Butler Yeats
English literature English poetry Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
YEATS
1865-1939
[The Wind Among The Reeds – 1899]
– THE FIDDLER OF DOONEY poem Le Violoniste de Dooney
[Poème]
————————–
When I play on my fiddle in Dooney, Quand je jouede monviolonà Dooney, Folk dance like a wave of the sea; Les gens dansentcomme une vaguede la mer; My cousin is priest in Kilvarnet, Mon cousinestprêtre à Kilvarnet, My brother in Mocharabuiee. Mon frèreà Mocharabuiee.
I passed my brother and cousin: Je passai voir mon frèreet mon cousin : They read in their books of prayer; Ils lisaientdans leurs livresde prières ; I read in my book of songs Je lisais dansmon livrede chansons I bought at the Sligo fair. Que j’ai achetéà la foirede Sligo.
When we come at the end of time, Quand nous arriveronsà lafin des temps, To Peter sitting in state, Devant Pierre assis comme le veut son état, He will smile on the three old spirits, Ilsourira aux troisvieux esprits, But call me first through the gate; Maism’appellera le premier pour passer la porte ;
For the good are always the merry, Car les bons sonttoujoursjoyeux, Save by an evil chance, Sauf par un malheureux hasard, And the merry love the fiddle Et lesjoyeuxadorent le violon And the merry love to dance: Etles joyeux adorent danser :
And when the folk there spy me, Et quandles gens de là-basme guetterons, They will all come up to me, Ilsviendront tousà moi, With ‘Here is the fiddler of Dooney!’ Avec des «Voici le violonistedeDooney ! » And dance like a wave of the sea. Etdanseront commeune vague dela mer.
William Butler Yeats
English literature English poetry Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
YEATS
1865-1939
[The Wind Among The Reeds – 1899]
– THE EVERLASTING VOICES poem Les Voix Eternelles
[Poème]
————————–
O sweet everlasting Voices, be still; Ô douces voixéternelles, silence ! Go to the guards of the heavenly fold Allez vers les gardiens des troupeaux célestes And bid them obeying your will, Et conduisez ces pas errantsàvotreguise, Flame under flame, till Time be no more;
Flammes contre flammes,jusqu’à ce que le Temps ne soit plus ; Have you not heard that our hearts are old,
N’avez-vouspas entendu dire quenos cœurssont vieux, That you call in birds, in wind on the hill,
Vous qui appelez en chant d’oiseaux, dans le ventsur la colline, In shaken boughs, in tide on the shore? Dans les branchessecouées,dansla maréesur le rivage? O sweet everlasting Voices, be still.
Ô douces voixéternelles, silence !