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AU PUBLIC – Poème de Kurt TUCHOLSKY – An das Publikum – 1931

LITTERATURE ALLEMANDE

Poèmes Heine Poésie Gedichte Buch der Lieder

KURT TUCHOLSKY

9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg
9 janvier 1890 – 21 décembre 1935

 

Traduction Jacky LAVAUZELLE 

______________________

 

KURT TUCHOLSKY GEDICHTE

AU PUBLIC
An das Publikum

1931

_______________________

Ernst Ludwig Kirchner, Berliner Straßenszene,Scène de rue à Berlin, 1913, Neue Galerie, New York

**************

O hochverehrtes Publikum,
Ô cher public,
sag mal: bist du wirklich so dumm,
dis : es-tu aussi stupide,
wie uns das an allen Tagen
comme tous les jours nous le disent
alle Unternehmer sagen?
tous les régisseurs ?
Jeder Direktor mit dickem Popo
Chaque réalisateur avec un gros popotin
spricht: »Das Publikum will es so!«
dit : « Le public le veut comme ça !« 
Jeder Filmfritze sagt: »Was soll ich machen?
Chaque producteur de film dit : « Que dois-je faire ?
Das Publikum wünscht diese zuckrigen Sachen!«
Le public veut ces choses acidulées !« 
Jeder Verleger zuckt die Achseln und spricht:
Chaque éditeur hausse les épaules et dit :
»Gute Bücher gehn eben nicht!«
« Les bons livres ne fonctionnent tout simplement pas !« 
Sag mal, verehrtes Publikum:
Dis, cher public :
bist du wirklich so dumm?
es-tu vraiment si stupide ?

*

So dumm, dass in Zeitungen, früh und spät,
Si stupide que dans les journaux, tôt et tard,
immer weniger zu lesen steht?
il y aura de moins en moins à lire ?
Aus lauter Furcht, du könntest verletzt sein;
De peur que tu ne sois blessé ;
aus lauter Angst, es soll niemand verhetzt sein;
par pure crainte que personne ne soit écarté ;
aus lauter Besorgnis, Müller und Cohn
par pure inquiétude, Müller et Cohn
könnten mit Abbestellung drohn?
pourraient menacer d’une annulation ?
Aus Bangigkeit, es käme am Ende
Par anxiété, qu’au final
einer der zahllosen Reichsverbände
l’une des innombrables associations impériales
und protestierte und denunzierte
ne proteste, ne dénonce
und demonstrierte und prozessierte…
ne se manifeste, ne s’effraie…
Sag mal, verehrtes Publikum:
Dis, cher public :
bist du wirklich so dumm?
es-tu vraiment si stupide ?

*

Ja, dann…
Oui, alors …
Es lastet auf dieser Zeit
Pèse cette fois
der Fluch der Mittelmäßigkeit.
la malédiction de la médiocrité.
Hast du so einen schwachen Magen?
As-tu donc un estomac si fragile ?
Kannst du keine Wahrheit vertragen?
Ne peux-tu entendre la vérité ?
Bist also nur ein Grießbrei-Fresser –?
N’es-tu donc qu’un mangeur de semoule ?
Ja, dann…
Oui, alors …
Ja, dann verdienst dus nicht besser.
Oui, alors c’est que tu ne mérites pas mieux !




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Unter dem Pseudonym Theobald Tiger im Jahr 1931
Sous le pseudonyme de Théobald Tiger
1931

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LES POTINS – Poème de Kurt TUCHOLSKY – Das Persönliche – 1931

Ernst Ludwig Kirchner, Variété, 1909, musée Städel, Francfort-sur-le-Main

LITTERATURE ALLEMANDE

Poèmes Heine Poésie Gedichte Buch der Lieder

KURT TUCHOLSKY

9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg
9 janvier 1890 – 21 décembre 1935

 

Traduction Jacky LAVAUZELLE 

______________________

 

KURT TUCHOLSKY GEDICHTE

 

Das Persönliche
LES POTINS

_______________________

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Schreib, schreib …
Écrivez, écrivez …
Schreib von der Unsterblichkeit der Seele,
Écrivez sur l’immortalité de l’âme,
vom Liebesleben der Nordsee-Makrele;
de la vie amoureuse du maquereau de la mer du Nord ;
schreib von der neuen Hauszinssteuer,
écrivez sur la nouvelle taxe d’habitation,
vom letzten großen Schadenfeuer;
les dégâts du dernier grand incendie ;
gib dir Mühe, arbeite alles gut aus,
faîtes un effort, tout fonctionne bien,
schreib von dem alten Fuggerhaus;
écrivez sur l’ancienne Fuggerhaus ;
von der Differenz zwischen Mann und Weib …
sur la différence entre les hommes et les femmes …
Schreib … schreib …
Écrivez … écrivez…
Schreib sachlich und schreib dir die Finger krumm:
Écrivez factuellement et écrivez à l’aide de vos doigts tordus :
kein Aas kümmert sich darum.
aucune charogne ne s’en soucie.

Aber:
Mais :
schreibst du einmal zwanzig Zeilen mit Klatsch – die brauchst du gar nicht zu feilen.
une fois que vous avez écrit vingt lignes avec des ragots – vous n’avez pas besoin de les classer.
Nenn nur zwei Namen, und es kommen in Haufen Leser und
Nommez-en deux,
Leserinnen gelaufen.
et vous aurez beaucoup de lecteurs.
« Wie ist das mit Fräulein Meier gewesen? »
« Comment c’était avec Madame Meier ?« 
Das haben dann alle Leute gelesen.
Voilà, tout le monde lira ça.
« Hat Herr Streuselkuchen mit Emma geschlafen? »
« M. Streuselkuchen a-t-il couché avec Emma ?« 
Das lesen Portiers, und das lesen Grafen.
Les portiers lisent et les comtes lisent.
« Woher bezieht Stadtrat Mulps seine Gelder? »
« D’où le conseil municipal Mulps tire-t-il son argent ?« 
Das schreib – und dein Ruhm hallt durch Felder und Wälder.
Écrivez cela – et votre renommée se répercute à travers les champs et les forêts !

*

Die Sache? Interessiert in Paris und in Bentschen keinen Menschen.
La chose ? Personne n’est intéressé par Paris et Zbąszyń.
Dieweil, lieber Freund, zu jeder Frist
Oui, cher ami, à tout moment
die Hauptsache das Persönliche ist.
l’essentiel se résume à l’individuel.


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Sous le pseudonyme de Theobald Tiger
1931


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L’AUTRE HOMME – Poème de Kurt TUCHOLSKY – DER ANDRE MANN – 1930

LITTERATURE ALLEMANDE

Poèmes Heine Poésie Gedichte Buch der Lieder

KURT TUCHOLSKY

9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg
9 janvier 1890 – 21 décembre 1935

Traduction Jacky LAVAUZELLE 

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KURT TUCHOLSKY GEDICHTE

DER ANDRE MANN
L’AUTRE HOMME

1930
_______________________

Charles Meynier, Apollon du Belvédère sur fond de paysage, musée de la Révolution française & Gustave Caillebotte, L’homme à son bain, 1884

**********

Du lernst ihn in einer Gesellschaft kennen.
Tu le rencontres en société.
Er plaudert. Er ist zu dir nett.
Il pérore. Comme il est gentil avec toi.
Er kann dir alle Tenniscracks nennen.
Il connaît tout des arcanes du tennis.
Er sieht gut aus. Ohne Fett.
Comme il est intéressant. Comme il est affûté.
Er tanzt ausgezeichnet. Du siehst ihn dir an …
Comme il danse divinement. Tu l’admires …
Dann tritt zu euch beiden dein Mann.
Voilà ton mari qui arrive et qui se joint à vous.

*

Und du vergleichst sie in deinem Gemüte.
Et dans ta tête, tu les compares.
Dein Mann kommt nicht gut dabei weg.
Ton mari n’a pas l’avantage, visiblement.
Wie er schon dasteht — du liebe Güte!
Alors qu’il se tient là – bonté divine !
Und hinten am Hals der Speck!
Mais comme son cou est gras !
Und du denkst bei dir so: « Eigentlich …
Et tu penses alors ça : « En fait ...
Der da wäre ein Mann für mich. »
Celui-là serait bien un homme pour moi. « 

*

Ach, gnädige Frau! Hör auf einen wahren
Oh, madame ! Écoute un vrai
und guten alten Papa!
et vénérable vieux papa !
Hättst du den Neuen: in ein, zwei Jahren
Si tu sortais avec ce nouveau bellâtre : dans un an ou deux
ständest du ebenso da!
tu serais dans la même situation !
Dann kennst du seine Nuancen beim Kosen;
Alors, tu connaîtrais toutes les nuances de chacune de ses caresses ;
dann kennst du ihn in Unterhosen;
alors tu l’aurais vu en slip ;
dann wird er satt in deinem Besitze;
alors qu’il serait satisfait par ta possession ;
dann kennst du alle seine Witze.
Mais toi tu connaîtrais toutes ses blagues.
Dann siehst du ihn in Freude und Zorn,
Ensuite, tu l’aurais vu dans la joie et la colère
von oben und unten, von hinten und vorn …
de haut en bas, de tous côtés …
Glaub mir: wenn man uns näher kennt,
Crois-moi: si tu nous connaissais mieux, nous les hommes,
gibt sich das mit dem happy end.
tu oublierais la vision d’une fin heureuse.
Wir sind manchmal reizend, auf einer Feier …
Nous sommes parfois charmants, lors d’une fête …
und den Rest des Tages ganz wie Herr Meyer.
et le reste de la journée nous sommes comme tout un chacun.
Beurteil uns nie nach den besten Stunden.
Ne nous juge jamais dans nos meilleurs moments.

*

Und hast du einen Kerl gefunden,
Et si tu trouves un gars
mit dem man einigermaßen auskommen kann:
avec lequel tu penses pouvoir bien t’entendre :
dann bleib bei dem eigenen Mann!
il vaut mieux que tu restes avec ton propre mari !


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Unter dem Pseudonym Theobald Tiger
Sous le pseudonyme de Teobald Tiger
1930


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DONNE-MOI LA MAIN – Poème de Kurt TUCHOLSKY – Gedicht von Kurt TUCHOLSKY – Die Verse sind mir leider ausgegangen

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LITTERATURE ALLEMANDE

Poèmes Heine Poésie Gedichte Buch der Lieder

KURT TUCHOLSKY

9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg
9 janvier 1890 – 21 décembre 1935

 

Traduction Jacky LAVAUZELLE 

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KURT TUCHOLSKY GEDICHTE

DONNE-MOI LA MAIN
Die Verse sind mir leider ausgegangen


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Die Verse sind mir leider ausgegangen –
Malheureusement, j’ai manqué de versets –
Es ist so heiß.
Il fait si chaud.
Ich habe nur ein lästerlich Verlangen nach Blond und Weiß.
J’ai juste un ridicule désir de blond et de blanc.
Beamte, Akten, Schieber, bunte Bauern –
Officiers, fichiers, tiroirs, agriculteurs colorés –
ein dummes Land.
D’un stupide pays.
Wie lange nur soll dieser Spaß noch dauern?
Combien de temps devrait durer ce plaisir ?
Gib mir die Hand.
Donne-moi la main.

*

So weit, so weit weg mag ich nicht immer bleiben,
Je ne veux pas toujours rester si loin, si loin,
was nutzt Papier!
à quoi bon le papier !
Und nach dem allerletzten Feldpostschreiben
Et après cette toute dernière lettre postée sur le terrain
bin ich bei Dir.
Je suis avec toi.

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QUAND LES BOURSES S’EFFONDRENT – Poème de Kurt TUCHOLSKY – Gedicht von Kurt TUCHOLSKY – Wenn die Börsenkurse fallen – 1930

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LITTERATURE ALLEMANDE

Poèmes Heine Poésie Gedichte Buch der Lieder

KURT TUCHOLSKY

9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg
9 janvier 1890 – 21 décembre 1935

 

Traduction Jacky LAVAUZELLE 

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KURT TUCHOLSKY GEDICHTE

QUAND LA BOURSES S’EFFONDRENT
Wenn die Börsenkurse fallen

1930
_______________________

Fermeture des portes de l’American Union Bank – 30 juin 1931.

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Wenn die Börsenkurse fallen,
Quand les bourses s’effondrent,
regt sich Kummer fast bei allen,
Presque tout le monde pleure,
aber manche blühen auf:
mais certains prospèrent :
Ihr Rezept heißt Leerverkauf.
Leur recette : la vente à découvert.

*

Keck verhökern diese Knaben Dinge,
Coquins, ces garçons jouent gaiement
die sie gar nicht haben,
avec ce qu’ils ne possèdent pas,
treten selbst den Absturz los,
Ils provoquent eux-mêmes le crach
den sie brauchen – echt famos!
Dont ils ont besoin – vraiment génial !

*

Leichter noch bei solchen
Encore plus simple dans de tels moments,
Taten tun sie sich mit Derivaten:
Ils font des actes avec des produits dérivés :
Wenn Papier den Wert frisiert,
 Si le papier définit la valeur,
wird die Wirkung potenziert.
l’effet sera encore multiplié.

*

Wenn in Folge Banken krachen,
Lorsque les banques s’effondrent les unes après les autres,
haben Sparer nichts zu lachen,
les épargnants n’ont pas de quoi rire :
und die Hypothek aufs Haus heißt,
Maisons hypothéquées !
Bewohner müssen raus.
Résidents locataires expulsés !

*

Trifft’s hingegen große Banken,
Cependant, si les grandes banques
kommt die ganze Welt ins Wanken
et le monde entier commencent à vaciller
-auch die Spekulantenbrut
– la poussée spéculative
zittert jetzt um Hab und Gut!
tremble maintenant pour ses affaires !

*

Soll man das System gefährden?
Doit-on mettre le système en danger ?
Da muss eingeschritten werden:
Il faut désormais intervenir :
Der Gewinn, der bleibt privat,
Le profit reste privé,
die Verluste kauft der Staat.
l’État rachète les pertes.

*

Dazu braucht der Staat Kredite,
L’Etat a alors besoin de crédits,
und das bringt erneut Profite,
et cela ravive encore les profits,
hat man doch in jenem Land
vous avez dans ce pays
die Regierung in der Hand.
le gouvernement dans vôtre main.

*

Für die Zechen dieser Frechen
Pour colmater les brèches
hat der Kleine Mann zu blechen
 les petits doivent contribuer
und – das ist das Feine ja –
et – quelle bonne chose –
nicht nur in Amerika!
pas seulement en Amérique !

*

Und wenn Kurse wieder steigen,
Et quand les prix remontent,
fängt von vorne an der Reigen –
recommence à nouveau la ronde :
ist halt Umverteilung pur,
 une pure redistribution
stets in eine Richtung nur.
toujours dans une seule et unique direction.

*

Aber sollten sich die Massen
Mais la foule devrait
das mal nimmer bieten lassen,
ne pas s’en laisser compter,
ist der Ausweg längst bedacht:
une issue a longtemps été envisagée :
Dann wird bisschen Krieg gemacht.
Qu’une bonne petite guerre soit menée.

**********

1930

veröffentlicht in « Die Weltbühne »
Publié dans « Die Weltbühne »

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L’ÉPHÉMÉRIDE – Poème de Kurt TUCHOLSKY – Gedicht von Kurt TUCHOLSKY – FÜR SEINE MELI

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LITTERATURE ALLEMANDE

Poèmes Heine Poésie Gedichte Buch der Lieder

KURT TUCHOLSKY

9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg
9 janvier 1890 – 21 décembre 1935

Traduction Jacky LAVAUZELLE 

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KURT TUCHOLSKY GEDICHTE

FÜR SEINE MELI
L’ÉPHÉMÉRIDE

_______________________

Calendrier romain retrouvé à Antium et daté d’environ -60.

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Ich blättre so in diesen Seiten
Je feuillette ces pages
und ich seh vor mir ein blondes Haar.
et je vois un cheveu blond devant moi.
Vor meinen Augen laß ich weiten
Sous mes yeux, s’ouvre
ein neues Jahr.
une nouvelle année.

*

Auf allen Blättern eine Frage.
Sur chaque feuille, une question.
Ich seh der Wochen lange Reihn …
Je vois des rangées de semaines …
Ich könnt an jedem dieser Tage
Je peux chacun de ces jours
einst glücklich sein.
être heureux.

********************

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LA TRANCHÉE – Poème de Kurt TUCHOLSKY – Gedicht von Kurt TUCHOLSKY – DER GRABEN – 1926

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LITTERATURE ALLEMANDE

Poèmes Heine Poésie Gedichte Buch der Lieder

KURT TUCHOLSKY

9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg
9 janvier 1890 – 21 décembre 1935

Traduction Jacky LAVAUZELLE 

______________________

KURT TUCHOLSKY GEDICHTE

DER GRABEN
LA TRANCHÉE

1926
_______________________

Bataille de la Somme (Tranchée de la Prince of Wales’ Division) – Photographie de John Warwick Brooke


********************




Mutter, wozu hast Du Deinen aufgezogen,
Mère, pourquoi as-tu élevé ton fils,
Hast Dich zwanzig Jahr’ um ihn gequält?
Pourquoi t’es-tu tourmentée pendant vingt ans ?
Wozu ist er Dir in Deinen Arm geflogen,
Pourquoi s’est-il réfugié dans tes bras
Und Du hast ihm leise was erzählt?
Pendant que doucement tu le rassurais ?
Bis sie ihn Dir weggenommen haben

Jusqu’à ce qu’ils te le prennent
Für den Graben, Mutter, für den Graben!
Pour la tranchée, mère, pour la tranchée !

*

Junge, kannst Du noch an Vater denken?
Fils, peux-tu te souvenir encore de ton père ?
Vater nahm Dich oft auf seinen Arm,
Ce père qui te prenait souvent dans ses bras
Und er wollt’ Dir einen Groschen schenken,
Et qui t’offrait un sou,
Und er spielte mit Dir Räuber und Gendarm
Et qui jouait au gendarme et au voleur avec toi
Bis sie ihn Dir weggenommen haben
Jusqu’à ce qu’ils te le prennent
Für den Graben, Junge, für den Graben!
Pour la tranchée, mon garçon, pour la tranchée !

*

Drüben die französischen Genossen
Les camarades français là-bas
lagen dicht bei Englands Arbeitsmann.
étaient proches des ouvriers anglais.
Alle haben sie ihr Blut vergossen,
Ils ont tous versé leur sang
und zerschossen ruht heut Mann bei Mann.
 
et tiré sur d’autres hommes aujourd’hui.
 Alte Leute, Männer, mancher Knabe
Des vieux et des hommes, des jeunes hommes
 in dem einen großen Massengrabe.
dans une grande fosse commune.

*

Seid nicht stolz auf Orden und Geklunker!
Ne soyez pas fier des médailles et des quincailleries !
Seid nicht stolz auf Narben und die Zeit!
Ne soyez pas fier des cicatrices et de votre temps !
In die Gräben schickten euch die Junker,
Les nobliaux vous ont envoyés dans les tranchées,
Staatswahn und der Fabrikantenneid.
Nourris par la folie de l’État et l’envie des fabricants.
Ihr wart gut genug zum Fraß für Raben,
Vous avez été assez bons pour nourrir les corbeaux,
für das Grab, Kameraden, für den Graben!
pour la tombe, camarades, pour la fosse !

*

Werft die Fahnen fort!
Jetez les drapeaux !
Die Militärkapellen spielen auf zu euerm Todestanz.
Les fanfares militaires jouent votre danse de la mort.
Seid ihr hin: ein Kranz von Immortellen –
Vous êtes là : une couronne d’immortelles –
das ist dann der Dank des Vaterlands.
ce sont les remerciements de la patrie.

*

Denkt an Todesröcheln und Gestöhne.
Pensez aux affres et aux gémissements de la mort.
Drüben stehen Väter, Mütter, Söhne,
Là-bas, il y a des pères, des mères, des fils,
schuften schwer, wie ihr, ums bißchen Leben.
qui travaillent dur, comme vous, pour un peu de vie.
Wollt ihr denen nicht die Hände geben?
Ne voulez-vous pas leur serrer la main ?
Reicht die Bruderhand als schönste aller Gaben
La main fraternelle est le plus beau de tous les cadeaux
übern Graben, Leute, übern Graben -!
au-dessus des tranchées, camarades , au-dessus des tranchées !



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1926

**************

Unter dem Pseudonym Theobald Tiger
Sous le pseudonyme de Théobald Tiger

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LA POÉSIE DE KURT TUCHOLSKY – Gedichte von Kurt Tucholsky

LITTERATURE ALLEMANDE

Poèmes Heine Poésie Gedichte Buch der Lieder

KURT TUCHOLSKY

9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg
9 janvier 1890 – 21 décembre 1935

Traduction Jacky LAVAUZELLE 

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Gedichte von Kurt Tucholsky
LA POÉSIE DE KURT TUCHOLSKY

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KRIEG DEM KRIEGE
GUERRE A LA GUERRE

1919

Sie lagen vier Jahre im Schützengraben.
Ils étaient dans les tranchées depuis quatre ans.
Zeit, große Zeit!
Du temps, longtemps !

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PARK MONCEAU
PARC MONCEAU

1924

Hier ist es hübsch. Hier kann ich ruhig träumen.
Ici, comme c’est joli. Ici, je peux rêver tranquillement.
Hier bin ich Mensch – und nicht nur Zivilist.
Ici, je suis humain – et pas seulement un civil.



**

DER GRABEN
LA TRANCHÉE

1926

Bataille de la Somme (Tranchée de la Prince of Wales’ Division) – Photographie de John Warwick Brooke

Mutter, wozu hast Du Deinen aufgezogen,
Mère, pourquoi as-tu élevé ton fils,
Hast Dich zwanzig Jahr’ um ihn gequält?
Pourquoi t’es-tu tourmentée pendant vingt ans ?

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QUAND LA BOURSES S’EFFONDRENT
Wenn die Börsenkurse fallen

1930

Wenn die Börsenkurse fallen,
Quand les bourses s’effondrent,
regt sich Kummer fast bei allen,
Presque tout le monde pleure,

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DER ANDRE MANN
L’AUTRE HOMME

1930

Charles Meynier, Apollon du Belvédère sur fond de paysage, musée de la Révolution française & Gustave Caillebotte, L’homme à son bain, 1884

Du lernst ihn in einer Gesellschaft kennen.
Tu le rencontres en société.
Er plaudert. Er ist zu dir nett.
Il pérore. Comme il est gentil avec toi.

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LES YEUX DANS LA VILLE
Augen in der Großstadt

1930

Wenn du zur Arbeit gehst
Quand vous partez au travail
am frühen Morgen,
tôt le matin,

**

LES POTINS
DAS PERSÖNLICHE

1931

Schreib, schreib …
Écrivez, écrivez …
Schreib von der Unsterblichkeit der Seele,
Écrivez sur l’immortalité de l’âme,

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AU PUBLIC
An das Publikum

1931

O hochverehrtes Publikum,
Ô cher public,
sag mal: bist du wirklich so dumm,
dis : es-tu aussi stupide,

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FÜR SEINE MELI
L’ÉPHÉMÉRIDE

Calendrier romain retrouvé à Antium et daté d’environ -60.

Ich blättre so in diesen Seiten
Je feuillette ces pages
und ich seh vor mir ein blondes Haar.
et je vois un cheveu blond devant moi.

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DONNE-MOI LA MAIN
Die Verse sind mir leider ausgegangen

Die Verse sind mir leider ausgegangen –
Malheureusement, j’ai manqué de versets –
Es ist so heiß.
Il fait si chaud.

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PARC MONCEAU -Poème de Kurt TUCHOLSKY – Gedicht von Kurt TUCHOLSKY – 1924 -Park Monceau

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LITTERATURE ALLEMANDE

Poèmes Heine Poésie Gedichte Buch der Lieder

KURT TUCHOLSKY

9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg
9 janvier 1890 – 21 décembre 1935

 

Traduction Jacky LAVAUZELLE 

______________________

 

KURT TUCHOLSKY GEDICHTE

PARC MONCEAU
Park Monceau

1924
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Le Parc Monceau – La colonnade


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Hier ist es hübsch. Hier kann ich ruhig träumen.
Ici, comme c’est joli. Ici, je peux rêver tranquillement.
Hier bin ich Mensch – und nicht nur Zivilist.
Ici, je suis humain – et pas seulement un civil.
Hier darf ich links gehn. Unter grünen Bäumen
Ici, je peux aller à gauche. Sous les arbres verts
sagt keine Tafel, was verboten ist.
aucun tableau noir ne dit ce qui est interdit.

*

Ein dicker Kullerball liegt auf dem Rasen.
Une grosse balle repose sur la pelouse.
Ein Vogel zupft an einem hellen Blatt.
Un oiseau porte une feuille brillante.
Ein kleiner Junge gräbt sich in der Nasen
Un petit garçon se cure le nez
und freut sich, wenn er was gefunden hat.
et serait si heureux d’y trouver quelque chose.

*

Es prüfen vier Amerikanerinnen,
Quatre Américaines vérifient
ob Cook auch recht hat und hier Bäume stehn.
si Cook avait raison et s’il y a des arbres ici.
Paris von außen und Paris von innen:
Paris de l’extérieur et Paris de l’intérieur :
sie sehen nichts und müssen alles sehn.
Elles ne voient rien et doivent tout voir.

*

Die Kinder lärmen auf den bunten Steinen.
Les enfants font du bruit sur les pierres colorées.
Die Sonne scheint und glitzert auf ein Haus.
Le soleil brille et scintille sur une maison.
Ich sitze still und lasse mich bescheinen
Je reste assis et je rêvasse au soleil
und ruh von meinem Vaterlande aus.
et je me repose de ma patrie.


**********

1924

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L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 800px-Kurt_Tucholsky_Signature.svg_-756x1024.png.
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SI J’ÉTAIS UN MENDIANT – Poème de Clemens BRENTANO – Wenn ich ein Bettelmann wär

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LITTERATURE ALLEMANDE


Deutsch Poesie –  Deutsch Literatur

Clemens Brentano

9 septembre 1778 – 28 juillet 1842
9. September 1778 Ehrenbreitstein (Koblenz)- 28. Juli 1842 Aschaffenburg

German poet – Poète Allemand – Deutsch Dichter

Übersetzung
Traduction Jacky Lavauzelle

LA POESIE DE
CLEMENS BRENTANO

Heinrich Deiters, Der Waldsee

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SI J’ÉTAIS UN MENDIANT
Wenn ich ein Bettelmann wär

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**********************

Wenn ich ein Bettelmann wär
Si j’étais un mendiant
Käm ich zu Dir,
Qui venait vers toi
Säh Dich gar bittend an
Te regardant d’un air suppliant,
Was gäbst Du mir? –
Que lui donnerais-tu ?

*

Der Pfennig hilft mir nicht
L’argent, je n’en veux
Nimm ihn zurück,
Reprends-le,
Goldner als golden
Plus brillant que l’or
Glänzt allen Dein Blick;
Brille ton regard !

*

Und was Du allen gibst
Ce qu’à tous tu donnerais,
Gebe nicht mir
Jamais ne me donnerait
Nur was mein Aug begehrt
Ce que mon œil seulement
Will ich von Dir.
Veut de toi.

*

Bettler wie helf ich Dir? –
Mendiant, comment puis-je t’aider ?
Sprächst Du nur so,
Si ainsi tu me parlais,
Dann wär im Herzen ich

Alors nagerait mon cœur
Glücklich und froh.

Dans la joie et le bonheur.

*

Laufst auf Dein Kämmerlein
Regarde dans ton armoire
Holst ein Paar Schuh
Attrape une paire de chaussures
Die sind mir viel zu klein,

Elles sont trop petites pour moi,
Sieh einmal zu. –

Tu vois.

*

Sieh nur wie klein sie sind
Vois comme elles sont petites
Drücken mich sehr,
Et comme elles me serrent ainsi,
Jungfrau süß lächelst Du

Fillette tu me souris
O gib mir mehr.

Mais donne-moi plus !

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L’ASCÈTE et LE RELIGIEUX EXTATIQUE

On a dit de Brentano qu’il n’avait qu’à ouvrir ses poches pour que des légions d’anges et de gnomes s’en échappassent ; le mot est vrai. En revanche, les pures préoccupations d’artiste n’occupèrent jamais qu’une place bien mince dans son cerveau. Tout entier aux caprices du moment, à ses boutades, il ne se doute point de ces sollicitudes curieuses dont certains lettrés entourent la chère œuvre, de ces soins paternels qu’on apporte si volontiers à la protéger aux débuts. Ce n’est pas lui dont le cœur eût bondi de joie à l’aspect du précieux volume. Au contraire, il avait horreur de se voir imprimé. « C’est pour moi une douleur insupportable, répétait-il souvent ; figurez-vous une jeune fille forcée d’exécuter pour divertir les gens une danse qu’elle aurait apprise aux dépens de son innocence et de son repos. J’ai écrit au moins autant de livres que ma sœur, mais je garde sur elle l’avantage de les avoir tous jetés au feu. » Parfois il lui arrivait de s’enfermer chez lui, d’allumer des cierges, et de se mettre ensuite à prier des nuits entières pour ceux qui souffrent. Singulière chose que cette fusion de l’esprit méridional et du génie du nord, dont cet homme offre le phénomène. J’ai dit qu’il y avait de l’ascète chez Brentano, du religieux extatique des bords du Nil, du thaumaturge ; il y avait aussi du don Quichotte.

par Henri Blaze
Clément brentano
Lettres de jeunesse de Clément à Bettina
Revue des Deux Mondes
période initiale, tome 9, 1845



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