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A MA NOURRICE – Няне – Poème de POUCHKINE – 1826

Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe
TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

Няне – A ma nourrice

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Подруга дней моих суровых,
Compagne de mes heures implacables
Голубка дряхлая моя!
Ma colombe vénérable !
Одна в глуши лесов сосновых
Au cœur d’une forêt de pins sylvestres…



То чудится тебе …
Il te semble …

1826

Gabriel Metsu, Vieille Femme méditant, v.1660-1662, Rijksmuseum, Amsterdam

POUCHKINE – Poème de 1826

LÉNORE – LENORE (II) Poème de GOTTFRIED AUGUST BÜRGER

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LENORE
LITTERATURE ALLEMANDE

LENORE Gottfried August Bürger Trad Jacky Lavauzelle
Heinrich Christoph Kolbe, Bildnis einer jungen Dame, Portrait d’une jeune dame,1826

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Lenore Gottfried August Bürger Jacky Lavauzelle Leonore

Lenore Gottfried August Bürger Jacky Lavauzelle Leonore



 





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Entstehungsdatum – 1773
Ecrit en 1773
Erscheinungsdatum – 1778
Publié en 1778

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LIRE LES PREMIERS VERS DE LENORE

CLIQUER ICI

LÉNORE – LENORE (I) Poème de GOTTFRIED AUGUST BÜRGER

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     SUITE DE LENORE




« Wir satteln nur um Mitternacht.
« Nous n’avons sellé qu’à minuit.
   Weit rit ich her von Böhmen.
Je viens du fin fond de la Bohême.
    Ich habe spat mich aufgemacht,
Il est tard,
 Und wil dich mit mir nemen. » –
Et je te veux avec moi. « –
  « Ach, Wilhelm, erst herein geschwind!
-« Ah, Wilhelm, viens d’abord !
 Den Hagedorn durchsaust der Wind,
Le vent siffle à travers l’aubépine ,
Herein, in meinen Armen.
Viens dans mes bras.
Herzliebster, zu erwarmen! » –
Chérie, viens te réchauffer ! »-

*

« Las sausen durch den Hagedorn,
« Laisse-le siffler à travers l’aubépine,
-Las sausen, Kind, las sausen!
 – Laisse-le siffler, mon enfant, laisse-le siffler !
 
Der Rappe schart; es klirt der Sporn.
  Le cheval piaffe ; tintent les éperons.
Ich darf alhier nicht hausen.
Je ne peux pas vivre ici.
Kom, schürze spring’ und schwinge dich
Viens, saute sur la selle et monte
Auf meinen Rappen hinter mich!
Derrière moi, sur mon destrier !
 Mus heut noch hundert Meilen
Nous avons une centaine de miles à faire aujourd’hui
  Mit dir ins Brautbett’ eilen. » –
Pour rejoindre la demeure nuptiale. »

*

     « Ach! woltest hundert Meilen noch
« Ah, encore à une centaine de miles
 Mich heut ins Brautbett’ tragen?
Pour rejoindre la demeure nuptiale ?
 Und horch! es brumt die Glocke noch,
Ecoute ! la cloche sonne toujours,
 Die elf schon angeschlagen. » –
 Les Onze heures sont déjà passées ! « –
  « Sieh hin, sieh her! der Mond scheint hell.
« Regarde, regarde comme la lune brille !
Wir und die Todten reiten schnell.
Nous et les morts comme nous allons vite.
Ich bringe dich, zur Wette,
Je te jure, je te jure
 Noch heut ins Hochzeitbette. » –
Que nous y serons aujourd’hui même ! « –

*

« Sag an, wo ist dein Kämmerlein?
« Dis-moi, où est donc ta chambre ?
  Wo? Wie dein Hochzeitbetchen?“ –
Où est-elle ? Comment est ton lit nuptial ? « –
  « Weit, weit von hier! – – Stil, kühl und klein! – –
 « Loin, loin d’ici ! – – Silencieux, étroit et petit ! – –
Sechs Bretter und zwei Bretchen!“ –
Six planches et deux planchettes ! « –
    « Hat’s Raum für mich?“ – « Für dich und mich!
« Y a-t-il de la place pour moi ? » – « Pour toi et pour moi !
 Kom, schürze, spring und schwinge dich!
  Viens ! Que la fête commence !
 Die Hochzeitgäste hoffen;
Les invités de la noce attendent ;
Die Kammer steht uns offen. »–
 La chambre nuptiale est prête. « –

*

Schön Liebchen schürzte, sprang und schwang
La belle s’accoutre, saute
Sich auf das Ros behende;
Sur son fier destrier;
 Wol um den trauten Reiter schlang
Elle enroule autour du cavalier audacieux
  Sie ihre Lilienhände;
Ses belles mains de lis ;
Und hurre hurre, hop hop hop!
Et hurle « Allez !  hop ! hop ! hop ! »
 Ging’s fort in sausendem Galop,
Elle est partie au grand galop,
Daß Ros und Reiter schnoben,
Avec le cheval et le cavalier en un éclair,
Und Kies und Funken stoben.
Et le gravier a volé en éclat.

*

Zur rechten und zur linken Hand,
A droite comme à gauche,
  Vorbei vor ihren Blicken,
Devant leurs yeux,
   Wie flogen Anger, Haid’ und Land!
S’envolaient les paysages !
 Wie donnerten die Brücken! –
Frémissaient les ponts ! –
  « Graut Liebchen auch? – – Der Mond scheint hell!
« As-tu peur, aussi ? – Vois comme la lune brille ! 
Hurrah! die Todten reiten schnell!
Vois ! Comme les morts vont vite !
 Graut Liebchen auch vor Todten? » –
 Es-tu effrayée par les morts ? « –
 « Ach nein! – doch las die Todten!“ –
« Oh non ! – mais laisse les morts ! « –

*

Was klang dort für Gesang und Klang?
Que sont ces chanson et ces sons ?
 Was flatterten die Raben? – 
Que sont ces corbeaux qui volent ? –
Horch Glockenklang! horch Todtensang!
Ecoute la cloche ! Ecoute les chants mortuaires !
 « Last uns den Leib begraben! »
« Nous devons enterrer le corps ! »
 Und näher zog ein Leichenzug,
Et le cortège funèbre s’est rapproché,
Der Sarg und Todtenbaare trug.
Avec le cercueil et les porteurs.
  Das Lied war zu vergleichen
La chanson était envoûtante
 Dem Unkenruf in Teichen.
Comme la malheureuse prophétie des étangs.

*

« Nach Mitternacht begrabt den Leib,
« Après minuit, enterrez le corps,
  Mit Klang und Sang und Klage!
Avec des complaintes et des chansons !
Jezt führ’ ich heim mein junges Weib.
  Maintenant, je ramène chez moi ma jeune femme.
 Mit, mit zum Brautgelage!
Venez au banquet du mariage !
Kom, Küster, hier! Kom mit dem Chor,
  Allez ! sacristain, viens ici ! Viens avec le chœur,
Und gurgle mir das Brautlied vor!
  Et que résonne la chanson nuptiale !
 Kom, Pfaff’, und sprich den Segen,
 Viens Prêtre ! donne la bénédiction !
Eh wir zu Bett’ uns legen! » –
  Avant que nous nous allongions dans notre lit ! « –

*

     Stil Klang und Sang. – – Die Baare schwand. – –
Se sont tus les gémissements et les chants. La bière s’est tarie –
Gehorsam seinem Rufen,
Obéissant à son appel,
Kam’s, hurre hurre! nachgerant,
Viennent les hourrah ! hourra !
Hart hinter’s Rappen Hufen;
Frappent les sabots ;
Und immer weiter, hop hop hop!
Et puis, hop ! hop ! hop !
Ging’s fort in sausendem Galop,
Ils sont partis au grand galop,
 Daß Ros und Reiter schnoben,
On entendait les respirations des chevaux et des cavaliers,
Und Kies und Funken stoben.
Et le gravier volait en éclat.

*

Wie flogen rechts, wie flogen links,
 Comme de tous côtés s’envolaient
 Gebirge, Bäum’ und Hecken!
Les montagnes, les arbres et les haies !
 Wie flogen links, und rechts, und links
Comme à gauche et à droite s’envolaient
 Die Dörfer, Städt’ und Flecken! –
Les villages, les villes et les bourgs ! –
 « Graut Liebchen auch? – – Der Mond scheint hell!
« As-tu peur, aussi ? – Vois comme la lune brille !
 Hurrah! die Todten reiten schnell!
Hourra ! Comme les morts vont vite !
 Graut Liebchen auch vor Todten? » –
 Es-tu effrayée par les morts ? « –
 « Ach! Las sie ruhn, die Todten!“ –
« Ah ! Laisse-les reposer les morts en paix ! « –
*
     Sieh da! sieh da! Am Hochgericht
Là ! regarde ! Sur la haute cour,
 Tanzt, um des Rades Spindel,
Dansent autour de la roue,
 Halb sichtbarlich, bei Mondenlicht,
A moitié visible, à la lumière de la lune,
 Ein luftiges Gesindel. –
Des fantômes aériens. –
« Sasa! Gesindel, hier! Kom hier!
« Ici ! Fantômes, ici ! Venez ici !
Gesindel, kom und folge mir!
Fantômes, venez et suivez-moi !
 Tanz’ uns den Hochzeitreigen,
Dansons au mariage,
 Wann wir zu Bette steigen!“ –
Partons vers le banquet ! « –
*

Und das Gesindel husch husch husch!
Et le fantôme criait : « husch ! »
Kam hinten nachgeprasselt,
Avec le vent dans le dos,
  Wie Wirbelwind am Haselbusch
Comme un tourbillon dans un buisson de noisetier
 Durch dürre Blätter rasselt.
A travers les feuilles mortes.
 Und weiter, weiter, hop hop hop!
Et qui s’élève, hop ! hop ! hop !
 Ging’s fort in sausendem Galop,
Sont partis au grand galop,
Daß Ros und Reiter schnoben,
Cavalier et Cheval en un souffle,
 Und Kies und Funken stoben.
Et le gravier a volé en éclat.

*

Wie flog, was rund der Mond beschien,
Comment a volé ce que la lune faisait briller,
   Wie flog es in die Ferne!
Comment tout ça a volé de tous côtés ?
 Wie flogen oben über hin
Ils survolent le sommet
Der Himmel und die Sterne! –
Du ciel et des étoiles! –
« Graut Liebchen auch? – – Der Mond scheint hell!
« As-tu peur, aussi ? – Vois comme  la lune brille ! 
Hurrah! die Todten reiten schnell!
Hourra ! Comme les morts vont vite !
Graut Liebchen auch vor Todten? » –
 Es-tu effrayée par les morts ? « –
« O weh! Las ruhn die Todten! »
« O malheur ! que les morts reposent en paix ! »

*

« Rapp’! Rapp’! Mich dünkt der Hahn schon ruft. – 
« Rapp ! Rapp ! Je pense que le coq chante déjà. – 
Bald wird der Sand verrinnen – 
Bientôt le sablier ne s’écoulera plus  –
  Rapp’! Rapp’! Ich wittre Morgenluft  –
Rapp ! Rapp ! Je sens déjà l’air du petit matin  –
Rapp’! Tumle dich von hinnen! –
Rapp ! Sois alerte, mon destrier ! –
Volbracht, volbracht ist unser Lauf!
Voici qu’elle s’achève ! Elle s’achève notre course !
 Das Hochzeitbette thut sich auf!
Le lit nuptial s’ouvre !
Die Todten reiten schnelle!
 Comme les morts marchent vite !
Wir sind, wir sind zur Stelle.“ –
Nous sommes ! nous sommes là ! »-

*




Rasch auf ein eisern Gitterthor
Rapide, ils se retrouvent devant une porte de fer
 Ging’s mit verhängtem Zügel.
Le cavalier donne un coup de rênes.
 Mit schwanker Gert’ ein Schlag davor
Frappant d’un léger coup,
Zersprengte Schlos und Riegel.
Les serrures et les battants se cassent aussitôt.
 Die Flügel flogen klirrend auf,
Ils repartent en un coup d’ailes,
 Und über Gräber ging der Lauf.
Et au-dessus des tombes se porte la course.
Es blinkten Leichensteine
 Ils se trouvent là des pierres tombales qu’illuminent
  Rund um im Mondenscheine.
Les rayons lumineux de la lune.

*

Ha sieh! Ha sieh! im Augenblik,
Ah ! Regardez ! Regardez ! en une fraction de seconde,
 Huhu! ein gräslich Wunder!
Hou ! hou! un grand miracle !
Des Reiters Koller, Stük für Stük,
La cape du cavalier, pièce après pièce,
 Fiel ab, wie mürber Zunder.
Se détache comme de l’amadou brûlé.
 Zum Schädel, ohne Zopf und Schopf,
Son crâne, sans tresse et sans cheveux,
  Zum nakten Schädel ward sein Kopf;
Sa tête n’était plus qu’un crâne nu ;
 Sein Körper zum Gerippe,
Son corps, un squelette,
Mit Stundenglas und Hippe.
Avec sablier et faux.

*

Hoch bäumte sich, wild schnob der Rapp’,
Se cabrant fortement , la monture souffla sauvagement,
 Und sprühte Feuerfunken;
Et des étincelles sortent de ses naseaux ;
 Und hui! war’s unter ihr hinab
Et huiiii ! En un clin d’œil
 Verschwunden und versunken.
Disparu et se perdit au loin.
Geheul! Geheul aus hoher Luft,
Houuuuu ! Des hurlement fendaient les airs,
 Gewinsel kam aus tiefer Gruft.
Des pleurs venaient d’une profonde crypte.
 Lenorens Herz, mit Beben,
Le cœur de Lénore, tremblant,
 Rang zwischen Tod und Leben.
Chavirait entre la vie et la mort.

 *

Nun tanzten wol bei Mondenglanz,
Dansant au clair de lune,
   Rund um herum im Kreise,
En cercle tout autour d’elle,
 Die Geister einen Kettentanz,
Les esprits se mirent à chanter,
 Und heulten diese Weise:
Et crièrent ainsi :
« Gedult! Gedult! Wenn’s Herz auch bricht!
« Patience ! Patience ! Même si tu as le cœur brisé !
Mit Gott im Himmel hadre nicht!
Avec Dieu dans le Ciel, il ne faut pas perdre patience !
 
  « Des Leibes bist du ledig;
Tu es délivrée de ton corps ;
 Gott sey der Seele gnädig! »
Que Dieu aie pitié de ton âme ! 

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Gottfried August Bürger Jacky Lavauzelle Leonore







Gottfried August Bürger

LÉNORE – LENORE (I) Poème de GOTTFRIED AUGUST BÜRGER

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Gottfried August Bürger Trad Jacky Lavauzelle
Heinrich Christoph Kolbe, Bildnis einer jungen Dame, Portrait d’une jeune dame,1826


LITTERATURE ALLEMANDE

Gottfried August Bürger Jacky Lavauzelle Leonore

Gottfried August Bürger Jacky Lavauzelle Leonore









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Entstehungsdatum – 1773
Ecrit en 1773
Erscheinungsdatum – 1778
Publié en 1778

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Les 112 premiers vers

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     Lenore fuhr um’s Morgenrot
Lénore échappe, avec la venue de l’aube,
Empor aus schweren Träumen:
Au convoi de ces pesants rêves :
„Bist untreu, Wilhelm, oder todt?
« Es-tu infidèle, Wilhelm, ou mort ?
Wie lange wilst du säumen?“
T’absenteras-tu longtemps ? « –
Er war mit König Friedrichs Macht
Il est parti, avec les troupes du roi Frédéric,
Gezogen in die Prager Schlacht,
Combattre à la bataille de Prague,
Und hatte nicht geschrieben:
Et n’a rien écrit depuis ce temps :
Ob er gesund geblieben.
Est-il encore vivant ?

*

Der König und die Kaiserin,
Le Roi et l’Impératrice,
Des langen Haders müde,
Fatigués par ces interminables combats,
Erweichten ihren harten Sin,
Souhaitant adoucir leur lourd péché,
 Und machten endlich Friede;
Finalement acceptèrent la paix ;
  Und jedes Heer, mit Sing und Sang,
Et toutes les armées, en grandes fanfares,
Mit Paukenschlag und Kling und Klang,
Et puissantes musiques,
Geschmükt mit grünen Reisern,
Épicées et fleuries,
Zog heim zu seinen Häusern.
Retournèrent dans leurs pénates.

*

Und überal al überal,
Et tout le long, continuellement,
Auf Wegen und auf Stegen,
Sur les chemins et sur les passerelles,
Zog Alt und Jung dem Jubelschall
Les vieux comme les jeunes les acclamaient
Der Kommenden entgegen.
Et venaient à leur rencontre.
Gottlob! rief Kind und Gattin laut,
« Dieu merci ! » disait l’enfant et priait la femme,
 Wilkommen! manche frohe Braut.
« Bienvenue ! » ajoutait l’heureuse mariée.
  Ach! aber für Lenoren
Hélas ! pour Lénore
  War Grus und Kus verloren.
Toujours dans attente de doux baisers.

*

Sie frug den Zug wol auf und ab,
Elle le réclame en remontant le flot des régiments,
Und frug nach allen Namen;
Elle les interroge impatiemment ;
Doch keiner war, der Kundschaft gab,
Mais personne n’a de nouvelles,
Von allen, so da kamen.
Elle n’obtient rien de plus finalement.
 Als nun das Heer vorüber war,
Quand l’armée repart,
Zerraufte sie ihr Rabenhaar,
Elle se tire les cheveux,
Und warf sich hin zur Erde,
Et se jette à terre,
Mit wütiger Geberde.
Avec une terrible colère.

*

     Die Mutter lief wol hin zu ihr: –
Sa mère est venue la voir :
« Ach, daß sich Gott erbarme!
« Ah, Dieu ! Aie pitié !
Du trautes Kind, was ist mit dir? » –
  Ma pauvre chérie, qu’as-tu donc ? « –
 Und schloß sie in die Arme. –
Et elle l’embrassa. –
« O Mutter, Mutter! hin ist hin!
« Oh mère, mère ! il n’y a plus d’espoir !
Nun fahre Welt und alles hin!
Que le monde et tout le reste s’écroulent !
 Bei Gott ist kein Erbarmen.
 Dieu n’a aucune pitié !
 O weh, o weh mir Armen! »–
 Hélas, hélas, malheur à moi ! « –

*

« Hilf Gott, hilf! Sieh uns gnädig an!
« Dieu aide-nous ! Rends-nous grâce !
Kind, bet’ ein Vaterunser!
Mon enfant, prie le Seigneur !
Was Gott thut, das ist wolgethan.
  Ce que Dieu fait est toujours bien fait.
Gott, Gott erbarmt sich Unser! »-
  Dieu, Dieu ait pitié de nous ! « –
 « O Mutter, Mutter! Eitler Wahn!
« Oh mère, mère ! Quelle vaine illusion !
 Gott hat an mir nicht wolgethan!
  Dieu ne voulait pas de moi !
  Was half, was half mein Beten?
A quoi mes prières ont-elles aidé ?
Nun ist’s nicht mehr vonnöten. » –
  Maintenant, elles ne sont plus nécessaires ! « –

*




« Hilf Gott, hilf! wer den Vater kent,
« Dieu aide-nous! qui connaît le Père,
 Der weis, er hilft den Kindern.
Sait qu’il aide ses enfants.
 Das hochgelobte Sakrament
Le saint Sacrement
Wird deinen Jammer lindern.“ –
Va soulager ton malheur. « –
 « O Mutter, Mutter! was mich brent,
« Oh mère ! mère ! ce que je regrette
Das lindert mir kein Sakrament!
C’est que tout sacrement est impuissant !
 Kein Sakrament mag Leben
Aucun sacrement n’apporte la vie
 Den Todten wiedergeben.“ –
A ceux qui sont morts ! « –

*

« Hör, Kind! wie, wenn der falsche Man,
« Écoute, mon enfant ! peut-être le mauvais homme,
    Im fernen Ungerlande,
Dans une lointain contrée,
Sich seines Glaubens abgethan,
A abandonné sa foi,
Zum neuen Ehebande?
Pour un nouveau lien de mariage ?
  Las fahren, Kind, sein Herz dahin!
Va, mon enfant, son coeur est ailleurs !
Er hat es nimmermehr Gewin!
  Il n’y gagnera rien !
Wann Seel’ und Leib sich trennen,
Quand l’âme et le corps se sépareront,
Wird ihn sein Meineid brennen.“ –
Il brûlera alors ! « –

*

« O Mutter, Mutter! Hin ist hin!
« Oh mère ! mère !
Verloren ist verloren!
Ce qui est perdu est perdu !
Der Tod, der Tod ist mein Gewin!
  La mort, la mort est mon seul gain !
 O wär’ ich nie geboren! –
 Oh, si je n’étais pas né ! –
Lisch aus, mein Licht, auf ewig aus!
Eteins-toi, Ô ma lumière, pour toujours !
Stirb hin, stirb hin in Nacht und Graus!
  Meurs, meurs dans la nuit et dans l’horreur !
Bei Gott ist kein Erbarmen.
  Dieu n’a aucune pitié !
  O weh, o weh mir Armen! »–
Hélas, hélas, malheur à moi, pauvre de moi ! « –

*

« Hilf Gott, hilf! Geh nicht ins Gericht
« Aidez-nous, Ô Dieu, aidez-nous ! Ne jugez pas
  Mit deinem armen Kinde!
Ma pauvre enfant !
Sie weis nicht, was die Zunge spricht.
  Elle ne sait pas ce que dit sa langue !
 Behalt ihr nicht die Sünde!
 Ne regardez pas ça comme un péché !
 Ach, Kind, vergis dein irdisch Leid,
 Ah  mon enfant, oublie ta souffrance terrestre,
Und denk an Gott und Seligkeit!
  Et pense à Dieu et au salut !
So wird doch deiner Seelen
  Ton âme choisira
Der Bräutigam nicht felen. » –
 Un époux dans l’au-delà ! « –

*

« O Mutter! Was ist Seligkeit?
« O mère, qu’est-ce que le bonheur ?
 O Mutter! Was ist Hölle?
 O mère ! Qu’est-ce que l’enfer ?
  Bei ihm, bei ihm ist Seligkeit,
Avec lui, avec lui : voici la félicité,
  Und ohne Wilhelm Hölle! –
Et l’enfer se trouve sans Wilhelm ! –
Lisch aus, mein Licht, auf ewig aus!
Éteins-toi, ma lumière, pour toujours !
  Stirb hin, stirb hin in Nacht und Graus!
Meurs, meurs dans la nuit et dans l’horreur !
Ohn’ ihn mag ich auf Erden,
Sans lui, sur terre,
  Mag dort nicht selig werden. »–
Rien ne peut être sauvé. « –

*

So wütete Verzweifelung
Alors le désespoir rageur
Ihr in Gehirn und Adern.
Gonflait dans son cerveau et ses veines.
Sie fuhr mit Gottes Fürsehung
Elle blâmait la providence de Dieu,
Vermessen fort zu hadern;
Ne cherchant qu’à se quereller;
Zerschlug den Busen, und zerrang
Elle se frappa le sein, jusqu’à se meurtrit
Die Hand, bis Sonnenuntergang,

La main, jusqu’au coucher du soleil,
Bis auf am Himmelsbogen
Jusqu’à ce que sur l’arche du ciel
Die goldnen Sterne zogen.
Volent les étoiles dorées.

*

     Und aussen, horch! ging’s trap trap trap,
Et dehors, écoute ! Qu’est ce « trap, trap, trap »,
Als wie von Rosseshufen;
On dirait des bruits de sabots de chevaux ;
Und klirrend stieg ein Reiter ab,
Et ce tintement, n’est-ce pas un cavalier qui descend,
An des Geländers Stufen;
Les marches de la balustrade ;
Und horch! und horch! den Pfortenring
Et écoutez ! et écoutez ! l’anneau de porte
Ganz lose, leise, klinglingling!
Doucement, calmement, « klinglingling » !
Dann kamen durch die Pforte
Puis sont arrivés à travers la porte
Vernemlich diese Worte:
Les mots que voici :

*

« Holla, Holla! Thu auf, mein Kind!
« Holà ! Holà ! ouvre, mon enfant !
Schläfst, Liebchen, oder wachst du?
Dors-tu, ma chérie, ou es-tu éveillé ?
Wie bist noch gegen mich gesint?
Pour qui chantes-tu ?
 Und weinest oder lachst du? » –
Pleures-tu ou ris-tu ? « –
 « Ach, Wilhelm, du? – – So spät bei Nacht? – –
 « Ah ! Wilhelm, c’est toi ? – – Si tard dans la nuit ? –
Geweinet hab’ ich und gewacht;
J’ai attendu si longtemps ;
Ach, grosses Leid erlitten!
Ah ! j’ai tant souffert ! J’ai tant de chagrin !
Wo komst du hergeritten? » –
 Mais d’où viens-tu ? « –  

 

*




***********************

FIN DES PREMIERS VERS
LENORE

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SUITE ET FIN
DE LENORE

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GOTTFRIED AUGUST BÜRGER

Gottfried August Bürger Jacky Lavauzelle Leonore



 





Gottfried August Bürger

der Sarg HEINE INTERMEZZO LYRIQUE LXVI LE CERCUEIL

der Sarg Heine
Lyrisches Intermezzo

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine

der Sarg Heine

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
Lyrisches Intermezzo
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
der Sarg Heine
LE CERCUEIL




der-sarg-heine-artgitato-gaspar-david_friedrich-graveyard-under-snow-museum-der-bildenden-kunste Caspar_David_Friedrich
Friedhof im Schnee
1826

Cimetière sous la neige
Graveyard under Snow
Museum der bildenden Künste
Leipzig

*

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo
der Sarg HEINE

Die alten, bösen Lieder,
Les vieilles et vilaines chansons,
Die Träume schlimm und arg,
Les nocifs et mauvais rêves,
Die laßt uns jetzt begraben,
Nous devons les ensevelir maintenant,
 Holt einen großen Sarg.
Dans un grand cercueil.

*

Hinein leg’ ich gar manches,
J’y mettrai tant de choses,
Doch sag’ ich noch nicht was;
Mais je ne dis pas tout encore ;
 Der Sarg muß seyn noch größer
Le cercueil doit être plus large encore
Wie’s Heidelberger Faß.
Que ne l’est la tonne de Heidelberg.

*

*

*******

LXVI

der Sarg Heine

Heinrich Heine
INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo

********

Lyrisches Intermezzo

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une «critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une «critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo
LXVI
der Sarg Heine
Poésie HEINRICH HEINE

LA POÉSIE D’ALEXANDRE POUCHKINE – поэзия Александра Пушкина

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Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE
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стихотворение  – Poésie
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POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

LA POESIE D’ALEXANDRE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА 

Pouchkine en 1810, alors âgé de 11 ans.
Aquarelle de Serguei Gavrilovich Tchirikoff
Сергей Гаврилович Чириков
(1776—1853)

1811
Pouchkine s’inscrit au lycée Tsarskoïe Selo
(25 km de Saint-Pétersbourg).
Царское Село
Porte le nom de Pouchkine

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1814
La famille Pouchkine emménage à Saint-Pétersbourg après la fin des Guerres napoléoniennes, en 1814.
Pouchkine a consacré son temps libre à la littérature et, en 1814, à quinze ans, il a déjà publié pour la première fois son poème « À un ami poète » dans la revue « Le Messager de l’Europe ». Ces vers, déclamés lors d’un examen de passage, lui valent l’admiration du poète Gavrila Derjavine.

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1811-1817
Amitié avec les futurs décembristes. L’Insurrection décabriste, ou insurrection décembriste, prendra la forme, une dizaine d’années plus tard environ, d’une tentative de coup d’État militaire (Saint-Pétersbourg, en décembre 1825) afin d’obtenir une constitution du Tsar Nicolas Ier.

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Любопытный
CURIEUX
1814

— Что ж нового? «Ей-богу, ничего».
  – Quoi de neuf ? « Par Dieu, rien. »
— Эй, не хитри: ты верно что-то знаешь.
  « Hé, quoi ! tu sais que quelque chose ! »

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К НАТАШЕ
A NATACHA 
1814

Вянет, вянет лето красно;
L’été écarlate se flétrit ;
Улетают ясны дни;
Les beaux jours désormais s’envolent ;

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РОЗА
UNE ROSE
1815

Где наша роза?
Où est notre rose ?
Друзья мои!
Mes amis!

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*

ИСТИННА
La Vérité
1816

Издавна мудрые искали
Les sages depuis longtemps recherchent
Забытых Истинны следов
 Les pistes de la vérité oubliée

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*

Екатерина Пучкова
SUR CATHERINE POUTCHKOVA
1816

Зачем кричишь ты, что ты дева,
Pourquoi criez-vous que vous êtes vierge,
На каждом девственном стихе?
A chaque verset virginal ?

*

LE RÉVEIL
Пробуждение
1816

Мечты, мечты,
Rêves ! Ô mes rêves !
Где ваша сладость?
Où sont tes douceurs ?

*

В альбом
L’Album
1817

Пройдет любовь, умрут желанья;
Passe l’amour, meurt le désir ;
Разлучит нас холодный свет;
La lumière froide nous sépare ;

*

К НЕЙ
Pour Elle
1817

В печальной праздности я лиру забывал,
Dans ma triste oisiveté, j’en ai oublié ma lyre,
Воображение в мечтах не разгоралось,
L’imagination dans mes rêves s’est éteinte,

К Чаадаеву
Pour Tchaadaïev
1818

Любви, надежды, тихой славы
Amour, espoir, majestueuse gloire
Недолго нежил нас обман,
Un court instant vous nous avez trompé,

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*

Мечтателю
LE RÊVEUR
1818

Ты в страсти горестной находишь наслажденье;
Tu trouves du plaisir dans une triste passion,
Тебе приятно слезы лить,
Tu te montres joyeux en versant des larmes,

*

Выздоровление
GUÉRISON
1818 

Тебя ль я видел, милый друг?
Est-ce toi que j’ai vue, tendre amie ?
Или неверное то было сновиденье,
Ou n’était-ce qu’un faux rêve

*

 Уединение
Intimité
1819

Блажен, кто в отдаленной сени,
Béni soit celui qui, sous l’ombre d’un porche,
Вдали взыскательных невежд,
Loin des sagaces ignorants,

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*

Веселый пир
Soirées Festives
1819

Я люблю вечерний пир,
J’adore la fête le soir,
 Где веселье председатель,
Lorsque préside les lieux

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Возрождение
LA RENAISSANCE DU GÉNIE
1819

Художник-варвар кистью сонной
Un artiste barbare brosse, lime
Картину гения чернит
Et détruit l’image laissée par un génie

*

TIEN & MIEN
1818 – 1819

«Твой и мой, — говорит Лафонтен —
« Tien et mien, — dit La fontaine —
Расторгло узы всего мира». —
Du monde a rompu le lien. » —
Что до меня, я этому отнюдь не верю.
Quant à moi, je n’en crois rien.
Что было бы, моя Климена,
Que serait ce, ma Climène,
Если бы ты больше не была моей,
Si tu n’étais plus la mienne,
Если б я больше не был твоим?
Si je n’étais plus le tien ?

(Texte en français par Pouchkine et publié en 1884)

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Rouslan et Ludmila
Parution en 1820
écrit à la façon d’un conte de fées épique
Par
Prosper Mérimée
« cet essai frisait la témérité« 

« Il obtint un succès plus légitime et dont il n’avait pas à rougir, en publiant vers 1820 le poème de Rousslan et Lioudmila. C’est encore une imitation, mais plus habile et d’après un original d’une autorité moins contestable. Il s’inspira de l’Arioste et surtout de Voltaire, dont la langue et l’esprit lui étaient plus familiers. Comme ses maîtres, il est gai, gracieux, élégamment ironique. En faveur de l’imitation, les Aristarques du temps lui montrèrent quelque indulgence ; ils y virent une preuve de modestie digne d’encouragement ; ils eussent été impitoyables peut-être pour une œuvre originale. À Rome autrefois, on n’aurait osé écrire en latin qu’en s’abritant sous l’autorité d’un Grec. À Saint-Pétersbourg, les lettrés exigeaient qu’on copiât un type français ou allemand. Aujourd’hui ce qui nous paraît le plus à remarquer dans Rousslan et Lioudmila, c’est un essai d’emprunter aux croyances populaires de la Russie des ressorts moins usés que ceux de la mythologie grecque, hors lesquels en 1820 il n’y avait pas de salut. Alors cet essai frisait la témérité, tant était grande l’intolérance classique. »

Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères
1874

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Редеет облаков летучая гряда
ASTRE TRISTE, ASTRE DU SOIR !
1820

Редеет облаков летучая гряда.
En file, les nuages s’évadent vers les sommets.
Звезда печальная, вечерняя звезда!

Astre triste, astre du soir !

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Astre-triste.jpg.

**

Мне бой знаком
J’aime la bataille
Avril 1820 –  Апрель 1820

Мне бой знаком — люблю я звук мечей;
J’aime la bataille et le bruit des épées ;
От первых лет поклонник бранной славы,
Dès mes premières années, fasciné par les gloires guerrières,







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Зачем безвременную скуку
Pourquoi cet ennui ?
1820

Зачем безвременную скуку
Pourquoi cet ennui prématuré
 Зловещей думою питать,
Qui attise de si noires pensées,

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1820
Ses poèmes sont jugés séditieux.
Pouchkine est condamné à l’exil en Ukraine à Iekaterinoslav
par Alexandre Ier.

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на гр. Ф. И. Толстого
Sur Fiodor Tolstoï
1820

В жизни мрачной и презренной
Dans sa vie, noire et méprisable
Был он долго погружен,
Il a longtemps sombré,

sur-fiodor-tolstoi-pouchkine-artgitato-poeme-de-1820

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Pour la fille de Karađorđe
ou
Pour la fille de Karageorges 
Дочери Карагеоргия
1820

Гроза луны, свободы воин,
Guerrier de la liberté, foudroyant la lune des Turcs,
Покрытый кровию святой,
Couvert du sang d’un saint,

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 – Мой друг –
LES TRACES DES ANNÉES PASSÉES
(Les Muses)
1821

‎Мой друг, забыты мной следы минувших лет
Mon amie, j’ai oublié les traces des années passées
И младости моей мятежное теченье.
Et le parcours rebelle de ma jeunesse.

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Я пережил свои желанья
J’AI SURVÉCU A MES DÉSIRS
1821

Я пережил свои желанья,
J’ai survécu à mes désirs,
Я разлюбил свои мечты;
J’ai cessé d’aimer mes rêves ;

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Муза
La Muse
1821

В младенчестве моем она меня любила
Dès mon enfance, elle m’a aimé,
И семиствольную цевницу мне вручила.
Et la cithare à sept cordes me tendit.
la-muse-pouchkine-artgitato-nicolas-poussin-linspiration-du-poete-niedersachsisches-landesmuseum

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ДРУЗЬЯМ
A des Amis
1822

Вчера был день разлуки шумной,
Hier fut le jour d’une bruyante séparation,
Вчера был Вакха буйный пир,
Hier fut le lieu d’une exubérante bacchanale,
a-nos-amis-1822-poeme-de-pouchkine-la-jeunesse-de-bacchus-william-bouguereau-1884

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1823
Pouchkine commence son roman en vers
« Eugène Onéguine« ,
achevé en octobre 1831

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сеятель
Le Semeur
1823

Свободы сеятель пустынный,
Semeur de liberté dans le désert,
Я вышел рано, до звезды;
Je suis sorti tôt à la belle étoile ;

le-semeur-poeme-de-pouchkine-jean-francois-millet-1850-vincent-van-gogh-1889

*

Телега жизни
LE CHAR DE LA VIE
1823

Хоть тяжело подчас в ней бремя,
Bien que son fardeau soit lourd,
Телега на ходу легка;
La manœuvre reste toujours aisée ;

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ВИНОГРАД
LE RAISIN
1824

Не стану я жалеть о розах,
Je ne me sens pas triste pour les roses,
Увядших с лёгкою весной;
 Qui flétrissent à la lumière printanière ;
le-raisin-pouchkine-artgitato-jean-baptiste-simeon-chardin-raisins-et-grenade-1763-le-louvre

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АКВИЛОН
L’AQUILON
1824

Зачем ты, грозный аквилон,
Pourquoi, aquilon menaçant,
Тростник прибрежный долу клонишь?
Fouetter les roseaux de la terre ?

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Les Adieux de Pouchkine à la mer
Toile de Ilia Répine et Ivan Aïvazovski
(1887)

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К морю
A la mer
1824

Прощай, свободная стихия!
Adieu, élément libre !
В последний раз передо мной
Pour la dernière fois devant moi

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ЗИМНИЙ ВЕЧЕР 
Soirée d’hiver
1825

Буря мглою небо кроеть,
La tempête fracasse le ciel couvert,
Вихри снежные крутя ;
Tourbillonne la neige en torsion ;

*

 ЖЕЛАНИЕ СЛАВЫ
Le Désir de Gloire
1825

Когда, любовию и негой упоенный,
Quand, enivré d’amour et de bonheur,
Безмолвно пред тобой коленопреклоненный,
À genoux devant toi, silencieux,

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СОЖЖЕННОЕ ПИСЬМО
La Lettre brûlée
1825

Прощай, письмо любви! прощай: она велела.
Adieu, lettre d’amour ! adieu : elle le veut ainsi.
Как долго медлил я! как долго не хотела
J’ai tant attendu ! tout ce temps, ma main

*

В крови горит огонь желанья
Le Feu du désir

В крови горит огонь желанья,
Le feu du désir brûle mon sang consumé,
Душа тобой уязвлена,
Et laisse mon âme épuisée 

*

Я помню чудное мгновенье
LA VIE ET LES LARMES ET L’AMOUR
1825

Я помню чудное мгновенье:
Je me souviens de ce moment merveilleux :
Передо мной явилась ты,
Tu étais devant moi

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Aivazovsky_-_Portret_of_wife_Anna_Burnazyan-Sarkisova.jpg.*

poésie de Pouchkine

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1826
UN HOMME DANGEREUX
AUX POÈMES SÉDITIEUX

« Nous en trouvons l’explication dans une lettre que Joukowsky lui adressait, à Michailowskoïe, en 1826 : « Tu n’es mêlé à aucune affaire, cela est vrai, mais on a trouvé tes poèmes dans les papiers de tous ceux qui ont agi ; c’est un mauvais moyen de rester en bons termes avec le gouvernement. » Ainsi, pour ne jamais avoir déserté le terrain littéraire et s’être tenu à l’écart de la politique proprement dite, Pouchkine n’en était pas moins un homme dangereux. Il l’était peut-être plus que ceux que l’on avait emprisonnés et envoyés en Sibérie, car son influence était occulte, impalpable et fuyante. S’il n’existait aucune preuve tangible de sa culpabilité, son nom se rattachait cependant indiscutablement au parti libéral et, par-là même, au parti révolutionnaire. Ses poèmes séditieux, souvent mordants et satiriques, passaient sous forme de manuscrits de mains en mains, beaucoup d’inculpés politiques, parmi lesquels se comptaient les plus grands noms de la Russie, avouaient aux juges avoir été fortement influencés par les œuvres de Pouchkine. Nicolas Ier s’en souvint toute sa vie. Il ne cessa d’exercer une surveillance étroite sur le poète et sur ses œuvres. Trop intelligent pour ne point reconnaître la valeur réelle de Pouchkine, il y mit assez de formes pour ne point frapper le s poète, tout en se méfiant de l’homme. Il ne l’exila point comme avait fait son père ; au contraire, il exigea sa présence constante dans la capitale d’où Pouchkine ne put que rarement s’échapper. De cette manière, aucun de ses faits et gestes ne restait inconnu à la police. D’autre part, l’Empereur le délivra dès 1826 du joug officiel de la censure et se constitua son seul et unique censeur. Cette décision, qui avait les apparences d’une grâce » exceptionnelle, n’était, au fond, qu’un suprême moyen de contrôle. »
Le duel et la mort de Pouchkine
Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920

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8 septembre 1826
Pouchkine rentre d’exil par ordre de Nicolas Ier
Il sera reçu par Nicolas Ier.

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ПРОРОК
Le Prophète
1826

Духовной жаждою томим,
Tourmenté par la soif spirituelle,
В пустыне мрачной я влачился, —
Dans un sombre désert je me traînais-

Le Prophète Alexandre Pouchkine Peinture de Sokolov Traduction Artgitato

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LE PROPHÈTE
PAR
PROSPER MÉRIMÉE

« Je terminerai par une pièce d’un tout autre caractère qui, de même que l’Antchar, a eu le malheur d’être prise par la censure pour un dithyrambe révolutionnaire. Aujourd’hui l’une et l’autre sont imprimées dans toutes les éditions récentes de Pouchkine. Elle est intitulée le Prophète.  « Tourmenté d’une soif spirituelle, j’allais errant dans un sombre désert, et un séraphin à six ailes m’apparut à la croisée d’un sentier. De ses doigts légers comme un songe, il toucha mes prunelles ; mes prunelles s’ouvrirent voyantes comme celles d’un aiglon effarouché ; il toucha mes oreilles, elles se remplirent de bruits et de rumeurs, et je compris l’architecture des cieux et le vol des anges au-dessus des monts, et la voie des essaims d’animaux marins sous les ondes, et le travail souterrain de la plante qui germe. Et l’ange, se penchant vers ma bouche, m’arracha ma langue pécheresse, la diseuse de frivolités et de mensonges, et entre mes lèvres glacées sa main sanglante mit le dard du sage serpent. D’un glaive il fendit ma poitrine et en arracha mon cœur palpitant, et dans ma poitrine entrouverte il enfonça une braise ardente. Tel qu’un cadavre, j’étais gisant dans le désert, et la voix de Dieu m’appela : Lève-toi, prophète, vois, écoute, et parcourant et les mers et les terres, brûle par la Parole les cœurs des humains. »

Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères
1874

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A MA NOURRICE
Няне 
1826

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Pouchkine en 1827
peinture d’Oreste Kiprensky
Орест Адамович Кипренский
Galerie Tretiakov
Государственная Третьяковская галерея
Moscou

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27 janvier 1827
Interrogatoire de Pouchkine
par le chef de la police de Moscou
pour son poème
« André Chénier ».

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В степи мирской
LES TROIS SOURCES
1827

В степи мирской, печальной и безбрежной,
Dans les steppes de ce monde banal, triste et sans bornes,
Таинственно пробились три ключа:
Mystérieusement trois sources ont apparu :

*

QUE DIEU VOUS AIDE
19 октября 1827

19 octobre 1827

Бог помочь вам, друзья мои,
Que Dieu vous aide, mes amis,
В заботах жизни, царской службы,
Dans les soucis de la vie,

19-octobre-1827-pouchkine-20-octobre-1827-bataille-de-navarin

*

Во глубине сибирских руд
BAGNARDS DE SIBÉRIE
1827

Во глубине сибирских руд
Dans les profondeurs des mines de Sibérie
Храните гордое терпенье,
Restez fier, soyez patient,

*

Aнчар
L’ANTCHAR
1828

В пустыне чахлой и скупой,
Dans le désert, désolé et aride,
На почве, зноем раскаленной,
Un terrain, une chaleur torride,

*

Друзьям
A MES AMIS
1828

Нет, я не льстец, когда царю
Non, je ne suis pas du tsar un adulateur
Хвалу свободную слагаю:
Quand je le loue librement,

*

Réponse à Pavel Katenine
Ответ Катенину
1828

Напрасно, пламенный поэт,
En vain, ô fougueux poète,
Свой чудный кубок мне подносишь
Tu m’apportes ta merveilleuse coupe

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1829
1er mai 1829  départ pour l’armée active dans le Caucase
Juin 1829 – Pouchkine à Tiflis – Tbilissi (actuellement capitale de la Géorgie)
27 juin 1829 – Pouchkine lors de la prise d’Erzurum.
En 1829, la ville d’Erzurum (aujourd’hui située en Turquie) tombe aux mains des russes qui l’abandonnèrent aussitôt.

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Я вас любил
Je vous aimais
1829

Я вас любил : любовь еще, быть может,
Je vous aimais : cet amour, peut-être,
В душе моей угасла не совсем;
Dans mon cœur, n’est pas tout à fait encore éteint ;

*




Дон
LE DON
1829

Блеща средь полей широких,
 Il s’étale sur les larges prairies,
Вон он льётся!.. Здравствуй, Дон!
Là, il coule ! .. Bonjour à toi, Don !

le-don-pouchkine-poeme-de-1829-artgitato-cosaques-du-don-timbre-russe-2010

*

Приметы
PRESAGES
1829

Я ехал к вам: живые сны
Je suis allé à vous : des rêves vifs
 
За мной вились толпой игривой,
 Espiègles, m’envahissaient,

*

Когда твои младые лета
1829
UN VÉRITABLE AMI

Когда твои младые лета
Lorsque tu es malade
Позорит шумная молва,
De la honteuse rumeur

*

ЭЛЕГИЯ 
ELEGIE
1830

Безумных лет угасшее веселье
Les joies passées de ma jeunesse débridée
Мне тяжело, как смутное похмелье.
Me sont aujourd’hui pénibles, telle une gueule de bois.

*




poésie de pouchkine

*

1830
SONNET
L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet
Суровый Дант не презирал сонета

Суровый Дант не презирал сонета;
L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet ;
 
В нем жар любви Петрарка изливал;
Pétrarque y versait ses éclairs d’amour ;

*

Что в имени тебе моём?
MON NOM
1830

Что в имени тебе моём?
Qu’est-ce que mon nom pour toi ?
Оно умрёт, как шум печальный
Ce nom va mourir, comme le triste bruit

*

 Поэту
AU POETE
1830

Поэт! не дорожи любовию народной.
Poète ! Détache-toi de l’amour d’autrui
Восторженных похвал пройдет минутный шум;
Les louanges ne sont qu’un bruit que la minute efface

*

1830
карантин
Quarantaine
La Russie subit une épidémie de choléra pendant l’automne 1830
(3 mois d’isolement pour Pouchkine du 3 septembre 1830 et le 5 décembre 1830 à Boldino)
Il arrive dans sa propriété pour organiser les affaires immobilières, puis il reste par obligation de quarantaine imposée par les autorités.
Cette période correspond à ce que l’on a appelé l’Automne de Boldino, une propriété familiale, (Бо́лдинская о́сень).
Cette période fut très intense pour le poète. Il y terminera Eugène Onéguine.
Boldino se trouve à environ 600 kilomètres à l’est de Moscou, aujourd’hui dans l’oblast de Nijni Novgorod (Нижний Новгород).
Il écrira notamment le poème ci-dessous Румяный критик мой, librement renommé ici LA QUARANTAINE AU TEMPS DU CHOLÉRA.

*

 Румяный критик мой
LA QUARANTAINE AU TEMPS DU CHOLÉRA
1830

Румяный критик мой, насмешник толстопузый,
Mon critique aux joues vermeilles, moqueur au ventre repu,
Готовый век трунить над нашей томной музой,
Toujours prêt à taquiner notre muse langoureuse,

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Choléra.jpg.
Illustration « Le Petit Journal »
 supplément illustré du 1er décembre 1912.
Le choléra en Russie

*

Бесы
DÉMONS
1830

Мчатся тучи, вьются тучи;
Les nuages se précipitent, les nuages planent ;
Невидимкою луна
Sous l’invisible lune

*

ДОМИК В КОЛОМНЕ
La Petite Maison de Kolomna
1830

I L’OCTAVE & L’OCTOSYLLABE II LA RIME VERBALE III LES SYLLABES SOLDATES IV Syllabes féminines et masculines V TAMERLAN & NAPOLÉON

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LA PETITE MAISON DE KOLOMNA
(La Petite Maison dans la Kolomna)
Par Prosper Mérimée

« La Petite Maison dans la Kolomna et le Comte Nouline sont deux charmants petits tableaux du même genre, non moins gracieux que leur devancier. Sauf la forme des vers et le ton général de la composition, Pouchkine n’a rien dérobé à lord Byron. Ses caractères sont bien russes et pris sur la nature. La Petite Maison dans la Kolomna chante les tribulations d’une bonne veuve, mère d’une jolie fille, en quête d’une servante à tout faire. Il s’en présente une, grande, robuste, un peu gauche et maladroite, mais qui prend les gages qu’on lui offre. La fille de la maison est d’ailleurs fort empressée à la mettre au fait et l’aide de son mieux. Un jour, la veuve est prise, pendant la messe, d’un pressentiment que sa bonne fait quelque sottise dans le ménage : elle rentre en hâte, et la trouve devant un miroir en train de se raser. »

Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères, 1874

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18 février 1831
mariage avec Natalia Gontcharova
Natalia Nikolaïevna Gontcharova
Наталья Николаевна Гончарова
( – )


Natalia Gontcharova par Alexandre Brioullov
Алекса́ндр Па́влович Брюлло́в
En 1831

Le 25 mai 1831, ils déménagement à Tsarskoïe Selo.
En octobre 1831, ils s’installent à Saint-Pétersbourg

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LE MARIAGE DE POUCHKINE
AVEC NATALIA

…Telle était la situation de Pouchkine à l’époque de son mariage, qui fut célébré à Moscou le 18 février 1831. Il avait trente-deux ans. Sa fiancée, Nathalie Nicolaievna Goncharowa, en avait dix-huit. Très épris de cette belle et jeune personne, Pouchkine ne restait pas moins sceptique au sujet de son bonheur. Ses fiançailles furent longues et pénibles et la famille Goncharoff ne témoignait que peu d’empressement pour le projet de cette union. Mme Goncharowa, mère, occupée surtout de la dot de sa fille, cherchait sans cesse querelle à son futur gendre. Quant à la jeune fille, elle se montrait aussi passive, aussi indifférente que Pouchkine était ardent et impatient.
« Quel cœur doit-elle donc avoir ? s’écriait Pouchkine ; il est armé d’une écorce plus dure que celle du chêne. » Jamais, dès ses premières rencontres avec Nathalie, Pouchkine ne se sentit aimé ou même apprécié par cette énigmatique et froide fiancée qui, en réponse à ses plus tendres épîtres, lui écrivait des lettres « grandes comme une carte de visite
Le duel et la mort de Pouchkine
Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920

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Эхо
L’ECHO
1831

Ревёт ли зверь в лесу глухом,
Que ce soit à travers le rugissement de la forêt,
Трубит ли рог, гремит ли гром,
Du son du cor ou du tonnerre,
lecho-pouchkine-artgitato-arkhip-kouindji-clair-de-lune-dans-une-foret-en-hiver

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Красавица
Une Beauté
1832
Елены Завадовской – Elena Zavadovskaya

Всё в ней гармония, всё диво,
Tout en elle est harmonie, tout est miracle,
Всё выше мира и страстей;
Au-dessus de toutes les passions, elle trône ;poeme-de-pouchkine-1832-elena-mikhailovna-zavadovskaya

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poésie de Pouchkine

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LE CAVALIER DE BRONZE
МЕДНЫЙ ВСАДНИК
1833

Vas.Surikov. Bronze Horseman on the Senate Square. Rusian Museum

ПРЕДИСЛОВИЕ
L’avant propos

Происшествие, описанное в сей повести, основано на истине.
L’incident décrit dans cette histoire est basé sur des faits réels.

ВСТУПЛЕНИЕ
PROLOGUE

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Стою печален на кладбище
AU CIMETIERE
1834

Стою печален на кладбище.
Debout, je suis triste, là dans le cimetière.
Гляжу кругом — обнажено
Je regarde tout autour de moi – nue

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Пора, мой друг, пора! покоя сердце просит
IL EST TEMPS, MON AMIE, IL EST TEMPS !
1834

Пора, мой друг, пора! покоя сердце просит —
Il est temps, mon amie, il est temps ! Le cœur désire la paix-
Летят за днями дни, и каждый час уносит
Les jours s’envolent et chaque heure prend

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Пред мощной властью красоты
Par la forte puissance de la beauté
1835

Я думал, сердце позабыло
Je pensais :  mon cœur a oublié
Способность лёгкую страдать,
La facile capacité de souffrir,

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Пир Петра Первого
Fête de Pierre Premier
1835

Над Невою резво вьются
Au-dessus de la Néva espiègle, se tordent
 Флаги пёстрые судов;
Les drapeaux de navires bariolés ;

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1835
ПЕСНИ ЗАПАДНЫХ СЛАВЯН
LES CHANSONS DES SLAVES DE L’OUEST

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17 poèmes

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7
Похоронная песня Иакинфа Маглановича

CHANT DE MORT

С Богом, в дальнюю дорогу!
Que Dieu t’accompagne dans ce voyage !
А Путь найдешь ты, слава Богу.
Et que tu trouves ta voie, par la grâce de Dieu

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10
СОЛОВЕЙ
LE ROSSIGNOL

Соловей мой, соловейко,
Mon rossignol, mon petit rossignol
Птица малая лесная!
Petit oiseau forestier !

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13
Вурдалак

LE MORT-VIVANT

Трусоват был Ваня бедный:
Vanya était un pauvre lâche:
Раз он позднею порой,
Une nuit, très tard,

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16
КОНЬ
LE CHEVAL

«Что ты ржешь, мой конь ретивый,
«Pourquoi hennis-tu, mon beau cheval zélé ?
Что ты шею опустил,
Pourquoi baisses-tu ainsi ton encolure ?

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29 mars 1836
décès de la mère de Pouchkine, Nadejda Pouchkina
Надежда Осиповна Пушкина
( — 

Deuil éprouvant pour Pouchkine qui venait juste de se réconcilier avec sa mère.

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1836

 Денис Васильевич Давыдов
A DENIS DAVYDOV

  Тебе, певцу, тебе, герою!
Toi, le chanteur, toi, le héros!
Не удалось мне за тобою
Je n’aurais pas pu te suivre

a-denis-davydov-poesie-de-pouchkine-artgitato

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Georges-Charles de Heeckeren d’Anthès
Beau-frère de Pouchkine
(mariage le 10 janvier 1837 avec la sœur de Natalia, Ekaterina Nikolaïevna Gontcharova  Екатерина Николаевна Гончарова (1809 -1843)


Duel le 8 février 1837
Mort le 10 février 1837 à 37 ans

Le duel Pouchkine – d’Anthès
le 8 février au soir
par Alexey Avvakumovich Naumov

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LE DUEL ET LA MORT DE POUCHKINE
par
Hélène Iswolsky

Mais il y eut aussi un autre Pouchkine, celui des dernières années, un Pouchkine sombre et triste, déchiré par la vie. Bien avant de recevoir la blessure qui devait l’emporter, il avait été meurtri, frappé mortellement au point le plus sensible de sa libre conscience de poète ; le drame intime de Pouchkine, et c’est ici qu’il s’éloigne de Lensky, ne fut pas essentiellement un drame d’amour ; le mal était plus grave et plus cruel et se rattachait à toutes les fibres de son âme. Son génie, sa fière indépendance, étaient touchés autant et plus peut-être que son cœur. Cette histoire complexe et douloureuse des dernières années du grand poète ne fut jamais complètement déchiffrée ; ses biographes récents s’y sont attachés avec un intérêt croissant. M. Stchegoleff, qui a consacré à Pouchkine plusieurs volumes d’une grande probité historique et de la plus haute valeur, a étudié minutieusement les faits et les documents se rattachant à cette époque. Il a eu, notamment, le privilège de puiser dans les archives d’un Français, le très distingué conservateur du Musée des Arts décoratifs de Paris ; M. Louis Metmann est en effet l’arrière-petit-fils du gentilhomme alsacien, le baron Georges d’Anthès Heckeren, dont la main porta le coup meurtrier à Alexandre Pouchkine….
Le duel et la mort de Pouchkine
Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920

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Natalia Gontcharova par Ivan Makarov
Ива́н Кузьми́ч Мака́ров
en 1849

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Georges de Heeckeren d’Anthès
Vers 1878
Peint par Carolus-Duran
D’Anthès prit le nom de Georges-Charles de Heeckeren, après accord du roi des Pays-Bas par lettre du 

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Depuis le 6 février 1837
La tombe de Pouchkine se trouve dans le Monastère Sviatogorski ou
Monastère Sviatogorski de la Dormition de la Vierge Marie
Святогорский Свято-Успенский монастырь
Oblast de Pskov – Пско́вская о́бласть
(Proche de la Lettonie, de l’Estonie et de la Biélorussie.)
Le monastère a été fondé en 1569, sous ordre d’Ivan le Terrible.
 

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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VILLA BORGHESE – ROME
Вилла Боргезе в Риме
Monumento a Alexander Pushkin
MONUMENT A ALEXANDRE POUCHKINE
Памятник А.С.Пушкину

Monumento a Alexander Pushkin - MONUMENT A ALEXANDRE POUCHKINE-artgitato Villa borghese Rome Roma 2

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PUSHKIN POEMS
LA POESIE DE POUCHKINE

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POUCHKINE ET LE MOUVEMENT LITTERAIRE EN RUSSIE DEPUIS QUARANTE ANS (I)
par Charles de Saint-Julien

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poésie de pouchkine

POUCHKINE ET LE MOUVEMENT LITTERAIRE EN RUSSIE DEPUIS QUARANTE ANS (II)

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poésie de pouchkine

POUCHKINE ET LE MOUVEMENT LITTERAIRE EN RUSSIE DEPUIS QUARANTE ANS (III)

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LA POESIE DE POUCHKINE

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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

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poésie de Pouchkine

Théâtre Arriaga BILBAO – Teatro Arriaga Arriaga Antzokia Bilbon

Théâtre Arriaga
Teatro Arriaga
Arriaga Antzokia Bilbon
Euskal Herria




Pays Basque
EUSKADI

BILBAO
毕尔巴鄂
ビルバオ
билбао
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Visite de BILBAO
Visita a Bilbao
Визит в Бильбао
参观毕尔巴鄂
ビルバオをご覧ください

Photos Jacky Lavauzelle
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  TEATRO ARRIAGA
Théâtre Arriaga
Arriaga Antzokia Bilbon

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teatro-arriaga-bilbao-espagne-artgitato-1

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Teatro Arriaga

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Juan Crisóstomo Arriaga
1806 Bilbao -1826 Paris
Konpositoreak
Compositeur
Compositor
juan-de-arriaga-juan-crisostomo-arriaga

Guarneri Quartet plays Arriaga Quartet No. 1 in D minor: I. Allegro

LES PONTS DE ROME : PONTE REGINA MARGHERITA – PONTI ROMA

ROME – ROMA
PONTS DE ROME
Ponti di Roma

Armoirie de Rome

Traduction & Photos Jacky Lavauzelle

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Flag_of_Lazio

PONTE REGINA MARGHERITA

103 mètres
Construit entre 1886 et 1891
Dédié à la Reine Marguerite de Savoie
Margherita Maria Teresa Giovanna di Savoia
Epouse du roi Umberto I
Consorte di Re Umberto I

Margherita Maria Teresa Giovanna di Savoia Queen Margharitha di Savoia

Umberto_I_di_Savoia Umberto I Ponti di Roma Les Ponts de Rome artgitato

trois arches – tre arcate


Progettista Angelo Vescovali
Concepteur Angelo Vescovali
[1826-1895]
[Ponte Garibaldi, Ponte Umberto I, Ponte Palatino, Ponte Regina Margherita e Ponte Cavour]

 

Ponte Margherita Roma Rome 2 Ponte Margherita Roma Rome 3

Ponte Margherita Roma Rome 5 Fiume tevere Ponte Margherita Roma Rome 4 Ponte Margherita Roma Rome

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Photos Jacky Lavauzelle
artgitato
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Ponti Roma
Les Ponts de Rome

ПРОРОК Пушкин Texte & Traduction du Prophète de POUCHKINE

ARTGITATO ПРОРОК Пушкин
1826 

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexanderАлекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

 

Le Prophète Alexandre Pouchkine Peinture de Sokolov Traduction Artgitato

POUCHKINE – Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]


ПРОРОК
стихотворение
Le Prophète
[Poème]
1826

 

Духовной жаждою томим,
Tourmenté par la soif spirituelle,
В пустыне мрачной я влачился, —
Dans un sombre désert je me traînais-
 И шестикрылый серафим
Et un séraphin à six ailes…

DISPONIBLE SUR AMAZON



Глаголом жги сердца людей».
De ton verbe brûle le cœur des gens ».

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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ПРОРОК Пушкин

CASPAR DAVID FRIEDRICH : LES PORTES DE L’INFINI

Artgitato Friedhof im Schnee Cimetière sous la neige Caspar David Friedrich 1826 Leipzig

 

 CASPAR DAVID FRIEDRICH
(1774-1840)

 LES PORTES DE L’INFINI

L’œuvre de Caspar David Friedrich n’est pas une œuvre de peintre. Friedrich n’est pas un peintre, c’est un marabout, un mage, un illusionniste. C’est une souffrance et une délivrance. Ce n’est pas une œuvre, c’est une nécessité.

En se postant devant une de ses toiles, nous ne voyons rien.

LE SON DES VIVANTS DE L’AU-DELA et DES MORTS D’ICI BAS
D’emblée, nous ne voyons rien. D’abord, parce qu’il y a trop à voir, d’un voir qui n’est pas d’ici, d’un voir qui dépasse notre être-là devant ce bout de toile. Ensuite, et plus, de prime abord, parce que nous entendons. Avant même d’arriver à la toile. Les tableaux de Friedrich sont une musique, un son. Le son des vivants de l’au-delà et des morts d’ici-bas.

Le son se déplace à la vitesse des vagues sur les rochers, d’un nuage, du tonnerre au-dessus de l’arc-en-ciel. Un son aussi du silence, du bruit infernal de la brume et tempétueux de l’aurore.

LE SON DU MONDE
L’œuvre est le son. Le son insondable qui bat de nos cœurs à la chaloupe en détresse, de ces pierres qui tiennent encore et encore, prêtes à se déverser dans le fossé en contrebas. Un son lancinant, rapide, étouffant et libérateur. Le son du monde et des mondes qui nous arrivent de bien plus loin.

Friedrich nous pose à chaque fois devant un dilemme à nous, spectateur, qui arpentons, devant ses toiles, les couleurs abandonnées par un ailleurs, au seuil d’une compréhension immédiate et pourtant étrangère ; mais sans tension, sans effort. Presqu’avec délectation.

UN ATOME DE DIEU
Quand on voit une toile de Friedrich, nous ne voyons pas une toile, ni une nature, ni un paysage, nous voyons un morceau d’infini, un atome de dieu. La couleur n’est pas la couleur et la matière n’est plus solide. Et ce tintamarre est si bruyant que notre cœur s’en trouve apaisé.

UN BEAU TERRIFIANT ET SIDERANT
Comme quand nous lisons une nouvelle de Lovecraft ou de Poe, comme devant une tragédie grecque, nous sommes rassérénés devant le drame qui est là, qui s’est passé ou qui va se passer. Nous savons que ce temps-là, pour l’heure, n’est pas pour nous. Il est pour celui qui, plongé dans la stupéfaction et l’horreur-ravissement, reste scotché devant le spectacle. Comme devant un feu de cheminée où la douce chaleur peut devenir, en se déplaçant quelque peu, inexistante ou insupportable. La dramatisation de la Nature nous fixe sur une terre post ou pré-apocalyptique. Le moment qui nous saisit est un autre moment avec un héritage d’une douleur qui sans cesse veut quitter la toile et bondir ailleurs. Mais que quelque chose retient. Quelque chose résiste de l’ordre du vivant. De l’ordre du sublime. De ce beau terrifiant et sidérant.

Artgitato L'entrée du cimetière Friedhofseingang Caspar David Friedrich 1825 Leipzig

Nous sommes les derniers survivants ou les premiers à voir le désastre arriver.  Juste avant de nous plonger dans la tombe du Cimetière sous la neige (Friedhof im Schnee – 1826)

Il s’agit toujours d’une frontière. Le cadre est notre première frontière, puis souvent une fenêtre, une porte (Cimetière sous la neige), un rocher, un promontoire.  Ils s’ouvrent sur le départ, sur l’infini, sur le divin ou la mort, ou tout ça ensemble.

LE VIDE EST LA
Un pas entre sublime et horreur. Un pas de plus et nous tombons. Le vide est là. L’ailleurs. La mort ou la renaissance. Mais le marqueur se fige pour mieux nous montrer l’importance de ces quelques centimètres qui nous séparent de ce bouleversement. Et, conséquemment, ce pas, si facile à faire, nous fait réfléchir à notre état actuel que nous risquons de perdre si nous nous aventurons dans ce nouvel espace. La porte du Cimetière sous la neige nous éloigne de la tombe fraîchement creusée, donc de la mort ; mais le passage passe aussi par cette tombe qui, comme un puits sans fonds, nous appelle ; et qui nous dit que la solide porte de pierre apportera une autre lumière, un autre espoir ? Les arbres, derrière, sont décharnés par l’hiver, sans savoir s’il s’agit d’arbres morts ou d’arbres endormis dans les torpeur du froid qui n’attendent qu’un rayon de soleil pour reverdir et continuer le cycle de la vie.

QUAND LES MORTS SE LEVENT
Pour cela, ceux qui se cachent devant les immenses piliers dans l’Entrée du cimetière (Friedhofseingang – 1825) attendent ; ils se cachent. Ont-ils peur ? Sont-ils curieux ? Comme si le cimetière dans la brume pouvait bouger, comme si les morts allaient se lever, comme s’ils étaient appelés et espéraient retarder un peu le moment du départ. Ils sont dans la vie ; un pas de plus et où seront-ils ?

CET INFINI QUI S’OFFRE A NOUS
La porte n’est pas nécessairement aussi solide et linéaire. Un arc-en-ciel fera l’affaire. La lumière rayant le tableau marque la séparation du tableau, mais surtout la séparation de deux sphères temporelles. Avant et après la pluie, la tempête, la catastrophe. Dans le Paysage de montagne avec arc-en-ciel (Landschaft mit Regenbogen, vers 1810), l’homme en admiration, stupéfaction, en étonnement ou en sidération, s’accoste au rocher, dépassé par cet infini qui s’offre, l’espace d’un instant, à lui, à nous.

Dans l’œuvre de Friedrich la matière a une double consistance : lourde et massive d’un côté et évanescente, immatérielle, vaporeuse aussi. Les deux états s’interpénètrent constamment, comme la vie et la mort.

Artgitato Landschaft mit Regenbogen Paysage de Montagne avec arc-en-ciel Caspar David Friedrich vers 1810

FRANCHIR LE PALIER
La frontière quand elle se pose, et elle se pose toujours, ne délimite pas les deux états, gazeux et solide, mais se tient dans une limite indéfinie et divine. Les montagnes sortent des nuages et la brume floute notre vision nous empêchant de suivre le chemin qui s’arrête là. Quelque chose se cache en se montrant.

Le tableau n’est plus qu’un prétexte, un rituel devant l’au-delà. Comme une prière. Friedrich ouvre une fenêtre dans un autre temps, une autre dimension dépassant l’infini de l’humain.

Le pas es avancé et le palier franchi. Et le son, toujours lui, nous inonde et nous porte. Loin dans les brumes.

Jacky Lavauzelle