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Mörike
Traduction Jacky Lavauzelle
LITTERATURE ALLEMANDE
Deutsch Literatur
Gedichte – Poèmes
EDUARD MÖRIKE
8. September 1804 Ludwigsburg- 4. Juni 1875 Stuttgart
8 septembre 1804 – 4 juin 1875
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LA POÉSIE DE EDUARD MÖRIKE
Gedichte von Eduard Mörike
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AN EINE SÄNGERIN
A UNE CANTATRICE
Soll auf der Jungfrau Mund die begeisterte Rede verpönt sein,
Si le discours enthousiaste est mal vu dans la bouche d’une jeune fille,
Ist euch des tiefern Gefühls volles Bekenntnis versagt:
Si l’on vous refuse la pleine confession d’un sentiment profond :
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Das verlassene Mägdlein
LA FILLE ABANDONNEE
Früh, wann die Hähne kräh’n,
A l’aube, au chant du coq,
Eh’ die Sternlein verschwinden,
Avant que les étoiles disparaissent,
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SCHERZ
AMUSEMENT
Einen Morgengruß ihr früh zu bringen,
Afin de lui apporter mes salutations matinales,
Und mein Morgenbrot bei ihr zu holen,
Et pour quérir d’elle aussi mon petit-déjeuner,
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Mein Fluß
MON FLEUVE
O Fluß, mein Fluß im Morgenstrahl!
Ô fleuve, mon fleuve dans le rayon du matin !
Empfange nun, empfange
Reçois maintenant, reçois
LIED EINES VERLIEBTEN
CHANT D’UN AMANT
In aller Früh, ach, lang vor Tag,
Tôt ce matin, Ah ! bien avant le début de ce jour,
Weckt mich mein Herz, an dich zu denken,
Mon cœur me réveille pour penser à toi,
LA MUSE ET LE POETE
MUSE UND DICHTER
« Krank nun vollends und matt!
« Je suis malade ! maintenant, me voici totalement fatigué !
Und du, o Himmlische, willst mir
Et toi, ô céleste, tu sembles
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ELFENLIED
LE CHANT DES ELFES
Bei Nacht im Dorf der Wächter rief:
La nuit dans le village, le gardien a crié :
Elfe!
Onze !
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ARTICLES EN VRAC
LOSE WARE
« Tinte! Tinte, wer braucht? Schön schwarze Tinte verkauf ich! »
« Encre ! Encre, qui en a besoin ? Je vends de la belle encre noire !«
Rief ein Büblein gar hell Straßen hinauf und hinab.
Criait un garçon dans les rues.
AUF EINE LAMPE
SUR UNE LAMPE
Noch unverrückt, o schöne Lampe, schmückest du,
Toujours impatiente, ô belle lampe, tu décores,
An leichten Ketten zierlich aufgehangen hier,
Délicatement accrochée ici à des chaînes légères,
POUR LA NOUVELLE ANNÉE
CANTIQUE
ZUM NEUEN JAHR
KIRCHENGESANG
Wie heimlicher Weise
Comme, secrètement,
Ein Engelein leise
Un petit ange doucement,
ALITÉ
Auf dem Krankenbette
Gleichwie ein Vogel am Fenster vorbei mit sonnebeglänztem
Comme un oiseau qui passe près de la fenêtre avec les brillantes
Flügel den blitzenden Schein wirft in ein schattig Gemach,
Ailes que lui donne le soleil et projette dans une pièce ombragée sa lueur éclatante,
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AUF DAS GRAB VON SCHILLERS MUTTER
SUR LA TOMBE DE LA MÈRE DE SCHILLER
Nach der Seite des Dorfs, wo jener alternde Zaun dort
Du côté du village, où cette clôture vieillissante
Ländliche Gräber umschließt, wall ich in Einsamkeit oft.
Encercle les vieilles tombes, je déambule souvent dans la solitude.
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ISOLEMENT
Verborgenheit
Laß, o Welt, o laß mich sein!
Laisse, ô monde, ô laisse-moi !
Locket nicht mit Liebesgaben,
Oublie sa vie amoureuse,
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LEICHTE BEUTE
PROIE FACILE
Hat der Dichter im Geist ein köstliches Liedchen empfangen,
Le poète a-t-il reçu un chant délicat dans son esprit,
Ruht und rastet er nicht, bis es vollendet ihn grüßt.
Qu’il ne peut plus se reposer et ne se reposera que lorsqu’il l’honorera parfaitement.
TON BLEU REGARD
FRÜH IM WAGEN
Es graut vom Morgenreif
Comme il est gris ce matin
In Dämmerung das Feld,
Le champ au crépuscule,
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AUF EIN KIND
A UN ENFANT
Mein Kind, in welchem Krieg hast du
Mon enfant, dans quelle guerre as-tu
Die gelben Haare lassen müssen?
laissé tes cheveux dorés ?
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VOGELLIED
LE CHANT D’UN OISEAU
Es ist zwar sonsten nicht der Brauch,
Ce n’est pas la coutume,
Daß man ‘s Nestchen baut,
Que de construire un nid
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IM PARK
DANS LE PARC
Sieh, der Kastanie kindliches Laub hängt noch wie der feuchte
Vois comme le feuillage du marronnier pend toujours comme les humides
Flügel des Papillons, wenn er die Hülle verließ;
Ailes du papillon lorsqu’il se libère de son enveloppe ;
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AN PHILOMELE
A PHILOMELE
Tonleiterähnlich steiget dein Klaggesang
Ta complainte augmente crescendo,
Vollschwellend auf, wie wenn man Bouteillen füllt:
S’amplifiant, à la manière d’une bouteille se remplissant :
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DATURA SUAVEOLENE
Ich sah eben ein jugendlich Paar, o Blume Dianas,
Je viens de voir un couple d’adolescents, ô fleur de Diane,
Vor dir stehen; es war Wange an Wange gelegt.
Qui se tenait devant toi ; joue contre joue.
LA NUIT A SON PUPITRE
NACHTS AM SCHREIBEPULT
Primel und Stern und Syringe, von einsamer Kerze beleuchtet,
Primevères et asters et seringas, éclairés par une bougie solitaire,
Hier im Glase, wie fremd blickt ihr, wie feenhaft, her!
Ici dans le vase, comme vous avez l’air étrange, féérique !
Maschinka
SUR TES LÈVRES MUTINES
Dieser schwellende Mund, den Reiz der Heimat noch atmend,
Cette bouche gonflée respire toujours le charme de la maison,
Kennt die Sprache nicht mehr, die ihn so lieblich geformt:
Mais ne connaît plus la langue qui l’a façonnée avec tant d’amour :
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WEIHGESCHENK
OFFRANDE
Von kunstfertigen Händen geschält, drei Äpfelchen, zierlich,
Pelées par des mains habiles, trois pommes, délicates,
Hängend an einem Zweig, den noch ein Blättchen umgrünt;
Accrochées à une branche, à une feuille toujours verte ;
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VERSUCHUNG
TENTATION
Wenn sie in silberner Schale mit Wein uns würzet die Erdbeern,
Lorsqu’elle relève les fraises dans un bol en argent avec du vin,
Dicht mit Zucker noch erst streuet die Kinder des Walds:
Elle saupoudre de sucre les enfants de la forêt :
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RAT EINER ALTEN
CONSEILS D’UNE VIEILLE DAME
Bin jung gewesen,
Jeune, jadis,
Kann auch mitreden,
Je peux donc parler,
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NIMMERSATTE LIEBE
AMOUR INASSOUVI
So ist die Lieb! So ist die Lieb!
L’amour est ainsi ! L’amour est ainsi !
Mit Küssen nicht zu stillen:
Que des baisers toujours il demande :
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AUF EINER WANDERUNG
EN RANDONNÉE
In ein freundliches Städtchen tret ich ein,
Je pénètre dans une ville agréable,
In den Straßen liegt roter Abendschein.
Une lueur rouge du soir plonge dans les rues.
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DER KANONIER
LE CANONNIER
Feindlich begegneten sich auf der Erde die Scharen des Himmels
Elles se montrent hostiles sur terre, les armées du ciel
Und der Höllen; es kommt eben zur förmlichen Schlacht.
Et de l’enfer, qui s’engagent ici dans une bataille rangée.
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Zitronenfalter im April
PAPILLON EN AVRIL
Grausame Frühlingssonne,
Cruel soleil de printemps,
Du weckst mich vor der Zeit,
Tu me réveilles bien trop tôt,
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DER TAMBOUR
LE TAMBOUR
Wenn meine Mutter hexen könnt’,
Si ma mère était sorcière,
Da müsst’ sie mit dem Regiment
Elle devrait marcher avec le régiment
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Zum zehnten Dezember
POUR LE 10 DÉCEMBRE
« Sie ist mündig! » Sagt mir, Leute,
« Elle est majeure ! » Dites-moi,
Wie versteh ich dieses Wort?
Comment puis-je comprendre ce mot ?
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IM WEINBERG
DANS LA VIGNE
Droben im Weinberg, unter dem blühenden Kirschbaum saß ich
Dans le vignoble, j’étais assis sous le cerisier en fleurs
Heut, einsam in Gedanken vertieft; es ruhte das Neue
Aujourd’hui, solitaire dans mes pensées ; avec le Nouveau
AUFTRAG
LA COMMISSION
In poetischer Epistel
Dans une épître poétique,
Ruft ein desperater Wicht:
Un désespéré supplie :
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LIEBESGLÜCK
JOIE D’AIMER
Wenn Dichter oft in warmen Phantasieen,
Si, souvent, les poètes pris dans de fougueuses imaginations,
von Liebesglück und schmerzlichem Vergnügen,
sur des joies d’amour et sur de douloureuses peines,
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FRANZ KAFKA
LISANT L’AUTOBIOGRAPHIE DE MÖRIKE
A SES SOEURS
(Journal Intime – 3 décembre – Traduction Jacky Lavauzelle)
3. Dezember.
3 décembre
Wie ich letzthin meinen Schwestern die Selbstbiographie Mörikes vorlas, schon gut anfing, aber noch besser fortsetzte und schließlich, die Fingerspitzen aufeinander gelegt, mit meiner ruhig bleibenden Stimme innere Hindernisse bezwang, einen immer mehr sich ausbreitenden Ausblick meiner Stimme verschaffte und schließlich das ganze Zimmer rings um mich nichts anderes auf nehmen durfte als meine Stimme.
Comment je lisais récemment l’autobiographie de Mörike à mes sœurs – j’ai bien commencé, mais j’ai continué encore mieux, et enfin, du bout des doigts, les uns sur les autres, je surmontais les obstacles intérieurs avec une voix ferme, je donnais à ma voix une ampleur en constante expansion et enfin toute la pièce tout autour de moi n’enregistrait rien d’autre que ma voix.
Bis dann meine aus dem Geschäft zurückkehrenden Eltern läuteten.
Jusqu’à ce que mes parents, revenus du travail, sonnassent à la porte.
Vor dem Einschlafen das Gewicht der Fäuste an den leichten Armen auf meinem Leib gespürt.
Avant de m’endormir, le poids de mes poings sur mes bras légers se ressentait sur mon corps.