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CHANSON – OSCAR WILDE

Tædium Vitæ

*



Traduction – Texte Bilingue

Traduction Jacky Lavauzelle

 

OSCAR WILDE
1854-1900

Photos Napoléon Sarony

 





Poem by Oscar Wilde


Poems


CHANSON

*

Photo Jacky Lavauzelle

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A ring of gold and a milk-white dove
Une bague en or et une blanche et laiteuse colombe
Are goodly gifts for thee,
Sont de beaux cadeaux pour toi,
And a hempen rope for your own love
Et une corde de chanvre pour ton propre amour
To hang upon a tree.
Accrochée à un arbre.

*


For you a House of Ivory
Pour toi une Maison d’Ivoire
(Roses are white in the rose-bower)!
(Les roses sont blanches dans la rosier) !
A narrow bed for me to lie,
Un lit étroit pour moi pour mentir,
(White, oh white, is the hemlock flower)!
(Blanche, ô blanche est la fleur de ciguë) !

*


Myrtle and jessamine for you,
Myrte et jasmin pour toi,
(O the red rose is fair to see)!
(La rose rouge est juste-là pour les yeux) !
For me the cypress and the rue
Pour moi le cyprès et la rue
(Fairest of all is rosemary)!
(Le plus beau de tous est le romarin) !

*


For you three lovers of your hand,
Pour toi trois amoureux à ta main,
(Green grass where a man lies dead)!
(Herbe verte où un homme est mort) !
For me three paces on the sand,
Pour moi, trois pas sous le sable,
(Plant lilies at my head)!
(Plante des lis sur ma tête) !


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Tædium Vitæ

L’INSTANT PROPICE – Poème Jacky Lavauzelle

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Symbole-Artgitato-1.jpg.

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Les journées perdues passent le plus clair de leur temps
à jouer et à saisir
l’instant propice.
Les journées sombres et moroses
s’échappent
sur d’entêtantes heures familières
Il y a plus de poids dans chacune des premières feuilles
qui tombe
au début de l’automne
Il y a plus de charme et de temps
quand le dernier grain de blé
tombé
à terre ne meurt pas
Dans la vérité
le temps semble épris d’une possédée nerveuse
assise sur les bords du monde
à l’abri des brumes et des ombres
Dans la vérité
le temps aime s’émerveiller de sa lumière coupable
Et le temps commence alors sa journée perdue
Sur la feuille qui tombe sur le feu de la vie

Jacky Lavauzelle

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ABSENCE Poème de Miguel Hernández – AUSENCIA

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Symbole-Artgitato-2-10-1.gif.
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Miguel_hernandez.jpg.
Miguel Hernández
(30 octobre 1910 Orihuela, province d’Alicante – 28 mars 1942 Alicante)
(Orihuela, 30 de octubre de 1910-Alicante, 28 de marzo de 1942)
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Miguel_Hernandez_firma.svg_-1024x351.png.
Isidre Nonell La Paloma – 1904
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Ausencia en todo veo:
Absence dans tout ce que je vois :
tus ojos la reflejan.
Tes yeux la reflètent.

Ausencia en todo escucho:
Absence dans tout ce que j'entends :
tu voz a tiempo suena.
ta voix dans le temps se perd.

Ausencia en todo aspiro:
Absence dans tout ce que j'aspire :
tu aliento huele a hierba.
ton souffle sent l'herbe.

Ausencia en todo toco:
Absence dans tout ce que je touche :
tu cuerpo se despuebla.
ton corps se vide.

Ausencia en todo pruebo:
Absence dans tout ce que je tente :
tu boca me destierra.
ta bouche m'abandonne.

Ausencia en todo siento:
Absence dans tout ce que je ressens:
ausencia, ausencia, ausencia.
absence, absence, absence.

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POEMES DE MIGUEL HERNANDEZ
POEMAS DE MIGUEL HERNANDEZ

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GOETHE Prometheus – Prométhée -Poème bilingue 1772-1774

PROMETHEE – GOETHE


LITTERATURE ALLEMANDE
Goethe Traduction
Deutsch Poesie – Poésie Allemande


Traduction Jacky Lavauzelle

Johann Wolfgang von Goethe
1836 – 1870


Portrait de Joseph Karl Stieler – 1828

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Prometheus
PROMETHEE
Le Titan Προμηθεύς  « le Prévoyant »
1772-1774

**

Bedecke deinen Himmel, Zeus,
Couvre ton ciel, Zeus,
Mit Wolkendunst!
D’une brume de nuages !
Und übe, Knaben gleich,
Et comme les enfants cueillant
Der Disteln köpft,
Les têtes des chardons,
An Eichen dich und Bergeshöh’n!
Passe sur les chênes, les sommets !
Mußt mir meine Erde
Mais ma terre
Doch lassen steh’n,
Veille à ne pas toucher,
Und meine Hütte,
Tout comme ma cabane
Die du nicht gebaut,
Que tu n’as point construite,
Und meinen Herd,
Et mon poêle,
Um dessen Glut
Que ces braises
Du mich beneidest.
Tu m’envies.

*

Ich kenne nichts Ärmeres
Je ne connais rien de plus terrible
Unter der Sonn’ als euch Götter!
Sous le soleil, que vous les dieux !
Ihr nähret kümmerlich
Vous nourrissez misérablement
Von Opfersteuern
De sacrifices
Und Gebetshauch
Et du souffle des prières
Eure Majestät
Votre majesté,
Und darbtet, wären
Mais vous êtes affamés, tels des
Nicht Kinder und Bettler
Enfants et mendiants
Hoffnungsvolle Toren.
Remplis de vaines espérances.

*

Da ich ein Kind war,
Enfant,
Nicht wußte, wo aus, wo ein,
Ignorant,
Kehrt’ ich mein verirrtes Auge
Je tournais mon regard perdu
Zur Sonne, als wenn drüber wär
Vers le soleil, comme s’il existait au loin
Ein Ohr zu hören meine Klage,
Une oreille pour entendre ma douleur,
Ein Herz wie meins,
Un cœur comme le mien,
Sich des Bedrängten zu erbarmen.
S’apitoyant du sort des affligés.

*

Wer half mir
Qui m’a aidé
Wider der Titanen Übermut?
Contre la témérité des Titans ?
Wer rettete vom Tode mich,
Qui m’a sauvé de la mort,
Von Sklaverei?
De l’esclavage ?
Hast du’s nicht alles selbst vollendet,
N’as-tu pas tout réalisé toi-même,
Heilig glühend Herz?
Cœur sacré rougeoyant ?
Und glühtest, jung und gut,
Et radieux, jeune et bon,
Betrogen, Rettungsdank
Dans tes erreurs, porté des actions de grâce
Dem Schlafenden dadroben?
A la personne qui dort tout là-haut ?

*

Ich dich ehren? Wofür?
Que je t’honore ? Pourquoi ?
Hast du die Schmerzen gelindert
As-tu soulagé la douleur ?
Je des Beladenen?
Le fardeau ?
Hast du die Tränen gestillet
As-tu séché les larmes ?
Je des Geängsteten?
Atténué la peur ?
Hat nicht mich zum Manne geschmiedet
Ils m’ont forgé en homme :
Die allmächtige Zeit
Le Temps tout-puissant
Und das ewige Schicksal,
Et le Destin éternel,
Meine Herren und deine?
Mes maîtres à moi comme à toi ?

*

Wähntest du etwa,
Pensais-tu
Ich sollte das Leben hassen,
Que j’aurais dû détester la vie,
In Wüsten fliehn,
Me perdre dans les déserts,
Weil nicht alle Knabenmorgen-
Car de ces matins d’enfant
Blütenträume reiften?
Des rêves de fleurs n’ont pas mûris ?
Hier sitz’ ich, forme Menschen
Ici je suis assis, créant les hommes
Nach meinem Bilde,
A mon image,
Ein Geschlecht, das mir gleich sei,
Un genre qui est mon égal à moi,
Zu leiden, weinen,
Qui souffre et pleure,
Genießen und zu freuen sich,
Qui vit et se réjouit,
Und dein nicht zu achten,
Sans te respecter
Wie ich!
Comme moi !

Traduction française Jacky Lavauzelle


http://artgitato.com/traduction-allemand-jacky-lavauzelle-ubersetzung-deutsch-text/
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MONUMENT SHOTA RUSTAVELI TBILISSI შოთა რუსთაველი – Le Chevalier à la peau de panthère (Extrait)

*

  MONUMENT SHOTA RUSTAVELI TBILISSI შოთა რუსთაველი

თბილისის ქანდაკებები
Sculptures Tbilissi

MONUMENT SHOTA RUSTAVELI
შოთა რუსთაველი
TBILISSI
MONUMENT SHOTA RUSTAVELI TBILISSI შოთა რუსთაველი

 


 PHOTO  JACKY LAVAUZELLE

 

SHOTA RUSTAVELI
შოთა რუსთაველი
vers 1172 – vers 1216


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TBILISSI

MONUMENT SHOTA RUSTAVELI

MONUMENT SHOTA RUSTAVELI TBILISSI შოთა რუსთაველი

ბრინჯაო
BRONZE
1965

SCULPTEUR
მოქანდაკე
mokandake

Merab Berdzenishvili
მერაბ ბერძენიშვილი
დ. 10 ივნისი, 1929, თბილისი — გ. 17 სექტემბერი, 2016, სტამბოლი, თურქეთი
Né le 10 juin 1929 Tbilissi – 17 septembre 2016 Istanbul (Turquie)

Plaque sous le monument Shota Rustaveli de Tbilissi

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Extrait de
Le Chevalier à la peau de panthère
ვეფხისტყაოსანი
de Shota Rustaveli
(Fin XIIe – Début XIIIe siècle)

De Mihály Zichy, Shota Rustavéli présente son poème à la reine Tamar, vers 1880

1

რომელმან შექმნა სამყარო ძალითა მით ძლიერითა,
romelman shekmna samq’aro dzalita mit dzlierita,
Celui qui a créé le monde avec le pouvoir de la volonté,
ზეგარდმო არსნი სულითა ყვნა ზეცით მონაბერითა,
zegardmo arsni sulita q’vna zetsit monaberita,
Qui a répandu la sagesse l’Esprit céleste,
ჩვენ, კაცთა, მოგვცა ქვეყანა, გვაქვს უთვალავი ფერითა,
chven, k’atsta, mogvtsa kveq’ana, gvakvs utvalavi perita,
Donna aux humains un monde aux innombrables couleurs,
მისგან არს ყოვლი ხელმწიფე სახითა მის მიერითა.
misgan ars q’ovli khelmts’ipe sakhita mis mierita.
Il est celui qui détient le pouvoir suprême sur toute autre autorité.

2

ჰე, ღმერთო ერთო, შენ შეჰქმენ სახე ყოვლისა ტანისა,
he, ghmerto erto, shen shehkmen sakhe q’ovlisa t’anisa,
Ô, mon Dieu, toi qui as créé à ton image toutes choses,
შენ დამიფარე, ძლევა მეც დათრგუნვად მე სატანისა,
shen damipare, dzleva mets datrgunvad me sat’anisa,
protège-moi en éloignant Satan
მომეც მიჯნურთა სურვილი, სიკვდიდმდე გასატანისა,
momets mijnurta survili, sik’vdidmde gasat’anisa,
Inonde-moi de cet amour qui perdure  au-delà de la mort,
ცოდვათა შესუბუქება, მუნ თანა წასატანისა.
tsodvata shesubukeba, mun tana ts’asat’anisa.
et absous mes péchés, en te conduisant près de moi.

3

ვის ჰშვენის, – ლომსა, – ხმარება შუბისა, ფარ-შიმშერისა,
vis hshvenis, – lomsa, – khmareba shubisa, par-shimsherisa,
Guerriers porteurs de lance, lion rugissant, soleil levant,
– მეფისა მზის თამარისა, ღაწვ-ბადახშ, თმა-გიშერისა, –
– mepisa mzis tamarisa, ghats’v-badakhsh, tma-gisherisa, –
-gardiens de la reine Tamar  aux longs cheveux éclatants, –
მას, არა ვიცი, შევჰკადრო შესხმა ხოტბისა, შე, რისა?
mas, ara vitsi, shevhk’adro sheskhma khot’bisa, she, risa?
Comment être digne de toi et porter ton message ?
მისთა მჭვრეტელთა ყანდისა მირთმა ხამს მართ, მი, შერისა.
mista mch’vret’elta q’andisa mirtma khams mart, mi, sherisa.
La plus grande joie vient d’une si douce voie.

4

თამარს ვაქებდეთ მეფესა სისხლისა ცრემლ-დათხეული,
tamars vakebdet mepesa siskhlisa tsreml-datkheuli,
La grande Tamar règne aussi sur mes larmes,
ვთქვენი ქებანი ვისნი მე არ-ავად გამორჩეული.
vtkveni kebani visni me ar-avad gamorcheuli.
Même si je ne suis pas le meilleur, je veux lui rendre hommage.
მელნად ვიხმარე გიშრის ტბა და კალმად მე ნა რხეული,
melnad vikhmare gishris t’ba da k’almad me na rkheuli,
Mon encrier est ce doux lac doux et que ma plume
ვინცა ისმინოს, დაესვას ლახვარი გულსა ხეული.
vintsa isminos, daesvas lakhvari gulsa kheuli.
soit cette lance qui touche en plein cœur.

5

მიბრძანეს მათად საქებრად თქმა ლექსებისა ტკბილისა,
mibrdzanes matad sakebrad tkma leksebisa t’k’bilisa,
On me demande des poèmes en son honneur,
ქება წარბთა და წამწამთა, თმათა და ბაგე-კბილისა,
keba ts’arbta da ts’amts’amta, tmata da bage-k’bilisa,
de louer ses paupières et ses cils, ses cheveux et sa bouche,
ბროლ-ბადახშისა თლილისა, მის მიჯრით მიწყობილისა.
brol-badakhshisa tlilisa, mis mijrit mits’q’obilisa.
La splendeur de ses dents et l’éclat de son sourire.
გასტეხს ქვასაცა მაგარსა გრდემლი ტყვიისა ლბილისა.
gast’ekhs kvasatsa magarsa grdemli t’q’viisa lbilisa.
Une tige flexible peut briser bien des pierres.

6

აწ ენა მინდა გამოთქმად, გული და ხელოვანება, –
ats’ ena minda gamotkmad, guli da khelovaneba, –
Je veux exprimer la langue, le cœur et l’art, –
ძალი მომეც და შეწევნა შენგნით მაქვს, მივსცე გონება;
dzali momets da shets’evna shengnit makvs, mivstse goneba;
Donne-moi de Ta force et insuffle-moi Ton esprit;
მით შევეწივნეთ ტარიელს, ტურფადცა უნდა ხსენება,
mit shevets’ivnet t’ariels, t’urpadtsa unda khseneba,
Louons le beauté de Tariel par les cieux et les océans,
მათ სამთა გმირთა მნათობთა სჭირს ერთმანერთის მონება.
mat samta gmirta mnatobta sch’irs ertmanertis moneba.
Les trois seigneurs à l’amitié éternelle.

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თბილისის ქანდაკებები
Sculptures Tbilissi

MONUMENT SHOTA RUSTAVELI
შოთა რუსთაველი
TBILISSI
JAN HUS L'HERETIQUE de Taras Chevtchenko - Trad Jacky Lavauzelle - Вірші Тараса Шевченка

 


 PHOTO  JACKY LAVAUZELLE

 

SHOTA RUSTAVELI
შოთა რუსთაველი
vers 1172 – vers 1216


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LE JEU DE LA VIE Poème de Friedrich von SCHILLER – Das Spiel des Lebens Gedichte Friedrich von SCHILLER

Das Spiel des Lebens
Le Jeu de la Vie
POEME DE FRIEDRICH von SCHILLER

***
Friedrich von Schiller
1759-1805

friedrich von schiller

*Friedrich von Schiller Allegorie des Tanzes, Allégorie de la Danse, William Bouguereau Der Tanz Schiller Jacky Lavauzelle



Jacky Lavauzelle Traduction

*
DAS SPIEL DES LEBENS
LE JEU DE LA VIE

POEME DE

 FRIEDRICH VON SCHILLER

Poèmes de Friedrich Schiller – Gedichte von Friedrich Schiller


****
Friedrich von Schiller


Gedicht -Poème
**

 

  Wollt ihr in meinen Kasten sehn?
Voulez-vous voir ma boîte ?
Des Lebens Spiel, die Welt im Kleinen,
Le jeu de la vie, le monde en miniature,
Gleich soll sie eurem Aug’ erscheinen;
Aussitôt apparaîtrà vos yeux ;
Nur müßt ihr nicht zu nahe stehn,
Mais vous ne devez pas être trop près,
Ihr müßt sie bei der Liebe Kerzen
Vous devez les apprécier avec des bougies de l’amour
  Und nur bei Amors Fackel sehn.
Et seulement avec le flambeau de Cupidon.

    Schaut her! Nie wird die Bühne leer:
Regardez ici ! La scène n’est jamais vide:
Dort bringen sie das Kind getragen,
Là ! ils apportent l’enfant,
 Der Knabe hüpft, der Jüngling stürmt einher,
Le garçon sautille déjà, le jeune homme s’agite,
Es kämpft der Mann, und Alles will er wagen.
L’homme se bat, et qui ose tout.

    Ein Jeglicher versucht sein Glück,
Chacun tente sa chance,
Doch schmal nur ist die Bahn zum Rennen;
Mais seul le chemin est étroit ;
Der Wagen rollt, die Achsen brennen,
Le char roule, les essieux brûlent,
Der Held dringt kühn voran, der Schwächling bleibt zurück,
Le héros avance hardiment, le faible reste en retrait,
Der Stolze fällt mit lächerlichem Falle,
Le fier tombe dans un piège ridicule,
Der Kluge überholt sie alle.
Le malin les dépasse tous.

    Die Frauen seht ihr an den Schranken stehn,
Vous voyez les femmes debout aux barrières,
Mit holdem Blick, mit schönen Händen
Avec un beau regard, avec de belles mains
Den Dank dem Sieger auszuspenden.
Congratuler le gagnant.

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Das Spiel des Lebens
Le Jeu de la Vie
POEME DE FRIEDRICH von SCHILLER

***
Friedrich von Schiller
1759-1805

friedrich von schiller

*Friedrich von Schiller Allegorie des Tanzes, Allégorie de la Danse, William Bouguereau Der Tanz Schiller Jacky Lavauzelle


LES MOTS DE L’ILLUSION Poème de Friedrich von SCHILLER – Die Worte des Wahns Gedichte Friedrich von SCHILLER

Die Worte des Wahns
Les Mots de l’Illusion
POEME DE FRIEDRICH von SCHILLER
Publication en 1800

***
Friedrich von Schiller
1759-1805

friedrich von schiller

*Friedrich von Schiller Allegorie des Tanzes, Allégorie de la Danse, William Bouguereau Der Tanz Schiller Jacky Lavauzelle



Jacky Lavauzelle Traduction

*
DIE WORTE DES WAHNS
LES MOTS DE L’ILLUSION

POEME DE

 FRIEDRICH VON SCHILLER

Poèmes de Friedrich Schiller – Gedichte von Friedrich Schiller


****
Friedrich von Schiller


Gedicht -Poème
**

 

Drei Worte hört man, bedeutungsschwer,
Trois mots fondamentaux s’entendent
 Im Munde der Guten und Besten;
Dans la bouche du bon et du meilleur d’entre nous ;
 Sie schallen vergeblich, ihr Klang ist leer,
Ils sonnent en vain, leur son est vide,
 Sie können nicht helfen und trösten.
Ils ne peuvent ni aider ni réconforter.
Verscherzt ist dem Menschen des Lebens Frucht,
Il est perdu, le fruit de la vie de l’homme,
Solang er die Schatten zu haschen sucht.
Tant qu’il essaie de chasser les ombres.

 Solang er glaubt an die Goldene Zeit,
Illusion du droit ! Tant qu’il croit en l’âge d’or,
 Wo das Rechte, das Gute wird siegen, –
Là où le droit prévaudra, là où le bien l’emportera,
Das Rechte, das Gute führt ewig Streit,
Le droit, le bien, mène un éternel combat,
Nie wird der Feind ihm erliegen,
Jamais l’ennemi ne succombera,
Und erstickst du ihn nicht in den Lüften frei,
S’il n’est pas étouffé dans les airs,
 Stets wächst ihm die Kraft auf der Erde neu.
Il reprendra de nouvelles forces sur terre.

 Solang er glaubt, daß das buhlende Glück
Illusion de la fortune ! Tant qu’il croit avoir la fortune
Sich dem Edeln vereinigen werde –
Pour rejoindre les nobles cœurs –
Dem Schlechten folgt es mit Liebesblick,
Les mauvais, la suivent avec un regard d’envie,
Nicht dem Guten gehöret die Erde.
La terre n’appartient pas au bien !
 Er ist ein Fremdling, er wandert aus
Il est étranger, il migre
 Und suchet ein unvergänglich Haus.
Et cherche une maison éternelle.

 Solang er glaubt, daß dem irdschen Verstand
Illusion de la vérité ! Tant il croit qu’à l’esprit sur terre
Die Wahrheit je wird erscheinen,
La vérité apparaîtra et régnera, pourtant,
Ihren Schleier hebt keine sterbliche Hand,
Son voile ne sera levé par aucune main mortelle ;
Wir können nur raten und meinen.
Nous pouvons seulement que deviner et déblatérer.
Du kerkerst den Geist in ein tönend Wort,
Tu noies l’esprit dans un mot qui résonne,
Doch der freie wandelt im Sturme fort.
Mais la pensée libre continue d’errer dans la tempête.

 Drum, edle Seele, entreiß dich dem Wahn
Alors, noble âme, échappe à l’illusion
Und den himmlischen Glauben bewahre!
Et garde ta foi céleste!
Was kein Ohr vernahm, was die Augen nicht sahn,
Ce qu’aucune oreille n’entend, ce qu’aucun œil ne voit,
Es ist dennoch, das Schöne, das Wahre!
C’est encore, le beau, le vrai !
Es ist nicht draußen, da sucht es der Tor,
Ce n’est pas dehors que tu le trouveras.
 Es ist in dir, du bringst es ewig hervor.
C’est en toi, tu le portes en toi pour toujours !

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Die Worte des Wahns
Les Mots de l’Illusion
POEME DE FRIEDRICH von SCHILLER

***
Friedrich von Schiller
1759-1805

friedrich von schiller

*Friedrich von Schiller Allegorie des Tanzes, Allégorie de la Danse, William Bouguereau Der Tanz Schiller Jacky Lavauzelle


LES MOTS DE LA FOI – Poème de Friedrich von SCHILLER – Die Worte des Glaubens GEDICHTE VON SCHILLER

Die Worte des Glaubens
Les Mots de la Foi
POEME DE FRIEDRICH von SCHILLER

***
Friedrich von Schiller
1759-1805

*Friedrich von Schiller Allegorie des Tanzes, Allégorie de la Danse, William Bouguereau Der Tanz Schiller Jacky Lavauzelle



Jacky Lavauzelle Traduction

*
DIE WORTE DES GLAUBENS
LES MOTS DE LA FOI

POEME DE

 FRIEDRICH VON SCHILLER

Poèmes de Friedrich Schiller – Gedichte von Friedrich Schiller


****
Friedrich von Schiller


Gedicht -Poème
**

Drei Worte nenn ich euch, inhaltschwer,
Trois mots ! Je vous parlerai de trois mots si intenses et profonds ;
Sie gehen von Munde zu Munde,
Ils vont de bouche en bouche,
 Doch stammen sie nicht von außen her,
Mais ils ne viennent pas de l’extérieur,
 Das Herz nur gibt davon Kunde,
Le cœur seulement nous les livre ;
Dem Menschen ist aller Wert geraubt,
L’homme perd toute valeur
Wenn er nicht mehr an die drei Worte glaubt.
S’il ne croit plus à ces trois mots.

Der Mensch ist frei geschaffen, ist frei,
L’homme est créé libre et libre il est,
Und würd er in Ketten geboren,
Même s’il naît sous le joug,
 Laßt euch nicht irren des Pöbels Geschrei,
Ne vous laissez pas berner par la foule qui crie,
Nicht den Mißbrauch rasender Toren,
Pas les propos incohérents d’imbéciles enragés,
Vor dem Sklaven, wenn er die Kette bricht,
Autant devant l’esclave, quand il brise la chaîne,
Vor dem freien Menschen erzittert nicht.
Que devant l’homme libre, ne tremblez pas !

Und die Tugend, sie ist kein leerer Schall,
Et la vertu, ce n’est pas un son vide,
Der Mensch kann sie üben im Leben,
L’homme peut la pratiquer dans la vie,
Und sollt er auch straucheln überall,
Et devrait-il trébucher aussi partout,
  Er kann nach der göttlichen streben,
Il peut aspirer au divin,
Und was kein Verstand der Verständigen sieht,
Et ce que ne comprend pas l’homme intelligent,
Das übet in Einfalt ein kindlich Gemüt.
En termes simples un esprit enfantin le saisit.

Und ein Gott ist, ein heiliger Wille lebt,
Il existe un Dieu, une sainte volonté qui vit,
Wie auch der menschliche wanke,
Quand l’homme vacille,
Hoch über der Zeit und dem Raume webt
Plus haut que le temps et l’espace
Lebendig der höchste Gedanke,
Vit la plus haute pensée,
 Und ob alles in ewigem Wechsel kreist,
Et si tout tourne dans un perpétuel changement,
Es beharret im Wechsel ein ruhiger Geist.
Il existe en son cœur un esprit calme et serein.

Die drei Worte bewahret euch, inhaltschwer,
Ces trois mots, gardez-les ! Si intenses et profonds,
 Sie pflanzet von Munde zu Munde,
Qu’ils partent de bouche en bouche,
Und stammen sie gleich nicht von außen her,
Ils ne viennent pas de l’extérieur,
  Euer Innres gibt davon Kunde,
Ils émanent de l’intérieur ;
Dem Menschen ist nimmer sein Wert geraubt,
L’homme ne sera jamais privé de sa valeur,
So lang er noch an die drei Worte glaubt.
Tant qu’il croira encore à ces trois mots.

****

Die Worte des Glaubens
Les Mots de la Foi
POEME DE FRIEDRICH von SCHILLER

***
Friedrich von Schiller
1759-1805

*Friedrich von Schiller Allegorie des Tanzes, Allégorie de la Danse, William Bouguereau Der Tanz Schiller Jacky Lavauzelle


ESPERANCE Poème de Friedrich SCHILLER – HOFFNUNG GEDICHTE VON SCHILLER

HOFFNUNG
ESPERANCE POEME DE FRIEDRICH SCHILLER

***
Friedrich Schiller
1759-1805

*Friedrich Schiller Allegorie des Tanzes, Allégorie de la Danse, William Bouguereau Der Tanz Schiller Jacky Lavauzelle



Jacky Lavauzelle Traduction

*
HOFFNUNG
ESPERANCE

POEME DE

 FRIEDRICH SCHILLER

Poèmes de Friedrich Schiller – Gedichte von Friedrich Schiller


****
Friedrich Schiller


Gedicht -Poème
**

**

Hoffnung
Espérance

Es reden und träumen die Menschen viel
Les gens parlent et rêvent toujours
von bessern künftigen Tagen;
à des jours meilleurs ;
 nach einem glücklichen, goldenen Ziel
vers un but heureux et glorieux
sieht man sie rennen und jagen.
vous les voyez courir et courir encore.
Die Welt wird alt und wird wieder jung,
Le monde vieillit et rajeunit,
doch der Mensch hofft immer Verbesserung.
mais l’homme espère toujours des jours plus beaux. 

Die Hoffnung führt ihn ins Leben ein,
L’espérance l’accompagne toute sa vie :
sie umflattert den fröhlichen Knaben,
 elle s’agite autour du garçon joyeux,
 den Jüngling locket ihr Zauberschein,
le jeune homme, lui, est attiré par sa magie,
 sie wird mit dem Greis nicht begraben;
enfin, elle ne sera pas enterrée avec le vieil homme ;
 denn beschließt er im Grabe den müden Lauf,
car, dans la tombe, il termine son parcours fatigué,
 noch am Grabe pflanzt er – die Hoffnung auf.
toujours sur la tombe, il plante… l’espérance.

Es ist kein leerer, schmeichelnder Wahn,
Ce n’est pas une illusion vide et flatteuse,
 erzeugt im Gehirne des Toren,
générée dans le cerveau de l’insensé,
 im Herzen kündet es laut sich an:
dans le cœur puissamment nous entendons une voix :
zu was Besserm sind wir geboren.
Nous sommes nés pour quelque chose de mieux !
Und was die innere Stimme spricht,
Et ce que dit la voix intérieure
das täuscht die hoffende Seele nicht.
ne trompe pas l’âme qui espère.

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HOFFNUNG
ESPERANCE POEME DE FRIEDRICH SCHILLER

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Friedrich Schiller
1759-1805

*Friedrich Schiller Allegorie des Tanzes, Allégorie de la Danse, William Bouguereau Der Tanz Schiller Jacky Lavauzelle


DER TANZ – LA DANSE FRIEDRICH SCHILLER (1796)

LA DANSE FRIEDRICH SCHILLER
DER TANZ – LA DANSE

DER TANZ Schiller Jacky Lavauzelle Friedrich Schiller
Allegorie des Tanzes, Allégorie de la Danse, William Bouguereau

Poèmes de Friedrich Schiller – Gedichte von Friedrich Schiller

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Friedrich Schiller
1759-1805

*Friedrich Schiller Allegorie des Tanzes, Allégorie de la Danse, William Bouguereau Der Tanz Schiller Jacky Lavauzelle



Jacky Lavauzelle Traduction

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DER TANZ
LA DANSE
 FRIEDRICH SCHILLER


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Friedrich Schiller


Gedicht -Poème
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« Sieh, wie sie durcheinander in kühnen Schlangen sich winden,
Vois comme, dans de serpentines vagues, ils se vrillent ,
       Wie mit geflügeltem Schritt schweben auf schlüpfrigem Plan.
Comme volent ces pas ailés qui sur le sol glissent.
 Seh’ ich flüchtige Schatten von ihren Leibern geschieden?
Des ombres fugaces de leurs corps sortent-elles ?
   Ist es Elysiums Hain, der den Erstaunten umfängt?
Où sont-ce des esprits qui les enveloppent de leurs ailes ?
 Wie, vom Zephyr gewiegt, der leichte Rauch durch die Luft schwimmt,
Comme, secouée par le Zéphyr, la fumée légère dans l’air se répand,
  Wie sich leise der Kahn schaukelt auf silberner Flut,
Avec la douceur du bateau qui se balance sur une mer d’argent,
 Hüpft der gelehrige Fuß auf des Takts melodischen Wellen,
Le pied docile saute sur les ondes mélodieuses de la cadence,
    Säuselndes Saitengetön hebt den ätherischen Leib. »
Le son de cordes grésillant soulève ces corps éthérés qui dansent.
Keinen drängend, von keinem gedrängt, mit besonnener Eile,
Poussé par une étrange et puissante force,
 Schlüpft ein liebliches Paar dort durch des Tanzes Gewühl.
Un charmant couple ouvre son chemin à travers la danse.
Vor ihm her entsteht seine Bahn, die hinter ihm schwindet,
Cette nouvelle voie disparaît aussitôt  derrière eux,
Leis wie durch magische Hand öfnet und schließt sich der Weg.
Comme par magie, le chemin s’ouvre devant eux puis se referme.
Sieh! jetzt verliert es der suchende Blick. Verwirrt durcheinander
Vois ! maintenant nous l’avons perdu ! Dans cette confusion
Stürzt der zierliche Bau dieser beweglichen Welt.
Gracieusement se déplace ce mystérieux fluide merveilleux.
Nein, dort schwebt es frohlockend herauf. Der Knoten entwirrt sich,
Non ! il flotte et se réjouit. Le nœud se défait,
Nur mit verändertem Reiz stellt sich die Ordnung mir dar.
Muni d’un nouveau charme, il se présente.
Ewig zerstört und ewig erzeugt sich die drehende Schöpfung,
Éternellement détruit et éternellement créé, cette création tournoyante
Und ein stilles Gesetz lenkt der Verwandlungen Spiel.
Et une loi silencieuse dirigent le doux jeu des métamorphoses.
Sprich, wie geschiehts, daß rastlos bewegt die Bildungen schwanken, 
Dis ! comment se fait-il que, continuellement renouvelées, dans ce mouvant tableau,
Und die Regel doch bleibt, wenn die Gestalten auch fliehn?
La règle reste la même alors que la forme se délite ?
Daß mit Herrscherkühnheit einher der einzelne wandelt,
Pourquoi chaque individu réalise ses prouesses,
Keiner ihm sklavisch weicht, keiner entgegen ihm stürmt?
Comment personne n’est asservi, personne ne s’oppose à lui ?
Willst du es wissen? Es ist des Wohllauts mächtige Gottheit,
Veux-tu le savoir ? C’est la divine puissance de l’harmonie !
Die zum geselligen Tanz ordnet den tobenden Sprung,
C’est elle qui donne à la danse la magie de transformer de tels soubresauts,
Die, der Nemesis gleich, an des Rhythmus goldenem Zügel
Qui, comme Némésis, au rythme de ses rênes d’or
Lenkt die brausende Lust, und die gesetzlose zähmt.
Guide le rugissant plaisir et apaise sa vigueur.
Und der Wohllaut der großen Natur umrauscht dich vergebens?
Et le son du grand univers, pour toi, n’est-il donc rien ?
Nicht der begeisternde Takt, den alle Wesen dir schlagen?
N’es-tu pas saisis par la cadence que tous ces êtres te marquent ?
Nicht der wirbelnde Tanz, der durch den ewigen Raum
N’entends-tu pas la danse tourbillonnante qui traverse l’éternel espace ?
Leuchtende Sonnen wälzt in künstlich schlängelnden Bahnen?
Ne vois-tu donc pas les astres brillants qui partent sur de sinueuses pistes ?
Handelnd fliehst du das Maaß, das du im Spiele doch ehrst?
Pourquoi alors fuir la mesure que tu respectes dans le jeu ?

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Friedrich von Schiller
Le Camp de Wallenstein – Wallensteins Lager – 1799
An die Freude – Ode à la Joie – L’Hymne à la Joie – 1785
Der Tanz – La danse (extrait) – 1796

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DER TANZ – LA DANSE
LA DANSE FRIEDRICH SCHILLER

*Friedrich Schiller Allegorie des Tanzes, Allégorie de la Danse, William Bouguereau Der Tanz Schiller Jacky Lavauzelle