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BEATRIZ – POEME DE ANTERO DE QUENTAL

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traduction Jacky Lavauzelle
LITTERATURE PORTUGAISE
literatura português

Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

Antero de Quental

18 avril 1842 – Ponta Delgada (Les Açores)-  11 septembre 1891 Ponta Delgada
 18 de abril de 1842 – Ponta Delgada, 11 de setembro de 1891

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Traduction Jacky Lavauzelle

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BEATRIZ
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Henri Rousseau, Le Douanier Rousseau, Combat de tigre et buffle,1891

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Bandeirante a sonhar com pedrarias
Bandeirante* rêvant de pierres,
Com tesouros e minas fabulosas,
De trésors et de mines fabuleuses,
Do amor entrei, por ínvias e sombrias
Par amour, je suis entré à travers les sombres
Estradas, as florestas tenebrosas.
Routes, et les forêts ténébreuses.

[* aventurier]

*

Tive sonhos de louco, à Fernão Dias…
J’ai fait des rêves fous, ô Fernão Dias Pais …
Vi tesouros sem conta: entre as umbrosas
J’ai vu d’innombrables trésors : dans d’épaisses
Selvas, o outro encontrei, e o ônix, e as frias
Jungles, où j’ai trouvé entre autres l’onyx, les froides
Turquesas, e esmeraldas luminosas…
Turquoise et les lumineuses émeraudes …

*


E por eles passei. Vivi sete anos
Et je les ai parcourus. J’ai vécu sept ans
Na floresta sem fim. Senti ressábios
Dans ces forêts sans fin. J’ai ressenti des moments
De amarguras, de dor, de desenganos.
D’amertume, de douleur, de déceptions.

*


Mas voltei, afinal, vencendo escolhos,
Mais je suis revenu, après tout, surmontant les obstacles,
Com o rubi palpitante dos seus lábios
Avec le rubis lancinant de tes lèvres
E os dois grandes topázios dos seus olhos!
Et les deux grandes topazes de tes yeux !

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A se stesso GIACOMO LEOPARDI Mon cœur épuisé 1836

A se stesso
Giacomo Leopardi

Traduction – Texte Bilingue
LITTERATURE ITALIENNE

 

Letteratura Italiana

giacomo-leopardi-poesie-poesia-artgitato-ferrazzi-casa-leopardi

ritratto A Ferrazzi
Portrait de Ferrazzi
casa Leopardi
Recanati
Via Giacomo Leopardi

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GIACOMO LEOPARDI
29 juin 1798 Recanati 14 juin 1837 Naples
Recanati 29 giugno 1798 –
Napoli 14 giugno 1837

Traduction Jacky Lavauzelle

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A se stesso Giacomo LeopardI
« Canti » XXVIII

1836

Mon cœur épuisé
« Les Chants » XXVIII

OEUVRE DE GIACOMO LEOPARDI

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a-se-stesso-giacomo-leopardi-artgitato-caspar-david-friedrich-herbstabend-am-see-1805Caspar David Friedrich
Herbstabend am See
1805

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XXVIII
A se stesso

Or poserai per sempre,
Repose-toi éternellement,
Stanco mio cor. Perì l’inganno estremo,
Mon cœur épuisé. Périt l’extrême méprise,
Ch’eterno io mi credei. Perì. Ben sento,
Qu’éternelle je croyais. Elle périt. Je sens bien
In noi di cari inganni,
Qu’en nous les chers égarements,
Non che la speme, il desiderio è spento.
L’espoir, le désir sont éteints.
Posa per sempre. Assai
Gisant à jamais. Toujours
Palpitasti. Non val cosa nessuna
Palpitant. Elle ne vaut aucun
I moti tuoi, nè di sospiri è degna
De tes mouvements, elle n’est digne de soupirs
La terra. Amaro e noia
La terre. Amertume et ennui
 La vita, altro mai nulla; e fango è il mondo
La vie, n’a jamais rien été d’autre ; et le monde une boue
T’acqueta omai. Dispera
Qui t’apaise désormais. Disparaît
  L’ultima volta. Al gener nostro il fato
Une dernière fois. Ce que donne le destin
   Non donò che il morire. Omai disprezza
N’est que le don de mourir. Désormais méprise
  Te, la natura, il brutto
Toi-même, la nature, le laid
  Poter che, ascoso, a comun danno impera
Qui ordonne, caché, le mal
E l’infinita vanità del tutto
Et la vanité infinie de tout.

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ALFRED DE MUSSET GRAND LECTEUR DE GIACOMO LEOPARDI
DEUX ÂMES SOEURS

Outre les sonnets de Michel-Ange, Alfred relisait sans cesse, jusqu’à les savoir par cœur, les poésies de Giacomo Leopardi, dont les alternatives de sombre tristesse et de douce mélancolie répondaient à l’état présent de son esprit. Lorsqu’il frappait sur la couverture du volume, en disant : « Ce livre, si petit, vaut tout un poème épique, » il sentait que l’âme de Leopardi était sœur de la sienne. Les Italiens ont la tête trop vive pour aimer beaucoup la poésie du cœur. Il leur faut du fracas et de grands mots. Plus malheureux qu’Alfred de Musset, Leopardi n’a pas obtenu justice de ses compatriotes, même après sa mort. Alfred en était révolté. Il voulut d’abord écrire un article, pour la Revue des Deux-Mondes, sur cet homme qu’il considérait comme le premier poète de l’Italie moderne. Il avait même recueilli quelques renseignements biographiques, dans ce dessein ; mais, en y rêvant, il préféra payer en vers son tribut d’admiration et de sympathie au Sombre amant de la Mort. De là sortit le morceau intitulé Après une lecture, qui parut le 15 novembre 1842.
En faisant la part de son exagération naturelle et de son excessive sensibilité, il faut pourtant reconnaître que, dans cette fatale année 1842, les blessures ne furent pas épargnées à Alfred de Musset. Il se plaignait que, de tous les côtés à la fois, lui venaient des sujets de désenchantement, de tristesse et de dégoût. « Je ne vois plus, disait-il, que les revers de toutes les médailles. »

Paul de Musset
Biographie de Alfred de Musset
Troisième partie
1837-1842
Charpentier, 1888
pp. 185-284

LINES WRITTEN IN DEJECTION Yeats Texte & Traduction – Lignes écrites dans l’abattement

ARTGITATO

William Butler Yeats
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
 

 

YEATS
1865-1939

[The Wild Swans At Coole
1919]


LINES WRITTEN IN DEJECTION
poem
LIGNES ECRITES DANS
L’ABATTEMENT
poème

LINES WRITTEN IN DEJECTION Yeats Traduction Artgitato & Texte anglais

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When have I last looked on
Quand ai-je, la dernière fois, regardé
The round green eyes and the long wavering bodies
Les ronds yeux verts et les longs corps ondoyants
Of the dark leopards of the moon?
  Des léopards sombres de la lune ?
All the wild witches, those most noble ladies,
Tous les sorcières sauvages, les plus nobles dames,
    For all their broom-sticks and their tears,
Avec tous leurs manches à balai et leurs larmes,
 Their angry tears, are gone.
Leurs larmes de colère ont disparu.
  The holy centaurs of the hills are vanished;
Les saints centaures des collines ont disparu;
I have nothing but the embittered sun;
 Je n’ai plus rien que ce soleil plein d’amertume;
  Banished heroic mother moon and vanished,
Le lune, mère héroïque, est bannie et a disparu,
And now that I have come to fifty years
Et maintenant que je suis à la cinquantaine 
 I must endure the timid sun.
 Je dois supporter le craintif  soleil.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Line written in dejection Yeats