Archives par mot-clé : corazón

LES COPLAS DE AUGUSTO FERRAN Y FORNIES – LAS COPLAS – Augusto Ferrán – LA SOLEDAD – LA SOLITUDE -1861

Traduction Jacky Lavauzelle João da Cruz e Sousa

Una copla es una composición poética que, por lo general, consiste en cuatro versos (usualmente octosílabos).
Une copla est une composition poétique composée généralement de quatre versets (généralement octosyllabique).
La copla se retrouve dans de nombreuses chansons populaires espagnoles ainsi que dans la littérature de langue espagnole.

João da Cruz e Sousa Traduction Jacky Lavauzelle

LITTÉRATURE ESPAGNOLE
POÉSIE ESPAGNOLE
LITERATURA ESPAÑOLA
POESÍA ESPAÑOLA


*****************
TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
*****************

Augusto Ferrán
AUGUSTO FERRAN Y FORNIES
poeta español
Madrid 27 juillet 1835 – Madrid 2 avril 1880
Madrid, 27 de julio de 1835 – Madrid, 2 de abril de 1880
******************

Le Greco, El Greco
Vue de Tolède sous l’orage, 1596-1600, Metropolitan Museum of Art, New York

LA SOLEDAD
LA SOLITUDE
Recueil
1860 – 1861

I

Las fatigas que se cantan
Les fatigues que l’on chante
son las fatigas más grandes,
sont les plus grandes fatigues,..

II

Al ver en tu sepultura
Voir sur ta tombe
las siemprevivas tan frescas,
ce feuillage persistant si frais,..

III

Los mundos que me rodean
Les mondes qui m’entourent…

IV

Los que la cuentan por años
Nombreux depuis des années..

VI

Pasé por un bosque y dije:
J’ai traversé la forêt et dis :
«aquí está la soledad…»
« la voici la solitude... »…

VII

Dos males hay en el mundo
Deux maux dans le monde
que es necesario vencer:

IX

Yo me marché al campo santo
Je suis allé au cimetière
y a voces llamé a los muertos,
et appelé les morts..

XV

La muerte ya no me espanta;
La mort ne me fait plus peur ;
tendría más que temer
j’aurais plus à craindre…
.

XVI

Si mis ojos no te dicen
Si mes yeux ne te disent pas …

XVIII

Yo no sé lo que yo tengo,
Je ne sais ce que je veux..

XXI

De mirar con demasía
A trop chercher…

XXII

Si me quieres como dices,
Si tu me veux, comme tu le dis…

XXIII

No os extrañe, compañeros,
Ne soyez pas surpris, mes amis,
que siempre cante mis penas,
que je chante toujours mes peines,…

XXIV

Hace ya muy largos años
Depuis longtemps…

XXVI

Mirando al cielo juraste
En regardant le ciel, tu as juré…

XXIX

Tu aliento es mi única vida,
Ton souffle est ma seule vie,…

XXX

Del fuego que por tu gusto
Du feu que pour toi …

XXXI

Pobre me acosté, y en sueños
pauvre je me suis endormi et dans mes rêves …

XXXII

¿Cómo quieres que yo queme
comment veux-tu que je brûle …

XXXIII

El pájaro que me diste,
L’oiseau que tu m’as donné,…

XXXVI

Si os encontráis algún día
Si un jour tu te trouves…

XXXVII

Sé que me voy a perder
Je sais que je vais me perdre…

XXXXVIII

Tengo deudas en la tierra,
J’ai des dettes sur terre,
y deudas tengo en el cielo:
et des dettes dans le ciel :…

XXXIX

En sueños te contemplaba
Dans mes rêves, je t’ai contemplée
dentro de la oscuridad,
au cœur de l’obscurité, …


Todo comenzó a brillar,
Tout a commencé à briller…

XLI

Antes piensa y después habla,
Penser avant et parler après,…

XLII

Entre un rosal y una zarza
Entre un rosier et un buisson…

XLIV

Cuando se llama a una puerta
Quand on appelle à une porte…

LII

El querer es una hoguera
La volonté est un feu de joie..

LIII

«Desde Granada a Sevilla,
« De Grenade à Séville,

LIX

¡Ay pobre de mí, que a fuerza
Ah ! Pauvre de moi, qui à force…

LX

Ánimo, corazoncito,
Courage, mon cœur,…

LVI

En el cielo hay una estrella
Il y a dans le ciel une étoile…

LVII

Levántate si te caes,
Relève-toi si tu tombes…

LIX

Por la noche pienso en ti,
La nuit je pense à toi…

Vivirá en mí tu memoria,
Ta mémoire vivra en moi, …

LX

Me desperté a media noche,
Je me suis réveillé à minuit, …

LXI

Yo me asomé a un precipicio
J’ai regardé un précipice…

LXII

Me han dicho que hay una flor,
On m’a dit qu’il existait une fleur,…

LXIII

Las pestañas de tus ojos
Les cils de tes yeux…

LXI

Yo no podría sufrir
Je ne pourrais souffrir…

LXVI

Los cantares que yo canto
Les chansons que je chante…

LXVII

No vayas tan a menudo
Ne pars pas si souvent…

LXVIIII

Niño, moriste al nacer;
Enfant, mort à la naissance ;…

LXX

Cada vez que sale el sol
Chaque fois que le soleil se lève…

LXXIV

Te he vuelto a ver, y no creas
Je t’ai revue et je ne crois pas…

LXXV

Sé que me vas a matar
Je sais que tu vas me tuer…
en vez de darme la vida:

LXXVI

Yo me he querido vengar
Je voulais me venger …

LXXVIII

En lo profundo del mar
Dans les profondeurs de la mer…

LXXXI

Escuchadme sin reparo;
Ecoute bien ceci :…

LXXXII

Ni en la muerte he de encontrar
Même dans la mort je ne trouve ….

LXXXIII

En verdad, dos son las cosas
En vérité, deux choses …

LXXXV

Cuando el reloj da las horas,
Quand l’horloge donne les heures, …

Y el pobre que anda despacio,
Et le pauvre, qui lentement marche,…

XCI

Dices que hablo mal de ti,
Tu dis que je parle mal de toi,…

XCIII

Morid contentos, vosotros
Meurs heureux, toi…

XCVIII

Cuanto más pienso en las cosas,
Plus je pense aux choses…

CV

Cuando te mueras te haré
Quand tu mourras je te ferai …

CXVII

Ahora que me estás queriendo,
Maintenant que tu m’aimes…

CXVIII

La noche oscura ya llega;
La nuit noire arrive ;…

CXXV

A la luz de las estrellas
A la lumière des étoiles …

CXXII

Tenía los labios rojos,
Ses lèvres étaient rouges, …

CXXXI

Si yo pudiera arrancar
Si je pouvais arracher …

CXXXIII

¡Ay de mí! Por más que busco
Pauvre de moi ! Plus je cherche …

CXXXVIII

Guárdate del agua mansa,
Méfiez-vous de l’eau douce,…

CXL

Caminando hacia la muerte
En marchant vers la mort…

CXLII

Todo hombre que viene al mundo
Tout homme qui vient au monde …

CXLIV
dernier copla

Los que quedan en el puerto
Ceux qui restent au port…

************************************

TRADUCTION LITTÉRATURE ESPAGNOLE
TRADUCCIÓN DE TEXTOS EN ESPAÑOL





João da Cruz e Sousa Traduction Jacky Lavauzelle

En los claustros del alma la herida de QUEVEDO Texte et Traduction

Francisco Gómez de Quevedo
Villegas y Santibáñez Cevallos
Literatura
española – Littérature Espagnole
Siècle d’or espagnol -Siglo de Oro 

 

 Francisco de Quevedo y Villegas
1580-1645

Sonetos Líricos

EN LOS LAUSTROS DEL ALMA LA HERIDA

 

En los claustros del alma la herida Quevedo Traduction Artgitato

En los claustros del alma la herida
La Blessure dans les cloîtres de l’âme

 

En los claustros del alma la herida
Dans les cloîtres de l’âme, la blessure
 yace callada; mas consume hambrienta
trouve le silence ; mais consume, par la faim,
 la vida, que en mis venas alimenta
la vie, car dans mes veines elle alimente
llama por las medulas extendida.
un feu qui se répand par la moelle

 **

**********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
************************

 

DON QUICHOTTE CHAPITRE 2 Traduction Que trata de la primera salida que de su tierra hizo el ingenioso Don Quijote

  DON QUICHOTTE CHAPITRE 2

Don Quijote Don Quichotte Chapitre 2 Miguel de Cervantes Capitulo secundo Chapitre Premier Artgitato Traduction Française

 DON QUIJOTE DE LA MANCHA
El ingenioso hidalgo don Quijote de la Mancha
DON QUICHOTTE de la Manche

Miguel de Cervantès

Capítulo segundo
Chapitre 2

Que trata de la primera salida que de su tierra hizo el ingenioso Don Quijote
Qui traite de la première sortie de sa terre que fit l’ingénieux don Quichotte

Hechas, pues, estas prevenciones, no quiso aguardar más tiempo a poner en efecto su pensamiento, apretándole a ello la falta que él pensaba que hacía en el mundo su tardanza, según eran los agravios que pensaba deshacer, tuertos que enderezar, sinrazones que enmendar, y abusos que mejorar, y deudas que satisfacer;
Ayant fini ses préparatifs, il ne souhaitait pas attendre plus longtemps pour mettre à exécution son idée, sachant que tout retard peinerait le monde, tant il pensait redresser les torts, corriger les injustices et les abus, et honorer les dettes ;
y así, sin dar parte a persona alguna de su intención, y sin que nadie le viese, una mañana, antes del día (que era uno de los calurosos del mes de Julio), se armó de todas sus armas, subió sobre Rocinante, puesta su mal compuesta celada, embrazó su adarga, tomó su lanza, y por la puerta falsa de un corral, salió al campo con grandísimo contento y alborozo de ver con cuánta facilidad había dado principio a su buen deseo.
et ainsi, sans informer personne de son intention, et sans que personne ne le vît, un matin avant le jour (un matin qui était l’un des plus chauds de juillet), il rassembla tout son armure, monta sur Rossinante, assembla son heaume mal composée, embrassa son écu, saisit sa lance, et par la porte arrière d’une basse-cour, pris la clé des champs avec une grande satisfaction et une joie de voir avec quelle facilité tout commençait selon son bon désir.
Mas apenas se vió en el campo, cuando le asaltó un pensamiento terrible, y tal, que por poco le hiciera dejar la comenzada empresa: y fue que le vino a la memoria que no era armado caballero, y que, conforme a la ley de caballería, ni podía ni debía tomar armas con ningún caballero;
Mais à peine était-il à l’extérieur, qu’il fut frappé par une pensée terrible, et une pensée telle qu’il fut à deux doigts de renoncer à son entreprise car il lui était venu à l’esprit qu’il n’avait pas été fait chevalier, et qu’en vertu de la loi cavalerie, ni ne pourrait ni ne devrait prendre les armes contre un chevalier ;
y puesto qeu lo fuera, había de llevar armas blancas, como novel caballero, sin empresa en el escudo, hasta que por su esfuerzo la ganase.
que, même s’il l’avait été, il devrait ne porter qu’un couteau, comme tout chevalier novice, sans armoirie sur le bouclier jusqu’à ce que la victoire ne soit gagné par l’effort.
Estos pensamientos le hicieron titubear en su propósito; mas pudiendo más su locura que otra razón alguna, propuso de hacerse armar caballero del primero que topase, a imitación de otros muchos que así lo hicieron, según él había leído en los libros que tal le tenían.
Ces pensées le firent hésiter dans son dessein ; mais sa folie, étant plus fort que sa raison, il se proposa de le devenir par le premier chevalier qu’il rencontra, en imitant par là ce que beaucoup d’autres avaient fait, comme il l’avait lu dans ses livres.
En lo de las armas blancas pensaba limpiarlas de manera, en teniendo lugar, que lo fuesen más que un armiño:
En ce qui concerne les armes blanches, il pensait les faire luire à la toute première occasion qu’elles deviendraient plus blanches qu’une hermine :
y con esto se quietó y prosiguió su camino, sin llevar otro que el que su caballo quería, creyendo que en aquello consistía la fuerza de las aventuras.
et ce fut ainsi qu’il continua son chemin, sans prendre un autre que celui que son cheval  voulu, croyant que cela constituait la force des aventures.

 Yendo, pues, caminando nuestro flamante aventurero, iba hablando consigo mismo, y diciendo: 
En avançant ainsi, notre aventurier flamboyant, se parlait à lui-même, en disant :
¿Quién duda sino que en los venideros tiempos, ciando salga a luz la verdadera historia de mis famosos hechos, que el sabio que los escribiere, no ponga, cuando llegue a contar esta mi primera salida tan de mañana, de esta manera?
Qui peut douter que, dans le temps à venir, quand viendra au grand jour la véritable histoire de mes actes chevaleresques, le sage qui écrira, parlera de ma première sortie matinale, de cette manière ?
« Apenas había el rubicundo Apolo tendido por la faz de la ancha y espaciosa tierra las doradas hebras de sus hermosos cabellos, y apenas los pequeños y pintados pajarillos con sus arpadas lenguas habían saludado con dulce y meliflua armonía la venida de la rosada aurora que dejando la blanda cama del celoso marido, por las puertas y balcones del manchego horizonte a los mortales se mostraba, cuando el famoso caballero D. Quijote de la Mancha, dejando las ociosas plumas, subió sobre su famoso caballo Rocinante, y comenzó a caminar por el antiguo y conocido campo de Montiel. »
« A peine le  rutilant Apollo offrait-il à la face de la vaste terre les mèches d’or de ses beaux cheveux, et à peine les petits oiseaux multicolores avaient-ils accueillis dans une douce et harmonieuse mélodie la venue de l’aube rosée, qui, laissant la couche moelleuse d’un mari jaloux, se découvraient aux mortels par les portes et les balcons de l’horizon castillan, lorsque le célèbre chevalier don Quichotte de la Manche, abandonna sa demeure douillette, montant son célèbre cheval Rossinante, et a commencé à parcourir l’antique et célèbre plaine de Montiel. « 
(Y era la verdad que por él caminaba) y añadió diciendo:
(Et, en vérité,  c’est là qu’il chevauchait) et a ajouté en disant:
« dichosa edad, y siglo dichoso aquel adonde saldrán a luz las famosas hazañas mías, dignas de entallarse en bronce, esculpirse en mármoles y esculpirse en mármoles y pintarse en tablas para memoria en lo futuro.
« Heureux âge et heureux siècle qui va voir à la lumière mes célèbres œuvres, dignes d’être immortalisées dans le bronze, sculptées dans le marbre et peintes sur le bois afin qu’elles restent à jamais dans la mémoires des générations futures.
¡Oh tú, sabio encantador, quienquiera que seas, a quien ha de tocar el ser coronista de esta peregrina historia! Ruégote que no te olvides de mi buen Rocinante compañero eterno mío en todos mis caminos y carreras. »
Ô toi, sage enchanteur, qui que tu sois, qui sera le chroniqueur de cette étrange histoire ! Je t’en prie, n’oublie pas mon bon Rossinante éternel compagnon dans mes aventures sur tous les chemins parcourus« .
Luego volvía diciendo, como si verdaderamente fuera enamorado: Puis de nouveau il dit, comme s’il était totalement éperdu :
« ¡Oh, princesa Dulcinea, señora de este cautivo corazón! Mucho agravio me habedes fecho en despedirme y reprocharme con el riguroso afincamiento de mandarme no parecer ante la vuestra fermosura.
« Oh,  princesse Dulcinée, dame de ce cœur captif ! C’est avec une peine immense que vous me fîtes en me renvoyant et me reprochant avec la plus grande rigueur de ne plus me présenter au-devant de votre beauté.
Plégaos, señora, de membraros de este vuestro sujeto corazón, que tantas cuitas por vuestro amor padece. »
Daignez, madame, vous souvenir du cœur de votre sujet, qui dans son amour éprouve tant de souffrances. « 

Description de cette image, également commentée ci-après

Con estos iba ensartando otros disparates, todos al modo de los que sus libros le habían enseñado, imitando en cuanto podía su lenguaje;
Avec ces propos, il débita d’autres absurdités, le tout dans la manière de ses livres qu’il avait appris, en imitant autant leur langue qu’il le pouvait ;
y con esto caminaba tan despaico, y el sol entraba tan apriesa y con tanto ardor, que fuera bastante a derretirle los sesos, si algunos tuviera.
et il continuait son chemin si lentement, et le soleil cognait tellement avec une telle ferveur, que cela aurait suffi à lui fondre la cervelle s’il en eût possédé une.
Casi todo aquel día caminó sin acontecerle cosa que de contar fuese, de lo cual se desesperaba, poerque quisiera topar luego, con quien hacer experiencia del valor de su fuerte brazo.
Presque toute la journée il  voyagea sans rien de remarquable à raconter, ce dont il désespérait, car il aurait tant aimé rencontrer quelqu’un avec qui il eût pu démontrer la valeur de son bras puissant.

Autores hay que dicen que la primera aventura que le avino fue la de Puerto Lápice;
Des auteurs disent que la première aventure qu’il rencontra fut celle de port-Lapice;
otros dicen que la de los molinos de viento; pero lo que yo he podido averiguar en este caso, y lo que he hallado escrito en los anales de la Mancha, es que él anduvo todo aquel día, y al anochecer, su rocín y él se hallaron cansados y muertos de hambre;
d’autres disent que ce sont les moulins à vent ; mais ce que je peux dire dans ce cas, et ce que j‘ai trouvé écrit dans les annales de La Manche, c’est qu’il marchait toute la journée, et qu’à la nuit tombée, son cheval et lui-même se trouvèrent fatigués et affamés ;
y que mirando a todas partes, por ver si descubriría algún castillo o alguna majada de pastores donde recogerse, y adonde pudiese remediar su mucha necesidad, vió no lejos del camino por donde iba una venta, que fue como si viera una estrella, que a los portales, si no a los alcázares de su redención, le encaminaba.
et en regardant tout autour, pour voir s’il ne découvrait pas un  château ou une cabane de berger pour le recueillir, et où il pourrait remédier à son grand besoin, il vit, non loin de la route où il était une auberge, ce fut comme s’il eût vu une étoile qui le guidait jusqu’au portail, sinon peut-être d’agissait-il du palais de sa rédemption.
Dióse priesa a caminar, y llegó a ella a tiempo que anochecía.
Il se pressa, et l’atteignit au crépuscule.
Estaban acaso a la puerta dos mujeres mozas, de estas que llaman del partido, las cuales iban a Sevilla con unos arrieros, que en la venta aquella noche acertaron a hacer jornada;
Ils y avaient à la porte deux jeunes filles, celles que l’on nomme de joie, qui se préparaient à partir vers  Séville avec certains transporteurs, qui s’étaient reposés ce soir-là à l’auberge dans l’attente du jour ;
y como a nuestro aventurero todo cuanto pensaba, veía o imaginaba, le parecía ser hecho y pasar al modo de lo que había leído, luego que vió la venta se le representó que era un castillo con sus cuatro torres y chapiteles de luciente plata, sin faltarle su puente levadizo y honda cava, con todos aquellos adherentes que semejantes castillos se pintan.
et comme tout ce que notre aventurier pensait, voyait ou imaginait, semblait être fait comme ce qu’il avait lu, il vit l’auberge  comme un château avec quatre tours et des flèches d’argent brillant, sans être dépourvu ni de son pont-levis ni de ses fossés creusés profondément à l’image des châteaux quant ils sont peints.

Fuese llegando a la venta (que a él le parecía castillo), y a poco trecho de ella detuvo las riendas a Rocinante, esperando que algún enano se pusiese entre las almenas a dar señal con alguna trompeta de que llegaba caballero al castillo;
Arrivant à l’auberge (qui lui semblait être un château), il arrêta court Rossinante, en espérant que certains nains sortissent d’entre les créneaux avec une trompette afin de signaler que monsieur arrivait au château ;
pero como vió que se tardaban, y que Rocinante se daba priesa por llegar a la caballeriza, se llegó a la puerta de la venta, y vió a las dos distraídas mozas que allí estaban, que a él le parecieron dos hermosas doncellas, o dos graciosas damas, que delante de la puerta del castillo se estaban solazando.
mais comme leurs arrivées tardaient, et que Rossinante se hâtait afin de rejoindre au plus vite l’écurie, il atteignit la porte de l’auberge, et vit les deux filles distraites qui étaient là, qui lui semblait deux belles demoiselles, ou deux gracieuses dames, qui devant la porte du château se délassaient.
En esto sucedió acaso que un porquero, que andaba recogiendo de unos rastrojos una manada de puercos (que sin perdón así se llaman), tocó un cuerno, a cuya señal ellos se recogen, y al instante se le representó a D. Quijote lo que deseaba, que era que algún enano hacía señal de su venida, y así con extraño contento llegó a la venta y a las damas, las cuales, como vieron venir un hombre de aquella suerte armado, y con lanza y adarga, llenas de miedo se iban a entrar en la venta;
arriva un porcher, rassemblant dans ses chaumes un troupeau de cochons (sans pardon, ils s’appellent ainsi),  qui joua du cor, dont le signal signifie qu’ils sont rassemblés ; instantanément, c’était ce que notre Don Quichotte souhaitait : que des nains signalent sa venue, et donc c’est avec contentement qu’il s’approcha de l’auberge et de ces dames, qui, ayant vu venir un homme ainsi armé, avec lance et bouclier, pleines de crainte se réfugièrent apeurées dans l’auberge ;
pero Don Quijote, coligiendo por su huida su miedo, alzándose la visera de papelón y descubriendo su seco y polvoso rostro, con gentil talante y voz reposada les dijo:
mais Don Quichotte, comprenant la peur par leur fuite, la hausse du carton en guise de visière et découvrit son visage sec et poussiéreux, avec douceur sa voix calme  déclara :
non fuyan las vuestras mercedes, nin teman desaguisado alguno, ca a la órden de caballería que profeso non toca ni atañe facerle a ninguno, cuanto más a tan altas doncellas, como vuestras presencias demuestran.
« Demoiselles, ne fuyez donc point, ne craignez nulle offense, car, dans l’ordre de la chevalerie dans lequel je professe, il ne convient dans faire à quiconque, et surtout pas à des demoiselles de votre grandeur, comme l’indique votre présence. »

Signature de Miguel de Cervantes

Mirábanle las mozas y andaban con los ojos buscándole el rostro que la mala visera le encubría; mas como se oyeron llamar doncellas, cosa tan fuera de su profesión, no pudieron tener la risa, y fue de manera, que Don Quijote vino a correrse y a decirles:
Les filles l’examinèrent et tentèrent de chercher ses yeux que la mauvaise visière cachait ; mais comme elles furent appelées demoiselles, un nom si éloigné de leur profession, qu’elles partirent dans un éclat de rire, et il en fut ainsique Don Quichotte en vint à se fâcher et dit :
Bien parece la mesura en las fermosas, y es mucha sandez además la risa que de leve causa procede; pero non vos lo digo porque os acuitedes ni mostredes mal talante, que el mío non es de al que de serviros.
« 
Il semble que la mesure sied aux belles, et c’est également beaucoup de désagrément le rire qui est provoqué par des choses légères ;  mais ces propos n’ont pas pour objet de vous mettre de mauvaise humeur, car mon seul devoir est de vous servir. »

El lenguaje no entendido de las señoras, y el mal talle de nuestro caballero, acrecentaba en ellas la risa y en él el enojo;
Cette langue que ne comprenaient pas ces dames, et la dégaine de notre chevalier, augmentaient leur rire et sa colère à lui;
y pasara muy adelante, si a aquel punto no saliera el ventero, hombre que por ser muy gordo era muy pacífico, el cual, viendo aquella figura contrahecha, armada de armas tan desiguales, como eran la brida, lanza, adarga y coselete, no estuvo en nada en acompañar a las doncellas en las muestras de su contento;
et cela aurait mal tourné, si à ce moment n’était pas sorti l’aubergiste, un homme qui était si gros qu’il ne pouvait qu’être très calme, qui, voyant que la figure difforme, fagoté de ces armes inégales, comme l’étaient la bride, la lance,  le bouclier et le corselet, qu’un rien aurait suffi pour qu’il accompagne les jeunes filles dans leur fou rire ;
mas, en efecto, temiendo la máquina de tantos pertrechos, determinó de hablarle comedidamente, y así le dijo:
De plus, en fait, craignant toute cette machinerie, il se résolu à lui parler poliment, et ainsi il dit:
si vuestra merced, señor caballero, busca posada, amén del lecho (porque en esta venta no hay ninguno), todo lo demás se hallará en ella en mucha abundancia.
si votre grâce, seigneur chevalier, recherche un gîte, à l’exception du lit (parce que dans cette auberge il n’y a plus rien), tout le reste sera pour lui en grande abondance.
Viendo Don Quijote la humildad del alcaide de la fortaleza (que tal le pareció a él el ventero y la venta), respondió: para mí, señor castellano, cualquiera cosa basta, porque mis arreos son las armas, mi descanso el pelear, etc.
Don Quichotte voyant l’humilité du gardien de la forteresse (c’est ainsi qui lui semblaient être l’aubergiste et l’auberge), lui répondit ; « seigneur châtelain, cela me suffira parce que mes parures sont mes armes, mon repos le combat, etc. »

Pensó el huésped que el haberle llamado castellano había sido por haberle parecido de los senos de Castilla, aunque él era andaluz y de los de la playa de Sanlúcar, no menos ladrón que Caco, ni menos maleante que estudiante o paje.
L’aubergiste pensa que celui qu’il avait appelé le châtelain car il semblait venir de Castille, bien qu’il dut andalous et de la plage Sanlúcar, pas moins voleur que Cacus ou moins voyou qu’un  étudiant ou un page.
Y así le respondió:
Et il répondit:
según eso, las camas de vuestra merced serán duras peñas, y su dormir siempre velar; y siendo así, bien se puede apear con seguridad de hallar en esta choza ocasión y ocasiones para no dormir en todo un año, cuanto más en una noche.
« après cela, vos lits de votre grâce ne sont que de durs rochers, et votre sommeil toujours en veille ;  et s’il en est ainsi, vous trouverez la sécurité de pouvoir dormir pendant une année entière, et non pas une nuit seulement.
Y diciendo esto, fue a tener del estribo a D. Quijote, el cual se apeó con mucha dificultad y trabajo, como aquel que en todo aquel día no se había desayunado. Dijo luego al huésped que le tuviese mucho cuidad de su caballo, porque era la mejor pieza que comía pan en el mundo.
Ce disant, il alla prendre l’étrier à Don Quichotte, qui descendit avec beaucoup de difficulté et d’efforts, comme celui qui, toute la journée, n’avait pas eu de petit déjeuner. Il dit à l’aubergiste qu’il se devait d’avoir de nobles intentions pour son cheval, parce que c’était la meilleure bête qui mangeait du foin de par ce monde.

Miróle el ventero, y no le pareció tan bueno como Don Quijote decía, ni aun la mitad;
L’aubergiste l’examina, et il ne semblait pas aussi bon que ne le disait Don Quichotte, ni même la moitié ;
y acomodándole en la caballeriza, volvió a ver lo que su huésped mandaba;
et le conduit à l’écurie, puis retourna voir son invité ;
al cual estaban desarmando las doncellas (que ya se habían reconciliado con él), las cuales, aunque le habían quitado el peto y el espaldar, jamás supieron ni pudieron desencajarle la gola, ni quitarle la contrahecha celada, que traía atada con unas cintas verdes, y era menester cortarlas, por no poderse queitar los nudos;
que les filles se pressaient de désarmer (qui s’étaient déjà réconciliées avec lui), qui, bien qu’elles aient enlevé le plastron et le dos, ne savaient pas venir à bout du hausse-col de la gorge, ou lui faire quitter son semblant de casque, tenu par un ruban vert qu’il devenait nécessaire de couper, car impossible à dénouer ;
mas él no lo quiso consentir en ninguna manera; y así se quedó toda aquella noche con la celada puesta, que era la más graciosa y extraña figura que se pudiera pensar;
mais il n’y consentait pas du tout ; et il resta toute la nuit avec son casque, ce qui était des plus drôles et des plus étranges qu’on ne puisse penser ;
y al desarmarle (como él se imaginaba que aquellas traídas y llevadas que le desarmaban, eran algunas principales señoras y damas de aquel castillo), les dijo con mucho donaire:
et tandis qu’elle le désarmait (comme il imaginait encore que celles  qui le désarmaient, étaient de grandes dames du château), dit avec beaucoup de grâce :

Nunca fuera caballero
de damas tan bien servido,
como fuera D. Quijote
cuando de su aldea vino;
doncellas curaban dél,
princesas de su Rocino.
Il n’a jamais été de chevalier
par des dames ainsi choyé,
comme ne le fut Don Quichotte
lorsque de son village il arriva;
des demoiselles en prenaient grand soin,
les princesses de son Roussin.

O Rocinante, que este es el nombre, señoras mías, de mi caballo, y Don Quijote de la Mancha el mío;
« Ou Rossinante, tel est le nom, dames,  de mon cheval, et Don Quichotte de la Manche est le mien ;
que puesto que no quisiera descubrirme fasta que las fazañas fechas en vuestro servicio y pro me descubrieran, la fuerza de acomodar al propósito presente este romance viejo de Lanzarote, ha sido causa que sepáis mi nombre antes de toda sazón;
que je ne me suis pas découvert avant que la force de mes exploits pour vous servir ne s’imposent à moi-même, ainsi je suis la ligne que chante cette vieille romance de Lancelot, qui vous a fait connaître mon nom qu’après tout ce temps ;
pero tiempo vendrá en que las vuestras señorías me manden, y yo obedezca, y el valor de mi brazo descubra el deseo que tengo de serviros.
mais le temps viendra où vos Seigneuries me manderont, et je obéirai, et la valeur de mon bras découvrira le désir que j’ai à vous servir. »
Las mozas, que no estaban hechas a oír semejantes retóricas, no respondían palabra;
Les filles, qui n’étaient pas habituées à entendre ce genre de discours, restèrent muettes ;
sólo le preguntaron si quería comer alguna cosa.
Elles lui demandèrent seulement s’il voulais manger quelque chose.
Cualquiera yantaría yo, respondió D. Quijote, porque a lo que entiendo me haría mucho al caso.
« Tout me conviendra« , répondit Don Quichotte, « parce tout fera mon affaire. »
A dicha acertó a ser viernes aquél día, y no había en toda la venta sino unas raciones de un pescado, que en Castilla llaman abadejo, y en Andalucía bacalao, y en otras partes curadillo, y en otras truchuela.
Ce jour-là, par bonheur un vendredi,  il n’y avait en tout et pour tout dans l’auberge, que quelques portions de poisson qu’en Castille on appelle l’aiglefin, la morue en Andalousie, et ailleurs truitelle et autres merluche.
Preguntáronle si por ventura comería su merced truchuela, que no había otro pescado que darle a comer.
On lui demanda si par hasard sa grâce ce contenterait de truitelles, puisqu’il n’y avait pas d’autres poissons à lui donner.
Como haya muchas truchuelas, respondió D. Quijote, podrán servir de una trueba;
« Comme il y a beaucoup de truitelles« , répondit don Quichotte, « si vous me serviez une truite » ;
porque eso se me da que me den ocho reales en sencillos, que una pieza de a ocho. Cuanto más, que podría ser que fuesen estas truchuelas como la ternera, que es mejor que la vaca, y el cabrito que el cabrón.
« car que l’on me donne huit réaux en piécettes ou une pièce de huit réaux, cela m’est égal. Et même, il se pourrait que les truitelles aient le même avantage qu’avec le veau, plus goûteux et tendre que le bœuf, ou le chevreau par rapport au bouc. »
Pero sea lo que fuere, venga luego, que el trabajo y peso de las armas no se puede llevar sin el gobierno de las tripas.
« Mais quoi qu’il en soit, servez vite, le travail et le poids des armes ne peuvent être supportés sans nourrir le gouvernement des tripes. »
Pusiéronle la mesa a la puerta de la venta por el fresco, y trájole el huésped una porción de mal remojado, y peor cocido bacalao, y un pan tan negro y mugriento como sus armas.
On installa sa table à la porte de l’auberge pour sa fraicheur, et l’aubergiste lui apporta  de la merluche mal détrempée et plus mal, encore assaisonnée et du pain aussi noir et crasseux que ses armes.
Pero era materia de grande risa verle comer, porque como tenía puesta la celada y alzada la visera, no podía poner nada en la boca con sus manos, si otro no se lo daba y ponía;
Mais c’était à éclater de rire de le voir manger avec son casque et visière levée, car il ne pouvait rien mettre dans sa bouche avec ses mains, si un autre ne l’aidât ;
y así una de aquellas señoras sería de este menester;
et ainsi l’une de ces dames s’en chargea ;
mas el darle de beber no fue posible, ni lo fuera si el ventero no horadara una caña, y puesto el un cabo en la boca, por el otro, le iba echando el vino.
lui donner un verre n’était de même pas possible, si le propriétaire n’avait coupé un roseau afin de mettre une extrémité dans sa bouche, et  l’autre plongée dans le vin.
Y todo esto lo recibía en paciencia, a trueco de no romper las cintas de la celada.
Et il supporta tout cela avec beaucoup de patience, tout plutôt que de couper les rubans de son casque.

Estando en esto, llegó acaso a la venta un castrador de puercos, y así como llegó sonó su silbato de cañas cuatro o cinco veces, con lo cual acabó de confirmar Don Quijote que estaba en algún famoso castillo, y que le servían con música, y que el abadejo eran truchas, el pan candeal, y las rameras damas, y el ventero castellano del castillo;
Là-dessus arriva un châtreur de porcs, et comme il souffla à quatre à cinq reprises dans son sifflet de roseaux qui termina de confirmer à Don Quichotte qu’il demeurait bien dans quelque célèbre château, et qu’on lui servait le repas en musique, et que la morue était de la truite, le vieux pain du pain blanc, les dames pour les prostituées, et le châtelain pour l’aubergiste ;
y con esto daba por bien empleada su determinación y salida.
et cela a été bien utile tant pour sa résolution que pour sa sortie.
Mas lo que más le fatigaba era el no verse armado caballero, por parecerle que no se podría poner legítimamente en aventura alguna sin recibir la órden de caballería.
Mais ce qui l’inquiétait bien le plus profondément était de ne pas être armé chevalier, car il lui semblait qu’il ne pouvait pas légitimement avoir des aventures sans recevoir l’ordre de chevalerie.

*****************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*****************