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LE CHEVAL – POÈME DE POUCHKINE – 1835 – ПЕСНИ ЗАПАДНЫХ СЛАВЯН LES CHANSONS DES SLAVES DE L’OUEST – конь

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poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander
                                    TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

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КОНЬ
LE CHEVAL
1835

Песни западных славян
Chant des Slaves de l’Ouest
Seizième chant

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«Что ты ржешь, мой конь ретивый,
«Pourquoi hennis-tu, mon beau cheval zélé ?
Что ты шею опустил,
Pourquoi baisses-tu ainsi ton encolure ?
Не потряхиваешь гривой,
Pourquoi ne secoues-tu pas ta crinière ?
Не грызешь своих удил?
Pourquoi ne mordilles-tu plus ton mors ?
Али я тебя не холю?
Ne t-ai-je donc point assez bien toiletté ?…

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LE ROSSIGNOL – POÈME DE POUCHKINE – 1835 – Соловей

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poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander
                                    TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

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Соловей
LE ROSSIGNOL 
1835

Песни западных славян
Chant des Slaves de l’Ouest
Dixième chant

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Соловей мой, соловейко,
Mon rossignol, mon petit rossignol
Птица малая лесная!
Petit oiseau forestier !
У тебя ль, у малой птицы,
Tu as, ô petit oiseau,
Незаменные три песни,
Trois chants immuables,
У меня ли, у молодца,
Constamment, moi aussi, me préoccupent…


1835

LE PARLEMENT – I – DELLA «CANZONE DI LEGNANO» de GIOSUÈ CARDUCCI

Traduction – Texte Bilingue
LITTERATURE ITALIENNE – letteratura italiana
TRADUCTION Jacky LAVAUZELLE

Giosuè Carducci
1835- 1907
Prix Nobel de Littérature 1906

IL PARLAMENTO
LE PARLEMENT
I

L’empereur Frédéric Barberousse, au milieu, aux côtés de ses deux fils, le roi Henri VI (à gauche) et le duc Frédéric VI (à droite).

DELLA «CANZONE DI LEGNANO»
DE LA « CANZONE DI LEGNANANO
PARTE I

[1879]

Sta Federico imperatore in Como.
Frédéric, empereur, séjourne à Côme.
ecco un messaggero entra in Milano
Et voici qu’un messager entre à Milan
Da Porta Nova a briglie abbandonate.
par la Porta Nuova à bride abattue.
“Popolo di Milano,„ ei passa e chiede,
« Peuple de Milan« , clama-t-il en passant,
“Fatemi scorta al console Gherardo„.
« Conduisez-moi vers le consul Gherardo ».
Il consolo era in mezzo de la piazza,
La consul se trouvait au milieu de la place,
E il messagger piegato in su l’arcione
Et le messager, courbé sur sa selle,
Parlò brevi parole e spronò via.
dit quelques mots et repartit.
Allor fe’ cenno il console Gherardo,
Alors le consul Gherardo fit un signe,
E squillaron le trombe a parlamento.
Et les trompettes sonnèrent devant le parlement.


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Frédéric Premier de Hohenstaufen
Frédéric Barberousse 
Friedrich I. – Barbarossa, 
1122 – 10 juin 1190
Empereur romain germanique
Roi des Romains
Roi d’Italie
Duc de Souabe
Duc d’Alsace,

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Carducci

HENRI HAUVETTE
Littérature Italienne
CINQUIÈME PARTIE
L’ITALIE RÉGÉNÉRÉE

L’influence exercée par G. Carducci sur le mouvement intellectuel de son temps a été considérable, et on a remarqué que son exemple avait suscité un nombre inusite de professeurs-poetes. Parmi ceux—ci, Giuseppe Chiarini, d’Arezzo ({8334908) fut lié au maitre par une étroite amitié, qui ne se démentit pas un seul jour. Théoricien et imitateur de la métrique a barbare », traducteur de H. Heine, poéte délicat lui-méme, notamment dans un volume intitulé Lacrymae ({880), il s’est fait le biographe de Carducci (Memorie della vim di G. Carducci, Florence, {903), comme il fut celui d’autres grande poétes, de Foscolo ({892) et de Leopardi (I 905).

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Le poète Giosuè Carducci
Maurice Muret
Revue des Deux Mondes
Tome 40 – 1907

Dans un temps où la littérature devient de plus en plus internationale, où les auteurs du monde entier sont traduits dans toutes les langues, Giosuè Carducci offre l’exemple exceptionnel d’un grand écrivain dont l’œuvre s’est fort peu répandue à l’étranger. Son nom, à vrai dire, était depuis longtemps célèbre. Tout le monde savait que Giosuè Carducci enseignait à Bologne la littérature italienne. On connaissait son Hymne à Satan ; on n’ignorait pas non plus que ce poète, naguère républicain farouche, s’était converti à la monarchie par admiration, par vénération pour la reine douairière d’Italie, Marguerite de Savoie. Lorsque, au mois de décembre 1906, le prix Nobel pour la poésie fut attribué, après plusieurs années d’hésitation, à Giosuè Carducci, journaux et revues lui consacrèrent des études un peu plus substantielles. La mort du poète, enfin, survenue le 16 février dernier, donna lieu hors d’Italie à toute une série nouvelle d’articles nécrologiques, mais cet événement provoqua en Europe des regrets beaucoup moins sentis et beaucoup moins éloquents que la mort d’Henrik Ibsen, par exemple. L’Italie fit à son enfant des obsèques dignes de son génie, mais les autres nations, insuffisamment renseignées, restèrent plutôt indifférentes au deuil pompeux de nos voisins d’outre-monts.
Hâtons-nous de dire qu’il n’y eut, dans cette indifférence de l’étranger, aucune ingratitude. L’œuvre de Carducci ne pouvait raisonnablement prétendre à la grande célébrité internationale. Giosuè Carducci doit à la poésie le meilleur de sa gloire. Or c’est par le roman, c’est par le théâtre, c’est par la littérature d’idées que se créent les célébrités universelles. Traduite dans une langue étrangère, une œuvre lyrique perd le principal de son charme, a l’instar de ces vins généreux dont l’arôme s’évanouit en passant à travers un filtre. On traduit parfois, par curiosité ou pour l’instruction des lettrés, les poèmes lyriques d’un auteur illustre parvenu à la renommée internationale par le roman ou le théâtre. On a traduit récemment les poésies d’Henrik Ibsen, on traduira quelque jour les Laudi de M. Gabriele d’Annunzio, mais la réputation d’un auteur ne saurait se fonder sur une traduction, si bonne fût-elle, de ses ouvrages en vers. Aussi la splendeur de Giosuè Carducci, poète uniquement lyrique, était-elle et reste-t-elle condamnée à n’être jamais pleinement goûtée de quiconque ignore la langue italienne.
Une autre raison de l’obscurité relative où demeura l’œuvre de Carducci tient à son caractère rigoureusement national. Exception faite d’une série de sonnets consacrés à la Révolution française, c’est l’histoire italienne uniquement qui l’inspira, pendant toute sa vie. L’Italie a traversé de 1821 à 1870 une époque de troubles, de succès politiques mêlés de revers, de vastes espoirs suivis de mornes découragements qui aboutirent enfin à la reconstitution de l’unité et dont l’ensemble constitue la période du Risorgimento. Un poète, mort cinquante ans exactement avant Carducci, Giacomo Léopardi, avait exprimé les aspirations nationales dans la première phase de cette lutte glorieuse. Giosuè Carducci les a traduites, presque au jour le jour peut-on dire, dans la deuxième phase, la plus heureuse : celle qui devait se terminer par l’entrée des Italiens dans Rome et l’installation de la monarchie au Quirinal. Les péripéties de cet âge héroïque, Carducci les a retracées d’un point de vue assez spécial, mais avec une telle ferveur patriotique qu’il finit par incarner, aux yeux des Italiens de ce temps, non point le sentiment d’un parti, mais l’idée nationale elle-même, si bien qu’en 1891, lorsque le barde mazzinien et garibaldien inclina son front naguère indocile devant la majesté de la reine Marguerite, on salua dans cette conversion le couronnement de son œuvre de poète et de citoyen. Le nom de Carducci avait pris dans les dernières années de sa vie un sens en quelque sorte symbolique. Il représentait les idées désormais inséparables de patrie et d’unité. Après lui avoir tenu longtemps rigueur, les catholiques d’outre-monts avaient généreusement rapporté la sentence naguère prononcée contre le poète révolutionnaire. Lors d’un jubilé professoral de Carducci, le marquis Filippo Crispolti, le plus connu des publicistes catholiques de la péninsule, tint même à honneur de joindre aux hommages spontanés de l’Italie libérale l’hommage réfléchi de l’Italie catholique. Et il loua en termes parfaits tout ce qui, dans l’œuvre de Carducci, pouvait être loué par un esprit religieux. Cette unanimité dans l’admiration et la reconnaissance se retrouva lorsqu’il s’agit de rendre à la dépouille mortelle du poète les honneurs suprêmes. Le 16 février 1907 plongea dans le deuil l’Italie entière. Jour néfaste pour la Nation ! Jour de larmes pour la Poésie ! La scène funèbre décrite dans l’ode barbare Aux sources du Clitumne dut se répéter sur toutes les rives italiques :
Les nymphes allèrent en pleurant se cacher dans les fleuves, rentrèrent dans le sein maternel, ou, poussant de longs cris, se dispersèrent ainsi que des nuages au-dessus des montagnes…
Et la voix mystérieuse qui jadis, tandis que se mouraient le monde romain, ses dieux et ses héros, s’écria au large de la Méditerranée : « Le grand Pan est mort ! » dut exhaler de nouveau sa plainte en ce triste jour où descendait dans la tombe le plus antique, le plus latin, le plus romain des poètes modernes.

MAURICE MURET

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CHANT DE MORT – POUCHKINE POEMES- LES CHANSONS DES SLAVES DE L’OUEST – ПЕСНИ ЗАПАДНЫХ СЛАВЯН

POUCHKINE POEMES
1935

Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE 1835
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
 Пушкин 

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Пушкин 


1835
LES CHANSONS DES SLAVES DE L’OUEST
****
CHANT DE MORT
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  ПЕСНИ ЗАПАДНЫХ СЛАВЯН
****
Похоронная песня Иакинфа Маглановича
*****

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Похоронная песня Иакинфа Маглановича
Chant de mort d’Hyacinthe Maglanovitch

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Hyacinthe Maglanovitch
Joueur de Guzla – Instrument de musique d’Illyrie

La Guzla était utilisée pendant les funérailles
(Cf. texte de Mérimée)
Narrateur
présumé de La Guzla

Canular littéraire de Prosper Mérimée – 1827

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С Богом, в дальнюю дорогу!
Que Dieu t’accompagne dans ce voyage !
А Путь найдешь ты, слава Богу.
Et que tu trouves ta voie, par la grâce de Dieu.
Светит месяц; ночь ясна;
Va, la lune est claire et brillante,…

Чарка выпита до дна.
Et tu as bu ta coupe jusqu’à la lie.

 Библиотеке для чтения
1835 г. – кн. 15
Publié dans la Bibliothèque pour la lecture 
1835 – volume 15

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Вурдалак
LE MORT-VIVANT

ALEXANDRE POUCHKINE
1835  

********

LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

*****

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POUCHKINE POEMES
А.С. Пушкин

LE MORT-VIVANT- Вурдалак – POEME DE POUCHKINE (1935) А.С. Пушкин

*

Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE 1835
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
 Пушкин 

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Пушкин 


1835
LES CHANSONS DES SLAVES DE L’OUEST
****
LE MORT-VIVANT
****

  ПЕСНИ ЗАПАДНЫХ СЛАВЯН
****
Вурдалак
*****

***

 

Трусоват был Ваня бедный:
Vanya était un pauvre lâche:
Раз он позднею порой,
Une nuit, très tard,
Весь в поту, от страха бледный,
Transpirant, vert de peur,…

DISPONIBLE SUR AMAZON

На могиле гложет кость.
Qui dans la tombe rogne son os.

*

 

 Библиотеке для чтения
1835 г. – кн. 15
Publié dans la Bibliothèque pour la lecture 
1835 – volume 15

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Вурдалак
LE MORT-VIVANT

ALEXANDRE POUCHKINE
1835  

********

LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

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А.С. Пушкин

LA POÉSIE D’ALEXANDRE POUCHKINE – поэзия Александра Пушкина

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Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE
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стихотворение  – Poésie
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POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

LA POESIE D’ALEXANDRE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА 

Pouchkine en 1810, alors âgé de 11 ans.
Aquarelle de Serguei Gavrilovich Tchirikoff
Сергей Гаврилович Чириков
(1776—1853)

1811
Pouchkine s’inscrit au lycée Tsarskoïe Selo
(25 km de Saint-Pétersbourg).
Царское Село
Porte le nom de Pouchkine

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1814
La famille Pouchkine emménage à Saint-Pétersbourg après la fin des Guerres napoléoniennes, en 1814.
Pouchkine a consacré son temps libre à la littérature et, en 1814, à quinze ans, il a déjà publié pour la première fois son poème « À un ami poète » dans la revue « Le Messager de l’Europe ». Ces vers, déclamés lors d’un examen de passage, lui valent l’admiration du poète Gavrila Derjavine.

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1811-1817
Amitié avec les futurs décembristes. L’Insurrection décabriste, ou insurrection décembriste, prendra la forme, une dizaine d’années plus tard environ, d’une tentative de coup d’État militaire (Saint-Pétersbourg, en décembre 1825) afin d’obtenir une constitution du Tsar Nicolas Ier.

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Любопытный
CURIEUX
1814

— Что ж нового? «Ей-богу, ничего».
  – Quoi de neuf ? « Par Dieu, rien. »
— Эй, не хитри: ты верно что-то знаешь.
  « Hé, quoi ! tu sais que quelque chose ! »

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К НАТАШЕ
A NATACHA 
1814

Вянет, вянет лето красно;
L’été écarlate se flétrit ;
Улетают ясны дни;
Les beaux jours désormais s’envolent ;

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РОЗА
UNE ROSE
1815

Где наша роза?
Où est notre rose ?
Друзья мои!
Mes amis!

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*

ИСТИННА
La Vérité
1816

Издавна мудрые искали
Les sages depuis longtemps recherchent
Забытых Истинны следов
 Les pistes de la vérité oubliée

la-verite-pouchkine-artgitato-la-verite-jules-joseph_lefebvre

*

Екатерина Пучкова
SUR CATHERINE POUTCHKOVA
1816

Зачем кричишь ты, что ты дева,
Pourquoi criez-vous que vous êtes vierge,
На каждом девственном стихе?
A chaque verset virginal ?

*

LE RÉVEIL
Пробуждение
1816

Мечты, мечты,
Rêves ! Ô mes rêves !
Где ваша сладость?
Où sont tes douceurs ?

*

В альбом
L’Album
1817

Пройдет любовь, умрут желанья;
Passe l’amour, meurt le désir ;
Разлучит нас холодный свет;
La lumière froide nous sépare ;

*

К НЕЙ
Pour Elle
1817

В печальной праздности я лиру забывал,
Dans ma triste oisiveté, j’en ai oublié ma lyre,
Воображение в мечтах не разгоралось,
L’imagination dans mes rêves s’est éteinte,

К Чаадаеву
Pour Tchaadaïev
1818

Любви, надежды, тихой славы
Amour, espoir, majestueuse gloire
Недолго нежил нас обман,
Un court instant vous nous avez trompé,

pour-tchaadaiev-pouchkine-1818-artgitato-2

*

Мечтателю
LE RÊVEUR
1818

Ты в страсти горестной находишь наслажденье;
Tu trouves du plaisir dans une triste passion,
Тебе приятно слезы лить,
Tu te montres joyeux en versant des larmes,

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Выздоровление
GUÉRISON
1818 

Тебя ль я видел, милый друг?
Est-ce toi que j’ai vue, tendre amie ?
Или неверное то было сновиденье,
Ou n’était-ce qu’un faux rêve

*

 Уединение
Intimité
1819

Блажен, кто в отдаленной сени,
Béni soit celui qui, sous l’ombre d’un porche,
Вдали взыскательных невежд,
Loin des sagaces ignorants,

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*

Веселый пир
Soirées Festives
1819

Я люблю вечерний пир,
J’adore la fête le soir,
 Где веселье председатель,
Lorsque préside les lieux

soirees-festives-pouchkine-artgitato-jacob-jordaens-le-roi-boit-vers-1640-bruxelles-musees-royaux-des-beaux-arts-de-belgique*

Возрождение
LA RENAISSANCE DU GÉNIE
1819

Художник-варвар кистью сонной
Un artiste barbare brosse, lime
Картину гения чернит
Et détruit l’image laissée par un génie

*

TIEN & MIEN
1818 – 1819

«Твой и мой, — говорит Лафонтен —
« Tien et mien, — dit La fontaine —
Расторгло узы всего мира». —
Du monde a rompu le lien. » —
Что до меня, я этому отнюдь не верю.
Quant à moi, je n’en crois rien.
Что было бы, моя Климена,
Que serait ce, ma Climène,
Если бы ты больше не была моей,
Si tu n’étais plus la mienne,
Если б я больше не был твоим?
Si je n’étais plus le tien ?

(Texte en français par Pouchkine et publié en 1884)

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Rouslan et Ludmila
Parution en 1820
écrit à la façon d’un conte de fées épique
Par
Prosper Mérimée
« cet essai frisait la témérité« 

« Il obtint un succès plus légitime et dont il n’avait pas à rougir, en publiant vers 1820 le poème de Rousslan et Lioudmila. C’est encore une imitation, mais plus habile et d’après un original d’une autorité moins contestable. Il s’inspira de l’Arioste et surtout de Voltaire, dont la langue et l’esprit lui étaient plus familiers. Comme ses maîtres, il est gai, gracieux, élégamment ironique. En faveur de l’imitation, les Aristarques du temps lui montrèrent quelque indulgence ; ils y virent une preuve de modestie digne d’encouragement ; ils eussent été impitoyables peut-être pour une œuvre originale. À Rome autrefois, on n’aurait osé écrire en latin qu’en s’abritant sous l’autorité d’un Grec. À Saint-Pétersbourg, les lettrés exigeaient qu’on copiât un type français ou allemand. Aujourd’hui ce qui nous paraît le plus à remarquer dans Rousslan et Lioudmila, c’est un essai d’emprunter aux croyances populaires de la Russie des ressorts moins usés que ceux de la mythologie grecque, hors lesquels en 1820 il n’y avait pas de salut. Alors cet essai frisait la témérité, tant était grande l’intolérance classique. »

Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères
1874

*********

Редеет облаков летучая гряда
ASTRE TRISTE, ASTRE DU SOIR !
1820

Редеет облаков летучая гряда.
En file, les nuages s’évadent vers les sommets.
Звезда печальная, вечерняя звезда!

Astre triste, astre du soir !

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Astre-triste.jpg.

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Мне бой знаком
J’aime la bataille
Avril 1820 –  Апрель 1820

Мне бой знаком — люблю я звук мечей;
J’aime la bataille et le bruit des épées ;
От первых лет поклонник бранной славы,
Dès mes premières années, fasciné par les gloires guerrières,







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Зачем безвременную скуку
Pourquoi cet ennui ?
1820

Зачем безвременную скуку
Pourquoi cet ennui prématuré
 Зловещей думою питать,
Qui attise de si noires pensées,

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1820
Ses poèmes sont jugés séditieux.
Pouchkine est condamné à l’exil en Ukraine à Iekaterinoslav
par Alexandre Ier.

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на гр. Ф. И. Толстого
Sur Fiodor Tolstoï
1820

В жизни мрачной и презренной
Dans sa vie, noire et méprisable
Был он долго погружен,
Il a longtemps sombré,

sur-fiodor-tolstoi-pouchkine-artgitato-poeme-de-1820

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Pour la fille de Karađorđe
ou
Pour la fille de Karageorges 
Дочери Карагеоргия
1820

Гроза луны, свободы воин,
Guerrier de la liberté, foudroyant la lune des Turcs,
Покрытый кровию святой,
Couvert du sang d’un saint,

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 – Мой друг –
LES TRACES DES ANNÉES PASSÉES
(Les Muses)
1821

‎Мой друг, забыты мной следы минувших лет
Mon amie, j’ai oublié les traces des années passées
И младости моей мятежное теченье.
Et le parcours rebelle de ma jeunesse.

**

Я пережил свои желанья
J’AI SURVÉCU A MES DÉSIRS
1821

Я пережил свои желанья,
J’ai survécu à mes désirs,
Я разлюбил свои мечты;
J’ai cessé d’aimer mes rêves ;

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Муза
La Muse
1821

В младенчестве моем она меня любила
Dès mon enfance, elle m’a aimé,
И семиствольную цевницу мне вручила.
Et la cithare à sept cordes me tendit.
la-muse-pouchkine-artgitato-nicolas-poussin-linspiration-du-poete-niedersachsisches-landesmuseum

*

ДРУЗЬЯМ
A des Amis
1822

Вчера был день разлуки шумной,
Hier fut le jour d’une bruyante séparation,
Вчера был Вакха буйный пир,
Hier fut le lieu d’une exubérante bacchanale,
a-nos-amis-1822-poeme-de-pouchkine-la-jeunesse-de-bacchus-william-bouguereau-1884

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1823
Pouchkine commence son roman en vers
« Eugène Onéguine« ,
achevé en octobre 1831

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сеятель
Le Semeur
1823

Свободы сеятель пустынный,
Semeur de liberté dans le désert,
Я вышел рано, до звезды;
Je suis sorti tôt à la belle étoile ;

le-semeur-poeme-de-pouchkine-jean-francois-millet-1850-vincent-van-gogh-1889

*

Телега жизни
LE CHAR DE LA VIE
1823

Хоть тяжело подчас в ней бремя,
Bien que son fardeau soit lourd,
Телега на ходу легка;
La manœuvre reste toujours aisée ;

*

ВИНОГРАД
LE RAISIN
1824

Не стану я жалеть о розах,
Je ne me sens pas triste pour les roses,
Увядших с лёгкою весной;
 Qui flétrissent à la lumière printanière ;
le-raisin-pouchkine-artgitato-jean-baptiste-simeon-chardin-raisins-et-grenade-1763-le-louvre

*

АКВИЛОН
L’AQUILON
1824

Зачем ты, грозный аквилон,
Pourquoi, aquilon menaçant,
Тростник прибрежный долу клонишь?
Fouetter les roseaux de la terre ?

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Les Adieux de Pouchkine à la mer
Toile de Ilia Répine et Ivan Aïvazovski
(1887)

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К морю
A la mer
1824

Прощай, свободная стихия!
Adieu, élément libre !
В последний раз передо мной
Pour la dernière fois devant moi

*

ЗИМНИЙ ВЕЧЕР 
Soirée d’hiver
1825

Буря мглою небо кроеть,
La tempête fracasse le ciel couvert,
Вихри снежные крутя ;
Tourbillonne la neige en torsion ;

*

 ЖЕЛАНИЕ СЛАВЫ
Le Désir de Gloire
1825

Когда, любовию и негой упоенный,
Quand, enivré d’amour et de bonheur,
Безмолвно пред тобой коленопреклоненный,
À genoux devant toi, silencieux,

*

СОЖЖЕННОЕ ПИСЬМО
La Lettre brûlée
1825

Прощай, письмо любви! прощай: она велела.
Adieu, lettre d’amour ! adieu : elle le veut ainsi.
Как долго медлил я! как долго не хотела
J’ai tant attendu ! tout ce temps, ma main

*

В крови горит огонь желанья
Le Feu du désir

В крови горит огонь желанья,
Le feu du désir brûle mon sang consumé,
Душа тобой уязвлена,
Et laisse mon âme épuisée 

*

Я помню чудное мгновенье
LA VIE ET LES LARMES ET L’AMOUR
1825

Я помню чудное мгновенье:
Je me souviens de ce moment merveilleux :
Передо мной явилась ты,
Tu étais devant moi

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Aivazovsky_-_Portret_of_wife_Anna_Burnazyan-Sarkisova.jpg.*

poésie de Pouchkine

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1826
UN HOMME DANGEREUX
AUX POÈMES SÉDITIEUX

« Nous en trouvons l’explication dans une lettre que Joukowsky lui adressait, à Michailowskoïe, en 1826 : « Tu n’es mêlé à aucune affaire, cela est vrai, mais on a trouvé tes poèmes dans les papiers de tous ceux qui ont agi ; c’est un mauvais moyen de rester en bons termes avec le gouvernement. » Ainsi, pour ne jamais avoir déserté le terrain littéraire et s’être tenu à l’écart de la politique proprement dite, Pouchkine n’en était pas moins un homme dangereux. Il l’était peut-être plus que ceux que l’on avait emprisonnés et envoyés en Sibérie, car son influence était occulte, impalpable et fuyante. S’il n’existait aucune preuve tangible de sa culpabilité, son nom se rattachait cependant indiscutablement au parti libéral et, par-là même, au parti révolutionnaire. Ses poèmes séditieux, souvent mordants et satiriques, passaient sous forme de manuscrits de mains en mains, beaucoup d’inculpés politiques, parmi lesquels se comptaient les plus grands noms de la Russie, avouaient aux juges avoir été fortement influencés par les œuvres de Pouchkine. Nicolas Ier s’en souvint toute sa vie. Il ne cessa d’exercer une surveillance étroite sur le poète et sur ses œuvres. Trop intelligent pour ne point reconnaître la valeur réelle de Pouchkine, il y mit assez de formes pour ne point frapper le s poète, tout en se méfiant de l’homme. Il ne l’exila point comme avait fait son père ; au contraire, il exigea sa présence constante dans la capitale d’où Pouchkine ne put que rarement s’échapper. De cette manière, aucun de ses faits et gestes ne restait inconnu à la police. D’autre part, l’Empereur le délivra dès 1826 du joug officiel de la censure et se constitua son seul et unique censeur. Cette décision, qui avait les apparences d’une grâce » exceptionnelle, n’était, au fond, qu’un suprême moyen de contrôle. »
Le duel et la mort de Pouchkine
Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920

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8 septembre 1826
Pouchkine rentre d’exil par ordre de Nicolas Ier
Il sera reçu par Nicolas Ier.

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ПРОРОК
Le Prophète
1826

Духовной жаждою томим,
Tourmenté par la soif spirituelle,
В пустыне мрачной я влачился, —
Dans un sombre désert je me traînais-

Le Prophète Alexandre Pouchkine Peinture de Sokolov Traduction Artgitato

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LE PROPHÈTE
PAR
PROSPER MÉRIMÉE

« Je terminerai par une pièce d’un tout autre caractère qui, de même que l’Antchar, a eu le malheur d’être prise par la censure pour un dithyrambe révolutionnaire. Aujourd’hui l’une et l’autre sont imprimées dans toutes les éditions récentes de Pouchkine. Elle est intitulée le Prophète.  « Tourmenté d’une soif spirituelle, j’allais errant dans un sombre désert, et un séraphin à six ailes m’apparut à la croisée d’un sentier. De ses doigts légers comme un songe, il toucha mes prunelles ; mes prunelles s’ouvrirent voyantes comme celles d’un aiglon effarouché ; il toucha mes oreilles, elles se remplirent de bruits et de rumeurs, et je compris l’architecture des cieux et le vol des anges au-dessus des monts, et la voie des essaims d’animaux marins sous les ondes, et le travail souterrain de la plante qui germe. Et l’ange, se penchant vers ma bouche, m’arracha ma langue pécheresse, la diseuse de frivolités et de mensonges, et entre mes lèvres glacées sa main sanglante mit le dard du sage serpent. D’un glaive il fendit ma poitrine et en arracha mon cœur palpitant, et dans ma poitrine entrouverte il enfonça une braise ardente. Tel qu’un cadavre, j’étais gisant dans le désert, et la voix de Dieu m’appela : Lève-toi, prophète, vois, écoute, et parcourant et les mers et les terres, brûle par la Parole les cœurs des humains. »

Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères
1874

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A MA NOURRICE
Няне 
1826

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Pouchkine en 1827
peinture d’Oreste Kiprensky
Орест Адамович Кипренский
Galerie Tretiakov
Государственная Третьяковская галерея
Moscou

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27 janvier 1827
Interrogatoire de Pouchkine
par le chef de la police de Moscou
pour son poème
« André Chénier ».

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В степи мирской
LES TROIS SOURCES
1827

В степи мирской, печальной и безбрежной,
Dans les steppes de ce monde banal, triste et sans bornes,
Таинственно пробились три ключа:
Mystérieusement trois sources ont apparu :

*

QUE DIEU VOUS AIDE
19 октября 1827

19 octobre 1827

Бог помочь вам, друзья мои,
Que Dieu vous aide, mes amis,
В заботах жизни, царской службы,
Dans les soucis de la vie,

19-octobre-1827-pouchkine-20-octobre-1827-bataille-de-navarin

*

Во глубине сибирских руд
BAGNARDS DE SIBÉRIE
1827

Во глубине сибирских руд
Dans les profondeurs des mines de Sibérie
Храните гордое терпенье,
Restez fier, soyez patient,

*

Aнчар
L’ANTCHAR
1828

В пустыне чахлой и скупой,
Dans le désert, désolé et aride,
На почве, зноем раскаленной,
Un terrain, une chaleur torride,

*

Друзьям
A MES AMIS
1828

Нет, я не льстец, когда царю
Non, je ne suis pas du tsar un adulateur
Хвалу свободную слагаю:
Quand je le loue librement,

*

Réponse à Pavel Katenine
Ответ Катенину
1828

Напрасно, пламенный поэт,
En vain, ô fougueux poète,
Свой чудный кубок мне подносишь
Tu m’apportes ta merveilleuse coupe

*************

1829
1er mai 1829  départ pour l’armée active dans le Caucase
Juin 1829 – Pouchkine à Tiflis – Tbilissi (actuellement capitale de la Géorgie)
27 juin 1829 – Pouchkine lors de la prise d’Erzurum.
En 1829, la ville d’Erzurum (aujourd’hui située en Turquie) tombe aux mains des russes qui l’abandonnèrent aussitôt.

*********

Я вас любил
Je vous aimais
1829

Я вас любил : любовь еще, быть может,
Je vous aimais : cet amour, peut-être,
В душе моей угасла не совсем;
Dans mon cœur, n’est pas tout à fait encore éteint ;

*




Дон
LE DON
1829

Блеща средь полей широких,
 Il s’étale sur les larges prairies,
Вон он льётся!.. Здравствуй, Дон!
Là, il coule ! .. Bonjour à toi, Don !

le-don-pouchkine-poeme-de-1829-artgitato-cosaques-du-don-timbre-russe-2010

*

Приметы
PRESAGES
1829

Я ехал к вам: живые сны
Je suis allé à vous : des rêves vifs
 
За мной вились толпой игривой,
 Espiègles, m’envahissaient,

*

Когда твои младые лета
1829
UN VÉRITABLE AMI

Когда твои младые лета
Lorsque tu es malade
Позорит шумная молва,
De la honteuse rumeur

*

ЭЛЕГИЯ 
ELEGIE
1830

Безумных лет угасшее веселье
Les joies passées de ma jeunesse débridée
Мне тяжело, как смутное похмелье.
Me sont aujourd’hui pénibles, telle une gueule de bois.

*




poésie de pouchkine

*

1830
SONNET
L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet
Суровый Дант не презирал сонета

Суровый Дант не презирал сонета;
L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet ;
 
В нем жар любви Петрарка изливал;
Pétrarque y versait ses éclairs d’amour ;

*

Что в имени тебе моём?
MON NOM
1830

Что в имени тебе моём?
Qu’est-ce que mon nom pour toi ?
Оно умрёт, как шум печальный
Ce nom va mourir, comme le triste bruit

*

 Поэту
AU POETE
1830

Поэт! не дорожи любовию народной.
Poète ! Détache-toi de l’amour d’autrui
Восторженных похвал пройдет минутный шум;
Les louanges ne sont qu’un bruit que la minute efface

*

1830
карантин
Quarantaine
La Russie subit une épidémie de choléra pendant l’automne 1830
(3 mois d’isolement pour Pouchkine du 3 septembre 1830 et le 5 décembre 1830 à Boldino)
Il arrive dans sa propriété pour organiser les affaires immobilières, puis il reste par obligation de quarantaine imposée par les autorités.
Cette période correspond à ce que l’on a appelé l’Automne de Boldino, une propriété familiale, (Бо́лдинская о́сень).
Cette période fut très intense pour le poète. Il y terminera Eugène Onéguine.
Boldino se trouve à environ 600 kilomètres à l’est de Moscou, aujourd’hui dans l’oblast de Nijni Novgorod (Нижний Новгород).
Il écrira notamment le poème ci-dessous Румяный критик мой, librement renommé ici LA QUARANTAINE AU TEMPS DU CHOLÉRA.

*

 Румяный критик мой
LA QUARANTAINE AU TEMPS DU CHOLÉRA
1830

Румяный критик мой, насмешник толстопузый,
Mon critique aux joues vermeilles, moqueur au ventre repu,
Готовый век трунить над нашей томной музой,
Toujours prêt à taquiner notre muse langoureuse,

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Choléra.jpg.
Illustration « Le Petit Journal »
 supplément illustré du 1er décembre 1912.
Le choléra en Russie

*

Бесы
DÉMONS
1830

Мчатся тучи, вьются тучи;
Les nuages se précipitent, les nuages planent ;
Невидимкою луна
Sous l’invisible lune

*

ДОМИК В КОЛОМНЕ
La Petite Maison de Kolomna
1830

I L’OCTAVE & L’OCTOSYLLABE II LA RIME VERBALE III LES SYLLABES SOLDATES IV Syllabes féminines et masculines V TAMERLAN & NAPOLÉON

*******

LA PETITE MAISON DE KOLOMNA
(La Petite Maison dans la Kolomna)
Par Prosper Mérimée

« La Petite Maison dans la Kolomna et le Comte Nouline sont deux charmants petits tableaux du même genre, non moins gracieux que leur devancier. Sauf la forme des vers et le ton général de la composition, Pouchkine n’a rien dérobé à lord Byron. Ses caractères sont bien russes et pris sur la nature. La Petite Maison dans la Kolomna chante les tribulations d’une bonne veuve, mère d’une jolie fille, en quête d’une servante à tout faire. Il s’en présente une, grande, robuste, un peu gauche et maladroite, mais qui prend les gages qu’on lui offre. La fille de la maison est d’ailleurs fort empressée à la mettre au fait et l’aide de son mieux. Un jour, la veuve est prise, pendant la messe, d’un pressentiment que sa bonne fait quelque sottise dans le ménage : elle rentre en hâte, et la trouve devant un miroir en train de se raser. »

Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères, 1874

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18 février 1831
mariage avec Natalia Gontcharova
Natalia Nikolaïevna Gontcharova
Наталья Николаевна Гончарова
( – )


Natalia Gontcharova par Alexandre Brioullov
Алекса́ндр Па́влович Брюлло́в
En 1831

Le 25 mai 1831, ils déménagement à Tsarskoïe Selo.
En octobre 1831, ils s’installent à Saint-Pétersbourg

******

LE MARIAGE DE POUCHKINE
AVEC NATALIA

…Telle était la situation de Pouchkine à l’époque de son mariage, qui fut célébré à Moscou le 18 février 1831. Il avait trente-deux ans. Sa fiancée, Nathalie Nicolaievna Goncharowa, en avait dix-huit. Très épris de cette belle et jeune personne, Pouchkine ne restait pas moins sceptique au sujet de son bonheur. Ses fiançailles furent longues et pénibles et la famille Goncharoff ne témoignait que peu d’empressement pour le projet de cette union. Mme Goncharowa, mère, occupée surtout de la dot de sa fille, cherchait sans cesse querelle à son futur gendre. Quant à la jeune fille, elle se montrait aussi passive, aussi indifférente que Pouchkine était ardent et impatient.
« Quel cœur doit-elle donc avoir ? s’écriait Pouchkine ; il est armé d’une écorce plus dure que celle du chêne. » Jamais, dès ses premières rencontres avec Nathalie, Pouchkine ne se sentit aimé ou même apprécié par cette énigmatique et froide fiancée qui, en réponse à ses plus tendres épîtres, lui écrivait des lettres « grandes comme une carte de visite
Le duel et la mort de Pouchkine
Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920

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Эхо
L’ECHO
1831

Ревёт ли зверь в лесу глухом,
Que ce soit à travers le rugissement de la forêt,
Трубит ли рог, гремит ли гром,
Du son du cor ou du tonnerre,
lecho-pouchkine-artgitato-arkhip-kouindji-clair-de-lune-dans-une-foret-en-hiver

**

Красавица
Une Beauté
1832
Елены Завадовской – Elena Zavadovskaya

Всё в ней гармония, всё диво,
Tout en elle est harmonie, tout est miracle,
Всё выше мира и страстей;
Au-dessus de toutes les passions, elle trône ;poeme-de-pouchkine-1832-elena-mikhailovna-zavadovskaya

**

poésie de Pouchkine

**

LE CAVALIER DE BRONZE
МЕДНЫЙ ВСАДНИК
1833

Vas.Surikov. Bronze Horseman on the Senate Square. Rusian Museum

ПРЕДИСЛОВИЕ
L’avant propos

Происшествие, описанное в сей повести, основано на истине.
L’incident décrit dans cette histoire est basé sur des faits réels.

ВСТУПЛЕНИЕ
PROLOGUE

**

Стою печален на кладбище
AU CIMETIERE
1834

Стою печален на кладбище.
Debout, je suis triste, là dans le cimetière.
Гляжу кругом — обнажено
Je regarde tout autour de moi – nue

**

Пора, мой друг, пора! покоя сердце просит
IL EST TEMPS, MON AMIE, IL EST TEMPS !
1834

Пора, мой друг, пора! покоя сердце просит —
Il est temps, mon amie, il est temps ! Le cœur désire la paix-
Летят за днями дни, и каждый час уносит
Les jours s’envolent et chaque heure prend

**

Пред мощной властью красоты
Par la forte puissance de la beauté
1835

Я думал, сердце позабыло
Je pensais :  mon cœur a oublié
Способность лёгкую страдать,
La facile capacité de souffrir,

**

Пир Петра Первого
Fête de Pierre Premier
1835

Над Невою резво вьются
Au-dessus de la Néva espiègle, se tordent
 Флаги пёстрые судов;
Les drapeaux de navires bariolés ;

**

1835
ПЕСНИ ЗАПАДНЫХ СЛАВЯН
LES CHANSONS DES SLAVES DE L’OUEST

**
17 poèmes

**

7
Похоронная песня Иакинфа Маглановича

CHANT DE MORT

С Богом, в дальнюю дорогу!
Que Dieu t’accompagne dans ce voyage !
А Путь найдешь ты, слава Богу.
Et que tu trouves ta voie, par la grâce de Dieu

**

10
СОЛОВЕЙ
LE ROSSIGNOL

Соловей мой, соловейко,
Mon rossignol, mon petit rossignol
Птица малая лесная!
Petit oiseau forestier !

**

13
Вурдалак

LE MORT-VIVANT

Трусоват был Ваня бедный:
Vanya était un pauvre lâche:
Раз он позднею порой,
Une nuit, très tard,

**

16
КОНЬ
LE CHEVAL

«Что ты ржешь, мой конь ретивый,
«Pourquoi hennis-tu, mon beau cheval zélé ?
Что ты шею опустил,
Pourquoi baisses-tu ainsi ton encolure ?

****

29 mars 1836
décès de la mère de Pouchkine, Nadejda Pouchkina
Надежда Осиповна Пушкина
( — 

Deuil éprouvant pour Pouchkine qui venait juste de se réconcilier avec sa mère.

****

1836

 Денис Васильевич Давыдов
A DENIS DAVYDOV

  Тебе, певцу, тебе, герою!
Toi, le chanteur, toi, le héros!
Не удалось мне за тобою
Je n’aurais pas pu te suivre

a-denis-davydov-poesie-de-pouchkine-artgitato

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Georges-Charles de Heeckeren d’Anthès
Beau-frère de Pouchkine
(mariage le 10 janvier 1837 avec la sœur de Natalia, Ekaterina Nikolaïevna Gontcharova  Екатерина Николаевна Гончарова (1809 -1843)


Duel le 8 février 1837
Mort le 10 février 1837 à 37 ans

Le duel Pouchkine – d’Anthès
le 8 février au soir
par Alexey Avvakumovich Naumov

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LE DUEL ET LA MORT DE POUCHKINE
par
Hélène Iswolsky

Mais il y eut aussi un autre Pouchkine, celui des dernières années, un Pouchkine sombre et triste, déchiré par la vie. Bien avant de recevoir la blessure qui devait l’emporter, il avait été meurtri, frappé mortellement au point le plus sensible de sa libre conscience de poète ; le drame intime de Pouchkine, et c’est ici qu’il s’éloigne de Lensky, ne fut pas essentiellement un drame d’amour ; le mal était plus grave et plus cruel et se rattachait à toutes les fibres de son âme. Son génie, sa fière indépendance, étaient touchés autant et plus peut-être que son cœur. Cette histoire complexe et douloureuse des dernières années du grand poète ne fut jamais complètement déchiffrée ; ses biographes récents s’y sont attachés avec un intérêt croissant. M. Stchegoleff, qui a consacré à Pouchkine plusieurs volumes d’une grande probité historique et de la plus haute valeur, a étudié minutieusement les faits et les documents se rattachant à cette époque. Il a eu, notamment, le privilège de puiser dans les archives d’un Français, le très distingué conservateur du Musée des Arts décoratifs de Paris ; M. Louis Metmann est en effet l’arrière-petit-fils du gentilhomme alsacien, le baron Georges d’Anthès Heckeren, dont la main porta le coup meurtrier à Alexandre Pouchkine….
Le duel et la mort de Pouchkine
Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920

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Natalia Gontcharova par Ivan Makarov
Ива́н Кузьми́ч Мака́ров
en 1849

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Georges de Heeckeren d’Anthès
Vers 1878
Peint par Carolus-Duran
D’Anthès prit le nom de Georges-Charles de Heeckeren, après accord du roi des Pays-Bas par lettre du 

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Depuis le 6 février 1837
La tombe de Pouchkine se trouve dans le Monastère Sviatogorski ou
Monastère Sviatogorski de la Dormition de la Vierge Marie
Святогорский Свято-Успенский монастырь
Oblast de Pskov – Пско́вская о́бласть
(Proche de la Lettonie, de l’Estonie et de la Biélorussie.)
Le monastère a été fondé en 1569, sous ordre d’Ivan le Terrible.
 

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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VILLA BORGHESE – ROME
Вилла Боргезе в Риме
Monumento a Alexander Pushkin
MONUMENT A ALEXANDRE POUCHKINE
Памятник А.С.Пушкину

Monumento a Alexander Pushkin - MONUMENT A ALEXANDRE POUCHKINE-artgitato Villa borghese Rome Roma 2

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PUSHKIN POEMS
LA POESIE DE POUCHKINE

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POUCHKINE ET LE MOUVEMENT LITTERAIRE EN RUSSIE DEPUIS QUARANTE ANS (I)
par Charles de Saint-Julien

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poésie de pouchkine

POUCHKINE ET LE MOUVEMENT LITTERAIRE EN RUSSIE DEPUIS QUARANTE ANS (II)

*

poésie de pouchkine

POUCHKINE ET LE MOUVEMENT LITTERAIRE EN RUSSIE DEPUIS QUARANTE ANS (III)

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LA POESIE DE POUCHKINE

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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

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poésie de Pouchkine

THE PROPHET KHALIL GIBRAN LE PROPHETE IX HOUSES LES MAISONS

the-prophet-khalil-gibran-houses-les-maisons-artgitato-caspar-david-friedrichThe Prophet
HOUSES
LES MAISONS

Le Prophète

The Prophet IX
KHALIL GIBRAN
Littérature Libanaise
Lebanese literature
le-prophete-khalil-gibran-fred-holland-day-1898Photographie de Fred Holland Day
1898





جبران خليل جبران
Gibran Khalil Gibran
1883–1931
le-prophete-khalil-gibran-the-prophete-n

Traduction Jacky Lavauzelle

 

THE PROPHET IX
HOUSES
LES MAISONS

1923




*****
The Prophet

*

the-prophet-khalil-gibran-houses-les-maisons-artgitato-caspar-david-friedrich

 Le Rêveur  Der Träumer Caspar David Friedrich
1835-1840
Musée de l’Ermitage – Saint Pétersbourg

Then a mason came forth and said, « Speak to us of Houses. »
Ensuite, un maçon sortit et dit : «Parle-nous des maisons. »

And he answered and said:
Et il répondit et dit :

Build of your imaginings a bower in the wilderness ere you build a house within the city walls.
Construisez en imagination un écrin dans le désert avant que vous ne construisiez une maison dans les murs de la ville.

For even as you have home-comings in your twilight, so has the wanderer in you, the ever distant and alone.
Car, comme vous, au crépuscule, rentrez chez vous, il en va de même pour le vagabond qui est en vous, le toujours lointain et solitaire.

Your house is your larger body.
Votre maison est votre grand corps.

It grows in the sun and sleeps in the stillness of the night; and it is not dreamless. Does not your house dream? And dreaming, leave the city for grove or hilltop?
Elle se développe au soleil et dort dans le silence de la nuit ; et ce ne sont pas sans rêves. Votre maison n’a-t-elle pas de rêve ? Et rêvant, ne quitte-t-elle pas la ville pour un bosquet ou une colline ?

Would that I could gather your houses into my hand, and like a sower scatter them in forest and meadow.
Si je pouvais rassembler vos maisons dans ma main, et, comme un semeur, les disperser dans la forêt et la prairie.

Would the valleys were your streets, and the green paths your alleys, that you might seek one another through vineyards, and come with the fragrance of the earth in your garments.
Que les vallées soient vos rues et les chemins verts vos allées, que vous puissiez vous chercher à travers les vignes, et revenir avec le parfum de la terre sur vos vêtements.

But these things are not yet to be.
Mais ces choses ne sont pas encore là.

In their fear your forefathers gathered you too near together. And that fear shall endure a little longer. A little longer shall your city walls separate your hearths from your fields.
Dans leur crainte, vos ancêtres se sont réunis les uns à côté des autres. Et cette crainte durera un peu plus longtemps. Un peu plus tard encore, vos murs de la ville sépareront vos foyers de vos champs.

And tell me, people of Orphalese, what have you in these houses? And what is it you guard with fastened doors?
Et dites-moi, gens de Orphalese, que possédez-vous donc dans ces maisons ? Et que gardez-vous avec des portes fermées ?

Have you peace, the quiet urge that reveals your power?
Avez-vous la paix, l’assurance tranquille qui révèle votre puissance?

Have you remembrances, the glimmering arches that span the summits of the mind?
Avez-vous des souvenirs, des arches scintillantes qui couvrent les sommets de l’esprit ?

Have you beauty, that leads the heart from things fashioned of wood and stone to the holy mountain?
Avez-vous la beauté, qui mène au cœur des choses façonnées de bois et de pierre à la montagne sainte ?

Tell me, have you these in your houses?
Dites-moi, avez-vous ces choses-là dans vos maisons?

Or have you only comfort, and the lust for comfort, that stealthy thing that enters the house a guest, and becomes a host, and then a master?
Ou avez-vous seulement le confort, et la soif de confort, cette chose furtive qui pénètre dans la maison tel un invité, et devient un hôte, et enfin un maître ?

Ay, and it becomes a tamer, and with hook and scourge makes puppets of your larger desires.
Oui, et il devient un dompteur, et avec un  crochet et un fléau fait des marionnettes de vos plus grands désirs.

Though its hands are silken, its heart is of iron.
Bien que ses mains soient soyeuses, son cœur est de fer.

It lulls you to sleep only to stand by your bed and jeer at the dignity of the flesh.
Il vous berce pour dormir seulement pour se tenir près de votre lit et se railler de la dignité de la chair.

It makes mock of your sound senses, and lays them in thistledown like fragile vessels.
Il se moque de vos sens solides, et les dépose dans l’ouate comme des vases fragiles.

Verily the lust for comfort murders the passion of the soul, and then walks grinning in the funeral.
En vérité, la soif de confort tue la passion de l’âme, et se gausse en souriant à ses funérailles.

But you, children of space, you restless in rest, you shall not be trapped nor tamed.
Mais vous, les enfants de l’espace, vous qui êtes agités dans le repos, vous ne serez pas pris au piège ni apprivoisés.

Your house shall be not an anchor but a mast.
Votre maison ne doit pas être un point d’ancrage, mais un mât.

It shall not be a glistening film that covers a wound, but an eyelid that guards the eye.
Elle ne doit pas être une bandelette étincelante qui couvre une plaie, mais une paupière qui protège l’œil.

You shall not fold your wings that you may pass through doors, nor bend your heads that they strike not against a ceiling, nor fear to breathe lest walls should crack and fall down.
Vous ne plierez point vos ailes pour passer à travers les portes, ni ne baisserez vos têtes pour qu’elles ne se frappent au plafond, ni ne craindrez de respirer de peur que les murs ne se fissurent puis tombent.

You shall not dwell in tombs made by the dead for the living.
Vous ne vous attarderez pas dans des tombes faites par les morts pour les vivants.

And though of magnificence and splendour, your house shall not hold your secret nor shelter your longing.
Et bien que remplie de magnificence et de splendeur, votre maison ne doit pas tenir votre secret, ni abriter votre désir.

For that which is boundless in you abides in the mansion of the sky, whose door is the morning mist, and whose windows are the songs and the silences of night.
Ce qui est immense en vous demeure dans la maison du ciel, dont la porte est la brume du matin, et les fenêtres les chants et les silences de la nuit.

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The Prophet
LES MAISONS
HOUSES

Khalil Gibran
Le Prophète IX

the-prophet-khalil-gibran-houses-les-maisons-artgitato-caspar-david-friedrich

L’ECOUTE DE MARIE Poème d’ALMQVIST – Den lyssnande Maria

Almqvist dikter
Dikter av Carl Jonas Love Almqvist
Den lyssnande Maria

Traduction – Texte Bilingue
Carl Jonas Love Almqvist dikter
Almqvist poet
Poesi
Poésie


LITTERATURE SUEDOISE
POESIE SUEDOISE

Svensk litteratur
svensk poesi –

Traduction Jacky Lavauzelle

Carl Jonas Love Almqvist
1793- 1866

översättning – Traduction
Poesi Poésie de Carl Jonas Love Almqvist Dikter Artgitato1835 Carl Peter Mazer 2
1835
Carl Peter Mazer
(1807–1884)

 

Den lyssnande Maria
L’écoute de Marie


Poesi Almqvist
Poésie Carl Jonas Love Almqvist


Den lyssnande Maria

*

Den lyssnande Maria L'Ecoute de Marie Carl Jonas Love Almqvist Artgitato Raphael La Madone du Grand-Duc

La Madone du Grand-Duc
Madonna del Granduca
Raphaël
1505
Galerie Palatine – Palais Pitti
Florence

*

Herre Gud vad det är vackert
Seigneur Dieu qu’il est beau
att höra toner av en salig ängels mun
d’entendre les tonalités de la bouche d’un ange glorieux
  Herre Gud vad det är ljuvligt
Mon Dieu qu’il est agréable
att dö i toner och i sång
de mourir dans ces sons de cette chanson

*

 Stilla rinn o min själ i floden
Pénètre ô mon âme dans la rivière
i dunkla himmelska purpurfloden
dans la sombre rivière du ciel pourpre
  Stilla sjunk o min sälla ande
Pars rejoindre ô mon esprit
i gudafamnen den friska goda
les bras du Dieu de bonté

 

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L’ETONNEMENT DE MARIE Poésie d’Almqvist – Marias häpnad

Almqvist dikter
Dikter av Carl Jonas Love Almqvist
Marias häpnad

Traduction – Texte Bilingue
Carl Jonas Love Almqvist dikter
Almqvist poet
Poesi
Poésie


LITTERATURE SUEDOISE
POESIE SUEDOISE

Svensk litteratur
svensk poesi –

Traduction Jacky Lavauzelle

Carl Jonas Love Almqvist
1793- 1866

översättning – Traduction
Poesi Poésie de Carl Jonas Love Almqvist Dikter Artgitato1835 Carl Peter Mazer 2
1835
Carl Peter Mazer
(1807–1884)

 

Marias häpnad
L‘étonnement de Marie


Poesi Almqvist
Poésie Carl Jonas Love Almqvist

*

Marias häpnad Carl Jonas Love Almqvist L'étonnement de Marie Artgitato La Vierge au Chardonneret Raphaël

La Vierge au Chardonneret
Raphaël
Vers 1506
Galerie des Offices
Florence

*

Lammen så vita på ängen beta;
Les agneaux sont si blancs dans la prairie ;
 men barnet Jesus ut med dem går.
mais l’enfant Jésus s’amuse avec eux.
 Häpen Maria stannar och ropar:
Etonnée, Marie s’arrête et crie :
« Jag ser en strålring omkring barnets hår! »
  «Je vois une auréole sur les cheveux de mon enfant ! » 

 

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La Poésie d’Almqvist – Poesi Almqvist – Carl Jonas Love Almqvist

Almqvist dikter
Dikter av Carl Jonas Love Almqvist

Traduction – Texte Bilingue
Carl Jonas Love Almqvist dikter
Almqvist poet
Poesi
Poésie


LITTERATURE SUEDOISE
POESIE SUEDOISE

Svensk litteratur
svensk poesi –

Traduction Jacky Lavauzelle

Carl Jonas Love Almqvist
1793- 1866

översättning – Traduction
Poesi Poésie de Carl Jonas Love Almqvist Dikter Artgitato1835 Carl Peter Mazer 2
1835
Carl Peter Mazer
(1807–1884)

 

La Poésie d’Almqvist
Poetry of Almqvist


Poesi Almqvist
Carl Jonas Love Almqvist

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Den lyssnande Maria
L’écoute de Marie

Herre Gud vad det är vackert
Seigneur Dieu qu’il est beau
att höra toner av en salig ängels mun
d’entendre les tonalités de la bouche d’un ange glorieux

Den lyssnande Maria L'Ecoute de Marie Carl Jonas Love Almqvist Artgitato Raphael La Madone du Grand-Duc

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Hjärtats blomma
Fleur de Cœur

[Ur Songes, smådikter, tonsatta av författaren]
[De Songes, petits poèmes mis en musique par l’auteur]

En blomma står i hjärtats hem,
Une fleur se trouve dans le cœur,
  hon har ingen färg ännu;
elle n’a pas encore de couleur ;

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Marias häpnad
L’étonnement de Marie

Lammen så vita på ängen beta;
Les agneaux sont si blancs dans la prairie ;
 men barnet Jesus ut med dem går.
mais l’enfant Jésus s’amuse avec eux.

Marias häpnad Carl Jonas Love Almqvist L'étonnement de Marie Artgitato La Vierge au Chardonneret Raphaël

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Il vaut mieux voler avec une aile blessée

« Dans ses études sur les Vérités fondamentales du Christianisme, j’ai cru distinguer l’âme inquiète et tourmentée d’un poète lyrique. Il comparait le croyant au nageur dont le corps plonge dans l’élément terrestre, mais dont la tête, au-dessus des eaux, respire déjà l’atmosphère de l’éternité. Et il disait encore aux âmes meurtries : « Il vaut mieux voler avec une aile blessée. » Nobles images : elles me rappellent le passage où Almqvist soutient que l’esprit des Suédois participe de la nature des poissons qui remontent leurs torrens et des oiseaux sauvages ! Mais les Vikner ne font que raffermir ou consoler des cœurs solitaires. Leur parole meurt tout près du rivage. »

Voyage en Suède
André Bellessort
La Revue des Deux Mondes
tome 58  – 1910