Соловей мой, соловейко, Mon rossignol, mon petit rossignol Птица малая лесная! Petit oiseau forestier ! У тебя ль, у малой птицы, Tu as, ô petit oiseau, Незаменные три песни, Trois chants immuables, У меня ли, у молодца, Constamment, moi aussi, me préoccupent…
Antonio Vivaldi Andromeda Liberata Serenata Veneziana Sérénade de Venise Acte II – Scène 5 Sovvente il sole Souvent le soleil (Philippe Jaroussky)
Souvent le soleil resplendit dans le ciel, Plus beau et agréable si un sombre nuage l’a d’abord assombri. Et la mer calme, presque sans vagues, On ne peut l’apercevoir que si une rude tempête l’a d’abord troublée.
Karol Szymanowski Król Roger La chanson de Roxana (Georgia Jarman , Mariusz Kwiecień)
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Richard Wagner Der Ring des Nibelungen L’Anneau du Nibelung Siegfried, Acte 1 Nothung! (Direction Daniel Barenboim)
* Zacharia Paliashvili აბესალომ და ეთერი Abesalom da Eteri აბესალომის და მურმანის დუეტი Duo d’Absalom et Murman (Zacharia Paliashvili Tbilissi Opera and Ballet State Symphony Orchestra dirigé par Irakli Cholokashvil)
Pierre-Alexandre Monsigny Le roi et le fermier Acte I – final + entracte Ah ! Richard. Ah ! Mon cher ami ! (William Sharp, Dominique Labelle , Yulia Van Doren)
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Georg Friedrich Haendel Serse Ombra mai fu (Sara Mingardo, Accademia degli Astrusi)
Peter Eötvös Trois sœurs Three sisters Second Sequence Andrei – No.20 Monológ Andreya O, gde onó, kudá (Albert Schagidullin,Orchestre de l’Opéra de Lyon, Kent Nagano)
Daniel-François-Esprit Auber La Muette de Portici Act IV (Finale) Honneur et gloire ! Célébrons ce héros (Thomas Fulton, Orchestre Philharmonique de Monte Carlo, Monte-Carlo, 1996)
LE ROSSIGNOL & LA FILEUSE Es sang vor langen Jahren
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Es sang vor langen Jahren Il a chanté il y a longtemps Wohl auch die Nachtigall. Aussi le rossignol. Das war wohl süßer Schall, Quel doux son doux assurément, Da wir zusammen waren. Quand nous étions ensemble.
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Ich sing und kann nicht weinen Je chante et je ne peux pas pleurer Und spinne so allein. Et seule je tourne mon rouet. Den Faden klar und rein, Comme son fil est clair et pur, Solang der Mond wird scheinen. Tant que la lune brillera.
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Da wir zusammen waren, Quand nous étions ensemble Da sang die Nachtigall. Le rossignol chantait. Nun mahnet mich ihr Schall, Maintenant sans son chant je sais, Dass du von mir gefahren. Je sais que tu m’as chassé.
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So oft der Mond mag scheinen, Aussi souvent que la lune brille, So denk ich dein allein. Je pense à toi seul. Mein Herz ist klar und rein, Mon cœur est clair et pur, Gott wolle uns vereinen. Que Dieu nous réunisse.
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Seit du von mir gefahren, Quand tu m’accompagnais, Singt stets die Nachtigall. Chantait toujours le rossignol. Ich denk bei ihrem Schall, Je pense à son chant, Wie wir zusammen waren. Comme quand nous étions ensemble.
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Gott wolle uns vereinen. Que Dieu nous réunisse. Hier spinn ich so allein. Ici, je file seule. Der Mond scheint klar und rein. La lune brille claire et pure. Ich sing und möchte weinen. Je chante et je veux pleurer.
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L’ASCÈTE et LE RELIGIEUX EXTATIQUE
On a dit de Brentano qu’il n’avait qu’à ouvrir ses poches pour que des légions d’anges et de gnomes s’en échappassent ; le mot est vrai. En revanche, les pures préoccupations d’artiste n’occupèrent jamais qu’une place bien mince dans son cerveau. Tout entier aux caprices du moment, à ses boutades, il ne se doute point de ces sollicitudes curieuses dont certains lettrés entourent la chère œuvre, de ces soins paternels qu’on apporte si volontiers à la protéger aux débuts. Ce n’est pas lui dont le cœur eût bondi de joie à l’aspect du précieux volume. Au contraire, il avait horreur de se voir imprimé. « C’est pour moi une douleur insupportable, répétait-il souvent ; figurez-vous une jeune fille forcée d’exécuter pour divertir les gens une danse qu’elle aurait apprise aux dépens de son innocence et de son repos. J’ai écrit au moins autant de livres que ma sœur, mais je garde sur elle l’avantage de les avoir tous jetés au feu. » Parfois il lui arrivait de s’enfermer chez lui, d’allumer des cierges, et de se mettre ensuite à prier des nuits entières pour ceux qui souffrent. Singulière chose que cette fusion de l’esprit méridional et du génie du nord, dont cet homme offre le phénomène. J’ai dit qu’il y avait de l’ascète chez Brentano, du religieux extatique des bords du Nil, du thaumaturge ; il y avait aussi du don Quichotte.
par Henri Blaze Clément brentano Lettres de jeunesse de Clément à Bettina Revue des Deux Mondes période initiale, tome 9, 1845
Tableaux et Caricatures Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey
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LE ROSSIGNOL Paul Verlaine
PAYSAGES TRISTES Poèmes Saturniens
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Mikhaïl Vroubel Séraphin à trois paires d’ailes Azraël 1904
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Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,
Tous mes souvenirs s’abattent sur moi,
S’abattent parmi le feuillage jaune
De mon cœur mirant son tronc plié d’aune
Au tain violet de l’eau des Regrets,
Qui mélancoliquement coule auprès,
S’abattent, et puis la rumeur mauvaise
Qu’une brise moite en montant apaise,
S’éteint par degrés dans l’arbre, si bien
Qu’au bout d’un instant on n’entend plus rien,
Plus rien que la voix célébrant l’Absente,
Plus rien que la voix, — ô si languissante ! —
De l’oiseau qui fut mon Premier Amour,
Et qui chante encor comme au premier jour ;
Et, dans la splendeur triste d’une lune
Se levant blafarde et solennelle, une
Nuit mélancolique et lourde d’été,
Pleine de silence et d’obscurité,
Berce sur l’azur qu’un vent doux effleure
L’arbre qui frissonne et l’oiseau qui pleure.