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QUATRE ANIMAUX AU PARADIS – Poème de Goethe – Begünstigte Tiere

LITTERATURE ALLEMANDE
Goethe Traduction
Deutsch Poesie – Poésie Allemande

Traduction Jacky Lavauzelle

Johann Wolfgang von Goethe
1836 – 1870


Portrait de Joseph Karl Stieler – 1828

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QUATRE ANIMAUX AU PARADIS
BEGÜNSTIGTE TIERE

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Photo Jacky Lavauzelle


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Vier Tieren auch verheißen war,
Quatre animaux ont eu la même promesse
Ins Paradies zu kommen.
D’entrer au paradis.
Dort leben sie das ew’ge Jahr
Ils y vivent toute l’année éternelle
Mit Heiligen und Frommen.
Avec des saints et des justes.

*


Den Vortritt hier ein Esel hat;
Un âne est entré le premier ici ;
Er kommt mit muntern Schritten:
Il arrive d’une démarche joyeuse :
Denn Jesus zur Prophetenstadt
Car Jésus, dans la ville des prophètes,
Auf ihm ist eingeritten.
Lui est monté dessus.

*


Halb schüchtern kommt ein Wolf sodann,
Puis, c’est au tour d’un loup, un peu intimidé,
Dem Mahomet befohlen:
A qui Mahomet avait demandé :
« Laß dieses Schaf dem armen Mann!
« Laisse cette brebis au pauvre !
Dem Reichen magst du’s holen. »
Prends-en une aux riches. »

*


Nun immer wedelnd, munter, brav,
Maintenant voilà, toujours en mouvement, vivant, brave
Mit seinem Herrn, dem braven,
Avec son maître, brave aussi,
Das Hündlein, das den Siebenschlaf
Voilà le chien qui dormit avec les Sept Dormants
So treulich mit geschlafen.
Si fidèlement couché avec eux.

*


Abuherriras Katze hier
Le chat d’Abuherrira enfin clôture la marche,
Knurrt um den Herrn und schmeichelt.
Celui qui ronronne autour de son maître et le flatte.
Denn immer ist’s ein heilig Tier,
Car c’est toujours un animal sacré
Das der Prophet gestreichelt.
Que le prophète lui-même a caressé.



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LE JUGEMENT DERNIER – IV – POÈME DE ERIK-AXEL KARLFELDT – Yttersta domen (IV) – 1901 – LE NAVIRE – SKEPPET

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Diktsamlingen Fridolins visor och andra dikter
karlfeldt dikter
Dikter av Erik Axel Karlfeldt

Traduction – Texte Bilingue
Erik Axel Karlfeldts dikter
Karlfeldt poet
Poesi
Poésie


LITTERATURE SUEDOISE
POESIE SUEDOISE

Svensk litteratur
svensk poesi –

Traduction Jacky Lavauzelle

Erik Axel Karlfeldt 1864 – 1931

översättning – Traduction

Diktsamlingen Fridolins visor och andra dikter
CHANSONS DE FRIDOLIN & AUTRES POEMES
  1898

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Yttersta domen
LE JUGEMENT DERNIER

IV

LE NAVIRE
SKEPPET

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RECUEIL
Fridolins lustgård och Dalmålningar på rim
Le Jardin de Fridolin
&
Peintures Dalécarliennes en vers
Maison d’Edition
Wahlström & Widstrands

1901

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William Turner, Le Naufrage du Minotaur, 1810

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Hav, på din yta
Mer, à ta surface
manormar flyta,
flottent des serpents aux longs cheveux des fonds marins,
valarna simma så tätt som en bro.
les baleines nagent en groupe et forment un pont.
Djupt i gröna gölar
Au fond des verts abysses
havstjuren bölar,
s’entend le taureau des mer,
havsgalten grymtar vid blåa stians ho.
la brise marine grogne sur les sentiers bleus.

*

Solen från ytan
Le soleil se lève à la surface
av kokande grytan
de la bouillante marmite
lyfter röd en kräftklo men orkar ej opp.
Telle une pince rouge d’une écrevisse mais sans vaincre.
Månen, lik en tunna
La lune, comme un tonneau
med saft och färg utrunna,
égoutté de son jus et de sa peinture,
ligger som ett vrakgods på vattubergets topp.
se trouve comme une épave au sommet d’une montagne d’eau.

*

Hav, du är härligt,
Mer, comme tu es belle,
stort och förfärligt,
grande et horrible,
tingens första vagga och alltings grav och slut.
le premier berceau des choses, la tombe et la fin de tout.
Himmelens sista
Le dernier des cieux
och högsta stjärnegnista,
et l’étincelle, la plus haute étoile,
resande ditt huvud, du spottar den ut.
en levant ta tête, tu l’éteins d’un unique crachat.

*

Hav, du är gruvligt,
Mer, comme tu es terrible,
vilt och okuvligt;
sauvage et indomptable ;
vems är den köl som törs rista än din barm?
quelle est la quille qui ose trembler en ton sein ?
Långa kyrkbåtsåror
Les longues barques
slå dig djupa skåror;
dessinent de profonds sillons ;
Han som sov i skeppet kan trotsa din harm.
Celui qui dormait dans le navire, seul, peut défier ta colère*.

[*Jésus – cf. Luc 8:22-25]

*

Domen är hållen;
Le verdict est rendu ;
ensam behållen
seul reste
färdas här en skara med domaren ombord.
ici une foule avec un juge à bord.
Tiderna somna,
Les temps s’endorment,
dessa äro komna
ceux-ci sont venus
ut på evig bölja från fjärran sjunken jord.
sur la vague éternelle de la lointaine terre engloutie.

*

Tåg och tackel klappa.
Les voiles claquent dans le vent.
Brant som en trappa,
Raide comme un escalier,
stiger du mot höjden, o hav, i pik på pik.
tu montes un peu plus, ô mer, un peu plus à chaque vague.
Klar står en brygga:
Elle est là, la jetée :
sjungande och trygga
Ils chantent sereinement
segla Guds trogna till himmelrik.
les fidèles de Dieu qui se dirigent vers le ciel.


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INGRATITUDE – Poésie de LOPE DE VEGA – ¿Qué tengo yo, que mi amistad procuras?

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Littérature espagnole
Literatura española
Poésie espagnole
Poesía española

BNE Biblioteca Nacional de España Biblitothèque Nationale d'Espagne Artgitato Madrid Lope de Vega
Lope de Vega, La Bibliothèque d’Espagne – Biblioteca de españa – Photo Jacky Lavauzelle

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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LOPE DE VEGA
Félix Lope de Vega y Carpio
Madrid 25 novembre 1562 – Madrid 27 août 1635

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INGRATITUDE
¿Qué tengo yo, que mi amistad procuras?

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Wenzel Coebergher, Ecce homo, Musée des Augustins de Toulouse



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¿Qué tengo yo, que mi amistad procuras?
Qu’ai-je, que mon amitié te procure ?
¿Qué interés se te sigue, Jesús mío,
Quel intérêt ai-je pour Toi, Seigneur,
que a mi puerta, cubierto de rocío,
qu’à ma porte, couverte de rosée,
pasas las noches del invierno oscuras?
tu passes les sombres nuits de l’hiver ?

*

¡Oh, cuánto fueron mis entrañas duras,
Ô, comme mes entrailles étaient sèches,
pues no te abrí! ¡Qué extraño desvarío,
pour que je ne T’ouvre pas ! Quel étrange délire,
si de mi ingratitud el hielo frío
comme mon ingratitude glaciale et froide
secó las llagas de tus plantas puras!
a séché les plaies sanglantes de tes pieds !

*

¡Cuántas veces el ángel me decía:
Combien de fois l’ange m’a-t-il susurré :
«Alma, asómate ahora a la ventana,
«Âme, regarde par la fenêtre désormais,
verás con cuánto amor llamar porfía»!
tu verras combien d’amour t’appelle» !

*

¡Y cuántas, hermosura soberana,
Et combien de fois, beauté souveraine,
«Mañana le abriremos», respondía,
«Demain nous ouvrirons», répondis-je.
para lo mismo responder mañana!
et la même réponse « demain ! » le jour suivant !

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LA POÉSIE de LOPE DE VEGA
LA POESIA DE LOPE DE VEGA

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Vie de saint Jean-Baptiste – CATHEDRALE SAINT-JEAN LYON

Vie de saint Jean-Baptiste
FRANCE – LYON

CATHEDRALE SAINT-JEAN
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne
1175-1480
Photo Jacky Lavauzelle Cathédrale Saint-Jean

 


Photo Jacky Lavauzelle Cathédrale Saint-Jean Lyon PHOTOS JACKY LAVAUZELLE

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LYON

LA CATHEDRALE SAINT-JEAN
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne
LA VIE DE SAINT JEAN-BAPTISTE
(ABSIDE)

Cathédrale Saint-Jean
Cinquième arrondissement de Lyon
Place Saint-Jean, 69005 Lyon

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PANNEAU
LA VIE DE SAINT JEAN-BAPTISTE

Le panneau de la Rédemption se trouve dans l’abside (du grec ἁψίς – la voûte, l’arcade) de la cathédrale Saint-Jean à gauche de celui relatant la vie de Jean-Baptiste.

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Renaud II de Forez
archevêque de Lyon de 1193 à 1226
Donateur du vitrail

Photo Jacky Lavauzelle
Renaud II de Forez Archevêque de Lyon

« Il convenait de consacrer au saint Précurseur, patron de la Primatiale, l’une des principales verrières de l’abside. Ce vitrail, arrivé jusqu’à nous dans son intégrité, est d’un intérêt exceptionnel, car la présence du donateur nous marque la date de son exécution et de celle des vitraux qui l’accompagnent.
Le donateur du vitrail : un évêque revêtu du costume épiscopal offre à sa cathédrale la verrière qu’il tient dans ses mains. Derrière lui, un clerc porte la crosse. Au bas du vitrail, simplement figuré par des ornements géométraux, on lit aldrain.  A n’en pas douter, il s’agit de Renaud II de Forez, archevêque de Lyon de 1193 à 1226, dont les généreuses donations en faveur de sa cathédrale sont connues par l’Obituaire. « 

Lucien Bégule
Les vitraux du Moyen âge et de la Renaissance dans la région lyonnaise
A. Rey, 1911

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L’ANNONCE A ZACHARIE
L’ange annonce à Zacharie la naissance d’un fils

Cathédrale St Jean Lyon Photo Jacky Lavauzelle
L’Annonce à Zacharie par Gabriel

8 Or, pendant que Zacharie s’acquittait devant Dieu des fonctions sacerdotales, dans l’ordre de sa classe,
9 il fut désigné par le sort, selon la coutume observée par les prêtres, pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et y offrir l’encens.
10 Et toute la multitude du peuple était dehors en prière à l’heure de l’encens.
11 Mais un ange du Seigneur lui apparut, debout à droite de l’autel de l’encens.
12 Zacharie, en le voyant, fut troublé, et la crainte le saisit.
13 Mais l’ange lui dit :  » Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée ; ta femme Elisabeth te donnera un fils que tu appelleras Jean.
14 Il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance ;15 car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni rien qui enivre, car il sera rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère.
16 Il convertira beaucoup d’enfants d’Israël au Seigneur leur Dieu ;
17 et lui-même marchera devant lui, dans l’esprit et la puissance d’Elie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les indociles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple parfait.  »
18 Zacharie dit à l’ange :  » A quoi reconnaîtrai-je que cela sera ? Car je suis vieux, et ma femme est avancée en âge.  »
19 L’ange lui répondit :  » Je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu ; j’ai été envoyé pour te parler et t’annoncer cette heureuse nouvelle.
20 Et voici que tu seras muet et ne pourras parler jusqu’au jour où ces choses arriveront, parce que tu n’as pas cru à mes paroles, qui s’accompliront en leur temps.  »
21 Cependant le peuple attendait Zacharie, et il s’étonnait qu’il demeurât si longtemps dans le sanctuaire.

La Bible
Évangile selon Saint Luc
Chapitre I
traduite par Augustin Crampon
Édition de 1923

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LA NAISSANCE DE JEAN-BAPTISTE

57 Cependant, le temps s’accomplit où Elisabeth devait enfanter, et elle mit au monde un fils.
58 Ses voisins et ses parents, ayant appris que le Seigneur avait signalé en elle sa miséricorde, se réjouissaient avec elle.
59 Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l’enfant, et ils le nommaient Zacharie d’après le nom de son père.
60 Mais sa mère, prenant la parole :  » Non, dit-elle, mais il s’appellera Jean.  »
61 Ils lui dirent :  » Il n’y a personne dans votre famille qui soit appelé de ce nom.  »
62 Et ils demandaient par signe à son père comment il voulait qu’on le nommât.

La Bible
Évangile selon Saint Luc
Chapitre I
traduite par Augustin Crampon
Édition de 1923

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ZACHARIE ECRIT LE NOM DE JEAN SUR UNE TABLETTE

63 S’étant fait apporter une tablette, il écrivit :  » Jean est son nom  » ; et tous furent dans l’étonnement.

La Bible
Évangile selon Saint Luc
Chapitre I
traduite par Augustin Crampon
Édition de 1923

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SALOME, FILLE D’HERODIADE, DANSANT DEVANT HERODE, AVANT DE DEMANDER LA TÊTE DE JEAN-BAPTISTE

Photo Jacky Lavauzelle La Vie de Saint Jean-Baptiste
Salomé, fille d’Hérodiade, dansant devant Hérode (détail)

1 En ce temps-là, Hérode le Tétrarque apprit ce qui se publiait de Jésus.
2 Et il dit à ses serviteurs :  » C’est Jean-Baptiste ! Il est ressuscité des morts : voilà pourquoi des miracles s’opèrent par lui.  »
3 Car Hérode ayant fait arrêter Jean, l’avait chargé de chaînes et jeté en prison, à cause d’Hérodiade, femme de son frère Philippe,
4 parce que Jean lui disait :  » Il ne t’est pas permis de l’avoir pour femme.  »
5 Volontiers il l’eût fait mourir, mais il craignait le peuple, qui regardait Jean comme un prophète.
6 Or, comme on célébrait le jour de naissance d’Hérode, la fille d’Hérodiade dansa devant les convives et plut à Hérode,
7 de sorte qu’il promit avec serment de lui donner tout ce qu’elle demanderait.
8 Elle, instruite d’abord par sa mère :  » Donne-moi, dit-elle, ici sur un plateau, la tête de Jean-Baptiste.  »
9 Le roi fut contristé ; mais à cause de son serment et de ses convives, il commanda qu’on la lui donnât,
10 et il envoya décapiter Jean dans sa prison.
11 Et la tête, apportée sur un plateau, fut donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère.
12 Les disciples de Jean vinrent prendre le corps et lui donnèrent la sépulture ; puis ils allèrent en informer Jésus.

La Bible
Évangile selon Saint Matthieu
Chapitre XIV
traduite par Augustin Crampon
Édition de 1923

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La décollation de saint Jean

LA DÉCOLLATION
Un mot utilisé pour le martyre de Saint Jean-Baptiste
Par l’Encyclopédie

« Ce mot n’est guère d’usage en françois que pour exprimer le martyre de S. Jean-Baptiste, à qui Hérode, comme on sait, fit couper la tête. Il se dit même moins fréquemment du martyre de ce saint, que de la fête qu’on célebre en mémoire de ce martyre, ou des tableaux de S. Jean dans lesquels la tête est représentée séparée du tronc.
On dit qu’un ambassadeur de France à Constantinople, montroit un jour à Mahomet II. une décollation de S. Jean admirablement représentée ; le grand-seigneur n’y trouvoit d’autre défaut, sinon que le peintre n’avoit pas observé que quand un homme est décapité, la peau se retire un peu en arriere. Le prince voulant en convaincre l’ambassadeur, fit à l’instant décapiter un homme & apporter la tête, afin de servir de preuve de ce qu’il disoit. Tel est le récit de Catherinot, traité de la Peinture. Mais il est très-douteux que ce fait soit arrivé à un ambassadeur de France : on prétend que ce fut à Jacques Bellin, fameux peintre de Venise, que cette avanture arriva. Chambers. (G) »
Edme-François Mallet
Première Edition de l’Encyclopédie
1751 – Tome 4

 

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LA VIE DE JEAN-BAPTISTE

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LA CATHEDRALE SAINT-JEAN LYON
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne

LA CATHEDRALE SAINT-JEAN Photo Jacky Lavauzelle

LA DESTRUCTION DE JÉRUSALEM PAR TITUS – OS LUSIADAS CANTO 3 -117 – E se tu tantas almas só pudeste

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OS LUSIADAS CANTO 3
LES LUSIADES CHANT 3Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-117 LES LUSIADES III-117
LITTERATURE PORTUGAISE

Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes




Os Lusiadas Canto III Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue




Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES III-117




OS LUSIADAS III-117
A Epopeia Portuguesa

 

CHANT III
Canto Terceiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso 117
Strophe 117

III-117

Camoes os lusiadas canto III

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

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Luís de Camões Os Lusiadas
OS LUSIADAS III-117
LES LUSIADES III-117
OS LUSIADAS CANTO III

 

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« E se tu tantas almas só pudeste
« Et si toi seul tant d’âmes ta conduite
Mandar ao Reino escuro de Cocito,
Pu envoyer dans le sombre Royaume de Cocyte,
Quando a santa Cidade desfizeste
Quand la sainte Ville fut détruite
Do povo pertinaz no antigo rito:
Du peuple attaché à l’antique rite :
Permissão e vingança foi celeste,
La permission et la vengeance vinrent des nues,
E não força de braço, ó nobre Tito,
Et non de la force de ton bras, ô noble Titus,
Que assim dos Vates foi profetizado,
C’est ce que les Prophètes avait annoncé ,
E depois por Jesu certificado.
Et Jésus ensuite avait confirmé.

*****

LES LUSIADES CHANT 3

***
ALPHONSE XI DE CASTILLE
(13 août 1311 Salamanque – 26 mars 1350 Gibraltar)
Le Justicier – El Justiciero

Os Lusiadas Canto III Camoes Canto IIIAlphonse XI de Castille
Alfonso XI
Peinture de Francisco Cerdá de Villarestan
Musée du Prado  – Madrid

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Camoes Canto IIIMarie-Constance de Portugal
Femme d’Alphonse XI de Castille (1328)
Fille d’Alphonse IV du Portugal et de Béatrice de Castille
(1313 – 1357)
Alphonse XI préférait sa maîtresse Leonor de Guzmán à Marie-Constance (celle-ci assassina Leonor à la mort d’Alphonse XI)

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Alphonse IV Le Brave
( Lisbonne – )
Roi de Portugal et de l’Algarve par la grâce de dieu

Alphonse IV
Alfonso IV
Peinture du XVIIIe siècle

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LES LUSIADES CHANT 3

*
Précisions historiques
et
Retour sur les versets précédents


Sonnet 1 à Sonnet 94 : la naissance du Portugal – Règnes d’Alphonse I, Sanche I, Alponse II et Sanche II. Le sonnet 94 évoque la passation de pouvoir de Sanche II à Alphonse III en 1247, un an avant la mort de Sanche II.
Sonnet 94 : nous partons pour les 32 années de règne d’Alphonse III qui nous conduirons jusqu’en 1279, date du nouveau règne de Denis Ier.
Sonnet 95 : Camoes évoque les prises guerrières d’Alphonse III en Algarve sur les Maures.
Sonnet 96 : le règne de Denis Ier-  Second fils d’Alphonse III. Son règne s’étalera de 1279 à sa mort, le 7 janvier 1325. Il nomme déjà son successeur Alphonse IV Le Brave qui règnera 32 ans de 1325 à 1357. Denis Ier va pacifier son pays – Poète et troubadour, il laissera de nombreux cantigas : cantigas de amor, cantigas de amigo, cantigas de escarnio y maldecir.
Sonnet 97 : création de l’Université de Coimbra sur les bords du Mondego -A Leiria, Denis Ier signera le Scientiae thesaurus mirabilis. L’université de Coimbra est créée en 1290.
Sonnet 98 : Denis Ier reconstruit et renforce son pays. Atropos, une des trois Moires, coupe son fil de vie en 1325. (les 3 Moires : Clotho, celle qui tisse le fil de la vie, Lachésis, celle qui déroule et qui répare le fil et la dernière Atropos, celle qui coupe). Voici venu le règne d’Alphonse IV.

Les Moires
Francisco de Goya
1820-1823
Musée du Prado – Madrid

Sonnet 99 : la traditionnelle opposition entre les Castillans et les Lusitaniens. Mais celle-ci n’empêche pas la solidarité et l’entraide, notamment lors de l’invasion Mauritanienne en terre Castillane.
Sonnet 100 : Les troupes d’invasion sont énormes. Camoes évoque la reine légendaire de Babylone, Sémiramis, celle qui créa Babylone et ses fameux jardins suspendus. L’Hydapse décrit est l’actuel Jhelum (Inde & Pakistan). Les Sarrasins se rassemblent dans le Tartèse (Andalousie).
Sonnet 101 : Alphonse XI de Castille est dépassé par l’armée imposante de l’ennemi sarrasin. Il envoie Marie-Constance, sa femme, pour avoir le soutien d’Alphonse IV du Portugal, qui n’est autre que sa propre fille (que celui-ci a eu avec Béatrice de Castille). Ce n’était pas tout à fait « a caríssima consorte » d’Alphonse XI puisqu’il lui préférait sa maîtresse, Leonor de Guzmán.
Sonnet 102 : Arrivée de la belle Marie-Constance en sanglots devant son père Alphonse IV.
Sonnet 103 : Un rassemblement gigantesque d’armées venues d’Afrique sont derrière le grand Roi du Maroc.
Sonnets 104 & 105 : La supplique de Marie-Constance à son père Alphonse IV. S’il ne vient pas à l’aide d’Alphonse XI de Castille, Marie aura tout perdu.
Sonnet 106 : Camoes compare la demande de Marie à celle de Vénus pour Énée devant Jupiter.
Sonnet 107 : Alphonse IV accepte et regroupe ses forces dans les plaines d’Évora.
Sonnet 108 : Alphonse IV à la tête des troupes lusitaniennes pénètre en Castille avec sa fille Marie-Constance.
Sonnet 109 : 1340 La bataille de Tarifa (Province de Cadix) ou bataille du Salado (30 octobre 1340) se prépare entre les deux Alphonse (IV du Portugal et XI de Castille) face aux armées menées par Abu al-Hasan ben Uthman et Yusuf Ier de Grenade.
Sonnet 110 : Camoes évoque les troupes agaréenne (des descendants d’Agar). Agar, servante d’Abraham donne naissance à Ismaël considéré comme Prophète par les musulmans (Cf. la Sourate Ibrahim). Camoes fait un rapprochement audacieux et fallacieux entre les termes Sarrasins et Sarah. On retrouve couramment cette méprise, par exemple chez  Isidore de Séville (VIe et VIIe siècle, Étymologies, IX,2,57.
Sonnet 111 : Comparaison avec David et Goliath. La foi supérieure à la force.
Sonnet 112 : Avec l’aide de Dieu, les Castillans et les Portugais sont prêts à affronter les armées du Roi du Maroc (Abu al-Hasan ben Uthman) et du Souverain de Grenade (Yusuf Ier de Grenade).
Sonnet 113 : Au cœur du combat. 30 octobre 1340, bataille de Tarifa.
Sonnet 114 et Sonnet 115 : Défaite du Río Salado : Alphonse IV bat les armées de Grenade de Yusuf Ier et part ensuite aider son beau-père Alphonse XI de Castille qui lutte encore contre les Mauritaniens et les troupes de Abu al-Hasan ben Uthman.
Sonnet 116 : Camoes fait référence à deux batailles célèbres pour les comparer à la bataille de Salado : la première, la bataille  de Verceil où les Romains, menés par le général Marius  (157 av. J.-C.- 86 av. J.-C.) écrasèrent les Cimbres, originaire du Jutland, le
30 juillet de l’an 101 av. J.-C., et la Bataille de Cannes (en Italie, Cannæ en Apulie), une des grandes batailles de la deuxième guerre punique où Hannibal Barca et les Carthaginois démantelèrent les troupes de la République Romaine le 2 août 216 av. J.-C. menés par consuls Caius Terentius Varro et Lucius Æmilius Paullus.
Sonnet 117 : Bataille de Salado Seul Titus a tué autant d’âmes. Titus en 70 détruira Jérusalem et incendiera le Temple d’Hérode. Référence à  Daniel IX – 26 [26 Et après soixante et deux semaines le Christ sera mis à mort ; et le peuple qui le doit renier ne sera point son peuple. Un peuple avec son chef qui doit venir détruira la ville et le sanctuaire ; elle finira par une ruine entière, et la désolation qui lui a été prédite arrivera après la fin de la guerre. – La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy]
Le Cocyte :  fleuve des Enfers, affluent de l’Achéron ou du Styx.

Jacky Lavauzelle
Camoes Les Lusiades

OS LUSIADAS CANTO 3
LES LUSIADES CHANT 3

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os lusiadas canto 3

Vasco de Gama par Gregorio Lopes

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Luís Vaz de Camões Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-117 CAMOES LUSIADES III-117
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Les Lusiades Chant 3 Camoes Canto III

 OS LUSIADAS III CANTO 3
LES LUSIADES CHANT 3
LA BATAILLE DE TARIFA
LUIS DE CAMOES LES LUSIADES

Camoes os lusiadas canto III

JE SUIS UN PAUVRE PELERIN – ESSENINE SERGUEÏ – 1915 – Я странник убогий

Littérature Russe
SERGUEÏ ESSÉNINE POEME 1915

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русский поэт- Poète Russe
русская литература

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стихотворение  – Poésie

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Sergueï Essénine
Сергей Александрович Есенин

3 octobre 1895 Konstantinovo (Rybnov) – 28 décembre 1925 à Leningrad
3 октября 1895, Константиново – 28 декабря 1925, Ленинград
TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

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LA POESIE DE SERGUEÏ ESSÉNINE


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Я странник убогий 
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JE SUIS UN PAUVRE PELERIN

1915


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Я странник убогий.
Je suis un pauvre pèlerin.
С вечерней звездой
Suivant l’étoile du soir…

 
 
1915
 

 

 
 
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LES PELERINS RUSSES
Par
DOSTOÏEVSKI

Dès que le peuple russe fut baptisé, des pèlerins russes commencèrent à visiter les Lieux saints, le sépulcre de N.-S. Jésus-Christ, le Mont-Athos, etc. Déjà, pendant les croisades, les supérieur d’un couvent russe visita Jérusalem et fut bien reçu par le roi Beaudoin. Les pèlerinages en Orient n’ont jamais cessé jusqu’à nos jours. Beaucoup de moines russes aussi ont habité le Mont-Athos. Si bien que le peuple russe, illettré et ignorant de toute géographie, sait parfaitement que les Lieux saints sont depuis longtemps aux mains des Turcs mahométans, et qu’un Chrétien a une vie pénible en Orient, Aussi le peuple russe est-il toujours plein d’admiration pour les hauts faits des pèlerins, dans cette région, et sent-il son cœur attiré vers Jérusalem. C’est un trait historique connu. De pauvre vieillards, d’anciens soldats, de vieilles femmes qui ne savent pas un mot de géographie ont été de village en village, le sac au dos, mendiants, vers les Lieux saints, qu’ils n’atteignaient parfois qu’après des calamités sans nombre. Quand ils rentraient au pays natal, leur récits étaient écoutés pieusement. En général, le peuple aime extrêmement ce qui a trait «  au divin  ». Qui a lu La Vie des Saints ? Si le peuple ne l’a pas lu, et pour cause, il le connaît, il est imprégné de son esprit. Et comment cela ? Parce que de nombreux pèlerins récitent, souvent d’une façon superbe, des passages entiers de ce livre, sans changer un mot du texte, et qu’on les écoute avidement. Moi-même, tout enfant, avant d’avoir appris à lire, j’ai assisté à ces récitations. Plus tard, au bagne, en Sibérie, j’ai entendu des bandits qui, eux aussi, récitaient ce livre, et vu d’autres bandits qui les écoutaient avec recueillement. Tout cela avait été appris, non dans un volume, mais oralement. Le peuple y trouve comme quelque chose qui se fait repentir. Il est arrivé que des êtres affreusement corrompus, des exploiteurs, des oppresseurs aient été pris, en entendant ces récits, du désir de partie pour un pèlerinage, et de rechercher par le travail et la peine vaillamment supportée ; parfois, ils se rappelaient un vœux, — oublié depuis longtemps — de s’en aller vers les Lieux saints, sinon jusqu’à Jérusalem, du moins jusqu’aux Lieux saints Russe, à Kiev, au couvent Solovetzsky. Nekrassov, en créant son type de Vlass, n’a pu se l’imaginer autrement que portant des chaines dans un pèlerinage expiatoire. Ce trait n’existe chez aucun autre peuple européen. Tout cela durera-t-il ? L’instruction semble changer beaucoup notre moujik, mais en attendant, c’est ce trait seul qui peut expliquer cette énigme du caractère conscient, du mouvement populaire de l’année dernière. Un, sur mille de nos moujiks, comme dit Lévine, savait peut-être qu’il existait des Serbes, des Bulgares, des Monténégrins, qui étaient nos coreligionnaires ; mais tout notre peuple avait entendu dire qu’il y avait des chrétiens orthodoxes sous le joug mahométan. Lors de la guerre avec la Turquie, guerre vieille de vingt ans, qui se termina par Sébastopol, on lui avait parlé des chrétiens martyrisés en Orient et, avant que notre peuple ne prit feu pour la cause des Slaves orientaux, il n’ignorait pas que ces Slaves avaient été torturés par les Turcs. J’ai entendu, moi-même, des gens du peuple se demander : « Est-il vrai que le Turc se lève de nouveau contre les chrétiens ? »

Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski
Journal d’un écrivain
Chapitre X
COMME QUOI LE PEUPLE SANS INSTRUCTION NE SE TROMPE PAS SUR LE FOND DE LA QUESTION D’ORIENT
Traduction par J.-Wladimir Bienstock et John-Antoine Nau
Editions Charpentier
1904
 
 

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Бабушкины сказки
C. А. Есенин

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LES POEMES DE SERGUEÏ ESSÉNINE

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LA POESIE DE SERGUEÏ ESSÉNINE
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LETTRES DE L’ARETIN Lettera di Pietro Aretino a Michelangelo Lettre à Michel-Ange

 LETTERE – Libro III – LETTRES -LIVRE III


1545

Traduction – Texte Bilingue
LITTERATURE ITALIENNE
Letteratura Italiana

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

Pietro Aretino
Pierre l’Arétin
Arezzo, 20 aprile 1492 – Venezia, 21 ottobre 1556
Arezzo 20 avril 1492 – Venise 21 octobre 1556

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 L’ARETIN

LETTERE – Libro III
LETTRES -LIVRE III
Lettera al grande Michelangelo Buonarroti
Lettre au grand MICHEL-ANGE BUONARROTI

Novembre 1545

 

Tiziano – Le Titien
Vers 1548 circa 1548
Frick Collection New York












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Notes

La lettre de L’Arétin est écrite en 1545, alors que l’œuvre de Michel-Ange, le Jugement Dernier, est terminé depuis quatre ans. Il attaque sa liberté de création dans un lieu sacré. Michel-Ange est critiqué non pour ses dons artistiques, «  perfettion di pittura », mais pour ne pas avoir conçu une iconographie avec des poses plus retenues, nous ne sommes pas dans un bordel, « il postribolo« .

L’Arétin parle de La Nanna. Il s’agit d’un personnage de ses Ragionamenti où une prostituée raconte ses expériences argumentant à la mode des dialogues platoniciens. Les Ragionamenti sont publiés en 1534. Nous trouvons notamment le fameux Dialogue entre la Nanna et la Pippa : Dialogo nel quale la Nanna insegna a la Pippa. [« Eccovi là i Salmi, eccovi la Istoria di Cristo, eccovi le Comedie, eccovi il Dialogo, eccovi i volumi divoti e allegri, secondo i subietti; e ho partorito ogni opera quasi in un dì… »]

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 Lettera al grande Michelangelo Buonarroti

Lettre au grand Michel-Ange Buonarroti

Le Jugement Dernier – Il Giudizio Universale
Fresque de Michel-Ange Buonarroti
Affresco di Michelangelo di Lodovico Buonarroti
La Chapelle Sixtine – Cappella Sistina
Le Vatican – Città del Vaticano
1535-1541

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Signor mio.
Mon Seigneur

Nel rivedere lo schizzo intiero di tutto il vostro dì del Giudicio, ho fornito di conoscere la illustre gratia di Rafaello ne la grata bellezza de la inventione.
Lors de ma dernière vision générale de votre Jugement, j’ai retrouvé l’illustre grâce de Raphaël dans la beauté de l’invention.
Intanto io, come battezzato, mi vergogno de la licentia, sì illecita a lo spirito, che havete preso ne lo isprimere i concetti u’ si risolve il fine al quale aspira ogni senso de la veracissima credenza nostra.
Cependant, comme baptisé, j’ai honte de la licence, si illicite à l’esprit, que vous avez prise dans l’expression des aspirations de notre vraie foi.

Adunque quel Michelagnolo stupendo in la fama, quel Michelagnolo notabile in la prudentia, quel Michelagnolo ammiranno nei costumi ha voluto mostrare a le genti non meno impietà di irreligione che perfettion di pittura?
Pourquoi donc ce Michel-Ange merveilleux en pleine gloire, ce Michel-Ange apprécié pour sa prudence, pourquoi ce Michel-Ange admiré a-t-il voulu montrer au moins autant d’impiété en religion que de perfection en peinture ?

È possibile che voi, che per essere divino non degnate il consortio degli huomini, haviate ciò fatto nel maggior tempio di Dio?
Et est-il possible que vous, être divin dédaignant la compagnie humaine, ayez commis cette chose dans le temple de Dieu ?
sopra il primo altare di Giesù?
De plus, au-dessus du premier autel de Jésus ? 

ne la più gran capella del mondo, dove i gran Cardini de la Chiesa, dove i Sacerdoti reverendi, dove il Vicario di Christo con cerimonie catholiche, con ordini sacri e con orationi divine confessano, contemplano et adorano il suo corpo, il suo sangue e la sua carne?
Dans cette la plus grande chapelle du monde, où les grands Cardinaux de l’Eglise, où les prêtres vénérables, où le Vicaire du Christ lors des cérémonies catholiques, avec les ordres sacrés et prières divines, confessent, contemplent et adorent Son corps, Son sang et Sa chair ?

Se non fusse cosa nefanda lo introdurre de la similitudine, mi vanterei di bontade nel trattato de la Nanna, proponendo il savio mio avedimento a la indiscreta vostra conscienza, avengaché io in materia lasciva et impudica non pure uso parole avertite e costumate, ma favello con detti irreprensibili e casti;
S’il n’y avait pas quelque chose d’infâme dans la similitude, je vanterais les qualités de mon traité de la Nanna, afin de mettre en regard mes sages manières à votre indiscrète conscience, utilisant des mots de circonstance et acceptable à une situation lascive et impudique mais je m’appuis sur une tonalité irréprochable et pure ;
et voi nel suggetto di sì alta historia mostrate gli angeli e i santi, questi senza veruna terrena honestà, e quegli privi d’ogni celeste ornamento.
et vous qui, pour un sujet où vous montrez les anges et les saints, n’offrez à nos yeux aucune décence terrestre, sans même aucun ornement céleste.

Ecco, i Gentili ne lo iscolpire, non dico Diana vestita, ma nel formare Venere ignuda, le fanno ricoprire con la mano le parti che non si scoprono;
Ici, les Gentils, qui ne sont pas vêtus en Diane mais en Vénus nue, positionnent leurs mains sur les attributs à ne pas découvrir ;
et chi pur è christiano, per più stimare l’arte che la fede, tiene per reale ispettacolo tanto il decoro non osservato nei martiri e ne le vergini, quanto il gesto del rapito per i membri genitali, che anco serrarebbe gli occhi il postribolo, per non mirarlo.
et un chrétien, qui estime l’art plus que la foi, reste le spectateur d’un véritable décorum où se montrent les martyrs et les vierges, avec le geste d’un damné retenu par ses membres génitaux, scène que, même dans un bordel, nos yeux ne pourraient regarder en face.
In un bagno delitioso, non in un choro supremo si conveniva il far vostro!
Dans une délicieuse salle de bain peut-être, mais pas dans un chœur suprême, votre œuvre à merveille conviendrait !

Onde saria men vitio che voi non credeste, che, in tal modo credendo, iscemare la credenza in altrui.
Il me semble préférable de ne pas croire que de croire en méprisant la croyance des autres.
Ma sino a qui la eccellenza di sì temerarie maraviglie non ne rimane impunita, poiché il miracolo di loro istesse è morte de la vostra laude.
Mais jusqu’ici l’excellence des merveilles téméraires ne reste pas impunie, car dans le miracle se meurt votre louange.
Sì che risuscitatele il nome col fare di fiamme di fuoco le vergogne dei dannati, et quelle dei beati di raggi di sole, o imitate la modestia fiorentina, la quale sotto alcune foglie auree sotterra quelle del suo bel colosso;
Oui, ressuscitez votre gloire en jetant dans les flammes  la honte damnés, et en inondant des rayons du soleil les bienheureux, ou imitez la modestie florentine qui, sous quelques feuilles d’or, cache les attributs de leur magnifique colosse ;
et pure è posto in piazza publica et non in luogo sacrato.
qui pourtant se place sur la place publique et non dans un lieu consacré.
Hor così ve lo perdoni Iddio, come non ragiono ciò per isdegno ch’io habbi circa le cose desiderate;
Que Dieu vous le pardonne, car je ne parle pas dans l’indignation de ne pas avoir trouvé ce que je désirais ;
perché il sodisfare al quanto vi obligaste mandarmi deveva essere procurato da voi con ogni sollecitudine, da che in cotale atto acquetavate la invidia, che vuole che non vi possin disporre se non Gherardi et Tomai.
car satisfaire ce que vous vous étiez obligé à m’envoyer devait être réalisé avec toute la diligence possible, afin que l’on ne puisse pas dire que les Gherardo et les Tomasso disposaient de vous.

Ma se il thesoro lasciatovi da Giulio acciò si collocassero le sue reliquie nel vaso dei vostri intagli non è stato bastante a far che gli osserviate la promessa, che posso però isperar io?
Mais si le trésor laissé par Jules II pour que ses reliques reposent dans le sépulcre de votre sculpture ne suffit pas à vos yeux à tenir votre promesse, que puis-je donc espérer ?


Benché non la ingratitudine, non l’avaritia di voi, pittor magno, ma la gratia et il merito del Pastor massimo è di ciò cagione;
Bien que l’ingratitude, bien que l’avarice, peintre magnifique, et la grâce et le mérite du souverain Pasteur ne soient pas ici en question ;
avengaché Iddio vuole che la eterna fama di lui viva in semplice fattura di deposito in l’essere di se stesso, et non in altiera machina di sepoltura in vertù del vostro stile.
car Dieu veut que Sa gloire éternelle vive dans une facture simple et non dans une hautaine sépulture de votre style.
In questo mezzo il mancar voi del debito vi si attribuisce per furto.
Cela signifie que manquer son devoir revient à réaliser un vol.
Ma con ciò sia che le nostre anime han più bisogno de lo affetto de la devotione che de la vivacità del disegno, inspiri Iddio la Santità di Paolo come inspirò la Beatitudine di Gregorio, il quale volse imprima disornar Roma de le superbe statue degli idoli che torre, bontà loro, la riverentia a l’humili imagini dei santi.
Mais comme nos âmes ont plus besoin de l’affection pour la dévotion que de la vivacité dans le dessin, Dieu inspire Sa Sainteté Paul comme il inspira le Bienheureux Grégoire en lui faisant enlever les ornements des superbes statues des idoles de Rome, avant de comprendre que cela nuisait au respect que l’on devait aux images des saints.

In ultimo, se vi fuste consigliato, nel comporre e l’Universo e l’Abisso e ‘l Paradiso, con la gloria, con l’honore et con lo spavento abbozzatovi da la istruttione, da lo essempio e da la scienza de la lettera che di mio legge il secolo, ardisco dire che non pure la natura e ciascuna benigna influenza non si pentirieno del datovi intelletto sì chiaro, che hoggi in vertù suprema favvi simolacro de la maraviglia, ma la providentia di chi regge il tutto terrebbe cura di opera cotale, sin che si servasse il proprio ordine in governar gli emisperi.
Enfin, si vous vous étiez fait conseillé pour cette composition et sur l’Univers, et l’Abîme et le Paradis, avec gloire, honneur, et terreur par l’exemple et la science de la lettre que de moi l’on connaît, j’ose dire que la nature et ses influences n’auraient pas entravé la si claire intelligence qui vous pare aujourd’hui, ainsi que la providence qui soutiendrait l’ouvrage, puisqu’elle assure la gouvernement des hémisphères.

Di novembre, in Vinetia, MDLXV.Servitore l’Aretino.
Novembre 1645 – Venise – Votre serviteur l’Arétin

Hor ch’io mi sono un poco isfogato la colera contro la crudeltà vostra usa a la mia divotione, et che mi pare havervi fatto vedere che, se voi siate divino, io non so’ d’acqua, stracciate questa, che anch’io l’ho fatta in pezzi, et risolvetevi pur ch’io son tale che anco i Re et gli Imperadori rispondano a le mie lettere.
P.S. Depuis que j’ai calmé ma colère contre la cruauté de votre réponse à ma dévotion, et vous avoir dit que, si vous êtes divin, moi, je ne suis pas d’eau, alors, déchirez cette missive en morceaux comme je l’ai fait, je suis ainsi fait que les rois et les empereurs répondent à mes lettres.

Al gran Michelagnolo Buonarroti. A Roma.
Au grand Michel-Ange Buonarroti. A Rome

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LETTRES DE L’ARETIN

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PAUL ADAM LETTRES DE MALAISIE CINQUIEME LETTRE 1896

MALAISIE – MALAYSIA
PAUL ADAM LETTRES DE MALAISIE


D’après une photo de Nadar et le portrait de Félix Valloton




PAUL ADAM
1862 – 1920

LETTRES DE MALAISIE
1896
CINQUIEME LETTRE

Texte paru dans La Revue Blanche
Paris
1898 

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Portrait de Paul Adam
Félix Vallotton paru
Le Livre des masques de Remy de Gourmont
1896

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CINQUIEME LETTRE DE MALAISIE

Jupiter. Novembre.
Palais des Hôtes

Sous un soleil lourd, réfléchi dans les verreries des toits, des dômes, des baies, des serres ; la ville se fête.

De hauts pans de soie violette, pourpre et blanche frissonnent le long des façades. Sur beaucoup, les dieux sont peints. On retrouve sans cesse la grande figure de la Vierge avec sa robe pleine de cités et de peuples en marche. À la surface de ses yeux de métal, les navires voguent, gravés. Le lait fuyant de sa mamelle contient les noms des Noumènes, mêlés aux créatures des trois règnes, et Jésus, assis sur son giron, porte inscrites par toute la nudité de son corps les maximes qui résument les spéculations des philosophes. Généralement derrière Elle, les deux directions de la croix, se traversent. Peintes ou sculptées elles reproduisent l’emblémature de courants éthéréens. Les planètes semblent y être entraînées dans une course descendante, remontante, horizontale, qui les roule, et les unit aux comètes, aux soleils, aux noyaux des nébuleuses, aux hordes d’astres.

D’une aile, le Saint Esprit touche la cime de la Croix ; de l’autre il atteint le front du Christ. Les pennes de ce volatile sacré, vastes comme celles de nos archanges enveloppent le Fils et la Vierge-Mère d’une même protection presque blanche, bien que chaque septénaire de plumes porte les nuances du prisme. Enfin le triangle de la Trinité encadre lumineusement la complication du symbole.

Cela se répète partout, sur les pans de soie, hauts comme les façades, sur les litières où le clergé le porte en groupes de métal, d’ivoire, et de bois. La statue de Manès, celle du Bouddha, ornent aussi les reposoirs. Aux trépieds, enguirlandés de fleurs fraîches, de roses et de violettes, de dahlias, fument les parfums.

Le tramway qui entraîne mes deux amies et moi ne glisse point sur roues, mais sur une sorte de quille en acier s’emboîtant dans un seul rail. Les coussins sont moelleux. Avec rapidité nous filons parmi le murmure joyeux des avenues. Les uniformes corporatifs, s’assemblent sous les portiques, autour des nymphées : les scribes noirs, les usiniers cramoisis, les chinois des services publics en costume national, les malais de la voirie, porteurs de cannes, la tête sous une mitre jaune. Nous glissons entre les édifices, indéfinis, tout ouverts, et laissant voir, dans leurs salles, des assemblées. Naturellement, les orgues glorifient le jour. Les insurgés des Philippines viennent de battre nos troupes espagnoles ; et la Dictature oligarchique fête cette victoire qu’il nomme celle de la Liberté contre la Tyrannie. Voici la procession, pareille à toutes les processions catholiques. Seulement les costumes, et les objets du culte sont d’un luxe indicible. À cheval, cent très belles filles en bas de cuir violet, le torse nu, la tête couronnée de fleurs énormes, précèdent le Saint-Sacrement, et balancent des encensoirs d’or. Depuis les hanches jusque le dessous des seins, elles portent des corselets de tissus que garnissent des joyaux composant par leur assemblage la forme de plantes fabuleuses. Leur chevelure répandue coule d’un petit bonnet en treillis d’argent. Aux cimes de leurs seins de gros rubis scintillent. Les courtes jupes de lanières noires et vertes terminées par des boules d’or creux, flottent contre les selles de velours. Aux mors des chevaux se suspendent des éphèbes, nus également depuis les mamelles jusqu’aux caleçons de satin blanc qu’un soleil en pierreries illustre à l’endroit du sexe. Des bottes souples en peau blanche couvrent leurs jambes et leurs cuisses. Les dextres tiennent un thyrse, ou un caducée. Surmontés par les ailes décloses de colombes, de petits casques coiffent leurs chevelures.

D’autres, montés sur des chevaux noirs, soufflent dans de fines trompettes. Des femmes robustes marchent contre leurs étriers. Elles ont la gorge soutenue par des réseaux de pourpre, la robe faite de canevas noir où s’engagent des roses jaunes. À la tête, elles portent des tiares de myosotis.

Viennent des hommes géants, aux barbes ondulées et semées de paillettes. Des couronnes royales les sacrent. Les poils de leur torse sont jaunis de henné. Ils montrent toute la beauté de la vigueur virile. Ils retardent l’impatience des lévriers en laisse, des molosses, des lionceaux, des antilopes, et des cerfs. Certains portent des pelles, d’autres des pioches brillantes, ceux-ci des leviers de cuivre fourbi, ceux-là des marteaux dorés, d’autres élèvent des équerres et des truelles au bout de hampes écarlates. En un char bas qu’ils traînent, une machine de métal rouge s’avance. Son volant, ses bielles d’acier poli, luisent plus froidement contre l’autre métal qui garde l’éclat sombre du fer incandescent. Dans leurs vêtements cramoisis, les usiniers défilent, en armée, derrière ce char. Tous ont au chapeau la ramille verte et sur l’épaule un caducée de bois. Suivent les scribes, vêtus de noir, puis les chinois en robes de soie brune, et deux cents fillettes à pied, avec des oiseaux privés sur les doigts, des cannes d’ivoire, des tuniques blanches à traîne, des couronnes de lauriers aux cheveux. Ensuite mille ballerines, par essaims, qui dansent chacun, un pas différent. Les doigts sonnent sur les tambourins. Les ongles frôlent les cordes des lyres. Les poings menus agitent les sistres et choquent des cymbales. D’aucunes, dans des gaines écailleuses, se tordent comme les ophidiens ; et des perruques d’argent frissonnent contre leurs joues. Au milieu d’ailes violettes, d’autres bondissent sur leurs jambes vigoureuses, les seins passés à travers les ouvertures oblongues des corsets bleus. Corolles aux jambes vertes, des fleurs tournent. Tout un escadron représente les minéraux. Il passe des idoles de diamant, de topaze, de saphir ; de vivantes statues en granit, en malachite, en marbre clair. Avec une fille d’or, une d’argent, une de fer, une de cuivre, les métaux s’irradient. Des adolescentes simulent les créatures de l’eau, algues et poissons. Leur lente chorégraphie marque l’indolence des corps qui flottent.

O cette armée de danseuses ! Elle se déroule durant une heure entière. Hors des collèges, des lycées, des gymnases, toutes les filles de quelque beauté s’étaient rendues à la parade. Sur la nudité de leurs membres une sorte de fard met une moirure miraculeuse, en sorte que nul défaut d’épiderme ne se décela. Leurs chairs semblaient d’une fraîcheurs éclatante, un peu vernie. Parfums qui vous échappiez de leurs gestes, et vous, fleurs, fleurs, fleurs jetées, fleurs des costumes, fleurs des tiares, fleurs des guirlandes, fleurs de bouquets, couleurs innombrables des fleurs !

Entre les façades d’émail, les escouades de danseuses comblent l’avenue. Avec leurs évolutions, marchent des éléphants blancs porteurs de tours où s’ébattent, au faîte, des aigles apprivoisés. Il glisse sur la rainure du rail maintes quilles de hauts chars dont la file présente successivement les dieux de tous les cultes connus, avec leurs prêtres et leurs prêtresses en costume sacerdotal officiant autour des autels. Le palanquin d’une Mère oscille aux épaules de douze vierges en maillots de soie rayée. Parmi des voiles blancs et jaunes, la femme enceinte étendue, sous le dais, et sous le mouvement des chasse-mouches montre un visage pâli que bande un diadème. Autour d’elle, les danseuses vont, les chœurs chantent un hymne et des litanies ; les cymbales retentissent, les harpes vibrent. Brancards de fleurs, tentures d’étoffes lourdes à broderies illustrées, dais de brocart blanc, les palanquins se succèdent entre les chars des dieux, les bataillons de danseuses, les chœurs d’enfants aux robes de pourpre.

Enfin l’image colossale de la Vierges termine le centre du cortège, derrière un clergé d’évêques, de diacres, de bonzes, de lamas, de muftis, de softas, de bayadères entourant l’altière blancheur d’un vieillard qui, Pape, offre, sous un dais de métal rouge, l’Ostensoir, image des cycles universels, et du grand Feu Védique.

Sur son manteau bleu comme une montagne lointaine, la chevelure de La Mère, est une forêt d’arbres minuscules. Ses genoux sont deux cascades. Le miracle d’un parfait mécanisme lance, derrière elle, dans la haute croix de verre, les boules lumineuses des astres, des soleils, et des comètes.

Ensuite, se suivent encore des cavaleries de belles filles sur des étalons blancs. Elles sonnent par de longues trompettes fines. Et voici, de plus, les jeteuses de fleurs, les palanquins des Mères, les ballerines, les harpistes, les chœurs d’enfants somptueuses.

Et cela se perpétue. Je ne saurais tout vous dire. Mes yeux d’ailleurs se lassèrent. Je reportai mes regards sur Pythie et Théa. Elles me parurent en extases, ces créatures d’une froideur et d’un mépris insupportable envers toutes choses ! Je les interrogeai.

— Vous ne comprenez pas, me dirent-elles. Ces corps harmonieux, ces jeux de nuances unies aux plis des robes, ces symboles des religions évoquent en nous tant d’idées subtiles et universelles, à la fois. L’histoire totale des Évolutions se lit de geste en geste, de groupe en groupe. Le cortège est pour nous un volume qui se déroule. L’immense poème des Forces est chanté dans la splendeur des antilopes, des aigles, des ballerines, et des mâles. Nous sentons Dieu et Tout. Une semence vigoureuse jaillit dans nos imaginations, les féconde. Le point, le centre, l’i, le jod, le phallos et Dieu nous pénètrent à cet instant, et nous font hennir et cabrer pour des jouissances mémorables. Evidemment, avec votre éducation d’Europe, vous ne voyez ici que des femmes nues, et le passage des bêtes empruntées à un jardin zoologique. Pour nous c’est l’Harmonie qui passe, c’est le jet de la création qui fuse. Ne parlez plus. Laissez, nous vous en supplions, panteler nos Esprits…

Je me dressai sur la hauteur de la voiture. Alors je vis l’ensemble du défilé. À travers la courbe de l’avenue, cela s’étendait et se mouvait selon la forme du phallos créateur, le long de deux ou trois milles. Les groupes de statues, éternisant les visages des inventeurs, regardaient du haut de leurs socles, autour de leurs machines de bronze, ce passage monstrueux de La Vie.

Les grandes voix des phonographes alternaient avec celles des orgues, et déclamaient des strophes. Les chœurs répondaient, dans le cortège, puis les lyres, les trompettes et les danses.

Sottise ou bon sens, j’avoue ne pas m’être réjoui autant que mes compagnes, ni les autres gens amassés dans la voiture, Tout cela me parut bien obscur, bien pédant… et pas mal pornographique. Malgré tout, le cœur de l’honnête homme se révolte à ces spectacles de nudité. Si large d’esprit que l’on puisse se dire, il ne convient pas d’approuver la débauche, lorsqu’elle s’érige en principe de gouvernement et de religion.

Le lendemain, à l’audience qui me fut accordée par la Dictature, je ne pus m’empêcher de le soutenir à l’Oligarque me reprochant les pratiques usitées jadis par l’Inquisition et rétablies dans la province de Cavite, par notre général Blanco, afin de punir les insurgés philippins.

Grande femme, habillée en mousquetaire blanc, l’oligarque sourit à mon réquisitoire et changea la conversation.

On me recevait dans une pièce vaste, extrêmement simple. Les murs de stuc ne m’étonnèrent que par leur altitude élevant un dôme de verre bleuâtre. L’oligarque, m’examinait de ses petits yeux pareils à des parcelles d’argent vif. Elle se tenait dans un fauteuil de velours blanc et, derrière elle, contre la muraille se déployait la bannière de l’Etat, mi-noire, mi-rouge.

— Et si, me dit-elle brusquement, nous usions de notre supériorité mécanique, pour fondre sur l’Europe, anéantir ses armées à l’aide des projectiles lancés par nos frégates aériennes, lui imposer ce que nous croyons l’Intelligence, l’Harmonie, le Meilleur Sort ?..

— Bah !

— Ce serait ; ce sera notre devoir…

La grande femme se leva, et se mit à marcher de long en large sur le caoutchouc du plancher. Elle avait des cheveux incolores et roides, une figure défraîchie, des lèvres mortes, des mains osseuses. Une subite colère enflamma ses joues plates. Elle revint sur moi, criant :

— Oui, oui… Les temps viennent. Vous, les Espagnols, avec la cruauté des âges anciens, vous activez la hâte de nos projets. Ne croyez pas que notre âme voie sans passion votre injustice écraser l’ardeur cubaine depuis trente ans, fusiller les anarchistes de Xérès et de Barcelone, réinventer pour les Philippines les instruments de l’Inquisition. Le sang répandu sur le monde fume jusqu’à nous, et notre force tremble d’impatience. Le voile d’hypocrisie sera durement arraché de la figure du monde… L’immoralité de la Puissance devient trop grande partout. Ce n’est pas seulement pour nous réjouir et cesser de pâtir que Jérôme le Fondateur mena sur ce sol notre race, et sema la vérité dans les esprits de sa descendance. Il nous a créé des devoirs aussi. Cent trente mille Arméniens périssent égorgés, et les Pouvoirs Chrétiens, par une ignoble avidité et par une ignoble défiance mutuelle, menacent de guerre qui osera fermer l’écluse du sang faible. Jamais, en aucun temps, cela ne fut. L’histoire nomme les Croisades. Pour quel exemple ?…

— L’Europe serait bien heureuse, dis-je, ironiquement, si la Dictature pouvait prescrire un moyen de terminer ces massacres, sans ouvrir le conflit européen.

— La Belgique et la Suisse ne peuvent-elles agir au nom du Concert chrétien, puis établir la Confédération Byzantine sur l’exemple de la Fédération helvétique, avec les petits États des Balkans, la Grèce… Mais laissons cela. La note que l’on a fait remettre à la Dictature, de votre part, demande, au nom de l’Espagne, des explications sur l’aide prêtée aux libertaires de la province de Cavite. Notre Oligarchie compose en ce moment la réponse. Je crains qu’elle ne soit pas de nature à satisfaire entièrement les ministres de l’Espagne.

— Ah !

Je me levai. D’un signe la grande femme me fit rasseoir. Elle continua de marcher, gardant un silence fâcheux. Plus lointaine, elle me parut une autruche à ailes blanches, à pattes rouges ; ses guêtres étant de maroquin ainsi nuancé. De multiples pas étroits la faisaient sautillante. Elle atteignit le mur, et revint vers moi, rapidement, les mains étendues, tel un volatile en colère.

— Oui, oui ; il vaut mieux tout dire. Il faut tout dire, reprit-elle. Sachez-le donc. Il y a trois ans déjà, nos prédécesseurs préparèrent un plan pour la conquête de l’Europe et l’extinction graduelle de l’injustice sociale. Je ne vous parlerai pas des projets militaires, mais je puis indiquer les principes généraux qui doivent guider la conduite de nos stratèges au lendemain de la victoire.

— Cela m’intéresserait fort, dis-je,

— Dans un an ou deux, cela vous intéresserait plus encore, cria-t-elle durement, de sa voix aigre ; et un écho rejeta d’angle en angle la sonorité de sa prophétie.

Je laissai le sourire animer ma lèvre. La folle s’exaspérait, de plus en plus semblable à une autruche de basse-cour qu’un dindon frustra de sa provende.

Elle déclama tumultueusement :

— Supposez un instant ceci. Nos escadres aériennes planent sur Paris. Elles ont franchi toutes vos lignes militaires, réduit en miettes les forts, les parcs d’artillerie, les arsenaux, les casernes et les prisons, épargnant le plus possible la vie des soldats. L’épouvante produite par l’effet matériel de nos explosifs maîtrise l’opinion. Autour de la ville, nos torpilles défoncent encore les terrains inhabités, creusent dans le sol des strooms de cent mètres, font se briser toutes les vitres de la ville au bruit de leurs détonations qui, perturbant l’atmosphère, noient de pluie la contrée. La résistance est devenue évidemment impossible…

— La force prime le droit ! énonçai-je à propos.

— Oui, puisque les hommes ne reconnaissent que l’évidence de la force, puisque, sans la terreur d’une force plus grande, ils n’allégeraient pas le sort de ceux que leur propre force écrase. Qu’est-ce qu’une majorité et une minorité ? Deux armées en présence, dont la plus faible numériquement, trop lâche pour entreprendre la lutte, renonce tout d’abord. Qui triomphe là, sinon la stupide force numérique ; sans que la minorité vaincue obtienne rien de son espoir ?… Oui, nous serons la force des minorités, la force brutale des minorités enfin victorieuses. Nous jetterons dans le plateau le plus léger de la balance assez de poids pour que l’équilibre se rétablisse de manière stable… Sachez-le…

L’autruche battit comiquement des ailes devant moi. De la salive sautait de son bec avec les mots…

— Eh quoi, reprit-elle, craindrons-nous, en imposant notre force, d’écraser l’intelligence et l’esprit ? Non, vraiment. Il est des diplomates que vos journaux d’Europe louangent, que vos Académies invitent comme des esprits notables à siéger parmi elles. Ayant l’honneur de représenter la pensée chrétienne devant le monde, ils applaudissent à tous les massacres, à toutes les injustices des Pouvoirs. Les diplomaties s’arrangent pour laisser le Turc égorger, étriper, éventrer à l’aise, en lui opposant des phrases d’absurde élégie. On atteint à ce génie de protéger les Arméniens, en paroles, sans les protéger en fait, tout en les livrant au sabre du bachi-bouzouk, sans approuver un crime, dont on demeure les complices évidents. Cette sinistre niaiserie leur vaut la flatterie des lettres, des arts, des nations. Croyez-vous qu’en écrasant ces sortes d’intelligences notre force écrasera une pensée véritable, un honneur véritable, une noblesse d’âme ?… Oui, nous serons la force brutale contre l’idée basse de ceux-là… Mais notre force tuera moins qu’ils ne massacrent…

L’autruche s’arrêta, essoufflée. Elle tira de sa poche un mouchoir, s’éventa.

— Mais, dis-je, il est une chose que je m’explique peu. Soigneusement vous fermez aux intrus l’accès de notre pays. Comment parviennent les télégrammes qui vous avertissent de la physionomie du monde ?

— Nous avons à Hong-Kong une maison de correspondance et un câble sous-marin. Dans certains massifs inaccessibles des Alpes, de l’Himalaya, de l’Oural, des montagnes rocheuses, nous avons des postes qui communiquent avec les télégraphes des villes et nos nefs aériennes.

— Et aucune indiscrétion ?

— Nous payons assez cher pour que les consciences affidées restent hors de prix.

— Alors, si cette expédition eût été faite, si l’Europe, vaincue par les explosifs de frégates aériennes, eût imploré la paix, la Dictature faisait table rase de nos institutions latines, du jour au lendemain ?

— À peu près ; mais pas immédiatement. Vos foules sont encore si dépourvues d’altruisme et d’énergies quelles ne supporteraient pas l’opération de la table rase, sans périr dans les guerres civiles. Nos plans ménageraient une période transitoire… Oui. Si cela vous intéresse, je puis vous faire remettre une des affiches imprimées à l’avance et qui devaient être collées sur les murs de Paris, aux préliminaires de l’armistice.

— J’aimerais en connaître la teneur…

La dame me promit cet envoi.

— Vous verrez, ajouta-t-elle, que nous nous étions servis de l’organisation de l’armée, seule organisation fonctionnant bien, et mise à l’usage depuis des temps, pour les premières applications du nouveau régime. À l’armée militaire se substituait simplement, sans choc, l’armée agricole et industrielle. Les exercices étaient changés ; voilà tout.

— Alors, repris-je, rien de la mission que m’a conférée mon gouvernement, ne paraît devoir réussir.

— Vous m’excuserez, Monsieur. La Dictature ne peut encore répondre définitivement. Hier ont été fusillés, à Cavite, huit insurgés. Le gouverneur de Manille dénature la vérité dans les dépêches, comme son collègue de Cuba. Le Japon lui-même s’émeut de ces injustices et se prépare à doter le mouvement insurrectionnel d’une aide effective. Les conjonctures s’aggravent. Il faut de la prudence aux diplomates.

L’audience allait finir. La dame nerveuse se réinstalla dans son fauteuil blanc, s’éventa du mouchoir, croqua des pastilles, et, avec une de ces sautes de l’esprit familières à son sexe, me parla de mes compagnes, Pythie, Théa, demanda si leur fréquentation me séduisait. Je les louai de mon mieux.

Elle me dit encore que sa fonction sociale, à l’ordinaire l’occupait comme télégraphiste dans une gare de chemin de fer. Son groupe, ayant trouvé le moyen de simplifier la transmission téléphonique et télégraphique, avait été mis en candidature pour l’Oligarchie. On réforme partout les récepteurs des appareils, et c’est une œuvre énorme, d’autant que les pétitions publiques réclament la pose de téléphones en toutes les salles de tous les lieux habités.

La dame s’emballa sur la théorie téléphonique : non sans la pédanterie désobligeante dont semblent infectés tous les gens d’ici. Néanmoins je réussis à prendre congé.

La ville de Jupiter ne renferme rien de particulièrement remarquable. Elle possède un théâtre pareil à celui de Minerve, des restaurants-serres, des avenues courbes, des édifices à coupoles de verre, des nymphées, des docks énormes, des façades à émaux imagés, un temple assez riche, où l’on remise d’habitude la colossale image de la Vierge-Mère qui sert à orner les processions.

Dans les rues les vêtements blancs des oligarques n’attirent le respect ni le salut de personne, non plus que l’ironie. Ils sont des passants comme les autres. J’ai négligé de voir l’intérieur du théâtre, et de prendre part à la fête hebdomadaire, tant il est vrai que la pratique libre du plaisir vous lasse et rend vertueux.

Le nombre des statues de groupes est la chose curieuse de la cité. À tous les coins d’avenues, sur les places, au fond des squares innombrables, se dresse toujours un socle, où apparaissent, en taille naturelle, dix ou vingt figures d’hommes et de femmes portant le costume d’usinier. Ces images sont très proches du réel, trop proches même. On croirait voir les résultats de très habiles moulages pris sur les personnes. Généralement les corps et les habits sont de bronze, les têtes et les mains en pâte de verre colorée. Au centre du groupe s’élève le modèle de l’objet que créa l’invention. Du socle jaillissent des fontaines.

J’ai appris, en outre, que les splendides costumes de la procession ne se reverraient plus à Jupiter. En toutes les villes de la Dictature ils apparaîtraient successivement pour une cérémonie semblable, et puis seraient détruits. Les artistes imaginent, à chaque fête, une décoration nouvelle des créatures et des chars. Elle ne ressert jamais. Cela donne un motif d’apprécier la richesse folle de la production sociale. Comme je m’émerveillais, Théa dit :

— Ici nous produisons joyeusement pour consommer nous-mêmes. Vous produisez tristement pour vendre. Comment voulez-vous que notre labeur ne rende pas le centuple du vôtre.

À évaluer ce que coûterait en Europe, avec le système des salaires et du commerce, un cortège pareil, on atteint vite le chiffre de cinquante ou soixante millions.

La Semaine Sainte à Séville, ni votre Bœuf-Gras parisien ne rivaliseraient à leur avantage. Mais un tel travail est-il utile pour une joie si médiocre ? Je sais bien que j’ai prononcé le mot utile, et que Pythie m’a ri au nez en toute impertinence. L’une et l’autre me considèrent comme un indécrottable imbécile. Je les déteste à peu près.

Vous trouverez, ci-joint, un fragment de l’affiche imprimée d’avance et que les stratèges des nefs aériennes devaient coller sur les murs de Paris, lors de la prise… J’ai supprimé le préambule.

« Après les signatures de ces préliminaires, le gouvernement de Paris agira comme il suit :

Art. I. — Il prononcera la dissolution de la Chambre et du Sénat. Leurs membres actuels seront remplacés par les officiers les plus âgés des armées de terre et de mer.

Art. II. — Ces nouveaux fonctionnaires n’auront pas à délibérer sur les lois. Ils seront chargés de classer les pétitions des communes, sans les discuter.

Art. III. — Le mariage civil est aboli.

Art. IV. — L’imputation de la paternité étant illusoire et ne reposant sur aucune certitude naturelle, l’enfant nouveau-né prendra sur les registres de l’état civil, le nom de sa mère.

Art. V. — Le seul héritage légal est celui de la mère aux enfants.

Art. VI. — Cet héritage sera transmis dans les conditions suivantes :

A. Il sera fait une expertise de la valeur des biens légués, meubles et immeubles. L’héritier sera inscrit pour une somme correspondante sur le Grand-Livre. La rente au taux de trois pour cent, lui en sera versée sa vie durant. Cette rente ne sera pas transmissible.

B. Les autres legs à des tiers, ne seront valables que par clauses testamentaires. Ils subiront les mêmes formalités. Mais l’État prélèvera cinquante pour cent sur le tarif de la rente, et les sommes dues à ce prélèvement seront versées dans les caisses de l’Instruction publique.

Art. VII. — Toute femme qui se pourra croire en état de maternité prochaine devra déclarer sa situation à la mairie de l’arrondissement. Elle sera immédiatement hospitalisée dans une ville maritime au climat doux et salubre. Le temps de cette hospitalisation sera compté depuis le troisième mois de la grossesse jusqu’au sevrage du nourrisson. À cette époque l’enfant sera admis dans un établissement d’éducation publique pour être élevé, instruit aux frais de la Nation.

Art. VIII. — La mobilisation générale des armées françaises est décrétée.

Art. IX. — L’armée cultive le sol de la patrie, sème, laboure et récolte, élève les troupeaux, exploite les richesses des mines, produit dans les usines et ateliers, construit les édifices, partage et distribue entre les citoyens les richesses du pays.

Art. X. — Les usines de l’État et celles réquisitionnées à cet usage fabriqueront immédiatement un outillage agricole conforme aux progrès des sciences, tel que charrues et batteuses à vapeur, semoirs, herses, etc. Cet outillage sera livré dans l’espace de trois mois aux intendants militaires.

Art. XI. — Une commission d’agronomes et d’ingénieurs choisis au concours, pour la moitié des membres, élus par leurs collègues diplômés, pour l’autre moitié, dirigeront le travail de l’armée sociale, afin que le rendement du sol devienne le plus fort.

Art. XII. — Les années de stage à l’école de Saint-Cyr et à l’école Polytechnique sont portées à cinq ans. Les élèves devront, pendant ce laps, ajouter aux connaissances exigées jusqu’à ce jour, celles nécessaires à l’application générale des principes scientifiques pour améliorer la culture du sol, et la production de l’industrie.

Art. XIII. — Quiconque importera, fabriquera, vendra ou achètera de l’alcool, sera poursuivi conformément aux lois, sous le chef de tentative de meurtre, L’État pourvoira aux besoins des laboratoires de chimie et de pharmacie, pour la production de l’alcool.

Art. XIV. — Tout individu convaincu de vol, meurtre ou tentative de meurtre, incendie, banqueroute, abus de confiance, escroquerie, quiconque aura par des faits ainsi qualifiés, fait preuve du désir de conquête, sera incorporé, pour cinq ans au moins, dans les armées coloniales. Les armées coloniales jouent, sur leurs territoires militaires, ce même rôle que les armées régulières sur le territoire métropolitain.

Art. XV. — Par voie de décès du détenteur, tous les biens immeubles redeviennent propriété de l’État, seul possesseur légal du sol.

Art. XVI. — Les colonies sont soumises au même régime social transitoire que la métropole.

Art. XVII. — Le système du gouvernement direct par le peuple est substitué au système de la représentation parlementaire.

A. Tous les dimanches, sur un registre déposé à cet usage, dans les mairies, les citoyens de la commune écriront le texte des pétitions concernant les sujets qu’ils jugeront utile à l’intérêt général.

B. Le dimanche suivant, les citoyens de la commune voteront sur ces textes par oui et par non.

C. Les officiers du corps Législatif classeront par analogies les pétitions communales, en indiquant le nombre des suffrages exprimés, pour ou contre.

D. Dans un délai de six mois au plus, le Pouvoir fera connaître par le bulletin des Communes les raisons qu’il croit devoir favoriser ou combattre les principes des pétitions.

E. Après un nouveau vote communal, et la sanction du Conseil d’État, ces pétitions prendront force de loi ; mais leurs dispositions ne seront appliquées que dans les communes où elles auront été rédigées d’abord.

F. Néanmoins si d’autres communes réclament cette application, elle leur sera octroyée.

Art. XVIII. — Les hommes et les femmes jouissent des mêmes droits civils et politiques.

Art. XIX. — Toute femme de vingt à quarante-cinq ans doit le service social à l’État.

Art. XX. — La journée de travail est de six heures. »

Telle est, mon cher ami, la loi du vainqueur dont je prie, fervemment Dieu, de vous faire grâce.

Pour copie :
Paul Adam

(Sera continué.)

L’ETONNEMENT DE MARIE Poésie d’Almqvist – Marias häpnad

Almqvist dikter
Dikter av Carl Jonas Love Almqvist
Marias häpnad

Traduction – Texte Bilingue
Carl Jonas Love Almqvist dikter
Almqvist poet
Poesi
Poésie


LITTERATURE SUEDOISE
POESIE SUEDOISE

Svensk litteratur
svensk poesi –

Traduction Jacky Lavauzelle

Carl Jonas Love Almqvist
1793- 1866

översättning – Traduction
Poesi Poésie de Carl Jonas Love Almqvist Dikter Artgitato1835 Carl Peter Mazer 2
1835
Carl Peter Mazer
(1807–1884)

 

Marias häpnad
L‘étonnement de Marie


Poesi Almqvist
Poésie Carl Jonas Love Almqvist

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Marias häpnad Carl Jonas Love Almqvist L'étonnement de Marie Artgitato La Vierge au Chardonneret Raphaël

La Vierge au Chardonneret
Raphaël
Vers 1506
Galerie des Offices
Florence

*

Lammen så vita på ängen beta;
Les agneaux sont si blancs dans la prairie ;
 men barnet Jesus ut med dem går.
mais l’enfant Jésus s’amuse avec eux.
 Häpen Maria stannar och ropar:
Etonnée, Marie s’arrête et crie :
« Jag ser en strålring omkring barnets hår! »
  «Je vois une auréole sur les cheveux de mon enfant ! » 

 

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Canzoniere Poet – LE CHANSONNIER Pétrarque Sonnet 27-CANZONIERE PETRARCA SONETTO 27

CANZONIERE POET
Traduction – Texte Bilingue
Le Chansonnier PETRARQUE 27
LITTERATURE ITALIENNE

Letteratura Italiana

PETRARQUE

Francesco PETRARCA
1304 – 1374

Traduction Jacky Lavauzelle

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Canzoniere Petrarca Sonetto 27

LE CHANSONNIER PETRARQUE Sonnet 27

Rerum vulgarium fragmenta

Fragments composés en vulgaire

PRIMA PARTE
Première Partie

27/366

Il successor di Karlo, che la chioma
Le successeur de Charles, qui a la tête
co la corona del suo antiquo adorna,
dans la couronne de son vieux parent,
prese à già l’arme per fiacchar le corna
à déjà pris les armes pour casser les cornes…

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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canzoniere Petrarca sonetto 27
le chansonnier Pétrarque sonnet 27
canzoniere poet