***** POÈME DE NIKOLOZ BARATASHVILI POÈME DE NIKOLOZ BARATACHVILI ნიკოლოზ ბარათაშვილი LITTERATURE GEORGIENNE ქართული ლიტერატურა POESIE GEORGIENNE ქართული პოეზია
წარვედ წყალის პირს სევდიანი ფიქრთ გასართველად, Mes pas lourds m’avaient conduit vers les eaux fraîches, აქ ვეძიებდი ნაცნობს ადგილს განსასვენებლად; Ici, à la recherche d’un lieu pour me détendre.
ნაპოლეონმა გარდმოავლო თვალი ფრანციას, Napoléon tourna ses yeux vers la France, და თქვა: „აბაო ხელმწიფებამ რა შემიძინა?“ Et dit : « Mon règne, qu’a-t-il réalisé ?«
არ უკიჟინო, სატრფოო, შენსა მგოსანსა გულისთქმა: Ne blâme pas, aimée, la folle inspiration du poète : მოკვდავსა ენას არ ძალუძს უკვდავთა გრძნობათ გამოთქმა! Le langage d’un mortel ne peut éclairer les sentiments immortels !
მოვიდრეკ მუხლთა შენს საფლავს წინ, გმირო მხცოვანო, Je viens à ta tombe à genoux, mon cher héros, და ცრემლთ დავანთხევ შენს სახელზე, მეფევ ხმოვანო! Et mes larmes baignent ton nom, ô mon roi !
LA RIVIERE MTKVARI ჩინარი 1844
განმარტოებულს ფრიალოს კლდეზე სდგას ალვის ხისა ნორჩი ახალი, Sur la falaise se dresse le long peuplier, მრავალ-შტოვანი, მაგრილობელი, ჰაეროვანი, ტურფა, მაღალი. Dont les innombrables branches se balancent, aériennes.
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LE MONUMENT A NIKOLOZ BARATACHVILI ნიკოლოზ ბარათაშვილი Boris Tsibadze TBILISSI 1976
En 1957, Boris Tsibadze participe au Festival international de la jeunesse et des étudiants de Moscou (« Portrait de la Vierge », Marbre, Galerie de tableaux de la Géorgie). Travaux : N. Baratashvili (Bronze, 1976, Tbilissi), Monuments de Pirosmanashvili (1961, pierre noire, musée Pirosmanashvili, Mirzaani) Vazha Pshavela (arbre, 1963, ministère de la Culture de Géorgie, Tbilissi) « Peace Guards » (1965, glossaire de la Géorgie)
***** POEME DE NIKOLOZ BARATASHVILI POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI ნიკოლოზ ბარათაშვილი LITTERATURE GEORGIENNE ქართული ლიტერატურა POESIE GEORGIENNE ქართული პოეზია
MEDITATION SUR LES BORDS DU MTKVARI ფიქრნი მტკვრის პირას 1837
de Nikoloz Baratashvili
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(Le Mtkvari est aussi appelé Koura თურქ – Il traverse notamment la capitale Tbilissi)
წარვედ წყალის პირს სევდიანი ფიქრთ გასართველად, ts’arved ts’q’alis p’irs sevdiani pikrt gasartvelad, Mes pas lourds m’avaient conduit vers les eaux fraîches, აქ ვეძიებდი ნაცნობს ადგილს განსასვენებლად; ak vedziebdi natsnobs adgils gansasveneblad; Ici, à la recherche d’un lieu pour me détendre…
***** POEME DE NIKOLOZ BARATASHVILI POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI ნიკოლოზ ბარათაშვილი LITTERATURE GEORGIENNE ქართული ლიტერატურა POESIE GEORGIENNE ქართული პოეზია
***** POEME DE NIKOLOZ BARATASHVILI POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI LA BOUCLE D’OREILLE – 1839 LITTERATURE GEORGIENNE ქართული ლიტერატურა POESIE GEORGIENNE ქართული პოეზია
Letészem a lantot. Nyugodjék. J’ai rangé mon luth. Qu’il repose. Tőlem ne várjon senki dalt.
N’attendez plus de moi de chansons. Nem az vagyok, ki voltam egykor,
Je ne suis plus ce que j’étais, Belőlem a jobb rész kihalt. La meilleure partie de moi est morte. A tűz nem melegít, nem él:
Le feu ne chauffe plus, il s’est éteint ; Csak, mint reves fáé, világa.
Le rêve n’est plus de ce monde. Hová lettél, hová levél
Où es-tu, où cours-tu Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?
*
Más ég hintette rám mosolyját, Un autre ciel me ravissait le cœur, Bársony palástban járt a föld,
La terre marchait en robe de velours, Madár zengett minden bokorban,
L’oiseau chantait dans chaque buisson, Midőn ez ajak dalra költ.
Quand ses lèvres commençaient la chanson. Fűszeresebb az esti szél,
Se parfumait la brise du soir, Hímzettebb volt a rét virága.
Plus éclatante devenait la prairie de fleurs. Hová lettél, hová levél
Où es-tu, où cours-tu Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?
*
Nem így, magánosan, daloltam: Non, jadis, je ne chantais pas seul : Versenyben égtek húrjaim;
Nos doigts se mélangeaient aux cordes ; Baráti szem, művészi gonddal
Nos yeux amis dans le respect de l’art Függött a lantos ujjain; –
Accompagnaient nos mains ; Láng gyult a láng gerjelminél
Nos âmes aux flammes répondaient S eggyé fonódott minden ága.
Dans chacun de ces ardents entrelacs. Hová lettél, hová levél Où es-tu, où cours-tu Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?
*
Zengettük a jövő reményit, Nous chantions l’avenir, Elsírtuk a mult panaszát;
Pleurions sur le passé ; Dicsőség fényével öveztük
Glorifions de lumière Körűl a nemzetet, hazát:
La nation, la patrie : Minden dalunk friss zöld levél
Chaque chanson dessinait de fraîcheur Gyanánt vegyült koszorujába.
Du feuillage entremêlé de la couronne. Hová lettél, hová levél Où es-tu, où cours-tu Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?
*
Ah, látni véltük sirjainkon Ah, nous avons pensé qu’un jour A visszafénylő hírt-nevet:
La reconnaissance viendrait au bout de notre route : Hazát és népet álmodánk, mely
Que dans le cœur de la patrie et dans le cœur des gens Örökre él s megemleget.
Nous vivrions éternellement. Hittük: ha illet a babér,
Nous pensions qu’en recevant les lauriers, Lesz aki osszon… Mind hiába!
Ils auraient partagé… en vain ! Hová lettél, hová levél Où es-tu, où cours-tu Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?
*
Most… árva énekem, mi vagy te? Maintenant, orpheline … ma voix, que fais-tu ? Elhunyt daloknak lelke tán,
Peut-être que l’âme de nos chansons, Mely temetőbül, mint kisértet,
Vole tel un fantôme, Jár még föl a halál után…?
Revisite les tourments des morts …? Hímzett, virágos szemfedél…?
Brode un linceul de fleurs…? Szó, mely kiált a pusztaságba…?
Ou crie dans le désert …? Hová lettél, hová levél Où es-tu, où cours-tu Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?
*
Letészem a lantot. Nehéz az. J’ai déposé mon luth. Le cœur en peine. Kit érdekelne már a dal.
Qui voudrait de mes chansons. Ki örvend fonnyadó virágnak,
Qui voudrait d’une fleur fanée, Miután a törzsök kihal:
Sur une tige desséchée : Ha a fa élte megszakad,
Sur le bois mort, Egy percig éli túl virága.
La fleur ne vit qu’un instant. Oda vagy, érzem, oda vagy
Je sens que tu n’es déjà plus Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme !
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Petőfi rajzára Arcom vonásit ez ábrázolatban Szemed, hiszem, hogy híven fölleli. De úgy, ha amit a festő hibázott, A költő azt utána képzeli.
… Оставить им минутный след.
Conserve un peu de ce souvenir.
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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE
Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.
Léon Tolstoï Qu’est-ce que l’art ? Traduction par T. de Wyzewa. Perrin, 1918 pp. i-XII
Pouchkine en 1810, alors âgé de 11 ans.
Aquarelle de Serguei Gavrilovich Tchirikoff Сергей Гаврилович Чириков
(1776—1853)
1811
Pouchkine s’inscrit au lycée Tsarskoïe Selo
(25 km de Saint-Pétersbourg).
Царское Село
Porte le nom de Pouchkine
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1814
La famille Pouchkine emménage à Saint-Pétersbourg après la fin des Guerres napoléoniennes, en 1814.
Pouchkine a consacré son temps libre à la littérature et, en 1814, à quinze ans, il a déjà publié pour la première fois son poème « À un ami poète » dans la revue « Le Messager de l’Europe ». Ces vers, déclamés lors d’un examen de passage, lui valent l’admiration du poète Gavrila Derjavine.
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1811-1817
Amitié avec les futurs décembristes. L’Insurrection décabriste, ou insurrection décembriste, prendra la forme, une dizaine d’années plus tard environ, d’une tentative de coup d’État militaire (Saint-Pétersbourg, en décembre 1825) afin d’obtenir une constitution du Tsar Nicolas Ier.
«Твой и мой, — говорит Лафонтен —
« Tien et mien, — dit La fontaine — Расторгло узы всего мира». — Du monde a rompu le lien. » — Что до меня, я этому отнюдь не верю.
Quant à moi, je n’en crois rien. Что было бы, моя Климена,
Que serait ce, ma Climène, Если бы ты больше не была моей,
Si tu n’étais plus la mienne, Если б я больше не был твоим?
Si je n’étais plus le tien ?
(Texte en français par Pouchkine et publié en 1884)
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Rouslan et Ludmila
Parution en 1820
écrit à la façon d’un conte de fées épique
Par
Prosper Mérimée
« cet essai frisait la témérité«
« Il obtint un succès plus légitime et dont il n’avait pas à rougir, en publiant vers 1820 le poème de Rousslan et Lioudmila. C’est encore une imitation, mais plus habile et d’après un original d’une autorité moins contestable. Il s’inspira de l’Arioste et surtout de Voltaire, dont la langue et l’esprit lui étaient plus familiers. Comme ses maîtres, il est gai, gracieux, élégamment ironique. En faveur de l’imitation, les Aristarques du temps lui montrèrent quelque indulgence ; ils y virent une preuve de modestie digne d’encouragement ; ils eussent été impitoyables peut-être pour une œuvre originale. À Rome autrefois, on n’aurait osé écrire en latin qu’en s’abritant sous l’autorité d’un Grec. À Saint-Pétersbourg, les lettrés exigeaient qu’on copiât un type français ou allemand. Aujourd’hui ce qui nous paraît le plus à remarquer dans Rousslan et Lioudmila, c’est un essai d’emprunter aux croyances populaires de la Russie des ressorts moins usés que ceux de la mythologie grecque, hors lesquels en 1820 il n’y avait pas de salut. Alors cet essai frisait la témérité, tant était grande l’intolérance classique. »
Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères
1874
« Nous en trouvons l’explication dans une lettre que Joukowsky lui adressait, à Michailowskoïe, en 1826 : « Tu n’es mêlé à aucune affaire, cela est vrai, mais on a trouvé tes poèmes dans les papiers de tous ceux qui ont agi ; c’est un mauvais moyen de rester en bons termes avec le gouvernement. » Ainsi, pour ne jamais avoir déserté le terrain littéraire et s’être tenu à l’écart de la politique proprement dite, Pouchkine n’en était pas moins un homme dangereux. Il l’était peut-être plus que ceux que l’on avait emprisonnés et envoyés en Sibérie, car son influence était occulte, impalpable et fuyante. S’il n’existait aucune preuve tangible de sa culpabilité, son nom se rattachait cependant indiscutablement au parti libéral et, par-là même, au parti révolutionnaire. Ses poèmes séditieux, souvent mordants et satiriques, passaient sous forme de manuscrits de mains en mains, beaucoup d’inculpés politiques, parmi lesquels se comptaient les plus grands noms de la Russie, avouaient aux juges avoir été fortement influencés par les œuvres de Pouchkine. Nicolas Ier s’en souvint toute sa vie. Il ne cessa d’exercer une surveillance étroite sur le poète et sur ses œuvres. Trop intelligent pour ne point reconnaître la valeur réelle de Pouchkine, il y mit assez de formes pour ne point frapper le s poète, tout en se méfiant de l’homme. Il ne l’exila point comme avait fait son père ; au contraire, il exigea sa présence constante dans la capitale d’où Pouchkine ne put que rarement s’échapper. De cette manière, aucun de ses faits et gestes ne restait inconnu à la police. D’autre part, l’Empereur le délivra dès 1826 du joug officiel de la censure et se constitua son seul et unique censeur. Cette décision, qui avait les apparences d’une grâce » exceptionnelle, n’était, au fond, qu’un suprême moyen de contrôle. »
Le duel et la mort de Pouchkine
Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920
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8 septembre 1826
Pouchkine rentre d’exil par ordre de Nicolas Ier
Il sera reçu par Nicolas Ier.
« Je terminerai par une pièce d’un tout autre caractère qui, de même que l’Antchar, a eu le malheur d’être prise par la censure pour un dithyrambe révolutionnaire. Aujourd’hui l’une et l’autre sont imprimées dans toutes les éditions récentes de Pouchkine. Elle est intitulée le Prophète. « Tourmenté d’une soif spirituelle, j’allais errant dans un sombre désert, et un séraphin à six ailes m’apparut à la croisée d’un sentier. De ses doigts légers comme un songe, il toucha mes prunelles ; mes prunelles s’ouvrirent voyantes comme celles d’un aiglon effarouché ; il toucha mes oreilles, elles se remplirent de bruits et de rumeurs, et je compris l’architecture des cieux et le vol des anges au-dessus des monts, et la voie des essaims d’animaux marins sous les ondes, et le travail souterrain de la plante qui germe. Et l’ange, se penchant vers ma bouche, m’arracha ma langue pécheresse, la diseuse de frivolités et de mensonges, et entre mes lèvres glacées sa main sanglante mit le dard du sage serpent. D’un glaive il fendit ma poitrine et en arracha mon cœur palpitant, et dans ma poitrine entrouverte il enfonça une braise ardente. Tel qu’un cadavre, j’étais gisant dans le désert, et la voix de Dieu m’appela : Lève-toi, prophète, vois, écoute, et parcourant et les mers et les terres, brûle par la Parole les cœurs des humains. »
Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères
1874
1829
1er mai 1829 départ pour l’armée active dans le Caucase
Juin 1829 – Pouchkine à Tiflis – Tbilissi (actuellement capitale de la Géorgie)
27 juin 1829 – Pouchkine lors de la prise d’Erzurum.
En 1829, la ville d’Erzurum (aujourd’hui située en Turquie) tombe aux mains des russes qui l’abandonnèrent aussitôt.
1830
карантин – Quarantaine La Russie subit une épidémie de choléra pendant l’automne 1830
(3 mois d’isolement pour Pouchkine du 3 septembre 1830 et le 5 décembre 1830 à Boldino)
Il arrive dans sa propriété pour organiser les affaires immobilières, puis il reste par obligation de quarantaine imposée par les autorités. Cette période correspond à ce que l’on a appelé l’Automne de Boldino, une propriété familiale, (Бо́лдинская о́сень).
Cette période fut très intense pour le poète. Il y terminera Eugène Onéguine. Boldino se trouve à environ 600 kilomètres à l’est de Moscou, aujourd’hui dans l’oblast de Nijni Novgorod (Нижний Новгород).
Il écrira notamment le poème ci-dessous Румяный критик мой, librement renommé ici LA QUARANTAINE AU TEMPS DU CHOLÉRA.
LA PETITE MAISON DE KOLOMNA (La Petite Maison dans la Kolomna) Par Prosper Mérimée
« La Petite Maison dans la Kolomna et le Comte Nouline sont deux charmants petits tableaux du même genre, non moins gracieux que leur devancier. Sauf la forme des vers et le ton général de la composition, Pouchkine n’a rien dérobé à lord Byron. Ses caractères sont bien russes et pris sur la nature. La Petite Maison dans la Kolomna chante les tribulations d’une bonne veuve, mère d’une jolie fille, en quête d’une servante à tout faire. Il s’en présente une, grande, robuste, un peu gauche et maladroite, mais qui prend les gages qu’on lui offre. La fille de la maison est d’ailleurs fort empressée à la mettre au fait et l’aide de son mieux. Un jour, la veuve est prise, pendant la messe, d’un pressentiment que sa bonne fait quelque sottise dans le ménage : elle rentre en hâte, et la trouve devant un miroir en train de se raser. »
Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères, 1874
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18 février 1831
mariage avec Natalia Gontcharova
Natalia Nikolaïevna Gontcharova Наталья Николаевна Гончарова
( – )
Natalia Gontcharova par Alexandre Brioullov Алекса́ндр Па́влович Брюлло́в
En 1831
Le 25 mai 1831, ils déménagement à Tsarskoïe Selo.
En octobre 1831, ils s’installent à Saint-Pétersbourg
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LE MARIAGE DE POUCHKINE
AVEC NATALIA
…Telle était la situation de Pouchkine à l’époque de son mariage, qui fut célébré à Moscou le 18 février 1831. Il avait trente-deux ans. Sa fiancée, Nathalie Nicolaievna Goncharowa, en avait dix-huit. Très épris de cette belle et jeune personne, Pouchkine ne restait pas moins sceptique au sujet de son bonheur. Ses fiançailles furent longues et pénibles et la famille Goncharoff ne témoignait que peu d’empressement pour le projet de cette union. Mme Goncharowa, mère, occupée surtout de la dot de sa fille, cherchait sans cesse querelle à son futur gendre. Quant à la jeune fille, elle se montrait aussi passive, aussi indifférente que Pouchkine était ardent et impatient.
« Quel cœur doit-elle donc avoir ? s’écriait Pouchkine ; il est armé d’une écorce plus dure que celle du chêne. » Jamais, dès ses premières rencontres avec Nathalie, Pouchkine ne se sentit aimé ou même apprécié par cette énigmatique et froide fiancée qui, en réponse à ses plus tendres épîtres, lui écrivait des lettres « grandes comme une carte de visite.» Le duel et la mort de Pouchkine Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920
Georges-Charles de Heeckeren d’Anthès
Beau-frère de Pouchkine
(mariage le 10 janvier 1837 avec la sœur de Natalia, Ekaterina Nikolaïevna Gontcharova Екатерина Николаевна Гончарова (1809 -1843)
Duel le 8 février 1837
Mort le 10 février 1837 à 37 ans
Le duel Pouchkine – d’Anthès
le 8 février au soir
par Alexey Avvakumovich Naumov
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LE DUEL ET LA MORT DE POUCHKINE
par
Hélène Iswolsky
Mais il y eut aussi un autre Pouchkine, celui des dernières années, un Pouchkine sombre et triste, déchiré par la vie. Bien avant de recevoir la blessure qui devait l’emporter, il avait été meurtri, frappé mortellement au point le plus sensible de sa libre conscience de poète ; le drame intime de Pouchkine, et c’est ici qu’il s’éloigne de Lensky, ne fut pas essentiellement un drame d’amour ; le mal était plus grave et plus cruel et se rattachait à toutes les fibres de son âme. Son génie, sa fière indépendance, étaient touchés autant et plus peut-être que son cœur. Cette histoire complexe et douloureuse des dernières années du grand poète ne fut jamais complètement déchiffrée ; ses biographes récents s’y sont attachés avec un intérêt croissant. M. Stchegoleff, qui a consacré à Pouchkine plusieurs volumes d’une grande probité historique et de la plus haute valeur, a étudié minutieusement les faits et les documents se rattachant à cette époque. Il a eu, notamment, le privilège de puiser dans les archives d’un Français, le très distingué conservateur du Musée des Arts décoratifs de Paris ; M. Louis Metmann est en effet l’arrière-petit-fils du gentilhomme alsacien, le baron Georges d’Anthès Heckeren, dont la main porta le coup meurtrier à Alexandre Pouchkine…. Le duel et la mort de Pouchkine Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920
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Natalia Gontcharova par Ivan Makarov
Ива́н Кузьми́ч Мака́ров
en 1849
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Georges de Heeckeren d’Anthès
Vers 1878
Peint par Carolus-Duran
D’Anthès prit le nom de Georges-Charles de Heeckeren, après accord du roi des Pays-Bas par lettre du
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Depuis le 6 février 1837
La tombe de Pouchkine se trouve dans le Monastère Sviatogorski ou Monastère Sviatogorski de la Dormition de la Vierge Marie
Святогорский Свято-Успенский монастырь Oblast de Pskov – Пско́вская о́бласть
(Proche de la Lettonie, de l’Estonie et de la Biélorussie.)
Le monastère a été fondé en 1569, sous ordre d’Ivan le Terrible.
LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE
Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.
Léon Tolstoï Qu’est-ce que l’art ? Traduction par T. de Wyzewa. Perrin, 1918 pp. i-XII
Hommage à
Joaquim Augusto Mouzinho de Albuquerque
1855-1902
Monument représentant
la Guerre d’indépendance espagnole
1808 – 1814
L’Angleterre vient en aide au Portugal contre les troupes françaises de Napoléon Ier Bonaparte
Coalition anglo-portugaise menée par Arthur Wellesley Wellington contre l’armée Française menée par André Masséna (1758-1817)
Quelques batailles :
Bataille de Talavera en juillet 1809
la Bataille de Fuentes de Oñoro en mai 1811
le siège de Ciudad Rodrigo en 1812
Le lion anglais terrassant l’aigle napoléonien
Rotunda da Boavista
Rotunda da Boavista
Rotunda da Boavista
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VIE DE MASSENA
duc de Rivoli, prince d’Essling, maréchal de France, né à Nice en Piémont le 6 mai 1758. Orphelin dès l’enfance, embarqué comme mousse sur un navire marchand, il s’engagea à 17 ans. Il devint sous-officier dans le régiment Royal-Italien et y était encore quatorze ans après, au moment de la Révolution. Il fit la première campagne du Piémont dans les armées de la République, et parvint rapidement au grade de général de brigade qui lui fut conféré en 1793. Général de division en 1795, il commanda l’aile droite de l’immortelle armée d’Italie, où il mérita le surnom d’enfant chéri de la victoire. On lui doit le gain de la célèbre bataille de Loano, dont nous allons tracer une courte esquisse.
…
Envoyé en Portugal en 1810 pour en chasser les Anglais, il échoua comme avaient échoué Junot et Soult ; mais il faut dire que les forces qu’il commandait étaient fort inégales, qu’il manquait de munitions et qu’il fut mal secondé.
Rentré en France, il fut mal accueilli par Napoléon qui ne l’employa pas dans les fameuses campagnes de 4812 et de 1813 ; mais, après la bataille de Leipzig, l’Empereur lui confia la 8e division militaire.
Louis XVIII le maintint dans ce poste, le fit commandeur de Saint-Louis et lui octroya des lettres de naturalisation, formalité passablement ridicule à l’égard du vainqueur de Zurich.
En 1815, il resta fidèle aux Bourbons aussi longtemps qu’il le put, n’accepta aucun service pendant les Cent-Jours, commanda la garde nationale sous le gouvernement provisoire, refusa de faire partie du conseil de guerre appelé à juger le maréchal Ney, fut dénoncé aux Chambres comme coupable de félonie au 20 mars, se justifia de cette calomnie et en mourut de chagrin le 4 avril 1817, âgé de 59 ans.
« Général d’un rare courage et d’une ténacité si remarquable, dont le talent croissait par l’excès du péril, qui, vaincu, était toujours prêt à recommencer comme s’il eût été vainqueur. »
{Mémorial de Sainte-Hélène.)
« Masséna était fortement constitué, infatigable, nuit et jour à cheval parmi les rochers et dans les montagnes. C’était le genre de guerre qu’il entendait spécialement. Il était décidé, brave, intrépide, plein d’ambition et d’amour-propre ; son caractère distinctif était l’opiniâtreté ; il n’était jamais découragé ; il négligeait la discipline ; soignait mal l’administration, et, par cette raison, était peu aimé du soldat. Il faisait assez mal les dispositions d’une attaque. Sa conversation était peu intéressante ; mais au premier coup de canon, au milieu des boulets et des dangers, sa pensée acquérait de la force et de la clarté. Était-il battu, il recommençait comme s’il eût été vainqueur. » (MONTHOLON.)
« Masséna était un homme d’un talent supérieur. Néanmoins, il faisait de mauvaises dispositions avant une bataille ; et ce n’était que lorsque les hommes tombaient de tous côtés qu’il commençait à agir avec le jugement qu’il aurait dû montrer auparavant. Au milieu des morts et des mourants, de la grêle de’ balles qui moissonnaient tout autour de lui, Masséna était toujours lui-même ; il donnait ses ordres et faisait ses dispositions avec le plus grand sang-froid. Voilà la vera nobilità di sanque. On disait avec vérité de Masséna qu’il ne commençait à agir avec discernement, que lorsque la chance d’une bataille se déclarait contre lui. C’était néanmoins un grand pillard. Il était toujours de moitié avec les fournisseurs et les commissaires de l’armée. Je lui dis plusieurs fois que, s’il voulait cesser ses spéculations, je lui ferais présent de 800,000 francs ou d’un million ; mais il en avait tellement pris l’habitude, qu’il ne pouvait s’empêcher de se mêler de ces sales intrigues pécuniaires. Il était haï, pour cela, par les soldats, qui se révoltèrent plusieurs fois contre lui. Cependant, c’était un homme précieux, et il eût été un grand homme, si ces qualités n’eussent été obscurcies par le vice honteux de l’avarice. » (O’MÉARA.)
Masséna Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850 C. Mullié M
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« Or cette classe ne comprend et ne croit à la longue, que ce qu’elle lit imprimé ; les bruits de société expirent avant de lui arriver ou s’effacent bientôt de sa mémoire. Il n’y avait au monde qu’un moyen de la rendre sensible à ce qu’elle ne lit pas imprimé ; c’était de l’alarmer sur les biens nationaux. Quant à Moreau, il fallait employer ce général, le mettre dans des circonstances où sa faiblesse parût dans tout son jour. Par exemple, lui faire perdre sa gloire par quelque expédition dans le genre de celle de Masséna en Portugal. »
Stendhal Vie de Napoléon
Texte établi par Henri Martineau, Le Livre du divan, 1930 (Napoléon. Tome I, pp. 102-104).