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LA POÉSIE DE NIKOLOZ BARATACHVILI – ნიკოლოზ ბარათაშვილი –

Photo JL
LE MONUMENT A NIKOLOZ BARATASHVILI NIKOLOZ BARATACHVILI
ნიკოლოზ ბარათაშვილი
sculpture de Boris Tsibadze
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Symbole-Artgitato-6.jpg.

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POÈME DE NIKOLOZ BARATASHVILI
POÈME DE NIKOLOZ BARATACHVILI
ნიკოლოზ ბარათაშვილი
LITTERATURE GEORGIENNE
ქართული ლიტერატურა
POESIE GEORGIENNE
ქართული პოეზია

GEORGIE – DECOUVERTE DE LA GEORGIE – საქართველოს აღმოჩენა

POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI NIKOLOZ BARATASHVILI
Géorgie
საქართველო

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI - POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI NIKOLOZ BARATASHVILI

____________________________________________________________

POÉSIE GEORGIENNE
ქართული პოეზია

NIKOLOZ BARATASHVILI
NIKOLOZ BARATACHVILI
ნიკოლოზ ბარათაშვილი

1817 წლის 4 დეკემბერი – 1844 წლის 21 ოქტომბერი
4 décembre 1817 – 21 octobre 1844

Nikoloz Baratachvili

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

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LA POÉSIE DE
NIKOLOZ BARATACHVILI
ნიკოლოზ ბარათაშვილის პოეზია
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MEDITATION SUR LES BORDS DU MTKVARI
ფიქრნი მტკვრის პირას
1837

წარვედ წყალის პირს სევდიანი ფიქრთ გასართველად,
Mes pas lourds m’avaient conduit vers les eaux fraîches,
აქ ვეძიებდი ნაცნობს ადგილს განსასვენებლად;
Ici, à la recherche d’un lieu pour me détendre.

Le Mtkvari – Photo JL

NAPOLÉON
ნაპოლეონ
1838

ნაპოლეონმა გარდმოავლო თვალი ფრანციას,
Napoléon tourna ses yeux vers la France,
და თქვა: „აბაო ხელმწიფებამ რა შემიძინა?“
Et dit : « Mon règne, qu’a-t-il réalisé ?« 

Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard, Jacques-Louis David, musée du château de Malmaison

LA BOUCLE D’OREILLE
საყურე
O brinco
1839

ვითა პეპელა
Au vif papillon
Uma borboleta rápida, 
არხევს ნელნელა
Fais ralentit son vol
Abrandar o seu voo

BLEU
ცისა ფერს, ლურჯსა ფერს…
1841

ცისა ფერს, ლურჯსა ფერს,
Le ciel a sa couleur, la couleur bleue,
პირველად ქმნილსა ფერს
La première couleur de la création

Ivan Aïvazovski, Débarquement de la flotte de Raïevski à Soubashi,1839

JE VEUX ÊTRE LE SOLEIL
არ უკიჟინო, სატრფოო
1841

არ უკიჟინო, სატრფოო, შენსა მგოსანსა გულისთქმა:
Ne blâme pas, aimée, la folle inspiration du poète :
მოკვდავსა ენას არ ძალუძს უკვდავთა გრძნობათ გამოთქმა!
  Le langage d’un mortel ne peut éclairer les sentiments immortels !

Tableau de Nana Lagidze

LE TOMBEAU DU ROI EREKLE
საფლავი მეფის ირაკლისა
1842

მოვიდრეკ მუხლთა შენს საფლავს წინ, გმირო მხცოვანო,
Je viens à ta tombe à genoux, mon cher héros,
და ცრემლთ დავანთხევ შენს სახელზე, მეფევ ხმოვანო!
Et mes larmes baignent ton nom, ô mon roi !

Heraclius II de Géorgie

LA RIVIERE MTKVARI
ჩინარი
1844

RESHKA
Trilogie Partie I – « Trilogy part – I  » – « ტრილოგია ნაწილი – I » Reshka 05.19.2019
Oil on banner: 80 x 50 cm.
ზეთი ფირფიცარი: 80 x 50 სმ.

განმარტოებულს ფრიალოს კლდეზე სდგას ალვის ხისა ნორჩი ახალი,
Sur la falaise se dresse le long peuplier,
მრავალ-შტოვანი, მაგრილობელი, ჰაეროვანი, ტურფა, მაღალი.
Dont les innombrables branches se balancent, aériennes.

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LE MONUMENT A NIKOLOZ BARATACHVILI
ნიკოლოზ ბარათაშვილი
Boris Tsibadze
TBILISSI
1976

Nikoloz Baratachvili – Photo JL

En 1957, Boris Tsibadze participe au Festival international de la jeunesse et des étudiants de Moscou (« Portrait de la Vierge », Marbre, Galerie de tableaux de la Géorgie). Travaux :
N. Baratashvili (Bronze, 1976, Tbilissi),
Monuments de Pirosmanashvili (1961, pierre noire, musée Pirosmanashvili, Mirzaani)
Vazha Pshavela (arbre, 1963, ministère de la Culture de Géorgie, Tbilissi)
« Peace Guards » (1965, glossaire de la Géorgie)

POEME DE NIKOLOZ BARATASHVILI (BARATACHVILI) MEDITATION SUR LES BORDS DU MTKVARI ნიკოლოზ ბარათაშვილი – 1837

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POEME DE NIKOLOZ BARATASHVILI
POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI
ნიკოლოზ ბარათაშვილი
LITTERATURE GEORGIENNE
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POESIE GEORGIENNE
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GEORGIE – DECOUVERTE DE LA GEORGIE – საქართველოს აღმოჩენა

POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI NIKOLOZ BARATASHVILI
Géorgie
საქართველო

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI - POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI NIKOLOZ BARATASHVILI

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POESIE GEORGIENNE
ქართული პოეზია

NIKOLOZ BARATASHVILI
NIKOLOZ BARATACHVILI
ნიკოლოზ ბარათაშვილი

1817 წლის 4 დეკემბერი – 1844 წლის 21 ოქტომბერი
4 décembre 1817 – 21 octobre 1844

Nikoloz Baratachvili

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

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MEDITATION SUR LES BORDS DU MTKVARI
ფიქრნი მტკვრის პირას
1837

de Nikoloz Baratashvili

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(Le Mtkvari est aussi appelé Koura თურქ – Il traverse notamment la capitale Tbilissi)

წარვედ წყალის პირს სევდიანი ფიქრთ გასართველად,
ts’arved ts’q’alis p’irs sevdiani pikrt gasartvelad,
Mes pas lourds m’avaient conduit vers les eaux fraîches,
აქ ვეძიებდი ნაცნობს ადგილს განსასვენებლად;
ak vedziebdi natsnobs adgils gansasveneblad;
Ici, à la recherche d’un lieu pour me détendre…

 

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POEME DE NIKOLOZ BARATASHVILI
POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI
ნიკოლოზ ბარათაშვილი
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POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI NIKOLOZ BARATASHVILI
Géorgie
საქართველო

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI (BARATASHVILI)- LA BOUCLE D’OREILLE – 1839 – საყურე – O brinco

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POEME DE NIKOLOZ BARATASHVILI
POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI
LA BOUCLE D’OREILLE – 1839
LITTERATURE GEORGIENNE
ქართული ლიტერატურა
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GEORGIE – DECOUVERTE DE LA GEORGIE – საქართველოს აღმოჩენა

POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI NIKOLOZ BARATASHVILI
Géorgie
საქართველო

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI - POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI NIKOLOZ BARATASHVILI

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POESIE GEORGIENNE
ქართული პოეზია

NIKOLOZ BARATASHVILI
NIKOLOZ BARATACHVILI
ნიკოლოზ ბარათაშვილი

1817 წლის 4 დეკემბერი – 1844 წლის 21 ოქტომბერი
4 décembre 1817 – 21 octobre 1844

Nikoloz Baratachvili

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

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LA BOUCLE D’OREILLE
საყურე
O brinco
1839

Anselme Feuerbach – Jeune Femme portant une boucle d’oreille – Détail
ვითა პეპელა
vita pepela
Au vif papillon
Uma borboleta rápida, 
არხევს ნელნელა
arkhevs nelnela
Fais ralentit son vol
Abrandar o seu voo…

1839 წ.
Année 1839
Ano de 1839
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POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI – LA BOUCLE D’OREILLE – 1839
LITTERATURE GEORGIENNE
ქართული ლიტერატურა
POESIE GEORGIENNE
ქართული პოეზია

 

POEME DE NIKOLOZ BARATACHVILI - LA BOUCLE D'OREILLE - 1839

János Arany J’ai déposé mon luth – Poème hongrois de 1850-LETÉSZEM A LANTOT


János Arany

 


TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

 

János Arany
Nagyszalonta, 1817. március 2. – Budapest, 1882. október 22.
  Salonta  2 mars 1817 – Budapest  22 octobre 1882.
magyar költő, író
Poète et écrivain hongrois

Arany János portréja
Portrait d’Arany János
Barabás Miklós
1848




——–


Hongrie- Magyarországon
Szöveggyûjtemény
A magyar irodalom








Traduction – Texte Bilingue
Fordítás –  Kétnyelvű szöveget

Traduction Jacky Lavauzelle


LITTERATURE HONGROISE
POESIE HONGROISE

A Magyar Irodalom
Magyar Költészet

Flag_of_Hungary_(1920–1946)_svg

 

Magyar Költő
Poète Hongrois








LETÉSZEM A LANTOT
János Arany

J’AI RANGE MON LUTH
1850 márc. 19
19 mars 1850

**

Letészem a lantot. Nyugodjék.
J’ai rangé mon luth. Qu’il repose.
Tőlem ne várjon senki dalt.
N’attendez plus de moi de chansons.
Nem az vagyok, ki voltam egykor,
Je ne suis plus ce que j’étais,
Belőlem a jobb rész kihalt.
La meilleure partie de moi est morte.
A tűz nem melegít, nem él:
Le feu ne chauffe plus, il s’est éteint ;
Csak, mint reves fáé, világa.
Le rêve n’est plus de ce monde.
Hová lettél, hová levél
Où es-tu, où cours-tu
Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?

*

Más ég hintette rám mosolyját,
Un autre ciel me ravissait le cœur,
 
Bársony palástban járt a föld,
La terre marchait en robe de velours,
Madár zengett minden bokorban,
L’oiseau chantait dans chaque buisson,
Midőn ez ajak dalra költ.
Quand ses lèvres commençaient la chanson.
Fűszeresebb az esti szél,
Se parfumait la brise du soir,
Hímzettebb volt a rét virága.
Plus éclatante devenait la prairie de fleurs.
Hová lettél, hová levél
Où es-tu, où cours-tu
Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?

*

Nem így, magánosan, daloltam:
Non, jadis, je ne chantais pas seul :
Versenyben égtek húrjaim;
Nos doigts se mélangeaient aux cordes ;
Baráti szem, művészi gonddal
Nos yeux amis dans le respect de l’art
Függött a lantos ujjain; –
Accompagnaient nos mains ;
Láng gyult a láng gerjelminél
Nos âmes aux flammes répondaient
S eggyé fonódott minden ága.
Dans chacun de ces ardents entrelacs.
Hová lettél, hová levél
Où es-tu, où cours-tu
Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?

*

Zengettük a jövő reményit,
Nous chantions l’avenir,
Elsírtuk a mult panaszát;
Pleurions sur le passé ;
Dicsőség fényével öveztük
Glorifions de lumière
Körűl a nemzetet, hazát:
La nation, la patrie :
Minden dalunk friss zöld levél
Chaque chanson dessinait de fraîcheur
Gyanánt vegyült koszorujába.
Du feuillage entremêlé de la couronne.
Hová lettél, hová levél
Où es-tu, où cours-tu
Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?

*

Ah, látni véltük sirjainkon
Ah, nous avons pensé qu’un jour
 
A visszafénylő hírt-nevet:
La reconnaissance viendrait au bout de notre route :
Hazát és népet álmodánk, mely
Que dans le cœur de la patrie et dans le cœur des gens
Örökre él s megemleget.
Nous vivrions éternellement.
Hittük: ha illet a babér,
Nous pensions qu’en recevant les lauriers,
Lesz aki osszon… Mind hiába!
Ils auraient partagé… en vain !
Hová lettél, hová levél
Où es-tu, où cours-tu
Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?

*

Most… árva énekem, mi vagy te?
Maintenant, orpheline … ma voix, que fais-tu ?
Elhunyt daloknak lelke tán,
Peut-être que l’âme de nos chansons,
Mely temetőbül, mint kisértet,
Vole tel un fantôme,
Jár még föl a halál után…?
Revisite les tourments des morts …?
Hímzett, virágos szemfedél…?
Brode un linceul de fleurs…?
 Szó, mely kiált a pusztaságba…?
Ou crie dans le désert …?
Hová lettél, hová levél
Où es-tu, où cours-tu
Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme ?

*

Letészem a lantot. Nehéz az.
J’ai déposé mon luth. Le cœur en peine.
 
Kit érdekelne már a dal.
Qui voudrait de mes chansons.
Ki örvend fonnyadó virágnak,
Qui voudrait d’une fleur fanée,
Miután a törzsök kihal:
Sur une tige desséchée :
  Ha a fa élte megszakad,
Sur le bois mort,
Egy percig éli túl virága.
La fleur ne vit qu’un instant.
 Oda vagy, érzem, oda vagy
Je sens que tu n’es déjà plus
Oh lelkem ifjusága!
Ô jeunesse de mon âme !

 

***************

Petőfi rajzára Arcom vonásit ez ábrázolatban Szemed, hiszem, hogy híven fölleli. De úgy, ha amit a festő hibázott, A költő azt utána képzeli.

В альбом Пушкин Poème de Pouchkine L’ALBUM 1817

 В альбом Пушкин – L’ALBUM 1817 
Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE 1817
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
 В альбом Пушкин 

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
 

В альбом
L’ALBUM
 1817

 

 РОЗА Пушкин 

**********

В альбом POUCHKINE L’ALBUM

Пройдет любовь, умрут желанья;
Passe l’amour, meurt le désir ;
Разлучит нас холодный свет;
La lumière froide nous sépare ;…

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Conserve un peu de ce souvenir.

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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

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 В альбом Пушкин 

LA POÉSIE D’ALEXANDRE POUCHKINE – поэзия Александра Пушкина

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Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE
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стихотворение  – Poésie
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POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

LA POESIE D’ALEXANDRE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА 

Pouchkine en 1810, alors âgé de 11 ans.
Aquarelle de Serguei Gavrilovich Tchirikoff
Сергей Гаврилович Чириков
(1776—1853)

1811
Pouchkine s’inscrit au lycée Tsarskoïe Selo
(25 km de Saint-Pétersbourg).
Царское Село
Porte le nom de Pouchkine

****

1814
La famille Pouchkine emménage à Saint-Pétersbourg après la fin des Guerres napoléoniennes, en 1814.
Pouchkine a consacré son temps libre à la littérature et, en 1814, à quinze ans, il a déjà publié pour la première fois son poème « À un ami poète » dans la revue « Le Messager de l’Europe ». Ces vers, déclamés lors d’un examen de passage, lui valent l’admiration du poète Gavrila Derjavine.

****

1811-1817
Amitié avec les futurs décembristes. L’Insurrection décabriste, ou insurrection décembriste, prendra la forme, une dizaine d’années plus tard environ, d’une tentative de coup d’État militaire (Saint-Pétersbourg, en décembre 1825) afin d’obtenir une constitution du Tsar Nicolas Ier.

***************

Любопытный
CURIEUX
1814

— Что ж нового? «Ей-богу, ничего».
  – Quoi de neuf ? « Par Dieu, rien. »
— Эй, не хитри: ты верно что-то знаешь.
  « Hé, quoi ! tu sais que quelque chose ! »

**

К НАТАШЕ
A NATACHA 
1814

Вянет, вянет лето красно;
L’été écarlate se flétrit ;
Улетают ясны дни;
Les beaux jours désormais s’envolent ;

**

РОЗА
UNE ROSE
1815

Где наша роза?
Où est notre rose ?
Друзья мои!
Mes amis!

une-rose-pouchkine-poeme-artgitato-the-roses-of-heliogabalus-les-roses-dheliogabale

*

ИСТИННА
La Vérité
1816

Издавна мудрые искали
Les sages depuis longtemps recherchent
Забытых Истинны следов
 Les pistes de la vérité oubliée

la-verite-pouchkine-artgitato-la-verite-jules-joseph_lefebvre

*

Екатерина Пучкова
SUR CATHERINE POUTCHKOVA
1816

Зачем кричишь ты, что ты дева,
Pourquoi criez-vous que vous êtes vierge,
На каждом девственном стихе?
A chaque verset virginal ?

*

LE RÉVEIL
Пробуждение
1816

Мечты, мечты,
Rêves ! Ô mes rêves !
Где ваша сладость?
Où sont tes douceurs ?

*

В альбом
L’Album
1817

Пройдет любовь, умрут желанья;
Passe l’amour, meurt le désir ;
Разлучит нас холодный свет;
La lumière froide nous sépare ;

*

К НЕЙ
Pour Elle
1817

В печальной праздности я лиру забывал,
Dans ma triste oisiveté, j’en ai oublié ma lyre,
Воображение в мечтах не разгоралось,
L’imagination dans mes rêves s’est éteinte,

К Чаадаеву
Pour Tchaadaïev
1818

Любви, надежды, тихой славы
Amour, espoir, majestueuse gloire
Недолго нежил нас обман,
Un court instant vous nous avez trompé,

pour-tchaadaiev-pouchkine-1818-artgitato-2

*

Мечтателю
LE RÊVEUR
1818

Ты в страсти горестной находишь наслажденье;
Tu trouves du plaisir dans une triste passion,
Тебе приятно слезы лить,
Tu te montres joyeux en versant des larmes,

*

Выздоровление
GUÉRISON
1818 

Тебя ль я видел, милый друг?
Est-ce toi que j’ai vue, tendre amie ?
Или неверное то было сновиденье,
Ou n’était-ce qu’un faux rêve

*

 Уединение
Intimité
1819

Блажен, кто в отдаленной сени,
Béni soit celui qui, sous l’ombre d’un porche,
Вдали взыскательных невежд,
Loin des sagaces ignorants,

intimite-pouchkine-poeme-1819-artgitato-arkhip-kouindji-1901-les-bouleaux

*

Веселый пир
Soirées Festives
1819

Я люблю вечерний пир,
J’adore la fête le soir,
 Где веселье председатель,
Lorsque préside les lieux

soirees-festives-pouchkine-artgitato-jacob-jordaens-le-roi-boit-vers-1640-bruxelles-musees-royaux-des-beaux-arts-de-belgique*

Возрождение
LA RENAISSANCE DU GÉNIE
1819

Художник-варвар кистью сонной
Un artiste barbare brosse, lime
Картину гения чернит
Et détruit l’image laissée par un génie

*

TIEN & MIEN
1818 – 1819

«Твой и мой, — говорит Лафонтен —
« Tien et mien, — dit La fontaine —
Расторгло узы всего мира». —
Du monde a rompu le lien. » —
Что до меня, я этому отнюдь не верю.
Quant à moi, je n’en crois rien.
Что было бы, моя Климена,
Que serait ce, ma Climène,
Если бы ты больше не была моей,
Si tu n’étais plus la mienne,
Если б я больше не был твоим?
Si je n’étais plus le tien ?

(Texte en français par Pouchkine et publié en 1884)

**********

Rouslan et Ludmila
Parution en 1820
écrit à la façon d’un conte de fées épique
Par
Prosper Mérimée
« cet essai frisait la témérité« 

« Il obtint un succès plus légitime et dont il n’avait pas à rougir, en publiant vers 1820 le poème de Rousslan et Lioudmila. C’est encore une imitation, mais plus habile et d’après un original d’une autorité moins contestable. Il s’inspira de l’Arioste et surtout de Voltaire, dont la langue et l’esprit lui étaient plus familiers. Comme ses maîtres, il est gai, gracieux, élégamment ironique. En faveur de l’imitation, les Aristarques du temps lui montrèrent quelque indulgence ; ils y virent une preuve de modestie digne d’encouragement ; ils eussent été impitoyables peut-être pour une œuvre originale. À Rome autrefois, on n’aurait osé écrire en latin qu’en s’abritant sous l’autorité d’un Grec. À Saint-Pétersbourg, les lettrés exigeaient qu’on copiât un type français ou allemand. Aujourd’hui ce qui nous paraît le plus à remarquer dans Rousslan et Lioudmila, c’est un essai d’emprunter aux croyances populaires de la Russie des ressorts moins usés que ceux de la mythologie grecque, hors lesquels en 1820 il n’y avait pas de salut. Alors cet essai frisait la témérité, tant était grande l’intolérance classique. »

Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères
1874

*********

Редеет облаков летучая гряда
ASTRE TRISTE, ASTRE DU SOIR !
1820

Редеет облаков летучая гряда.
En file, les nuages s’évadent vers les sommets.
Звезда печальная, вечерняя звезда!

Astre triste, astre du soir !

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Astre-triste.jpg.

**

Мне бой знаком
J’aime la bataille
Avril 1820 –  Апрель 1820

Мне бой знаком — люблю я звук мечей;
J’aime la bataille et le bruit des épées ;
От первых лет поклонник бранной славы,
Dès mes premières années, fasciné par les gloires guerrières,







*

Зачем безвременную скуку
Pourquoi cet ennui ?
1820

Зачем безвременную скуку
Pourquoi cet ennui prématuré
 Зловещей думою питать,
Qui attise de si noires pensées,

*****

1820
Ses poèmes sont jugés séditieux.
Pouchkine est condamné à l’exil en Ukraine à Iekaterinoslav
par Alexandre Ier.

******

на гр. Ф. И. Толстого
Sur Fiodor Tolstoï
1820

В жизни мрачной и презренной
Dans sa vie, noire et méprisable
Был он долго погружен,
Il a longtemps sombré,

sur-fiodor-tolstoi-pouchkine-artgitato-poeme-de-1820

**

Pour la fille de Karađorđe
ou
Pour la fille de Karageorges 
Дочери Карагеоргия
1820

Гроза луны, свободы воин,
Guerrier de la liberté, foudroyant la lune des Turcs,
Покрытый кровию святой,
Couvert du sang d’un saint,

**

 – Мой друг –
LES TRACES DES ANNÉES PASSÉES
(Les Muses)
1821

‎Мой друг, забыты мной следы минувших лет
Mon amie, j’ai oublié les traces des années passées
И младости моей мятежное теченье.
Et le parcours rebelle de ma jeunesse.

**

Я пережил свои желанья
J’AI SURVÉCU A MES DÉSIRS
1821

Я пережил свои желанья,
J’ai survécu à mes désirs,
Я разлюбил свои мечты;
J’ai cessé d’aimer mes rêves ;

**

Муза
La Muse
1821

В младенчестве моем она меня любила
Dès mon enfance, elle m’a aimé,
И семиствольную цевницу мне вручила.
Et la cithare à sept cordes me tendit.
la-muse-pouchkine-artgitato-nicolas-poussin-linspiration-du-poete-niedersachsisches-landesmuseum

*

ДРУЗЬЯМ
A des Amis
1822

Вчера был день разлуки шумной,
Hier fut le jour d’une bruyante séparation,
Вчера был Вакха буйный пир,
Hier fut le lieu d’une exubérante bacchanale,
a-nos-amis-1822-poeme-de-pouchkine-la-jeunesse-de-bacchus-william-bouguereau-1884

*****

1823
Pouchkine commence son roman en vers
« Eugène Onéguine« ,
achevé en octobre 1831

******

сеятель
Le Semeur
1823

Свободы сеятель пустынный,
Semeur de liberté dans le désert,
Я вышел рано, до звезды;
Je suis sorti tôt à la belle étoile ;

le-semeur-poeme-de-pouchkine-jean-francois-millet-1850-vincent-van-gogh-1889

*

Телега жизни
LE CHAR DE LA VIE
1823

Хоть тяжело подчас в ней бремя,
Bien que son fardeau soit lourd,
Телега на ходу легка;
La manœuvre reste toujours aisée ;

*

ВИНОГРАД
LE RAISIN
1824

Не стану я жалеть о розах,
Je ne me sens pas triste pour les roses,
Увядших с лёгкою весной;
 Qui flétrissent à la lumière printanière ;
le-raisin-pouchkine-artgitato-jean-baptiste-simeon-chardin-raisins-et-grenade-1763-le-louvre

*

АКВИЛОН
L’AQUILON
1824

Зачем ты, грозный аквилон,
Pourquoi, aquilon menaçant,
Тростник прибрежный долу клонишь?
Fouetter les roseaux de la terre ?

********

Les Adieux de Pouchkine à la mer
Toile de Ilia Répine et Ivan Aïvazovski
(1887)

********

К морю
A la mer
1824

Прощай, свободная стихия!
Adieu, élément libre !
В последний раз передо мной
Pour la dernière fois devant moi

*

ЗИМНИЙ ВЕЧЕР 
Soirée d’hiver
1825

Буря мглою небо кроеть,
La tempête fracasse le ciel couvert,
Вихри снежные крутя ;
Tourbillonne la neige en torsion ;

*

 ЖЕЛАНИЕ СЛАВЫ
Le Désir de Gloire
1825

Когда, любовию и негой упоенный,
Quand, enivré d’amour et de bonheur,
Безмолвно пред тобой коленопреклоненный,
À genoux devant toi, silencieux,

*

СОЖЖЕННОЕ ПИСЬМО
La Lettre brûlée
1825

Прощай, письмо любви! прощай: она велела.
Adieu, lettre d’amour ! adieu : elle le veut ainsi.
Как долго медлил я! как долго не хотела
J’ai tant attendu ! tout ce temps, ma main

*

В крови горит огонь желанья
Le Feu du désir

В крови горит огонь желанья,
Le feu du désir brûle mon sang consumé,
Душа тобой уязвлена,
Et laisse mon âme épuisée 

*

Я помню чудное мгновенье
LA VIE ET LES LARMES ET L’AMOUR
1825

Я помню чудное мгновенье:
Je me souviens de ce moment merveilleux :
Передо мной явилась ты,
Tu étais devant moi

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Aivazovsky_-_Portret_of_wife_Anna_Burnazyan-Sarkisova.jpg.*

poésie de Pouchkine

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1826
UN HOMME DANGEREUX
AUX POÈMES SÉDITIEUX

« Nous en trouvons l’explication dans une lettre que Joukowsky lui adressait, à Michailowskoïe, en 1826 : « Tu n’es mêlé à aucune affaire, cela est vrai, mais on a trouvé tes poèmes dans les papiers de tous ceux qui ont agi ; c’est un mauvais moyen de rester en bons termes avec le gouvernement. » Ainsi, pour ne jamais avoir déserté le terrain littéraire et s’être tenu à l’écart de la politique proprement dite, Pouchkine n’en était pas moins un homme dangereux. Il l’était peut-être plus que ceux que l’on avait emprisonnés et envoyés en Sibérie, car son influence était occulte, impalpable et fuyante. S’il n’existait aucune preuve tangible de sa culpabilité, son nom se rattachait cependant indiscutablement au parti libéral et, par-là même, au parti révolutionnaire. Ses poèmes séditieux, souvent mordants et satiriques, passaient sous forme de manuscrits de mains en mains, beaucoup d’inculpés politiques, parmi lesquels se comptaient les plus grands noms de la Russie, avouaient aux juges avoir été fortement influencés par les œuvres de Pouchkine. Nicolas Ier s’en souvint toute sa vie. Il ne cessa d’exercer une surveillance étroite sur le poète et sur ses œuvres. Trop intelligent pour ne point reconnaître la valeur réelle de Pouchkine, il y mit assez de formes pour ne point frapper le s poète, tout en se méfiant de l’homme. Il ne l’exila point comme avait fait son père ; au contraire, il exigea sa présence constante dans la capitale d’où Pouchkine ne put que rarement s’échapper. De cette manière, aucun de ses faits et gestes ne restait inconnu à la police. D’autre part, l’Empereur le délivra dès 1826 du joug officiel de la censure et se constitua son seul et unique censeur. Cette décision, qui avait les apparences d’une grâce » exceptionnelle, n’était, au fond, qu’un suprême moyen de contrôle. »
Le duel et la mort de Pouchkine
Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920

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8 septembre 1826
Pouchkine rentre d’exil par ordre de Nicolas Ier
Il sera reçu par Nicolas Ier.

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ПРОРОК
Le Prophète
1826

Духовной жаждою томим,
Tourmenté par la soif spirituelle,
В пустыне мрачной я влачился, —
Dans un sombre désert je me traînais-

Le Prophète Alexandre Pouchkine Peinture de Sokolov Traduction Artgitato

********

LE PROPHÈTE
PAR
PROSPER MÉRIMÉE

« Je terminerai par une pièce d’un tout autre caractère qui, de même que l’Antchar, a eu le malheur d’être prise par la censure pour un dithyrambe révolutionnaire. Aujourd’hui l’une et l’autre sont imprimées dans toutes les éditions récentes de Pouchkine. Elle est intitulée le Prophète.  « Tourmenté d’une soif spirituelle, j’allais errant dans un sombre désert, et un séraphin à six ailes m’apparut à la croisée d’un sentier. De ses doigts légers comme un songe, il toucha mes prunelles ; mes prunelles s’ouvrirent voyantes comme celles d’un aiglon effarouché ; il toucha mes oreilles, elles se remplirent de bruits et de rumeurs, et je compris l’architecture des cieux et le vol des anges au-dessus des monts, et la voie des essaims d’animaux marins sous les ondes, et le travail souterrain de la plante qui germe. Et l’ange, se penchant vers ma bouche, m’arracha ma langue pécheresse, la diseuse de frivolités et de mensonges, et entre mes lèvres glacées sa main sanglante mit le dard du sage serpent. D’un glaive il fendit ma poitrine et en arracha mon cœur palpitant, et dans ma poitrine entrouverte il enfonça une braise ardente. Tel qu’un cadavre, j’étais gisant dans le désert, et la voix de Dieu m’appela : Lève-toi, prophète, vois, écoute, et parcourant et les mers et les terres, brûle par la Parole les cœurs des humains. »

Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères
1874

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A MA NOURRICE
Няне 
1826

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Pouchkine en 1827
peinture d’Oreste Kiprensky
Орест Адамович Кипренский
Galerie Tretiakov
Государственная Третьяковская галерея
Moscou

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27 janvier 1827
Interrogatoire de Pouchkine
par le chef de la police de Moscou
pour son poème
« André Chénier ».

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В степи мирской
LES TROIS SOURCES
1827

В степи мирской, печальной и безбрежной,
Dans les steppes de ce monde banal, triste et sans bornes,
Таинственно пробились три ключа:
Mystérieusement trois sources ont apparu :

*

QUE DIEU VOUS AIDE
19 октября 1827

19 octobre 1827

Бог помочь вам, друзья мои,
Que Dieu vous aide, mes amis,
В заботах жизни, царской службы,
Dans les soucis de la vie,

19-octobre-1827-pouchkine-20-octobre-1827-bataille-de-navarin

*

Во глубине сибирских руд
BAGNARDS DE SIBÉRIE
1827

Во глубине сибирских руд
Dans les profondeurs des mines de Sibérie
Храните гордое терпенье,
Restez fier, soyez patient,

*

Aнчар
L’ANTCHAR
1828

В пустыне чахлой и скупой,
Dans le désert, désolé et aride,
На почве, зноем раскаленной,
Un terrain, une chaleur torride,

*

Друзьям
A MES AMIS
1828

Нет, я не льстец, когда царю
Non, je ne suis pas du tsar un adulateur
Хвалу свободную слагаю:
Quand je le loue librement,

*

Réponse à Pavel Katenine
Ответ Катенину
1828

Напрасно, пламенный поэт,
En vain, ô fougueux poète,
Свой чудный кубок мне подносишь
Tu m’apportes ta merveilleuse coupe

*************

1829
1er mai 1829  départ pour l’armée active dans le Caucase
Juin 1829 – Pouchkine à Tiflis – Tbilissi (actuellement capitale de la Géorgie)
27 juin 1829 – Pouchkine lors de la prise d’Erzurum.
En 1829, la ville d’Erzurum (aujourd’hui située en Turquie) tombe aux mains des russes qui l’abandonnèrent aussitôt.

*********

Я вас любил
Je vous aimais
1829

Я вас любил : любовь еще, быть может,
Je vous aimais : cet amour, peut-être,
В душе моей угасла не совсем;
Dans mon cœur, n’est pas tout à fait encore éteint ;

*




Дон
LE DON
1829

Блеща средь полей широких,
 Il s’étale sur les larges prairies,
Вон он льётся!.. Здравствуй, Дон!
Là, il coule ! .. Bonjour à toi, Don !

le-don-pouchkine-poeme-de-1829-artgitato-cosaques-du-don-timbre-russe-2010

*

Приметы
PRESAGES
1829

Я ехал к вам: живые сны
Je suis allé à vous : des rêves vifs
 
За мной вились толпой игривой,
 Espiègles, m’envahissaient,

*

Когда твои младые лета
1829
UN VÉRITABLE AMI

Когда твои младые лета
Lorsque tu es malade
Позорит шумная молва,
De la honteuse rumeur

*

ЭЛЕГИЯ 
ELEGIE
1830

Безумных лет угасшее веселье
Les joies passées de ma jeunesse débridée
Мне тяжело, как смутное похмелье.
Me sont aujourd’hui pénibles, telle une gueule de bois.

*




poésie de pouchkine

*

1830
SONNET
L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet
Суровый Дант не презирал сонета

Суровый Дант не презирал сонета;
L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet ;
 
В нем жар любви Петрарка изливал;
Pétrarque y versait ses éclairs d’amour ;

*

Что в имени тебе моём?
MON NOM
1830

Что в имени тебе моём?
Qu’est-ce que mon nom pour toi ?
Оно умрёт, как шум печальный
Ce nom va mourir, comme le triste bruit

*

 Поэту
AU POETE
1830

Поэт! не дорожи любовию народной.
Poète ! Détache-toi de l’amour d’autrui
Восторженных похвал пройдет минутный шум;
Les louanges ne sont qu’un bruit que la minute efface

*

1830
карантин
Quarantaine
La Russie subit une épidémie de choléra pendant l’automne 1830
(3 mois d’isolement pour Pouchkine du 3 septembre 1830 et le 5 décembre 1830 à Boldino)
Il arrive dans sa propriété pour organiser les affaires immobilières, puis il reste par obligation de quarantaine imposée par les autorités.
Cette période correspond à ce que l’on a appelé l’Automne de Boldino, une propriété familiale, (Бо́лдинская о́сень).
Cette période fut très intense pour le poète. Il y terminera Eugène Onéguine.
Boldino se trouve à environ 600 kilomètres à l’est de Moscou, aujourd’hui dans l’oblast de Nijni Novgorod (Нижний Новгород).
Il écrira notamment le poème ci-dessous Румяный критик мой, librement renommé ici LA QUARANTAINE AU TEMPS DU CHOLÉRA.

*

 Румяный критик мой
LA QUARANTAINE AU TEMPS DU CHOLÉRA
1830

Румяный критик мой, насмешник толстопузый,
Mon critique aux joues vermeilles, moqueur au ventre repu,
Готовый век трунить над нашей томной музой,
Toujours prêt à taquiner notre muse langoureuse,

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Choléra.jpg.
Illustration « Le Petit Journal »
 supplément illustré du 1er décembre 1912.
Le choléra en Russie

*

Бесы
DÉMONS
1830

Мчатся тучи, вьются тучи;
Les nuages se précipitent, les nuages planent ;
Невидимкою луна
Sous l’invisible lune

*

ДОМИК В КОЛОМНЕ
La Petite Maison de Kolomna
1830

I L’OCTAVE & L’OCTOSYLLABE II LA RIME VERBALE III LES SYLLABES SOLDATES IV Syllabes féminines et masculines V TAMERLAN & NAPOLÉON

*******

LA PETITE MAISON DE KOLOMNA
(La Petite Maison dans la Kolomna)
Par Prosper Mérimée

« La Petite Maison dans la Kolomna et le Comte Nouline sont deux charmants petits tableaux du même genre, non moins gracieux que leur devancier. Sauf la forme des vers et le ton général de la composition, Pouchkine n’a rien dérobé à lord Byron. Ses caractères sont bien russes et pris sur la nature. La Petite Maison dans la Kolomna chante les tribulations d’une bonne veuve, mère d’une jolie fille, en quête d’une servante à tout faire. Il s’en présente une, grande, robuste, un peu gauche et maladroite, mais qui prend les gages qu’on lui offre. La fille de la maison est d’ailleurs fort empressée à la mettre au fait et l’aide de son mieux. Un jour, la veuve est prise, pendant la messe, d’un pressentiment que sa bonne fait quelque sottise dans le ménage : elle rentre en hâte, et la trouve devant un miroir en train de se raser. »

Prosper Mérimée
Portraits historiques et littéraires
Michel Lévy frères, 1874

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18 février 1831
mariage avec Natalia Gontcharova
Natalia Nikolaïevna Gontcharova
Наталья Николаевна Гончарова
( – )


Natalia Gontcharova par Alexandre Brioullov
Алекса́ндр Па́влович Брюлло́в
En 1831

Le 25 mai 1831, ils déménagement à Tsarskoïe Selo.
En octobre 1831, ils s’installent à Saint-Pétersbourg

******

LE MARIAGE DE POUCHKINE
AVEC NATALIA

…Telle était la situation de Pouchkine à l’époque de son mariage, qui fut célébré à Moscou le 18 février 1831. Il avait trente-deux ans. Sa fiancée, Nathalie Nicolaievna Goncharowa, en avait dix-huit. Très épris de cette belle et jeune personne, Pouchkine ne restait pas moins sceptique au sujet de son bonheur. Ses fiançailles furent longues et pénibles et la famille Goncharoff ne témoignait que peu d’empressement pour le projet de cette union. Mme Goncharowa, mère, occupée surtout de la dot de sa fille, cherchait sans cesse querelle à son futur gendre. Quant à la jeune fille, elle se montrait aussi passive, aussi indifférente que Pouchkine était ardent et impatient.
« Quel cœur doit-elle donc avoir ? s’écriait Pouchkine ; il est armé d’une écorce plus dure que celle du chêne. » Jamais, dès ses premières rencontres avec Nathalie, Pouchkine ne se sentit aimé ou même apprécié par cette énigmatique et froide fiancée qui, en réponse à ses plus tendres épîtres, lui écrivait des lettres « grandes comme une carte de visite
Le duel et la mort de Pouchkine
Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920

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Эхо
L’ECHO
1831

Ревёт ли зверь в лесу глухом,
Que ce soit à travers le rugissement de la forêt,
Трубит ли рог, гремит ли гром,
Du son du cor ou du tonnerre,
lecho-pouchkine-artgitato-arkhip-kouindji-clair-de-lune-dans-une-foret-en-hiver

**

Красавица
Une Beauté
1832
Елены Завадовской – Elena Zavadovskaya

Всё в ней гармония, всё диво,
Tout en elle est harmonie, tout est miracle,
Всё выше мира и страстей;
Au-dessus de toutes les passions, elle trône ;poeme-de-pouchkine-1832-elena-mikhailovna-zavadovskaya

**

poésie de Pouchkine

**

LE CAVALIER DE BRONZE
МЕДНЫЙ ВСАДНИК
1833

Vas.Surikov. Bronze Horseman on the Senate Square. Rusian Museum

ПРЕДИСЛОВИЕ
L’avant propos

Происшествие, описанное в сей повести, основано на истине.
L’incident décrit dans cette histoire est basé sur des faits réels.

ВСТУПЛЕНИЕ
PROLOGUE

**

Стою печален на кладбище
AU CIMETIERE
1834

Стою печален на кладбище.
Debout, je suis triste, là dans le cimetière.
Гляжу кругом — обнажено
Je regarde tout autour de moi – nue

**

Пора, мой друг, пора! покоя сердце просит
IL EST TEMPS, MON AMIE, IL EST TEMPS !
1834

Пора, мой друг, пора! покоя сердце просит —
Il est temps, mon amie, il est temps ! Le cœur désire la paix-
Летят за днями дни, и каждый час уносит
Les jours s’envolent et chaque heure prend

**

Пред мощной властью красоты
Par la forte puissance de la beauté
1835

Я думал, сердце позабыло
Je pensais :  mon cœur a oublié
Способность лёгкую страдать,
La facile capacité de souffrir,

**

Пир Петра Первого
Fête de Pierre Premier
1835

Над Невою резво вьются
Au-dessus de la Néva espiègle, se tordent
 Флаги пёстрые судов;
Les drapeaux de navires bariolés ;

**

1835
ПЕСНИ ЗАПАДНЫХ СЛАВЯН
LES CHANSONS DES SLAVES DE L’OUEST

**
17 poèmes

**

7
Похоронная песня Иакинфа Маглановича

CHANT DE MORT

С Богом, в дальнюю дорогу!
Que Dieu t’accompagne dans ce voyage !
А Путь найдешь ты, слава Богу.
Et que tu trouves ta voie, par la grâce de Dieu

**

10
СОЛОВЕЙ
LE ROSSIGNOL

Соловей мой, соловейко,
Mon rossignol, mon petit rossignol
Птица малая лесная!
Petit oiseau forestier !

**

13
Вурдалак

LE MORT-VIVANT

Трусоват был Ваня бедный:
Vanya était un pauvre lâche:
Раз он позднею порой,
Une nuit, très tard,

**

16
КОНЬ
LE CHEVAL

«Что ты ржешь, мой конь ретивый,
«Pourquoi hennis-tu, mon beau cheval zélé ?
Что ты шею опустил,
Pourquoi baisses-tu ainsi ton encolure ?

****

29 mars 1836
décès de la mère de Pouchkine, Nadejda Pouchkina
Надежда Осиповна Пушкина
( — 

Deuil éprouvant pour Pouchkine qui venait juste de se réconcilier avec sa mère.

****

1836

 Денис Васильевич Давыдов
A DENIS DAVYDOV

  Тебе, певцу, тебе, герою!
Toi, le chanteur, toi, le héros!
Не удалось мне за тобою
Je n’aurais pas pu te suivre

a-denis-davydov-poesie-de-pouchkine-artgitato

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Georges-Charles de Heeckeren d’Anthès
Beau-frère de Pouchkine
(mariage le 10 janvier 1837 avec la sœur de Natalia, Ekaterina Nikolaïevna Gontcharova  Екатерина Николаевна Гончарова (1809 -1843)


Duel le 8 février 1837
Mort le 10 février 1837 à 37 ans

Le duel Pouchkine – d’Anthès
le 8 février au soir
par Alexey Avvakumovich Naumov

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LE DUEL ET LA MORT DE POUCHKINE
par
Hélène Iswolsky

Mais il y eut aussi un autre Pouchkine, celui des dernières années, un Pouchkine sombre et triste, déchiré par la vie. Bien avant de recevoir la blessure qui devait l’emporter, il avait été meurtri, frappé mortellement au point le plus sensible de sa libre conscience de poète ; le drame intime de Pouchkine, et c’est ici qu’il s’éloigne de Lensky, ne fut pas essentiellement un drame d’amour ; le mal était plus grave et plus cruel et se rattachait à toutes les fibres de son âme. Son génie, sa fière indépendance, étaient touchés autant et plus peut-être que son cœur. Cette histoire complexe et douloureuse des dernières années du grand poète ne fut jamais complètement déchiffrée ; ses biographes récents s’y sont attachés avec un intérêt croissant. M. Stchegoleff, qui a consacré à Pouchkine plusieurs volumes d’une grande probité historique et de la plus haute valeur, a étudié minutieusement les faits et les documents se rattachant à cette époque. Il a eu, notamment, le privilège de puiser dans les archives d’un Français, le très distingué conservateur du Musée des Arts décoratifs de Paris ; M. Louis Metmann est en effet l’arrière-petit-fils du gentilhomme alsacien, le baron Georges d’Anthès Heckeren, dont la main porta le coup meurtrier à Alexandre Pouchkine….
Le duel et la mort de Pouchkine
Hélène Iswolsky
Revue des Deux Mondes
Tome 56
1920

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Natalia Gontcharova par Ivan Makarov
Ива́н Кузьми́ч Мака́ров
en 1849

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Georges de Heeckeren d’Anthès
Vers 1878
Peint par Carolus-Duran
D’Anthès prit le nom de Georges-Charles de Heeckeren, après accord du roi des Pays-Bas par lettre du 

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Depuis le 6 février 1837
La tombe de Pouchkine se trouve dans le Monastère Sviatogorski ou
Monastère Sviatogorski de la Dormition de la Vierge Marie
Святогорский Свято-Успенский монастырь
Oblast de Pskov – Пско́вская о́бласть
(Proche de la Lettonie, de l’Estonie et de la Biélorussie.)
Le monastère a été fondé en 1569, sous ordre d’Ivan le Terrible.
 

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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VILLA BORGHESE – ROME
Вилла Боргезе в Риме
Monumento a Alexander Pushkin
MONUMENT A ALEXANDRE POUCHKINE
Памятник А.С.Пушкину

Monumento a Alexander Pushkin - MONUMENT A ALEXANDRE POUCHKINE-artgitato Villa borghese Rome Roma 2

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PUSHKIN POEMS
LA POESIE DE POUCHKINE

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POUCHKINE ET LE MOUVEMENT LITTERAIRE EN RUSSIE DEPUIS QUARANTE ANS (I)
par Charles de Saint-Julien

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poésie de pouchkine

POUCHKINE ET LE MOUVEMENT LITTERAIRE EN RUSSIE DEPUIS QUARANTE ANS (II)

*

poésie de pouchkine

POUCHKINE ET LE MOUVEMENT LITTERAIRE EN RUSSIE DEPUIS QUARANTE ANS (III)

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LA POESIE DE POUCHKINE

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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

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poésie de Pouchkine

Rotunda da Boavista – Praça de Mouzinho de Albuquerque – La Place d’Albuquerque PORTO

PORTUGAL
PORTO
Rotunda da Boavista

Photo Jacky Lavauzelle




Praça de Mouzinho de Albuquerque

Place d’Albuquerque

Rotunda da Boavista

sculpteur Alves de Sousa

Hommage à
Joaquim Augusto Mouzinho de Albuquerque
1855-1902




Monument représentant
la Guerre d’indépendance espagnole
1808 – 1814

L’Angleterre vient en aide au Portugal contre les troupes françaises de Napoléon Ier Bonaparte
Coalition anglo-portugaise menée par Arthur Wellesley Wellington contre l’armée Française menée par André Masséna (1758-1817)

Quelques batailles :
Bataille de Talavera en juillet 1809
la Bataille de Fuentes de Oñoro en mai 1811
le siège de Ciudad Rodrigo en 1812

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Le lion anglais terrassant l’aigle napoléonien

 

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Rotunda da Boavista

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Rotunda da Boavista

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VIE DE MASSENA

duc de Rivoli, prince d’Essling, maréchal de France, né à Nice en Piémont le 6 mai 1758. Orphelin dès l’enfance, embarqué comme mousse sur un navire marchand, il s’engagea à 17 ans. Il devint sous-officier dans le régiment Royal-Italien et y était encore quatorze ans après, au moment de la Révolution. Il fit la première campagne du Piémont dans les armées de la République, et parvint rapidement au grade de général de brigade qui lui fut conféré en 1793. Général de division en 1795, il commanda l’aile droite de l’immortelle armée d’Italie, où il mérita le surnom d’enfant chéri de la victoire. On lui doit le gain de la célèbre bataille de Loano, dont nous allons tracer une courte esquisse.

Envoyé en Portugal en 1810 pour en chasser les Anglais, il échoua comme avaient échoué Junot et Soult ; mais il faut dire que les forces qu’il commandait étaient fort inégales, qu’il manquait de munitions et qu’il fut mal secondé.

Rentré en France, il fut mal accueilli par Napoléon qui ne l’employa pas dans les fameuses campagnes de 4812 et de 1813 ; mais, après la bataille de Leipzig, l’Empereur lui confia la 8e division militaire.

Louis XVIII le maintint dans ce poste, le fit commandeur de Saint-Louis et lui octroya des lettres de naturalisation, formalité passablement ridicule à l’égard du vainqueur de Zurich.

En 1815, il resta fidèle aux Bourbons aussi longtemps qu’il le put, n’accepta aucun service pendant les Cent-Jours, commanda la garde nationale sous le gouvernement provisoire, refusa de faire partie du conseil de guerre appelé à juger le maréchal Ney, fut dénoncé aux Chambres comme coupable de félonie au 20 mars, se justifia de cette calomnie et en mourut de chagrin le 4 avril 1817, âgé de 59 ans.

« Général d’un rare courage et d’une ténacité si remarquable, dont le talent croissait par l’excès du péril, qui, vaincu, était toujours prêt à recommencer comme s’il eût été vainqueur. »

{Mémorial de Sainte-Hélène.)

« Masséna était fortement constitué, infatigable, nuit et jour à cheval parmi les rochers et dans les montagnes. C’était le genre de guerre qu’il entendait spécialement. Il était décidé, brave, intrépide, plein d’ambition et d’amour-propre ; son caractère distinctif était l’opiniâtreté ; il n’était jamais découragé ; il négligeait la discipline ; soignait mal l’administration, et, par cette raison, était peu aimé du soldat. Il faisait assez mal les dispositions d’une attaque. Sa conversation était peu intéressante ; mais au premier coup de canon, au milieu des boulets et des dangers, sa pensée acquérait de la force et de la clarté. Était-il battu, il recommençait comme s’il eût été vainqueur. » (MONTHOLON.)

« Masséna était un homme d’un talent supérieur. Néanmoins, il faisait de mauvaises dispositions avant une bataille ; et ce n’était que lorsque les hommes tombaient de tous côtés qu’il commençait à agir avec le jugement qu’il aurait dû montrer auparavant. Au milieu des morts et des mourants, de la grêle de’ balles qui moissonnaient tout autour de lui, Masséna était toujours lui-même ; il donnait ses ordres et faisait ses dispositions avec le plus grand sang-froid. Voilà la vera nobilità di sanque. On disait avec vérité de Masséna qu’il ne commençait à agir avec discernement, que lorsque la chance d’une bataille se déclarait contre lui. C’était néanmoins un grand pillard. Il était toujours de moitié avec les fournisseurs et les commissaires de l’armée. Je lui dis plusieurs fois que, s’il voulait cesser ses spéculations, je lui ferais présent de 800,000 francs ou d’un million ; mais il en avait tellement pris l’habitude, qu’il ne pouvait s’empêcher de se mêler de ces sales intrigues pécuniaires. Il était haï, pour cela, par les soldats, qui se révoltèrent plusieurs fois contre lui. Cependant, c’était un homme précieux, et il eût été un grand homme, si ces qualités n’eussent été obscurcies par le vice honteux de l’avarice. » (O’MÉARA.)

Masséna
Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850
C. Mullié
M

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« Or cette classe ne comprend et ne croit à la longue, que ce qu’elle lit imprimé ; les bruits de société expirent avant de lui arriver ou s’effacent bientôt de sa mémoire. Il n’y avait au monde qu’un moyen de la rendre sensible à ce qu’elle ne lit pas imprimé ; c’était de l’alarmer sur les biens nationaux. Quant à Moreau, il fallait employer ce général, le mettre dans des circonstances où sa faiblesse parût dans tout son jour. Par exemple, lui faire perdre sa gloire par quelque expédition dans le genre de celle de Masséna en Portugal. »

Stendhal
Vie de Napoléon
Texte établi par Henri Martineau, Le Livre du divan, 1930 (Napoléon. Tome I, pp. 102-104).

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