Allemagne
Deutschland
Германия – 德国 – ドイツ
Bade-Wurtemberg
Baden-Württemberg
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Photo Jacky Lavauzelle
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HEIDELBERG
海德堡
ハイデルベルク
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1346
FONDATION DE L’UNIVERSITE DE HEIDELBERG
En Allemagne comme en France, ce sont les facultés qui répandent l’enseignement supérieur et qui confèrent les grades académiques. L’analogie entre les institutions des deux pays s’arrête là. Le fait de la réunion des quatre facultés fondamentales de théologie, de droit, de médecine et de philosophie dans une seule ville constitue une université. On en compte vingt-six dans tout le pays germanique, y compris les cantons suisses allemands et les états slaves qui dépendent de la couronne d’Autriche. Plusieurs des villes d’université sont de simples bourgades qui ont su se faire un nom dans l’histoire de l’esprit humain. Halle, Gœttingue, Tubingue, ont été le centre d’un mouvement scientifique considérable. Beaucoup de ces universités sont très vieilles, et ce n’est pas un des moindres sujets d’étonnement, quand on les étudie, que de voir des institutions sorties du moyen âge jouer encore à notre époque un si grand rôle. Le XIVe siècle a vu fonder les deux universités toujours fréquentées de Heidelberg (1346) et de Prague (1347). Celle de Leipzig date des premières années du XVe siècle (1409). L’organisation, copiée alors sur celle de la Sorbonne, n’a pas beaucoup changé depuis cinq siècles, et c’est encore le même plan qui a servi pour les universités toutes récentes de Berlin (1809) et de Bonn (1818).
George Pouchet
L’Enseignement supérieur des sciences en Allemagne
Revue des Deux Mondes
2e période, tome 83, 1869
pp. 430-449
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DEFINITION DE HEIDELBERG
DANS LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE
HEIDELBERG, (Géog.) ville d’Allemagne, capitale du Bas Palatinat, avec une université fondée au quatorzieme siecle ; on ne sait ni quand, ni par qui cette ville a été bâtie : on sait seulement que ce n’était qu’un bourg en 1225. Le comte palatin Robert l’aggrandit en 1392. L’électeur Robert Maximilien de Bavière la prit, & en enleva la riche bibliotheque qu’il s’avisa de donner au pape. Le château des électeurs est auprès de la ville. Les François la saccagèrent en 1688, malgré sa vaste tonne qui contient deux cents quatre foudres, & toutes les espérances qu’on avoit fondées sur sa prospérité. Il semble que cette ville ait été bâtie sous une malheureuse constellation, car elle fut ruinée dans un même siècle pour avoir été fidèle à l’empereur, & pour lui avoir été contraire, toujours à plaindre de quelque manière que les affaires aient tourné.
Heidelberg est au pied d’une montagne, sur le Necker, à 5 lieues N. E. de Spire, 7 S. E. de Worms, 6 N. E. de Philisbourg, 16 S. de Francfort, 15 S. E. de Mayence, 140 N. O. de Vienne. Long. selon Harris, 27. 36. 15. lat. 49. 36.
Je connais trois savants natifs de Heidelberg, dont les noms sont illustres dans la république des Lettres, Alting, Béger & Junius.
Alting (Jacques) dont vous trouverez l’article dans Bayle, naquit en 1618, & devint professeur en Théologie à Groningue. Il mourut en 1679. Toutes ses œuvres ont été imprimées à Amsterdam en 1687, en 5 volumes in-fol. On y voit un théologien plein d’érudition rabbinique, & toujours attaché dans ses commentaires & dans ses sentiments, au simple texte de l’Ecriture. Il eut un ennemi fort dangereux & fort injuste dans Samuel Desmarets son collegue.
Béger (Laurent) naquit en 1653. Il était fils d’un tanneur ; mais il devint un des plus savants hommes du dix-septieme siecle dans la connaissance des médailles & des antiquités. Ses ouvrages en ce genre, tous curieux, forment 15 ou 16 volumes, soit in-fol. soit in-4°. Le P. Nicéron vous en donnera la liste ; le plus considérable est sa description du cabinet de l’électeur de Brandebourg, intitulée Thes. reg. elect. Brandeburgicus selectus, Colon. March. 1696. 3 vol. in-fol. Il avait publié dans sa jeunesse une apologie de la polygamie, pour plaire à l’électeur palatin (Charles-Louis) dont il étoit bibliothécaire.
Junius (François) s’est fait un nom très-célèbre par ses ouvrages pleins d’érudition. Il passa sa vie en Angleterre, étudiant douze heures par jour, & demeura pendant trente ans avec le comte d’Arondel. Il mourut à Windsord, chez Isaac Vossius son neveu, en 1678, à 89 ans. Il avait une telle passion pour les objets de son goût, qu’ayant appris qu’il y avait en Frise quelques villages où l’ancienne langue des Saxons s’était conservée, il s’y rendit, & y resta deux ans. Il travaillait alors à un grand glossaire en cinq langues, pour découvrir l’origine des langues septentrionales dont il étoit amoureux : cet ouvrage unique en son genre, a été finalement publié à Oxford en 1745, par les soins du savant Anglois Edouard Lyc. On doit encore à Junius la paraphrase gothique des quatre évangélistes, corrigée sur les manuscrits, & enrichie des notes de Thomas Marshall. Son traité de pictura veterum, n’a pas besoin de mes éloges ; je dirai seulement que la bonne édition est de Roterdam, 1694, in-fol. Il a légué beaucoup de manuscrits à l’université d’Oxford. Grævius n’a point dédaigné d’être son biographe. (D. J.)
Jaucourt
L’Encyclopédie Première Edition
Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand
1766 – Tome 8, p. 97
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Au grand tonneau d’Heidelberg
Monstre des temps homériques,
Dans les nôtres déclassé ;
Polyphème des barriques,
Dont l’œil au ventre placé
Provoque avec assurance
— Avortons d’un siècle obtus ―
Nos tonneaux qui sont en France,
Étroits comme nos vertus !
Foudre géant, qu’à ta forme
On prendrait pour un vaisseau,
Du bon vin cercueil énorme
Dont je possède un morceau.
Je veux, plein d’un effroi vague,
Et m’agenouillant trois fois
— Comme un dévot dans sa bague
Met un fragment de la croix ―
Sur un reposoir gothique,
Dans un coffret de satin,
Enchâsser ton bois mystique,
Tiède aussi d’un sang divin !
Heidelberg !… par tes féeries,
Par tes gnomes familiers,
Par tes noires brasseries
Où chantent tes écoliers,
Par ton château, sous les nues
Debout comme un souvenir,
Au nom des splendeurs connues
Et des gloires à venir,
Puisse au loin, joyeux cratère,
Ton fût, sur tes monts planté,
Envahir toute la terre
Sous un flot de volupté !
Et puisse la paix féconde,
Comme dans un saint anneau,
Un jour enfermer le monde
Au cercle de ton tonneau !…
Louis Bouilhet
Dernières chansons
Michel Lévy Frères
1872 pp. 241-243