OS LUSIADAS CAMOES CANTO VI CANTO SEXTO Os Lusiadas Les Lusiades OS LUSIADAS VI-24 LES LUSIADES VI-24
* LITTERATURE PORTUGAISE
literatura português Luis de Camões [1525-1580] Tradução – Traduction Jacky Lavauzelle texto bilingue
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E o Deus que foi num tempo corpo humano, Et arriva le Dieu qui jadis avait un corps humain, E por virtude da erva poderosa Glaucus, qui par la puissante herbe…
« Il faisait un août à racornir les arbres, Les cieux semblaient plaqués de pierres & de marbres » Léon Cladel
« Empourpré, le soleil allongeait en silence Ses grands dards trisaigus comme des fers de lance, Et le sol, assailli de toutes parts, fendu, S’ouvrait aux rayons chauds comme le plomb fondu » Léon Cladel
« Un mont qui, sous la voûte en feu du firmament, Flamboyait, chauve & nu, dans le rayonnement Immense des cieux. » Léon Cladel
« Et si tout respirait, on ne l’entendait pas » Léon Cladel
Les cieux semblaient plaqués de pierres & de marbres, Rien ne bougeait en haut, rien ne bougeait en bas » Léon Cladel
« un brave oiseau parla Dans un arbre ! » Léon Cladel
« De ses langues de feu l’élémentaire flamme Ardait tout, m’arrivant, subtile, jusqu’à l’âme, » Léon Cladel
» Et je croyais qu’en proie à cet ardent baiser, J’allais m’évanouir & me vaporiser ; » Léon Cladel
» Et qu’altérés, chauffés au point de se dissoudre, Incendiés, noircis, calcinés, mis en poudre, » Léon Cladel
» Ravins & mamelons, encore tout fumants, Se désagrégeraient sous ces cieux incléments ; Et déjà je pleurais, hélas ! sur nos vallées… » Léon Cladel
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LÉON CLADEL
EN QUERCY, L’ÉTÉ
La campagne éclatait, embrasée ; & les blés
Jaunis succombaient sous leurs épis d’or brûlés ;
Il faisait un août à racornir les arbres,
Les cieux semblaient plaqués de pierres & de marbres,
Rien ne bougeait en haut, rien ne bougeait en bas,
Et si tout respirait, on ne l’entendait pas ;
Empourpré, le soleil allongeait en silence
Ses grands dards trisaigus comme des fers de lance,
Et le sol, assailli de toutes parts, fendu,
S’ouvrait aux rayons chauds comme le plomb fondu ;
Pas d’air ; à l’horizon d’immenses prés, dont l’herbe
Ourlait une forêt immobile & superbe ;
Un grand fleuve arrêté, comme s’il était las,
Réverbérant du ciel les splendides éclats ;
Et plus loin, dévoré par les baisers de l’astre,
Un mont, dans la lumière ; un mont, tel qu’un pilastre ;
Un mont qui, sous la voûte en feu du firmament,
Flamboyait, chauve & nu, dans le rayonnement
Immense des cieux.
Immense des cieux. Or, étendu sous un orme
Dont le soleil trouait la frondaison énorme,
Je regardais la roche âpre, chauffée à blanc,
Corrodée à la cime & corrodée au flanc,
Et, sous elle, l’abîme intense de la plaine
Avalant tout le feu dont la nue était pleine ;
Et je voyais flamber dans le miroir de l’eau
Les cheveux du soleil & les bras du bouleau ;
Mais, si loin que mes yeux lassés pouvaient s’étendre,
Rien de vert, rien de doux, rien d’ombreux, rien de tendre
Ne se montrait parmi l’irradiation
De la nature, tout entière en fusion.
Nul souffle. Aucun bruit. Rien ne remuait. Les terres,
Au nord comme au midi, rutilaient, solitaires
Sous ce ciel implacable & rempli d’un éclair,
Qui n’avait pas de trêve & qui dévorait l’air.
De ses langues de feu l’élémentaire flamme
Ardait tout, m’arrivant, subtile, jusqu’à l’âme,
Et je croyais qu’en proie à cet ardent baiser,
J’allais m’évanouir & me vaporiser ;
Et qu’altérés, chauffés au point de se dissoudre,
Incendiés, noircis, calcinés, mis en poudre,
Ravins & mamelons, encore tout fumants,
Se désagrégeraient sous ces cieux incléments ;
Et déjà je pleurais, hélas ! sur nos vallées…
Sur ma vallée autour de laquelle, empilées,
S’étagent dans l’azur des crêtes de granit,
Où l’aigle farouche a ses petits & son nid
Royal !
Royal ! O joie !…
Royal ! O joie !… Émus, les cieux impérissables
Se mouillent tout à coup, &, sur l’éclat des sables,
Mille atomes d’or pur, par un souffle enlevés,
Miroitent en dansant dans les airs avivés.
En vain le grand soleil agrandit son cratère,
Les gramens, les gazons ondulent sur la terre :
Avoines, blés, maïs, redressent leurs cheveux,
Et le saule, oscillant sur ses orteils baveux.
Incline vers les eaux sa difforme ramure
Où le vent, revenu, pleure, rit & murmure…
Tout renaît & palpite, & tout, monts, plaines, eaux,
Se meut ! Yeuses, sapins, houx, chênes & roseaux,
Les grands bois font sonner leurs cimes inégales ;
Et l’on entend des chants incertains de cigales
Et mille bruits charmants errant par-ci par-là :
Soudain, — j’en pleure encore, — un brave oiseau parla
Dans un arbre ! Léon Cladel
En Quercy, l’été Le Parnasse contemporain : Recueil de vers nouveaux 1869-1871
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LE QUERCY DANS
LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE
QUERCY le (Géog. mod.) en latin Cardurcinus pagus, province de France dans le gouvernement de Guyenne ; elle est bornée au nord par le Limousin, au midi par le haut Languedoc, au levant par le Rouergue ; & au couchant par l’Agénois & le Périgord.
On divise le Quercy en haut & en bas ; le Lot en fait la séparation. Cahors est la capitale, & Montauban est le principal lieu du bas Quercy ; Cahors & Montauban sont deux évêchés.
Le Quercy est un pays peu commerçant, mais fertile en bled, en fruits & en excellens vins : voici l’histoire de cette province.
Le nom de Quercy ou Cahourcin, comme les anciens le nommoient, & celui de sa capitale, Cahors, sont venus de Cadurci, peuple célebre dans les commentaires de César, par sa valeur, & pour avoir tenu jusqu’à sa mort le parti de Vercingentorix. Ce peuple alors étoit du nombre des Celtes ; mais Auguste l’attribua à l’Aquitaine ; & depuis sous Valentinien, après la division de la Province en deux, c’est-à-dire en premiere & seconde, les Cadurci furent mis sous la premiere, & sous la métropole de Bourges. Les Visigots s’en rendirent les maîtres dans le cinquieme siecle, & ils en furent dépossédés au commencement du sixieme par les François. Les rois françois ayant partagé entr’eux l’Aquitaine, le Quercy échut aux rois d’Austrasie, qui ont possédé ce pays jusqu’au déclin de la race de Clovis, lorsqu’il n’y avoit plus qu’un prince qui avoit le titre de roi, mais dont l’autorité étoit entre les mains des maires du palais. Eudes, duc d’Aquitaine, dans le commencement du buitieme siecle, se rendit maître de Cahors, comme de tout le reste de l’Aquitaine, & ses descendans ont été en possession du Quercy jusqu’au tems du roi Pepin qui conquit toute l’Aquitaine.
Les rois de la France occidentale, depuis Charles le Chauve, jouirent du Quercy jusqu’au regne de Louis d’Outremer. Ce fut alors que les comtes de Toulouse, qui s’étoient rendus absolus dans leur comté, s’approprierent le Quercy. Ensuite cette contrée fut ôtée aux descendans de Raymond de Saint-Gilles, & adjugée par le haut domaine à saint-Louis, par une sentence que les légats du pape rendirent l’an 1228. Le Roi Jean fut contraint par le traité de Bretigny de céder aux Anglois le Quercy en toute souveraineté, & ils en jouirent à ce titre, jusqu’au regne de Charles V. qui reprit ce que son pere avoit perdu en Aquitaine. Depuis ce tems-là le Quercy est demeuré uni à la couronne de France. (D. J.) Charles de Jaucour Première Edition de l’Encyclopédie 1751 – Tome 13
Retour d’Egypte de la Sainte Famille en Galilée à la Casa-Museu Medeiros e Almeida
RETOUR D’EGYPTE
DE LA
SAINTE FAMILLE
A LA
CASA-MUSEU
MEDEIROS E ALMEIDA
Retour d’Egypte de la Sainte Famille en Galilée à la Casa-Museu Medeiros e Almeida
LE DEPART DE LA SAINTE FAMILLE EN EGYPTE
« Après leur départ, voici qu’un ange du Seigneur apparut à Joseph pendant son sommeil, et lui dit : « Levez-vous, prenez l’Enfant et sa mère, fuyez en Égypte, et n’en partez pas que je ne vous le dise ; car Hérode va rechercher l’Enfant pour le faire périr. Joseph se leva, et, la nuit même, prenant l’Enfant avec sa mère, il se retira en Égypte. Et il y resta jusqu’à la mort d’Hérode, afin que s’accomplît ce qu’avait dit le Seigneur par son Prophète : « J’ai rappelé mon fils de l’Égypte. » Alors Hérode, voyant que les Mages l’avaient trompé, entra dans une grande colère, et il fit tuer tous les enfants qui étaient dans Bethléem et dans les environs, depuis l’âge de deux ans et au-dessous, selon le temps dont il s’était enquis auprès des Mages. Alors fut accompli ce qu’avait annoncé le prophète Jérémie. « Une voix a été entendue dans Rama, des plaintes et des cris lamentables : Rachel pleurant ses enfants ; et elle ne veut pas être consolée, parce qu’ils ne sont plus. » » Les Quatre Évangiles
saint Matthieu – Chapitre II
Traduction par Augustin Crampon
Editions Tolra et Haton – 1864
Retour d’Egypte de la Sainte Famille en Galilée à la Casa-Museu Medeiros e Almeida
LE RETOUR D’EGYPTE DE LA SAINTE FAMILLE
« Hérode étant mort, voici qu’un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph dans la terre d’Égypte, et lui dit : « Levez-vous, prenez l’Enfant et sa mère, et allez dans la terre d’Israël, car ceux qui en voulaient à la vie de l’Enfant sont morts. Joseph s’étant levé, prit l’Enfant et sa mère, et vint dans la terre d’Israël. Mais apprenant qu’Archélaüs régnait en Judée à la place d’Hérode, son père, il n’osa y aller, et, averti en songe, il se retira dans la Galilée et vint habiter une ville nommée Nazareth, afin que s’accomplit ce qu’avaient dit les prophètes : « Il sera appelé Nazaréen. » Les Quatre Évangiles
saint Matthieu – Chapitre II
Traduction par Augustin Crampon
Editions Tolra et Haton – 1864
Retour d’Egypte de la Sainte Famille en Galilée à la Casa-Museu Medeiros e Almeida
LE RETOUR DE LA SAINTE FAMILLE
PAR LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE
« Saint Matthieu dit que Jésus étant né à Bethléem de Juda, les Mages vinrent d’Orient à Jérusalem pour s’informer du lieu de sa naissance, le nommant roi des Juifs : ubi est qui natus est rex Judæorum? qu’Hérode & toute la ville en furent alarmés ; mais que ce prince prenant le parti de dissimuler, fit assembler les principaux d’entre les prêtres, pour savoir d’eux où devait naître le Christ ; que les prêtres lui répondirent que c’était à Bethléem de Juda ; qu’Hérode laissa partir les Mages pour aller adorer le Messie nouveau né ; qu’il se contenta de leur demander avec instance de s’informer avec soin de tout ce qui concernait cet enfant, afin qu’étant lui-même instruit, il pût, disait-il, lui rendre aussi ses hommages ; mais que son dessein secret était de profiter de ce qu’il apprendrait, pour lui ôter plus sûrement la vie ; que les Mages, après avoir adoré Jésus-Christ, & lui avoir offert leurs présents, avertis par Dieu même, prirent pour s’en retourner une route différente de celle par laquelle ils étaient venus, évitant ainsi de reparaître à la cour d’Hérode ; que Joseph reçut par un ange l’ordre de se soustraire à la colère de ce prince en fuyant en Egypte avec sa famille ; qu’Hérode voyant enfin que les Mages lui avoient manqué de parole, fit tuer tous les enfants de Bethléem & des environs depuis l’âge de deux ans & au-dessous, selon le tems de l’apparition de l’étoile ; qu’après la mort de ce prince, Joseph eut ordre de retourner avec l’enfant & sa mère dans la terre d’Israël ; mais qu’ayant appris qu’Archelaüs fils d’Hérode, régnait dans la Judée, il craignit, & n’osa y aller demeurer ; de sorte que sur un songe qu’il eut la nuit, il résolut de se retirer en Galilée, & d’établir son séjour à Nazareth, afin que ce que les Prophètes avoient dit fût accompli, que Jésus serait nommé Nazaréen : & venit in terram Israel, audiens autem quod Archelaus regnaret in Judæâ pro Herode patre suo, timens illò ire, & admonitus somnis, secessit in partes Galileæ & veniens habitavit in civitate quod vocatur Nazareth, ut adimpleretur quod dictum est per Prophetas, quoniam Nazareus vocabitur. » Charles de Jaucourt, Boucher d’Argis
Première Edition de L’Encyclopédie de 1751
LA DESCRIPTION
dans
LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE
EN 1751
4 à 5000 âmes
Royaume de, (Géogr.) royaume des Indes orientales, dans la partie occidentale de la péninsule de Malacca, & sur le détroit de même nom. Sa largeur est de huit à dix lieues, & sa longueur de trente. (D. J.)
Mal. (Géog.) capitale du royaume de Malacca, dans la partie méridionale de la péninsule, sur le détroit auquel elle donne son nom.
Cette ville est habitée par des Hollandois, des Maures & des Chinois. On y compte quatre à cinq mille âmes. Comme sa situation est à 2 degrés 12 m. de latitude, elle jouit toujours d’un parfait équinoxe ; son climat tempéré produit presque tous les fruits qu’on voit à Goa ; mais les coccos y sont beaucoup plus grands. Le port de Malacca est fort bon, & il s’y fait un grand commerce. On y trouve dans les bazars les marchandises du Japon, de la Chine, de Bengale, de Perse & de la côte de Coromandel. On compte environ 300 lieues espagnoles de Ceylan à Malacca, & 350 de Malacca à la Chine. Elle est défendue par une forteresse, dont le gouverneur de la ville est le commandant. Les Hollandois en sont les maîtres depuis plus d’un siecle ; car ils s’en emparèrent sur les Portugais en 1640. Long. selon Cassini, 119. 36′ 30″ selon les pp. de Beze & Camille, 117. 20′ 30″. (D. J.)
Malacca, Péninsule de, (Géog.) grande presqu’île des Indes, au midi du royaume de Siam, entre le golfe de Siam à l’orient, celui de Bengale & le détroit de Malacca à l’occident. On estime que la longueur de cette péninsule, le long de la côte, est d’environ 250 lieues. Cette étendue de terre renferme le royaume de Malacca, & six autres. Les habitants de cette presqu’île sont noirs, petits, bien proportionnés dans leur petite taille, & redoutables lorsqu’ils ont pris de l’opium, qui leur cause une espèce d’ivresse furieuse. Ils vont tous nus de la ceinture en haut, à l’exception d’une petite écharpe qu’ils portent tantôt sur l’une, tantôt sur l’autre épaule. Ils sont fort vifs, fort sensuels, & se noircissent les dents par le fréquent usage qu’ils font du bétel. Long. 119. lat. 3. 40. (D. J.)
Malacca, Détroit de, (Géog.) détroit dans les Indes, entre la péninsule de Malacca, qui lui donne son nom, & l’île de Sumatra. Les Portugais le nomment le détroit de Sincapour. Il communique, du côté du nord, au golfe de Bengale. (D. J.)
Louis de Jaucourt L’Encyclopédie Première édition 1751 Tome 9
« Destes Anrique, dizem que segundo « Parmi ceux-ci, Henri, dit-on second Filho de um Rei de Ungria exprimentado, Fils d’un roi de Hongrie expérimenté,…
« Entre o remoto Istro e o claro Estreito, «Entre le lointain Ister* le Détroit prestigieux**, Aonde Hele deixou co’o nome a vida, Où Hellé** laissa et son nom et sa vie,…
« Entre este mar e o Tánais vive estranha « Entre cette mer et le fleuve Tanaïs* vivent des étranges Gente: Rutenos, Moseos e Livónios, Peuples : les Ruthènes**, les Moscovites et les Livoniens***,…
( Extrait ) Par En cherchant à montrer la différence qui sépare la vie aventureuse et active des écrivains portugais, notamment celle de Camoens, de la vie casanière et posée de la plupart de nos gens de lettres, je ne prétends pas élever par-là les œuvres des uns, ni déprimer les productions des autres. Je n’en crois pas les élégies de Camoens plus touchantes parce qu’elles sont datées d’Afrique, de la Chine et de l’Inde ; je n’en estime pas Polyeucte et Cinna moins admirables, parce que le grand Corneille n’a guère fait de plus longues pérégrinations que le voyage de Paris à Rouen. Je ne conseille à personne de louer un cabinet d’étude à Macao ; mais je crois que, généralement, si les ouvrages écrits au milieu des traverses et au feu des périls ne sont pas plus beaux, les vies de leurs auteurs sont plus belles. Indépendamment de la variété des aventures, on y trouve plus d’enseignements. J’admire et j’honore infiniment La Fontaine et Molière, mais j’honore et j’admire encore plus, comme hommes, Cervantès et Camoens. A mérite de rédaction égal, une histoire littéraire du Portugal serait un meilleur et plus beau livre qu’une histoire littéraire de notre dix-septième ou dix-huitième siècle. C’est une chose bonne et sainte que la lecture de ces vies d’épreuves, que ces passions douloureuses des hommes de génie, Je ne sache rien de plus capable de retremper le cœur. C’est pour cela que dans ce temps de souffrances oisives, de désappointements frivoles, de molles contrariétés et de petites douleurs, j’ai cru bon d’écrire l’étude suivante sur la vie de Luiz de Camoens. ….