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AUX ARBRES, TERRIENS ! – L’HYMNE A NOTRE TERRE

AUX ARBRES, TERRIENS !
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L’HYMNE A NOTRE TERRE

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Chêne des Marais – Photo JL

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Allons, enfants de notre terre,
Le temps des arbres est arrivé !
Contre nous des viles affaires
L’étendard du gland est levé, (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces boutures délicates ?
Ils tiennent dans leurs mains
Les semis, les plantes et les grains !

Aux arbres, amis terriens,
Formez vos plantations,
Plantons, plantons!
Qu’une sueur si pure
Abreuve nos sillons !

Que veut cette horde de zouaves
De traders et de fieffés banquiers ?
Pour qui ces ignobles enclaves,
Ces semis récemment qu’ils ont brevetés ? (bis)
Notre terre, pour nous, ah ! quel outrage !
Que de corruption tu as nourrie !
Mais nous nous levons
Pour effacer cet infâme carnage !

Aux arbres, amis terriens,
Formez vos plantations,
Plantons, plantons!
Qu’une sueur si pure
Abreuve nos sillons !

Quoi ! des multinationales
Feraient la loi dans nos prairies !
Quoi ! ces phalanges mercantiles
Terrasseraient nos fières parcelles ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !

Aux arbres, amis terriens,
Formez vos plantations,
Plantons, plantons!
Qu’une sueur si pure
Abreuve nos sillons !

Tremblez, banquiers, et vous, perfides,
Lobbys de tous les partis,
Tremblez ! vos projets écocides
Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout est là pour vous combattre,
S’ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produira de nouveaux,
Contre vous nous sommes prêts à nous battre !

Aux arbres, amis terriens,
Formez vos plantations,
Plantons, plantons!
Qu’une sueur si pure
Abreuve nos sillons !

Terriens, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Épargnez ces petites épiceries,
À regret s’acharnant contre nous. (bis)
Mais ces despotes mondialistes,
Mais ces fonds de pensions,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de notre mère !

Aux arbres, amis terriens,
Formez vos plantations,
Plantons, plantons!
Qu’une sueur si pure
Abreuve nos sillons !

Amour sacré de nos Prairies,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs.
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos frondaisons que la victoire
Accoure à tes racines outragées,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

Aux arbres, amis terriens,
Formez vos plantations,
Plantons, plantons!
Qu’une sueur si pure
Abreuve nos sillons !

Nous entrerons dans la clairière
Quand nos aînés n’y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
D’admirer l’éternelle canopée.

Aux arbres, amis terriens,
Formez vos plantations,
Plantons, plantons!
Qu’une sueur si pure
Abreuve nos sillons !

(Texte inspiré des paroles de La Marseillaise de Rouget de Lisle)
Jacky Lavauzelle

NOVEMBRE Giovanni Pascoli – Poesia – Poésie

Giovanni Pascoli

Traduction – Texte Bilingue
Poesia e traduzione

LITTERATURE ITALIENNE

Letteratura Italiana

GIOVANNI PASCOLI
1855-1912

Giovanni Pascoli artgitato poesie poesia

Traduction Jacky Lavauzelle

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NOVEMBRE

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Gemmea l’aria, il sole così chiaro
Air cristallin, soleil si clair
che tu ricerchi gli albicocchi in fiore,
Que tu recherches les abricotiers en fleurs,
e del prunalbo l’odorino amaro senti nel cuore…
Que ton cœur inhale l’amère fragrance des aubépines…

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Ma secco è il pruno, e le stecchite piante
Mais le prunier est sec et les arbres étiques
di nere trame segnano il sereno,
Des lignes noires seules soulignent cette sérénité,
vuoto il cielo, e cavo al piè sonante sembra il terreno.
Le ciel est vide, tes pieds semblent faire résonner le creux de la terre.

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Silenzio, intorno: solo, alle ventate,
Silence, tout autour, rafales de vent, seul,
odi lontano, da giardini ed orti,
Tu entends au loin, des jardins et des vergers,
di foglie un cader fragile.
La chute fragile des feuilles.
È l’estate, fredda, dei morti.
C’est le glacial été des morts.

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GIOVANNI PASCOLI
par
PAUL HAZARD
en 1912

« Il aimera toute la nature« 

Cet art très objectif est tout pénétré de sentiment. Ce pourrait être la haine de la nature marâtre, qui met au inonde les créatures pour les torturer, si nous ne nous rappelions ici la bonté essentielle de Pascoli : il ne se lasse jamais d’exprimer sa douleur, parce qu’il ne l’oublie jamais : mais de sa souffrance, plutôt qu’à la légitimité de la révolte, il conclut à la nécessité du pardon. Désirer la vengeance, blasphémer ou maudire, ne serait-ce pas perpétuer le mal sur la terre, et prendre rang parmi les coupables ? Ayant éprouvé qu’il y a dans la vie un insondable mystère, ils doivent se serrer les uns contre les autres, ceux que le même mystère angoisse ; ils doivent se chérir et s’entr’aider, pour prendre leur revanche contre le sort. La pitié, la tendresse, la douceur, voilà donc les sentimens qui pénétreront les vers du poète, et qui, partant des hommes, aboutiront aux choses. Parmi les hommes, il s’intéressera d’abord aux victimes, aux orphelins, aux malades ; puis aux humbles, aux pauvres, aux misérables ; puis encore, aux simples et aux primitifs. Pareillement, il aimera les arbres qui frémissent au vent, les fleurs qui tremblent sur leur tige, et la faiblesse gracieuse des oiseaux : comme saint François d’Assise, puisqu’on a dit de lui qu’il était un Virgile chrétien, ou un saint François païen ; comme ce Paolo Uccollo dont il a écrit la touchante histoire. Il aimera toute la nature : soit qu’il aperçoive en elle des symboles, et veuille voir des berceaux dans les nids ; soit qu’il manifeste une reconnaissance émerveillée pour les tableaux de beauté qu’elle lui présente ; soit qu’il l’associe aux hommes dans la lutte contre le mystère qui l’enveloppe elle-même, il finit par la considérer comme une mère très douce, qui nous berce encore à l’heure où nous nous endormons. « Ah ! laissons-la faire, car elle sait ce qu’elle fait, et elle nous aime !… » Ce sentiment-là, il nous le communique sans prétendre nous l’imposer. En effet, cet artiste épris d’exactitude, connaissant la valeur de la précision, en connaît aussi les limites. Il sait qu’au-delà du terme où l’analyse peut atteindre, il y a les forces presque inconscientes qu’il faut laisser agir par elles-mêmes après les avoir mises en mouvement. Il possède la pudeur rare qui consiste à ne pas vouloir tout dire ; à faire crédit à la sensibilité du lecteur ; à se taire lorsqu’il a provoqué le rêve, afin de ne le point troubler.
Giovanni Pascoli
Paul Hazard
Revue des Deux Mondes Tome 10-  1912




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Traduction Jacky Lavauzelle
artgitato
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FERNANDO PESSOA Le Gardeur de Troupeaux POEMA XLIX Meto-me para dentro e fecho a janela

Poème XLIX
Meto-me para dentro
 
Poème de Fernando Pessoa
O Guardador de Rebanhos – Le Gardeur de Troupeaux




Traduction – Texte Bilingue
tradução – texto bilíngüe

Traduction Jacky Lavauzelle


LITTERATURE PORTUGAISE
POESIE PORTUGAISE

Literatura Português

FERNANDO PESSOA
1888-1935
Fernando Pesso Literatura Português Poesia e Prosa Poésie et Prose Artgitato

 




Poema XLIX
Poema de Fernando Pessoa
por Alberto Caeiro
O GUARDADOR DE REBANHOS
Meto-me para dentro 

Poème XLIX
Poème de Fernando Pessoa
Alberto Caeiro
LE GARDEUR DE TROUPEAUX

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Meto-me para dentro, e fecho a janela.
Je rentre à l’intérieur, et ferme la fenêtre.
Trazem o candeeiro e dão as boas noites,
On me porte le chandelier, me souhaitant bonne nuit,…

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prim. publicação Athéna
nº 4
Lisboa
Jan. 1925

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 Meto-me para dentro

COLLOQUI CON GLI ALBERI Carducci Texte Bilingue – Colloques avec les Arbres

Traduction – Texte Bilingue
COLLOQUI CON GLI ALBERI CARDUCCI
LITTERATURE ITALIENNE

letteratura italiana

CARDUCCI

COLLOQUI CON GLI ALBERI Carducci Colloques avec les Arbres Giosuè Carducci Traduction Artgitato Poème


Giosuè Carducci
1835- 1907


Prix Nobel de Littérature 1906

Traduction Jacky Lavauzelle

Rime Nuove
1906

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COLLOQUI CON GLI ALBERI

Colloques avec les Arbres

 


Vers 1872

Te che solinghe balze e mèsti piani
Toi qui des rochers esseulés et tristes plaines
Ombri, o quercia pensosa, io piú non amo,
Tu ombres, ô chêne pensif, je ne t’aime plus,
Poi che cedesti al capo de gl’insani
Depuis que tu cédas au chef des insensés,
 Eversor di cittadi il mite ramo.
Dévastateurs de cité, ton doux rameau.

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 Né te, lauro infecondo, ammiro o bramo,
Je ne t’admire et ne te veux plus aussi toi laurier infécond
Che mènti e insulti, o che i tuoi verdi e strani
Qui mens et insulte, ou tes verts et étranges
Orgogli accampi in mezzo al verno gramo
Orgueils tu campes dans le milieu du malheur de l’hiver
O in fronte a calvi imperador romani.
Ou sur la tête des chauves empereurs romains.

*

Amo te, vite, che tra bruni sassi
J’aime toi, ô vigne, qui parmi les pierres brunes
Pampinea ridi, ed a me pia maturi
Ris de tes treilles, et pieuse mûris avec moi
Il sapïente de la vita oblio.
Le sage oubli de la vie.

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 Ma piú onoro l’abete: ei fra quattr’assi,
Mais plus encore j’honore le sapin : et entre quatre planches,
Nitida bara, chiuda al fin li oscuri
Du cercueil, qui enferme à la fin les obscurités
Del mio pensier tumulti e il van desio.
De ma pensée tumultueuse et de mon vain désir.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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colloqui con gli alberi Carducci 1872