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Per il quinto anniversario della battaglia di Mentana Carducci -Texte Bilingue -Pour l’Anniversaire de la Bataille de Mentana

Traduction – Texte Bilingue

LITTERATURE ITALIENNE

letteratura italiana

CARDUCCI

Per il quinto anniversario della battaglia di Mentana Giosuè Carducci Traduction Artgitato Poème

 

Giosuè Carducci


1835- 1907


Prix Nobel de Littérature 1906

Traduction Jacky Lavauzelle

Giambi ed epodi
LIBRO II

——–



Per il quinto anniversario della battaglia di Mentana

Pour l’Anniversaire de la Bataille de Mentana

4 NOVEMBRE 1872

Ogni anno, allor che lugubre
Chaque année, alors que, lugubre,
L’ora de la sconfitta
Le temps de la défaite
Di Mentana su’ memori
De Mentana sur les mémorables
Colli volando va,
Collines plane,
I colli e i pian trasalgono
Les collines et les plaines tremblent
E fieramente dritta
Car fièrement dressés
 
Su i nomentani tumuli
Sur les tumulus éphémères
La morta schiera sta.
 Les morts attendent.

*

 Non son nefandi scheletri;
Non, ce ne sont pas de néfastes squelettes ;
Sono alte forme e belle,
Ce sont des formes grandes et belles,
Cui roseo dal crepuscolo
Lorsque le rose du crépuscule
Ondeggia intorno un vel:
Autour ondule comme un voile :
Per le ferite ridono
Par les plaies sourient
Pie le virginee stelle,
Pieusement les étoiles virginales,
Lievi a le chiome avvolgonsi
Délicats, s’enroulent autour de leurs cheveux
Le nuvole del ciel.
Les nuages du ciel.

*

— Or che le madri gemono
Ou que les mères gémissent
Sovra gl’insonni letti,
Sur des lits d’insomnie,
 Or che le spose sognano
Ou que les épouses rêvent
Il nostro spento amor,
De notre amour éteint,
Noi rileviam dal Tartaro
Nous relevons du Tartare
I bianchi infranti petti,
Nos poitrines blanches détruites,
Per salutarti, o Italia,
Pour te saluer, ô Italie,
Per rivederti ancor.
Pour encore te revoir.

*

 Qual ne l’incerto tramite
Comme, sur la route incertaine,
Gittava il cavaliero
Le chevalier jetait
 Il verde manto serico
Le vert manteau de soie
 De la sua donna al piè,
Aux pieds de sa dame,
Per te gittammo l’anima
Pour toi, nous jetons nos âmes
Ridenti al fato nero;
Riant au sort funeste ;
E tu pur vivi immemore
Et pourtant tu vis inconsciente
Di chi moría per te.
De ceux qui meurent pour toi.

*

 Ad altri, o dolce Italia,
A d’autres, ô douce Italie,
 
Doni i sorrisi tuoi;
Tu fais don de tes sourires ;
Ma i morti non obliano
Mais les morts eux n’oublient pas
Ciò che piú in vita amâr;
Ce qu’ils aimèrent le plus dans la vie ;
Ma Roma è nostra, i vindici
Mais Rome est nôtre, les vengeurs
  Del nome suo siam noi:
De son nom nous sommes :
Voliam su ’l Campidoglio,
Volons sur le Capitole,
Voliamo a trïonfar. —
Volons vers le triomphe.

*

 Va come fósca nuvola
Elle va comme un sombre nuage
La morta compagnia,
La compagnie des morts,
E al suo passare un fremito
Et à son passage un frisson
Gl’itali petti assal;
assaille le cœur des Italiens ;
Ne le auree veglie tacciono
Dans les demeures joyeuses s’estompent
La luce e l’armonia,
La lumière et l’harmonie,
E sordo il tuon rimormora
Et sourd, le tonnerre tonne
 Su l’alto Quirinal.
Sur le haut du Quirinal.

 Ma i cavalier d’industria,
Mais les chevaliers d’industrie,
   Che a la città di Gracco
Qui, dans la ville de Gracchus,
 Trasser le pance nitide
Pavanaient des panses généreuses
E l’inclita viltà,
Et leurs illustres lâchetés,
Dicon — Se il tempo brontola,
Disent : « Si le temps gronde,
Finiam d’empire il sacco;
Finissons de remplir les sacs ;
Poi venga anche il diluvio;
Puis que vienne même le déluge ;
 Sarà quel che sarà. —
Il adviendra ce qu’il adviendra ! »

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Per il quinto anniversario della battaglia di Mentana