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BIRDS IN THE NIGHT Paul Verlaine – Romances Sans Paroles

POESIE FRANCAISE
BIRDS IN THE NIGHT
ROMANCES SANS PAROLES (Edition Vanier – 1902)

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PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas

 

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Œuvres de Paul Verlaine
 


ROMANCES SANS PAROLES
BIRDS IN THE NIGHT

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

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Birds in the night Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890
Mikhaïl Vroubel Démon Assis 1892

BIRDS IN THE NIGHT

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Vous n’avez pas eu toute patience,
Cela se comprend par malheur, de reste ;
Vous êtes si jeune ! Et l’insouciance,
C’est le lot amer de l’âge céleste !
Vous n’avez pas eu toute la douceur,
Cela par malheur d’ailleurs se comprend ;
Vous êtes si jeune, ô ma froide sœur,
Que votre cœur doit être indifférent !
Aussi, me voici plein de pardons chastes,
Non, certes ! joyeux, mais très calme en somme
Bien que je déplore, en ces mois néfastes,
D’être, grâce à vous, le moins heureux homme.
*****
Et vous voyez bien que j’avais raison
Quand je vous disais, dans mes moments noirs,
Que vos yeux, foyers de mes vieux espoirs,
Ne couvaient plus rien que la trahison.
Vous juriez alors que c’était mensonge
Et votre regard qui mentait lui-même
Flambait comme un feu mourant qu’on prolonge,
Et de votre voix vous disiez : « Je t’aime ! »
Hélas ! on se prend toujours au désir
Qu’on a d’être heureux malgré la saison…
Mais ce fut un jour plein d’amer plaisir,
Quand je m’aperçus que j’avais raison !
*****
Aussi bien pourquoi me mettrais-je à geindre ?
Vous ne m’aimiez pas, l’affaire est conclue,
Et, ne voulant pas qu’on ose me plaindre,
Je souffrirai d’une âme résolue.
Oui ! je souffrirai, car je vous aimais !
Mais je souffrirai comme un bon soldat
Blessé qui s’en va dormir à jamais,
Plein d’amour pour quelque pays ingrat.
Vous qui fûtes ma Belle, ma Chérie,
Encor que de vous vienne ma souffrance,
N’êtes-vous donc pas toujours ma Patrie,
Aussi jeune, aussi folle que la France ?
*****
Or, je ne veux pas — le puis-je d’abord ?
Plonger dans ceci mes regards mouillés.
Pourtant mon amour que vous croyez mort
A peut-être enfin les yeux dessillés.
Mon amour qui n’est que ressouvenance,
Quoique sous vos coups il saigne et qu’il pleure
Encore et qu’il doive, à ce que je pense,
Souffrir longtemps jusqu’à ce qu’il en meure,
Peut-être a raison de croire entrevoir
En vous un remords qui n’est pas banal,
Et d’entendre dire, en son désespoir,
À votre mémoire : ah ! fi ! que c’est mal !
*****
Je vous vois encor. J’entr’ouvris la porte.
Vous étiez au lit comme fatiguée.
Mais, ô corps léger que l’amour emporte,
Vous bondîtes nue, éplorée et gaie.
Ô quels baisers, quels enlacements fous !
J’en riais moi-même à travers mes pleurs.
Certes, ces instants seront, entre tous
Mes plus tristes, mais aussi mes meilleurs.
Je ne veux revoir de votre sourire
Et de vos bons yeux en cette occurrence
Et de vous enfin, qu’il faudrait maudire,
Et du piège exquis, rien que l’apparence.
*****
Je vous vois encore ! En robe d’été
Blanche et jaune avec des fleurs de rideaux.
Mais vous n’aviez plus l’humide gaîté
Du plus délirant de tous nos tantôts.
La petite épouse et la fille aînée
Était reparue avec la toilette
Et c’était déjà notre destinée
Qui me regardait sous votre voilette.
Soyez pardonnée ! Et c’est pour cela
Que je garde, hélas ! avec quelque orgueil,
En mon souvenir qui vous cajola
L’éclair de côté que coulait votre œil.
*****
Par instants je suis le pauvre navire
Qui court démâté parmi la tempête
Et, ne voyant pas Notre-Dame luire,
Pour l’engouffrement en priant s’apprête.
Par instants je meurs la mort du pécheur
Qui se sait damné s’il n’est confessé,
Et, perdant l’espoir de nul confesseur,
Se tord dans l’Enfer, qu’il a devancé.
Ô mais ! par instants, j’ai l’extase rouge
Du premier chrétien, sous la dent rapace,
Qui rit à Jésus témoin, sans que bouge
Un poil de sa chair, un nerf de sa face !

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BIRDS IN THE NIGHT

ROMANCES SANS PAROLES Paul VERLAINE (1874)

POESIE FRANCAISE
ROMANCES SANS PAROLES (Edition Vanier – 1902)

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PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas

 

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Œuvres de Paul Verlaine
 


ROMANCES SANS PAROLES

1874

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890
Mikhaïl Vroubel Démon Assis 1892

ROMANCES SANS PAROLES

ARIETTES OUBLIEES

I
C’est l’extase langoureuse,
C’est la fatigue amoureuse,
II
Je devine, à travers un murmure,
Le contour subtil des voix anciennes
III
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville,
IV
Il faut, voyez-vous, nous pardonner les choses
De cette façon nous serons bien heureuses
V
Le piano que baise une main frêle
Luit dans le soir rose et gris vaguement,
VI
C’est le chien de Jean de Nivelle
Qui mord sous l’œil même du guet
VII
Ô triste, triste était mon âme
À cause, à cause d’une femme.
VIII
Dans l’interminable
Ennui de la plaine
IX
L’ombre des arbres dans la rivière embrumée
Meurt comme de la fumée,

1 Ariettes Oubliées Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890

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PAYSAGES BELGES

WALCOURT
Briques et tuiles,
Ô les charmants

CHARLEROI
Dans l’herbe noire
Les Kobolds vont.

BRUXELLES, SIMPLES FRESQUES
I
La fuite est verdâtre et rose
Des collines et des rampes,

II
L’allée est sans fin
Sous le ciel, divin

BRUXELLES, CHEVAUX DE BOIS
Tournez, tournez, bons chevaux de bois,
Tournez cent tours, tournez mille tours,

MALINES
Vers les prés le vent cherche noise
Aux girouettes, détail fin

Paysages Belges Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890

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BIRDS IN THE NIGHT

Vous n’avez pas eu toute patience,
Cela se comprend par malheur, de reste ;

Birds in the night Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890

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AQUARELLES

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GREEN

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon cœur, qui ne bat que pour vous.

SPLEEN

Les roses étaient toutes rouges
Et les lierres étaient tout noirs.

STREETS
I

Dansons la gigue !

STREETS
II

Ô la rivière dans la rue !
Fantastiquement apparue

 CHILD WIFE

Vous n’avez rien compris à ma simplicité,
Rien, ô ma pauvre enfant !

A POOR YOUNG SHEPHERD

J’ai peur d’un baiser
Comme d’une abeille.

BEAMS

Elle voulut aller sur les flots de la mer,
Et comme un vent bénin soufflait une embellie,

Aquarelles Green Spleen Streets Child Wife A Poor Young Shepherd Beams Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890