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Rotunda da Boavista – Praça de Mouzinho de Albuquerque – La Place d’Albuquerque PORTO

PORTUGAL
PORTO
Rotunda da Boavista

Photo Jacky Lavauzelle




Praça de Mouzinho de Albuquerque

Place d’Albuquerque

Rotunda da Boavista

sculpteur Alves de Sousa

Hommage à
Joaquim Augusto Mouzinho de Albuquerque
1855-1902




Monument représentant
la Guerre d’indépendance espagnole
1808 – 1814

L’Angleterre vient en aide au Portugal contre les troupes françaises de Napoléon Ier Bonaparte
Coalition anglo-portugaise menée par Arthur Wellesley Wellington contre l’armée Française menée par André Masséna (1758-1817)

Quelques batailles :
Bataille de Talavera en juillet 1809
la Bataille de Fuentes de Oñoro en mai 1811
le siège de Ciudad Rodrigo en 1812

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Le lion anglais terrassant l’aigle napoléonien

 

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Rotunda da Boavista

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Rotunda da Boavista





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Rotunda da Boavista

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VIE DE MASSENA

duc de Rivoli, prince d’Essling, maréchal de France, né à Nice en Piémont le 6 mai 1758. Orphelin dès l’enfance, embarqué comme mousse sur un navire marchand, il s’engagea à 17 ans. Il devint sous-officier dans le régiment Royal-Italien et y était encore quatorze ans après, au moment de la Révolution. Il fit la première campagne du Piémont dans les armées de la République, et parvint rapidement au grade de général de brigade qui lui fut conféré en 1793. Général de division en 1795, il commanda l’aile droite de l’immortelle armée d’Italie, où il mérita le surnom d’enfant chéri de la victoire. On lui doit le gain de la célèbre bataille de Loano, dont nous allons tracer une courte esquisse.

Envoyé en Portugal en 1810 pour en chasser les Anglais, il échoua comme avaient échoué Junot et Soult ; mais il faut dire que les forces qu’il commandait étaient fort inégales, qu’il manquait de munitions et qu’il fut mal secondé.

Rentré en France, il fut mal accueilli par Napoléon qui ne l’employa pas dans les fameuses campagnes de 4812 et de 1813 ; mais, après la bataille de Leipzig, l’Empereur lui confia la 8e division militaire.

Louis XVIII le maintint dans ce poste, le fit commandeur de Saint-Louis et lui octroya des lettres de naturalisation, formalité passablement ridicule à l’égard du vainqueur de Zurich.

En 1815, il resta fidèle aux Bourbons aussi longtemps qu’il le put, n’accepta aucun service pendant les Cent-Jours, commanda la garde nationale sous le gouvernement provisoire, refusa de faire partie du conseil de guerre appelé à juger le maréchal Ney, fut dénoncé aux Chambres comme coupable de félonie au 20 mars, se justifia de cette calomnie et en mourut de chagrin le 4 avril 1817, âgé de 59 ans.

« Général d’un rare courage et d’une ténacité si remarquable, dont le talent croissait par l’excès du péril, qui, vaincu, était toujours prêt à recommencer comme s’il eût été vainqueur. »

{Mémorial de Sainte-Hélène.)

« Masséna était fortement constitué, infatigable, nuit et jour à cheval parmi les rochers et dans les montagnes. C’était le genre de guerre qu’il entendait spécialement. Il était décidé, brave, intrépide, plein d’ambition et d’amour-propre ; son caractère distinctif était l’opiniâtreté ; il n’était jamais découragé ; il négligeait la discipline ; soignait mal l’administration, et, par cette raison, était peu aimé du soldat. Il faisait assez mal les dispositions d’une attaque. Sa conversation était peu intéressante ; mais au premier coup de canon, au milieu des boulets et des dangers, sa pensée acquérait de la force et de la clarté. Était-il battu, il recommençait comme s’il eût été vainqueur. » (MONTHOLON.)

« Masséna était un homme d’un talent supérieur. Néanmoins, il faisait de mauvaises dispositions avant une bataille ; et ce n’était que lorsque les hommes tombaient de tous côtés qu’il commençait à agir avec le jugement qu’il aurait dû montrer auparavant. Au milieu des morts et des mourants, de la grêle de’ balles qui moissonnaient tout autour de lui, Masséna était toujours lui-même ; il donnait ses ordres et faisait ses dispositions avec le plus grand sang-froid. Voilà la vera nobilità di sanque. On disait avec vérité de Masséna qu’il ne commençait à agir avec discernement, que lorsque la chance d’une bataille se déclarait contre lui. C’était néanmoins un grand pillard. Il était toujours de moitié avec les fournisseurs et les commissaires de l’armée. Je lui dis plusieurs fois que, s’il voulait cesser ses spéculations, je lui ferais présent de 800,000 francs ou d’un million ; mais il en avait tellement pris l’habitude, qu’il ne pouvait s’empêcher de se mêler de ces sales intrigues pécuniaires. Il était haï, pour cela, par les soldats, qui se révoltèrent plusieurs fois contre lui. Cependant, c’était un homme précieux, et il eût été un grand homme, si ces qualités n’eussent été obscurcies par le vice honteux de l’avarice. » (O’MÉARA.)

Masséna
Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850
C. Mullié
M

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« Or cette classe ne comprend et ne croit à la longue, que ce qu’elle lit imprimé ; les bruits de société expirent avant de lui arriver ou s’effacent bientôt de sa mémoire. Il n’y avait au monde qu’un moyen de la rendre sensible à ce qu’elle ne lit pas imprimé ; c’était de l’alarmer sur les biens nationaux. Quant à Moreau, il fallait employer ce général, le mettre dans des circonstances où sa faiblesse parût dans tout son jour. Par exemple, lui faire perdre sa gloire par quelque expédition dans le genre de celle de Masséna en Portugal. »

Stendhal
Vie de Napoléon
Texte établi par Henri Martineau, Le Livre du divan, 1930 (Napoléon. Tome I, pp. 102-104).

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Rotunda da Boavista

André Maurois et la Musique du Sentiment Amoureux

André Maurois
et
la musique du sentiment amoureux

Une vie amoureuse et symphonique
où les thèmes s’entremêlent    

André Maurois et la musique du sentiment amoureux Artgitato Renoir Le Moulin de la Galette                                                                      

LA MUSIQUE DANS LA CRISTALLISATION AMOUREUSE

La musique prend dans l’amour des tintes particulières. Elle participe de la cristallisation stendhalienne (De l’Amour) dans la fabrication et la conception de l’amour :

« Les arts, et particulièrement la musique, aident à la cristallisation en rappelant le souvenir de ce que l’on aime.» (Sept visages de l’amour)

Parfois, la musique en sus comme participant à la réaction chimique, parfois l’amour, lui-même, transformé en musique pure symphonique et harmonieux.

« Cette scène centrale du roman (Madame Bovary) est composée comme une symphonie où deux thèmes se mêlent et se répondent. » (Sept visages de l’amour)

Sauf si le sentiment amoureux s’évapore et laisse entendre quelques fausses notes.

                           DES VOLONTES A CONTRETEMPS

« Je crois, si j’avais pu te garder, que j’aurais su te rendre heureux. Mais nos destinées et nos volontés jouent presque toujours à contretemps. » (Climats)

Les thèmes sont désormais beaucoup plus sérieux, la légèreté de la nature s’est enfuie. Les yeux ne regardent plus, ils se ferment. Nous sommes dans l’être. Au plus profond, dans le noir et l’attention :

« Au concert où, pendant nos fiançailles, je les emmenai tous les dimanches, je remarquai combien Odile écoutait mieux que Misa. Odile, les yeux fermés, laissait la musique couler à travers elle, semblait heureuse et oubliait l’univers. Misa, les yeux curieux, regardait autour d’elle, reconnaissait des gens, ouvrait le programme, lisait et m’irritait par son agitation » (Climats)

Ces thèmes deviennent désormais majeurs, fermes et dignes. Tels des motifs récurrents, ils parsèment l’œuvre régulièrement.  Ils semblent prendre l’armure comme s’ils partaient à la guerre dans la conquête des sentiments.

« J’avais appris à connaître ce que j’appelais son ‘air de conquête’, une gaieté haussée d’un demi-ton au-dessus de sa gaieté normale, des yeux plus brillants, un visage plus beau, et son habituelle langueur vaincue » (Climats)

Une vie amoureuse et symphonique
où les thèmes s’entremêlent                                                                                

« Âmes des Chevaliers, revenez-vous encor ? Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ?» (Alfred de Vigny, Le Cor)

« JE LES ENTENDS TOUS ENCORE TRES FORT »

Certains thèmes parfois, « tendres et apaisants » s’immiscent le temps d’une pause, d’un silence, au cœur de la passion.

« Je vous parlais de ma vie comme d’une symphonie où se mêlaient des thèmes ; celui du chevalier, du cynique, celui du rival. Je les entends tous encore très fort. Mais j’entends aussi dans l’orchestre un instrument unique, je ne sais lequel, qui répète avec une douceur ferme un thème de quelques notes, tendre et apaisant. C’est le thème de la sérénité ; il ressemble à celui de la vieillesse. » (Climats)

Outre le thème de la sérénité, des motifs de l’amour courtois ou romantiques parcourent l’œuvre, mais plus particulièrement Climats ; celui qui revient en boucle le plus souvent est celui du Chevalier, bon et puissant, prince charmant, sauveur et conquérant. Il parcourt l’œuvre et peut se transformer en un thème du Rival :

« Ce thème du Chevalier protecteur, tout en moi le reprenait alors. Comme dans un orchestre une flûte isolée, esquissant une courte phrase, semble éveiller de proche en proche les violons, puis les violoncelles, puis les cuivres, jusqu’à ce qu’une énorme vague rythmée vienne déferler sur la salle, ainsi la fleur cueillie, le parfum des glycines, les églises blanches et noires, Botticelli et Michel-Ange, se joignaient tour à tour au chœur formidable qui disait le bonheur d’aimer Odile et de protéger, contre un invisible ennemi, sa parfaite et fragile beauté » (Climats)

« J’ai essayé de vous faire saisir l’entrée, la première exposition à demi couverte par d’autres instruments plus forts, des thèmes autour desquels s’est construite la symphonie inachevée qu’est ma vie. Vous avez noté le Chevalier, le Cynique, et peut-être avez-vous saisi dans cette absurde histoire de tapissier, que, par scrupule, je n’ai pas voulu omettre, le lointain et premier appel de la Jalousie » (Climats)

« Le thème du Rival, si le compositeur mystérieux qui orchestre notre existence nous le faisait entendre isolé, ce serait presque, je crois, le thème du Chevalier, mais ironique et déformé » (Climats)

Sérieux, forts, cyniques : « Cette fois, on applaudit vigoureusement ; la musique de la phrase exigeait l’accord parfait des acclamations. » (Ni Ange ni bête)

« L’armée applaudissait. Le luth du troubadour S’accordait pour chanter les saules de l’Adour » (Alfred de Vigny, Le Cor)

André Maurois et le Sentiment amoureux
Jacky Lavauzelle

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Symbole-Artgitato-6.jpg.