OS LUSIADAS CAMOES CANTO VI CANTO SEXTO Os Lusiadas Les Lusiades OS LUSIADAS VI-91 LES LUSIADES VI-91
* LITTERATURE PORTUGAISE
literatura português Luis de Camões [1525-1580] Tradução – Traduction Jacky Lavauzelle texto bilingue
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Desta maneira as outras amansavam De manière identiques, les autres Nymphes apprivoisèrent Subitamente os outros amadores; Soudain tous les autres amants ;…
OS LUSIADAS CAMOES CANTO V Os Lusiadas Les Lusiades OS LUSIADAS V-5 LES LUSIADES V-5 * LITTERATURE PORTUGAISE
literatura português Luis de Camões [1525-1580] Tradução – Traduction Jacky Lavauzelle texto bilingue
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« Passamos a grande Ilha da Madeira, « Nous passâmes la grande île de Madère, Que do muito arvoredo assim se chama, Qu’ainsi on nomme par son nombre important d’arbres,…
Alegre, fértil, vario, fresco prado, Joyeuse, fertile, variée, fraîche prairie, tú monte, y bosque d’ árboles hermoso, toi, la montagne, toi, la forêt d’arbres jolis, el uno y otro siempre venturoso, l’un et l’autre toujours enjoués, que de las bellas plantas fue tocado; quand, par de beaux pieds, vous êtes pénétrés ; …
Das edle Bild der Menschheit zu verhöhnen, Moquant la noble image de l’humanité, Im tiefsten Staube wälzte dich der Spott, Dans la poussière la plus infâme, la moquerie t’a roulée, Krieg führt der Witz auf ewig mit dem Schönen, Continuant son éternelle guerre contre le beau Er glaubt nicht an den Engel und den Gott, Ne croyant ni à l’ange ni à Dieu, Dem Herzen will er seine Schätze rauben, Au cœur, il veut lui voler ses idéaux, Den Wahn bekriegt er und verletzt den Glauben. Combattant l’illusion, il viole la foi.
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Doch, wie du selbst, aus kindlichem Geschlechte, Mais, comme toi, d’une juvénile candeur, Selbst eine fromme Schäferin wie du, Simple et pieuse bergère comme toi, Reicht dir die Dichtkunst ihre Götterrechte, La poésie t’offre ses droits divins Schwingt sich mit dir den ewgen Sternen zu, Se porte avec toi vers les astres éternels, Mit einer Glorie hat sie dich umgeben, D’une scintillante gloire elle te couronne, Dich schuf das Herz, du wirst unsterblich leben. T’irradie le cœur, pour devenir immortelle.
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Es liebt die Welt, das Strahlende zu schwärzen Il aime, ce monde, noircir ce qui illumine Und das Erhabne in den Staub zu ziehn, Et tirer le sublime dans la poussière, Doch fürchte nicht! Es gibt noch schöne Herzen, Mais n’aie pas peur ! Il y a encore de belles âmes, Die für das Hohe, Herrliche entglühn, Qui, pour ce qui est grand et glorieux, s’enflamment, Den lauten Markt mag Momus unterhalten, Le marché bruyant peut divertir Momos, Ein edler Sinn liebt edlere Gestalten. Un esprit noble aime les figures nobles.
LA NAISSANCE D’ADONIS
&
LA MORT D’ADONIS
François Boucher
A LA
CASA-MUSEU
MEDEIROS E ALMEIDA
LA NAISSANCE D’ADONIS O nascimento de Adonis 1733 – Paris
« C’est parmy les forests qu’a vescu mon Heros ; C’est dans les bois qu’Amour a troublé son repos. Ma Muse en sa faveur de Myrte s’est parée ; J’ay voulu celebrer l’amant de Cytherée, Adonis, dont la vie eut des termes si courts, Qui fut pleuré des Ris, qui fut plaint des Amours.
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Il semble estre formé pour le plaisir des yeux.
Qu’on ne nous vante point le ravisseur d’Helene,
Ny celuy qui jadis aymoit une ombre vaine,
Ny tant d’autres Heros fameux par leurs appas ;
Tous ont cedé le prix au fils de Cyniras. » Jean de La Fontaine
Adonis
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LA MORT D’ADONIS A morte de Adonis 1733 – Paris
» Tous ensemble au Sanglier voudroient lancer leurs dards ; Mais peut-estre Adonis en recevroit l’atteinte. Du cruel animal ayant chassé la crainte, En foule ils courent tous droit aux fiers assaillans : Courez, courez, Chasseurs un peu trop tard vaillans ; Destournez de vos noms un éternel reproche : Vos efforts sont trop lents, déja le coup approche. Que n’en ay-je oublié les funestes momens ! Pourquoy n’ont pas peri ces tristes monumens ! Faut-il qu’à nos neveux j’en raconte l’histoire ! Enfin de ces forests l’ornement et la gloire, Le plus beau des mortels, l’amour de tous les yeux, Par le vouloir du sort ensanglante ces lieux. Le cruel animal s’enferre dans ses armes, Et d’un coup aussi-tost il détruit mille charmes. Ses derniers attentats ne sont pas impunis ; Il sent son cœur percé de l’épieu d’Adonis, Et, luy poussant au flanc sa defense cruelle, Meurt, et porte en mourant une atteinte mortelle. D’un sang impur et noir il purge l’Univers : Ses yeux d’un somme dur sont pressez et couverts, Il demeure plongé dans la nuit la plus noire, Et le vainqueur à peine a connu sa victoire, Joüi de la vengeance et goûté ses transports, Qu’il sent un froid demon s’emparer de son corps. De ses yeux si brillans la lumiere est esteinte, On ne void plus l’éclat dont sa bouche estoit peinte, On n’en void que les traits, et l’aveugle trespas Parcourt tous les endroits où regnoient tant d’appas… » Jean de La Fontaine
Adonis
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« Oh ! laisse-le en paix dans sa dégoûtante tanière : la beauté n’a rien à faire avec de tels monstres ; ne t’expose pas volontairement à ce danger ! Ceux qui prospèrent prennent conseil de leurs amis. Quand tu as nommé le sanglier, à ne te rien cacher, j’ai tremblé pour toi, et tout mon corps a frémi. »
CVII
« Bien plus, elle offre à mes regards le tableau d’un sanglier furieux ; sous ses défenses aiguës, je vois étendu sur le dos quelqu’un qui te ressemble, couvert de blessures, et dont le sang répandu sur les fleurs nouvelles les fait pencher de douleur et baisser la tête. »
CXI William Shakespeare
VÉNUS ET ADONIS
Traduction par François Guizot .
Œuvres complètes de Shakespeare, Didier, 1863, tome 8
« Le dernier attribut de Cupidon, je veux dire, son arc et ses flèches, signifient que cette force qu’il représente est de nature à pouvoir agir à distance ; car ce qui agit à distance semble lancer des flèches. Or, tout philosophe qui suppose les atomes et le vuide, est, par cela seul, forcé de supposer que la force de l’atome peut agir à distance : sans une action de cette espèce (vu le vuide interposé), aucun mouvement ne pourroit être excité ni communiqué ; tout s’engourdiroit et demeureroit immobile. » Francis Bacon
De la sagesse des Anciens
Traduction par Antoine de La Salle .
1803
« Cependant l’Ennemi assembloit toutes les Forces des environs sur une hauteur qu’on voyoit derrière la Ville, et ces Forces ne paroissoient pas méprisables. Nous y distinguions entre autres environ deux cens Cavaliers, bien montés, et bien armés, à ce qu’il nous paroissoit, et le tout étoit rangé en assez bon ordre, avec nombre de Tambours, de Trompettes et de Drapeaux. Ils faisoient le plus de bruit qu’ils pouvoient avec cette Musique guerrière, et paradoient avec grande ostentation, dans l’еsрéгапсе de nous intimider, et de nous forcer à nous retirer avant que d’avoir fini d’emporter notre butin, car ils savoient déja le peu de monde que nous avions à terre. Nous n’étions pas assez aisés à effrayer, pour croire que, leur Cavalerie, sur laquelle ils paroissoient le plus compter, ôsat s’engager dans les rues et venir nous attaquer entre les maisons, quand même nous eussions encore été en plus petit nombre. Ainsi nous continuames tranquilement tant que le jour dura, à embarquer le Trésor, les provisions, et les rafraichissemens, tels que Porcs, Volailles, etc. que nous trouvames dans cette Ville en grande abondance. » Richard Walter
Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 1, 2, 3, 4, par George Anson
Editions Arkstee & Merkus, 1749
« La déesse est couchée au bord de sa coquille. Le jour serpente et glisse à son torse onduleux ; Sous son bras replié son œil embusqué brille ; Et l’éclat de midi compose ses cheveux. » Ernest Raynaud
La Naissance de Vénus
La Bataille de Verceil (Vercelli) Combat des Cimbres ( originaire du Jutland) et les Romains (mené par Marius (157 av. J.-C.- 86 av. J.-C.) 30 juillet de l’an 101 av. J.-C..
Tableau de Giovanni Battista Tiepolo (1725–1729)
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« Não matou a quarta parte o forte Mário « Le puissant Marius à Verceil ne tua pas un quart Dos que morreram neste vencimento, De ceux qui moururent ici de toutes parts, Quando as águas co’o sangue do adversário Quand dans les eaux par l’adversaire ensanglantés, Fez beber ao exército sedento; Il fit boire son armée assoiffée ; Nem o Peno asperíssimo contrário Ni le rugueux Carthaginois dans sa haine Do Romano poder, de nascimento, De toujours contre la puissance Romaine, Quando tantos matou da ilustro Roma, Quand il massacra tant de soldats de l’illustre Rome, Que alqueires três de anéis dos mortos toma. Que trois boisseaux ne pouvaient contenir les anneaux des morts.
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LES LUSIADES CHANT 3
*** ALPHONSE XI DE CASTILLE (13 août 1311 Salamanque – 26 mars 1350 Gibraltar) Le Justicier – El Justiciero
Alphonse XI de Castille Alfonso XI Peinture de Francisco Cerdá de Villarestan Musée du Prado – Madrid
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Marie-Constance de Portugal Femme d’Alphonse XI de Castille (1328)
Fille d’Alphonse IV du Portugal et de Béatrice de Castille
(1313 – 1357)
Alphonse XI préférait sa maîtresse Leonor de Guzmán à Marie-Constance (celle-ci assassina Leonor à la mort d’Alphonse XI)
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Alphonse IV Le Brave ( Lisbonne – ) Roi de Portugal et de l’Algarve par la grâce de dieu
Alphonse IV Alfonso IV Peinture du XVIIIe siècle
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LES LUSIADES CHANT 3
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Précisions historiques
et
Retour sur les versets précédents
Sonnet 1 à Sonnet 94 : la naissance du Portugal – Règnes d’Alphonse I, Sanche I, Alponse II et Sanche II. Le sonnet 94 évoque la passation de pouvoir de Sanche II à Alphonse III en 1247, un an avant la mort de Sanche II. Sonnet 94 : nous partons pour les 32 années de règne d’Alphonse III qui nous conduirons jusqu’en 1279, date du nouveau règne de Denis Ier.
Sonnet 95 : Camoes évoque les prises guerrières d’Alphonse III en Algarve sur les Maures.
Sonnet 96 : le règne de Denis Ier- Second fils d’Alphonse III. Son règne s’étalera de 1279 à sa mort, le 7 janvier 1325. Il nomme déjà son successeur Alphonse IV Le Brave qui règnera 32 ans de 1325 à 1357. Denis Ier va pacifier son pays – Poète et troubadour, il laissera de nombreux cantigas : cantigas de amor, cantigas de amigo, cantigas de escarnio y maldecir.
Sonnet 97 : création de l’Université de Coimbra sur les bords du Mondego -A Leiria, Denis Ier signera le Scientiae thesaurus mirabilis. L’université de Coimbra est créée en 1290.
Sonnet 98 : Denis Ier reconstruit et renforce son pays. Atropos, une des trois Moires, coupe son fil de vie en 1325. (les 3 Moires : Clotho, celle qui tisse le fil de la vie, Lachésis, celle qui déroule et qui répare le fil et la dernière Atropos, celle qui coupe). Voici venu le règne d’Alphonse IV.
Les Moires
Francisco de Goya 1820-1823 Musée du Prado – Madrid
Sonnet 99 : la traditionnelle opposition entre les Castillans et les Lusitaniens. Mais celle-ci n’empêche pas la solidarité et l’entraide, notamment lors de l’invasion Mauritanienne en terre Castillane.
Sonnet 100 : Les troupes d’invasion sont énormes. Camoes évoque la reine légendaire de Babylone, Sémiramis, celle qui créa Babylone et ses fameux jardins suspendus. L’Hydapse décrit est l’actuel Jhelum (Inde & Pakistan). Les Sarrasins se rassemblent dans le Tartèse (Andalousie).
Sonnet 101 : Alphonse XI de Castille est dépassé par l’armée imposante de l’ennemi sarrasin. Il envoie Marie-Constance, sa femme, pour avoir le soutien d’Alphonse IV du Portugal, qui n’est autre que sa propre fille (que celui-ci a eu avec Béatrice de Castille). Ce n’était pas tout à fait « a caríssima consorte » d’Alphonse XI puisqu’il lui préférait sa maîtresse, Leonor de Guzmán.
Sonnet 102 : Arrivée de la belle Marie-Constance en sanglots devant son père Alphonse IV.
Sonnet 103 : Un rassemblement gigantesque d’armées venues d’Afrique sont derrière le grand Roi du Maroc.
Sonnets 104 & 105 : La supplique de Marie-Constance à son père Alphonse IV. S’il ne vient pas à l’aide d’Alphonse XI de Castille, Marie aura tout perdu.
Sonnet 106 : Camoes compare la demande de Marie à celle de Vénus pour Énée devant Jupiter.
Sonnet 107 : Alphonse IV accepte et regroupe ses forces dans les plaines d’Évora.
Sonnet 108 : Alphonse IV à la tête des troupes lusitaniennes pénètre en Castille avec sa fille Marie-Constance.
Sonnet 109 : 1340 La bataille de Tarifa (Province de Cadix) ou bataille du Salado (30 octobre 1340) se prépare entre les deux Alphonse (IV du Portugal et XI de Castille) face aux armées menées par Abu al-Hasan ben Uthman et Yusuf Ier de Grenade.
Sonnet 110 : Camoes évoque les troupes agaréenne (des descendants d’Agar). Agar, servante d’Abraham donne naissance à Ismaël considéré comme Prophète par les musulmans (Cf. la Sourate Ibrahim). Camoes fait un rapprochement audacieux et fallacieux entre les termes Sarrasins et Sarah. On retrouve couramment cette méprise, par exemple chez Isidore de Séville (VIe et VIIe siècle, Étymologies, IX,2,57.
Sonnet 111 : Comparaison avec David et Goliath. La foi supérieure à la force.
Sonnet 112 : Avec l’aide de Dieu, les Castillans et les Portugais sont prêts à affronter les armées du Roi du Maroc (Abu al-Hasan ben Uthman) et du Souverain de Grenade (Yusuf Ier de Grenade).
Sonnet 113 : Au cœur du combat. 30 octobre 1340, bataille de Tarifa.
Sonnet 114 et Sonnet 115 : Défaite du Río Salado : Alphonse IV bat les armées de Grenade de Yusuf Ier et part ensuite aider son beau-père Alphonse XI de Castille qui lutte encore contre les Mauritaniens et les troupes de Abu al-Hasan ben Uthman.
Sonnet 116 : Camoes fait référence à deux batailles célèbres pour les comparer à la bataille de Salado : la première, la bataille de Verceil où les Romains, menés par le général Marius (157 av. J.-C.- 86 av. J.-C.) écrasèrent les Cimbres, originaire du Jutland, le
30 juillet de l’an 101 av. J.-C., et la Bataille de Cannes (en Italie, Cannæ en Apulie), une des grandes batailles de la deuxième guerre punique où Hannibal Barca et les Carthaginois démantelèrent les troupes de la République Romaine le 2 août 216 av. J.-C. menés par consuls Caius Terentius Varro et Lucius Æmilius Paullus.