Archives par mot-clé : selezione di poesie

POÉSIE ITALIENNE & LITTÉRATURE ITALIENNE

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Traduction Italien Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
Traduzione di testi in italiano
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Traductions Artgitato Français Portugais Latin Tchèque Allemand Espagnol

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TRADUCTION ITALIEN

Traduzione di testi in italiano

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Rinaldo d’Aquino

La Complainte de l’amante du Croisé – Lamento dell’amante del crociato
Rinaldo Aquino Artgitato J Robert-fleury Baudouin s'empare de la ville d'Édesse 1098

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PIERRE L’ARETIN
PIETRO ARETINO

Lettere di Aretino – Les Lettres de l’Arétin

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Dino Campana

Donna Genovese – Dame Génoise
La Chimera – La Chimère

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Carducci Giosuè

Poèmes (Selection) – Selezione di poesie

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Dante Alighieri

La Vita Nuova – La Nouvelle Vie
1292

La Divine Comédie
Divina Commedia

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Gabriele d’Annunzio

Sélection de poèmes – selezione di poesie

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Goldoni Carlo

La bottega del caffè – Le Café

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Giacomo Leopardi

Poèmes – La Poesia di Giacomo Leopardi
Canti – Les Chants

giacomo-leopardi-poesie-poesia-artgitato-ferrazzi-casa-leopardi

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Mastro Titta

Memorie di un carnefice scritte da lui stesso (extrait exécution Piazza del Popolo)

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Alessandro Manzoni

Poésie

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Giovanni Pascoli

Selezione di Poesie – Sélection de poèmes

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Pétrarque – Francesco Petrarca

Canzoniere – Le Chansonnier 

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Traduzione di testi in italiano
Traduction Italien

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Littérature italienne
par Henri Hauvette
1907

AVANT-PROPOS
DE LA PREMIÈRE ÉDITI0N────

Pour présenter en cinq cents pages environ un tableau d’ensemble de la littérature italienne, on pouvait choisir entre deux partis : dresser un répertoire méthodique, aussi complet que possible, des auteurs et des œuvres, en consacrant à chacun une notice biographique et analytique ; ou bien sacrifier résolument les écrivains secondaires, pour s’étendre davantage sur les poètes et les penseurs les plus connus et les plus représentatifs, de façon à caractériser surtout les grandes époques et les principaux courants d’inspiration, qui constituent la véritable originalité de la littérature italienne.

C’est à ce dernier parti que je me suis arrêté sans hésitation : l’étude de Dante, Pétrarque, Boccace, Machiavel, Guichardin, l’Arioste, le Tasse, Métastase, Goldoni, Parini, Alfieri, Monti, Foscolo, Manzoni, Leopardi, G-. Carducci, occupe à peu près la moitié du présent volume. Les auteurs secondaires sont mentionnés, en grand nombre, mais très brièvement, parmi les précurseurs ou les épigones des personnalités les plus saillantes, dans les chapitres consacrés à expliquer l’enchaînement des périodes, les progrès ou les reculs de l’art et du goût.

Pour rendre encore d’un dessin plus facile à saisir dans son ensemble le développement de la littérature si complexe et si variée de l’Italie, l’exposé en a été divisé en quatre parties, correspondant à quatre étapes de la pensée et de la civilisation. La détermination de ces périodes est naturellement sujette à discussion, d’autant plus que je me suis écarté ici de certaines habitudes prises. Mon unique préoccupation a été de mettre en pleine lumière les caractères qui m’ont toujours le plus frappé dans l’évolution de la littérature italienne, depuis le milieu du XIIIe siècle jusqu’au commencement du XXe. Le seul élément personnel que l’on puisse introduire dans un livre très général, comme celui-ci, n’est-il pas justement la façon d’en concevoir le plan ? Sans doute, il faut être Pascal pour oser écrire : « Qu’on ne dise pas que je n’ai rien dit de nouveau : la disposition des matières est nouvelle… » ; cette déclaration orgueilleuse définit pourtant à merveille la seule originalité permise à un ouvrage dont la matière a déjà été traitée, discutée, analysée, retournée en tous sens par d’innombrables critiques.

La littérature moderne et contemporaine a été l’objet de soins particuliers ; non que l’on doive s’attendre à rencontrer dans le chapitre final de longues appréciations sur les œuvres parues en Italie depuis une trentaine d’années ; mais il a semblé utile de donner une nomenclature assez riche des auteurs qui se sont distingués, ou se distinguent actuellement dans les diverses branches de l’activité littéraire, avec quelques renseignements précis sur leur âge, sur la date de leurs publications les plus importantes, sur leurs tendances artistiques, etc.

Quelques lecteurs regretteront peut-être de ne pas trouver à la fin du livre le complément d’une bibliographie, indiquant les ouvrages généraux à consulter, et aussi quelques sources particulières, au moins pour certaines périodes et certaines œuvres. Après y avoir mûrement réfléchi, j’ai cru devoir y renoncer, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les études relatives à la civilisation italienne ont pris une telle extension au xixe siècle, tant en Italie que dans le reste de l’Europe, et même en Amérique, qu’il devient très difficile de distinguer le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire de faire un choix personnel, de dresser une bibliographie originale. J’aurais dû en conscience mentionner tous les ouvrages que j’ai consultés, depuis plus de quinze ans que la langue et la littérature italiennes ont fait l’objet unique de mon enseignement. Mais cet appendice aurait été aussi incomplet (car on ne peut tout lire) que disproportionné. Il ne pouvait me plaire d’abréger, en les démarquant, les résumés bibliographiques que d’autres ont faits, et bien faits. À quoi bon présenter au public un reflet médiocre de ce qu’il peut trouver dans des ouvrages excellents, accessibles à tous ?

Cette dernière considération m’a définitivement arrêté. Depuis quelques années, les histoires générales et les manuels de littérature italienne se sont singulièrement multipliés, et parmi ces publications, plusieurs sont de remarquables mises au point du travail critique actuellement accompli. C’est pour moi une dette de reconnaissance de citer dès ces premières pages les ouvrages que j’ai eus constamment sous la main :

Storia letteraria d’Italia ; 10 volumes par différents auteurs ; Milan, Vallardi ; 1898-1906. Chaque volume est pourvu d’abondantes notes bibliographiques.

A. d’Ancona et O. Bacci, Manuale della letteratura italiana ; 5 volumes, Florence, Barbèra ; 2e ed., 1900 et suiv. – Ce Manuel contient des notices très soignées sur près de 400 auteurs, avec de longs extraits de leurs œuvres.

D’autre part, les périodiques ne manquent pas, qui permettent au travailleur de se tenir au courant des publications nouvelles. Je ne citerai que quatre des principales revues spéciales d’histoire littéraire :

Bullettino della Società dantesca italiana, Florence (sur Dante et son temps).

Giornale storico della letteratura italiana, Turin (avec le meilleur dépouillement des périodiques italiens et étrangers).

Rassegna bibliografica della letteratura italiana, Pise ;

Rassegna critica della letteratura italiana, Naples.

Parmi les manuels plus courts, je n’ai garde d’oublier deux publications scolaires d’une haute valeur, toutes deux avec des notes bibliographiques très soignées :

Vittorio Rossi, Storia della letteratura ilaliana ; 3 vol., Milan, Vallardi ; 3° éd., 1905-1906.

Francesco Flamini, Compendio di storia della letteratura italiana ; 1 vol., Livourne, Giusti ; 6° éd. 1906.

Le dernier chapitre du présent volume mentionne en outre les ouvrages de critique et d’histoire littéraire les plus remarquables publiés en Italie depuis une trentaine d’années. Ai-je trop présumé des capacités de mes lecteurs, en estimant que l’aide de ces indications, si sommaires qu’elles soient, ils pourraient s’orienter assez vite, et dresser eux-mêmes une bibliographie très suffisante sur un point spécial ? Il ne m’a pas paru que la grande affaire fut d’étaler devant eux une érudition facile, mais bien de leur désigner les guides les plus sûrs.

M. Ferdinando Neri, docteur de l’Université de Turin et lauréat de l’Institut Supérieur de Florence, lecteur de langue ilalienne à l’Université de Grenoble a bien voulu relire sur épreuves la première édition de ce livre. Il sait combien je lui en suis reconnaissant ; mais ce que je tiens à dire publiquement, c’est qu’il a mis au service de cette révision le même souci d’exactitude rigoureuse qui a contribué, avec bien d’autres qualités, à faire si hautement estimer ses premières publications, relatives à la littérature de la Renaissance. Je lui suis redevable, sur beaucoup de points particuliers, de très utiles conseils.

Henri Hauvette
Grenoble
juin 1906

Giovanni Pascoli – POESIE – Selezione di poesie – Traduction

Giovanni Pascoli

Traduction – Texte Bilingue
Poesia e traduzione

LITTERATURE ITALIENNE

Letteratura Italiana

GIOVANNI PASCOLI
1855-1912

Giovanni Pascoli artgitato poesie poesia

Traduction Jacky Lavauzelle

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Sélection de Poèmes
selezione di poesie

Il Lampo
La Foudre

E cielo e terra si mostrò qual era:
Et le ciel et la terre ont montré qui ils étaient :

la terra ansante, livida, in sussulto;
la terre haletante, meurtrie, effrayante ;


La felicità
 La Félicité

Quando, all’alba, dall’ombra s’affaccia,
Lorsque, à l’aube, de l’ombre elle surplombe,
discende le lucide scale
descendant les escaliers polis

*

Lapide
La Pierre tombale

Dietro spighe di tasso barbasso,
Derrière un amas de molène,
   
tra un rovo, onde un passero frulla
parmi les ronces, où un moineau s’agite

*

Novembre

Gemmea l’aria, il sole così chiaro
Air cristallin, soleil si clair
che tu ricerchi gli albicocchi in fiore,
Que tu recherches les abricotiers en fleurs,

*

Nebbia
La Brume
Canti di Castelvecchio

Nascondi le cose lontane,
Tu dissimules les choses lointaines,
tu nebbia impalpabile e scialba,
Toi brume impalpable et terne,

*

Il Gelsomino Notturno
Le Jasmin dans la nuit

 E s’aprono i fiori notturni,
Et les fleurs nocturnes s’ouvrent,
nell’ora che penso ai miei cari.
Alors qu’à mes proches je pense.

*

La Tessitrice
La Tisseuse

1897

Mi son seduto su la panchetta
Je me suis assis sur le banc
come una volta… quanti anni fa?
comme jadis … quand était-ce donc ?

*

Gloria
Gloire
LE GIOIE DEL POETA
LES JOIES DU POETE
Myricae
1891

— Al santo monte non verrai, Belacqua? —
– Sur la sainte montagne, ne viendras-tu pas, Belacqua ? –




Io non verrò: l’andare in su che porta?
Non, je ne viendrai pas : pourquoi la gravirais-je ?

*

 IL BACIO DEL MORTO
LE BAISER DU MORT

I

È tacito, è grigio il mattino;
C’est ainsi, le matin est gris ;
 
la terra ha un odore di funghi;
Les champignons parfument la terre ; …

II

Chi sei, che venisti, coi lievi
Qui es-tu, qui es venu, à petits
 tuoi passi, da me nella notte?
Pas vers moi dans la nuit ? …

III

Chi sei? donde vieni? presente
Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Présent ici
tuttora? mi vedi? mi sai?
encore ? Me vois-tu ? Me connais-tu ?…

*

Temporale – Orage
IN CAMPAGNA
XII
Myricae
1891

Un bubbolìo lontano…
Au loin, un grondement…

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Il sogno della vergine
Le Rêve de la vierge
Canti di Castelvecchio

I

La vergine dorme. Ma lenta
La vierge dort. Mais indolente
la fiamma dal puro alabastro
La flamme d’albâtre pur tente

II

Stupisce le placide vene
Stupéfiant les placides veines
quel flutto soave e straniero,
Quel étranger flux suave,

III

Un figlio! che posa nel letto
Un fils ! Sur son lit
suo vergine! e cerca assetato
De vierge ! Assoiffé, il cherche

IV

Si dondola dondola dondola
Oscillant, se balançant, se ballotant
senza rumore la cuna
Sans bruit le berceau

V

Il lume inquieto ora salta
L’inquiète clarté lumière oscillante
guizzando, ora crepita e scende:
Illumine, puis crépite et décroît :

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GIOVANNI PASCOLI
par
PAUL HAZARD
en 1912

« Il aimera toute la nature« 

Cet art très objectif est tout pénétré de sentiment. Ce pourrait être la haine de la nature marâtre, qui met au inonde les créatures pour les torturer, si nous ne nous rappelions ici la bonté essentielle de Pascoli : il ne se lasse jamais d’exprimer sa douleur, parce qu’il ne l’oublie jamais : mais de sa souffrance, plutôt qu’à la légitimité de la révolte, il conclut à la nécessité du pardon. Désirer la vengeance, blasphémer ou maudire, ne serait-ce pas perpétuer le mal sur la terre, et prendre rang parmi les coupables ? Ayant éprouvé qu’il y a dans la vie un insondable mystère, ils doivent se serrer les uns contre les autres, ceux que le même mystère angoisse ; ils doivent se chérir et s’entr’aider, pour prendre leur revanche contre le sort. La pitié, la tendresse, la douceur, voilà donc les sentimens qui pénétreront les vers du poète, et qui, partant des hommes, aboutiront aux choses. Parmi les hommes, il s’intéressera d’abord aux victimes, aux orphelins, aux malades ; puis aux humbles, aux pauvres, aux misérables ; puis encore, aux simples et aux primitifs. Pareillement, il aimera les arbres qui frémissent au vent, les fleurs qui tremblent sur leur tige, et la faiblesse gracieuse des oiseaux : comme saint François d’Assise, puisqu’on a dit de lui qu’il était un Virgile chrétien, ou un saint François païen ; comme ce Paolo Uccollo dont il a écrit la touchante histoire. Il aimera toute la nature : soit qu’il aperçoive en elle des symboles, et veuille voir des berceaux dans les nids ; soit qu’il manifeste une reconnaissance émerveillée pour les tableaux de beauté qu’elle lui présente ; soit qu’il l’associe aux hommes dans la lutte contre le mystère qui l’enveloppe elle-même, il finit par la considérer comme une mère très douce, qui nous berce encore à l’heure où nous nous endormons. « Ah ! laissons-la faire, car elle sait ce qu’elle fait, et elle nous aime !… » Ce sentiment-là, il nous le communique sans prétendre nous l’imposer. En effet, cet artiste épris d’exactitude, connaissant la valeur de la précision, en connaît aussi les limites. Il sait qu’au-delà du terme où l’analyse peut atteindre, il y a les forces presque inconscientes qu’il faut laisser agir par elles-mêmes après les avoir mises en mouvement. Il possède la pudeur rare qui consiste à ne pas vouloir tout dire ; à faire crédit à la sensibilité du lecteur ; à se taire lorsqu’il a provoqué le rêve, afin de ne le point troubler.
Giovanni Pascoli
Paul Hazard
Revue des Deux Mondes Tome 10-  1912




La felicità – La Félicité – Poésie de Giovanni Pascoli

 

Giovanni Pascoli

Traduction – Texte Bilingue
Poesia e traduzione

LITTERATURE ITALIENNE

Letteratura Italiana

GIOVANNI PASCOLI
1855-1912

Giovanni Pascoli artgitato poesie poesia

Traduction Jacky Lavauzelle

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La felicità
La Félicité

In Myricae, 1891 

Quando, all’alba, dall’ombra s’affaccia,
Lorsque, à l’aube, de l’ombre elle surplombe,
discende le lucide scale
descendant les escaliers polis
e vanisce; ecco dietro la traccia
puis disparaît ; ici, derrière la trace,
d’un fievole sibilo d’ale,
d’un léger sifflement d’ailes,

*

io la inseguo per monti, per piani,
je la suis par les montagnes, les plaines,
nel mare, nel cielo: già in cuore
au-dessus des mers, dans le ciel :  déjà, dans le cœur
io la vedo, già tendo le mani,
je la vois, déjà, je lui tends les mains,
già tengo la gloria e l’amore.
déjà, j’ai la gloire et l’amour.

*

Ahi! ma solo al tramonto m’appare,
Ah ! mais seulement au coucher du soleil elle m’apparaît,
su l’orlo dell’ombra lontano,
sur le bord de l’ombre lointaine,
e mi sembra in silenzio accennare
et il me semble en silence qu’elle m’indique
lontano, lontano, lontano.
le lointain, le lointain, le lointain.

*

La via fatta, il trascorso dolore,
La route faite, la douleur vécue,
m’accenna col tacito dito:
elle m’indique avec son doigt tacite:
improvvisa, con lieve stridore,
soudain, avec un léger bruit,
discende al silenzio infinito.
elle descend vers le silence infini.

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Traduction Jacky Lavauzelle
artgitato
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LA POESIE DE GIOSUÈ CARDUCCI – Poesie di Giosuè Carducci

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letteratura italiana
Littérature Italienne

Traduction – Texte Bilingue

Sélection de poèmes de
Giosuè Carducci
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Selezione di Poesie
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Poésie de Giosuè Carducci selezione di poesie artgitato
GIOSUÈ CARDUCCI
1835- 1907

Prix Nobel de Littérature 1906

Traduction Jacky Lavauzelle

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Colloqui con gli Alberi
Colloques avec les Arbres
(vers 1872)

Te che solinghe balze e mèsti piani
Toi qui des rochers esseulés et tristes plaines
Ombri, o quercia pensosa, io piú non amo,
Tu ombres, ô chêne pensif, je ne t’aime plus,

*

Disperata
Désespérance

Su ’l caval de la Morte Amor cavalca
Sur le cheval de la Mort chevauche Amour
E traesi dietro catenato il cuore:
Qui charrie derrière lui son cœur captif :

*

Fiesole
(Sonetto – Sonet -Su l’arce onde mirò Fiesole al basso,

Sur les hauteurs d’où regarda Fiesole vers la plaine)

Su l’arce onde mirò Fiesole al basso,
Sur les hauteurs d’où regarda Fiesole vers la plaine,
 Dov’or s’infiora la città di Silla,
Coule dans la cité de Scylla fleurie,

*

Giuseppe Manzini
(poème de 1872)

Qual da gli aridi scogli erma su ‘l mare
Comme les arides roches abruptes au cœur de la mer
Genova sta, marmoreo gigante,
où Gênes se dresse, géant marmoréen,

*

Il Bove
Le Bœuf
(1872)

T’amo, o pio bove; e mite un sentimento 
Je t’aime, ô bœuf sacré ; et un sentiment doux
Di vigore e di pace al cor m’infondi,
De force et de paix au cœur m’imprègne,

*

Intermezzo IX
Intermède 9

Non contro te suoni maligno il verso,
Non, contre toi, je ne clame malignement mes vers,
 Terra a cui non risposi
Terre à qui ne répond

*

Momento Epico
Moment Epique
(vers 1886)

Addio, grassa Bologna! e voi di nera
Adieu, grasse Bologne ! et vous noirs
Canape nel gran piano ondeggiamenti,   

Chanvres dans les ondulations de la grande plaine,

*

Per il quinto anniversario della battaglia di Mentana
Pour l’Anniversaire de la Bataille de Mentana
(Giambi ed epodi
  LIBRO II- 1872)

Ogni anno, allor che lugubre
Chaque année, alors que, lugubre,
L’ora de la sconfitta
Le temps de la défaite

*

Pianto Antico
Plainte Antique
(1871)

L’albero a cui tendevi
L’arbre à qui tu tendais
 la pargoletta mano,
ta petite main,

*

Qui Regna Amore
Ici Règne Amour
(vers 1872)

Ove sei? de’ sereni occhi ridenti
Où es-tu ? De tes yeux souriants et sereins
A chi tempri il bel raggio, o donna mia?
A qui destines-tu ce beau regard, ô dame?

*

San Martino
(1883)

La nebbia a gl’irti colli
Des collines hérissées le brouillard
piovigginando sale,
s’élève en ondées,

*

Santa Maria degli Angeli
Sainte-Marie-des-Anges
(1877)

Frate Francesco, quanto d’aere abbraccia
Frère Françoisque d’espace occupe
   Questa cupola bella del Vignola,
Cette belle coupole de Vignola,

*

Virgilio
(Vers 1870)

Come, quando su’ campi arsi la pia
Comme, quand sur les champs brûlés, la pieuse
Luna imminente il gelo estivo infonde,
Lune imminente disperse la fraîcheur de l’été,

***

ÇA IRA
(1883)

PREMIER SONNET
Lieto su i colli di Borgogna splende

Lieto su i colli di Borgogna splende
Heureux brille sur les collines de Bourgogne
e in val di Marna a le vendemmie il sole:
et sur les vendanges dans la vallée de la Marne le soleil :

SECOND SONNET
Son de la terra faticosa i figli

Son de la terra faticosa i figli
Fils de l’épuisante terre
Ohe armati salgon le ideali cime,
Armés, vous avez gravi les idéales cimes,

TROISIÈME SONNET
Da le ree Tuglieri di Caterina

Da le ree Tuglieri di Caterina
Des Tuileries de Catherine de Médicis
Ove Luigi inginocchiossi a i preti,
Louis le seizième devant les prêtres s’est soumis,

QUATRIÈME SONNET
L’un dopo l’altro i messi di sventura
LA CHUTE DE LONGWY

L’un dopo l’altro i messi di sventura
L’un après l’autre les messagers de malheur
Piovon come dal ciel, Longwy cadea.
Comme du ciel tombent ; Longwy a cédé.

CINQUIÈME SONNET
Udite, udite, o cittadini. Ieri
LA CHUTE DE VERDUN

Udite, udite, o cittadini. Ieri
Écoutez, écoutez, ô citoyens. Hier
Verdun a l’inimico apri le porte:
Verdun à l’ennemi a ouvert ses portes :

SIXIÈME SONNET
Su l’ostel di città stendardo nero
LES MASSACRES DE SEPTEMBRE (1792)

Su l’ostel di città stendardo nero
La bannière noire sur l’Hôtel de Ville,
— Indietro! — dice al sole ed a l’amore:
Dit : Reculez! au soleil et à l’amour :

SEPTIÈME SONNET
Una bieca druidica visione
UNE EFFROYABLE GÉNÉRATION DE CRIMES

Una bieca druidica visione
Une vision sombre druidique
Su gli spiriti cala e gli tormenta:
S’abat sur les esprits et les tourmente :

HUITIÈME SONNET
Gemono i rivi e mormorano i venti
LA MORT DE MADAME DE LAMBALLE

Gemono i rivi e mormorano i venti
Gémissent les rivières et murmurent les vents
 Freschi a la savoiarda alpe natia.
Frais sur les Alpes savoyardes.

NEUVIÈME SONNET
Oh non mai re di Francia al suo levare
LA PRIÈRE DE LOUIS XVI

Oh non mai re di Francia al suo levare
Oh ! jamais roi de France à son lever
 Tali di salutanti ebbe un drappello!
Ne fut salué par une telle armée !


DIXIÈME SONNET
LE RETOUR DES HÉROS NATIONAUX

Al calpestio de’ barbari cavalli
Les piaffements des barbares chevaux
  Ne l’avel si svegliò dunque Baiardo?
Ont-ils réveillé Bayard du tombeau ?

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ONZIÈME SONNET
ET AU-DESSUS, LA MARSEILLAISE

Su ì colli de le Argonne alza il mattino
Se lève sur les hauteurs de l’Argonne, un matin
Brumoso, accidioso e lutolento.
Brumeux, boueux, indolent.

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DOUZIÈME SONNET
UNE NOUVELLE HISTOIRE

Marciate, o de la patria incliti tìgli,
Marchez, ô enfants glorieux de la patrie,
De i caimoni e de’ canti a l’armonia:
Des canonnades et des chants en harmonie :

***

DELLA «CANZONE DI LEGNANO»
DE LA « CANZONE DI LEGNANO »
PARTE I
PARTIE I
LE PARLEMENT
IL PARLAMENTO

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I

Sta Federico imperatore in Como.
Frédéric, empereur, séjourne à Côme.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Carducci

HENRI HAUVETTE
Littérature Italienne
CINQUIÈME PARTIE
L’ITALIE RÉGÉNÉRÉE

L’influence exercée par G. Carducci sur le mouvement intellectuel de son temps a été considérable, et on a remarqué que son exemple avait suscité un nombre inusite de professeurs-poetes. Parmi ceux—ci, Giuseppe Chiarini, d’Arezzo ({8334908) fut lié au maitre par une étroite amitié, qui ne se démentit pas un seul jour. Théoricien et imitateur de la métrique a barbare », traducteur de H. Heine, poéte délicat lui-méme, notamment dans un volume intitulé Lacrymae ({880), il s’est fait le biographe de Carducci (Memorie della vim di G. Carducci, Florence, {903), comme il fut celui d’autres grande poétes, de Foscolo ({892) et de Leopardi (I 905).

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Le poète Giosuè Carducci
Maurice Muret
Revue des Deux Mondes
Tome 40 – 1907

Dans un temps où la littérature devient de plus en plus internationale, où les auteurs du monde entier sont traduits dans toutes les langues, Giosuè Carducci offre l’exemple exceptionnel d’un grand écrivain dont l’œuvre s’est fort peu répandue à l’étranger. Son nom, à vrai dire, était depuis longtemps célèbre. Tout le monde savait que Giosuè Carducci enseignait à Bologne la littérature italienne. On connaissait son Hymne à Satan ; on n’ignorait pas non plus que ce poète, naguère républicain farouche, s’était converti à la monarchie par admiration, par vénération pour la reine douairière d’Italie, Marguerite de Savoie. Lorsque, au mois de décembre 1906, le prix Nobel pour la poésie fut attribué, après plusieurs années d’hésitation, à Giosuè Carducci, journaux et revues lui consacrèrent des études un peu plus substantielles. La mort du poète, enfin, survenue le 16 février dernier, donna lieu hors d’Italie à toute une série nouvelle d’articles nécrologiques, mais cet événement provoqua en Europe des regrets beaucoup moins sentis et beaucoup moins éloquents que la mort d’Henrik Ibsen, par exemple. L’Italie fit à son enfant des obsèques dignes de son génie, mais les autres nations, insuffisamment renseignées, restèrent plutôt indifférentes au deuil pompeux de nos voisins d’outre-monts.
Hâtons-nous de dire qu’il n’y eut, dans cette indifférence de l’étranger, aucune ingratitude. L’œuvre de Carducci ne pouvait raisonnablement prétendre à la grande célébrité internationale. Giosuè Carducci doit à la poésie le meilleur de sa gloire. Or c’est par le roman, c’est par le théâtre, c’est par la littérature d’idées que se créent les célébrités universelles. Traduite dans une langue étrangère, une œuvre lyrique perd le principal de son charme, a l’instar de ces vins généreux dont l’arôme s’évanouit en passant à travers un filtre. On traduit parfois, par curiosité ou pour l’instruction des lettrés, les poèmes lyriques d’un auteur illustre parvenu à la renommée internationale par le roman ou le théâtre. On a traduit récemment les poésies d’Henrik Ibsen, on traduira quelque jour les Laudi de M. Gabriele d’Annunzio, mais la réputation d’un auteur ne saurait se fonder sur une traduction, si bonne fût-elle, de ses ouvrages en vers. Aussi la splendeur de Giosuè Carducci, poète uniquement lyrique, était-elle et reste-t-elle condamnée à n’être jamais pleinement goûtée de quiconque ignore la langue italienne.
Une autre raison de l’obscurité relative où demeura l’œuvre de Carducci tient à son caractère rigoureusement national. Exception faite d’une série de sonnets consacrés à la Révolution française, c’est l’histoire italienne uniquement qui l’inspira, pendant toute sa vie. L’Italie a traversé de 1821 à 1870 une époque de troubles, de succès politiques mêlés de revers, de vastes espoirs suivis de mornes découragements qui aboutirent enfin à la reconstitution de l’unité et dont l’ensemble constitue la période du Risorgimento. Un poète, mort cinquante ans exactement avant Carducci, Giacomo Léopardi, avait exprimé les aspirations nationales dans la première phase de cette lutte glorieuse. Giosuè Carducci les a traduites, presque au jour le jour peut-on dire, dans la deuxième phase, la plus heureuse : celle qui devait se terminer par l’entrée des Italiens dans Rome et l’installation de la monarchie au Quirinal. Les péripéties de cet âge héroïque, Carducci les a retracées d’un point de vue assez spécial, mais avec une telle ferveur patriotique qu’il finit par incarner, aux yeux des Italiens de ce temps, non point le sentiment d’un parti, mais l’idée nationale elle-même, si bien qu’en 1891, lorsque le barde mazzinien et garibaldien inclina son front naguère indocile devant la majesté de la reine Marguerite, on salua dans cette conversion le couronnement de son œuvre de poète et de citoyen. Le nom de Carducci avait pris dans les dernières années de sa vie un sens en quelque sorte symbolique. Il représentait les idées désormais inséparables de patrie et d’unité. Après lui avoir tenu longtemps rigueur, les catholiques d’outre-monts avaient généreusement rapporté la sentence naguère prononcée contre le poète révolutionnaire. Lors d’un jubilé professoral de Carducci, le marquis Filippo Crispolti, le plus connu des publicistes catholiques de la péninsule, tint même à honneur de joindre aux hommages spontanés de l’Italie libérale l’hommage réfléchi de l’Italie catholique. Et il loua en termes parfaits tout ce qui, dans l’œuvre de Carducci, pouvait être loué par un esprit religieux. Cette unanimité dans l’admiration et la reconnaissance se retrouva lorsqu’il s’agit de rendre à la dépouille mortelle du poète les honneurs suprêmes. Le 16 février 1907 plongea dans le deuil l’Italie entière. Jour néfaste pour la Nation ! Jour de larmes pour la Poésie ! La scène funèbre décrite dans l’ode barbare Aux sources du Clitumne dut se répéter sur toutes les rives italiques :
Les nymphes allèrent en pleurant se cacher dans les fleuves, rentrèrent dans le sein maternel, ou, poussant de longs cris, se dispersèrent ainsi que des nuages au-dessus des montagnes…
Et la voix mystérieuse qui jadis, tandis que se mouraient le monde romain, ses dieux et ses héros, s’écria au large de la Méditerranée : « Le grand Pan est mort ! » dut exhaler de nouveau sa plainte en ce triste jour où descendait dans la tombe le plus antique, le plus latin, le plus romain des poètes modernes.

MAURICE MURET
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GIOSUÈ CARDUCCI

Les Poèmes de Gabriele d’Annunzio – selezione di poesie – testi e traduzioni bilingue

Gabriele D’Annunzio
prince de Montenevoso

Traduction – Texte Bilingue
Testi e traduzioni bilingue

LITTERATURE ITALIENNE

Gabriele d'Annunzio Traduction Artgitato Proses et Poèmes Italiens

 

Letteratura Italiana

Gabriele D’Annunzio
1863-1938

Traduction Jacky Lavauzelle

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 La Poésie de Gabriele d’Annunzio

selezione di poesie

Autunno
 Automne

*

Ai Poeti I
 Aux Poètes I

*

Ai Poeti II
 Aux Poètes II

*

Ancora sopra l’ »Erotik »
Encore sur l’ »Erotik »

*

Argentea
Argentée

*

Artifex Gloriosus

*

Consolazione
 Consolation

*

Criselefantina
Chryséléphantine

*

Cuprea
Cuivrée

*

Dio protegga l’Italia !
 Dieu protège l’Italie !
 [25 novembre 1892]

*

Elena
Hélène

*

Erodiade
Hérodiade

*

Erotica – Heroica
1/2
 Talvolta, mentre l’anima asservita
Parfois, tandis que mon âme
asservie
2/2
Principe un tempo amai sotto aurorali
Jadis prince, j’aimai sous de crépusculaires

*

Esortazione
 Exhortation

*

Il Censore
Le Censeur

*

Il peccato di maggio
Le Péché de Mai (en 6 parties)
1-
Or così fu; pe ’l bosco andando. Era sottile
Voici ce qui arriva en passant par le bois. Elle était mince,

2-
Soli andavamo. — Ah, senti, senti i merli fischiare —
Seuls, nous allions. – « Oh ! Ecoute ! Ecoute les merles qui sifflent ! »

3-
 Tacque; poi che su le pianure
 Elle se tut ; puis des plaines
4-
 Quando il grande letargo del bosco nei chiarori
Lorsque la grande léthargie de la forêt dans la clarté
5
E ci fermammo. A noi su ’l capo quel fulgore

[Et nous nous sommes arrêtés. Sur nos têtes coulait]
6-
Su i vani versi per voi fatico
[Sur des vers divers pour vous je fatigue]

*

I Pastori
Les Bergers

*

Invocazione
Invocation

*

Isolda

*

La Buona Voce
 La Bonne Voix

*

La Donna del Mare
La Femme de la Mer

*

La Donna del Sarcofago
 La Femme du Sarcophage

*

La duchessa di Bracciano
La duchesse de Bracciano

*

La Gavotta
La Gavotte

*

La Lotta
La Lutte

*

La morte del dio
La mort du dieu

*

L’Apoteosi
L’Apothéose

*

L’Erba
 L’Herbe

*

L’Erma
L’Hermès

*

L’Imagine
L’Image

*

Madama Violante
Madame Violante

*

Mona Castora

*

O Rus !

*

Pànico
Panique

*

Plastice
Plastique

*

Portantina
La Chaise à porteurs

*

Purificazione
Purification

*

Quousque eadem ?

*

Qualis artifex pereo !

*

Ricordo di Ripetta
Je me souviens de Ripetta

*

Ricordo di Trevi
Je me souviens de Trevi

*

Sed non satiatus
1/2
 Non più dentro le grigie iridi smorte
Il n’y a plus à l’intérieur de mes pâles yeux gris
2/2
 O bei corpi di femmine attorcenti
Ô beaux corps de femmes nouant

*

Sopra un « Erotik » Di Eduard Grieg
 Sur un « Erotik » d’Edouard Grieg

*

Vero Novo

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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