Diktsamlingen Fridolins visor och andra dikter karlfeldt dikter Dikter av Erik Axel Karlfeldt
Traduction – Texte Bilingue Erik Axel Karlfeldts dikter Karlfeldt poet Poesi Poésie
LITTERATURE SUEDOISE POESIE SUEDOISE
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Svensklitteratur svensk poesi –
Traduction Jacky Lavauzelle
Erik Axel Karlfeldt 1864 – 1931
översättning – Traduction
Höstens vår LE PRINTEMPS DE L’AUTOMNE
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Fridolins Lustgård och Dalmålningar på rim Le Jardin de Fridolin & Peintures Dalécarliennes en vers 1901
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Nu är den stolta vår utsprungen, Maintenant éclate notre fier printemps, den vår de svaga kalla höst. celui que les faibles nomment automne. Nu blommar heden röd av ljungen Maintenant, la lande se vêt en rouge par l’ardente bruyère, och vitt av liljor älvens bröst. Maintenant, une blancheur de lis revêt la rive de la rivière. Nu är den sista visan sjungen Maintenant, la dernière chanson est chantée av sommarns kvinnligt veka röst; par la voix féminine de l’été ; nu stiger uppför bergens trappa maintenant voici que montent sur les escaliers des monts trumpetarn storm i dunkel kappa. les trompettes de la tempête en manteau sombre.
*
Nu äro alla drömbarn döda Maintenant, tous les enfants des rêves sont morts som fötts ur vårens sköra lek – nés des jeux fragiles du printemps – likt buskens rosentyll, den röda, comme le tulle rose de l’arbuste, cette tulle rouge, som första skumma natt gör blek. quand la première nuit noire pâlit. Men alla starka känslor glöda Mais tous les sentiments forts brillent som snårens nypon, kullens ek comme de l’églantier le fruit, comme des coteaux le chêne, och viska varmt i frost och nordan au cœur des murmures chauds du gel qui descendent du nord om gyllne mognad och fullbordan. murmurant sur la maturité dorée, murmurant sur l’achèvement.
*
Min sång flög drucken kring det bästa Ma chanson s’est envolée autour des plus éclatantes av färg och doft i ängars ljus, couleurs et des plus subtils parfums dans la lumière des prés, och det var ljuvligt nog att gästa et comme il est agréable charmant d’être invité de många hjärtans honungshus; dans les tournoiements des milliers de nids d’abeilles ; nu vill jag, mätt på sötman, fästa maintenant, gonflé de tant de douceur, je veux attacher min boning långt från lust och rus ma demeure loin de la luxure et de l’ivresse och vila under fasta bjälkar, et je veux reposer sous des poutres fixes, ej under lösa blomsterstjälkar. et je veux quitter les tiges des fleurs.
*
Väl mig, då lekens minnen tvina, Quand les souvenirs légers s’envolent, att du var allvar och står kvar, quand, sérieuse, tu es là, debout, à mes côtés, att ingen sol behövs att skina qu’aucun soleil n’est nécessaire pour illuminer vår kärlek varm i svala dar! notre amour au chaud par ce temps frais ! Hör, himlens hårda väder vina Écoute, le mauvais temps qui vient du ciel et qui chante sin högtidshymn för trogna par. son hymne solennel pour les couples fidèles. Vi le, när jorden räds och darrar; Nous sourions lorsque la terre a peur et qu’elle tremble ; vår lyckas hus har goda sparrar. sur un rocher est construit notre maison.
Portrait de Rainer Maria Rilke 1906 Par Paula Modersohn-Becker
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HERBST AUTOMNE 1902 _________________
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Die Blätter fallen, fallen wie von weit, Les feuilles tombent, elles tombent venant de loin, als welkten in den Himmeln ferne Gärten; comme venant des jardins desséchés lointains du ciel ; sie fallen mit verneinender Gebärde. elles tombent avec des gestes rebelles.
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Und in den Nächten fällt die schwere Erde Et la terre lourde tombe les nuits aus allen Sternen in die Einsamkeit. de toutes les étoiles dans la solitude.
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Wir alle fallen. Diese Hand da fällt. Nous tombons tous. cette main tombe là. Und sieh dir andre an: es ist in allen. Et regardez les autres : c’est en chacun d’eux déjà.
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Und doch ist Einer, welcher dieses Fallen Et pourtant il y en a Un, qui prend ce qui tombe unendlich sanft in seinen Händen hält. et letient avec une infinie douceur dans ses mains.
რტოს მოაშორებს სიმწიფის ბედი, Le fruit lourd de sa maturité დაგორდება და ვაზებს ჩაუვლის, – semble vouloir briser la vigne,…
მთა მთას გასცქერის, მთა მთას გასძახის, Montagne, montagne, montagne, სადღაც საყანედ ახოებს ჭრიან tu déverses à l’envi dans la plaine და გაბმულ ყეფას აგებებს ძაღლი les pas des vaches et les aboiements des chiens ორღობეებში ურმების ჭრიალს. comme le naufrage des vagues de l’océan. ბარაქის თვალი დაიარს სოფლებს, Le soir, le village envoûte les âmes, აღუღუნდება გიტარის სიმი… au rythme effréné des guitares … დაიხმარებენ ნაცნობ მეზობლებს Les voisins familiers se retrouvent და მთელი ღამე არჩევენ სიმინდს. toute la nuit, écossant le doux maïs. მოაქვს ცხენისწყალს გლეხკაცის სახლთან Le Tskhénistskhali apporte à la porte du paysan ნარიყალა და მორები ფიჭვის, généreusement les troncs de pin, ზამთრით ბუხარში გააჩენს ხანძარს, qui viendront bientôt se blottir dans la cheminée, ოცნებასავით ნელ-ნელა იწვის. brûlant lentement comme en un rêve. ესმით ვენახში ანთებულ ატმებს Les pêches de vigne embaument უზარმაზარი საწნახლის ქშენა, les pressoirs qui s’activent bruyamment, ააქაქანებს სახლის წინ ქათმებს les poules s’agitent encore devant la maison და ხვამლის მთისკენ მიფრინავს ძერა. et la fumée déjà retourne dans les montagnes.
LES VAGUES DU CIEL ET LES FREGATES DES ANGES
The waves of the sky and the frigates of the angels
ცის ტალღები და ანგელოზის ფრეგატები
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L’hiver se pose en douceur sur l’un des quatre panneaux où le temps s’est arrêté. Les vagues du ciel ou des frégates des anges se brisent sur les feuillages décharnés des étincelles noires.
Je vois un désir inconnu. Je vois des arabesques des saisons. Des arabesques qui se lient à d’autres arabesques. Indéfiniment. Je vois des ombres douces qui se suspendent et de doux reliefs que les couleurs emportent. Ia nous conduit dans le suave jardin des dieux quand le paradis se vivait au quotidien. Nous retrouvons nos places d’autrefois. De longs bras nous saisissent et nous emportent au-delà des cadres. Des pommes luisent au travers des feuillages où les grenades s’illuminent quand vient le soir.
J’aime la mobilité des lignes qui passent au travers, comme autant de cobra et de flèches. J’aime que chacune des fibres regorge des couleurs qui chacune augmente les ébranlements des sentiments. J’aime quand Ia fait danser les cordes et les lumières au travers les spectres des jardins et des natures mortes.
La vie est plus simple avec une toile d’Ia. Elle est baignée d’une auréole de douceur et de désirs.
Ces lignes sont des fleurs qui se parent de tant de couleurs qu’elles peuvent se fondre autant avec le ciel qu’avec la mer.
Ces lignes peuvent se fondre avec le temps, avec l’espace, avec les mots et les nuits. Une éternelle jeunesse associée à une fougue et une énergie de tous les instants.
Je vois les couleurs qu’emporte le ruisseau au-delà des saisons, au-delà des silences. J’ai atteint ainsi les golfes lointains et solitaires que je ne croyais jamais atteindre. Les rivages bigarrés où les hommes ont rendez-vous avec l’ailleurs. Le désir est là mais tellement moins méconnu, tellement plus chaud autour de longs cheveux qui nous enroulent.
Winter returns smoothly to one of the four signs where time has stopped. The waves of the sky or the frigates of the angels break on the faded leaves of the black sparks. I see an unknown desire. I see arabesques of the seasons. Arabesques that bind to other arabesques. Indefinitely. I see soft shadows hanging and gentle reliefs that colors take away. Ia took us to the sweet garden of the gods when paradise was lived on a daily basis. We find our old places. Long arms grab us and take us beyond the frames. Apples are shining through foliage where pomegranates light up when the evening comes. I like the mobility of the lines that pass through, like so many cobra and arrows. I like that each fiber is full of colors that each increase the shaking of feelings. I like when Ia makes the strings and the lights dance through the ghosts of gardens and still lifes. Life is simpler with a canvas of Ia. She is bathed in a halo of sweetness and desires. These lines are flowers that adorn themselves with so many colors that they can blend with the sky and the sea. These lines can blend with time, with space, with words and nights. An eternal youth associated with a passion and an energy of all the moments. I see the colors that the stream carries beyond the seasons, beyond silences. I thus reached the distant and lonely gulfs that I never thought I could reach. The variegated shores where men have an appointment with elsewhere. The desire is there but so much less unknown, so much warmer around long hair that wrap us.
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ზამთრი
Zamtri
HIVER
WINTER
1998
ბატიკა
Batik
110×38/4
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
ნატურმორტი
Naturmorti
NATURE MORTE
STILL LIFE
2005
Techniques mixtes sur toile
Mixed media on canvas
66×58
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
სამოთხის ბაღი
Samotkhis Baghi
LE JARDIN D’EDEN
THE GARDEN OF PARADISE
1998
Huile sur batik
Oil on batik
67×53
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
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შემოდგომა AUTOMNE
AUTUMN
2003
ბატიკა
Batik
54×115
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
უსათაურო
Usatauro
SANS TITRE
UNTITLED
2005
ზეთი, ტილო
Huile sur toile
Oil on canvas
90×70
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
სამოთხის ბაღი
Samotkhis baghi LE JARDIN DU PARADIS
GARDEN OF PARADISE
1998
ბატიკა
Batik
62×54
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
ვინ დასთვალოს ზღვაში ქვიშა
vin dastvalos zghvashi kvisha
Qui va calculer le nombre de grains de sable dans la mer ? და ან ცაზე ვარსკვლავები?
da an tsaze varsk’vlavebi?
Et le nombre d’étoiles dans le ciel ?…
EDOUARD SHANARO
EDUARD SHAKHNAZAROV
ედუარდ შახნაზაროვი Eduard Shanaro
Né le 25 janvier 1959
L’EROTISME EN TENSION
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1976
Académie nationale des arts de Tbilissi, département de sculpture
Tbilisi State Art Academy, Sculpture Department
1982
Académie d’Etat des Arts, faculté de sculpture
State Academy of Arts, faculty of sculpture
1986
Membre de l’Union des artistes de l’URSS
Member of the USSR Union of Artists
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Exhibitions
1983
Galerie centrale géorgienne, « Attente », Bronze
Georgian Central Gallery, « Waiting », Bronze
1984
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « A.Rublov », bronze.
1985
Les Enfants
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Children », bronze, purchased by the Gallery.
1985
La Jeune Famille
La Galerie Centrale de Moscou
USSR Central Gallery, Moscow, sculpture « Young Family », bronze
1985
La Jeune Famille
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Young Family », bronze.
1986
La Vieille Photo
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Old Photo », bronze. Purchased by Gallery.
1986
La Vieille Photo
USSR Central Gallery, « Manege » Moscow, sculpture « Old Photo », bronze. Purchased by the Manege.
1986
Portrait de Wrestler
USSR Central Gallery, « Manege », Moscow, sculpture « Portrait of Wrestler », bronze.
1987
MATERNITE
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Motherhood », bronze.
1997-Geogian Central Gallery « Eroticism ».
1998
La Descente du Christ de la croix
Georgian Central Gallery, Tbilisi, « delivery of Christ from the Cross », bronze
2001
La Fille au violoncelle
Georgian Central Gallery, « Girl with Cello », bronze, granite.
2005-gallery « University » ,Tbilisi,works « Mary »
2006
Exhibition in Greece,Saloniki.
2006
« M » gallery,Georgia – Tbilisi.
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მოდელი
Modeli
MODELE
MODEL
2013
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Laiton argenté et cuivré – marbre
Tarnished silver-plated and copper plated brass – marble
76x38x33
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გოგონა ქოლგით
Gogona kolgit
LA FILLE AU PARAPLUIE
GIRL WITH AN UMBRELLA
2012
Elle avait une beauté spéciale. Ses cheveux semblaient deux masses d’or, mais ils étaient trop abondants et bourrelaient son front bas de deux profondes vagues chargées d’ombre, qui engloutissaient les oreilles et se tordaient en sept tours sur la nuque. Le nez était délicat, avec des narines expressives qui palpitaient quelquefois, au-dessus d’une bouche épaisse et peinte, aux coins arrondis et mouvants. La ligne souple du corps ondulait à chaque pas, et s’animait du balancement des seins libres, ou du roulis des belles hanches, sur qui la taille pliait. Pierre Louÿs
LE MIROIR, LE PEIGNE ET LE COLLIER
1896
Laiton argenté et cuivré – marbre
Tarnished silver-plated and copper plated brass – marble
106x39x43
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“L’érotisme, c’est de donner au corps les prestiges de l’esprit.”
« Eroticism is giving the body the prestige of the mind »
Georges Perros – Papiers Collés
“L’érotisme des esprits superficiels obéit aux conventions de la beauté et de l’esprit.”
« The eroticism of superficial minds obeys the conventions of beauty and spirit »
Robert Desnos
LA FILLE A LA CANNE
GIRL WITH A WALKING STICK
2008
Laiton terni, plaqué argent et cuivre – Marbre
Tarnished, silver plated and copper plated brass
Marble
83x30x43
L’être qui est, pour la plupart des hommes, la source des plus vives, et même, disons-le à la honte des voluptés philosophiques, des plus durables jouissances ; l’être vers qui ou au profit de qui tendent tous leurs efforts ; cet être terrible et incommunicable comme Dieu (avec cette différence que l’infini ne se communique pas parce qu’il aveuglerait et écraserait le fini, tandis que l’être dont nous parlons n’est peut-être incompréhensible que parce qu’il n’a rien à communiquer) ; cet être en qui Joseph de Maistre voyait un bel animal dont les grâces égayaient et rendaient plus facile le jeu sérieux de la politique ; pour qui et par qui se font et défont les fortunes ; pour qui, mais surtout par qui les artistes et les poëtes composent leurs plus délicats bijoux ; de qui dérivent les plaisirs les plus énervants et les douleurs les plus fécondantes, la femme, en un mot, n’est pas seulement pour l’artiste en général, et pour M. G. en particulier, la femelle de l’homme. C’est plutôt une divinité, un astre, qui préside à toutes les conceptions du cerveau mâle ; c’est un miroitement de toutes les grâces de la nature condensées dans un seul être ; c’est l’objet de l’admiration et de la curiosité la plus vive que le tableau de la vie puisse offrir au contemplateur. Charles Baudelaire
La femme
Le Peintre de la vie moderne
Editions Calmann Lévy, 1885
“L’érotisme, c’est quand l’imagination fait l’amour avec le corps.”
Boundzéki Dongala
***
Je t’ai porté cette nouvelle !
Je t’ai tout dit ! je m’y résigne ;
Et tout de même, comme un cygne,
Je mets ma tête sous mon aile… Anna de Noailles
Poème de l’amour – I
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გედი
Gedi
LE CYGNE
SWAN
1998
Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
À des neiges d’avril qui croulent au soleil ;
Mais, ferme et d’un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
Sa grande aile l’entraîne ainsi qu’un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
Le courbe gracieux comme un profil d’acanthe,
Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante. Sully Prudhomme
Le Cygne
Poésies, 1866-1872
Editions Alphonse Lemerre
1872
Sous des voiles chargés d’influx passionnel
Et pareils à la brume où l’aurore va naître,
Flotte un contour étrange et vaguement charnel. Catulle Mendès
Le Mystère du lotus
1866
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კანკანი
Kankani
CANCAN
CAN-CAN
2014
Deux vieilles disaient tout bas :
Belzébuth prend ses ébats.
Voyez en robe, en manteau,
Gotton servante au château.
C’est par-ci, c’est par-là,
Trala, trala, tralala ;
C’est par-ci, c’est par-là,
C’est le diable en falbala.
Pierre-Jean de Béranger
Air des cancans
Gotton
Œuvres complètes de Béranger, H. Fournier
1839
Comprends que je déraisonne,
Que mon cœur, avec effroi,
Dans tout l’espace tâtonne
Sans se plaire en nul endroit…
Je n’ai besoin que de toi
Qui n’as besoin de personne ! Anna de Noailles
Poème de l’amour – II
— Je perds mon appui et mon aide,
Tant tu me hantes et m’obsèdes
Et me deviens essentiel !
Je ne vois la vie et le ciel
Qu’à travers le vitrail léger
Qu’est ton nuage passager.
— Je souffre, et mon esprit me blâme,
Je hais ce harassant désir !
Car il est naturel à l’âme
De vivre seule et d’en jouir…
La robe, nid de soie, à terre est affaissée.
Hier, sous des blancheurs de batiste froissée
La forme en a jailli libre, papillon blanc,
Qui sort de son cocon, l’aile collée au flanc.
À côté, sur leurs hauts talons, sont les bottines
Qui font aux petits pieds ces allures mutines,
Et les bas, faits de fils de la vierge croisés,
Qui prennent sur la peau des chatoiements rosés.
Charles Cros
Matin
Le Coffret de santal
**
Voici qu’un peu plus haut le divin gonflement
De la chair semble un marbre où la fève est enclose.
Le genou souple règle à son gré chaque pose
Et conduit l’action du pas ferme & charmant.
C’est la vigueur & c’est l’élan des chasseresses ;
Ou, dans le geste propre aux plastiques paresses,
La détente du grand repos oriental.
Et l’on songe à Diane, au front ceint de lumière,
Parmi ſes nymphes, près des sources de cristal,
La plus svelte, la plus superbe et la première.
Albert Mérat
Le Sonnet de la jambe
L’Idole
Editions Alphonse Lemerre
1869
***
“L’érotisme est l’une des bases de la connaissance de soi, aussi indispensable que la poésie.” (Anaïs Nin – Etre une femme et autres essais)
L’automne qui descend les collines voilées
Fait, sous ses pas profonds, tressaillir notre cœur ;
Et voici que s’afflige avec plus de ferveur
Le tendre désespoir des roses envolées.
…
C’est la bonne saison, entre toutes féconde,
D’adorer tes vrais dieux, sans honte, à ta façon,
Et de descendre en toi jusqu’au divin frisson
De te découvrir jeune et vierge comme un monde !
…
Tout est calme ; le vent pleure au fond du couloir ;
Ton esprit a rompu ses chaînes imbéciles,
Et, nu, penché sur l’eau des heures immobiles,
Se mire au pur cristal de son propre miroir :
Et, près du feu qui meurt, ce sont des Grâces nues,
Des départs de vaisseaux haut voilés dans l’air vif,
L’âpre suc d’un baiser sensuel et pensif,
Et des soleils couchants sur des eaux inconnues…
Mais quand nous rentrions en ville, aux soirs tombants,
Si nous croisions le long des murs percés de grilles
Un long pensionnat de pâles jeunes filles
Portant des chapeaux ronds sans fleurs et sans rubans,
Et si l’une aux yeux clairs avec un fin corsage
Où des seins nouveau-nés suspendaient leurs fardeaux,
Avec des cheveux blonds long-tressés sur le dos,
Si l’une avait souri doucement au passage,
Le rêve était exquis ! et, rentrés au dortoir,
— La mémoire des yeux nous aidant la pensée
C’était quelque lointaine et vague fiancée,
Et nous nous endormions, l’ayant aimée un soir !
Georges Rodenbach
Promenade
La Jeunesse blanche
Eugène Fasquelle – Bibliothèque Charpentier
1913
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2017
****
პირველქალაქი
Pirvelkalaki
The Original City
La Première Ville
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2015
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Autumn Gardens
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2007
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შემოდგომა
Shemodgoma
AUTUMN
AUTOMNE
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2006
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ქალაქი
Kalaki
City
La Ville
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2004
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REMINISCENCE
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2004
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MOONLIGHT LANDSCAPE
PAYSAGE AU CLAIR DE LUNE
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
1996
***** ლევან ლაღიძე
Levan Laghidze TBILISSI – ნარიყალა
O, wild West Wind, thou breath of Autumn’s being, O, insoumis Vent d’Ouest, souffle de l’être de l’Automne, Thou, from whose unseen presence the leaves dead
Toi, présence invisible dispersant les feuilles mortes Are driven, like ghosts from an enchanter fleeing,
Entraînées, fantômes fuyant un enchanteur,
*
Yellow, and black, and pale, and hectic red,
Jaunes, noires, pâles et rouges de passion, Pestilence-stricken multitudes: O, thou,
Multitudes frappées de la pestilence : O, toi, Who chariotest to their dark wintry bed
Qui charries à leur sombre lit hivernal
*
The winged seeds, where they lie cold and low,
Les graines ailées, où enfin elles se couchent froides et faibles, Each like a corpse within its grave, until
Chacune tel un cadavre dans sa tombe, jusqu’à Thine azure sister of the Spring shall blow
Ce que ta sœur d’azurée du Printemps souffle
*
Her clarion o’er the dreaming earth, and fill
Dans son clairon sur une Terre rêvant et remplissant (Driving sweet buds like flocks to feed in air)
(Conduisant les doux bourgeons tels des troupeaux en plein air) With living hues and odours plain and hill:
Avec des teintes vives et des odeurs la plaine et la colline
*
Wild Spirit, which art moving every where;
Esprit insoumis, dans l’art de partout se mouvoir ; Destroyer and preserver; hear, O, hear!
Destructeur et conservateur ; entends, O entends !
Les deux proscrits étaient morts. Il semblait que la poésie, alors incomprise, de Shelley devait laisser aussi peu de trace dans le souvenir de ses contemporains que son frêle corps dans les flots de la Méditerranée. Il semblait au contraire que la renommée de Byron, délivrée des calomnies qu’elle avait soulevées autour d’elle et purifiée par une mort héroïque, allait rentrer triomphante en Angleterre, portée par l’admiration de toute l’Europe. Il n’en fut pas ainsi. Tandis que la voix éloquente de M. Tricoupi, célébrait la louange du poète dans cette langue sonore qui avait retenti, plus de vingt siècles auparavant, aux mêmes lieux, pour les soldats de Marathon, le nom du poète resta exilé de l’Angleterre. À peine au contraire la cendre de Shelley était-elle refroidie, qu’une nouvelle école littéraire saluait en lui son chef, et élevait sa renommée au- dessus de celle de Byron. Il ne faut point s’en étonner : il est plus facile de revenir de l’obscurité que de l’impopularité. Autant et plus que Byron, Shelley avait jeté le gant à la société anglaise ; mais il n’avait pas été discuté : il n’avait eu ni admirateurs ni détracteurs, il avait été simplement incompris et rejeté. Byron au contraire avait eu ses partisans et ses adversaires ; la voix publique était fatiguée de crier son nom. L’admiration ou le mépris de sa poésie n’avait pas la saveur de la nouveauté. Son nom appartenait à l’histoire, il ne pouvait être le drapeau d’une coterie ; il était de ceux qu’on pouvait copier désormais sans avouer ses emprunts.
Edmond de Guerle
Byron, Shelley et la Littérature anglaise, d’après les Souvenirs des derniers Jours, de E.-J. Trelawny
Revue des Deux Mondes
Deuxième période
Tome 19
1859
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POEME DE SHELLEY
Traduction – Texte Bilingue
Poesia e traduzione LITTERATURE ITALIENNE
Letteratura Italiana –
Gabriele D’Annunzio
1863-1938
Traduction Jacky Lavauzelle
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chryséléphantine
Sonnet
Criselefantina
Sonetto
Tutti gli ori che tu senza misura, Tous les orsque toi, sans mesure, Autunno, fulvi e rosei diffondi
Automne, fauves et roses, tu parsèmes, ne le chiome de’ boschi moribondi, seront le feuillage des forêts moribondes, fanno ricca la sua capellatura. rendant richesa chevelure…