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HEINRICH HEINE – SUR LE BROCKEN -Auf dem Brocken (Voyage au Harz des Reisebilder – Aus der Harzreise – 1824)

LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine




[NdT : Le Brocken à 1 141 mètres est le point culminant du Harz situé en Saxe-Anhalt]

*

Heller wird es schon im Osten
Une clarté arrive de l’est
Durch der Sonne kleines Glimmen,
A travers une petite lueur du soleil,
Weit und breit die Bergesgipfel
Les larges sommets de la montagne au loin
  In dem Nebelmeere schwimmen.
Flottent dans une mer de brouillard.




*

Hätt ich Siebenmeilenstiefel,
Si j’avais les bottes de sept lieues,
  Lief ich, mit der Hast des Windes,
Je volerais avec la vitesse du vent,
Über jene Bergesgipfel,
Sur chacun des sommets,
Nach dem Haus des lieben Kindes.
Vers la demeure de ma bien-aimée.

*




Von dem Bettchen, wo sie schlummert,
De l’alcôve où elle sommeille,
  Zög ich leise die Gardinen,
Délicatement, j’ouvrirais les rideaux,
Leise küßt ich ihre Stirne,
Délicatement, j’embrasserais son front,
  Leise ihres Munds Rubinen.
Délicatement aussi les rubis de sa bouche.

*

Und noch leiser wollt ich flüstern
Et plus délicatement encore, j’aimerais souffler
In die kleinen Liljenohren:
Dans ses adorables oreilles diaphanes :
Denk im Traum, daß wir uns lieben,
Rêve que nous nous aimons encore,
  Und daß wir uns nie verloren.
Et que nous ne nous sommes jamais perdus.




***
HEINRICH HEINE

ADIEU Poème de WANG WEI – 王維 – 送彆

LITTERATURE CHINOISE
中国文学

WANG WEI
王維

(701-761)

 Traduction

Wang Wei artgitato



texte bilingue

 

 

送彆

ADIEU

Traduction Jacky Lavauzelle

山中相送罷
Au cœur de la montagne, nos adieux,

日暮掩柴扉。
Tu es parti vers le soleil couchant.

春草年年綠
L’herbe sera verte au printemps comme chaque année,

王孫歸不歸。
Elle sera là dans l’attente de ton retour.

THE EVERLASTING VOICES Yeats – Texte & Traduction-LES VOIX ETERNELLES

ARTGITATO

William Butler Yeats
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise

 

YEATS
1865-1939

[The Wind Among The Reeds –  1899]


THE EVERLASTING VOICES
poem
Les Voix Eternelles
[Poème]

The Everlasting Voices Yeats Traduction Artgitato & Texte anglais Les Voix Eternelles

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O sweet everlasting Voices, be still; 
Ô douces voix éternelles, silence !
Go to the guards of the heavenly fold
Allez vers les gardiens des troupeaux célestes
And bid them obeying your will,
Et conduisez ces pas errants à votre guise,
Flame under flame, till Time be no more; 
Flammes contre flammes, jusqu’à ce que le Temps ne soit plus ;
Have you not heard that our hearts are old, 
N’avez-vous pas entendu dire que nos cœurs sont vieux,
That you call in birds, in wind on the hill, 
Vous qui appelez en chant d’oiseaux, dans le vent sur la colline,
In shaken boughs, in tide on the shore?
Dans les branches secouées, dans la marée sur le rivage?
O sweet everlasting Voices, be still.
Ô douces voix éternelles, silence !

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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The everlasting voices Yeats

INTO THE TWILIGHT Yeats Texte & Traduction – DANS LE CREPUSCULE

ARTGITATO

William Butler Yeats
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise

 

YEATS
1865-1939

[The Wind Among The Reed –  1899]


INTO THE TWILIGHT
poem
Dans le Crépuscule
[Poème]

Into The Twilight Yeats Traduction Artgitato & Texte anglais

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Out -worn heart, in a time out-worn,  
Cœur délabré dans un temps délabré,
Come clear of the nets of wrong and right;  
Emancipe-toi des filets du bien et du mal ;
Laugh heart again in the gray twilight,  
Ris de nouveau, cœur, dans le crépuscule gris,
Sigh, heart, again in the dew of the morn.  
Soupire, coeur, à nouveau dans la rosée du matin.

Your mother Eire is always young,
Ta mère Eire est toujours jeune,
Dew ever shining and twilight gray;   
Rosée toujours brillante et gris crépuscule;
Though hope fall from you and love decay,  
Bien que l’espoir te quitte et l’amour s’étiole,
Burning in fires of a slanderous tongue.   
Brûlés dans les feux d’une langue diffamante.

Come, heart, where hill is heaped upon hill:   
Viens, cœur, où la montagne s’ajoute à la montagne :
For there the mystical brotherhood   
Car la confrérie mystique
Of sun and moon and hollow and wood  
Du soleil et de la lune et des vallées et des bois
And river and stream work out their will;
Et des rivières et des ruisseaux travaillent sur leur volonté ;

And God stands winding His lonely horn,  
Et Dieu souffle dans Son cor solitaire,
And time and the world are ever in flight;  
Et le temps et le monde s’envolent pour toujours ;
And love is less kind than the gray twilight,  
Et l’amour est moins suave que le crépuscule gris,
And hope is less dear than the dew of the morn.
Et l’espoir est moins nécessaire que la rosée du matin.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Into the Twilight Yeats

THE MOUNTAIN TOMB Yeats Texte & Traduction Le Tombeau de la Montagne

 

William Butler Yeats
English literature
English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
 

YEATS
1865-1939
Responsibilities [1914]
The Mountain Tomb
Le Tombeau de la Montagne


The Mountain Tomb Yeats Traduction Artgitato & Texte anglais Le Tombeau de la Montagne

 

————————–

 

Pour wine and dance if Manhood still have pride,
Versez le vin et dansez si en l’Homme il reste encore de la fierté,
Bring roses if the rose be yet in bloom;
Apportez des roses si les roses sont encore en fleurs ;
The cataract smokes upon the mountain side,
La cataracte fume sur le flanc de la montagne,
  Our Father Rosicross is in his tomb.
Notre Père Rosicross est dans sa tombe.

Pull down the blinds, bring fiddle and clarionet
Déroulez les stores, apportez violon et clarinette,
That there be no foot silent in the room
Qu’il n’y ait pas un seul pied immobile dans la salle.
 Nor mouth from kissing, nor from wine unwet;
Pas de bouches sans baisers ni sans vin ;
Our Father Rosicross is in his tomb.
Notre Père Rosicross est dans sa tombe.

 In vain, in vain; the cataract still cries
En vain, en vain; la cataracte pleure encore
The everlasting taper lights the gloom;
Le cierge éternel éclaire l’obscurité;
All wisdom shut into his onyx eyes
Toute la sagesse enfermée dans ses yeux d’onyx,
 Our Father Rosicross sleeps in his tomb.
 Notre Père Rosicross dort dans sa tombe.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Gao Xingjian – LE CALME DE LA GOUTTE AU-DESSUS DE LA VILLE

Gao Xingjian
高行健
 LA MONTAGNE DE L’ÂME
Une canne-à-pêche pour mon grand-père

 Photos Montagne Jacky Lavauzelle (14)

 Le Calme
de la goutte
au-dessus de la ville

Photos Montagne Jacky Lavauzelle (4)
L’EQUILIBRE ECOLOGIQUE

 

dans LA MONTAGNE DE L’ÂME de Gao Xingjian 

Dans les nouvelles et les romans de Gao Xingjian, la dégradation est là, présente. Le vivant se dégrade. Les forêts, les cours d’eau, les villes, les ports. Le temps travaille à coeur ouvert. La blessure ne se fige pas dans le temps. Elle s’ouvre un peu plus, à chaque instant. Pas de cris, juste le tumulte.

 La destruction s’amplifie. Nous entendons déjà le bruit des pelleteuses et des toupies à béton. La nature s’en va. Un peu plus chaque jour. La ville est là qui s’installe et prend ses aises. Le changement s’accélère pour faire de chaque rue une avenue toujours plus grande, démesurée et terrifiante.

TU NE PEUX PLUS TE FIER QU’A TA MEMOIRE

L’homme se perd dans ce monde. Un monde sans repères. Continuellement en évolution. Il ne peut se fier qu’à sa mémoire, qu’à des émotions restantes, des sensations fugitives. « Le pont a été démoli et reconstruit en béton armé, j’ai compris, j’ai tout compris, je ne retrouverai rien de ce qui était là à l’origine. Il est clair que cela n’a aucun sens de demander le nom et le numéro de l’ancienne rue. Tu ne peux plus te fier qu’à ta mémoire. » (Une canne à pêche pour mon grand-père).

Photos Montagne Jacky Lavauzelle (5)

TU N’AS PLUS RIEN TROUVE !

L’origine, le point d’origine n’existe plus ou tend à disparaître. Souvent les personnages se retrouvent perdus dans la ville même de leur enfance. « Tu es revenu dans les lieux anciens, mais tu n’as plus rien trouvé. La place couverte de gravats, le petit bâtiment la grande et lourde porte noire avec un anneau de fer, la petite rue tranquille passant devant, tout avait disparu, et même la cour avec son mur écran. A leur place, peut-être, a été ouverte une route goudronnée où circulent des camions aux klaxons stridents, chargés de marchandises, faisant voler la poussière et les papiers de bâtonnets de glace, des cars long-courrier aux vitres déglinguées…Le sol jonché de graines de pastèque et d’écorces de canne à sucre crachées depuis les fenêtres. »  (La Montagne de l’Âme, chapitre 54)

Photos Montagne Jacky Lavauzelle (3)

TOUS IDENTIQUES !

Gao Xingjian ne parle pas d’écologie, mais d’équilibre écologique. Il constate seulement ce long et rapide de travail sur cette nature martyrisée.  Tristement. En plus de changer, tout fini par se ressembler. S’uniformise. Dans les formes de paysages comme dans les têtes. « Mais ce pays natal a tellement changé que tu n’arrives même plus à le reconnaître, la route poussiéreuse a été goudronnée, les immeubles sont faits d’éléments préfabriqués, tous identiques, les femmes dans la rue, jeunes ou vieilles, portent toutes un soutien-gorge, elles ont des tenues si légères qu’on dirait qu’elles veulent absolument montrer leurs sous-vêtements, et tous les toits sont équipés d’une antenne de télévision. Les maisons qui n’en ont pas semblent frappées d’une anomalie congénitale, tout le monde regarde bien sûr les mêmes programmes, les informations nationales de sept heures à sept heures et demie, les informations internationales de sept heures et demie à huit heures… »  (Une canne à pêche pour mon grand-père)

Photos Montagne Jacky Lavauzelle (2)

UN TORRENT QUI A ROMPU SES VANNES

Les villes sont toutes surpeuplées et les gens se choquent, s’entrechoquent continuellement. « Dans cette rue pleine de monde, j’ai peur de passer pour un handicapé. » … « J’arrive dans une ville bruyante, inondée de lumière. Et ce sont à nouveau les rues noires de monde, la circulation ininterrompue des voitures, le clignotement des feux tricolores, les myriades de bicyclettes s’écoulant comme un torrent qui a rompu ses vannes… »  (Chapitre 55)

PENETRER DANS LE GRAND CYCLE DE LA NATURE

Il faut être un équilibriste pour passer sans encombre dans une rue chinoise. Le héros de La Montagne de l’Âme cherche toujours à partir le plus rapidement possible de ces lieux infernaux et cauchemardesques. La montagne et la hauteur sont des lieux salvateurs. Il ne s’agit pas seulement de retrouver ce refuge intérieur, cette montagne où, symboliquement, se niche l’intériorité de l’être, il s’agit de sauver simplement sa peau. Survivre. « Blanches comme la neige, luisantes comme le jade, les azalées se succèdent de loin en loin, isolées, fondues dans la forêt de sapins élancés, tels d’inlassables oiseaux invisibles qui attirent toujours plus loin l’âme des hommes. Je respire profondément l’air pur de la forêt. Je suis essoufflé, mais je ne dépense pas d’énergie. Mais poumons semblent avoir été purifiés, l’air pénètre jusqu’à la plante de mes pieds. Mon corps et mon esprit sont entrés dans le grand cycle de la nature, je suis dans un état de sérénité que je n’avais jamais connu auparavant. » (La Montagne de l’Âme, chapitre 10)

Photos Montagne Jacky Lavauzelle (1)

 

VOYAGER EST PLUS DIFFICILE

QUE DE MONTER AUX CIEUX

Les villes, les ports, les bus et les trains sont surpeuplés, endroits clos où l’homme est prisonnier, condamné à économiser son oxygène et son calme. Ce monde urbain est une ruche où chacun doit connaître les codes pour s’en sortir. « Le couloir du wagon étouffant était bondé et, pour gagner la sortie, il fallait se glisser entre les voyageurs. Il faudrait transpirer plusieurs minutes pour y parvenir. J’avais eu la chance de trouver une place près d’une fenêtre, au centre du wagon…Les trains qui parcourent ce pays sont bondés, de jour comme de nuit. Dans la moindre gare, on se presse pour monter, on se presse pour descendre. Les gens se hâtent, sans que l’on sache pourquoi. Je ne peux m’empêcher de transformer le vers de Li Bai : ‘Voyager est plus difficile que de monter aux cieux.’ » (La Montagne de l’Âme, chapitre 63)

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LA PEUR DE SOI-MÊME

La nature et la montagne dans l’apaisement de leur immobilité contrastent avec la frénésie urbaine. Mais l’homme dans son activisme forcené, brise le calme et entaille la forêt. Elle se transforme jusqu’à devenir effrayante et vengeresse. Elle devient miroir de notre être. Et nous renvoie ce que notre âme renferme de plus sombre. « Je devais me calmer, ce n’était après tout qu’une forêt d’arbres à laque. Les montagnards qui avaient récolté la laque avaient laissé des entailles sur les troncs des arbres. Ils poussaient dans cet état, créant un paysage infernal. Je pourrais dire aussi qu’il ne s’agissait que d’une illusion due à ma peur intérieure ; mon âme noire m’épiait, ces yeux multiples, c’était en fait moi-même qui m’observais. J’ai toujours eu l’impression d’être continuellement espionné, ce qui a sans cesse gêné mes mouvements. En réalité, il s’agit seulement de la peur que j’ai de moi-même. » (La Montagne de l’Âme, chapitre 65)

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LA MER DE CHINE, UN IMMENSE DESERT DE SABLE

Plus la ville est grande, moins elle présente d’intérêt et plus il faut trouver un stratagème pour se sauver le plus rapidement possible. La traversée d’une ville se fait presque en apnée. D’un souffle unique. Les pires choses sont possibles. La vision est agressée continuellement. Le pire, c’est Shanghai et Pékin. Pour la première :  « Cette ville immense où s’entassent plus de dix millions d’habitants n’a plus aucun intérêt à mes yeux… Autrefois j’étais allé à l’embouchure du Yangzi…on ne voyait que des rives boueuses couvertes de roseaux, sans cesse battues par les vagues. Le limon s’y dépose inexorablement, jusqu’au jour où toute la mer de Chine ne sera plus qu’un immense désert de sable. Je me souviens que, lorsque j’étais petit, l’eau du Yangzi était pure par tous les temps.» (La Montagne de l’Âme, chapitre 75). Pékin ne s’en sort pas mieux. « Les gens sont trop nombreux, on y vit trop serrés. Au moindre moment d’inattention, tu as quelqu’un qui te marche sur les talons. » (Chapitre 63)

Photos Montagne Jacky Lavauzelle (8)

LA NATURE FINIRA PAR SE VENGER !

Trouver ce qui reste de la forêt primaire, primitive et vierge de l’homme, trouver un hêtre gigantesque niché au cœur d’une forêt d’érables et de tilleuls. Les forêts sont ouvertes, comme des plaies béantes, par la hache de l’homme, son avidité. « Ils  abattent les arbres précieux pour en faire des matériaux. » Des constructions insensées, pharaoniques voient le jour comme par enchantement maléfique « Si jamais ça provoque un grand tremblement de terre, les centaines de millions d’habitants qui vivent dans le cours inférieur et moyen du fleuve seront transformés en tortues ! Bien sûr, personne ne risque d’écouter les paroles d’un vieux comme moi. L’homme pille la nature, mais la nature finira par se venger ! » (La Montagne de l’Âme, chapitre 8)

Photos Montagne Jacky Lavauzelle (10)
RETROUVER LE SOUFFLE VITAL DE L’HUMANITE

L’espoir n’est décidément pas dans l’homme. La mémoire reste un refuge bien précaire et chancelant. Mais, même avec ce triste constat accablant, l’homme a besoin de retrouver son semblable. Comme un mal nécessaire. A vouloir monter trop haut, le calme est parfois déstabilisant, voire insupportable. Comme descendre aux fonds des océans. Des paliers sont à respecter. « Le sommet des monts Wuling, aux confins des quatre provinces des Guizhou, Sichuan, Hubei et Hunan, est hostile et glacial. Je dois retourner parmi les hommes, retrouver le soleil et la chaleur, la joie, la foule, le tumulte ; quels que soient les tourments qu’ils me font endurer, ils sont le souffle vital de l’humanité. » (Chapitre 39)

Textes et Photos Jacky Lavauzelle

 (Traduction de La Montagne de l’Âme et d’Une canne à pêche pour mon grand-père par Noël et Liliane Dutrait, Editions du Seuil)