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Les Poèmes d’Ivan Vazov – La Poésie d’Ivan Vazov – Лес стихотворения д иван Вазов

България – Български – Bulgarie
Ivan Vazov
Иван Вазов
Ivan Vazov Poème – Ivan Vazov poems


Traduction – Texte Bilingue
Превод – показване на два текста


LITTERATURE BULGARE
POESIE BULGARE
Ivan Vazov Les poèmes d'Ivan Vazov Poésie d'Ivan Vazov

българската поезия
българска литература

IvanVazovIvanVazovIvanVazovIvanVazovIvanVazovIvanVazov

Иван Вазов
IVAN VAZOV
1850-1921

български поет
Poète Bulgare

Лес стихотворения д иван Вазов

Les Poèmes d’Ivan Vazov

 

На Пиер Лоти
A Pierre Loti

Пет века ужаси, убийства и кланета,
Cinq siècles d’horreurs, d’assassinats et de massacres

пет века в дим и смрад потънали светини,
cinq siècles dans la fumée et la puanteur de sanctuaires ensevelis,
пет века с топла кръв обливани полета
cinq siècles avec des champs gorgés de sang chaud
и земни раеве превръщани в пустини,
 de paradis terrestres transformés en déserts

Ivan Vazov A Pierre Loti Pierre Loti caricaturé par Jean-Baptiste Guth pour Vanity Fair 1895

 

**

Devant le buste de Dante à Pincio
Пред бюста на Данте в Пинчио Иван Вазов 1884

 О, мисъл, твойте вихрени крила
Ô, Pensée, aux ailes redoutables
 не знаят бездни, висоти, прегради!
je n’en connais ni les profondeurs, ni les cimes, ni les frontières !

**
Devant le Mont Athos
Срещу Атон

Корабът дреме. Тихи са вълните.
Le navire dort. Pacifiques sont les vagues.
Спи Бяло море в нощний мир и хлад.
il dort dans la mer banche, paisible et fraîche.

**
En Matinée
Сутринта
1892

Дигнaх завесата таз сутрин ясна –
En levant les rideaux ce clair matin
картина прелестна ми се откри.
quelle belle image j’aperçus.

**
Italie
Италия
Sonnet – сонет

В земята на сонетите сме ние:
Dans le pays des sonnets nous sommes :
сонети, музо, нека правим днес.
sonnets, Muse, laisse-nous faire maintenant.

**

QU’EST-CE QUE L’ÂME D’UN POÈTE? 
ЩО Е ДУШАТА НА ПОЕТА?

Опната звънлива струна,
Une chaîne tendue,
що от нищо затрептява,
qui vibre d’un rien,

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Où est la Bulgarie ?
Де е България ?

 

Où est la Bulgarie Poème d'Ivan Vazov The_defeat_of_Shipka_Peak,_Bulgarian_War_of_Independence

Питат ли ме де зората
Si on me demande où l’aube
ме й огряла първи път,
m’a réchauffé la première fois
питат ли ме де й земята,
Si on me demande où est la terre
що най-любя на светът.
que j’aime le plus au monde

**

LA BAIE DE NAPLES
НЕАПОЛСКИЯТ ЗАЛИВ

Прекрасно си нощем, Неаполско море,
Comme la nuit est belle, ô mer de Naples,
когато зефирът завей
quand souffle le zéphyr

**
La langue Bulgare
Extrait
Българският език
екстракт

1883
Пловдив, година

Език свещен на моите деди,
Langue sacrée de mes ancêtres,

език на мъки, стонове вековни,
langue de tourments, gémissements des siècles ,

**

VIENDRA-T-IL ?
ИДЕ ЛИ?
Nouvelle de 1886

Каква мъгла, какъв гъстък думан беше паднал оная есен във Ветрен!
Quel brouillard ! quel temps s’abattait cet automne sur le village de Vetren !


Ivan Milev,  Иван Милев Лалев, Septembre 1923, 1925

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Les Poèmes d’Ivan Vazov – Лес стихотворения д иван Вазов

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Ivan Vazov Les poèmes d'Ivan Vazov Poésie d'Ivan Vazov

 

 

YEATS POEMS – Poetry of Yeats – La Poésie de Yeats

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YEATS POEMS

William Butler Yeats
Irish poet – Poète Irlandais

Traduction – Texte Bilingue




Traduction Jacky Lavauzelle

YEATS
1865-1939
Poetry of Yeats La Poésie de Yeats William_Butler_Yeats_by_John_Singer_Sargent_1908 

 








YEATS POEMS
La Poésie de Yeats

 

Poetry of Yeats

A Faery Song – Une Chanson de Fée [The Rose- 1893]
An Acre of Grass – Un Acre d’Herbe [New Poems -1938]
Down by the Salley Gardens – Par les Jardins de Saules – [The Wanderings of Oisin and Other Poems-  1889]
He bids his beloved be at peace – Il demande à sa bien-aimée d’être en paix [The Wind Among The Reeds –  1899]
He remembers forgotten- Il se souvient de la beauté oubliée [The Wind among the Reeds – 1899]
He wishes for the cloths of Heaven – Les Toiles du Ciel [The Wind Among The Reeds – 1899]
Into the Twilight – Dans le Crépuscule [The Wind Among The Reeds –  1899]




Leda and the Swan – Leda et le cygne
Lines written in Dejection – Lignes écrites dans l’Abattement [The Wild Swans at Coole – 1919]




No Second Troy – Pas de deuxième Troie

SAILING TO BYZANTIUM
LA TRAVERSEE VERS BYZANCE

The Cold Heaven – Le Ciel Glacé [Responsibilities – 1914]




The Everlasting Voices – Les Voix Eternelles [The Wind Among The Reeds – 1899]
The Fiddler of Dooney – Le Violoniste de Dooney [The Wind Among The Reeds – 1899]
The Folly of Being Comforted – La Folie d’être réconforté – Version 1902 & Version 1933 [In The Seven Woods – 1904]
The Magi – Les Mages [Responsibilities-1914]
The Man and The Echo – L’Homme et L’Echo
The Mountain Tomb – Le Tombeau de la Montagne [Responsibilities – 1914]
The Rose of The World- La Rose du Monde [The Rose – 1893]




The Scholars – Les Hommes d’Etude [The Wild Swans at Coole – 1919]
The Song of Wandering Aengus – La Chanson d’Aengus l’Errant [The Wind Among the Reeds – 1899]
The Sorrow of Love – La Douleur d’Aimer
I- To a Child dancing in the Wind – A un enfant dansant dans le vent [Responsibilities – 1914]




The Wheel – La Roue [The Tower -1928]
II- Two Years Later – Deux ans plus tard [Responsibilities – 1914]
The Unappeasable Host – L’Implacable Hôte [The Wind Among the Reeds – 1899]




The Wheel – La Boue [The Tower – 1928]
To his Heart, bidding it have no fear – A son cœur, il lui somme d’être sans crainte [The Wind Among The Reeds -1899]
When You Are Old – Quand vous serez vieille [The Rose -1893]




Why does my heart beat so ? – Pourquoi mon cœur bât-il ainsi [The Dreaming of the Bones – 1921]

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Poetry of Yeats La Poésie de Yeats William_Butler_Yeats_by_John_Singer_Sargent_1908

YEATS POEMS

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LA POESIE DE YEATS
VUE
PAR OSCAR WILDE

Les livres de poésie des jeunes écrivains sont d’ordinaire des billets qui ne sont jamais payés.
Néanmoins, on rencontre de temps en temps un volume si supérieur à la moyenne, qu’on résiste à grand’peine à la tentation attrayante de prophétiser étourdîment un bel avenir pour son auteur.
Le livre de M. Yeats : Les Voyages d’Oisin est certainement un de ceux-là.
Ici nous trouvons un noble sujet noblement traité, la délicatesse de l’instinct poétique, et la richesse d’imagination.
Une bonne partie de l’œuvre est inégale, peu soutenue, il faut le reconnaître.
M. Yeats n’essaie pas de dépasser Wordworth en enfance, nous sommes heureux de le dire, mais de temps à autre il réussit à « surpasser Keats en brillant » et il y a, çà et là, dans son livre des choses d’une étrange crudité, des endroits d’une recherche irritante. Mais dans les meilleurs passages, il est excellent.
S’il n’a pas la grandiose simplicité de la facture épique, il a au moins quelque chose de la largeur de vision qui appartient au caractère épique.
Il ne diminue point la stature des grands héros de la mythologie celtique.
Il est très naïf, très primitif et parle de ses géants de l’air d’un enfant.
Voici un passage caractéristique du récit où Oisin revient de l’Île de l’oubli.
  Et je suivis les bords de la mer, où tout est nu et gris,
    sable gris sur le vert des gazons, et sur les arbres imprégnés d’eau,
    qui suintent et penchent du côté de la terre, comme s’ils avaient hâte de partir,
    comme une armée de vieillards soupirant après le repos loin de la
      plainte des mers.
    Les flocons d’écume fuirent longtemps autour de moi ; les vents fuirent loin de l’étendue
    emportant l’oiseau dans leurs plis, et je ne sus point, plongé dans mes
      pensées à l’écart,
    quand ils gelèrent l’étoffe sur mon corps comme une cuirasse fortement rivée,
    Car la Souvenance, dressant sa maigreur, gémit dans les portes de mon cœur,
    jusqu’à ce que chargeant les vents du matin, une odeur de foin fraîchement coupé,
    arriva, mon front s’inclina très bas, et mes larmes tombèrent comme des baies.
    Plus tard ce fut un son, à demi perdu dans le son d’un rivage lointain.
    C’était la grande barnacle qui appelait, et plus tard les bruns vents de la côte.
    Si j’étais comme je fus jadis, les fers d’or écrasant le sable et les coquillages,
venant de la mer, comme le matin avec des lèvres rouges murmurant un chant,
    ne toussant pas, ma tête sur les genoux, et priant, et irrité contre les cloches,
    je ne laisserais à aucun saint sa tête sur son corps, lors même que ses terres seraient grandes et fortes.
     M’éloignant des houles qui s’allumaient, je suivis un sentier de cheval,
    m’étonnant beaucoup de voir de tous côtés, faites de roseaux et de charpentes
    des églises surmontées d’une cloche, et le cairn sacré et la terre sans gardiens,
    et une petite et faible populace courbée, le pic et la bêche à la main.

Dans un ou deux endroits, la mélodie est fautive, la construction est parfois trop embrouillée, et le mot de populace du dernier vers est mal choisi, mais quand tout cela est dit, il est impossible de ne pas sentir dans ces stances la présence du véritable esprit poétique.

Oscar Wilde
Derniers essais de littérature et d’esthétique
Trois Nouveaux Poètes
1913

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YEATS POEMS

Jiří Marek – Sochu Lišky Bystroušky – Statue de la Petite Renarde Rusée – Příhody lišky Bystroušky

TCHEQUIE
Česká republika
捷克共和国
République tchèque
BRNO

—-
Sculptures Tchèques
Jiří Marek

16.1.1914 Velké Meziříčí – 16.2.1993 Brno

——

 

 

Photo Jacky Lavauzelle

*

 


Sochu Lišky Bystroušky
Statue de la Petite Renarde Rusée
1993

Jiří Marek
Sculpteur – sochař



Janáčkovo náměstí

Příhody lišky Bystroušky
La Petite Renarde Rusée
Opéra de Leoš Janáček
1921 et 1923
Création le 6 novembre 1924 à Brno

Leoš Janáček
3 juillet 1854 à Hukvaldy – 12 août 1928 Ostrava
3. července 1854 – 12. srpna 1928
Leoš_Janáček

Jiří Marek Sochu Lišky BystrouškyStatue de la Petite Renarde Rusée 1993 Brno Artgitato (1) Jiří Marek Sochu Lišky BystrouškyStatue de la Petite Renarde Rusée 1993 Brno Artgitato (2) Jiří Marek Sochu Lišky BystrouškyStatue de la Petite Renarde Rusée 1993 Brno Artgitato (3) Jiří Marek Sochu Lišky BystrouškyStatue de la Petite Renarde Rusée 1993 Brno Artgitato (4) Jiří Marek Sochu Lišky BystrouškyStatue de la Petite Renarde Rusée 1993 Brno Artgitato (5)

 

Czech Marionettes Museum – Musée des Marionnettes de Český Krumlov -Pohádkový Dům Muzeum Loutek Český Krumlov – Krumau – Чески-Крумлов Музей кукол – 克鲁姆洛夫木偶博物馆 – チェスキー・クルムロフ人形博物館

TCHEQUIE – Česká republika
République Tchèque
Musée des Marionnettes

——

 

 

Photo Jacky Lavauzelle

*

 


Český Krumlov
Krumau
Чешский Крумлов
捷克洛夫
チェコチェスキークルムロフ

Pohádkový Dům Muzeum Loutek Český Krumlov
Marionette Museum
Czech Marionettes Museum

Musée des Marionnettes
克鲁姆洛夫木偶博物馆
Чески-Крумлов Музей кукол
チェスキー・クルムロフ人形博物館

 

Marionnettes
Marionette
マリオネット
марионеткаMarionette Museum Czech Marionettes Museum Musée des Marionnettes Cesky Krumlov artgitato (1) Marionette Museum Czech Marionettes Museum Musée des Marionnettes Cesky Krumlov artgitato (2) Marionette Museum Czech Marionettes Museum Musée des Marionnettes Cesky Krumlov artgitato (3) Marionette Museum Czech Marionettes Museum Musée des Marionnettes Cesky Krumlov artgitato (4) Marionette Museum Czech Marionettes Museum Musée des Marionnettes Cesky Krumlov artgitato (5) Marionette Museum Czech Marionettes Museum Musée des Marionnettes Cesky Krumlov artgitato (6) Marionette Museum Czech Marionettes Museum Musée des Marionnettes Cesky Krumlov artgitato (7) Marionette Museum Czech Marionettes Museum Musée des Marionnettes Cesky Krumlov artgitato (8) Marionette Museum Czech Marionettes Museum Musée des Marionnettes Cesky Krumlov artgitato (9) Marionette Museum Czech Marionettes Museum Musée des Marionnettes Cesky Krumlov artgitato (10) Marionette Museum Czech Marionettes Museum Musée 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木偶

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Les Marionnettes en Allemagne
et dans les pays du Nord

 Il ne nous reste plus qu’une dernière traite à parcourir. Nous allons, sans désemparer, traverser l’Allemagne et le Nord, et achever ainsi le tour d’Europe que nous avons entrepris, non pas, on le sait, pour constater, comme ont fait de plus habiles, quelque grande loi cosmogonique, mais seulement pour éclaircir une simple question d’esthétique, et étudier, sous diverses latitudes, un penchant bizarre et frivole, digne pourtant d’être observé, parce qu’il est universel et qu’il tient sa place parmi les instincts profonds de l’humanité. Le champ de cette dernière exploration est bien vaste ; l’Allemagne et les états du Nord renferment, outre deux races distinctes, un grand nombre de centres intellectuels, dont chacun mériterait, à bon droit, une visite à part. Cela est vrai ; mais nous tâcherons de résister aux séductions de la route. Nous ferons comme le voyageur qui aperçoit à l’horizon le terme de sa course : nous presserons un peu la marche, et ne grossirons pas imprudemment notre bagage. Vous avez vu quelquefois, sans doute, se répandre au printemps, à travers les bois et les prairies, des essaims de jeunes botanistes. Quand l’herborisation commence, la troupe alerte et curieuse fait main basse sur les moindres plantes ; elle butine, elle recueille tout ce qui s’offre à elle. Pas un buisson, pas un arbuste, pas un brin d’herbe qui ne l’attire ; mais, quand la journée s’avance, quand la boîte de fer-blanc portée en sautoir est presque remplie, on devient plus difficile ; on choisit, on rejette ; on ne conserve de tant de brillantes dépouilles que des échantillons nouveaux ou des variétés indispensables. Ainsi allons-nous faire : nous n’admettrons dans notre corbeille, déjà suffisamment garnie, que ceux des produits de la flore boréale dont l’absence ferait un vide regrettable dans notre herbier.
… En Pologne, la Szopka, dont nous venons de parler, a été jouée dans les églises jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. Une lettre pastorale du prince Czartorisky, évêque de Posen, ordonna seulement, en 1739, aux bernardins, aux capucins et aux franciscains de cette ville de cesser ces représentations dans lesquelles s’étaient introduites des scènes tout-à-fait déplacées dans le lieu saint [31]. C’étaient des danses très vives entre des soldats et des paysannes, des quolibets et des chansons mis dans la bouche d’un charlatan hongrois, des cabrioles exécutées par un hardi cosaque de l’Ukraine polonaise, plus le babil et le joli costume d’un Drociarz, c’est-à-dire d’un de ces jeunes habitans des monts Karpathes qui viennent dans la plaine vendre des chaînes et de petits ouvrages de fils, de laiton ; enfin les fourberies d’un Juif, joaillier, antiquaire, cabaretier ou maquignon, qu’en dépit de ses ruses le diable, qui ne perd jamais pour attendre, finit par emporter en enfer. Le tout se terminait par une quête que faisait une marionnette à barbe blanche, en agitant une sonnette suspendue à une bourse. Expulsée des églises, la Szopka se répandit dans toutes les provinces de l’ancien royaume de Pologne, où elle s’est conservée sans altération. On lui donne dans l’Ukraine le nom de wertep, en Lithuanie celui de jaselka, c’est-à-dire jeu de la crèche. Partout elle est la même, sauf quelques variétés de costumes, qui naturellement diffèrent de province à province. Depuis Noël jusqu’au mardi gras, des joueurs ambulans promènent la Szopka dans les villes et dans les hameaux, désirée par le peuple, fêtée par les enfans, bien accueillie chez les bourgeois et même dans les demeures de la noblesse. Sous le règne d’Auguste III, quelques entrepreneurs fondèrent dans les grandes villes de la Pologne des établissemens fixes où des comédiens de bois représentaient, outre la Sropka et ses accessoires, des pièces empruntées aux grands théâtres. On cite, entre autres, un nommé Zamojsky, propriétaire d’une grande maison dans le faubourg de Praga à Varsovie, dans laquelle il établit un spectacle de ce genre, qui ne comptait pas moins de mille figures. Revenons au XVIe siècle.
Charles Magnin
Histoire générale des marionnettes
Revue des Deux Mondes, Nouvelle période
tome 13, 1852 pp. 993-1035

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LES MARIONNETTES
DE M. SIGNORET

Les marionnettes de M. Signoret jouent Cervantes et Aristophane, et je compte bien qu’elles joueront aussi Shakespeare, Calderon, Plaute et Molière, les marionnettes anglaises ne jouaient-elles pas la tragédie de Jules César, au temps de la reine Elisabeth ? Et n’est-ce pas en voyant l’histoire véritable du docteur Faust, représentée par des poupées articulées, que Gœthe conçut le grand poème auquel il travailla jusqu’à son dernier jour ? Pensiez-vous donc qu’il fût impossible aux marionnettes d’être éloquentes ou poétiques ?
Si celles de la galerie Vivienne voulaient m’en croire, elles joueraient encore la Tentation de saint Antoine, de Gustave Flaubert, et un abrégé du Mystère d’Orléans que M. Joseph Fabre ne manquerait pas de leur accommoder avec amour. La petite marionnette qui représenterait la Pucelle serait taillée naïvement, comme par un bon imagier du XVe siècle, et de la sorte nos yeux verraient Jeanne d’Arc à peu près comme nos cœurs la voient, quand ils sont pieux. Enfin, puisqu’il est dans la nature de l’homme de désirer sans mesure, je forme un dernier souhait. Je dirai donc que j’ai bien envie que les marionnettes nous représentent un de ces drames de Hroswita dans lesquels les vierges du Seigneur parlent avec tant de simplicité. Hroswita était religieuse en Saxe, au temps d’Othon le Grand. C’était une personne fort savante, d’un esprit à la fois subtil et barbare. Elle s’avisa d’écrire dans son couvent des comédies à l’imitation de Térence, et il se trouva que ces comédies ne ressemblent ni à celles de Térence, ni à aucune comédie. Notre abbesse avait la tête pleine de légendes fleuries.
Elle savait par le menu la conversion de Théophile et la pénitence de Marie, nièce d’Abraham, et elle mettait ces jolies choses en vers latins, avec la candeur d’un petit enfant. C’est là le théâtre qu’il me faut. Celui d’aujourd’hui est trop compliqué pour moi. Si vous voulez me faire plaisir, montrez-moi quelque pièce de Hroswita, celle-là, par exemple, où l’on voit un vénérable ermite qui, déguisé en cavalier élégant, entre dans un mauvais lieu pour en tirer une pécheresse prédestinée au salut éternel. L’esprit souffle où il veut. Pour accomplir son dessein, l’ermite feint d’abord d’éprouver des désirs charnels. Mais, — ô candeur immarcescible de la bonne Hroswita ! — cette scène est d’une chasteté exemplaire. « Femme, dit l’ermite, je voudrais jouir de ton corps.— Ô étranger, il sera, fait selon ton désir et je vais me livrer à toi. » Alors l’ermite la repousse et s’écrie : « Quoi, tu n’as pas honte… » etc.
Voilà comment l’abbesse de Gandersheim s’entendait à conduire une scène. Elle n’avait pas d’esprit. Elle jetait innocente comme un poète, c’est pourquoi je l’aime. Si j’obtiens jamais l’honneur d’être présenté à l’actrice qui tient les grands premiers rôles dans le théâtre des Marionnettes, je me mettrai à ses pieds, je lui baiserai les mains, je toucherai ses genoux et je la supplierai de jouer le rôle de Marie dans la comédie de mon abbesse.— Je dirai : Marie, nièce de saint Abraham, fut ermite et courtisane. Ce sont là de grandes situations qui s’expriment par un petit nombre de gestes. Une belle marionnette comme vous y surpassera les actrices de chair. Vous êtes toute petite, mais vous paraîtrez grande parce que vous êtes simple. Tandis qu’à votre place une actrice vivante semblerait petite. D’ailleurs il n’y a plus que vous aujourd’hui pour exprimer le sentiment religieux. »
Voilà ce que je, lui dirai, et elle sera peut-être persuadée. Une idée véritablement artiste, une pensée élégante et noble, cela doit entrer dans la tête de bois d’une marionnette plus facilement que dans le cerveau d’une actrice à la mode.
En attendant, j’ai vu deux fois les marionnettes de la rue Vivienne et j’y ai pris un grand plaisir. Je leur sais un gré infini de remplacer les acteurs vivants. S’il faut dire toute ma pensée, les acteurs, me gâtent la comédie. J’entends les bons acteurs. Je m’accommoderais encore des autres ! mais ce sont les artistes excellents, comme il s’en trouve à la Comédie-Française, que décidément je ne puis souffrir. Leur talent est trop grand : il couvre tout. Il n’y a qu’eux. Leur personne efface l’œuvre qu’ils représentent. Ils sont considérables. Je voudrais qu’un acteur ne fût considérable que quand il a du génie. Je rêve de chefs-d’œuvre joués à la diable dans des granges par des comédiens nomades. Mais peut-être n’ai-je aucune idée de ce que c’est que le théâtre. Il vaut bien mieux que je laisse à M. Sarcey le soin d’en parler. Je ne veux discourir que de marionnettes. C’est un sujet qui me convient et dans lequel M. Sarcey ne vaudrait rien. Il y mettrait de la raison.
Il y faut un goût vif et même un peu de vénération. La marionnette est auguste : elle sort du sanctuaire. La marionnette ou mariole fut originairement une petite vierge Marie, une pieuse image. Et la rue de Paris, où l’on vendait autrefois ces figurines, s’appelait rue des Mariettes et des Marionnettes : C’est Magnin qui le dit, Magnin le savant historien des marionnettes, et il n’est pas tout à fait impossible qu’il dise vrai, bien que ce ne soit pas la coutume des historiens.
Oui, les marionnettes sont sorties du sanctuaire. Dans la vieille Espagne, dans l’ardente patrie des Madones habillées de belles robes semblables à des abat-jour d’or et de perles, les marionnettes jouaient des mystères et représentaient le drame de la Passion. Elles sont clairement désignées par un article du synode d’Orihuela, qui défend d’user, pour les représentations sacrées, de ces petites figures mobiles : Imajunculis fictilibus, mobili quadam agitatione compositis, quos titeres vulgari sermone appellamus.
Autrefois, à Jérusalem, dans les grandes féeries religieuses, on faisait, danser pieusement des pantins sur le Saint-Sépulcre.
De même, en Grèce et à Rome, les poupées articulées eurent d’abord un rôle dans les cérémonies du culte ; puis elles perdirent leur caractère religieux. Au déclin du théâtre, les Athéniens s’éprirent d’un tel goût pour elles, que les archontes autorisèrent de petits acteurs de bois à paraître sur ce théâtre de Bacchus qui avait retenti des lamentations d’Atossa et des fureurs d’Oreste. Le nom de Pothinos, qui installa ses tréteaux sur l’autel de Dionysos, est venu jusqu’à nous. Dans la Gaule chrétienne, Brioché, Nicolet et Fagotin sont restés fameux comme montreurs de marionnettes.
Mais je ne doute pas que les poupées de M. Signoret ne l’emportent, pour le style et la grâce, sur toutes celles de Nicolet, de Fagotin et de Brioché. Elles sont divines, les poupées de M. Signoret, et dignes de donner une forme aux rêves du poète dont l’âme était, dit Platon, « le sanctuaire des Charites » .
Grâce à elles, nous avons un Aristophane en miniature. Lorsque la toile s’est levée sur un paysage aérien et que nous avons vu les deux demi-cœurs des oiseaux prendre place des deux côtés du tymélé, nous nous sommes fait quelque idée du théâtre de Bacchus. La belle représentation ! Un des deux coryphées des oiseaux, se tournant vers les spectateurs, prononce ces paroles :
« Faibles hommes, semblables à la feuille, vaines créatures pétries de limon et privées d’ailes, malheureux mortels condamnés à une vie éphémère et fugitive, ombres, songes légers… »
C’est la première fois, je pense, que des marionnettes parlent avec cette gravité mélancolique.
Anatole France
La Vie littéraire
Calmann-Lévy, 1921 2e série, pp. 145-150

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Heinrich von Kleist
Sur le théâtre de marionnettes

Passant l’hiver de 1801 à M…, j’y rencontrai un soir, dans un jardin public, Monsieur C…, engagé depuis peu comme premier danseur à l’Opéra de la ville, où il connaissait un vif succès auprès du public.
Je lui dis mon étonnement de l’avoir remarqué plusieurs fois déjà au théâtre de marionnettes dressé sur le marché pour divertir la foule par de petits drames burlesques entrecoupés de chants et de danses.
Il m’assura que la pantomime de ces poupées lui donnait beaucoup de plaisir et déclara sans ambages qu’un danseur désireux de perfection pourrait apprendre d’elles toutes sortes de choses.
Comme le propos me semblait, dans le ton, plus qu’une simple boutade, je m’assis près de lui pour mieux connaître les raisons sur lesquelles il pouvait bien fonder une affirmation aussi étrange.
Il me demanda si je n’avais pas en effet trouvé certains
mouvements des poupées, surtout des plus petites, très gracieux dans la danse.
Je ne pus le nier. Téniers n’eût pas peint de façon plus
charmante un groupe de quatre paysans dansant la ronde en vive cadence.
Je m’informai du mécanisme de ces figures et demandai
comment il était possible de commander leurs membres en tous points, comme l’exigeait le rythme des mouvements ou de la danse, sans avoir aux doigts des myriades de fils.
Il répondit qu’il ne fallait pas m’imaginer que chaque membre était avancé et retiré par le machiniste, aux différents moments de la danse.
Chaque mouvement avait un centre de gravité ; il suffisait de commander celui-ci, à l’intérieur de la figure ; les membres, qui n’étaient que des pendules, obéissaient d’eux-mêmes de façon mécanique, sans qu’on y soit pour rien.
Il ajouta que ce mouvement était très simple : chaque fois que le centre de gravité était déplacé en ligne droite, les membres se mettaient à décrire des courbes ; souvent même, agité de manière purement fortuite, le tout adoptait une sorte de mouvement rythmique, qui ressemblait à la danse.
La remarque me parut jeter déjà quelque lumière sur le plaisir qu’il disait trouver au théâtre de marionnettes. Mais j’étais encore loin de soupçonner les conséquences qu’il en tirerait par la suite.
Je lui demandai s’il croyait que le machiniste qui commandait ces poupées devait lui-même être un danseur ou, pour le moins, avoir une idée du beau dans la danse ?
Il répliqua que le fait qu’un métier était aisé sur le plan mécanique n’entraînait pas de soi qu’il puisse être exercé sans la moindre sensibilité.
La ligne que le centre de gravité devait décrire était, à vrai dire, très simple et, croyait-il, dans la plupart des cas toute droite. Lorsqu’elle était courbe, la loi de sa courbure semblait être au moins du premier degré, du second tout au plus ; et, même dans ce dernier cas, seulement elliptique. Cette forme du mouvement, étant toute naturelle pour les extrémités du corps humain (à cause des articulations), n’exigeait donc pas, pour être atteinte, un grand art du machiniste.
D’un autre côté pourtant, cette ligne était profondément mystérieuse. Car elle n’était rien d’autre que le chemin de l’âme du danseur ; et il doutait que le machiniste puisse la découvrir autrement qu’en se plaçant au centre de gravité des marionnettes, c’est-à-dire en dansant.
Je répliquai qu’on m’avait dépeint ce métier comme assez dépourvu d’esprit : un peu comme de tourner la manivelle d’une vielle à roue. — Nullement, répondit-il. Les mouvements des doigts sont au contraire dans un rapport assez subtil à celui des poupées qui y sont attachées, à peu près comme des nombres à leurs logarithmes ou de l’asymptote à l’hyperbole.
Mais il croyait que même ce dernier reste d’esprit pourrait disparaître des marionnettes et que leur danse, passant entièrement au domaine des forces mécaniques, pourrait être obtenue au moyen d’une manivelle, comme je l’avais pensé.
J’exprimai ma surprise de le voir juger digne d’une telle attention cette forme d’art conçue pour le vulgaire. Et que non seulement il la tînt pour susceptible d’un plus haut développement, mais encore semblait s’intéresser lui-même à la chose.
II sourit et dit qu’il osait prétendre que si un mécanicien voulait lui monter une marionnette selon ses vues, il en tirerait une danse que ni lui, ni aucun autre excellent danseur de l’époque, sans exclure Vestris lui-même, ne serait en mesure d’égaler. Avez-vous entendu parler, demanda-t-il, comme je fixais le sol en silence, de ces jambes mécaniques que des artistes anglais fabriquent pour des malheureux qui ont perdu leurs membres ?
Je dis que non : je n’avais jamais rien vu de tel.
— C’est dommage, reprit-il, car si je vous dis que ces malheureux dansent avec, j’ai lieu de craindre que vous ne me croirez pas. — Que dis-je, danser ? Le cercle de leurs mouvements est sans doute limité ; mais ceux qui sont en leur pouvoir s’exécutent avec un calme, une légèreté, une souplesse qui frappent d’étonnement toute âme attentive. Je dis en plaisantant qu’il avait donc trouvé son homme. Car l’artiste en mesure de construire une jambe aussi extraordinaire pourrait sans nul doute lui assembler toute une marionnette selon ses vues.
— Et que comptez-vous donc, demandai-je, comme il fixait le sol à son tour d’un air pensif, exiger de son habileté ?
— Rien, répondit-il, qu’on ne trouve ici déjà : harmonie, mobilité, légèreté — mais tout cela à un plus haut degré ; et surtout une répartition des centres de gravité qui soit plus conforme à la nature.
— Et quel avantage aurait cette poupée sur les danseurs vivants ?
— Quel avantage ? Avant tout, mon cher ami, un avantage négatif : celui d’écarter toute affectation. Car l’affectation apparaît, comme vous savez, lorsque l’âme (vis motrix) se trouve en tout point autre que le centre de gravité du mouvement. Comme le machiniste ne dispose en fait d’aucun autre point que celui-ci sur lequel agir au moyen du fil de fer ou de la ficelle, tous les membres sont, comme ils doivent être, morts, de purs pendules, et obéissent à la seule loi de la pesanteur ; qualité exquise, qu’on chercherait en vain chez la plupart de nos danseurs.
— Voyez donc la P… poursuivit-il, quand elle joue le rôle de Daphné et que, poursuivie par Apollon, elle se retourne vers lui ; son âme se tient dans les vertèbres des reins. Elle fléchit comme si elle allait se briser, à la façon d’une naïade de l’école du Bernin. Voyez le jeune F…, lorsqu’il figure Paris debout entre les trois déesses et tend la pomme à Vénus : son âme se tient exactement (cela fait peur à voir) dans le coude.
— De telles méprises, ajouta-t-il, coupant court, sont inévitables depuis que nous avons mangé du fruit de l’arbre de la connaissance. Mais le Paradis est bien fermé et le Chérubin derrière nous ; il faudrait faire le tour du monde pour voir si, de quelque manière, il ne serait pas de nouveau ouvert par derrière.
Je ris. Évidemment, pensais-je, l’esprit ne saurait se tromper là où il n’en existe pas. Mais je sentais qu’il n’avait pas tout dit et le priai de poursuivre.
— Ces poupées, déclara-t-il, ont de plus l’avantage d’échapper à la pesanteur. Elles ne savent rien de l’inertie de la matière, propriété des plus contraires à la danse : car la force qui les soulève est plus grande que celle qui les retient à la terre. Que ne donnerait notre bonne G… pour peser soixante livres de moins ou pour qu’un contre-poids de cet ordre lui vienne en aide lorsqu’elle exécute ses entrechats et pirouettes ? Les poupées n’ont, comme les Elfes, besoin du sol que pour l’effleurer et ranimer l’élan de leurs membres par cet appui momentané ; nous-mêmes en avons besoin pour y reposer et nous remettre des efforts de la danse : moment qui, manifestement, n’est pas lui-même la danse et dont il n’y a rien d’autre à faire que de l’éliminer autant qu’on peut.
Je dis qu’aussi habilement qu’il conduise son paradoxe, il ne me ferait jamais croire qu’il puisse y avoir plus de souplesse dans un mannequin mécanique que dans la structure du corps humain.
Il reprit qu’il était parfaitement impossible à l’homme d’approcher même en cela le mannequin. Que, sur ce terrain, seul un dieu pourrait se mesurer avec la matière ; et que c’était là le point où les deux extrémités du monde circulaire se raccordaient.
Essai sur le théâtre des marionnettes
Uber das Marionettentheater
Heinrich von KLEIST décembre 1810

 

Palacio de Velázquez – PALAIS DE VELASQUEZ – MADRID -Дворец Веласкеса – 宫贝拉斯克斯 –

Madrid – Мадрид – 马德里
——

Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
*

Madrid Drapeau Artgitato


PARQUE DE EL RETIRO
Palacio de Velázquez
Velázquez Palace
Palais Vélasquez
宫贝拉斯克斯

Дворец Веласкеса

 

Construit de 1881 à 1883
Exposición Nacional de Minería
architecte

Ricardo_Velázquez_Bosco
Ingénieur Alberto Palacio
Alberto de Palacio y Elissague
(1856-1939)

ceramiste Daniel Zuloaga
Daniel Zuloaga y Boneta
1852 –1921

Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 0 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 1 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 2 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 3 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 4 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 5 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 6 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 7 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 8 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 9 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 12 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 13 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 15 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 17 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 23 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 31 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 81 Andres Eloy Blanco Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 82

IVAN VAZOV POEMS : EN MATINEE – Сутринта – Иван Вазов – SONNET (сонет) BULGARE D’IVAN VAZOV

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Иван Вазов
IVAN VAZOV
1850-1921

български поет
Poète Bulgare

VI. Сутринта

-1892-

En matinée

сонет

Дигнaх завесата таз сутрин ясна –
En levant les rideaux ce clair matin
картина прелестна ми се откри.
quelle belle image j’aperçus.
Небе синейше, слънце нега страстна
Le bleu du ciel, un soleil peignant de ses rayons
разливаше по хълми и гори.
les collines et les forêts.

*

Природата усмихна ми се с радост.
La Nature me souriait joyeusement.
„Живей, мисли, люби! – каза ми тя, –
« Vis, pense et aime ! me dit-elle
очаквай с мене новата ми младост,
attends-moi dans ma nouvelle jeunesse
кат мен зачевай песни и цветя!“
conçois aussi des chansons et des fleurs ! « 

*

И своя нови дъх ми тя изпрати.
Et son nouveau souffle elle m’envoya.
И тозчас чувства силни, непознати
Et alors des sensations fortes et inconnues
усетих в себе – с творческия плам.
Je sentais à l’intérieur la ferveur créatrice.

*

Природо, твойто чудодейство знам:
Nature, je connais tes miracles :
допра ли се до теб, като Антея,
Je peux te toucher, comme Antée
аз пак крила добивам и младея!
je reçois toujours des ailes et je rajeunis !

**********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Ivan Vazov
Иван Вазов
Пред бюста на Данте в Пинчио
Ivan Vazov Poems

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IVAN VAZOV POEMS : Срещу Атон Иван Вазов SONNET (сонет) BULGARE D’IVAN VAZOV : DEVANT LE MONT ATHOS

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IVAN VAZOV
1850-1921

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Срещу Атон

Devant le Mont Athos

сонет

Корабът дреме. Тихи са вълните.
Le navire dort. Pacifiques sont les vagues.
Спи Бяло море в нощний мир и хлад.
il dort dans la mer banche, paisible et fraîche.
В небесний свод едни трептят звездите,
Dans la voûte céleste, les étoiles scintilles,
надникнали над спящий долен свят.
jetant un œil complaisant sur le monde.

*

Пред нас атонский връх във мърчините
Au devant de nous le Mont Athos de dresse
стърчи вълшебно, като сън фъркат.
pic magique comme une fourche de rêve.
В мечти потънал, времената скрити
En moi se percutent mes souvenirs
разбулям аз, кат гледам върха свят.
je le découvre, et je vois le monde.

*

Полека-лека мрежата се вдига:
Élevant progressivement le rideau :
в килийка там, пред свещ, над бяла книга
dans une cellule, là, devant une bougie, sur son papier blanc
навел се Той с умислено чело.
le bienheureux moine Staretz Païssy se penche, le front calme.

*

А тъй са гладки водните пустини,
L’eau dort. La mer est lisse,
тъй тих въздухът, щото ми се чини,
L’air calme. Dans ma tête,
че чух как дращи пачето перо!
j’entends gratter la plume !

**********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Ivan Vazov
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Пред бюста на Данте в Пинчио Иван Вазов SONNET (сонет) BULGARE D’IVAN VAZOV :Devant le buste de Dante à Pincio

 

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IVAN VAZOV
1850-1921

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Пред бюста на Данте в Пинчио

 [Rome -1884]

Devant le buste de Dante à Pincio

сонет

 О, мисъл, твойте вихрени крила
Ô, Pensée, aux ailes redoutables
 не знаят бездни, висоти, прегради!
je n’en connais ni les profondeurs, ni les cimes, ni les frontières !
Кометата, гръмовната стрела
Les comètes, la foudre du tonnerre
полетът твой оставя ги назади.
ton vol les laisse loin derrière.

*

Пространства, тайни, векове, числа –
Les espaces, les secrets, les siècles, les mystères
във твойта власт съдбата ги отдаде,
sont soumis à ton pouvoir,
вдън-ада пъплиш и щом чуйш: ела!
-du profond de l’enfer tu rampes et tu entends :  « viens ! »
Фърчиш, летиш с небесните лампади.
Et tu pars, volant la torche céleste.

*

Алигиери, де се взираш ти?
Alighieri, que scrutes-tu ?
Що гони твойта мисъл – демон бесен!
Comment parcourt ta pensée ce furieux démon !
Какви там гледаш духове, мечти?
Contemples-tu des fantômes, des rêves?

*

На Беатриче лика ли чудесен?
Beatrice : son merveilleux portrait ?
На ада грозните ли тъмноти?
L’Enfer : sa laideur et son opacité ?
Или се вслушваш в някой химн небесен?
Ou écoutes-tu un hymne céleste ?

**********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Ivan Vazov
Иван Вазов
Пред бюста на Данте в Пинчио

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Италия Иван Вазов SONNET (сонет) BULGARE D’IVAN VAZOV : Italie

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Иван Вазов
IVAN VAZOV
1850-1921

български поет
Poète Bulgare

Италия

ITALIE

сонет

 

В земята на сонетите сме ние:
Dans le pays des sonnets nous sommes :
сонети, музо, нека правим днес.
sonnets, Muse, laisse-nous faire maintenant.
Хармоний чудни леят се из тие 
Une harmonie merveilleuse résonne
поля, лазурен свод и миртов лес. 
de la voûte azurée, de la forêt et des champs.

*

Италио, във твоя прах се крие
Italie dans les grains de chaque poussière
безсмъртен ек от стара римска чест,
l’écho de l’antique et immortelle Rome
в гьрдите твои сърце младо бие, 
un battement toujours jeune dans ton cœur 
кат на девица при любовна вест. 
celui d’une vierge pleine d‘amour.

*

В теб всичко трьпце, дища и пленява: 
Tout évoque, palpite et trésaille en toi :
прахът мълви, морето синьо пей,
la poussière et les ruines, le bleu de la mer qui chante,
небето дъха страст, Везувий — лава.
le ciel et sa passion, le souffle du Vésuve -sa lave.

*

Италио, цъфти и хубавей
Italie, fleurs et beautés
със твойте мирти, Лаури и песни,
avec tes myrtes, tes Laures* et tes chansons
изкуства, гробове, вълни небесни!
tes désirs et tes célestes vagues  !

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Ivan Vazov
Димчо Дебелянов

Tes Laures : Cf. Canzoniere Petrarca – Le Chansonnier de Pétrarque

 

IvanVazovIvanVazovIvanVazovIvanVazovIvanVazovIvanVazov

Biała magia -Krzysztof Kamil Baczyński – Poème Polonais – Magie Blanche (1942)

Krzysztof Kamil Baczyński
Dzieło Krzysztof Kamil Baczyński
Œuvre de Krzysztof Baczyński
Work of Krzysztof Kamil Baczyński

Traduction – Texte Bilingue

Poésie Polonaise – Polish poetry
poezja polska

 

 

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LITTERATURE POLONAISE

literatura polska

Krzysztof Kamil Baczyński
1921-1944

Traduction Jacky Lavauzelle

 


Biała magia

1942

MAGIE BLANCHE

Stojąc przed lustrem ciszy
Debout devant un miroir de silence
Barbara z rękami u włosów
Barbara les mains dans les cheveux
nalewa w szeklane ciało
verse dans son corps cristallin
srebrne kropelki głosu.
sa voix gouttelette d’argent.

*

I wtedy jak dzban – światłem
Et puis de lumière elle s’habille
 zapełnia się i szkląca
illuminée et cristalline
przejmuje w siebie gwiazdy
une étoile elle devient
i biały pył miesiąca.
une poussière blanche détachée de la lune.

*

Przez ciała drżący pryzmat
À travers le prisme du corps
w muzyce białych iskier
dans une musique de blanches étincelles
łasice się prześlizną
les belettes se cachent
jak snu puszyste Liski.
comme dans un doux rêve moelleux.

*

Oszronią sią w nim niedźwiedzie,
Un gel d’
ours,
jasne od gwiazd polarnych,
sous une lumière polaire d’étoiles,
i myszy się strumień przewiedzie
Les souris sur le ruisseau qui naviguent
płynąc lawiną gwarną.
Une avalanche se prépare.

*

Aż napełniona mlecznie,
Elle se remplit de lait,
 w sen się powoli zapadnie,
Elle sommeille lentement puis s’effondre,
a czas melodyjnie osiądzie
le temps s’installe mélodieusement
kaskadą blasku na dnie.
illuminant le bas de la cascade.

*

Więc ma Barbara srebrne
Ainsi Barbara d’argent
ciało. W nim pręży się miękko
a ce corps. Où, s’y love doucement
biała łasica milczenia
La silencieuse belette blanche
pod niewidzialną reką.
Dans une invisible main.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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