TCHEQUIE – Česká republika
AUSTERLITZ
SLAVKOV u BRNA
奥斯特利茨
アウステルリッツ
Аустерлиц
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La Bataille d’Austerlitz par François Gérard
La Capitulation du général Mack et le défilé des troupes autrichiennes devant Napoléon, par Charles Thévenin
Les Bivouacs d’Austerlitz par Louis-François Lejeune
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Photos de Slavkov u Brna Jacky Lavauzelle
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AUSTERLITZ
アウステルリッツ
Аустерлиц
奥斯特利茨
SLAVKOV u BRNA
Le Château d’Austerlitz et son parc
Slavkovský zámek – Zámecký park
La Ville de Slavkov u Brna
La Bataille d’Austerlitz
Bitva u Slavkova
Photos Jacky Lavauzelle
Artgitato
Letecký pohled na centrum Slavkova
Vue aérienne du centre de Slavkov u Brna
kaple sv. Jana Křtitele
Chapelle saint Jean-Baptiste
Slavkovský zámek – pohled z parku
Château de Slavkov – Vue du Parc
pohled z parku
Vue du Parc du Château
Zámecký park
Parc du Château
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La Bataille d’Austerlitz
AVANT LA BATAILLE
Soldats, l’armée russe se présente devant vous pour venger l’armée autrichienne d’Ulm. Ce sont ces mêmes bataillons que vous avez battus à Hollabrunn, et que depuis vous avez constamment poursuivis jusqu’ici.
Les positions que nous occupons sont formidables; et, pendant qu’ils marcheront pour tourner ma droite, ils me présenteront le flanc.
Soldats, je dirigerai moi-même tous vos bataillons ; je me tiendrai loin du feu, si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis ; mais, si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre Empereur s’exposer aux premiers coups, car la victoire ne saurait hésiter, dans cette journée surtout où il y va de l’honneur de l’infanterie française, qui importe tant à l’honneur de toute la nation.
Que, sous prétexte d’emmener les blessés, on ne dégarnisse pas les rangs, et que chacun soit bien pénétré de cette pensée, qu’il faut vaincre ces stipendiés de l’Angleterre qui sont animés d’une si grande haine contre notre nation.
Cette victoire finira notre campagne, et nous pourrons reprendre nos quartiers d’hiver, où nous serons joints par les nouvelles armées qui se forment en France; et alors la paix que je ferai sera digne de mon peuple, de vous et de moi.
Proclamation au bivouac avant la bataille d’Austerlitz
Napoléon Bonaparte
1er décembre 1805
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APRES LA BATAILLE
Soldats,
Je suis content de vous. Vous avez à la journée d’Austerlitz justifié tout ce que j’attendais de votre intrépidité. Vous avez décoré vos aigles d’une immortelle gloire. Une armée de cent mille hommes commandée par les empereurs de Russie et d’Autriche a été en moins de quatre heures ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s’est noyé dans le lac. 40 drapeaux, les étendards de la Garde impériale de Russie, 120 pièces de canon, vingt généraux, plus de trente mille prisonniers sont le résultat de cette journée à jamais célèbre. Cette infanterie tant vantée et en nombre supérieur n’a pas résisté à votre choc, et désormais vous n’avez plus de rivaux à redouter, ainsi en deux mois cette troisième coalition a été vaincue et dissoute. La paix ne peut plus être éloignée, mais, comme je l’ai promis à mon peuple, avant de passer le Rhin, je ne ferai qu’une paix qui nous donnera une garantie et amènera des récompenses à nos alliés.
Soldats, lorsque le Peuple français plaça sur ma tête la Couronne impériale, je me confiais à vous pour la maintenir toujours dans ce haut éclat de gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux. Mais dans le même moment nos ennemis pensaient à la détruire et à l’avilir, & cette Couronne de fer conquise par le sang de tant de Français, ils voulaient m’obliger à la placer sur la tête de vos plus cruels ennemis, projets de souverains et insensés que le jour même de l’anniversaire du Couronnement de votre Empereur, vous avez anéantis et confondus. Vous leur avez appris qu’il est plus facile de vous braver et de vous menacer que de vous vaincre.
Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur & la prospérité de notre patrie sera accompli, je vous renverrai en France ; là, vous serez l’objet de ma plus tendre sollicitude. Mon peuple vous reverra avec des transports de joie, et il vous suffira de dire : j’étais à la bataille d’Austerlitz pour que l’on réponde : voilà un brave.
De notre camp impérial d’Austerlitz le 12 frimaire an 14.
Napoléon.
Napoléon Bonaparte
Proclamation après la bataille d’Austerlitz
3 décembre 1805
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Les positions françaises (en blanc) et austro-russes (en noir) à la veille de la bataille
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NAPOLEON A AUSTERLITZ
En l’année 1804, Napoléon fut élu empereur par le peuple français. Comme les Autrichiens étaient encore en guerre avec nous, il voulut aller les battre dans leur pays.
Il les attaqua près d’Austerlitz. Vous le voyez sur son cheval ; quelques officiers sont derrière lui.
Il est coiffé d’un petit chapeau sans galons, ni dorure.
Il est vêtu d’une simple redingote grise. Il regarde au loin ses soldats qui attaquent les ennemis rangés sur une colline.
Il écoute le bruit des coups de fusil et des coups de canon, et la voix de ses soldats qui chantent :
« On va leur percer le flanc. Ra ta plan, tire lire lire. »
Les musiques accompagnent la chanson des soldats.
C’est un bruit d’enfer. Il est content, l’Empereur. Nos soldats ont escaladé la colline, baïonnette en avant ; les ennemis se sauvent.
Il est content.
Il lève le bras. Savez-vous pour quoi faire ?
Il va priser. Toutes les fois qu’il était content, il prenait prise sur prise de tabac.
Le lendemain, il dit à ses soldats : « Soldats, je suis content de vous ! Quand vous serez retournés en France, il vous suffira de dire : « J’étais à Austerlitz », pour qu’on vous réponde : « Voilà un brave ».
Ernest Lavisse
Histoire de France
Cours élémentaire
Armand Colin
1913 pp. 146-152