Archives par mot-clé : 1942

L’OLIVIER – Sonnet de Miguel Hernández – SONREÍR CON LA ALEGRE TRISTEZA DEL OLIVO

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Miguel Hernández
(30 octobre 1910 Orihuela, province d’Alicante – 28 mars 1942 Alicante)
(Orihuela, 30 de octubre de 1910-Alicante, 28 de marzo de 1942)

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POEMAS ÚLTIMOS
(1939-1941?)

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

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SONREÍR CON LA ALEGRE TRISTEZA DEL OLIVO
L’OLIVIER


SONETO- SONNET

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Ramón CasasFlores deshojadas – 1894

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Sonreír con la alegre tristeza del olivo.
Sourire semblable à la tristesse joyeuse de l’olivier.
Esperar. No cansarse de esperar la alegría.
Attendre. Ne jamais se fatiguer d’attendre la joie.
Sonriamos. Doremos la luz de cada día
Sourions. Nous allumerons la lumière de chaque jour…

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POEMES DE MIGUEL HERNANDEZ
POEMAS DE MIGUEL HERNANDEZ

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LA POESIE POLONAISE Francuskie tłumaczenie tekstów polskich

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Traduction POLONAIS
Poésie Polonaise
Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
Francuskie tłumaczenie tekstów polskich
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Traductions Artgitato Français Portugais Latin Tchèque Allemand Espagnol

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POESIE POLONAISE

Francuskie tłumaczenie tekstów polskich

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Krzysztof Kamil Baczyński

Biała magia
Magie Blanche
1942

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Władysław Bełza

Katechizm polskiego dziecka
Le Catéchisme de l’Enfant Polonais
1912

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Mieczysław Karłowicz

Skad Pierwsze gwiazdy
Les Premières Etoiles

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Kniaznin Franciszek
F.D. Kniaznin

Do miłości – Aimer

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Jan KOCHANOWSKI

Ku Musom
Aux Muses

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Tren VIII
Huitième Lamentation

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Adam MICKIEWICZ

Do Matki Polki
(1830)
A LA MERE POLONAISE

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Julian NIEMCEWICZ

Hedwiga, Krolowa Polska
Hedwige de Kalisz, Reine de Pologne

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Cyprian Kamil Norwid

Fortepian Szopena
Le Piano de Chopin
1865

Traduction Jacky Lavauzelle

ODE AUX CONTEMPORAINS
DO SPÓŁCZESNYCH (ODA)
1867

Traduction Jacky Lavauzelle

CIEL ET TERRE
NIEBO I ZIEMIA

Traduction Jacky Lavauzelle Cyprian Norwid

LE PASSE 
Przeszłość

Traduction Jacky Lavauzelle

CENDRES ET DIAMANTS
Popiół i Diament

Photo et Traduction Jacky Lavauzelle Poème de Norwid

TENDRESSE 
Czułość

Photo et Traduction Jacky Lavauzelle

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Wacław POTOCKI

Opak
Dissonance

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CZESŁAW ŚPIEWA

Une machine à devenir fou
Maszynka Do Swierkania

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Maciej Kazimierz Sarbiewski

Tęsknota do ojczyzny błękitnej
Nostalgie de ma Céleste Patrie

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Francuskie tłumaczenie tekstów polskich
Poésie Polonaise

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La Pologne est la Niobé des nations

« Il est un peuple, de nos jours, qui trouve dans l’alliance du patriotisme et de la religion le principe et comme la garantie de son existence. La compression étrangère n’a fait que l’affermir dans ce double culte. Sous cette douloureuse, mais féconde influence, s’est développée toute une poésie énergique et neuve, empreinte d’un mysticisme étrange, et qui puise ses inspirations dans ce qu’il y a de plus sacré, de plus vivace au cœur de l’homme. Ce peuple, c’est le peuple polonais. Depuis bien des années déjà, il travaille à la réédification de sa nationalité. Son courage est infatigable. S’il s’affaisse un moment sous le nombre, c’est pour se relever bientôt plus ardent à la lutte. Prêtres et vieillards, guerriers et poètes, tous marchent ici dans une même pensée, tous combattent et meurent sous un même drapeau. Héroïque infortune ! persévérance plus héroïque encore ! La Pologne est la Niobé des nations, mais c’est une Niobé qui ne connaît pas le désespoir. Ses victoires, ses crises intestines, ses déceptions sanglantes, rien n’a encore pu entamer sa robuste foi dans l’avenir. Du milieu des ruines qui l’entourent se dresse indestructible sa confiance en ses destinées, et sa littérature contemporaine, littérature active et militante, bulletin magnifique de ses défaites, est l’expression vivante de son martyre et de son espérance.

On ne s’explique bien cette toute-puissance que lorsqu’on se rend compte de l’action qu’a exercée de tout temps la poésie en Pologne. Nous ne nous arrêterons pas à cette poésie primitive de contes et de légendes, à cette littérature que Michiewicz a appelée fossile ou latente, « parce qu’elle est déposée tout entière dans l’ame du peuple et n’apparaît que rarement à la surface de la publicité. » Nous ne ferons que mentionner en passant le chant de Boga Rodzica, Dziwica (Vierge, mère de Dieu). Ce chant, que les soldats entonnaient avant les batailles et qui témoigne de l’alliance qui existait dès-lors entre l’esprit religieux et l’esprit militaire, est regardé comme le plus ancien monument de la langue polonaise. La véritable littérature pour la Pologne commence avec la renaissance des lettres en Europe. L’époque jagellonienne (1386-1572), appelée l’âge d’or de la poésie et de la science, voit naître alors de grands écrivains dans les trois frères Kochanowski, dont Jean porte à juste titre le nom de prince des poètes. Les deux autres, Nicolas et Pierre, ont laissé, le premier des poésies légères, le second la plus parfaite traduction qu’on ait en langue polonaise des poèmes de l’Arioste et du Tasse. Cette époque donne également naissance à Gornicki, l’historien publiciste, à Rey, le Montaigne de la Pologne, à Szymonowicz, et à quelques autres écrivains qui se distinguent surtout par l’élégance de la diction. Dès-lors, la langue se fixe dans toutes ses parties. Néanmoins c’est sous la dynastie élective des Waza (1587-1669) que la littérature polonaise devait rencontrer son plus glorieux représentant. Pierre Skarga, tribun religieux, sermonnaire politique, nous offre l’idéal du prêtre et du patriote. Ses ouvrages respirent une véhémente éloquence. Venu dans l’épanouissement d’un siècle de prospérité, il ne se laissa point éblouir ; son génie, au milieu des splendeurs du présent, prévoyait les malheurs qui, deux cents ans plus tard, devaient fondre sur la Pologne. Il sentait que la société était minée dans ses fondemens, et qu’elle perdait l’avenir en perdant les anciennes vertus. L’égoïsme et l’orgueil, en effet, avaient remplacé le dévouement et le sacrifice ; l’enthousiasme, cette ame de la nation, allait s’éteignant dans les coeurs. A ce spectacle, saisi de colère, de douleur, et comme pénétré de l’esprit de prophétie, Skarga se lève et annonce les désastres futurs ; il se lamente et maudit ; il exalte le patriotisme ; il rappelle le passé ; il parle de la patrie, non de cette patrie dont l’amour ne consiste que dans l’attachement au sol natal, mais de la patrie selon les idées slaves, de cette société idéale et fraternelle dont la divine pensée a été déposée dans le sein d’un peuple pour être un jour par lui fécondée et réalisée… »

Revue des Deux Mondes
Tome 15, 1846
A. L.
De la poésie polonaise

TEXTILE ART – CONTEXTILE 2016 : A TEXTILE MEMORY – Guimarães – The Lausanne Biennials

 

PORTUGAL
Guimarães
TEXTILE ART

 

 Photos Jacky Lavauzelle

CONTEXTILE 2016
A TEXTILE MEMORY




The Lausanne Biennials


de 30 de julho a 16 de outubro 2016
du 30 juillet au 16 octobre
Palacete Santiago
Museu de Alberto Sampaio

Contextile 2016
Textile Art




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Barbara Levittoux-Świderska
Barbara Levittoux Swiderska
(Pologne – Polônia)

 Polonaise, 1933, née à Varsovie
active à Varsovie

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Marguerite Carau- Ischi
(Suisse – Suíça)

1928-2008
active à Zurich


 1967

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TEXTILE ART
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MACHIKO AGANO
(Japon – Japão)

Né au Japon en 1953
Œuvre de 1982
sans titre
Nascido no Japão em 1953
Trabalho 1982
sem título

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Marlise Staehelin
(Suisse – Suiça)

1927-1991

Colonne blanche
Vers 1970 Cerca 1970
polyester polyester
soie – seda
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TEXTILE ART
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Elsi Giauque
(Suisse -Suiça)

1900 – 1989
active à Ligerz et Zurich

Elsi Giauque mit Käthi Wenger
Weisse und graue Feministin
Féministe blanche et grise
1976-1977

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Lia COOK
(USA)

1942 – active à Berkeley

Spatial Ikat ll
1977

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TEXTILE ART
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Wojciech Sadley
(Pologne – Polônia)

Né en 1932 à Lublin
actif à Varsovie et Wesota

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Ritzi et Peter JACOBI
(Roumanie- Roménia)

Peter Jacobi né en 1935
actif à Wurmberg
Ritzi Jacobi né en 1941
active à Düsseldorf et Bucarest

Textil-Relief blanc
1969
Pele de cabra
Peau de chèvre

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TEXTILE ART
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Olga de Amaral
(Colombie – Colômbia)

née en 1932 à Bogota en Colombie
active à Bogota

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Jagoda Buic
Jagoda Buić
(Croatie – Croácia)

née en 1930 à Split en Croatie
active à Paris, Venise et Dubrovnik

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Flexion ll
1971

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Anne-Marie Matter
(Suisse – Suíça)

1936-2007
a travaillé sur Lausanne

Les Azalées
1979

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Helen Frances Gregor
(Canada – Canadá)

28 juin 1921 – 25 mai 1989
28 de junho de 1921 – 25 de maio de 1989
A travaillé sur Toronto

Totem n° 5
1976

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Krystyna Piątkowska-Brodzka
Krystyna Brodzka
(Ukraine- Ucrânia)

1923-2009

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Sheila Hicks
(USA – France)

active à Paris

Linen Letter to Malevitch
1975

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Magdalena Abakanowicz
(Pologne, Polônia)

née en 1930
active à Varsovie

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Maria Łaszkiewicz
(Lettonie, Látvia)

1892-1981
active à Varsovie

La Dame blanche
1979

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Pierre Daquin
(France – França)

Né en 1936
actif à Fréjus

Le Son
1970

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Lissy Funk
(Suisse, Suiça)

1909-2005
A travaillé à Zürich

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Hanna Jung
(Pologne,

1927-1982
A travaillé à Varsovie

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Josep Grau-Garriga
(Espagne – Espanha)

 1929-2011
A travaillé  en Espagne et en France

El record i l’ imatge
1966

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Textile Art

 

Hans-Michael Kissel – Blätterphantasie – Ladenburg – Feuillage Fantaisie – 2002

Allemagne
Deutschland
Германия – 德国 – ドイツ

LADENBURG
Blätterphantasie

—-
Sculptures Allemandes
Deutsch Bildhauer
Hans-Michael Kissel

né en 1942 à Worms
Er wohnt in Ladenburg
Habite à Ladenburg

——

 

 

Photo Jacky Lavauzelle

*

 


Blätterphantasie
Feuillage Fantaisie
Hans-Michael Kissel
2002

Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (1)

« Je n’attends pas de la Nature
Qu’elle ajoute à mon cœur fougueux
Par sa lumière et sa verdure,
Et pourtant le printemps m’émeut :

Ces mille petits paysages
Que forment les arbres légers
Gonflés d’un transparent feuillage
M’arrêtent et me font songer… »

Anna de Noailles
Poème de l’amour
XXIII

Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (2) Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (3)

« Je suis la riante couronne,
Le voile frais et parfumé
Dont le front des bois s’environne
Aux rayons du soleil de mai.

Je suis la verte chevelure
Qui, sur les branchages mouvants,
Se joue, ondoyante parure,
Aux caprices ailés des vents

Avec moins de charme et de grâce
Flottent, sur un cou virginal,
Les longues tresses où s’enlace
La fleur de l’hymen ou du bal

Dans mes roseaux, lyre sonore
Qui s’anime au souffle des airs
Les voix du soir et de l’aurore
S’exhalent en divins concerts

Qu’ils sont enchanteurs les murmures
Que je chuchote à petit bruit,
Alors qu’à travers les ramures
La brise voltige et s’enfuit !… »

Gabriel Monavon
La Muse des familles – 1857
La Chanson du feuillage

Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (4) Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (5) Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (6) Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (7) Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (8)

« La pluie est cette nuit d’été
 En marche à travers le feuillage ;
 On perçoit son léger tapage
 Pointu, dansant et velouté.

— Mon cœur rêve avec fixité,
 Et déborde de ton image !

 J’entends, sur mon balcon étroit,
 Tomber par groupe deux et trois
 De ces belles larmes timides.
— Ainsi rouleraient de mes yeux
 Des perles de cristal humide,
 Si soudain bon, silencieux,
 Dissipant la vive tristesse
 Que me causent l’âme et le corps,
 Tu me livrais avec paresse
 (Car j’accepte tes maladresses,
 Ô toi pour qui tout est effort !)
 Ce baiser par quoi je m’endors… »

Anna de Noailles
Poème de l’amour
XIX

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Hans-Michael Kissel

Biała magia -Krzysztof Kamil Baczyński – Poème Polonais – Magie Blanche (1942)

Krzysztof Kamil Baczyński
Dzieło Krzysztof Kamil Baczyński
Œuvre de Krzysztof Baczyński
Work of Krzysztof Kamil Baczyński

Traduction – Texte Bilingue

Poésie Polonaise – Polish poetry
poezja polska

 

 

KRZYSZ~1KRZYSZ~1KRZYSZ~1

 

 

LITTERATURE POLONAISE

literatura polska

Krzysztof Kamil Baczyński
1921-1944

Traduction Jacky Lavauzelle

 


Biała magia

1942

MAGIE BLANCHE

Stojąc przed lustrem ciszy
Debout devant un miroir de silence
Barbara z rękami u włosów
Barbara les mains dans les cheveux
nalewa w szeklane ciało
verse dans son corps cristallin
srebrne kropelki głosu.
sa voix gouttelette d’argent.

*

I wtedy jak dzban – światłem
Et puis de lumière elle s’habille
 zapełnia się i szkląca
illuminée et cristalline
przejmuje w siebie gwiazdy
une étoile elle devient
i biały pył miesiąca.
une poussière blanche détachée de la lune.

*

Przez ciała drżący pryzmat
À travers le prisme du corps
w muzyce białych iskier
dans une musique de blanches étincelles
łasice się prześlizną
les belettes se cachent
jak snu puszyste Liski.
comme dans un doux rêve moelleux.

*

Oszronią sią w nim niedźwiedzie,
Un gel d’
ours,
jasne od gwiazd polarnych,
sous une lumière polaire d’étoiles,
i myszy się strumień przewiedzie
Les souris sur le ruisseau qui naviguent
płynąc lawiną gwarną.
Une avalanche se prépare.

*

Aż napełniona mlecznie,
Elle se remplit de lait,
 w sen się powoli zapadnie,
Elle sommeille lentement puis s’effondre,
a czas melodyjnie osiądzie
le temps s’installe mélodieusement
kaskadą blasku na dnie.
illuminant le bas de la cascade.

*

Więc ma Barbara srebrne
Ainsi Barbara d’argent
ciało. W nim pręży się miękko
a ce corps. Où, s’y love doucement
biała łasica milczenia
La silencieuse belette blanche
pod niewidzialną reką.
Dans une invisible main.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Les Affaires sont les affaires Octave Mirbeau & Dreville

LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES Octave Mirbeau
Pièce de 1903




Film de Jean DREVILLE
(Film de 1942)

Argent-Kupka-01
 Les affaires sont
les affaires




LA MANIE DE LA DESTRUCTION

La pièce d’Octave Mirbeau est montée en 1903.
Jean Dréville reprend la pièce en 1942 sans l’appauvrir. Lechat restera à jamais l’archétype de l’affairiste sans peur et sans scrupule.

LES NOUVEAUX RICHES AU POUVOIR !

Lechat décrit par sa femme : «  Ton père est vaniteux, gaspilleur, menteur. C’est entendu, il renie souvent sa parole, même à tromper les gens. Dame ! Dans les affaires ! Mais c’est un honnête homme entends-tu ? Quand bien même il ne le serait pas, ce n’est pas à toi d’en juger.  Sache que, sa fortune, il ne la doit à personne. Il l’a gagnée en travaillant. S’il a fait deux fois faillite, n’a-t-il pas eu son concordat ? S’il a été en prison, ne l’a-t-on pas acquitté ? Alors ? Regarde où il en est. Il a fondé un grand journal ; lui qui savait à peine écrire ».

  • « J’AURAI DETRUIT TOUS LES OISEAUX DE FRANCE »

M Lechat ne veut pas d’enfant, pas d’oiseaux, plus d’agriculture à l’ancienne.

 « Trois moineaux, une mésange et un rouge-gorge : 3 francs. Alors Monsieur Isidore Lechat s’est mis dans la tête de détruire tous les oiseaux – Monsieur Lechat protège l’agriculture. Au printemps prochain, il paiera cinq francs n’importe quel nid avec les œufs dedans  – Pour les détruire tous ! Il n’est pas le bon dieu ! »



LES OISEAUX, LES PIRES ENNEMIS DE L’AGRICULTURE

M Lechat inaugure l’ère des techniciens, l’ère des pesticides, avant que n’apparaissent certains cancers,  l’infertilité galopante, des abeilles déboussolées. « Il ne parle que de révolutionner l’agriculture, maintenant…Plus de blé, plus d’avoine, plus de betteraves,…Il prétend que c’est usé…Que ce n’est plus moderne ». Il veut initier « sa grande réforme agronomique ». La pièce de Mirbeau est encore plus précise : « Tu ne sais pas que les oiseaux sont les pires ennemis de l’agriculture ? Des vandales…Mais je suis plus malin qu’eux…Je les fais tous tuer. Je paye deux sous le moineau mort, trois sous le rouge-gorge et le verdier…cinq sous la fauvette…six sous le chardonneret et le rossignol…car ils sont très rares…Au printemps, je donne vingt sous d’un nid avec ses œufs…Ils m’arrivent de plus de dix lieues…à la ronde…Si cela se propage…dans quelques années, j’aurai détruit tous les oiseaux de France…(Il se frotte les mains) Vous allez en voir des choses, mes gaillards. » Isidore quand il ne s’enrichit pas, détruit. Il détruit pour produire. Après moi, le déluge !

AGRONOME, ECONOMISTE ET SOCIALISTE

L’agriculture ne nourrit plus, elle rapporte d’abord. Les besoins sont secondaires, prime d’abord le cours de bourse. On peut donc concentrer l’élevage, le rationaliser, l’optimiser. On doit donc mécaniser. Grossir et faire grossir notre consommateur. Peu importe si un milliard d’hommes et de femmes ont faim, il est nécessaire de faire progresser le bénéfice. Tant pis pour la surproduction. A l’époque d’Octave Mirbeau, où le mot même d’écologie n’existait pas, nous étions déjà dans cette logique du toujours plus jusqu’à l’entropie de notre système. Une crise, puis deux. Dans l’attente d’une troisième à venir.

Il ne veut plus de relatif. Il domine, exige de l’absolu.



Dans la pièce, il se dit même socialiste : « Le progrès marche, sapristi ! Les besoins augmentent et se transforment…Et ce n’est pas une raison parce que le monde est arriéré et routinier, pour que moi, Isidore Lechat, agronome socialiste…économiste révolutionnaire…Je le sois aussi… » 

  • DES ENFANTS COMME VALEUR CHANGEANTE DE SPECULATION

Le jardinier est licencié parce que sa femme est enceinte : « monsieur ne veut pas d’enfants chez lui…Toutes réflexions faites, qu’il m’a dit, ce matin…, pas d’enfants…pas d’enfants dans la maison…ça abîme les pelouses…ça salit les allées… » . L’enfant n’a pas d’utilité immédiate. Il perturbe les rouages du système. Il est incontrôlable. Il crie, pleure, casse des carreaux. Bref, il ne produit rien et détruit beaucoup. Notre société doit optimiser l’ensemble de nos actes, elle rend insupportable les enfants, surtout ceux des autres. Les nôtres sont notre continuité et à ce titre sont forcément plus supportables. « Avec sa manie de toujours me marier. Pour lui, je suis devenue une valeur changeante de spéculation, mieux que cela, une prime, quelquefois »(Germaine). 

  • PAS DE PRINCIPES DANS LES AFFAIRES

Il faut aller droit au but. Pas de forfanteries. Le tutoiement est de rigueur. Le film ne parle pas de la valeur directe du tutoiement contrairement à la pièce : « J’aime qu’on se tutoie…Nous ne sommes pas des gens de l’ancien régime…nous autres…des contes…des ducs…Nous sommes de francs démocrates…pas vrai ?…des travailleurs…J’ai cinquante millions…moi…Et le duc ? …A peine s’il en a deux…Un pouilleux…Ah ! Elle en voit de dures avec moi, la noblesse. » Tout se vaut.

Pourvu que l’argent rentre. La bourgeoise se substitue à la noblesse, les principes en moins. « Vous êtes un homme à grand principe, vous êtes attaché à des préjugés qui n’ont plus cours aujourd’hui. C’est bien dommage ! Chevaleresque, mais pas pratique ! » (Isidore Lechat) – « Être resté peu pratique dans une société qui l’est devenue beaucoup trop, c’est la raison de la noblesse, Monsieur Lechat, et c’est aussi sa gloire ! » (Le marquis de Porcellet) –« C’est sa mort ! » – « Tant pis ! Chez nous, l’honneur passe devant l’intérêt…Non pas que je condamne toute espèce de progrès… » 

  • « SALAUD DE PAUVRE ! » (Jean Gabin dans la Traversée de Paris)

Le pauvre est pauvre parce qu’il le veut bien. « Les pauvres ? Je n’ai jamais vu un pays où il y avait autant de pauvres ! Nous n’y pouvons rien. S’ils travaillaient ils le seraient moins ! »

Il se veut moderne en opposition au marquis : « vous êtes un homme à principes…à grands principes…Vous n’êtes pas, du tout, dans le mouvement moderne…Vous restez attaché aux vieilles idées du passé.» 

  • MADAME LECHAT, UNE DECROISSANTE ?

L’ARGENT NE FAIT PAS LE BONHEUR : GERMAINE S’ENNUIE ET SA MERE RÊVE D’UN BONHEUR BEAUCOUP PLUS SIMPLE

Les médias (le journal, Le Chant du Coq), l’immobilier (le château de Vauperdu), la technologie, Mme Lechat (Germaine Charley) est mal à l’aise devant ces portraits immenses qui semblent la transpercer de part en part. Elle ne se plaît pas dans ce grand château, dans cette grande voiture : « Toute seule dans cette grande auto, je ne me sens pas à mon aise. J’ai honte ! »

 QUAND ON A UN COEUR COMME LE VÔTRE !

Germaine Lechat s’ennuie. « Pourquoi ne parles-tu pas ? – C’est sans doute que je n’ai rien à dire. – Tu as assez lu… – Je ne lis pas. – Tu rêves ? – Je ne rêve pas…-Alors…, qu’est-ce que tu fais ? – Rien…, je m’ennuie… ». Le jardinier qui quitte le château le voit bien :« Mademoiselle Germaine…, vous non plus…vous n’êtes guère heureuse…Je vous connais bien,…quand on a un cœur comme le vôtre…on ne peut pas être heureux ici »  



Elle se retrouve à la fin seule, son fils est mort et sa fille a quitté le domaine pour vivre avec Lucien.  Cette maison qui lui semblait trop grande, lui fait maintenant peur. Elle regrette le temps de la simplicité : « Qu’est ce que tu veux que je devienne dans cette maison, toute seule ? Si nous avions vécu dans une petite maison, rien de tout cela ne serait arrivé. Ce château, ce luxe, tout cet argent… Tu ne vas pas me laisser ? »

Jacky Lavauzelle

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Les affaires sont les affaires Octave Mirbeau