le café GOLDONI – LA BOTTEGA DEL CAFFE GOLDONI ATTO SECONDO Scena Settima- LE CAFE ACTE 2 Scène 7

le Café Goldoni

LA BOTTEGA DEL CAFFE GOLDONI
ATTO SECONDO- Scena Sesta
Le Café GOLDONI
ACTE II Scène 7
Traduction – Texte Bilingue
Carlo Osvaldo Goldoni

LITTERATURE ITALIENNE

letteratura italiana

CARLO GOLDONI
1707- 1793

La bottega del caffe goldoni le cafe texte et traduction artgitato

 

Traduction Jacky Lavauzelle


La bottega del caffè

LE CA
FE

1750 – 1751

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ATTO SECONDO
ACTE II

Scène 7
Scena Settima

Ridolfo dalla strada e detti.
Ridolfo de la rue

RIDOLFO
da sè
à part
Il signor Eugenio scrive d’accordo con m’esser Pandolfo.
Monsieur Eugenio est ici à écrire et il se trouve avec Messer Pandolfo.
Vi è qualche novità.
Il doit y avoir quelques nouvelles à glaner.

PANDOLFO
da sè vedendo Ridolfo
à part voyant Ridolfo
Non vorrei che costui mi venisse a interrompere sul più bello.
Je ne voudrais pas qu’il vienne à interrompre une si belle occasion.

RIDOLFO
Signor Eugenio, servitor suo.
Monsieur Eugenio, je suis votre serviteur.

EUGENIO
seguitando a scrivere
il continue à écrire
 Oh, vi saluto.
Oh ! Je vous salue !

RIDOLFO
Negozi, negozi, signor Eugenio? negozi?
Les affaires, les affaires, monsieur Eugenio, les affaires ?

EUGENIO
scrivendo
écrivant
Un piccolo negozietto.
Une bien petite affaire !

RIDOLFO
Posso esser degno di saper qualche cosa?
Je peux être indiscret et savoir de quoi il s’agit ?

EUGENIO
Vedete cosa vuol dire dar la roba a credenza?
Vous voyez ce que cela signifie que de vendre à crédit le tissu ?
Non mi posso prevalere del mio, ho bisogno di denari, e conviene ch’io rompa il collo ad altre due pezze di panno.
Je ne peux pas me prévaloir de mon argent, et je dois de l’argent, et je dois donc vendre deux autres morceaux de tissu.

PANDOLFO
Non si dice che rompa il collo a due pezze di panno, ma che le vende come si può.
Ne dites pas que vous vendez à perte ces deux morceaux, mais que vous les vendez comme vous pouvez !

RIDOLFO
Quanto le danno il braccio?
Combien vous donne-t-on pour la brasse ?

EUGENIO
Mi vergogno a dirlo. Otto lire.
J’ai bien honte de l’avouer : huit lires !

PANDOLFO
Ma i suoi quattrini l’un sopra all’altro.
Mais cet argent est en espèce.

RIDOLFO
E vossignoria vuol precipitar la roba così miseramente?
Et votre seigneurie veut précipiter les choses si misérablement ?

EUGENIO
Ma se non posso far a meno. Ho bisogno di denari.
Mais si je ne peux pas faire autrement. Je dois de l’argent.

PANDOLFO
Non è anche poco da un’ora all’altra trovar i denari che gli bisognano.
C’est bien compliqué dans l’heure de trouver l’argent dont on a  besoin.

RIDOLFO
ad Eugenio
à Eugenio
 Di quanto avrebbe bisogno?
De combien avez-vous besoin ?

EUGENIO
Che? avete da darmene?
Eh quoi ? Vous en avez donc ?

PANDOLFO
da sè
à part
Sta a vedere che costui mi rovina il negozio.
Il va me pourrir l’affaire.

RIDOLFO
Se bastassero sei o sette zecchini, li troverei.
Six ou sept sequins … je peux les trouver.

EUGENIO
Eh via! Freddure, freddure! Ho bisogno di denari.
Eh là ! Balivernes ! Balivernes ! j’ai vraiment besoin d‘argent.
scrive
il écrit

PANDOLFO
da sè
à part
Manco male!
Ce sera pour le mieux !

RIDOLFO
Aspetti; quanto importeranno le due pezze di panno a otto lire il braccio?
Un moment ! Combien rapporterons les deux morceaux de tissu de huit lires la brasse ?

EUGENIO
Facciamo il conto.
Que je fasse mes comptes.
Le pezze tirano sessanta braccia l’una:
Les pièces font soixante brasses l’unité :
e due via sessanta, cento e venti.
et deux fois soixante, cent vingt.
Cento e venti ducati d’argento.
Cent vingt ducats d’argent !

PANDOLFO
Ma vi è poi la senseria da pagare.
Mais il faut soustraire le courtage .

RIDOLFO
a Pandolfo
à Pandolfo
A chi si paga la senseria?
A qui le courtage ?

PANDOLFO
a Ridolfo
à Ridolfo
A me, signore, a me.
A moi, monsieur, à moi !

RIDOLFO
Benissimo.
Excellent !
Cento e venti ducati d’argento, a lire otto l’uno, quanti zecchini fanno?
Cent vingt ducats d’argent, l’unité à huit lires, combien cela fait-il de sequins ?

EUGENIO
Ogni undici quattro zecchini.
Onze font quatre sequins.
Dieci via undici cento e dieci;
Dix fois onze, cent dix.
e undici, cento e vent’uno.
et onze, cent vingt et un.
Quattro via undici, quarantaquattro.
Quatre fois onze, quarante-quatre
Quarantaquattro zecchini meno un ducato.
Quarante-quatre sequins moins un ducat.
Quarantatré e quattordici lire, moneta veneziana.
Quarante-trois et quatorze lires de monnaie vénitienne.

PANDOLFO
Dica pure quaranta zecchini.
Disons quarante sequins.
 I rotti vanno per la senseria.
Le reste viendra pour le courtage.

EUGENIO
Anche i tre zecchini vanno ne’ rotti?
Les trois font partie du lot ?

PANDOLFO
Certo;
Certainement ;
ma i denari subito.
mais l’argent de suite !

EUGENIO
Via, via, non importa. Ve li dono.
Va, va ! peu importe ! Je vous les donne !

RIDOLFO
(O che ladro!)
(Oh quel voleur !)
Faccia ora il conto, signor Eugenio, quanto importano le due pezze di panno a tredici lire?
Maintenant, comptezmonsieur  Eugeniocombien feront deux morceaux de tissu à treize livres ?

EUGENIO
Oh, importano molto più.
Oh ! beaucoup plus !

PANDOLFO
Ma col respiro; e non può fare i fatti suoi.
Mais avec du crédit ; et vous ne pouvez pas faire comme bon vous semble.

RIDOLFO
Faccia il conto.
Faites le compte !

EUGENIO
Ora il farò colla penna.
Je vais tout reprendre par écrit.
Cento e venti braccia, a lire tredici il braccio.
Cent vingt brasses, à treize lires la brasse.
Tre via nulla;
Trois fois zéro,
e due via tre sei;
et deux fois trois, six
un via tre;
une fois trois ;
 un via nulla; un via due; un via uno.
une fois zéro, une fois deux, une fois un.
Somma: nulla; sei; due e tre cinque; uno.
Somme : zéro, six, deux plus trois cinq, un
Mille cinquecento e sessanta lire.
Mille cinq cent soixante lires !

RIDOLFO
Quanti zecchini fanno?
Et combien de sequins ?

EUGENIO
Subito ve lo so dire.
Je vous dis ça de suite.
conteggia
il compte
Settanta zecchini e venti lire.
Soixante-dix sequins et vingt lires.

RIDOLFO
Senza la senseria?
Sans le courtage ?

EUGENIO
Senza la senseria.
Sans le courtage !

PANDOLFO
Ma aspettarli chi sa quanto.
Mais en attendant combien.
Val più una pollastra oggi che un cappone domani.
Il est préférable d’avoir une vieille poule aujourd’hui que demain un chapon.

RIDOLFO
Ella ha avuto da me:
De moi, vous avez eu :
prima trenta zecchini, e poi dieci, che fan quaranta;
En premier trente sequins, et ensuite dix, qui font quarante ;
e dieci degli orecchini che ho ricuperati, che sono cinquanta;
et dix des boucles d’oreille que j’ai récupérées, ce qui donne cinquante ;
dunque ha avuto da me, a quest’ora dieci zecchini di più di quello che gli dà subito, alla mano ;
donc, maintenant, vous avez eu dix sequins à la main immédiatement ;

PANDOLFO
da sè
à part
Che tu sia maledetto!
Que tu sois maudit !

EUGENIO
E’, vero, avete ragione;
C’est bien vrai, vous avez tout à fait raison ;
ma adesso ho necessità di danari.
mais j’ai un besoin urgent de cette argent !

RIDOLFO
Ha necessità di danari?
vous avez besoin d’argent?
ecco i danari:
en voici de l’argent ;
 questi sono venti zecchini e venti lire che formano il resto di settanta zecchini e venti lire, prezzo delle cento e venti braccia di panno, a tredici lire il braccio, senza pagare un soldo di senseria;
vingt sequins et vingt lires qui constitue le reste des soixante-dix sequins et vingt lires, le prix de cent vingt brasses de tissu, à treize lires l’une, sans payer un seul et unique sou de courtage;
subito, alla mano, un sopra l’altro, senza ladronerie, senza scrocchi, senza bricconate da truffatori.
maintenant, à la main, au comptant, sans magouillespas de farces d’escrocs.

EUGENIO
Quand’è cosi, Ridolfo caro, sempre più vi ringrazio;
Si les choses sont ainsi, cher Ridolfo, je vous en remercie;
straccio quest’ordine,
Je détruis donc cet ordre,
a Pandolfo
à Pandolfo
 e da voi, signor sensale, non mi occorre altro.
et  monsieur le courtier, je n’ai plus besoin de vous .

PANDOLFO
(Il diavolo l’ha condotto qui. L’abito è andato in fumo.)
(Le diable lui-même la mené ici. Mon habit est parti en fumée.)
Bene, non importa, avrò gettati via i miei passi.
Eh bien, peu importe, j’ai donc gaspillé mes pas pour rien !

EUGENIO
Mi dispiace del vostro incomodo.
Désolé pour votre investissement.

PANDOLFO
Almeno da bevere l’acquavite.
Je boirai quand même bien un peu d’eau-de-vie;

EUGENIO
Aspettate; tenete questo ducato
Tenez ! Conservez ce ducat
(cava un ducato dalla borsa, che gli ha dato Ridolfo.)
(il attrape un ducat de sa bourse, qu’il donne à Ridolfo.)

PANDOLFO
Obbligatissimo.
Je vous suis obligé.
da sè
à part
Già vi cascherà un’altra volta.
Je l’aurai une autre fois.
ad Eugenio
à Eugenio
 Mi comanda altro?
Autre chose ?

EUGENIO
La grazia vostra.
Je vous prie de m’excuser !

PANDOLFO
Vuole?
Vous voulez ?
gli fa cenno se vuol giuocare, in maniera che Ridolfo non veda
lui fait signe de vouloir jouer de manière à ce que Ridolfo ne puisse le voir

EUGENIO
di nascosto egli pure a Pandolfo
secrètement à Pandolfo
 
Andate, che vengo.
Allez-y, je vous suis.

PANDOLFO
Già se gli giuoca prima del desinare.
Il va les jouer avant le dîner.
va nella sua bottega e poi torna fuori
il va dans sa boutique, puis ressort

EUGENIO
Come è andata, Ridolfo?
Comment cela s’est-il passé, Ridolfo ?
Avete veduto il debitore cosi presto?
Vous avez vu mon débiteur de si tôt ?
Vi ha dati subito i danari?
A-t-il donné immédiatement l’argent ?

RIDOLFO
Per dirgli la verità, gli avevo in tasca sin dalla prima volta;
Pour vous dire la vérité, je l’avais dans ma poche depuis le début ;
ma io non glieli voleva dar tutti subito, acciò non gli mandasse a male sì presto.
mais je ne voulais pas tout donner à la fois, de peur que vous ne le dépensiez trop rapidement.

EUGENIO
Mi fate torto a dirmi così;
Vous me faites mal en me disant ceci ;
non sono già un ragazzo.
je ne suis quand même pas un enfant.
Basta… dove sono gli orecchini?
Assez ! … où sont les boucles d’oreille ?

RIDOLFO
Quel caro, signor Don Marzio, dopo aver avuti i dieci zecchini, ha voluto per forza portar gli orecchini colle sue mani alla signora Vittoria.
Ce cher, monsieur don Marzio, ayant eu ses dix sequins, voulait remettre les boucles dans les propres mains de madame Vittoria.

EUGENIO
Avete parlato voi con mia moglie?
Vous avez parlé avec ma femme ?

RIDOLFO
Ho parlato certo;
Je lui ai parlé certainement ;
sono andato anch’io col signor Don Marzio.
Don Marzio m’a accompagné.

EUGENIO
Che dice?
Que dit-elle ?

RIDOLFO
Non fa altro che piangere poverina! Fa compassione.
Elle n’a rien fait d’autre que de pleurer la pauvre! Elle fait pitié !

EUGENIO
Se sapeste come era arrabbiala contro di me!
Si vous saviez combien elle était en colère contre moi!
Voleva andar da suo padre, voleva la sua dote, voleva far delle cose grandi.
Il voulait aller chez son père, elle voulait sa dot, et voulait faire de grandes choses.

RIDOLFO
Come l’ha accomodata?
Comment avez-vous fait ?

EUGENIO
Con quattro carezze.
Avec quatre caresses !

RIDOLFO
Si vede che le vuol bene:
Je vois qu’elle vous apprécie bien :
è assai di buon cuore.
Elle a bon cœur.

EUGENIO
Ma quando va in collera, diventa una bestia.
mais quand elle prend une colère, elle se transforme en bête féroce !

RIDOLFO
Non bisogna poi maltrattarla.
Nul besoin de la maltraiter
E’ una signora nata bene, allevata bene.
C’est une dame bien née et bien éduquée
M’ha detto, che s’io lo vedo, gli dica che vada a pranzo a buon’ora.
Mais elle a demandé, si je vous voyais, que je vous dise de rentrer de bonne heure.

EUGENIO
Sì sì, ora vado.
Oui, oui, j’y vais

RIDOLFO
Caro signor Eugenio, la prego, badi al sodo, lasci andar il giuoco;
Cher monsieur Eugenio, je vous en prie, soyons sérieux et laissez le jeu !
non si perda dietro alle donne;
ne vous perdez plus avec les femmes ;
giacchè V.S. ha una moglie giovine, bella, e che le vuol bene;
votre Seigneurie a une jeune et belle épouse et qui vous veut du bien ;
che vuol cercare di più?
que voulez-vous de plus ?

EUGENIO
Dite bene, vi ringrazio davvero.
Vous le dites bien et je vous remercie.

 Pandolfo dalla sua bottega si spurga, acciò Eugenio lo senta e lo guardi.
Pandolfo devant sa boutique fait du bruit afin qu’Eugenio le remarque. Eugenio si volta.
Eugenio se retourne.
Pandolfo fa cenno che Leandro l’aspetta a giuocare, Eugenio fa cenno che andrà.
Pandolfo lui fait des signes montrant que Leandro l’attend aux jeux, Eugenio par des signes lui montre qu’il arrive.
Pandolfo torna in bottega;
Pandolfo retourne à sa boutique ;
Ridolfo non se ne avvede
Ridolfo ne remarque rien

RIDOLFO
Io lo consiglierei andar a casa adesso.
Je vous recommande de rentrer chez vous maintenant.
Poco manca al mezzogiorno.
Il est bientôt midi.
Vada, consoli la sua cara sposa.
Allez consoler votre chère épouse.

EUGENIO
Sì, vado, subito.
Oui, j’y vais, de suite.
Oggi ci rivedremo.
Aujourd’hui, nous nous reverrons.

RIDOLFO
Dove posso servirla, la mi comandi.
Où puis-je servir, je suis à vos ordres.

EUGENIO
Vi sono tanto obbligato.
Je vous suis tant obligé.
vorrebbe andare al giuoco ma teme che Ridolfo lo veda
il a vraiment envie de jouer, mais il craint que Ridolfo ne le voit

RIDOLFO
Comanda niente?
Vous ne commandez rien  ?
Ha bisogno di niente?
Besoin de quelque chose ?

EUGENIO
Niente, niente. A rivedervi.
Non, rien.  Au revoir;

RIDOLFO
Le son servitore.
Je suis votre serviteur.
si volta verso la sua bottega
il retourne dans son magasin


Eugenio vedendo che Ridolfo non l’osserva, entra nella bottega del giuoco
Eugenio voit que Ridolfo ne le regarde plus, il entre dans le casino

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 Traduction Jacky Lavauzelle
    ARTGITATO
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la bottega del caffe Goldoni atto secondo Scena Settima
le café Goldoni acte 2 scène 7

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