le café Goldoni
LA BOTTEGA DEL CAFFE GOLDONI
ATTO PRIMO – Scena ventesima
Le Café GOLDONI
ACTE I Scène 20
Traduction – Texte Bilingue
Carlo Osvaldo Goldoni
LITTERATURE ITALIENNE
letteratura italiana
CARLO GOLDONI
1707- 1793
Traduction Jacky Lavauzelle
1750 – 1751
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ATTO PRIMO
ACTE I
Scène 20
Scena ventesima
Vittoria, poi Eugenio dalla locanda.
Vittoria, puis Eugenio
VITTORIA
Voglio accrescere la di lui sorpresa col mascherarmi.
Je veux le surprendre un peu plus avec mon déguisement.
si maschera
elle se masque
EUGENIO
da sè
à part
Io non so quel ch’io m’abbia a dire;
Je ne sais pas quoi penser ;
questa nega, e quei tien sodo.
elle nie et lui tient bon comme fer.
Don Marzio so che è una mala lingua.
Don Marzio, je le sais est une mauvaise langue.
A queste donne che viaggiano non è da credere.
Peut-on croire ces femmes qui voyagent ?
Mascheretta?
Quel masque ?
A buon’ora!
Bonjour !
Siete mutola?
Vous ne parlez pas ?
Volete caffè? Volete niente? Comandate.
Voulez-vous un café ? Voulez-vous quelque chose ? Commandez !
VITTORIA
Non ho bisogno di caffè, ma di pane.
Je n’ai point besoin de café, mais de pain !
si smaschera
elle enlève son masque
EUGENIO
Come! Che cosa fate voi qui?
Quoi ! Vous ? Que faites-vous ici ?
VITTORIA
Eccomi qui strascinata dalla disperazione.
Je suis ici poussée par le désespoir.
EUGENIO
Che novità è questa?
Quelle est cette nouveauté ?
A quest’ora in maschera?
Masquée ? A cette heure ?
VITTORIA
Cosa dite eh?
Qu’en dites-vous ? hein !
Che bel divertimento!
Quel excellent divertissement !
A quest’ora in maschera.
Masquée à cette heure !
EUGENIO
Andate subito a casa vostra!
Rentrez chez vous tout de suite !
VITTORIA
Anderò a casa, e voi resterete al divertimento.
Rentrer à la maison ? et vous vous resterez à vous divertir !
EUGENIO
Voi andate a casa, ed io resterò dove mi piacerà di restare.
Rentrez chez vous ! et moi je vais rester où bon me semblera !
VITTORIA
Bella vita, signor consorte!
La belle vie, monsieur l’époux !
EUGENIO
Meno ciarle, signora:
Assez causé, madame !
vada a casa, che farà meglio.
rentrez à la maison ! vous feriez bien mieux !
VITTORIA
Sì, anderò a casa;
Oui, je rentre à la maison ;
ma anderò a casa mia, non a casa vostra.
mais j’irai à ma maison, pas à votre maison.
EUGENIO
Dove intendereste d’andare?
Où voulez-vous donc aller ?
VITTORIA
Da mio padre;
chez mon père !
il quale, nauseato dei mali trattamenti che voi mi fate, saprà farsi render ragione del vostro procedere e della mia dote.
qui, malade des mauvais traitements que vous me faites, vous demandera des comptes, ainsi que de rendre ma dot !
EUGENIO
Brava, signora, brava.
Bravo, madame, bravo !
Questo è il gran bene che mi volete;
Si tel est le grand bien que vous me voulez ;
questa è la premura che avete di me e della mia riputazione.
Si telle est la préoccupation que vous avez pour moi et pour ma réputation.
VITTORIA
Ho sempre sentito dire che crudeltà consuma amore.
J’ai toujours entendu dire que l’amour se consumait par la cruauté.
Ho tanto sofferto, ho tanto pianto, ma ora non posso più.
J‘ai tellement souffert ! j’ai beaucoup pleuré, mais maintenant je ne puis plus !
EUGENIO
Finalmente, che cosa vi ho fatto?
Mais enfin, qu’ai-je fait ?
VITTORIA
Tutta la notte al giuoco!
Toute la nuit à jouer !
EUGENIO
Chi vi ha detto che io abbia giuocato?
Qui vous a donc dit que j‘ai joué ?
VITTORIA
Me l’ha detto il signor Don Marzio, e che avete perduto cento zecchini in contanti, e trenta sulla parola.
Monsieur don Marzio me l’a dit, et vous avez perdu cent sequins en espèces et trente sur parole.
EUGENIO
Non gli credete, non è vero.
Ne le croyez pas ! ce n’est pas vrai !
VITTORIA
E poi a’ divertimenti con la pellegrina.
Et puis votre divertissement avec la pèlerine.
EUGENIO
Chi vi ha detto questo?
Qui vous a dit aussi cela ?
VITTORIA
Il signor Don Marzio.
Le seigneur don Marzio !
EUGENIO
da sè
à part
Che tu sia maledetto!
Qu’il soit maudit !
Credetemi, non è vero.
Croyez-moi, c’est faux !
VITTORIA
E di più impegnare la roba mia;
Et de plus vous prenez ce qui m’appartient ;
prendermi un paio di orecchini, senza dirmi niente.
vous me prenez une paire de boucles d’oreilles, sans rien me dire.
Sono azioni di farsi ad una moglie amorosa, civile e onesta come sono io?
Sont-ce là des actions à commettre envers l’épouse aimante, civile et honnête que je suis ?
EUGENIO
Come avete saputo degli orecchini?
Comment avez-vous entendu parler des boucles d’oreilles ?
VITTORIA
Me l’ha detto il signor Don Marzio.
C’est encore monsieur don Marzio.
EUGENIO
Ah lingua da tanaglie!
Ah ! quelle langue !
VITTORIA
Già dice il signor Don Marzio, e lo diranno tutti, che uno di questi giorni sarete rovinato del tutto;
c’est déjà dit par monsieur Marzio, et tous le diront bientôt, que l’un de ces jours, vous serez complètement ruiné !
ed io, prima che ciò succeda, voglio assicurarmi della mia dote.
et moi, avant que cela arrive, je veux refaire ma dot.
EUGENIO
Vittoria, se mi voleste bene, non parlereste così.
Vittoria, si vous me voulez du bien, vous ne seriez pas là à me parler ainsi !
VITTORIA
Vi voglio bene anche troppo, e se non vi avessi amato tanto, sarebbe stato meglio per me.
Je vous aime trop ! et si je pouvais moins vous aimer, ce serait tellement mieux pour moi !
EUGENIO
Volete andare da vostro padre?
Voulez-vous donc vraiment aller à votre père?
VITTORIA
Sì, certamente.
Oui, certainement.
EUGENIO
Non volete più star con me?
Vous ne voulez plus rester avec moi ?
VITTORIA
Vi sarò quando avrete messo giudizio.
Je reviendrai quand votre jugement sera plus raisonnable.
EUGENIO
alterato
avec colère
Oh, signora dottoressa, non mi stia ora a seccare.
Oh ! docteur ! ça commence à suffire !
VITTORIA
Zitto; non facciamo scene per la strada.
Taisez-vous ! ne faisons pas de scène de ménage dans la rue !
EUGENIO
Se aveste riputazione non verreste a cimentare vostro marito in una bottega da caffè.
Si vous aviez du bons sens, vous ne viendriez pas parler à votre mari devant un café !
VITTORIA
Non dubitate, non ci verrò più.
Ne craignez rien, je ne viendrai plus !
EUGENIO
Animo! via di qua.
Allez ! Partez ! loin d’ici !
VITTORIA
Vado, vi obbedisco, perché una moglie onesta deve obbedire anche un marito indiscreto.
J’y vais, j’obéis !car une femme doit obéir même à un mari malhonnête.
Ma forse, forse sospirerete d’avermi quando non mi potrete vedere.
Mais, peut-être, peut-être vous languirez-vous de moi quand vous ne me verrez plus.
Chiamerete forse per nome la vostra cara consorte, quando ella non sarà più in grado di rispondervi e di aiutarvi.
Peut-être vous rappellerez-vous du nom de votre chère femme, quand elle ne sera plus en mesure de réagir et de vous aider.
Non vi potrete dolere dell’amor mio.
Mais mon amour, lui, ne vous a jamais blessé.
Ho fatto quanto far poteva una moglie innamorata di suo marito.
J’ai fait tout ce que pouvait faire une femme aimante à son mari.
M’avete con ingratitudine corrisposto;
mais vous m’avez payé d’ingratitude ;
pazienza.
patience !
Piangerò da voi lontana, ma non saprò così spesso i torti che voi mi fate.
Je pleurerai loin de vous ! mais je ne veux plus ainsi connaître les torts que si souvent vous m’avait faits.
V’amerò sempre, ma non mi vedrete mai più.
Je vous aimerai toujours, mais vous ne me reverrez plus !
parte
elle part
EUGENIO
Povera donna!
La pauvre femme !
Mi ha intenerito.
Elle m’a touché !
So che lo dice, ma non è capace di farlo;
J’entends ce qu’elle dit mais elle sera incapable de le faire ;
le andrò dietro alla lontana, e la piglierò con le buone.
Je vais la suivre au loin, et je la reprendrai.
S’ella mi porta via la dote, son rovinato.
Si elle me prend la dot, je suis ruiné !
Ma non avrà cuore di farlo.
Mais elle n’aura pas le cœur de le faire.
Quando la moglie è in collera, quattro carezze bastano per consolarla.
Lorsqu’une femme est en colère, quatre caresses suffisent pour la consoler !
parte
il part
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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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