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OSCAR WILDE Poèmes

 

 OSCAR WILDE




Traduction – Texte Bilingue

Traduction Jacky Lavauzelle

 

OSCAR WILDE
1854-1900

Photos Napoléon Sarony

 





Poem by Oscar Wilde

Poème d’Oscar Wilde

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Amor Intellectualis

Oft have we trod the vales of Castaly
Souvent nous avons foulé les vallées de Castalie
  And heard sweet notes of sylvan music blown
Et entendu de douces notes de musique sylvestre soufflées

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HELAS !
1881

To drift with every passion till my soul
Dériver avec chaque passion jusqu’à ce que mon âme
 Is a stringed lute on which all winds can play,
Soit un luth sur lequel tous les vents pourraient jouer sur chacune de mes cordes,

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THE ARTIST
L’ARTISTE

One evening there came into his soul the desire to fashion an image of The Pleasure that Abideth for a Moment.
Un soir, dans son âme, le désir de façonner une image du Plaisir d’un Instant, s’immisça.

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THE DISCIPLE
LE DISCIPLE

When Narcissus died the pool of his pleasure changed from a cup of sweet waters into a cup of salt tears, and the Oreads came weeping through the woodland that they might sing to the pool and give it comfort.
Quand Narcisse mourut, le bassin de son plaisir vira d’une coupe d’eau douce à une coupe de larmes salées, alors les Oréades vinrent pleurant dans la forêt chanter au bord du bassin afin de lui donner du réconfort.

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THE DOER OF GOOD
LE FAISEUR DE BIEN

It was night-time and He was alone.
Il faisait nuit et Il était seul.
And He saw afar-off the walls of a round city and went towards the city.
Et Il vit au loin les murailles d’une ville ronde et Il se dirigea vers la ville.

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THE HOUSE OF JUDGMENT
LA MAISON DU JUGEMENT

And there was silence in the House of Judgment, and the Man came naked before God.
Et il y eut un silence dans la Maison du Jugement, et l’Homme vint nu devant Dieu.
And God opened the Book of the Life of the Man.
Et Dieu ouvrit le Livre de la Vie de l’Homme.

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THE MASTER
LE MAÎTRE

Now when the darkness came over the earth Joseph of Arimathea, having lighted a torch of pinewood, passed down from the hill into the valley.
Or, quand les ténèbres arrivèrent sur la terre, Joseph d’Arimathie, ayant allumé une torche de bois de pin, descendit de la colline dans la vallée.

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Tædium Vitæ

To stab my youth with desparate knives, to wear
Poignarder ma jeunesse avec de désespérants couteaux, porter
This paltrey age’s gaudy livery,
La livrée criarde de cette époque dérisoire,

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CAMMA

As one who poring on a Grecian urn
Comme celui qui, penché sur une urne grecque,
 Scans the fair shapes some Attic hand hath made,
Contemple les formes parfaites que la main Attique a réalisées,

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CHANSON

A ring of gold and a milk-white dove
Une bague en or et une blanche et laiteuse colombe
Are goodly gifts for thee,
Sont de beaux cadeaux pour toi,

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SUR OSCAR WILDE

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OSCAR WILDE EST TOUJOURS VIVANT !
d’Arthur Cravan
1913

« C’était la nuit du vingt-trois mars dix-neuf cent treize. Et si je vais donner des détails minutieux sur l’état d’âme que j’avais en cette soirée de fin d’hiver, c’est que ce furent les heures les plus mémorables de ma vie. Je veux aussi montrer les étrangetés de mon caractère, foyer de mes inconséquences… »

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VIE & OEUVRE DE JUVENAL

Decimus Iunius Iuvenalis
JUVENAL
~50 -après 128

John Dryden
1711 

 








LITTERATURE LATINE

JUVENAL
VIE & OEUVRE
LES SATIRES

 

LES SATIRES

Les chroniques de Nuremberg
Michael Wolgemut – Wilhelm Pleydenwurff
Gravure sur bois XIVe siècle

Première Satire
SATVRA I

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JUVÉNAL ET SON TEMPS
de
GASTON BOISSIER
(Revue des deux mondes)
1870

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JUVENAL (Satires)
Non à l’hellénisation de Rome !

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RENDRE AU POETE JUVENAL
SA VRAIE FIGURE

« Il est surprenant que ce problème n’ait pas tenté plus de critiques. Celui qui jusqu’ici l’a le plus franchement abordé chez nous, c’est M. Nisard dans ses Études sur les poètes latins de la décadence. Le chapitre qu’il a consacré à Juvénal est l’un des meilleurs de son livre ; il est écrit de verve et plein d’observations nouvelles et piquantes. Seulement les conclusions en sont trop rigoureuses : M. Nisard ne voit en Juvénal qu’un moraliste sans conscience et sans conviction, un indifférent qui s’emporte à froid, un coupable peut-être qui, craignant d’être grondé, prend les devants et crie plus fort que tout le monde. Il n’a pas non plus rendu assez justice au talent de l’auteur qu’il étudiait. La rigueur de ses principes littéraires, sa préférence exclusive pour la perfection classique, l’empêchent quelquefois de sentir pleinement la grandeur des littératures de décadence. Il a trop pris l’habitude des développements réguliers et des horizons calmes pour se laisser jamais séduire à ces beautés mêlées et heurtées qui inquiètent le goût, mais qui impriment à l’âme de si vives secousses. Il n’en reste pas moins à M. Nisard le mérite d’avoir cherché à nous donner un Juvénal véritable et de nous avoir délivrés de celui que le pédantisme de la tradition imposait depuis des siècles à l’admiration servile des écoliers. C’est sur ses traces qu’il faut marcher pour rendre au poète sa vraie figure. »

Gaston Boissier
Les Mœurs romaines sous l’empire
Revue des Deux Mondes
Deuxième période
Tome 87
1870

HENRIK IBSEN Œuvre Arbeid

LITTERATURE NORVEGIENNE
norsk litteratur




POESIE NORVEGIENNE
norsk poesi

Henrik IBSEN
20 mars 1828 Skien Norvège –  23 mai 1906 Oslo





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Edda Gabler

Drame en quatre actes
(1891)
Les insurmontables couleurs du chaos

Hedda est avant tout cette femme insatisfaite, « horriblement lâche » (Acte II),  et perdue. En se perdant, elle est cette femme qui entraînera les autres dans la déchéance, « le ridicule et la bassesse atteignent comme une malédiction tout ce que j’ai touché » (Acte IV).





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Le Canard sauvage
(VILDANDEN)
Copenhague, 11 novembre 1884
Nationale Scene de Bergen
Le Mikado  du mensonge et de la vérité




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Dans Vildanden, nous avons d’abord la Volonté, la volonté de puissance, Vil. Rien n’est dû au hasard. Ce que va nous présenter Ibsen vient de l’homme non par innocence mais par le souhait d’avoir et de posséder, d’être et de paraître, de vouloir.

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Une Maison de Poupée

La METAMORHOSE  du MOINEAU
Et dukkehjem
(1879)
 Et dukkehjem Henrik Ibsen Une Maison de poupée

Dans ses notes d’Hedda Gebler, Ibsen notait que « hommes et femmes n’appartiennent pas au même siècle ». Nora ne sera jamais dans le même temps que son mari, l’avocat Torvald Helmer.

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POESIE

Med en vandlilje

Avec un Lys d’Eau

Se, min bedste, hvad jeg bringer ;
Vois, ma douce, ce que je t’apporte ;
blomsten  med de hvide vinger.
la fleur avec les blanches ailes.

 



 

 

Œuvre de BARBEY D’AUREVILLY

Littérature Française

 

BARBEY D’AUREVILLY
1808 – 1889
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Œuvre de Barbey d’Aurevilly

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Amaïdée
Poème en Prose
1889
Préface de Paul Bourget

UN soir, le poète Somegod était assis à sa porte sur la pierre qu’il avait roulée près du seuil. Le soleil, comme un guerrier antique dont on verrait briller l’armure d’or à travers sa tente, le soleil lançait plus d’un oblique rayon de son pavillon de carmin, avant de se coucher dans l’Océan semé d’îles, ce magnifique lit de repos que Dieu fit pour lui d’un élément, et étendit au bout du ciel comme une gigantesque peau de tigre à l’usage de ses flancs lassés.

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1833
Fragment

DANS une petite ville de province, par une après-midi de décembre, deux jeunes filles venaient de s’habiller pour le bal. C’étaient deux amies de pension, — deux contrastes ou deux harmonies

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L’Amour Impossible
1841

Un soir, la marquise de Gesvres sortit des Italiens, où elle n’avait fait qu’apparaître, et, contre ses habitudes tardives, rentra presque aussitôt chez elle.

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Léa
1832

UN cabriolet roulait sur la route de Neuilly. Deux jeunes hommes, en habit de voyage, en occupaient le fond, et semblaient s’abandonner au nonchaloir, d’une de ces conversations molles et mille fois brisées, imprégnées du charme de l’habitude et de l’intimité.

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LE CACHET D’ONYX
1830

OTHELLO vous paraît donc bien horrible, douce Maria ? Hier votre front si blanc, si limpide, se crispait rien qu’à le voir, ce diable noir, comme l’appelle Émilia.

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LES DIABOLIQUES
1874
Le Rideau cramoisi
Le Plus Bel Amour de Don Juan (1867)
Le Bonheur dans le crime (1871)
Le Dessous de cartes d’une partie de whist (1850)
À un dîner d’athées
La Vengeance d’une femme

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UNE PAGE D’HISTOIRE
1882

De toutes les impressions que je vais chercher, tous les ans, dans ma terre natale de Normandie, je n’en ai trouvé qu’une seule, cette année, qui, par sa profondeur, pût s’ajouter à des souvenirs personnels dont j’aurai dit la force — peut-être insensée — quand j’aurai écrit qu’ils ont réellement force de spectres.




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Œuvre de Barbey d’Aurevilly

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POÉSIE ESPAGNOLE & LITTÉRATURE ESPAGNOLE

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Traduction

Jacky Lavauzelle

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Traducción de textos en español

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Traductions Artgitato Français Portugais Latin Tchèque Allemand Espagnol

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TRADUCTION ESPAGNOL

traducción de textos
en español

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Gustavo Adolfo Bécquer

Poemas Traduction française de poèmes

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Jacinto Benavente

Los intereses creados – Les intérêts créés

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Gonzalo de Berceo

Milagros de Nuestra Señora (introducción)
Miracles de Notre Dame Introduction

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Calderon
Pedro Calderon de la Barca

La Vie est un songe Acte I
Monologue de Sigismond [1635]

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Miguel de Cervantès
DON QUICHOTTE

Le Prologue
Chapitre 1 : Qui traite de la condition et des activités du célèbre et brave hidalgo don Quichotte de la Manche
Chapitre 2 : Qui traite de la première sortie de sa terre que fit l’ingénieux don Quichotte

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Rubén Darío

A Roosevelt

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Augusto Ferrán
LES COPLAS DE AUGUSTO FERRAN Y FORNIES
LAS COPLAS 

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Federico García Lorca

Poésie – Poesía

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Luis de Góngora y Argote

La Poésie de Luis de Góngora – La poesía de Luis de Góngora

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Miguel Hernandez

Poemas – Poèmes

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Fernando de Herrera

Poemas – Poèmes

LA POÉSIE DE FERNANDO DE HERRERA – LA POESIA DE FERNANDO DE HERRERA

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Lope de Vega

La poésie de Lope de Vega
La poesía de Lope de Vega

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Machado Antonio

Caminos – Les chemins

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Machado Manuel

Poemas – Poèmes

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Jorge Manrique

José María de Pereda

Œuvre Obra
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Francisco de Quevedo y Villegas

La Poésie de Francisco de Quevedo –  La poesía de Francisco de Quevedo

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José Rizal
Poète Philippin

 Mi último adiós Mon dernier adieu

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San Juan de la Cruz
Saint Jean de la Croix

Cantico Espiritual – Cantique Spirituel (Cantico A – Cantique A) 1584

Trad Jacky Lavauzelle

L’Elan Amoureux –  Tras de un amoroso lance
(Otras del mismo a lo divino)

LA PASTOURELLE DU PETIT BERGER
Un pastorcico solo está penado 


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Santillane, Marquis de
Íñigo López de Mendoza

La mozuela de Bores – La Jeune fille de Borès

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Miguel de Unamuno

Poésie- Poesía

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Garcilaso de la Vega

Première Eglogue – Fragments des plaintes de Nemoroso
Troisième Eglogue – Fragments sur le Tage

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GIL VICENTE

Dicen que me case yo

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traducción de textos en español
Traduction
Espagnol

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Œuvre de Joaquim Maria Machado de Assis

La Poésie de Joaquim Maria Machado de Assis
Poema de Machado de Assis




Littérature Brésilienne
Literatura Brasileira

Joaquim Maria Machado de Assis
 Rio de Janeiro 1839 – 1908 Rio de Janeiro
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La Poésie de

Joaquim Maria Machado de Assis

Traduction Jacky Lavauzelle

(Un Vieux Pays Texte écrit par Machado de Assis en français)

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Un Vieux Pays

Il est un vieux pays, plein d’ombre et de lumière,
Où l’on rêve le jour, où l’on pleure le soir ;

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Flor de Mocidade
Fleur de Jeunesse

Eu conheço a mais bella flôr;
Je sais quelle fleur est la plus belle ;
És tu, rosa da mocidade,
C’est toi, la rose de jeunesse,

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Memórias Póstumas de Brás Cubas
Mémoires posthumes de Braz Cubas

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La Prose de

Joaquim Maria Machado de Assis

 DOM CASMURRO
Roman – Romance
1899

dom-casmurro-machado-de-assis-artgitato-joaquin-sorolla-paseo-par-la-playa-1909-museo-sorolla-madridMachado de Assis

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MACHADO DE ASSIS
par Adrien Delpech
en 1910

Machado de Assis eut le rare bonheur d’être connu jeune et de mourir vieux. La consécration de son nom était un de ces faits contre lesquelles jeunes générations ne se rebellent plus. On prend le pli de la vénération tout comme un autre : Irène même servit au triomphe de Voltaire.

Ce fut un précurseur, ou plutôt un écrivain d’exception. En plein échevellement romantique, il se maintenait à l’écart, et, jusqu’à son dernier jour, il a conservé une place à part entre les auteurs brésiliens.

Longues périodes redondantes, phrases de contexture un peu molle, dont le rythme et l’harmonie sont souvent la qualité dominante, vision grandiose, mais parfois diffuse de la Nature et des événements, propension à l’enthousiasme et à l’emphase, voilà certes des tendances péninsulaires que les peuples de formation nouvelle conservèrent sur le Nouveau Continent. Je ne veux pas dire qu’il n’y ait que cela, mais il y a certainement de cela dans les poésies de Campoamor et dans celles de Gonçalves Dias, dans les discours de Castellar et dans ceux de Silveira Martins.

Or, si quelqu’un fut concis dans la forme, indifférent au style pompeux, et rebelle à la grandiloquence, ce fut incontestablement l’écrivain dont nous nous occupons.

D’où lui vint donc sa notoriété, qui le place à un si haut rang parmi les intellectuels de son pays ?

Peut-être de ce contraste même.

Dans l’exercice de tout art, il faut distinguer l’instinct des tendances acquises. L’un est fatal et physiologique, les autres peuvent être le résultat d’un idéal d’occasion. L’éducation modifie, mais ne refait pas un tempérament. Pourquoi l’évolution de l’intellectualité latine va-t-elle aujourd’hui de préférence vers l’ironie et la concision du style, c’est ce qu’on ne peut réduire à une loi. La réaction contre le romantisme, l’imitation de quelques coryphées, un certain goût pour la littérature scientifique et précise, y ont sans doute contribué. Mais rien ne permet d’affirmer qu’une réaction ne se produira pas demain. Il y a toujours eu des va et des vient. À l’éparpillement et à la prolixité du XVIe siècle a succédé la pondération classique ; à l’enthousiasme et au délaiement du romantisme, le sourire et le raccourci de notre temps. Encore reste-t-il à expliquer, si l’on admet que notre époque n’est pas du tout lyrique, pourquoi les pièces à panache de M. Edmond Rostand ont une si fulgurante carrière.

Machado de Assis possédait naturellement le don de condenser beaucoup d’idées en peu de phrases, et de découvrir les traits saillants des visages et des caractères. Ces qualités, beaucoup en reconnaissaient le mérite, qui ont continué de s’approvisionner au bazar de la rhétorique d’oripeaux de moins bon aloi. La sobriété, les teintes douces, l’ironie bienveillante de Machado de Assis n’offusquaient personne. Les délicats s’y complurent ; les truculents n’y virent point un péril pour leur gloire. On lui pardonna d’abord, on acclama plus tard son talent.

De là à être un auteur populaire, il y a loin. Machado de Assis n’a rien de ce qui plaît au grand public. S’il se trouve souvent des situations fortes dans ses contes, il dédaigna d’en tirer parti, et répugna toujours aux sentiments outrés et aux ficelles banales.

La masse ne s’intéresse guère qu’aux situations, tandis qu’elles ne sont qu’un prétexte pour l’artiste. On peut faire presque mécaniquement du feuilleton industriel et du roman commercial, en dosant l’impression à produire sur les nerfs des gens peu cultivés et sensibles ; c’est une question de pression et d’engrenages, comme pour les automobiles. L’art véritable demeure toujours supérieur à l’expérience et aux formules.

Il y a toujours chez un auteur populaire, fût-il même un grand poète comme cela se voit, un fond de philosophie courante et banale. Le gros public conserve de préférence dans sa mémoire les tirades poncives et les refrains d’orgue de barbarie. La foule n’aime que ce qui est tombé dans son domaine, qui est le domaine commun. Les idées vierges et les images neuves ne la séduisent pas. Elles ne lui plaisent qu’après avoir longtemps traîné sur le trottoir. Chez un poète de génie, ce qui agrée aux lettrés n’est généralement pas ce qui séduit la foule ; tout au moins les motifs d’admiration sont-ils différents.

Machado de Assis restera l’auteur favori d’une élite, ce qui est une garantie de survie. Il ne faut pas confondre célébrité et popularité : huit cent mille exemplaires d’un journal à grand tirage répandent en une matinée dans toutes les loges de concierges la bonne parole d’un feuilletoniste en vogue. Par contre, on n’a peut-être pas imprimé cinquante éditions de Kant en cent trente ans. Un auteur peut voir tirer ses livres à soixante mille exemplaires en six mois, ce n’est jamais qu’une élite qui maintiendra sa renommée. — En matière d’art, contrairement à la politique, on ne triomphe que par les minorités.

Machado de Assis était avant tout un curieux. Cet homme mince, effacé, qui se renfermait dans un cercle d’amis et n’avait point le don de la parole, étant né bègue, contemplait, à travers son lorgnon à minces cercles d’or, toutes les manifestations de l’âme humaine, avec une indicible satisfaction. Laideur ou beauté, infirmités morales ou saines manifestations d’équilibre, tout était pour lui matière à étude et à dilettantisme. Il s’enthousiasmait peu et ne s’indignait pas. Il avait sa place au parterre, et dans quel théâtre ! Employé supérieur du ministère de l’Industrie, ayant, je crois, suivi la filière, il vit grimacer dans son bureau et devant sa table les types les plus divers. Comme Molière chez son barbier, il contemplait le défilé. Depuis le ministre jusqu’au plus humble solliciteur, des gens de toutes conditions et de toutes mentalités se trémoussaient devant lui comme des marionnettes. La morgue des uns, la platitude des autres, le désir du lucre, les tripotages de toute sorte, l’écho des influences féminines et des secrets d’alcôve ; quelle série d’aspects pour un écrivain ! — Les ministres : il en connut au moins cinquante, dont les portraits jaunissent mélancoliquement dans l’antichambre du ministère. Parfois un de ses collègues devait se pencher vers lui pour lui dire : « Voici un tel… Savez-vous la nouvelle ?… » et les anecdotes réelles, les racontages, les médisances, et aussi les calomnies, moins laides souvent que la réalité toute crue, s’accumulaient dans sa mémoire, en un énorme dossier de documents humains.

Machado de Assis
Quelques Contes – Préface
Traduction par Adrien Delpech
Garnier Frères
1910
pp. v-xxix

ARTHUR RIMBAUD POESIES

POESIE FRANCAISE

Arthur Rimbaud poésies artgitato

ARTHUR RIMBAUD
1854-1891

 

Arthur Rimbaud Poésies Oeuvre Poèmes Poésie Artgitato

 

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Œuvres d’Arthur RIMBAUD
 


Arthur Rimbaud Poésies

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Le Bateau Ivre

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs ;

Arthur Rimbaud bateau ivre Joseph Mallord William Turner Tempête de neige en mer 1842 Londres Tate Britain

*

Le Dormeur du Val

C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons

Le Dormeur du Val Arthur Rimbaud Edouard Manet l'homme mort 1864 1865 National Gallery of Art

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Le Mal

Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ;

Le Mal Arthur Rimbaud La Bataille de Waterloo Clément-Auguste Andrieux

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Les Assis

Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues
Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs,

Les Assis Arthur Rimbaud Artgitato Quentin Metsys Les usuriers 1520

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Les Chercheuses de poux

Quand le front de l’enfant, plein de rouges tourmentes,
Implore l’essaim blanc des rêves indistincts,

Les Chercheuses de poux Arthur Rimbaud Artgitato charles Lefèbvre 1670

*

Les effarés

Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume,

20 septembre 1870

Les effarés Arthur Rimbaud Artgitato John George Brown Coming up Short 1884

*

Ophélie

Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles,
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,

Ophélie Arthur Rimbaud John Everett Millais Ophelia La Mort d'Ophélie 1852

*

Oraison du soir

Je vis assis, tel qu’un ange aux mains d’un barbier,
Empoignant une chope à fortes cannelures,

Oraison du soir Arthur Rimbaud Maxime Dethomas au Bal de l'Opéra Toulouse Lautrec

*

UNE SAISON EN ENFER

Jadis, si je me souviens bien… – Mauvais sang – Nuit de l’enfer –  Délires I  Vierge folle – Délires II Alchimie du verbe – L’Impossible – L’Éclair – Matin – Adieu

Une saison en enfer Arthur Rimbaud Artgitato Jérôme Bosch L'ascension des élus

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Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes.
Voyelles Arthur Rimbaud Artgitato

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ARTHUR RIMBAUD
Une plume fiévreuse
1856

Arthur Rimbaud avait quinze ans environ lorsque, présenté à Victor Hugo, il fut accueilli par lui avec ces mots : Shakespeare enfant. » Novateur et entreprenant, Rimbaud, qui, à cet âge-là, avait lu toutes les littératures, quitta les routes frayées, cherchant des rythmes inconnus, des images irréalisées, des sensations non éprouvées. Il s’y est perdu, de même qu’un aventureux et capricieux voyageur. Après avoir parcouru successivement la Belgique, l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie, il quitta l’Europe pour d’autres continents et disparut sans laisser de traces ni jamais donner signe de vie.

Arthur Rimbaud, qui, avec Paul Verlaine, Stéphane Maillarmé et Tristan Corbière, a été dans sa dernière manière largement imité par les décadents, ne publia qu’un seul recueil, une plaquette intitulée : Une Saison en Enfer (Bruxelles, 1873), sorte de prodigieuse autobiographie poétique, au dire de Paul Verlaine. Son œuvre est cependant assez considérable pour le peu d’années qu’elle embrasse ; elle comprend de nombreux vers parus dans des Revues et dans l’étude des « Poètes maudits, » puis les Illuminations, mélange de vers et de prose, ébauches écrites au courant d’une plume fiévreuse…

Arthur Rimbaud
Anthologie des poètes français du XIXème siècle
Alphonse Lemerre, éditeur, 1888
1852 à 1866
pp. 104-107
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Arthur Rimbaud Poésies
Arthur Rimbaud Poésies

 

 

MOLIERE & SON OMBRE (Jacques RICHEPIN) : L’HEURE DU BILAN

Jacques RICHEPIN
20 mars 1880 – 2 septembre 1946

 

 

MOLIERE &
son ombre

 Molière et son Ombre Jean Richepin Pièce en un acte ArtgitatoPièce en un acte




1
ère au Théâtre de la Renaissance, le 9 février 1922

A l’occasion du tricentenaire de la mort de Molière
Mise en scène Cora Laparcerie-Richepin




L’Heure du bilan
 Maison de Molière. Nous sommes le 12 février 1673. C’est l’heure du bilan, à cinq jours de sa mort. L’homme est là, immense ; mais la maladie s’immisce dans ce corps et montre son visage. Déjà. La vie paraît-il défile dans les derniers instants.  Jacques Richepin s’y colle et convoque tous ces personnages devenus de véritables  monstres tutélaires incontournables. Molière, cinquante ans, à peine, évoque ses créations, ses manques, ses plaisirs, expliquent ses choix et le sens de son œuvre.



AU VOLEUR ! A L’ASSASSIN ! AU MEURTRIER !

Jacques Richepin, à travers 10 scènes, nous apporte sur la scène une grande partie de ses créatures ou de ses contemporains comme l’acteur Scaramouche. Les fantômes qui défilent devant lui et qui lui font la réplique : Monsieur Jourdain, le vaniteux et capricieux du Bourgeois gentilhomme, Trissotin, le faux savant pédant des Femmes savantes, Vadius, l’autre pédant ami et rival de Trissotin, Diafoirus et son fils, le médecin pédant et son fils que l’on veut marier à Angélique dans Le Malade imaginaire, Arnolphe, ce bourgeois qui garde Agnès ignorante afin de l’épouser dans l’Ecole des femmes, Sganarelle, bourgeois de Paris et cocu imaginaire, George Dandin le paysan ennoblit en George de la Dandinière, Scaramouche, Madame Pernelle, la mère d’Orgon qui, hypnotisée par Tartuffe, le  trouve formidable et évidemment très respectable, Tartuffe lui-même. Et ceux qui ne se déplacent pas, sont évoqués par l’Ombre de Molière : Harpagon, qui cherche encore et encore sa malheureuse cassette dans l’Avare, Au voleur ! Au voleur ! A l’assassin ! Au meurtrier !, Don Juan et Le Commandeur, Henriette, naturelle et enjouée, amoureuse de Clitandre dans les Femmes savantes, Angélique, l’épouse rebelle de George Dandin, Mariane, aimée d’Harpagon, elle qui préfère le fils  Cléante, Élmire, la discrète et intelligente femme du naïf Orgon dans Tartuffe…



LES PERSONNAGES CONVOQUES

Richepin amène au-devant de la scène d’abord les personnages négatifs, immoraux, pédants et fourbes, le plus souvent des hommes, pour nous apporter enfin les personnages plus positifs, entreprenants et intelligents, généralement des femmes. Celle qui lui fait la réplique pour son introspection est une autre femme, une Ombre, toujours présente, évidemment discrète, rapporteur objectif des actes de l’auteur.

La pièce débute par une Epitre dédicatoire, lettre lue par un orateur devant le rideau, au Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts de l’époque, Léon Bérard, l’homme qui rendit obligatoire l’étude du latin dès la sixième, qui répondit même à Edouard Herriot en latin dans l’hémicycle de la Chambre, pourfendeur aussi de l’esperanto. C’est pour cela que Jacques Richepin le titille dans cette Epitre : « On sait que l’éclat de votre mérite n’est point renfermé dans cette direction experte de notre docte Université, et dans cette Défense et Illustration de la langue française, fille du grec et du latin, à quoi vous vous employez avec tant de constante réussite… »

IL COMPTE SUR SON MOIS LE MOUCHEUR DE CHANDELLE



La première scène met en opposition Molière et La Grange. C’est la question de l’argent qui est au coeur, c’est le nerf de la guerre. « Comme on voit aujourd’hui la recette a baissé ! » Pour La Grange, « un grand poète comme vous, un grand esprit doit mépriser la foule ignare », foule que Molière trouve, lui, « souveraine ». L’art doit-il être au service du peuple ou de la création pure ? L’argent est un moyen, non une fin, « hélas ! l’argent, d’abord l’argent. »  Courir après le temps et peu souvent le temps de la réflexion : « Trente ans…depuis trente ans je cours après la chance ! Rêver une œuvre haute, une œuvre de beauté, travailler pour l’honneur, pour la postérité, je n’ai pas pu…Ce sont des plaisirs de gens riches ! Au jeu, Molière, au jeu ! » Une troupe, ce sont d’abord des responsabilités, des obligations qui ne sont pas seulement liées à la création et à l’inventivité, des obligations bassement matérielles, mais incontournables, il faut faire vivre tout ce monde : « des gens vivent de vous, obscurs, humbles, fidèles…Il compte sur son mois, le moucheur de chandelle ! Au travail ! Le roi dans huit jours veut un ballet. Pour le public, c’est une farce qui lui plaît. Au travail ! Les loyers sont en retard : le peintre veut son argent : il faut des cordes pour le cintre ! Ainsi poussé, traqué, torturé, tiraillé, voilà pendant trente ans comment j’ai travaillé ! » L’urgence est dans sa création. Fait partie de l’oeuvre. L’urgence, ce temps qui nous manque et qui apporte parmi les plus belles des créations de la littérature mondiale. Peut-être aussi cgrâce à cette urgence qui donne ce rythme puissant et rapide, cette vie intemporelle aux personnages.

A L’ASSAUT DES MECHANTS ET DES COQUINS

L’Ombre est ce personnage qui  donne ensuite la réplique à notre écrivain. Nous ne sommes plus dans les questions pécuniaires, mais sur la carte des partenaires. Qui sont les amis et les ennemis ? Mentir ou dire vrai ? Qui sont les victimes ? « Je crois avoir choisi justement mes victimes ; je n’ai cherché querelle et n’ai donné l’assaut qu’aux méchants, qu’aux coquins, qu’aux fourbes et aux sots…Oui, c’est un cauchemar parfois qui me poursuit ; j’entends des cris, j’entends des rires dans la nuit, des grincements de dents, des plaintes, des reproches… »

L’AVEUGLEMENT DE LA NATURE HUMAINE

Vient le temps des confrontations à partir de la scène quatre et c’est Monsieur Jourdain qui ouvre le bal. Ces personnages liés à la plume peuvent enfin avoir la réplique et demander des explications. Un Jourdain avec des œillères, et comme dirait l’Ombre : « Tel est l’aveuglement de la nature humaine ! ». Jourdain ne comprend pas ce qu’on lui reproche. La vanité n’a pas changé de rive : « Je danse à ravir ! …Je suis sublime quand je chante…et très fort, oui, très fort à l’escrime ! J’ai de l’esprit et je m’habille galamment ! Je suis un grand seigneur…un héros…un amant. » Jourdain poursuit sa nature un peu plus dans le ridicule qui depuis bien longtemps ne tue plus.




LES FINS DE MOIS DIFFICILES

Au seul nom de paiement, voici Harpagon qui déboule et occupe la quatrième scène. Toujours surexcité et obsédé par la perte de la trop fameuse cassette. « Tu dois connaître le voleur ! Valère…Mariane ou l’infâme Frosine ? Maître Jacque… ? Il boit mon argent dans ma cuisse ! » et que ces problèmes d’argent, Molière, lui aussi, ne les connaît-il pas ? « Tu te souviens des fins de mois où pour ta paye il te manquait quelques pistoles. » Molière aurait bien fait d’être plus économe, sous-entend-il. Mais l’Ombre vient à son secours : « Molière, avoir souffert par l’argent ! Tu verras que l’on n’en rira pas…Molière, on te plaindra. »

LUI, IL A TOUT APPRIS

Scène V. Arrivent, tels des chiens sur un os, Trissotin et Vadius qui veulent en découdre, « Ah ! Puissions-nous l’étrangler ! » Molière ne sait pas écrire, « il écrit comme il parle… », vulgairement. L’académisme ne peut supporter les écarts de langage. L’Ombre qui règle le jeu. Molière connaît la vraie vie, simplement : «  ce qui vous gêne en lui, c’est qu’il ait osé vivre. Car ce n’est qu’en vivant, lui, qu’il a tout appris. Il a cueilli la joie à la bouche qui rit et surpris la douleur dans les yeux pleins de larmes. La vie avec ses deuils, ses plaisirs, ses alarmes, elle est dans les héros faits de chair et de sang. Il écrit ce qu’il voit ; il écrit ce qu’il sent ; et c’est cela, malgré vos rages dérisoires, qui fera vos remords et qui fera sa gloire. »

PAR LES MOTS, AIDER LES GENS A VIVRE

Il ne manquait que les médecins que Molière a souvent bien traités. Et c’est une vision cauchemardesque pour Molière de voir débouler et Diafoirus et son fils, toujours à l’affût de la moindre saignée et du plus satanique lavement. Si Molière vend des illusions, celles-ci, contrairement à leurs médecines, « aident les gens à vivre » sans les précipiter vers l’au-delà. A Diafoirus, l’Ombre réplique : « Ce que vous leur vendez n’a pas le même prix, puisque lui fait mourir et que toi tu guéris ! »

TAIS-TOI, MOLIERE !

Scène VII, la scène des « cocus » qui demandent si Molière, à leur encontre, n’a pas de remords. L’Ombre dans cette affaire demande à Molière de la retenue : «Tu ne fus sûr de rien…Garde-toi d’en parler !…Tais-toi Molière !… Tais-toi, Molière ! » Mais l’amour est un domaine bien particulier où « quand on aime, on supporte tout, sauf l’abandon. »

JE FUS TON PREMIER MAÎTRE EN COMEDIE

La jeunesse et la formation de Molière constitue le cœur de la scène suivante avec son maître Scaramouche et tout ce qu’il lui doit : « c’est moi qui fus ton premier maître en comédie, qui t’appris comment, nez au vent, mine hardie, on marche, on saute, on danse, on couche, on s’assied, on fait le matamore, on fait le grimacier…Plus d’un tour de bâton que tu pris dans mon sac. » Tout le secret des mouvements, de la dynamique propre à la Commedia dell’arte.

DIEU SEUL RECONNAÎT LES SIENS

Madame Pernelle court derrière le fieffé Tartuffe, le faquin et l’imposteur dès l’entrée de la neuvième scène. L’une séduite et l’autre séducteur. L’un et l’autre n’ont rien à être sauvé : « Tout m’indigne en vous deux, et tout me scandalise, votre vertu bourgeoise…et sa vertu d’église.» Car pire que le jugement des hommes, il y a le jugement de Dieu : (L’Ombre) « Pour les croyants, les vrais, l’Eglise ce n’est rien, et c’est Dieu seul, là-haut, qui reconnaît les siens ! »

APAISER ET CONSOLER MOLIERE

Dans cette scène et après avoir déroulé l’ensemble des tares de sa société comme autant de niveaux dignes de la Divine Comédie, Molière et son Ombre crient : « Assez ! Assez de cet horrible cauchemar ! » Assez de ces laideurs et de ces monstres humains. « Non ! Plus ces yeux mauvais… ces visages hideux…Mon Ombre, puisqu’enfin nous voici seuls tous deux, toi qui m’as vu souffrir, qui me plains et qui m’aimes, ne trouveras-tu rien en cette heure suprême, parmi tout ce passé contre moi rassemblé pour apaiser Molière…et pour le consoler… ! » Viendrons les Henriette, Angélique, Mariane, Elise, Dorine, Toinette ou Elmire.

Le « bonheur s’achève » avec la dernière et dixième scène. De retour avec le La Grange de la première scène. Des sanglots et des rêves.

Jacky Lavauzelle

Texte : LA PETITE ILLUSTRATION n°84 du 11 février 1922
Théâtre – Nouvelle Série – N°61
Spectacle monté à l’occasion du tricentenaire de Molière
Molière était joué par Georges Colin lors de la première & l’Ombre par Cora Laparcerie
Mise en scène par Mme Cora Laparcerie-Richepin