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Vicente de Carvalho
poète brésilien
Santos, 5 de abril de 1866 — Santos, 22 de abril de 1924
5 avril 1866 – 22 avril 1924
Vicente de Carvalho
Ultima Confidencia
ULTIME CONFIDENCE
(Rosa, Rosa de Amor)
(Rose, Rose d’Amour)
1902
Traduction Jacky Lavauzelle
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— E si acaso voltar ? Que hei de dizer-lhe, quando
– Et si je le vois ? Que dois-je lui dire, quand
Me perguntar por ti?
Sur toi il me questionnera ?
— Dize-lhe que me viste, uma tarde, chorando …
– Dis-lui que tu m’as vu un après-midi, pleurant…
Nessa tarde parti.
Que cet après-midi je suis parti.
— Si arrependido e ancioso elle indagar: «Para onde?
– S’il est désolé et s’il est impatient, me demandant : » Où?
Por onde a buscarei?»
Où puis-je le trouver ? »
— Dize-lhe : « Para além… para longe…» Responde
– Dis lui alors : « Là-bas…loin là-bas … » Réponds
Como eu mesma: «Não sei.»
Comme moi : « Je ne sais pas. »
Ai, é tão vasta a noite! A meia luz do occaso
Ah ! Si vaste est la nuit ! Le faible lumière du coucher de soleil
Desmaia… Anoiteceu…
S’évanouit… Tombe la nuit…
Onde vou? Nem eu sei… Irei seguindo ao acaso
Où vais-je ? Je ne sais pas … Je partirai au hasard
Até achar o céu.
Jusqu’à trouver le ciel.
Eu cheguei a suppôr que possivel me fosse
Je suis venu à supposer qu’il était possible pour moi
Ser amada — e viver.
D’être aimé, et de vivre.
E’ tão facil a morte… Ai, seria tão doce
Il est si facile de mourir … Ah, comme il ce serait si doux
Ser amada… e morrer!…
D’être aimé … et mourir ! …
Ouve: conta-lhe tu que eu chorava, partindo,
Écoute : dis-lui que j’ai pleuré, en partant,
As lagrimas que vês…
Les larmes que tu vois…
Só conheci do amor que imaginei tão lindo,
Je ne connaissais pas de l’amour, que j’imaginais si beau,
O mal que elle me fez.
Le mal qu’il m’a fait.
Narra-lhe transe a transe a dor que me consome…
Raconte-lui la douleur qui me consume …
Nem houve nunca egual!
Qu’aucune autre n’a jamais égalée !
Conta-lhe que eu morri murmurando o seu nome
Dis-lui que je suis mort en murmurant son nom
No soluço final!
Dans un dernier sanglot !
Dize-lhe que o seu nome ensanguentava a bocca
Dis-lui que son nom a ensanglanté la bouche
Que o seu beijo não quiz:
A qui son baiser n’a pas répondu :
Golpha-me em sangue, vês? E eu, murmurando-o, louca!
Tu me bats jusqu’au sang, tu vois ? Et moi, le murmurant, fou !
Sinto-me tão feliz!
Je me sens si heureux !
Nada lhe contes, não… Poupa-o… Eu quasi o odeio,
Ne lui dis rien, ne … Sauve-le … Je le hais presque,
Occulta-lh’o! Senhor,
Cache-le ! Seigneur,
Eu morro!… Amava-o tanto… Amei-o sempre… Amei-o
Je meurs ! … Je l’aimais tant… Je l’ai toujours aimé … Je l’aimais
Até morrer… de amor.
Jusqu’à mourir…d’amour.
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