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EDOUARD SHANARO – ედუარდ შანარო Eduard Shakhnazarov – L’érotisme en tension

 

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PEINTURES ET SCULPTURES
Eduard Shakhnazarov
EDOUARD SHANARO
ედუარდ შანარო
ედუარდ შახნაზაროვი

EDOUARD SHANARO - Eduard Shakhnazarov - L'érotisme en tension

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EDOUARD SHANARO - Eduard Shakhnazarov - L'érotisme en tension SCULPTEUR GEORGIEN - PEINTRE GEORGIEN TBILISSI - ნარიყალა
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

GEORGIE – DECOUVERTE DE LA GEORGIE – საქართველოს აღმოჩენა

 

 

 

 

 

EDOUARD SHANARO - Eduard Shakhnazarov - L'érotisme en tension GEORGIEN - GEORGIE TBILISSI - ნარიყალა

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ARTISTE GEORGIEN
ქართველი მხატვარი

SCULPTURE
Скульптура





EDOUARD SHANARO
EDUARD SHAKHNAZAROV
ედუარდ შახნაზაროვი
Eduard Shanaro

Né le 25 janvier 1959


L’EROTISME EN TENSION

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1976
Académie nationale des arts de Tbilissi, département de sculpture
Tbilisi State Art Academy, Sculpture Department
1982
Académie d’Etat des Arts, faculté de sculpture
State Academy of Arts, faculty of sculpture
1986
Membre de l’Union des artistes de l’URSS
Member of the USSR Union of Artists

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Exhibitions

1983
Galerie centrale géorgienne, « Attente », Bronze
Georgian Central Gallery, « Waiting », Bronze
1984
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « A.Rublov », bronze.
1985
Les Enfants
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Children », bronze, purchased by the Gallery.
1985
La Jeune Famille
La Galerie Centrale de Moscou
USSR Central Gallery, Moscow, sculpture « Young Family », bronze
1985
La Jeune Famille
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Young Family », bronze.
1986
La Vieille Photo
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Old Photo », bronze. Purchased by Gallery.
1986
La Vieille Photo
USSR Central Gallery, « Manege » Moscow, sculpture « Old Photo », bronze. Purchased by the Manege.
1986
Portrait de Wrestler
USSR Central Gallery, « Manege », Moscow, sculpture « Portrait of Wrestler », bronze.
1987
MATERNITE
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Motherhood », bronze.
1997-Geogian Central Gallery « Eroticism ».
1998
La Descente du Christ de la croix
Georgian Central Gallery, Tbilisi, « delivery of Christ from the Cross », bronze
2001
La Fille au violoncelle
Georgian Central Gallery, « Girl with Cello », bronze, granite.
2005-gallery « University » ,Tbilisi,works « Mary »
2006
Exhibition in Greece,Saloniki.
2006
« M » gallery,Georgia – Tbilisi.

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მოდელი
Modeli
MODELE
MODEL
2013

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Edouard Shanaro – Modèle – 2013
Edouard Shanaro – Modèle – 2013
Edouard Shanaro – Modèle – 2013

Laiton argenté et cuivré – marbre
Tarnished silver-plated and copper plated brass – marble
76x38x33

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გოგონა ქოლგით
Gogona kolgit
LA FILLE AU PARAPLUIE
GIRL WITH AN UMBRELLA
2012

Edouard Shanaro – La Fille au parapluie

Elle avait une beauté spéciale. Ses cheveux semblaient deux masses d’or, mais ils étaient trop abondants et bourrelaient son front bas de deux profondes vagues chargées d’ombre, qui engloutissaient les oreilles et se tordaient en sept tours sur la nuque. Le nez était délicat, avec des narines expressives qui palpitaient quelquefois, au-dessus d’une bouche épaisse et peinte, aux coins arrondis et mouvants. La ligne souple du corps ondulait à chaque pas, et s’animait du balancement des seins libres, ou du roulis des belles hanches, sur qui la taille pliait.
Pierre Louÿs
LE MIROIR, LE PEIGNE ET LE COLLIER
1896

Edouard Shanaro – La Fille au parapluie – Détail

 

Laiton argenté et cuivré – marbre
Tarnished silver-plated and copper plated brass – marble
106x39x43

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L’érotisme, c’est de donner au corps les prestiges de l’esprit.”
« Eroticism is giving the body the prestige of the mind »

Georges Perros – Papiers Collés

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ეროტკომპოზიცია
Erotcompozitsis
COMPOSITION EROTIQUE
EROTIC COMPOSITION
1997

Edouard Shanaro Composition Erotique

ედუარდ შახნააროვი

L’érotisme des esprits superficiels obéit aux conventions de la beauté et de l’esprit.”
« The eroticism of superficial minds obeys the conventions of beauty and spirit »
Robert Desnos

Laiton terni – marbre
Tarnished brass – marble
29x18x35

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ამორძალი
Amordzali
UNE AMAZONE
AN AMAZON
2006

Edouard Shanaro – Une Amazone

  Laiton terni – marbre
Tarnished brass – marble

99x29x67

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LA FILLE A LA CANNE
GIRL WITH A WALKING STICK
2008

Edouard Shanaro – La Fille à la canne
Edouard Shanaro – La Fille à la canne

 Laiton terni, plaqué argent et cuivre – Marbre
Tarnished, silver plated and copper plated brass
Marble
83x30x43

Edouard Shanaro – La Fille à la canne
Edouard Shanaro – La Fille à la canne

L’être qui est, pour la plupart des hommes, la source des plus vives, et même, disons-le à la honte des voluptés philosophiques, des plus durables jouissances ; l’être vers qui ou au profit de qui tendent tous leurs efforts ; cet être terrible et incommunicable comme Dieu (avec cette différence que l’infini ne se communique pas parce qu’il aveuglerait et écraserait le fini, tandis que l’être dont nous parlons n’est peut-être incompréhensible que parce qu’il n’a rien à communiquer) ; cet être en qui Joseph de Maistre voyait un bel animal dont les grâces égayaient et rendaient plus facile le jeu sérieux de la politique ; pour qui et par qui se font et défont les fortunes ; pour qui, mais surtout par qui les artistes et les poëtes composent leurs plus délicats bijoux ; de qui dérivent les plaisirs les plus énervants et les douleurs les plus fécondantes, la femme, en un mot, n’est pas seulement pour l’artiste en général, et pour M. G. en particulier, la femelle de l’homme. C’est plutôt une divinité, un astre, qui préside à toutes les conceptions du cerveau mâle ; c’est un miroitement de toutes les grâces de la nature condensées dans un seul être ; c’est l’objet de l’admiration et de la curiosité la plus vive que le tableau de la vie puisse offrir au contemplateur.
Charles Baudelaire
La femme
Le Peintre de la vie moderne
Editions Calmann Lévy, 1885

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ბრძოლა
Brdzola
BATAILLE
BATTLE
2014

Edouard Shanaro – Bataille

Laiton terni, marbre
Tarnished brass, marble
82x29x53

“L’érotisme, c’est quand l’imagination fait l’amour avec le corps.”
Boundzéki Dongala

Edouard Shanaro – Bataille
Edouard Shanaro – Bataille

 

***

Je t’ai porté cette nouvelle !
Je t’ai tout dit ! je m’y résigne ;
Et tout de même, comme un cygne,
Je mets ma tête sous mon aile…
Anna de Noailles
Poème de l’amour – I

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გედი
Gedi
LE CYGNE
SWAN
1998

Edouard Shanaro – Le cygne

Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
À des neiges d’avril qui croulent au soleil ;
Mais, ferme et d’un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
Sa grande aile l’entraîne ainsi qu’un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
Le courbe gracieux comme un profil d’acanthe,
Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.
Sully Prudhomme
Le Cygne
Poésies, 1866-1872
Editions Alphonse Lemerre
1872

Edouard Shanaro – Le cygne

 

Laiton terni, marbre
Tarnished brass, marble
79x24x22

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ლოტუსი
Lotusi
LOTUS
лотос
2006

Edouard Shanaro – Lotus

Bronze teinté
тонированная бронза
Brass
35x32x33,5

Sous des voiles chargés d’influx passionnel
Et pareils à la brume où l’aurore va naître,
Flotte un contour étrange et vaguement charnel.
Catulle Mendès
Le Mystère du lotus
1866

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კანკანი
Kankani
CANCAN
CAN-CAN
2014

Edouard Shanaro – Cancan
Edouard Shanaro – Cancan

Deux vieilles disaient tout bas :
Belzébuth prend ses ébats.
Voyez en robe, en manteau,
Gotton servante au château.

C’est par-ci, c’est par-là,
Trala, trala, tralala ;
C’est par-ci, c’est par-là,
C’est le diable en falbala.

Pierre-Jean de Béranger
Air des cancans
Gotton
Œuvres complètes de Béranger, H. Fournier
1839

 

Laiton terni, marbre argenté
Tarnished brass, silver-plated marble
73,5x37x45

***

 “L’érotisme est un pouvoir sexuel sans bornes, illimité, démesuré. Il faut le craindre.”
Marquis de Sade

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ვნება
Vneba
PASSION
2006

Edouard Shanaro – Passion
Edouard Shanaro – Passion

Laiton terni, marbre
Tarnished brass, marble
78×15,5×15,5

Comprends que je déraisonne,
Que mon cœur, avec effroi,
Dans tout l’espace tâtonne
Sans se plaire en nul endroit…
Je n’ai besoin que de toi
Qui n’as besoin de personne !
Anna de Noailles
Poème de l’amour – II

***

რომანი
Romani
ROMANCE
2009

Edouard Shanaro Romance
Edouard Shanaro Romance

 

Laiton argenté, verre, marbre
Silver plated brass, glass, marbre
84x23x40

— Je perds mon appui et mon aide,
Tant tu me hantes et m’obsèdes
Et me deviens essentiel !
Je ne vois la vie et le ciel
Qu’à travers le vitrail léger
Qu’est ton nuage passager.
— Je souffre, et mon esprit me blâme,
Je hais ce harassant désir !
Car il est naturel à l’âme
De vivre seule et d’en jouir…

Anna de Noailles
Poème de l’amour -V

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დილა
Dila
MATIN
MORNING
2004

 

Edouard Shanaro – Matin
Edouard Shanaro – Matin

Laiton argenté, verre, marbre
Silver plated brass, glass, marbre
83x25x36

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Edouard Shanaro – Matin – Détail

La robe, nid de soie, à terre est affaissée.
Hier, sous des blancheurs de batiste froissée
La forme en a jailli libre, papillon blanc,
Qui sort de son cocon, l’aile collée au flanc.

À côté, sur leurs hauts talons, sont les bottines
Qui font aux petits pieds ces allures mutines,
Et les bas, faits de fils de la vierge croisés,
Qui prennent sur la peau des chatoiements rosés.

Charles Cros
Matin
Le Coffret de santal

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Voici qu’un peu plus haut le divin gonflement
De la chair semble un marbre où la fève est enclose.
Le genou souple règle à son gré chaque pose
Et conduit l’action du pas ferme & charmant.
C’est la vigueur & c’est l’élan des chasseresses ;
Ou, dans le geste propre aux plastiques paresses,
La détente du grand repos oriental.
Et l’on songe à Diane, au front ceint de lumière,
Parmi ſes nymphes, près des sources de cristal,
La plus svelte, la plus superbe et la première.

Albert Mérat
Le Sonnet de la jambe
L’Idole
Editions Alphonse Lemerre
1869

***

L’érotisme est l’une des bases de la connaissance de soi, aussi indispensable que la poésie.” (Anaïs Nin –  Etre une femme et autres essais)

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შემოდგომა
Shemodgoma
AUTOMNE
AUTUMN
2004

Edouard Shanaro – Automne
Edouard Shanaro – Automne

Laiton argenté, marbre
Silver plated brass, marbre
80x30x20

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Edouard Shanaro – Automne

L’automne qui descend les collines voilées
Fait, sous ses pas profonds, tressaillir notre cœur ;
Et voici que s’afflige avec plus de ferveur
Le tendre désespoir des roses envolées.

C’est la bonne saison, entre toutes féconde,
D’adorer tes vrais dieux, sans honte, à ta façon,
Et de descendre en toi jusqu’au divin frisson
De te découvrir jeune et vierge comme un monde !

Tout est calme ; le vent pleure au fond du couloir ;
Ton esprit a rompu ses chaînes imbéciles,
Et, nu, penché sur l’eau des heures immobiles,
Se mire au pur cristal de son propre miroir :
Et, près du feu qui meurt, ce sont des Grâces nues,
Des départs de vaisseaux haut voilés dans l’air vif,
L’âpre suc d’un baiser sensuel et pensif,
Et des soleils couchants sur des eaux inconnues…

 Albert Samain
Automne
Le Chariot d’or

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თამაში
Tamashi
UN JEU
A GAME
2004

 

Edouard Shanaro – Le jeu

laiton plaqué argent, marbre, verre
silver-plated brass, marble, glass
78x30x35

***

მასეირნება
LA PROMENADE
WALK
2004

Edouard Shanaro – La Promenade – 2004
Edouard Shanaro – La Promenade – 2004

laiton plaqué argent, marbre
silver-plated brass, marble
78x30x35

***

Mais quand nous rentrions en ville, aux soirs tombants,
Si nous croisions le long des murs percés de grilles
Un long pensionnat de pâles jeunes filles
Portant des chapeaux ronds sans fleurs et sans rubans,

Et si l’une aux yeux clairs avec un fin corsage
Où des seins nouveau-nés suspendaient leurs fardeaux,
Avec des cheveux blonds long-tressés sur le dos,
Si l’une avait souri doucement au passage,

Le rêve était exquis ! et, rentrés au dortoir,
— La mémoire des yeux nous aidant la pensée
C’était quelque lointaine et vague fiancée,
Et nous nous endormions, l’ayant aimée un soir !

Georges Rodenbach
Promenade
La Jeunesse blanche
Eugène Fasquelle – Bibliothèque Charpentier
1913

***

 

 

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NIGHT BLUES
2005

Edouard Shanaro – Night Blues

Argent platiné, verre, marbre
Silver plated brass, glass, marble
98x35x33

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PEINTURES ET SCULPTURES
Eduard Shakhnazarov
EDOUARD SHANARO

EDOUARD SHANARO - Eduard Shakhnazarov - L'érotisme en tension

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EDOUARD SHANARO - Eduard Shakhnazarov - L'érotisme en tension SCULPTEUR GEORGIEN - PEINTRE GEORGIEN TBILISSI - ნარიყალა

 

DOM CASMURRO MACHADO DE ASSIS 1899

DOM CASMURRO

L’Œuvre de Joaquim Maria Machado de Assis

Poema & Prosa de Machado de Assis




Littérature Brésilienne
Literatura Brasileira

Joaquim Maria Machado de Assis
 Rio de Janeiro 1839 – 1908 Rio de Janeiro


joaquim-maria-machado-de-assis-artgitato




 

L’Œuvre de Machado de Assis

 DOM CASMURRO
Roman – Romance
1899

Traduction Jacky Lavauzelle

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dom-casmurro-machado-de-assis-artgitato-joaquin-sorolla-paseo-par-la-playa-1909-museo-sorolla-madrid

Joaquin Sorolla
Paseo par la playa
1909
Museo Sorolla Madrid

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SOMMAIRE – Capítulos

I
Capítulo Primeiro – Chapitre Premier

Do Título
Du Titre
Uma noite destas, vindo da cidade para o Engenho Novo, encontrei no trem da Central um rapaz aqui do bairro, que eu conheço de vista e de chapéu.
Du train qui m’amenait de la Gare Centrale de la ville à Engenho Novo, un soir, je trouvais dans le train un jeune garçon de mon quartier que je connais de vue et nous nous saluons du chapeau quand nous nous croisons.

***




II
Capítulo II – Chapitre II
Do Livro
Du Livre
Agora que expliquei o título, passo a escrever o livro.
Maintenant que j’ai expliqué le titre, je passe à l’étape suivante qui est d’écrire le livre.
Antes disso, porém, digamos os motivos que me põem a pena na mão.
Avant, cependant, je souhaite donner les raisons pour lesquelles j’ai pris un stylo dans les mains.

***

III
 Capítulo III – Chapitre III
A Denúncia – La Dénonciation




Ia a entrar na sala de visitas, quando ouvi proferir o meu nome e escondi-me atrás da porta.
J’allais entrer dans le salon quand j’entendis prononcer mon nom ; je me cachais derrière la porte.
dom-casmurro-machado-de-assis-la-denonciation-artgitato-victor-meirelles-de-lima-la-premiere-messe-au-bresil-1861

***




 IV
Capítulo IV- Chapitre IV
Um Dever Amaríssimo !
UN DEVOIR TRES AMER

José Dias amava os superlativos.
José Dias aimait les superlatifs.
Era um modo de dar feição monumental às idéias;
C’était un moyen pour donner de la force aux idées ;

***

V
Capítulo V- Chapitre V
O Agregado
L’Habitué




Nem sempre ia naquele passo vagaroso e rígido.
Ce pas lent, il ne l’avait pas toujours.

Também se descompunha em acionados, era muita vez rápido e lépido nos movimentos, tão natural nesta como naquela maneira.
Aussi pouvait-il s’agiter en de rapides et agiles mouvements, aussi naturels que le premier.

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VI
Capítulo VI- Chapitre VI
Tio Cosme
Oncle Cosme

Tio Cosme vivia com minha mãe, desde que ela enviuvou. 
Oncle Cosme a vécu avec ma mère, depuis qu’elle est devenue veuve.
Já então era viúvo, como prima Justina;
Il était alors veuf, la cousine Justina aussi ;

dom-casmurro-machado-de-assis-alfred-de-dreux-africain-tenant-un-cheval-au-bord-dune-mer

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VII
Capítulo VI- Chapitre VI
Dona Gloria




Minha mãe era boa criatura.
Ma mère était une bonne créature.
Quando lhe morreu o marido, Pedro de Albuquerque Santiago, contava trinta e um anos de idade, e podia voltar para Itaguaí.
Quand son mari, Pedro de Albuquerque Santiago, est mort, elle avait trente et un ans, et aurait pu revenir à Itaguai.

***

VIII
Capítulo VIII- Chapitre VIII
É Tempo
Il est temps

Mas é tempo de tornar àquela tarde de novembro, uma tarde clara e fresca, sossegada como a nossa casa e o trecho da rua em que morávamos.
Mais il est temps de reparler de cet après-midi de novembre, un après-midi tranquille, clair et frais comme notre maison et comme ce coin de la rue dans lequel nous avons vécu.

***

IX
Capítulo IX – Chapitre IX
A Ópera
L’Opéra




Já não tinha voz, mas teimava em dizer que a tinha.
Il n’avait déjà plus de voix, mais il persistait à dire qu’il en avait encore.
« O desuso é que me faz mal », acrescentava.
«Le désoeuvrement, cela me rend malade», ajouta-t-il.

***

X
Capítulo X – Dixième Chapitre 
Aceito a Teoria
J’accepte la théorie

Que é demasiada metafísica para um só tenor, não há dúvida;
C’est trop de métaphysique pour un ténor, sans aucun doute ;
mas a perda da voz explica tudo, e há filósofos que são, em resumo, tenores desempregados.
mais la perte de la voix explique tout, et il y a des philosophes qui sont des ténors chômeurs.

***








XI
Capítulo XI – Onzième chapitre
A Promessa
La Promesse

Quando íamos à missa, dizia-me sempre que era para aprender a ser padre, e que reparasse no padre, não tirasse os olhos do padre.
Quand nous allions à la messe, elle me disait chaque fois que c’était pour apprendre à être un prêtre, il me fallait observer le prêtre, ne pas le quitter un moment des yeux.
Em casa, brincava de missa,
À la maison, je jouais à la messe,




**

Capítulo XII – Douzième chapitre
Na Varanda
Sur la Véranda

Um coqueiro, vendo-me inquieto e adivinhando a causa, murmurou de cima de si que não era feio que os meninos de quinze anos andassem nos cantos com as meninas de quatorze;
Un cocotier, me voyant aussi anxieux et en devinant la cause, me murmura par dessus moi que ce n’était pas immoral que des garçons de quinze cherchent à se cacher dans les coins avec des jeunes filles de quatorze ans ;




**

Capítulo XIII – Treizième chapitre
Capitu
Capitou

Então eu coçava o queixo, como o doutor, e acabava mandando aplicar-lhe umas sanguessugas ou dar-lhe um vomitório:
 Alors, je me grattais le menton, à l’instar du docteur, et je finissais toujours par lui appliquer quelques sangsues ou lui donner un vomitif :
era a terapêutica habitual do médico.
 c’était le traitement médical habituel.

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Capítulo XIV – Quatorzième chapitre
A Inscrição
L’Inscription

Tudo o que contei no fim do outro capítulo foi obra de um instante.
Tous mes propos du précédent chapitre ne durèrent qu’un instant.
O que se lhe seguiu foi ainda mais rápido.
Ce qui s’ensuivit fut encore plus rapide.

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Capítulo XV – Quinzième chapitre
Outra Voz Repentina
Une autre voix

Meu desejo era ir atrás de Capitu e falar-lhe agora do mal que nos esperava;
Mon désir était d’aller rejoindre Capitou et de lui parler du malheur qui nous attendait ;

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DOM CASMURRO

Œuvre de Joaquim Maria Machado de Assis

La Poésie de Joaquim Maria Machado de Assis
Poema de Machado de Assis




Littérature Brésilienne
Literatura Brasileira

Joaquim Maria Machado de Assis
 Rio de Janeiro 1839 – 1908 Rio de Janeiro
joaquim-maria-machado-de-assis-artgitato

 




 

La Poésie de

Joaquim Maria Machado de Assis

Traduction Jacky Lavauzelle

(Un Vieux Pays Texte écrit par Machado de Assis en français)

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Un Vieux Pays

Il est un vieux pays, plein d’ombre et de lumière,
Où l’on rêve le jour, où l’on pleure le soir ;

un-vieux-pays-artgitato-machado-de-assis

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Flor de Mocidade
Fleur de Jeunesse

Eu conheço a mais bella flôr;
Je sais quelle fleur est la plus belle ;
És tu, rosa da mocidade,
C’est toi, la rose de jeunesse,

flor-de-mocidade-artgitato-machado-de-assis-fleur-de-jeunesse

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Memórias Póstumas de Brás Cubas
Mémoires posthumes de Braz Cubas

memorias-postumas-de-bras-cubas-memoires-posthumes-de-braz-cubas-artgitato-machado-de-assis

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La Prose de

Joaquim Maria Machado de Assis

 DOM CASMURRO
Roman – Romance
1899

dom-casmurro-machado-de-assis-artgitato-joaquin-sorolla-paseo-par-la-playa-1909-museo-sorolla-madridMachado de Assis

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MACHADO DE ASSIS
par Adrien Delpech
en 1910

Machado de Assis eut le rare bonheur d’être connu jeune et de mourir vieux. La consécration de son nom était un de ces faits contre lesquelles jeunes générations ne se rebellent plus. On prend le pli de la vénération tout comme un autre : Irène même servit au triomphe de Voltaire.

Ce fut un précurseur, ou plutôt un écrivain d’exception. En plein échevellement romantique, il se maintenait à l’écart, et, jusqu’à son dernier jour, il a conservé une place à part entre les auteurs brésiliens.

Longues périodes redondantes, phrases de contexture un peu molle, dont le rythme et l’harmonie sont souvent la qualité dominante, vision grandiose, mais parfois diffuse de la Nature et des événements, propension à l’enthousiasme et à l’emphase, voilà certes des tendances péninsulaires que les peuples de formation nouvelle conservèrent sur le Nouveau Continent. Je ne veux pas dire qu’il n’y ait que cela, mais il y a certainement de cela dans les poésies de Campoamor et dans celles de Gonçalves Dias, dans les discours de Castellar et dans ceux de Silveira Martins.

Or, si quelqu’un fut concis dans la forme, indifférent au style pompeux, et rebelle à la grandiloquence, ce fut incontestablement l’écrivain dont nous nous occupons.

D’où lui vint donc sa notoriété, qui le place à un si haut rang parmi les intellectuels de son pays ?

Peut-être de ce contraste même.

Dans l’exercice de tout art, il faut distinguer l’instinct des tendances acquises. L’un est fatal et physiologique, les autres peuvent être le résultat d’un idéal d’occasion. L’éducation modifie, mais ne refait pas un tempérament. Pourquoi l’évolution de l’intellectualité latine va-t-elle aujourd’hui de préférence vers l’ironie et la concision du style, c’est ce qu’on ne peut réduire à une loi. La réaction contre le romantisme, l’imitation de quelques coryphées, un certain goût pour la littérature scientifique et précise, y ont sans doute contribué. Mais rien ne permet d’affirmer qu’une réaction ne se produira pas demain. Il y a toujours eu des va et des vient. À l’éparpillement et à la prolixité du XVIe siècle a succédé la pondération classique ; à l’enthousiasme et au délaiement du romantisme, le sourire et le raccourci de notre temps. Encore reste-t-il à expliquer, si l’on admet que notre époque n’est pas du tout lyrique, pourquoi les pièces à panache de M. Edmond Rostand ont une si fulgurante carrière.

Machado de Assis possédait naturellement le don de condenser beaucoup d’idées en peu de phrases, et de découvrir les traits saillants des visages et des caractères. Ces qualités, beaucoup en reconnaissaient le mérite, qui ont continué de s’approvisionner au bazar de la rhétorique d’oripeaux de moins bon aloi. La sobriété, les teintes douces, l’ironie bienveillante de Machado de Assis n’offusquaient personne. Les délicats s’y complurent ; les truculents n’y virent point un péril pour leur gloire. On lui pardonna d’abord, on acclama plus tard son talent.

De là à être un auteur populaire, il y a loin. Machado de Assis n’a rien de ce qui plaît au grand public. S’il se trouve souvent des situations fortes dans ses contes, il dédaigna d’en tirer parti, et répugna toujours aux sentiments outrés et aux ficelles banales.

La masse ne s’intéresse guère qu’aux situations, tandis qu’elles ne sont qu’un prétexte pour l’artiste. On peut faire presque mécaniquement du feuilleton industriel et du roman commercial, en dosant l’impression à produire sur les nerfs des gens peu cultivés et sensibles ; c’est une question de pression et d’engrenages, comme pour les automobiles. L’art véritable demeure toujours supérieur à l’expérience et aux formules.

Il y a toujours chez un auteur populaire, fût-il même un grand poète comme cela se voit, un fond de philosophie courante et banale. Le gros public conserve de préférence dans sa mémoire les tirades poncives et les refrains d’orgue de barbarie. La foule n’aime que ce qui est tombé dans son domaine, qui est le domaine commun. Les idées vierges et les images neuves ne la séduisent pas. Elles ne lui plaisent qu’après avoir longtemps traîné sur le trottoir. Chez un poète de génie, ce qui agrée aux lettrés n’est généralement pas ce qui séduit la foule ; tout au moins les motifs d’admiration sont-ils différents.

Machado de Assis restera l’auteur favori d’une élite, ce qui est une garantie de survie. Il ne faut pas confondre célébrité et popularité : huit cent mille exemplaires d’un journal à grand tirage répandent en une matinée dans toutes les loges de concierges la bonne parole d’un feuilletoniste en vogue. Par contre, on n’a peut-être pas imprimé cinquante éditions de Kant en cent trente ans. Un auteur peut voir tirer ses livres à soixante mille exemplaires en six mois, ce n’est jamais qu’une élite qui maintiendra sa renommée. — En matière d’art, contrairement à la politique, on ne triomphe que par les minorités.

Machado de Assis était avant tout un curieux. Cet homme mince, effacé, qui se renfermait dans un cercle d’amis et n’avait point le don de la parole, étant né bègue, contemplait, à travers son lorgnon à minces cercles d’or, toutes les manifestations de l’âme humaine, avec une indicible satisfaction. Laideur ou beauté, infirmités morales ou saines manifestations d’équilibre, tout était pour lui matière à étude et à dilettantisme. Il s’enthousiasmait peu et ne s’indignait pas. Il avait sa place au parterre, et dans quel théâtre ! Employé supérieur du ministère de l’Industrie, ayant, je crois, suivi la filière, il vit grimacer dans son bureau et devant sa table les types les plus divers. Comme Molière chez son barbier, il contemplait le défilé. Depuis le ministre jusqu’au plus humble solliciteur, des gens de toutes conditions et de toutes mentalités se trémoussaient devant lui comme des marionnettes. La morgue des uns, la platitude des autres, le désir du lucre, les tripotages de toute sorte, l’écho des influences féminines et des secrets d’alcôve ; quelle série d’aspects pour un écrivain ! — Les ministres : il en connut au moins cinquante, dont les portraits jaunissent mélancoliquement dans l’antichambre du ministère. Parfois un de ses collègues devait se pencher vers lui pour lui dire : « Voici un tel… Savez-vous la nouvelle ?… » et les anecdotes réelles, les racontages, les médisances, et aussi les calomnies, moins laides souvent que la réalité toute crue, s’accumulaient dans sa mémoire, en un énorme dossier de documents humains.

Machado de Assis
Quelques Contes – Préface
Traduction par Adrien Delpech
Garnier Frères
1910
pp. v-xxix