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A Melodia e o Acompanhamento – Théophile GAUTIER – LA MELODIE ET L’ACCOMPAGNEMENT

A Melodia e o Acompanhamento
THEOPHILE GAUTIER

Théophile Gautier Trad Jacky Lavauzelle
Jean-Auguste-Dominique Ingres, L’Odalisque à l’esclave, 1842, huile sur toile, Cambridge, Fogg Art Museum (détail)

*Théophile Gautier Trad Italienne Jacky Lavauzelle




 

Traduction Jacky Lavauzelle

Théophile Gautier Trad Jacky Lavauzelle
Theophile Gautier, par Auguste de Chatillon, 1839

*
THEOPHILE GAUTIER
1811-1872


****

A Melodia e o Acompanhamento
LA MELODIE ET L’ACCOMPAGNEMENT
23 avril 1869
***

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Théophile Gautier
Un douzain de sonnets
Una dozzina di sonetti
Œuvres de Théophile Gautier  — Opere di Théophile Gautier
Poésies, Lemerre,
1890, Volume 2

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La beauté, dans la femme, est une mélodie
A beleza, na mulher, é uma melodia
Dont la toilette n’est que l’accompagnement.
Cujos efeitos são apenas o acompanhamento.
Vous avez la beauté. — Sur ce motif charmant,
Você tem beleza. – Neste motivo encantador,
À chercher des accords votre goût s’étudie :
Ao procurar acordes, seu gosto é especialista:

*

Tantôt c’est un corsage à la coupe hardie
  Às vezes é um corpete com um corte ousado
  Qui s’applique au contour, comme un baiser d’amant ;
Que se aplica ao contorno, como o beijo de um amante;
Tantôt une dentelle au feston écumant,
Às vezes, uma folha de renda espumante,
  Une fleur, un bijou qu’un reflet incendie.
Uma flor, uma jóia que um brilho vai queimar.

*

La gaze et le satin ont des soirs triomphants ;
Gaze e cetim têm noites triunfantes;
 D’autres fois une robe, avec deux plis de moire,
Outras vezes um vestido, com duas dobras de madrepérola,
Aux épaules vous met deux ailes de victoire.
Nos ombros, desenha duas asas da vitória.

*

Mais de tous ces atours, ajustés ou bouffants,
Mas de todos esses enfeites, ajustados ou bufantes,
Orchestre accompagnant votre grâce suprême,
Orquestra acompanhando sua suprema graça,
Le cœur, comme d’un air, ne retient que le thème !
O coração, como de um ar, retém apenas o tema!

THEOPHILE GAUTIER
par
Jules Barbey d’Aurevilly

Depuis longtemps M. Gautier est un de ces Inattaquables officiels. Il jouit parmi les lettres d’une espèce de canonicat de popularité douce, car il ne s’y mêle rien de politique ni d’orageux, comme dans la popularité de Madame George Sand ou de M. Victor Hugo. Pour ma part, je ne crois pas l’avoir beaucoup troublée, cette popularité tranquille. J’ai toujours rendu pleine justice à M. Théophile Gautier. Quand il publia ses dernières poésies, — Émaux et Camées, — je consacrai, dans ce livre des Hommes et des Œuvres, une longue étude à ce talent savant et laborieux. Et cependant, si aujourd’hui, à propos d’un livre qu’il m’est impossible d’admirer, je veux prendre exactement la mesure de ce talent, et si j’ose introduire mes petites réserves sur des procédés d’exécution dont je connais la profondeur et la portée, dussé-je m’adresser aux esprits les plus connaisseurs, ayant au fond la conviction que la critique que je me permets est fondée ! je n’en entendrai pas moins partir de toutes parts le cri du désarmement : pourquoi dire du mal de ce pauvre Gautier, qui est si bienveillant ? Et au nom de la bienveillance, qualité très-charmante mais nullement littéraire, je verrai s’élever contre moi une inviolabilité sur laquelle je ne comptais pas ! Telle est la force du préjugé et encore plus des relations, chez un peuple qui croit peut-être toujours au mot de Lafayette : « L’insurrection est le plus saint des devoirs, » mais qui ne l’admet pas en littérature. Eh bien ! franchement, je dis que pareille chose passe la permission. Je dis que, si on se permet de telles fins de non-recevoir dans l’examen des œuvres littéraires, nous n’avons plus le droit de rire du vers de Boileau :

Attaquer Chapelain ! Mais c’est un si bon homme !

et qu’il est plus que temps, pour l’honneur de tous, d’en finir avec ce capitonnage dérisoire du même mot qu’on répète contre la Critique, surtout quand il s’agit d’un homme qui ne demande pas quartier, lui, et qui a bien assez de talent pour entendre une fois la vérité, — ce qui le changera !

Jules Barbey d’Aurevilly
Les Œuvres et les Hommes
Amyot, éditeur, 1865
4ème partie- Les Romanciers

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THEOPHILE GAUTIER
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Théophile Gautier Trad Italienne Jacky Lavauzelle

Melodia e accompagnamento – La Mélodie et l’Accompagnement Théophile GAUTIER

Melodia e accompagnamento
THEOPHILE GAUTIER

Théophile Gautier Jacky Lavauzelle
Jean-Auguste-Dominique Ingres, L’Odalisque à l’esclave, 1842, huile sur toile, Cambridge, Fogg Art Museum (détail)

*Théophile Gautier Trad Italienne Jacky Lavauzelle




 

Traduction Jacky Lavauzelle

Théophile Gautier Trad Jacky Lavauzelle
Theophile Gautier, par Auguste de Chatillon, 1839

*
THEOPHILE GAUTIER
1811-1872


****

MELODIA E ACCOMPAGNAMENTO
LA MELODIE ET L’ACCOMPAGNEMENT
23 avril 1869
***

**

Théophile Gautier
Un douzain de sonnets
Una dozzina di sonetti
Œuvres de Théophile Gautier  — Opere di Théophile Gautier
Poésies, Lemerre,
1890, Volume 2

********************

La beauté, dans la femme, est une mélodie
La bellezza, nella donna, è una melodia
Dont la toilette n’est que l’accompagnement.
Il cui abbigliamento è solo l’accompagnamento.
Vous avez la beauté. — Sur ce motif charmant,
Hai la bellezza. – Su questo bel motivo,
À chercher des accords votre goût s’étudie :
Per cercare accordi, il tuo gusto è raffinato :

*

Tantôt c’est un corsage à la coupe hardie
A volte è un corpetto con un taglio audace
  Qui s’applique au contour, comme un baiser d’amant ;
Che si applica al contorno, come il bacio di un amante;
Tantôt une dentelle au feston écumant,
A volte un foglio di pizzo schiumoso,
  Une fleur, un bijou qu’un reflet incendie.
Un fiore, un gioiello infiammato seguente di un riflesso.

*

La gaze et le satin ont des soirs triomphants ;
Garza e raso hanno serate trionfanti;
 D’autres fois une robe, avec deux plis de moire,
Altre volte un vestito, con due pieghe di moiré,
Aux épaules vous met deux ailes de victoire.
Sulle spalle, disegna due ali di vittoria.

*

Mais de tous ces atours, ajustés ou bouffants,
Ma di tutti questi ornamenti, aggiustati o bouffant,
Orchestre accompagnant votre grâce suprême,
Orchestra che accompagna la tua suprema grazia,
Le cœur, comme d’un air, ne retient que le thème !
Il cuore, come una canzone, conserva solo il tema!

THEOPHILE GAUTIER
par
Jules Barbey d’Aurevilly

Depuis longtemps M. Gautier est un de ces Inattaquables officiels. Il jouit parmi les lettres d’une espèce de canonicat de popularité douce, car il ne s’y mêle rien de politique ni d’orageux, comme dans la popularité de Madame George Sand ou de M. Victor Hugo. Pour ma part, je ne crois pas l’avoir beaucoup troublée, cette popularité tranquille. J’ai toujours rendu pleine justice à M. Théophile Gautier. Quand il publia ses dernières poésies, — Émaux et Camées, — je consacrai, dans ce livre des Hommes et des Œuvres, une longue étude à ce talent savant et laborieux. Et cependant, si aujourd’hui, à propos d’un livre qu’il m’est impossible d’admirer, je veux prendre exactement la mesure de ce talent, et si j’ose introduire mes petites réserves sur des procédés d’exécution dont je connais la profondeur et la portée, dussé-je m’adresser aux esprits les plus connaisseurs, ayant au fond la conviction que la critique que je me permets est fondée ! je n’en entendrai pas moins partir de toutes parts le cri du désarmement : pourquoi dire du mal de ce pauvre Gautier, qui est si bienveillant ? Et au nom de la bienveillance, qualité très-charmante mais nullement littéraire, je verrai s’élever contre moi une inviolabilité sur laquelle je ne comptais pas ! Telle est la force du préjugé et encore plus des relations, chez un peuple qui croit peut-être toujours au mot de Lafayette : « L’insurrection est le plus saint des devoirs, » mais qui ne l’admet pas en littérature. Eh bien ! franchement, je dis que pareille chose passe la permission. Je dis que, si on se permet de telles fins de non-recevoir dans l’examen des œuvres littéraires, nous n’avons plus le droit de rire du vers de Boileau :

Attaquer Chapelain ! Mais c’est un si bon homme !

et qu’il est plus que temps, pour l’honneur de tous, d’en finir avec ce capitonnage dérisoire du même mot qu’on répète contre la Critique, surtout quand il s’agit d’un homme qui ne demande pas quartier, lui, et qui a bien assez de talent pour entendre une fois la vérité, — ce qui le changera !

Jules Barbey d’Aurevilly
Les Œuvres et les Hommes
Amyot, éditeur, 1865
4ème partie- Les Romanciers

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THEOPHILE GAUTIER
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Théophile Gautier Trad Italienne Jacky Lavauzelle

Œuvre de BARBEY D’AUREVILLY

Littérature Française

 

BARBEY D’AUREVILLY
1808 – 1889
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Œuvre de Barbey d’Aurevilly

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Amaïdée
Poème en Prose
1889
Préface de Paul Bourget

UN soir, le poète Somegod était assis à sa porte sur la pierre qu’il avait roulée près du seuil. Le soleil, comme un guerrier antique dont on verrait briller l’armure d’or à travers sa tente, le soleil lançait plus d’un oblique rayon de son pavillon de carmin, avant de se coucher dans l’Océan semé d’îles, ce magnifique lit de repos que Dieu fit pour lui d’un élément, et étendit au bout du ciel comme une gigantesque peau de tigre à l’usage de ses flancs lassés.

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1833
Fragment

DANS une petite ville de province, par une après-midi de décembre, deux jeunes filles venaient de s’habiller pour le bal. C’étaient deux amies de pension, — deux contrastes ou deux harmonies

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L’Amour Impossible
1841

Un soir, la marquise de Gesvres sortit des Italiens, où elle n’avait fait qu’apparaître, et, contre ses habitudes tardives, rentra presque aussitôt chez elle.

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Léa
1832

UN cabriolet roulait sur la route de Neuilly. Deux jeunes hommes, en habit de voyage, en occupaient le fond, et semblaient s’abandonner au nonchaloir, d’une de ces conversations molles et mille fois brisées, imprégnées du charme de l’habitude et de l’intimité.

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LE CACHET D’ONYX
1830

OTHELLO vous paraît donc bien horrible, douce Maria ? Hier votre front si blanc, si limpide, se crispait rien qu’à le voir, ce diable noir, comme l’appelle Émilia.

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LES DIABOLIQUES
1874
Le Rideau cramoisi
Le Plus Bel Amour de Don Juan (1867)
Le Bonheur dans le crime (1871)
Le Dessous de cartes d’une partie de whist (1850)
À un dîner d’athées
La Vengeance d’une femme

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UNE PAGE D’HISTOIRE
1882

De toutes les impressions que je vais chercher, tous les ans, dans ma terre natale de Normandie, je n’en ai trouvé qu’une seule, cette année, qui, par sa profondeur, pût s’ajouter à des souvenirs personnels dont j’aurai dit la force — peut-être insensée — quand j’aurai écrit qu’ils ont réellement force de spectres.




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Œuvre de Barbey d’Aurevilly

barbey-daurevilly-par-martinez