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SHAKESPEARE SONNET 6 L’ÂPRE MAIN DE L’HIVER Then let not winter’s ragged hand deface

Then let not winter’s ragged hand deface
L’ÂPRE MAIN DE L’HIVER
WILLIAM SHAKESPEARE

THE SONNETS – LES SONNETS


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE

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SONNET 6

The Sonnets
Les Sonnets
Then let not winter’s ragged hand deface
L’ÂPRE MAIN DE L’HIVER

1599-1609 

*

 

Then let not winter’s ragged hand deface,
Aussi ne laisse pas effacer l’âpre main de l’hiver,
In thee thy summer, ere thou be distill’d:
En toi, ton été, avant que tu ne te sois distillée :…

SONNET 6
Then let not winter’s ragged hand deface
L’ÂPRE MAIN DE L’HIVER
WILLIAM SHAKESPEARE

SHAKESPEARE SONNET 5 Those hours Ces heures (1599-1609)

Those hours – Ces heures
WILLIAM SHAKESPEARE

THE SONNETS – LES SONNETS


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE

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SONNET 5

The Sonnets
Les Sonnets
Those hours – Ces heures

1599-1609 

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Those hours, that with gentle work did frame
Ces heures qui ont sculpté d’un si doux travail
The lovely gaze where every eye doth dwell,
Ce beau regard où chaque oeil s’attarde,…

SONNET 5
Those hours Ces heures
WILLIAM SHAKESPEARE

Shakespeare
The Droeshout portrait
1623

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SHAKESPEARE SONNET 5 Those hours Ces heures

SHAKESPEARE SONNET 4 Unthrifty loveliness Prodigue beauté

Unthrifty loveliness
WILLIAM SHAKESPEARE

THE SONNETS – LES SONNETS


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE

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SONNET 4

The Sonnets
Les Sonnets

1609 

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Unthrifty loveliness, why dost thou spend
Prodigue beauté, pourquoi dilapides-tu
Upon thy self thy beauty’s legacy?
L’héritage de ta beauté ?….

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SONNET 4
Unthrifty loveliness
PRODIGUE BEAUTE
WILLIAM SHAKESPEARE

Shakespeare
The Droeshout portrait
1623

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SHAKESPEARE SONNET 4
Unthrifty loveliness Prodigue beauté

SHAKESPEARE SONNET 3 Look in thy glass REGARDE TON MIROIR

WILLIAM SHAKESPEARE
THE SONNETS – LES SONNETS


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE

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SONNET 3

The Sonnets
Les Sonnets

1609 

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La Femme au miroir
Titien
1515
Musée du Louvre

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Look in thy glass, and tell the face thou viewest
Regarde ton miroir, et dis au visage que tu regardes
Now is the time that face should form another;
Qu’il est venu le temps où ce visage doit devenir autre ;…

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SONNET 3
Look in thy glass
REGARDE TON MIROIR

WILLIAM SHAKESPEARE

Shakespeare
The Droeshout portrait
1623

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SHAKESPEARE SONNET 3 Look in thy glass
REGARDE TON MIROIR

SONNET 2 SHAKESPEARE When forty winters Lorsque quarante hivers

WILLIAM SHAKESPEARE
THE SONNETS – LES SONNETS


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE

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SONNET 2

The Sonnets
Les Sonnets

1609 

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Francisco Goya
Deux vieillards mangeant de la soupe
Dos viejos comiendo sopa
Museo del Prado
1819-1823

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When forty winters shall besiege thy brow,
Lorsque quarante hivers assiégeront ton front,
And dig deep trenches in thy beauty’s field,
Et creuseront des profondes tranchées dans le champ de ta beauté,…

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When forty winters
WILLIAM SHAKESPEARE

Shakespeare
The Droeshout portrait
1623

SONNET 1 SHAKESPEARE From fairest creatures Des plus belles créatures

 WILLIAM SHAKESPEARE
THE SONNETS – LES SONNETS


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE

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SONNET 1

The Sonnets
Les Sonnets

 1609

From fairest creatures we desire increase,
Des plus belles créatures nous désirons le décuplement,
That thereby beauty’s rose might never die,
Pour que la rose de la beauté ne meure jamais,…

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WILLIAM SHAKESPEARE

Shakespeare
The Droeshout portrait
1623

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THE PROPHET KHALIL GIBRAN LE PROPHETE IX HOUSES LES MAISONS

the-prophet-khalil-gibran-houses-les-maisons-artgitato-caspar-david-friedrichThe Prophet
HOUSES
LES MAISONS

Le Prophète

The Prophet IX
KHALIL GIBRAN
Littérature Libanaise
Lebanese literature
le-prophete-khalil-gibran-fred-holland-day-1898Photographie de Fred Holland Day
1898





جبران خليل جبران
Gibran Khalil Gibran
1883–1931
le-prophete-khalil-gibran-the-prophete-n

Traduction Jacky Lavauzelle

 

THE PROPHET IX
HOUSES
LES MAISONS

1923




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The Prophet

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the-prophet-khalil-gibran-houses-les-maisons-artgitato-caspar-david-friedrich

 Le Rêveur  Der Träumer Caspar David Friedrich
1835-1840
Musée de l’Ermitage – Saint Pétersbourg

Then a mason came forth and said, « Speak to us of Houses. »
Ensuite, un maçon sortit et dit : «Parle-nous des maisons. »

And he answered and said:
Et il répondit et dit :

Build of your imaginings a bower in the wilderness ere you build a house within the city walls.
Construisez en imagination un écrin dans le désert avant que vous ne construisiez une maison dans les murs de la ville.

For even as you have home-comings in your twilight, so has the wanderer in you, the ever distant and alone.
Car, comme vous, au crépuscule, rentrez chez vous, il en va de même pour le vagabond qui est en vous, le toujours lointain et solitaire.

Your house is your larger body.
Votre maison est votre grand corps.

It grows in the sun and sleeps in the stillness of the night; and it is not dreamless. Does not your house dream? And dreaming, leave the city for grove or hilltop?
Elle se développe au soleil et dort dans le silence de la nuit ; et ce ne sont pas sans rêves. Votre maison n’a-t-elle pas de rêve ? Et rêvant, ne quitte-t-elle pas la ville pour un bosquet ou une colline ?

Would that I could gather your houses into my hand, and like a sower scatter them in forest and meadow.
Si je pouvais rassembler vos maisons dans ma main, et, comme un semeur, les disperser dans la forêt et la prairie.

Would the valleys were your streets, and the green paths your alleys, that you might seek one another through vineyards, and come with the fragrance of the earth in your garments.
Que les vallées soient vos rues et les chemins verts vos allées, que vous puissiez vous chercher à travers les vignes, et revenir avec le parfum de la terre sur vos vêtements.

But these things are not yet to be.
Mais ces choses ne sont pas encore là.

In their fear your forefathers gathered you too near together. And that fear shall endure a little longer. A little longer shall your city walls separate your hearths from your fields.
Dans leur crainte, vos ancêtres se sont réunis les uns à côté des autres. Et cette crainte durera un peu plus longtemps. Un peu plus tard encore, vos murs de la ville sépareront vos foyers de vos champs.

And tell me, people of Orphalese, what have you in these houses? And what is it you guard with fastened doors?
Et dites-moi, gens de Orphalese, que possédez-vous donc dans ces maisons ? Et que gardez-vous avec des portes fermées ?

Have you peace, the quiet urge that reveals your power?
Avez-vous la paix, l’assurance tranquille qui révèle votre puissance?

Have you remembrances, the glimmering arches that span the summits of the mind?
Avez-vous des souvenirs, des arches scintillantes qui couvrent les sommets de l’esprit ?

Have you beauty, that leads the heart from things fashioned of wood and stone to the holy mountain?
Avez-vous la beauté, qui mène au cœur des choses façonnées de bois et de pierre à la montagne sainte ?

Tell me, have you these in your houses?
Dites-moi, avez-vous ces choses-là dans vos maisons?

Or have you only comfort, and the lust for comfort, that stealthy thing that enters the house a guest, and becomes a host, and then a master?
Ou avez-vous seulement le confort, et la soif de confort, cette chose furtive qui pénètre dans la maison tel un invité, et devient un hôte, et enfin un maître ?

Ay, and it becomes a tamer, and with hook and scourge makes puppets of your larger desires.
Oui, et il devient un dompteur, et avec un  crochet et un fléau fait des marionnettes de vos plus grands désirs.

Though its hands are silken, its heart is of iron.
Bien que ses mains soient soyeuses, son cœur est de fer.

It lulls you to sleep only to stand by your bed and jeer at the dignity of the flesh.
Il vous berce pour dormir seulement pour se tenir près de votre lit et se railler de la dignité de la chair.

It makes mock of your sound senses, and lays them in thistledown like fragile vessels.
Il se moque de vos sens solides, et les dépose dans l’ouate comme des vases fragiles.

Verily the lust for comfort murders the passion of the soul, and then walks grinning in the funeral.
En vérité, la soif de confort tue la passion de l’âme, et se gausse en souriant à ses funérailles.

But you, children of space, you restless in rest, you shall not be trapped nor tamed.
Mais vous, les enfants de l’espace, vous qui êtes agités dans le repos, vous ne serez pas pris au piège ni apprivoisés.

Your house shall be not an anchor but a mast.
Votre maison ne doit pas être un point d’ancrage, mais un mât.

It shall not be a glistening film that covers a wound, but an eyelid that guards the eye.
Elle ne doit pas être une bandelette étincelante qui couvre une plaie, mais une paupière qui protège l’œil.

You shall not fold your wings that you may pass through doors, nor bend your heads that they strike not against a ceiling, nor fear to breathe lest walls should crack and fall down.
Vous ne plierez point vos ailes pour passer à travers les portes, ni ne baisserez vos têtes pour qu’elles ne se frappent au plafond, ni ne craindrez de respirer de peur que les murs ne se fissurent puis tombent.

You shall not dwell in tombs made by the dead for the living.
Vous ne vous attarderez pas dans des tombes faites par les morts pour les vivants.

And though of magnificence and splendour, your house shall not hold your secret nor shelter your longing.
Et bien que remplie de magnificence et de splendeur, votre maison ne doit pas tenir votre secret, ni abriter votre désir.

For that which is boundless in you abides in the mansion of the sky, whose door is the morning mist, and whose windows are the songs and the silences of night.
Ce qui est immense en vous demeure dans la maison du ciel, dont la porte est la brume du matin, et les fenêtres les chants et les silences de la nuit.

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The Prophet
LES MAISONS
HOUSES

Khalil Gibran
Le Prophète IX

the-prophet-khalil-gibran-houses-les-maisons-artgitato-caspar-david-friedrich

Joy and Sorrow LE PROPHETE VIII THE PROPHET KHALIL GIBRAN JOIE ET TRISTESSE

joy-and-sorrow-le-prophete-viii-the-prophet-khalil-gibran-joie-et-tristesseJoy and Sorrow
Joie et Tristesse
Le Prophète – The Prophet

Le Prophète VIII
KHALIL GIBRAN
Littérature Libanaise
Lebanese literature
le-prophete-khalil-gibran-fred-holland-day-1898Photographie de Fred Holland Day
1898





جبران خليل جبران
Gibran Khalil Gibran
1883–1931
le-prophete-khalil-gibran-the-prophete-n

Traduction Jacky Lavauzelle

 

THE PROPHET VIII
Joy and Sorrow
JOIE ET TRISTESSE

1923




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joy-and-sorrow-le-prophete-viii-the-prophet-khalil-gibran-joie-et-tristesse

Illustrations
Edvard Much Le Cri 1893  Musée Munch Oslo
Frans Hals Le Jeune Ramp et sa belle 1623, Metropolitan Museum of Art New York

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The Prophet
Joy and Sorrow
Joie et Tristesse
Khalil Gibran
Le Prophète VIII

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Then a woman said, « Speak to us of Joy and Sorrow. »
Puis une femme demanda : « Parle-nous de la Joie et de la Tristesse. »

And he answered:
Et il répondit :

Your joy is your sorrow unmasked.
Votre joie est votre tristesse démasquée.

And the selfsame well from which your laughter rises was oftentimes filled with your tears.
Et le même puits d’où viennent vos rires a été souvent rempli de vos larmes.

And how else can it be?
Et comment peut-il en être différemment ?

The deeper that sorrow carves into your being, the more joy you can contain.
Plus profondément la douleur creuse dans votre être, plus de joie vous pouvez contenir.

Is not the cup that holds your wine the very cup that was burned in the potter’s oven?
La coupe que contient votre vin n’est-elle pas la même qui a été brûlée dans le four du potier?

And is not the lute that soothes your spirit, the very wood that was hollowed with knives?
Et le luth qui apaise votre esprit ne vient-il pas du même bois sculpté avec des couteaux?

When you are joyous, look deep into your heart and you shall find it is only that which has given you sorrow that is giving you joy.
Lorsque vous êtes joyeux, regardez profondément dans votre cœur et vous trouverez que c’est seulement ce qui vous a donné la douleur qui vous donne la joie.

When you are sorrowful look again in your heart, and you shall see that in truth you are weeping for that which has been your delight.
Lorsque vous avez le regard douloureux, plongez-vous à nouveau dans votre coeur, et vous verrez qu’en vérité vous pleurez pour ce qui fut votre plus grand plaisir.

Some of you say, « Joy is greater than sorrow, » and others say, « Nay, sorrow is the greater. »
Certains d’entre vous disent : «La joie est plus grande que la douleur», et d’autres disent: «Non, la douleur est la plus grande. »

But I say unto you, they are inseparable.
Mais je vous le dis, elles sont inséparables.

Together they come, and when one sits alone with you at your board, remember that the other is asleep upon your bed.
Ensemble, elles viennent, et quand l’une d’elles est assise, seule à vos côtés, rappelez-vous que l’autre est endormie dans votre lit.

Verily you are suspended like scales between your sorrow and your joy.
En vérité, vous êtes suspendus comme une balance entre votre tristesse et votre joie.

Only when you are empty are you at standstill and balanced.
Seulement quand vous êtes vide que vous êtes à l’arrêt et à l’équilibre.

When the treasure-keeper lifts you to weigh his gold and his silver, needs must your joy or your sorrow rise or fall.
Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour peser son or et son argent, votre joie ou votre douleur monte ou descend.

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 The Prophet
Joy and Sorrow
Joie et Tristesse
Khalil Gibran
Le Prophète VIII

BERNINI DAVID du BERNIN – 大衛像 – BERNINI – 济安·贝尼尼 – GALLERIA GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊 – ROMA – ROME- 罗马

ROME – ROMA – 罗马
Bernini David
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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Flag_of_Lazio


LA GALERIE BORGHESE
博吉斯画廊
GALLERIA BORGHESE

BERNINI
LE BERNIN

济安·贝尼尼
Gian Lorenzo Bernini
1598-1680

DAVID
大衛像
1623-1624

Sala 2 – Sala del Sole
Salle 2 – La Salle du Soleil
2室

David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (1) David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (2) David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (3) David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (4)

David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (5)

David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (6)

David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (7)

LA COMTESSE DE SEGUR
LA BIBLE D’UNE GRAND’MERE
CV – LE GÉANT GOLIATH
(966 ans avant J.-C.)
L. Hachette et Cie, 1869 (pp. 280-282)

« David, qui s’était retiré à Bethléem, fut envoyé un jour, par Isaï, son père, pour porter des vivres à ses frères, qui étaient au camp des Israélites, et il apprit ainsi ce qui s’y passait, et on lui dit que Saül avait promis sa fille en mariage et beaucoup de riches à celui qui parviendrait à tuer ce géant. David, malgré les remontrances et les moqueries de ses frères, dit qu’il ne le craignait pas, et qu’il se battrait volontiers contre lui.

Quand Saül apprit cette audacieuse parole de David, il lui défendit de songer à un combat aussi inégal. Mais David lui répondit : « En gardant mes brebis, j’ai eu occasion de tuer des ours et des lions qui venaient dévorer mes brebis, et je les tuais en les étranglant. » Saül finit par se laisser persuader, et donna même ses propres armes à David pour le combat ; mais David, se sentant gêné par la cuirasse, le casque, le bouclier et les armes du roi, ne voulut pas s’en servir. Il alla ramasser cinq pierres rondes et polies, les mit à son cou dans une sacoche, prit sa fronde et son bâton, et s’avança tout seul entre les deux armées rangées en bataille en face l’une de l’autre ; Goliath criait ses injures aux Israélites ; il disait :

« Que l’un de vous vienne me combattre ; nous représenterons chacun notre peuple ; le vainqueur aura pour esclave le peuple ennemi. Je parle au nom des miens ; personne n’ose-t-il se mesurer contre moi ? »

David s’avança ; Goliath, le voyant, se moqua de lui : « Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi armé d’un bâton ? » Et, se mettant à blasphémer et à jurer par ses faux dieux, il ajouta : « Viens à moi, et je donnerai ta chair à manger aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. »

David lui répondit : « Tu viens à moi avec ton épée, ta lance et ton bouclier ; moi, je viens à toi au nom du Seigneur des armées, du Dieu d’Israël que tu insultes. Le Seigneur le livrera entre mes mains ; je te tuerai, je te couperai la tête, et je donnerai aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre, ton corps à manger, et ceux des Philistins tes frères. »

Goliath, furieux, s’avança vers David, qui courut à lui, et quand il fut à une bonne distance, il lui lança une de ses pierres avec sa fronde, et en frappa Goliath au milieu du front. Le géant tomba le visage contre terre. David s’élança sur lui avant qu’il fût revenu de son étourdissement, et, n’ayant pas d’épée, il prit celle de Goliath et lui trancha la tête.

Les Philistins poussèrent des cris d’effroi et s’enfuirent. Le camp d’Israël retentit de cris de triomphe et de joie, et on se mit à poursuivre les Philistins. On en tua un nombre considérable. Les Israélites revinrent pour piller le camp des ennemis, qui contenait de grandes richesses.

Après le combat, David porta la tête de Goliath à Jérusalem, qui était tout près de là, et mit les armes du géant dans son logement. David avait alors vingt-trois ans ; sa vie avait toujours été sainte et innocente ; il était aussi bon que beau et brave. »

David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (8)

Alice de Chambrier
Au delà – David
Fischbacher, 1886
pp. 144-146

      David n’avait que sa fronde
Pour lutter contre le géant ;
Mais au fond de son cœur d’enfant
Habitait une foi profonde :
Il savait bien que l’Éternel
Combattrait avec lui pour sauver Israël.

       Il avançait ferme et tranquille
Contre le Philistin puissant,
Qui, l’œil hautain et méprisant,
Riait de son air juvénile
Et se moquait de l’Éternel
Qui choisissait David pour sauver Israël.

Mais, sans trembler, d’une main sûre,
L’enfant que son Dieu dirigeait,
Fit au colosse, d’un seul jet,
Une inguérissable blessure.
Et c’est ainsi que l’Éternel,
Selon son bon plaisir, délivrait Israël.

Comme David, tu nous appelles
A de grands combats, ô Seigneur !
Pour en sortir à ton honneur,
Comme David rends-nous fidèles,
Et l’on verra que l’Éternel
Se tient auprès de nous comme auprès d’Israël !

Et si le mal nous environne,
Et s’il devient plus fort que nous,

       Nous t’implorerons à genoux,
Toi qui ne rejettes personne !
Et répondant à notre appel,
Tu lutteras pour nous, ô Sauveur éternel !

David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (9)

François-Marie Luzel
L’AVEUGLE DU LÉON
Chansons populaires de la Basse-Bretagne

David approuva la danse :
Devant l’Arche d’alliance ;

Il mit bas son manteau royal
Afin d’être léger pour danser.

Quand David tua Goliath,
Dieu permettait les ébats,

Au son de n’importe quels instruments,
Tambour, bombarde et biniou.

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JOACHIM DU BELLAY
LA MONIMACHIE DE DAVID ET DE GOLIATH

Finablement courbé sur les genous,
Panché à droict, d’ung pié ferme il se fonde:
Ainsi que Dieu, lors qu’il darde sur nous
Le feu vangeur des offences du monde:
Ce fort Hebrieu roüant ainsi sa fonde
Deux fois, trois fois, assez loing de sa teste,
Avec’ un bruit qui en fendant l’air gronde,
Fist descocher le traict de sa tempeste.

Droict sur le front, où le coup fut donné,
Se va planter la fureur de la pierre.
Le grand Colosse à ce coup estonné
D’un sault horrible alla broncher par terre.
Son harnois tonne, et le vainqueur le serre:
Puis le cyant mesmes de son espée,
Entortilla, pour le prix de sa guerre,
Au tour du bras la grand’ teste coupée.

David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (10)

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LA GALERIE BORGHESE VUE PAR L’ENCYCLOPEDIE DE DIDEROT D’ALEMBERT EN 1751 (Jaucourt)
JAUCOURT
L’ENCYCLOPEDIE – 1ère édition
1751
Tome 17 pages 273 à 276

Villa Borghese, (Géog. mod.) maison de plaisance en Italie, à deux milles de Rome, & qui prend son nom de la famille à laquelle elle appartient. On la nomme aussi quelquefois vigne-Borghèse. C’est un lieu très-agréable, qui seroit digne d’être habité par un grand prince.

La maison est presque toute revêtue en dehors de bas-reliefs antiques, disposé, avec tant de symmétrie, qu’on les croiroit avoir été faits exprès, pour être placés comme ils sont. Entre le grand nombre de statues, dont les appartemens de ce petit palais sont remplis, on admire principalement le gladiateur, la Junon de porphire, la louve de Romulus, d’un fin marbre d’Egypte ; les bustes d’Annibal, de Séneque, & de Pertinax, l’Hermaphrodite, & le vieux Silene qui tient Bacchus entre ses bras : le David frondant Goliath, l’Enée qui emporte Anchise, & la métamorphose de Daphné, sont trois pieces modernes du cavalier Bernin, qui méritent d’être mises au rang des premieres.

On sait aussi que ce palais est rempli de peintures rares des modernes. Le S. Antoine du Carache, & le Christ mort de Raphaëel, sont regardés comme les deux principaux morceaux. Si toutes les magnificences qu’on peut voir ailleurs ne sont pas ici si splendidement étalées, on y trouve des beautés plus douces & plus touchantes ; des beautés tendres & naturelles, qui font plus naître d’amour, si elles n’inspirent pas tant de respect. Enfin comme Rome est la source des statues & des sculptures antiques, il faut que le reste du monde cede en cela au palais de la famille de Borghèse. On ne peut rien ajouter à la beauté de ses promenades ; il y a un parc, des grottes, des fontaines, des volieres, des cabinets de verdure, & une infinité de statues antiques & modernes. (D. J.)

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Premier livre de Samuel
Ancien Testament
Version Louis Segond – 1910

Premier livre de Samuel 17

Lorsqu’on eut entendu les paroles prononcées par David, on les répéta devant Saül, qui le fit chercher.
David dit à Saül : Que personne ne se décourage à cause de ce Philistin ! Ton serviteur ira se battre avec lui.
Saül dit à David : Tu ne peux pas aller te battre avec ce Philistin, car tu es un enfant, et il est un homme de guerre dès sa jeunesse.
David dit à Saül : Ton serviteur faisait paître les brebis de son père. Et quand un lion ou un ours venait en enlever une du troupeau,
je courais après lui, je le frappais, et j’arrachais la brebis de sa gueule. S’il se dressait contre moi, je le saisissais par la gorge, je le frappais, et je le tuais.
C’est ainsi que ton serviteur a terrassé le lion et l’ours, et il en sera du Philistin, de cet incirconcis, comme de l’un d’eux, car il a insulté l’armée du Dieu vivant.
David dit encore : L’Éternel, qui m’a délivré de la griffe du lion et de la patte de l’ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin. Et Saül dit à David : Va, et que l’Éternel soit avec toi !
Saül fit mettre ses vêtements à David, il plaça sur sa tête un casque d’airain, et le revêtit d’une cuirasse.
David ceignit l’épée de Saül par-dessus ses habits, et voulut marcher, car il n’avait pas encore essayé. Mais il dit à Saül : Je ne puis pas marcher avec cette armure, je n’y suis pas accoutumé. Et il s’en débarrassa.
Il prit en main son bâton, choisit dans le torrent cinq pierres polies, et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche. Puis, sa fronde à la main, il s’avança contre le Philistin.
Le Philistin s’approcha peu à peu de David, et l’homme qui portait son bouclier marchait devant lui.
Le Philistin regarda, et lorsqu’il aperçut David, il le méprisa, ne voyant en lui qu’un enfant, blond et d’une belle figure.
Le Philistin dit à David : Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi avec des bâtons ? Et, après l’avoir maudit par ses dieux,
il ajouta : Viens vers moi, et je donnerai ta chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs.
David dit au Philistin : Tu marches contre moi avec l’épée, la lance et le javelot ; et moi, je marche contre toi au nom de l’Éternel des armées, du Dieu de l’armée d’Israël, que tu as insultée.
Aujourd’hui l’Éternel te livrera entre mes mains, je t’abattrai et je te couperai la tête ; aujourd’hui je donnerai les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre. Et toute la terre saura qu’Israël a un Dieu.
Et toute cette multitude saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que l’Éternel sauve. Car la victoire appartient à l’Éternel. Et il vous livre entre nos mains.
Aussitôt que le Philistin se mit en mouvement pour marcher au-devant de David, David courut sur le champ de bataille à la rencontre du Philistin.
Il mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre, et la lança avec sa fronde ; il frappa le Philistin au front, et la pierre s’enfonça dans le front du Philistin, qui tomba le visage contre terre.
Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin ; il le terrassa et lui ôta la vie, sans avoir d’épée à la main.
Il courut, s’arrêta près du Philistin, se saisit de son épée qu’il tira du fourreau, le tua et lui coupa la tête. Les Philistins, voyant que leur héros était mort, prirent la fuite.
Et les hommes d’Israël et de Juda poussèrent des cris, et allèrent à la poursuite des Philistins jusque dans la vallée et jusqu’aux portes d’Ékron. Les Philistins blessés à mort tombèrent dans le chemin de Schaaraïm jusqu’à Gath et jusqu’à Ékron.
Et les enfants d’Israël revinrent de la poursuite des Philistins, et pillèrent leur camp.
David prit la tête du Philistin et la porta à Jérusalem, et il mit dans sa tente les armes du Philistin.
Lorsque Saül avait vu David marcher à la rencontre du Philistin, il avait dit à Abner, chef de l’armée : De qui ce jeune homme est-il fils, Abner ? Abner répondit : Aussi vrai que ton âme est vivante, ô roi ! je l’ignore.
Informe-toi donc de qui ce jeune homme est fils, dit le roi.

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Mariposa no solo no cobarde de Luis de Gongora Texte et Traduction Le papillon non seulement n’est pas un lâche

Luis de Góngora y Argote
Literatura
española – Littérature Espagnole
Siècle d’or espagnol -Siglo de Oro 

 

Luis de Góngora y Argote
1561-1627

Sonetos – Sonnets

Mariposa no solo no cobarde
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Mariposa no solo no cobarde Luis de Góngora y Argote Artgitato Soneto Sonnet

 

Mariposa, no solo no cobarde

Le papillon non seulement
n’est pas un lâche

Mariposa, no solo no cobarde,
Le papillon non seulement n’est pas un lâche,
 mas temeraria, fatalmente ciega,
mais il est téméraire, fatalement aveugle,
 lo que la llama al Fénix aun le niega
ce que la flamme au Phénix n’a pas voulu
quiere obstinada que a sus alas guarde,
il veut obstinément qu’elle le garde à ses ailes,…

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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