Archives par mot-clé : marbre

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GROME – ROMA – 罗马
NICOLAS CORDIER
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LA GALERIE BORGHESE
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NICOLAS CORDIER
Nicolo Cordieri da Lorena
Nicola Cordigheri
Il Franciosino
1567 – 1612

LA ZINGARELLA La Bohémienne Nicolas Cordier La Villa Borghese artgitato

LA ZINGARELLA
LA BOHEMIENNE
Entre 1607 et 1612

George Sand
CONSUELO
Chapitre XXXIII
Michel Lévy, 1856 Tome I, pp. 292-297

Pour la Zingarella, née sur les grands chemins, et perdue dans le monde, sans autre maître et sans autre protecteur que son propre génie, tant de soucis, d’activité et de contention d’esprit, à propos d’aussi misérables résultats que la conservation et l’entretien de certains objets et de certaines denrées, paraissait un emploi monstrueux de l’intelligence. Elle qui ne possédait rien, et ne désirait rien des richesses de la terre, elle souffrait de voir une belle âme s’atrophier volontairement dans l’occupation de posséder du blé, du vin, du bois, du chanvre, des animaux et des meubles. Si on lui eût offert tous ces biens convoités par la plupart des hommes, elle eût demandé, à la place, une minute de son ancien bonheur, ses haillons, son beau ciel, son pur amour et sa liberté sur les lagunes de Venise ; souvenir amer et précieux qui se peignait dans son cerveau sous les plus brillantes couleurs, à mesure qu’elle s’éloignait de ce riant horizon pour pénétrer dans la sphère glacée de ce qu’on appelle la vie positive.

LA ZINGARELLA La Bohémienne Nicolas Cordier La Villa Borghese artgitato

Charles Baudelaire
LES FLEURS DU MAL
SPLEEN ET IDEAL
Michel Lévy frères, 1868
Œuvres complètes, vol. I, p. 104

BOHÉMIENS EN VOYAGE

La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s’est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.

Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,

Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L’empire familier des ténèbres futures.

Apollo and Daphne – APOLLON ET DAPHNE – APOLLO E DAFNE – 阿波罗和达芙妮 – GALERIE BORGHESE – GALLERIA BORGHESE -博吉斯画廊

ROME – ROMA – 罗马
Apollo and Daphne
Bernini Apollon et Daphné
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LA GALERIE BORGHESE
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BERNINI
LE BERNIN

济安·贝尼尼
Gian Lorenzo Bernini
1598-1680

APOLLON ET DAPHNE
Apollo and Daphne
阿波罗和达芙妮
Apollo e Dafne
1622-1625

Marbre – Marmo statuario – marble – 大理石

Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (1)




Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (2) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (3) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (4) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (5) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (6) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (7) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (8)




Jean de La Fontaine
Daphné
Barbin et Thierry, 1682 (p. 132)

DAPHNÉ, ſe jetant à ſes genoux 
Faites-les arreſter.
Pouvez-vous bien me voir à vos pieds toute en larmes,
Sans vous laiſſer toucher le cœur ?

APOLLON
 Daphné, C’eſt contre vous que retournent ces armes.
La pitié redouble vos charmes ;
En combattant l’amour, elle le rend vainqueur.
Votre douleur vous nuit ; vous en eſtes plus belle.
Venez, venez eſtre immortelle :
Je l’obtiendrai du Sort, ou je jure vos yeux
Que les cieux
Regretteront noſtre préſence.
Zéphyrs, enlevez-la malgré ſa réſiſtance.




DAPHNÉ, s’enfuyant 
Ô dieux ! conſentez-vous à cette violence ?Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (9) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (10) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (11) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (12) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (13) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (14) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (15) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (16) Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (17)

 
OVIDE
Les Métamorphoses, livre I




Traduction par auteurs multiples.
Texte établi par Désiré Nisard, Firmin-Didot, 1850
pp. 251-268

Le premier objet de la tendresse d’Apollon fut Daphné, fille du fleuve Pénée. Cette passion ne fut point l’ouvrage de l’aveugle hasard, mais la vengeance de l’amour irrité : Le Dieu de Délos, dans l’orgueil de sa victoire, avait vu Cupidon qui tendait avec effort la corde de son arc : « Faible enfant, lui dit-il, que fais-tu de ces armes pesantes ? Ce carquois ne sied qu’à l’épaule du dieu qui peut porter des coups certains aux bêtes féroces comme à ses ennemis, et qui vient d’abattre, sous une grêle de traits, ce monstre dont le ventre, gonflé de tant de poisons, couvrait tant d’arpents de terre. Contente-toi d’allumer, avec ton flambeau, je ne sais quelles flammes amoureuses, et garde-toi bien de prétendre à mes triomphes ». Le fils de Vénus, répondit : « Apollon, rien n’échappe à tes traits, mais tu n’échapperas pas aux miens : autant tu l’emportes sur tous les animaux, autant ma gloire est au dessus de la tienne ». Il dit, et, frappant la terre de son aile rapide, il s’élève et s’arrête au sommet ombragé du Parnasse : il tire de son carquois deux flèches dont les effets sont bien différents ; l’une inspire l’amour, et l’autre le repousse : la première est dorée, sa pointe est aiguë et brillante, la seconde n’est armée que de plomb, et sa pointe est émoussée. C’est de ce dernier trait que le dieu atteint la fille de Pénée ; c’est de l’autre qu’il blesse Apollon et le perce jusqu’à la moelle des os. Apollon aime aussitôt, et Daphné hait jusqu’au nom de son amant ; émule de la chaste Diane, elle aime à s’égarer au fond des bois, à la poursuite des bêtes féroces, et à se parer de leurs dépouilles. Un seul bandeau rassemble négligemment ses cheveux épars. Mille amants lui ont offert leur hommage ; elle l’a rejeté, et pleine d’un dédain sauvage pour les hommes qu’elle ne connaît pas encore, elle parcourt les solitudes des forêts, heureuse d’ignorer et l’amour et l’hymen et ses nœuds. Souvent son père lui disait : « Ma fille, tu me dois un gendre ». Il lui répétait souvent : « Ma fille, tu me dois une postérité ». Mais Daphné, repoussant comme un crime la pensée d’allumer les flambeaux de l’hymen, rougissait, et la pudeur donnait un nouveau charme à sa beauté ; et suspendue au cou de son père qu’elle enlaçait de ses bras caressants : « Cher auteur de mes jours, disait-elle, permettez-moi de garder toujours ma virginité ; Jupiter accorda cette grâce à Diane ». Pénée cède aux désirs de sa fille. Inutile victoire ! tes grâces, ô Daphné, s’opposent à tes desseins, et ta beauté résiste à tes vœux. Cependant Phébus aime ; il a vu Daphné et veut s’unir à elle : il espère ce qu’il désire ; espérance vaine ! car son oracle le trompe lui-même. Comme on voit s’embraser le chaume léger après la moisson, comme la flamme consume une haie dont l’imprudent voyageur approche son flambeau, ou près de laquelle il le laisse aux premiers rayons du jour, ainsi s’embrase et se consume le cœur d’Apollon, ainsi il nourrit, en espérant, d’inutiles ardeurs. Il voit les cheveux de la nymphe flotter négligemment sur ses épaules. « Et que serait-ce, dit-il, si l’art les avait arrangés ? » Il voit ses yeux briller comme des astres : il voit sa bouche vermeille (c’est peu que de la voir) : il admire et ses doigts et ses mains, et ses bras plus que demi-nus ; et ce que le voile cache à ses yeux, son imagination l’embellit encore. Daphné fuit plus rapide que le vent, et c’est en vain qu’il cherche à la retenir par ses discours : « Nymphe du Pénée, je t’en conjure, arrête : ce n’est pas un ennemi qui te poursuit. Arrête, nymphe, arrête ! la brebis fuit le loup, la biche le lion, et devant l’aigle s’envole la tremblante colombe ; chacun se dérobe à son ennemi. Mais c’est l’amour qui me précipite sur tes traces. Malheureux que je suis ! Prends garde de tomber ! Que ces épines cruelles ne blessent pas tes pieds délicats ! Que je ne sois pas pour toi une cause de douleur ! Les sentiers où tu cours sont rudes et difficiles : Ah ! de grâce, modère ta vitesse, ralentis ta fuite, et je ralentirai moi-même mon ardeur à te suivre. Connais du moins celui qui t’aime : ce n’est point un sauvage habitant des montagnes, ni un pâtre hideux préposé à la garde des bœufs et des brebis : imprudente, tu ne sais pas qui tu fuis, tu ne le sais pas, et c’est pour cela que tu fuis : Delphes, Claros, Ténédos et Patare obéissent à mes lois. Jupiter est mon père : ma bouche dévoile aux mortels l’avenir, le passé, le présent : ils me doivent l’art d’unir aux accents de ia lyre les accents de la voix. Mes flèches sont sûres de leurs coups : hélas ! il en est une plus sûre encore qui m’a percé le cœur. Je suis l’inventeur de la médecine ; le monde m’honore comme un dieu secourable, et la vertu des plantes est sans mystères pour moi ; mais en est-il quelqu’une qui guérisse de l’amour ? Mon art, utile à tous les hommes, est, hélas ! impuissant pour moi-même ! » Il parlait ; mais, emportée par l’effroi, la fille de Pénée précipite sa fuite, et laisse bien loin derrière elle Apollon et ses discours inachevés. Elle fuit, et le dieu lui trouve encore des charmes : le souffle des vents soulevait à plis légers sa robe entr’ouverte ; Zéphire faisait flotter en arrière ses cheveux épars, et sa grâce s’embellissait de sa légèreté. Las de perdre dans les airs de vaines prières, et se laissant emporter par l’amour sur les traces de Daphné, le jeune dieu les suit d’un pas plus rapide. Lorsqu’un chien gaulois découvre un lièvre dans la plaine, on les voit déployer une égale vitesse, l’un pour sa proie, l’autre pour son salut : le chien vole, comme attaché aux pas du lièvre ; il croit déjà le tenir, et le cou tendu, allongé, semble mordre sa trace ; le lièvre, incertain s’il est pris, évite la gueule béante de son ennemi, et il échappe à la dent déjà prête à le saisir. Tels on voit Apollon et Daphné : l’espérance le rend léger, la peur la précipite. Mais, soutenu sur les ailes de l’amour, le dieu semble voler ; il poursuit la nymphe sans relâche, et, penché sur la fugitive, il est si près de l’atteindre, que le souffle de son haleine effleure ses cheveux flottants. Trahie par ses forces, elle pâlit enfin, et, succombant à la fatigue d’une course aussi rapide, elle tourne ses regards vers les eaux du Pénée. « S’il est vrai, s’écrie-t-elle, que les fleuves participent à la puissance des dieux, ô mon père, secourez-moi. Et toi, que j’ai rendue témoin du funeste pouvoir de mes charmes, terre, ouvre-moi ton sein, ou détruis, en me changeant, cette beauté qui cause mon injure ». À peine elle achevait cette prière, que ses membres s’engourdissent ; une écorce légère enveloppe son sein délicat ; ses cheveux verdissent en feuillage, ses bras s’allongent en rameaux ; ses pieds, naguère si rapides, prennent racine et s’attachent à la terre ; la cime d’un arbre couronne sa tête ; il ne reste plus d’elle-même que l’éclat de sa beauté passée. Apollon l’aime encore, et, pressant de sa main le nouvel arbre, il sent, sous l’écorce naissante, palpiter le cœur de Daphné. Il embrasse, au lieu de ses membres, de jeunes rameaux, et couvre l’arbre de baisers, que l’arbre semble repousser encore : « Ah ! dit-il, puisque tu ne peux devenir l’épouse d’Apollon, sois son arbre du moins : que désormais ton feuillage couronne et mes cheveux et ma lyre et mon carquois. Tu seras l’ornement des guerriers du Latium, lorsqu’au milieu des chants de victoire et d’allégresse, le Capitole verra s’avancer leur cortège triomphal. Garde fidèle du palais des Césars, tu couvriras de tes rameaux tutélaires le chêne qui s’élève à la porte de cette auguste demeure ; et de même que ma longue chevelure, symbole de jeunesse, sera toujours respectée et du fer et des ans, je veux aussi parer ton feuillage d’un printemps éternel ». Il dit, et le laurier, inclinant ses jeunes rameaux, agita doucement sa cime : c’était le signe de tête de Daphné, sensible aux faveurs d’Apollon.

Apollo and Daphne Apollon et Daphné Apollo e Dafne Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato (18)

STEPHANE MALLARME
LES DIEUX ANTIQUES
J. Rothschild, éditeur, 1880
pp. 213-214

ARÉTHUSE, MYTHE GREC ET LATIN.
(Grec : Arèthouça.)

Aréthuse est une des Néréides, ou filles de Nérée ; elle tient vis-à-vis de Zeus la situation d’Hélios vis-à-vis de Phoïbos.



L’histoire qu’on raconte à son sujet est charmante. Le chasseur Alphée la poursuivit, comme Apollon, Daphné ; et, ainsi que Daphné, Aréthuse, pour échapper, se jeta dans le courant, les nymphes de la mer la portant jusqu’aux rives d’Ortygie. Alphée l’y suivit ; et poussée au désespoir, Aréthuse plongea dans la fontaine qui porte son nom. Alphée, impuissant à supporter cette perte, plongea aussi dans les eaux, au fond desquelles il obtint cet amour que la nymphe lui avait refusé pendant sa vie. Ce conte n’est pas sans quelque signification, ni sans rapport avec un autre. Voyez-y la séparation d’Héraclès et d’Iole, laquelle retrouve le dieu seulement quand ses labeurs sont finis. Le rivage où se rencontrent Aréthuse et Alphée est la terre des crépuscules du matin et du soir.

BERNINI DAVID du BERNIN – 大衛像 – BERNINI – 济安·贝尼尼 – GALLERIA GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊 – ROMA – ROME- 罗马

ROME – ROMA – 罗马
Bernini David
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BERNINI
LE BERNIN

济安·贝尼尼
Gian Lorenzo Bernini
1598-1680

DAVID
大衛像
1623-1624

Sala 2 – Sala del Sole
Salle 2 – La Salle du Soleil
2室

David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (1) David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (2) David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (3) David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (4)

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David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (7)

LA COMTESSE DE SEGUR
LA BIBLE D’UNE GRAND’MERE
CV – LE GÉANT GOLIATH
(966 ans avant J.-C.)
L. Hachette et Cie, 1869 (pp. 280-282)

« David, qui s’était retiré à Bethléem, fut envoyé un jour, par Isaï, son père, pour porter des vivres à ses frères, qui étaient au camp des Israélites, et il apprit ainsi ce qui s’y passait, et on lui dit que Saül avait promis sa fille en mariage et beaucoup de riches à celui qui parviendrait à tuer ce géant. David, malgré les remontrances et les moqueries de ses frères, dit qu’il ne le craignait pas, et qu’il se battrait volontiers contre lui.

Quand Saül apprit cette audacieuse parole de David, il lui défendit de songer à un combat aussi inégal. Mais David lui répondit : « En gardant mes brebis, j’ai eu occasion de tuer des ours et des lions qui venaient dévorer mes brebis, et je les tuais en les étranglant. » Saül finit par se laisser persuader, et donna même ses propres armes à David pour le combat ; mais David, se sentant gêné par la cuirasse, le casque, le bouclier et les armes du roi, ne voulut pas s’en servir. Il alla ramasser cinq pierres rondes et polies, les mit à son cou dans une sacoche, prit sa fronde et son bâton, et s’avança tout seul entre les deux armées rangées en bataille en face l’une de l’autre ; Goliath criait ses injures aux Israélites ; il disait :

« Que l’un de vous vienne me combattre ; nous représenterons chacun notre peuple ; le vainqueur aura pour esclave le peuple ennemi. Je parle au nom des miens ; personne n’ose-t-il se mesurer contre moi ? »

David s’avança ; Goliath, le voyant, se moqua de lui : « Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi armé d’un bâton ? » Et, se mettant à blasphémer et à jurer par ses faux dieux, il ajouta : « Viens à moi, et je donnerai ta chair à manger aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. »

David lui répondit : « Tu viens à moi avec ton épée, ta lance et ton bouclier ; moi, je viens à toi au nom du Seigneur des armées, du Dieu d’Israël que tu insultes. Le Seigneur le livrera entre mes mains ; je te tuerai, je te couperai la tête, et je donnerai aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre, ton corps à manger, et ceux des Philistins tes frères. »

Goliath, furieux, s’avança vers David, qui courut à lui, et quand il fut à une bonne distance, il lui lança une de ses pierres avec sa fronde, et en frappa Goliath au milieu du front. Le géant tomba le visage contre terre. David s’élança sur lui avant qu’il fût revenu de son étourdissement, et, n’ayant pas d’épée, il prit celle de Goliath et lui trancha la tête.

Les Philistins poussèrent des cris d’effroi et s’enfuirent. Le camp d’Israël retentit de cris de triomphe et de joie, et on se mit à poursuivre les Philistins. On en tua un nombre considérable. Les Israélites revinrent pour piller le camp des ennemis, qui contenait de grandes richesses.

Après le combat, David porta la tête de Goliath à Jérusalem, qui était tout près de là, et mit les armes du géant dans son logement. David avait alors vingt-trois ans ; sa vie avait toujours été sainte et innocente ; il était aussi bon que beau et brave. »

David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (8)

Alice de Chambrier
Au delà – David
Fischbacher, 1886
pp. 144-146

      David n’avait que sa fronde
Pour lutter contre le géant ;
Mais au fond de son cœur d’enfant
Habitait une foi profonde :
Il savait bien que l’Éternel
Combattrait avec lui pour sauver Israël.

       Il avançait ferme et tranquille
Contre le Philistin puissant,
Qui, l’œil hautain et méprisant,
Riait de son air juvénile
Et se moquait de l’Éternel
Qui choisissait David pour sauver Israël.

Mais, sans trembler, d’une main sûre,
L’enfant que son Dieu dirigeait,
Fit au colosse, d’un seul jet,
Une inguérissable blessure.
Et c’est ainsi que l’Éternel,
Selon son bon plaisir, délivrait Israël.

Comme David, tu nous appelles
A de grands combats, ô Seigneur !
Pour en sortir à ton honneur,
Comme David rends-nous fidèles,
Et l’on verra que l’Éternel
Se tient auprès de nous comme auprès d’Israël !

Et si le mal nous environne,
Et s’il devient plus fort que nous,

       Nous t’implorerons à genoux,
Toi qui ne rejettes personne !
Et répondant à notre appel,
Tu lutteras pour nous, ô Sauveur éternel !

David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (9)

François-Marie Luzel
L’AVEUGLE DU LÉON
Chansons populaires de la Basse-Bretagne

David approuva la danse :
Devant l’Arche d’alliance ;

Il mit bas son manteau royal
Afin d’être léger pour danser.

Quand David tua Goliath,
Dieu permettait les ébats,

Au son de n’importe quels instruments,
Tambour, bombarde et biniou.

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JOACHIM DU BELLAY
LA MONIMACHIE DE DAVID ET DE GOLIATH

Finablement courbé sur les genous,
Panché à droict, d’ung pié ferme il se fonde:
Ainsi que Dieu, lors qu’il darde sur nous
Le feu vangeur des offences du monde:
Ce fort Hebrieu roüant ainsi sa fonde
Deux fois, trois fois, assez loing de sa teste,
Avec’ un bruit qui en fendant l’air gronde,
Fist descocher le traict de sa tempeste.

Droict sur le front, où le coup fut donné,
Se va planter la fureur de la pierre.
Le grand Colosse à ce coup estonné
D’un sault horrible alla broncher par terre.
Son harnois tonne, et le vainqueur le serre:
Puis le cyant mesmes de son espée,
Entortilla, pour le prix de sa guerre,
Au tour du bras la grand’ teste coupée.

David Le Bernin Bernini Galleria Borghese Galerie Borghese roma Roma Artgitato (10)

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LA GALERIE BORGHESE VUE PAR L’ENCYCLOPEDIE DE DIDEROT D’ALEMBERT EN 1751 (Jaucourt)
JAUCOURT
L’ENCYCLOPEDIE – 1ère édition
1751
Tome 17 pages 273 à 276

Villa Borghese, (Géog. mod.) maison de plaisance en Italie, à deux milles de Rome, & qui prend son nom de la famille à laquelle elle appartient. On la nomme aussi quelquefois vigne-Borghèse. C’est un lieu très-agréable, qui seroit digne d’être habité par un grand prince.

La maison est presque toute revêtue en dehors de bas-reliefs antiques, disposé, avec tant de symmétrie, qu’on les croiroit avoir été faits exprès, pour être placés comme ils sont. Entre le grand nombre de statues, dont les appartemens de ce petit palais sont remplis, on admire principalement le gladiateur, la Junon de porphire, la louve de Romulus, d’un fin marbre d’Egypte ; les bustes d’Annibal, de Séneque, & de Pertinax, l’Hermaphrodite, & le vieux Silene qui tient Bacchus entre ses bras : le David frondant Goliath, l’Enée qui emporte Anchise, & la métamorphose de Daphné, sont trois pieces modernes du cavalier Bernin, qui méritent d’être mises au rang des premieres.

On sait aussi que ce palais est rempli de peintures rares des modernes. Le S. Antoine du Carache, & le Christ mort de Raphaëel, sont regardés comme les deux principaux morceaux. Si toutes les magnificences qu’on peut voir ailleurs ne sont pas ici si splendidement étalées, on y trouve des beautés plus douces & plus touchantes ; des beautés tendres & naturelles, qui font plus naître d’amour, si elles n’inspirent pas tant de respect. Enfin comme Rome est la source des statues & des sculptures antiques, il faut que le reste du monde cede en cela au palais de la famille de Borghèse. On ne peut rien ajouter à la beauté de ses promenades ; il y a un parc, des grottes, des fontaines, des volieres, des cabinets de verdure, & une infinité de statues antiques & modernes. (D. J.)

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Premier livre de Samuel
Ancien Testament
Version Louis Segond – 1910

Premier livre de Samuel 17

Lorsqu’on eut entendu les paroles prononcées par David, on les répéta devant Saül, qui le fit chercher.
David dit à Saül : Que personne ne se décourage à cause de ce Philistin ! Ton serviteur ira se battre avec lui.
Saül dit à David : Tu ne peux pas aller te battre avec ce Philistin, car tu es un enfant, et il est un homme de guerre dès sa jeunesse.
David dit à Saül : Ton serviteur faisait paître les brebis de son père. Et quand un lion ou un ours venait en enlever une du troupeau,
je courais après lui, je le frappais, et j’arrachais la brebis de sa gueule. S’il se dressait contre moi, je le saisissais par la gorge, je le frappais, et je le tuais.
C’est ainsi que ton serviteur a terrassé le lion et l’ours, et il en sera du Philistin, de cet incirconcis, comme de l’un d’eux, car il a insulté l’armée du Dieu vivant.
David dit encore : L’Éternel, qui m’a délivré de la griffe du lion et de la patte de l’ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin. Et Saül dit à David : Va, et que l’Éternel soit avec toi !
Saül fit mettre ses vêtements à David, il plaça sur sa tête un casque d’airain, et le revêtit d’une cuirasse.
David ceignit l’épée de Saül par-dessus ses habits, et voulut marcher, car il n’avait pas encore essayé. Mais il dit à Saül : Je ne puis pas marcher avec cette armure, je n’y suis pas accoutumé. Et il s’en débarrassa.
Il prit en main son bâton, choisit dans le torrent cinq pierres polies, et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche. Puis, sa fronde à la main, il s’avança contre le Philistin.
Le Philistin s’approcha peu à peu de David, et l’homme qui portait son bouclier marchait devant lui.
Le Philistin regarda, et lorsqu’il aperçut David, il le méprisa, ne voyant en lui qu’un enfant, blond et d’une belle figure.
Le Philistin dit à David : Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi avec des bâtons ? Et, après l’avoir maudit par ses dieux,
il ajouta : Viens vers moi, et je donnerai ta chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs.
David dit au Philistin : Tu marches contre moi avec l’épée, la lance et le javelot ; et moi, je marche contre toi au nom de l’Éternel des armées, du Dieu de l’armée d’Israël, que tu as insultée.
Aujourd’hui l’Éternel te livrera entre mes mains, je t’abattrai et je te couperai la tête ; aujourd’hui je donnerai les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre. Et toute la terre saura qu’Israël a un Dieu.
Et toute cette multitude saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que l’Éternel sauve. Car la victoire appartient à l’Éternel. Et il vous livre entre nos mains.
Aussitôt que le Philistin se mit en mouvement pour marcher au-devant de David, David courut sur le champ de bataille à la rencontre du Philistin.
Il mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre, et la lança avec sa fronde ; il frappa le Philistin au front, et la pierre s’enfonça dans le front du Philistin, qui tomba le visage contre terre.
Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin ; il le terrassa et lui ôta la vie, sans avoir d’épée à la main.
Il courut, s’arrêta près du Philistin, se saisit de son épée qu’il tira du fourreau, le tua et lui coupa la tête. Les Philistins, voyant que leur héros était mort, prirent la fuite.
Et les hommes d’Israël et de Juda poussèrent des cris, et allèrent à la poursuite des Philistins jusque dans la vallée et jusqu’aux portes d’Ékron. Les Philistins blessés à mort tombèrent dans le chemin de Schaaraïm jusqu’à Gath et jusqu’à Ékron.
Et les enfants d’Israël revinrent de la poursuite des Philistins, et pillèrent leur camp.
David prit la tête du Philistin et la porta à Jérusalem, et il mit dans sa tente les armes du Philistin.
Lorsque Saül avait vu David marcher à la rencontre du Philistin, il avait dit à Abner, chef de l’armée : De qui ce jeune homme est-il fils, Abner ? Abner répondit : Aussi vrai que ton âme est vivante, ô roi ! je l’ignore.
Informe-toi donc de qui ce jeune homme est fils, dit le roi.

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FELICE ZACCHIA RONDININI -DOMENICO GUIDI – 多梅尼科·圭迪 – GALLERIA BORGHESE – GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊 – ROME – ROMA – 罗马

ROME – ROMA – 罗马
Felice Zacchia Rondinini
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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Domenico Guidi
多梅尼科·圭迪
1625 – 1701

LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
博吉斯画廊

RITRATTO DI
FELICE ZACCHIA RONDININI
Buste de Felice Zacchia Rondinini

CIRCA 1660 – Vers 1660

Domenico Guidi Ritratto di Felice Zacchia Rondinini Galleria Borghese Rome Roma artgitato (1) Domenico Guidi Ritratto di Felice Zacchia Rondinini Galleria Borghese Rome Roma artgitato (2)

 » Le saint Sebastien et le saint Alexandre Sauli, sont de lui. Je ne veux point faire tort à la réputation de Domenico Guidi qui fit le saint Jean, ni à l’ouvrier qui fit le saint Barthelemi ; mais les genois regrettent aujourd’hui que Puget n’ait pas fait les quatre statuës. Quand les jesuites de Rome firent élever, il y a trente cinq ans, l’autel de saint Ignace dans l’église du Jesus, ils mirent au concours deux grouppes de cinq figures de marbre blanc qui devoient être placez à côté de ce superbe monument. Les plus habiles sculpteurs qui fussent en Italie présenterent chacun son modele, et ces modeles aïant été exposez, il fut décidé sur la voix publique que celui de Theodon, alors sculpteur de la fabrique de saint Pierre, et celui de Le Gros, tous deux françois, étoient les meilleurs. »

Réflexions critiques sur la poésie et la peinture
Deuxième partie
Section 13

SATIRO DANZANTE – SATYRE DANSANT – GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊 – GALLERIA BORGHESE

ROME – ROMA – 罗马
SATIRO DANZANTE
LA VILLA BORGHESE
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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
SATIRO DANZANTE
色狼雕塑
SATYRE DANSANT

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 1

Satiro danzante restaurato con crotali : originariamente con doppio flauto alla bocca
Satyre dansant au son des crotales
à l’origine avec une double flûte à la bouche
色狼雕塑

da un archetipo riferito alla maniera sicionia attribuibile a Lisippo
Marmo pentelico

II secolo d.C.
IIe siècle après J.-C.

*******

Dehors, à l’abri du vent,
Il avait construit, étant habile
Dans l’art de tresser la paille
Et gourmand
De miel nouveau, des ruches pleines dont l’essaim
Mêlait un bruit d’abeille au murmure des pins.
C’est ainsi que vivait Marsyas le satyre.
Le jour,
Il s’en allait à travers champs partout où sourd
L’eau mystérieuse et souterraine ;
Il connaissait toutes les fontaines :
Celles qui filtrent du rocher goutte à goutte,
Toutes,
Celles qui naissent du sable ou jaillissent dans l’herbe,
Celles qui perlent
Ou qui bouillonnent,
Brusques ou faibles,
Celles d’où sort un fleuve et d’où part un ruisseau,
Celles des bois et de la plaine,
Sources rustiques ou sacrées,
Il connaissait toutes les eaux
De la contrée.

Henri de Régnier
Le Sang de Marsyas
La Cité des Eaux
Mercure de France, sd, 15e édition
pp de 53 à 69 

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 3

Le cyclope

sans apercevoir les Grecs retirés au fond du théâtre, et s’adressant au chœur des Satyres qui dansent.

 Tenez-vous tranquilles, rangez vous. Qu’est-ce donc ? quel est ce jeu ? pourquoi ces bacchanales ? Vous n’avez ici ni Bacchus, ni les grelots d’airain, ni le bruit des tambours. Comment vont les petits récemment nés dans ma caverne ? sont-ils pendants à la mamelle de leurs mères, ou se jouent-ils à leurs côtés ? les corbeilles de joncs sont-elles remplies de fromages ? Que dites-vous ? que répondez-vous ? Tout à l’heure ce bâton va vous faire pleurer. Levez les yeux, ne les baissez pas vers la terre.

EURIDIPE – 欧里庇德斯
Le Cyclope
Traduit de Nicolas Artaud

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato

Les cytises t’ont dit les odes aurorées
Dont tremble l’ombre. Mais tes roses déchirées
Par la ronce aux doigts noirs, pose-les près de moi !
Je veux, puisque tu viens me boire mon émoi,
Te confier tout bas mon amoureuse vie.
Le baiser brille au bout de mes flambes ravies,
Le chant des loriots me veille quand je dors,
Puis un satyre m’aime, et sur le sable d’or,
Ses pieds nus ont laissé d’éclatantes empreintes.
La flûte dont il joue sait les cadences saintes
Qui berçaient les bergers d’Arcadie, autrefois.
C’est le matin qu’il chante, et les vierges du bois,
Par d’étroites et verdoyantes avenues,
De ses accords charmées ! accourent toutes nues,
Et dansent sur mes bords, dans la rosée, aux sons
De son pipeau d’amour d’où sourdent les chansons.

L’Angélus des Sentes
Michel Abadie
Bibliothèque de l’Association
1901 – Paris
Églogues – L’Évangile – pp 37- 39

 

ALESSANDRO ALGARDI – LE SOMMEIL- IL SONNO – 亚历山德罗·阿尔加迪 -GALLERIA BORGHESE -ROMA – GALERIE BORGHESE -ROME -罗马

ROME – ROMA – 罗马
Alessandro Algardi
L’Algarde
LA VILLA BORGHESE
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 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
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ALESSANDRO ALGARDI
Alexandre ALGARDI
亚历山德罗·阿尔加迪
L’ALGARDE
1595 – 1654

Sculpteur Italien – Scultore Italiano

IL SONNO
LE SOMMEIL
1635-1636

Marbre – Marmo statuario – Marble

Alessandro Algardi
Sculpteur préféré du Pape Innocent X (1574 – élu Pape le 15 septembre 1644 – 1655)
Favorite sculptor of Pope Innocent X (elected Pope September 15, 1644 – 1655)
Scultore preferito di papa Innocenzo X (eletto Papa 15 Settembre 1644 – 1655)
Retrato_del_Papa_Inocencio_X__Roma,_by_Diego_Velázquez Innocent X

 

Alessandro Algardi Il sonno Le Sommeil Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 14

« Par quel crime, si jeune, ô des Dieux le plus doux,
Par quel sort, ai-je pu perdre tes dons jaloux,
Ô Sommeil ! — tu me fuis. — Tout dort dans la nature,
Les troupeaux au bercail, l’oiseau dans la verdure ;
Les fleuves mugissants, et de jour aux cent bruits,
Assoupissent au loin leurs murmures des nuits ;
Les cimes des grands bois penchent sous les rosées,
Et les mers au rivage expirent apaisées.  « 

Charles Augustin Sainte-Beuve
Suite de Joseph Delorme
Au Sommeil
Traduit de Stace
Alessandro Algardi Il sonno Le Sommeil Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 11

Had I the heavens’ embroidered cloths,
Si j’avais les toiles brodées des cieux,
  Enwrought with golden and silver light,
Forgées d’une lumière d’or et d’argent,
The blue and the dim and the dark cloths
Les bleues, les sombres et les noires toiles
 Of night and light and the half-light,
De la nuit et de la lumière et de la pénombre,
 I would spread the cloths under your feet:
Je souhaiterais les étendre sous vos pieds :
  But I, being poor, have only my dreams;
Mais moi, étant pauvre, je ne dispose que de mes rêves;
I have spread my dreams under your feet;
J’ai donc répandu mes rêves sous vos pieds;
  Tread softly because you tread on my dreams.
Marchez doucement parce que vous marchez sur mes rêves.

William Butler Yeats
HE WISHES FOR THE CLOTHS OF HEAVEN 
Les Toiles du Ciel
Traduction Jacky Lavauzelle

Alessandro Algardi Il sonno Le Sommeil Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 10

  « Voici ce que j’ai vu naguère en mon sommeil :
Le couchant enflammait à l’horizon vermeil
Les carreaux de la ville ; et moi, sous les arcades
D’un bois profond, au bruit du vent et des cascades,
Aux chansons des oiseaux, j’allais, foulant des fleurs
Qu’un arc-en-ciel teignait de changeantes couleurs.
Soudain des pas légers froissent l’herbe ; une femme,
Que j’aime dès longtemps du profond de mon âme,
Comme une jeune fée accourt vers moi ; ses yeux
À travers ses longs cils luisent de plus de feux
Que les astres du ciel ; et sur la verte mousse
À mes lèvres d’amant livrant une main douce,
Elle rit, et bientôt enlacée à mes bras
Me dit, le front brûlant et rouge d’embarras,
Ce mot mystérieux qui jamais ne s’achève…
Ô nuit trompeuse ! Hélas ! pourquoi n’est-ce qu’un rêve ? »

Rêve
Poème de Théophile Gautier
Premières Poésies
Œuvres de Théophile Gautier
Poésies, Lemerre, 1890
 Volume 1  – p. 51

Alessandro Algardi Il sonno Le Sommeil Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 12

 

CAVASPINA – LE TIREUR D’EPINE – Boy Picking a Thorn from his Foot – GALLERIA GALERIE BORGHESE

ROME – ROMA
CAVASPINA
LA VILLA BORGHESE

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 Photos  Jacky Lavauzelle

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CAVASPINA
LE TIREUR D’EPINE
Boy Picking a Thorn from his Foot

Copia della Spinario in bronzo del Pallazzo del Conservatori

Fine del Secolo XVI
Fin du XVIe siècle
Anonimo – Anonyme- Anonymous

Marbre
Marmo Statuario – Marble

CAVASPINA - LE TIREUR D'EPINE - Boy Picking a Thorn from his Foot artgitato 1

Symbole la douleur de celui qui tombe amoureux – L’épine renvoie à la rose.
« au lieu de me plaindre de ce que la rose a des épines, je me félicite de ce que l’épine est surmontée de roses et de ce que le buisson porte de fleurs. »
Joseph Joubert
Moraliste (1754-1824)

« On trouve mainte épine où l’on cherchait des roses »
Jean-François Regnard (1655-1709)
Le Distrait (1697)

« On dit que le rossignol se perce la poitrine avec une épine quand il chante son chant d’amour. Il en est ainsi de nous. Comment chanterions-nous autrement ? »
Khalil Gibran
Le Sable et l’Ecume – 1926

Petite cause et grands effets.
Cette minuscule épine concentre notre attention jusqu’à nous faire oublier le monde environnant.
Et si elle ne nous le fait pas oublier, elle nous change notre perception du monde.

« C’est parfois une épine cachée et insupportable que nous avons dans la chair qui nous rend difficiles et durs avec tout le monde. »
Paul Valéry
Mauvaises Pensées et autres

CAVASPINA - LE TIREUR D'EPINE - Boy Picking a Thorn from his Foot artgitato 2

L’épine est ce qui gêne, ce qui empêche de marcher droit, mais aussi l’épine peut nous protéger d’un grand danger.
L’épine dans ce sens est le moindre mal, comme dans ce passage des Contemplations.

Victor HUGO
Les Contemplations (1830-1855)
EGLOGUE XII
Nelson, 1911 (p. 99)
« Pareils à deux oiseaux qui vont de cime en cime,
Nous parvînmes enfin tout au bord d’un abîme.
Elle osa s’approcher de ce sombre entonnoir ;
Et, quoique mainte épine offensât ses mains blanches,
Nous tâchâmes, penchés et nous tenant aux branches,
D’en voir le fond lugubre et noir. »

 

BERNINI La Verità – LA VERITE LE BERNIN 济安·贝尼尼 GALLERIA BORGHESE 博吉斯画廊 GALERIE BORGHESE

ROME – ROMA – 罗马
Bernini la verità 
LA VILLA BORGHESE
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Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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BERNINI La Verità
LE BERNIN

济安·贝尼尼
Gian Lorenzo Bernini
1598-1680la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (1)

La Verità
La VERITE
environ 1645-1652 circa

doveva insere integrata dall’allegoria mai eseguita, del Tempo que svela la Verità
devait être intégrée à l’allégorie, jamais réalisée, Le Temps révèle la Vérité
MARBRE
MARMO STATUARIO

Francis Jammes
De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir
Je t’aime…

 La vérité est nue et mets-toi nue aussi.
Les épis crépiteront sous ton corps durci
par la jeunesse de l’amour qui le blanchit.

 la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (2)

L’art de la Révolution française
Marcel Reymond
LA REVUE DES DEUX MONDES
1914 – Tome 22
Dans son amour de la nudité féminine, dans son désir de rendre la chair vivante que ses yeux d’artiste ont caressée, Clodion surpassera tous ses prédécesseurs et les Grecs eux-mêmes.
Or cela, la Rome papale ne le veut pas : elle est hostile à la nudité de la femme qui choque la pudeur chrétienne. A Rome, après la Vérité du Bernin, je ne sais si, pendant tout un siècle, on pourrait citer une seule statue de femme nue. Et, comme en Italie, partout en Europe, dans les Pays-Bas, en Allemagne, en Espagne, les statues de femmes nues sont proscrites.

la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (3)

« Vérité dans un temps, erreur dans un autre »
Charles de Montesquieu
la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (4)

« La vérité est trop nue, elle n’excite pas les hommes »
Jean Cocteau

la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (5)

« Tous ceux qui veulent dire une vérité avant son heure risquent de se retrouver hérétiques. »
Pierre Teilhard de Chardin  la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (7)

BERNINI ET LA RUINE DE LA SCULPTURE
Le Point de Vue de Nietzsche


Friedrich Nietzsche
LE CAS WAGNER
Der Fall Wagner
DEUXIÈME POST-SCRIPTUM
Zweite Nachschrift

Der Verfall ist allgemein.
La décadence est générale.
Die Krankheit liegt in der Tiefe.
La maladie se trouve dans les profondeurs.
Wenn Wagner der Name bleibt für den Ruin der Musik, wie Bernini für den Ruin der Skulptur, so ist er doch nicht dessen Ursache.
Si le nom de Wagner s’applique à la ruine de la musique, comme Bernini pour la ruine de la sculpture, il n’en est pas la cause.
Er hat nur dessen tempo beschleunigt, – freilich in einer Weise, dass man mit Entsetzen vor diesem fast plötzlichen Abwärts, Abgrundwärts steht 
Il a seulement accéléré ce phénomène – quoique d’une manière telle que l’on se tient horrifié devant cette descente subite aux abîmes.
Er hatte die Naivetät der décadence: dies war seine Überlegenheit. Il avait la naïveté de cette décadence : ce fut sa supériorité.
Abgrundwärts steht.
Il croyait en elle.
Traduction Jacky Lavauzelle

la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (8)

 
DE LA RECHERCHE DE LA VERITE
Nicolas Malebranche
Livre Premier
Des erreurs des sens
Chapitre I

C’est à peu près la même chose de la connaissance de la vérité que de l’amour du bien. Nous aimons la connaissance de la vérité, comme la jouissance du bien, par une impression naturelle ; et cette impression, aussi bien que celle qui nous porte vers le bien, n’est point invincible ; elle n’est telle que par l’évidence ou par une connaissance parfaite et entière de l’objet ; et nous sommes aussi libres dans nos faux jugements que dans nos amours déréglés,

la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (9)

LA VERITE TOUTE NUE vue par de Florian

FABLES DE FLORIAN – Volume 9
Jean-Pierre Claris de Florian ()
Ed Louis Fauché-Borel 1793 Neufchâtel
LA FABLE ET LA VERITE (p35-36)

La vérité, toute nue,
Sortit un jour de son puits.
Ses attraits par le temps étoient un peu détruits ;
Jeune & vieux fuyoient à sa vue.
La pauvre vérité restoit là morfondue,
Sans trouver un asile où pouvoir habiter.
A ses yeux vient se présenter
La fable, richement vêtue,
Portant plumes & diamants,
La plupart faux, mais très brillants.
Eh ! Vous voilà ! Bon jour, dit-elle :
Que faites-vous ici seule sur un chemin ?
La vérité répond : vous le voyez, je gêle ;

Aux passants je demande en vain
De me donner une retraite,
Je leur fais peur à tous : hélas ! Je le vois bien,
Vieille femme n’obtient plus rien.
Vous êtes pourtant ma cadette,
Dit la fable, &, sans vanité,
Partout je suis fort bien reçue :
Mais aussi, dame vérité,
Pourquoi vous montrer toute nue ?
Cela n’est pas adroit : tenez, arrangeons-nous ;
Qu’un même intérêt nous rassemble :
Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble.
Chez le sage, à cause de vous,
Je ne serai point rebutée ;
A cause de moi, chez les fous
Vous ne serez point maltraitée :
Servant, par ce moyen, chacun selon son goût,
Grâce à votre raison, & grâce à ma folie,
Vous verrez, ma sœur, que partout
Nous passerons de compagnie.

la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato 9 (1)

JAUCOURT
L’ENCYCLOPEDIE
1ère édition – 1765 – Tome 11
« 
Bernini (Jean-Laurent, surnommé le Cavalier) né en 1598, mort en 1680, étoit un génie bien rare par ses talens merveilleux dans la Sculpture & l’Architecture. Il a embelli Rome de plusieurs monuments d’architecture qui font l’admiration des connaisseurs ; tels sont le maître autel, le tabernacle, & la chaire de l’église de saint Pierre, la colonade qui environne la place de cette église, les tombeaux d’Urbain VIII. & d’Alexandre VII. la statue équestre de Constantin, la fontaine de la place Navone, &c. tous ces ouvrages ont une élégance, une expression dignes de l’antique. Personne n’a donné à ses figures plus de vie, plus de tendresse, & plus de vérité. Louis XIV. l’appella à Paris en 1665, pour travailler au dessein du Louvre, & le récompensa magnifiquement, quoique les desseins de Claude Perrault aient été préférés aux siens pour la façade de ce bâtiment du côté de saint Germain l’Auxerrois. »

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BERNINI
济安·贝尼尼
La Verità
博吉斯画廊

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BERNINI ENEA E ANCHISE : Enée, Anchise et Ascagne fuyant Troie – Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascanio

ROME – ROMA
BERNINI ENEA E ANCHISE
Enée et Anchise fuyant Troie
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE

 BERNINI
LE BERNIN

Gian Lorenzo Bernini
1598-1680

 

BERNINI ENEA E ANCHISE
ENEE et ANCHISE Fuyant Troie
1618-1620
Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascanio

 

Marbre
Marmo statuario 

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 1

TITE-LIVE
HISTOIRE ROMAINE
Traduction Nisard de 1864
LIVRE I

C’est d’abord un fait assez constant, qu’après la prise de Troie la vengeance des Grecs, s’étant exercée sur le reste du peuple troyen, ne respecta qu’Énée et Anténor, soit que le droit d’une ancienne hospitalité les protégeât, soit que les conseils qu’ils avaient toujours donnés, de rendre Hélène et de faire la paix, engageassent le vainqueur à les épargner.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 2

Énée, rejeté de sa patrie par la même catastrophe, mais destiné par le sort à fonder de bien plus grandes choses, arriva d’abord en Macédoine, passa de là en Sicile, d’où, cherchant toujours une patrie, il vint aborder avec sa flotte au rivage de Laurente, appelé aussi du nom de Troie.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 3

Lorsqu’il eut appris qu’ils étaient Troyens, que leur chef était Énée, fils d’Anchise et de Vénus, et que, fuyant leur patrie et leurs maisons en cendres, ils cherchaient un asile et un emplacement pour y bâtir une ville, pénétré d’admiration à l’aspect de ce peuple glorieux et de celui qui le conduisait, les voyant d’ailleurs disposés à la guerre comme à la paix, il tendit la main à Énée, pour gage de leur future amitié.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 4

Les Aborigènes et les Troyens eurent une guerre commune à soutenir. Turnus, roi des Rutules, à qui Lavinie avait été promise avant l’arrivée d’Énée, indigné de se voir préférer un étranger, avait à la fois déclaré la guerre à Latinus et à Énée.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 5

DICTIONNAIRE UNIVERSEL D’HISTOIRE ET DE GEOGRAPHIE BOUILLER (Marie-Nicolas) CHASSANG (Alexis)
1878 – 1
ACESTE
 roi d’Acesta, en Sicile, secourut Priam pendant la guerre de Troie, donna l’hospitalité à Énée, et fit ensevelir Anchise sur le mont Eryx. Virgile l’a célébré dans le Ve chant de l’Énéide.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 6

L’ENEIDE
Virgile
SIXIEME LIVRE
Traduction Jean-Nicolas-Marie Deguerle
Delalain, 1825 – 1
Cependant le pieux fils d’Anchise s’avance vers la montagne où réside Apollon, et cherche le réduit solitaire de la redoutable Sibylle ; antre immense, où le dieu de Délos agite l’âme de sa prêtresse d’une sainte fureur, et lui découvre l’avenir. Déjà se déploient aux yeux des Troyens les bois sacrés d’Hécate et ses portiques éclatans d’or. Si l’on en croit la renommée, Dédale, fuyant autrefois les états de Minos, osa se confier sur des ailes rapides à l’océan des airs, vogua par des chemins nouveaux vers les glaces de l’Ourse, et s’arrêta dans sa course éthérée sur les hauteurs de Chalcis.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 7

L’ENEIDE
Virgile
SIXIEME LIVRE
Traduction Jean-Nicolas-Marie Deguerle
Delalain, 1825 – 1
C’est là que l’énorme Cerbère fait retentir de son triple aboiement les livides royaumes ; Cerbère, hideux sentinelle, toujours veillant sous sa roche caverneuse. Déjà se dressaient les serpents qui sifflent sur sa tête : mais la prêtresse lui jette une pâte assoupissante, pétrie de pavots et de miel. Le monstre que la faim dévore, ouvrant à la fois ses trois gueules, engloutit la proie qui les tente. Soudain appesanti, son vaste corps chancelle, tombe, et de son immense étendue remplit son repaire immense. Énée franchit le passage dont le gardien sommeille ; et plus prompt que l’éclair, il s’éloigne du fleuve qu’on passe sans retour.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 8 Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 9 Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 91

JAUCOURT
L’ENCYCLOPEDIE
1ère édition – 1765 – Tome 11
« 
Bernini (Jean-Laurent, surnommé le Cavalier) né en 1598, mort en 1680, étoit un génie bien rare par ses talens merveilleux dans la Sculpture & l’Architecture. Il a embelli Rome de plusieurs monuments d’architecture qui font l’admiration des connaisseurs ; tels sont le maître autel, le tabernacle, & la chaire de l’église de saint Pierre, la colonade qui environne la place de cette église, les tombeaux d’Urbain VIII. & d’Alexandre VII. la statue équestre de Constantin, la fontaine de la place Navone, &c. tous ces ouvrages ont une élégance, une expression dignes de l’antique. Personne n’a donné à ses figures plus de vie, plus de tendresse, & plus de vérité. Louis XIV. l’appella à Paris en 1665, pour travailler au dessein du Louvre, & le récompensa magnifiquement, quoique les desseins de Claude Perrault aient été préférés aux siens pour la façade de ce bâtiment du côté de saint Germain l’Auxerrois. »

BERNINI : La Chèvre Amalthée GALERIE BORGHESE – Capra Amaltea GALLERIA BORGHESE – The Goat Amalthea with the Infant Jupiter and a Faun

ROME – ROMA
The Goat Amalthea
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE

 

 BERNINI
LE BERNIN

Capra Amaltea
La Chèvre Amalthée

Capra almatea la chèvre amalthée Le Bernin Bernini Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato 0

Giove bambino e un piccolo fauno allattati dalla capra Amaltea
LE JEUNE JUPITER ET UN PETIT FAUNE ALLAITES PAR LA CHEVRE AMALTHEE
The Goat Amalthea with the Infant Jupiter and a Faun

SCULPTURE EN MARBRE
MARMO
1615

 Capra almatea la chèvre amalthée Le Bernin Bernini Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato 2

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Jean de La Fontaine
Les Deux Chèvres

Ainſi s’avançoient pas à pas,
Nez à nez nos Aventurières,
Qui toutes deux étant fort fieres,
Vers le milieu du pont ne ſe voulurent pas
L’une à l’autre ceder. Elles avoient la gloire
De compter dans leur race (à ce que dit l’Hiſtoire)
L’une certaine Chévre au merite ſans pair
Dont Polypheme fit preſent à Gallatée ;
Et l’autre la Chevre Amalthée
Par qui fut nourri Jupiter.
Faute de reculer leur chute fut commune ;
Toutes deux tomberent dans l’eau.
Cet accident n’eſt pas nouveau
Dans le chemin de la Fortune.

***************

Capra almatea la chèvre amalthée Le Bernin Bernini Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato 1
DIDEROT

L’ENCYCLODEDIE
1ère édition – 1751
AMALTHÉE
c’est le nom de la chevre qui allaita Jupiter, & que ce dieu par reconnoissance plaça parmi les astres. Les Grecs ont fait d’une de ses cornes leur corne d’abondance.
*******************

Capra almatea la chèvre amalthée Le Bernin Bernini Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato 4

VICTOR DE LAPRADE
EPODE
Or, dans les profondeurs secrètes

Pour le nourrisson immortel,
Les Dactyles et les Curètes
Vont, cherchant la moelle et le miel ;
D’espoir et d’effroi tout ensemble,
Autour d’eux, la nature tremble,

L’onde écume, l’air est en feu ;
Mais sur la terre épouvantée,
Souriant au lait d’Amalthée,
Grandit l’enfant qui sera dieu !

(Odes & Poèmes)

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Capra almatea la chèvre amalthée Le Bernin Bernini Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato 3

DICTIONNAIRE UNIVERSEL FRANCAIS ET LATIN
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
1771 – Tome 1

AMALTHÉE
s. f. Amalthea. Nom propre, 1°. d’une fille de Mélisse, Roi de Grèce, qui selon Lactance fut nourrice de Jupiter. 2°. Selon d’autres, d’une chèvre qui fut nourrice de ce Dieu. La corne d’Amalthée est la même chose que la corne d’abondance, si célébre chez les Poëtes, parce qu’ils feignent que Jupiter donna aux Nymphes qui avoient eu soin de son enfance une corne de la chèvre Amalthée, & que cette corne avoit la vertu de produire sur le champ tout ce que les Nymphes vouloient. On a pris pour cela une corne dans l’antiquité, pour signe d’abondance, de richesse & de fertilité. On en voit sur une infinité de médailles grecques & latines de tous pays : l’abondance, la fertilité, la fortune, & cent autres Divinités, ou Génies, portent aussi d’une main une corne d’Amalthée sur les médailles. Ces cornes d’Amalthée sont représentées pleines de feuilles, de fleurs, de fruits, & avec une pointe qui en sort.