ARTISTE GEORGIEN ქართველი მხატვარი [kartveli mkhat’vari]
დალი ფოდიაშვილი DALI PODIASHVILI
Artiste née en 1948
_____________________________________ UN APRES-MIDI AVEC DALI PODIASHVILI შუადღე დალი პოდიაშვილთან ______________________________________
Nikoloz Baratchvili disait qu’ « on ne pouvait comprendre cet astre mystérieux. C’est le secret de l’auteur qui n’a écrit ses vers ni pour nous ni pour le monde. Il n’a écrit que pour ce seul être, lequel le comprend et cela suffit à sa satisfaction. Que peut-il désirer de plus ? Il n’importe que tu n’aies pas deviné. Nous savons tous que l’objet des pensées de l’auteur embellit les vers …« . Nous pourrions dire la même chose que Nikoloz pour la peinture de Dali Podiashvili. La terre brûle et la chaleur vient de monter. La main de l’artiste vient d’embellir le monde.
Le calme règne. Mais règne-t-il vraiment. Les gestes sont doux et la voix est si calme. Tout autour de la pièce, les flots éblouissants pourtant sont agités et vrombissent à l’horizon ; jusqu’à prendre des embruns dans le café que nous prenons à table avec son fils. Des nuages de couleurs et des femmes lascives, toutes ces bourrasques de jaune et d’orange, de feu incandescent, dans ce moment si paisible et serein. Dans cette course haletante, le visage reprend son expression normale en regardant la table basse qui trône au milieu de l’atelier supportant les gâteaux, les cafés et les verres de vin.
Comme si Dali avait tout donné dans sa peinture. Il ne lui reste que le noir et le calme. Les couleurs sont là pourtant tout autour d’elle qui reviennent sans cesse à nos yeux tressaillant. Elle n’a rien gardé pour elle. Elle a tout donné, comme elle donne toute son énergie dans chacun de ses coups de pinceaux.
Toute son œuvre est en tension dans ce point ultime où la vague va frapper, où la ballerine va rentrer sur scène, où le nu se prépare à bondir. La scène est toujours si forte qu’elle en devient incandescente. Nous saluons l’aurore et les lignes de crêtes. Mais les lignes ne sont jamais finies ni rectilignes, elles bougent comme bougent l’horizon par temps caniculaire. Tout bouge, sauf le regard de Dali qui déjà pense à sa nouvelle création et ses yeux se colorent déjà…
Les peintures ne sont pas des peintures mais des panthères affamées où la jungle se mélange à la vitesse du félin. Les peintures sont vivantes tellement elles vibrent et elles sont sonores au-delà des sons que l’homme peut entendre. Ce sont des peintures d’une énergie pure et féconde, qui semblent passer d’une toile à l’autre. En fait, toutes ces peintures se touchant, nous ressentons cette unité et ce calme intrinsèque et fondateur de toute énergie.
En fait, nous sommes dans l’instant. Cette prise d’une immédiateté fondamentale. Nous ne savons plus si le tutu de la ballerine est un océan déchaîné et si la nature en fusion n’est pas en train de nous faire un pas de danse d’équilibriste. Nous voyons même le bateau qui semble prêt à la ramener au port. Mais tout est là, dans son unité.
La journée s’achève déjà. Mais les branches à l’extérieur, dans le fond du jardin, les feuilles et les kakis non plus tout à fait la même couleur. Une belle union des cœurs, des forces et de la lumière. Voici le Graal que recherche chaque peintre, la capture de la lumière. Mais Dali n’a pas fait la même chose. Elle a trouvé le Graal mais l’a reposé sur sa palette. La lumière n’est plus captive mais libérée. Libérée des formes et du temps. Libérée et libre désormais de partir, de rester ou de passer. Chez Dali Podiashvili, la lumière, désorientée, n’a pas encore choisi.
Je voudrais te remercier Dali au-delà des peintures et de cette vie qui t’anime, pour ta gentillesse et ta générosité. Pour m’avoir fait partager le temps de cet après-midi ton immense pays de couleurs et de passion, Merci ! Quel privilège d’être à tes côtés. Merci à toi et à ton fils !
მადლობას ვუხდი, დალი, თქვენი სიკეთისა და გულუხვობისთვის. მადლობას გიხდით, რომ ჩემთან ერთად გაგიზიარეთ, ამ შუადღისას, თქვენი ფერების უზარმაზარი ქვეყანა, შუქის ეს აბანო და თქვენი ძლიერი ვნება, გმადლობთ! რა პრივილეგია უნდა იყოს შენს გვერდით. გმადლობთ! მადლობა შვილს!
Alexandre BANDZELADZE ალექსანდრე ბანძელაძე 1927 – 1992
Portrait de Chikovani – ჩიქოვანის პორტრეტი – 1957 95×75 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი A la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi
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Maka BATIASHVILI მაკა ბატიაშვილი
Née en 1975 à Tbilissi
2015 – სათამაშო მოედანი, TBC გალერეა, თბილისი, საქართველო TBC Gallery, Tbilissi, Géorgie; 2015 – ქართველი მხატვრების გამოფენა, თანამედროვე ხელოვნების ცენტრი, თელ-ავივი, ისრაელი Exposition d’artistes géorgiens, Centre d’art contemporain, Tel Aviv, Israël; 2013 – არუნდელის თანამედროვე ხელოვნების გალერეა, არუნდელი, დიდი ბრიტანეთი; Arundel Gallery of Contemporary Art, Arundel, Royaume-Uni; 2012 – ინდუსტრიული გალერეა, ოსტრავა, ჩეხეთის რესპუბლიკა Galerie industrielle, Ostrava, République tchèque; 2011 – შავი და თეთრი, თბილისის ისტორიის მუზეუმი, თბილისი, საქართველო; Noir et blanc, Musée d’histoire de Tbilissi, Tbilissi, Géorgie; 2008 – OFF EUROPA Festival, ლაიფციგი, გერმანია; Festival OFF EUROPA, Leipzig, Allemagne; 2014-2016 – Contemporary Istanbul Art Fair, სტამბოლი, თურქეთი; Contemporary Istanbul Art Fair, Istanbul, Turquie; 2016 – Kyiv Art Week, კიევი, უკრაინა; Kiev, Ukraine; 2015 – START Art Fair, Saatchi Gallery, ლონდონი, დიდი ბრიტანეთი.Londres, Royaume-Uni
Sourire toile huile 101 x 155 cm. 2018 Toile présentée à la Stamford Art Gallery et au Project Art Beatty Gallery ღიმილი 101ხ155სმ ზეთი ტილო. 2018 გამოფენილია , სტმბულის არტფერაზე და პროჯექტ არტ ბითის გალერეაში
Le Touché 70×90 2020 შეხება 70ხ90სმ ზეთი ტილო
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Alexander BAZHEUK-MELIKYAN ალექსანდრე ბაჟბუკ-მელიქიანი
11 septembre 1891 Tbilissi – 20 juillet 1966 Tbilissi 1891 წლის 11 სექტემბერი თბილისი – 1966 წლის 20 ივლისი თბილისი artiste, designer graphique et sculpteur géorgien soviétique d’origine arménienne. ქართველი მხატვარი, გრაფიკული დიზაინერი და სომხური წარმოშობის მოქანდაკე.
Portrait – პორტრეტი – 1956 – 50×47 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი Galerie David Kakabadze de Koutaïssi
გიორგი (გიგო) ივანეს ძე გაბაშვილი (დ. 21 ნოემბერი, 1862, თბილისი — გ. 28 ოქტომბერი, 1936, ციხისძირი, ქობულეთის რაიონი, აჭარა) ( 21 novembre 1862, Tbilissi – 28 octobre 1936, Tsikhisdziri, district de Kobouleti, Adjarie)
თამადა – Sans embarras – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი 89.5×72 – Koutaïssi
17 août 1906 Gari (Racha – Géorgie) – 6 juillet 1988 Tbilissi 1906 წლის 17 აგვისტო გარი (რაჭა – საქართველო) – 1988 წლის 6 ივლისი თბილისი Une des figures les plus importantes du développement des arts visuels géorgiens du XXe siècle. Il aimait créer des portraits détaillés et est responsable de la production série de portraits de personnalités telles que son croquis au crayon de 1949 de Vano Sarajishvili, actuellement conservé au Musée d’État géorgien du théâtre, de la musique, du cinéma et de la chorégraphie à Tbilissi.
Vendeur de vins – ღვინის გამყიდველი – 1951 – 53×42.5 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი – Galerie David Kakabadze de Koutaïssi
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ომარ კჭკაჭიშვილი OMAR KACHKACHISHVILI Né en 1944
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David KAKABADZE დავით კაკაბაძე
20 août 1889 à Kukhi (Iméréthie) – 10 mai 1952 Tbilissi peintre géorgien d’avant-garde
შემოდგომა რიონის ნაპირებზე – Automne sur les rives du Rioni 1968 – 55×80 huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი Galerie David Kakabadze de Koutaïssi
ჯაჭის ხიდი – 1983 – 121×120 huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი Galerie David Kakabadze de Koutaïssi
Forêt au Sénégal – ტყე სენეჟში – 1985 -138×149 huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი Galerie David Kakabadze de Koutaïssi
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Koki MAKHARADZE Konstantine Makharadze კოკი მახარაძე კონსტანტინე მახარაძე
1929 ოჩამჩირე– 6 იანვარი, 1992 (საბურთალოს პანთეონი, თბილისი) 1929 Ochamchire – 6 janvier 1992 (Panthéon Saburtalo, Tbilissi) დაამთავრა თბილისის სამხატვრო აკადემია 1953 წელს Diplômé de l’Académie des Arts de Tbilissi en 1953.
ვენეცის – Venise – 1987 – 69×69 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი – Galerie David Kakabadze à Koutaïssi
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Valeri MARGIANI ვალერი მარგიანი
Né en 1941 en Svanétie
Koutaïssi – ქუთაისი – 1988 – 55×90 huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი Galerie David Kakabadze de Koutaïssi
Pirosmani – ფიროსმანის – 1953 – 190×150 huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი A la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi
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Bernardi NEBIERIDZE ნებიერიძე ბერნარდი 1939-1987
მხატვარ ვახტანგ ხვედელიძის პორტრეტი Portrait du peintre Vakhtang Khvedelidze 124×80 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი Galerie David Kakabadze de Koutaïssi
En construction – შენდება – 1975 –61×46 Canvas – Tempera – Toile – Tempera – ტილო – ტემპერა Galerie David Kakabadze de Koutaïssi
Paysage Rouge – წითელი პაიზაჟი – 1971 – 49×79 carton – huile – cardboard – Oil – მუყაო – ზეთი A la galerie David Kakabadze de Koutaïssi
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Zauri TSKHADAIA ცხადაია ზაური Né en 1940
Un jour à Nikortsminda – ერთი დღე ნიკორწმინდაში 1988 – 97×97 -huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი A la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi
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ALEXANDRE TSIMAKURIDZE ალექსანდრე ციმაკურიძე
(დ. 5 აპრილი, 1882, სოფ. ქვიშხეთი, ხაშურის მუნიციპალიტეტი — გ. 24 მაისი, 1954, თბილისი) — ქართველი ფერმწერ-პეიზაჟისტი, საქართველოს ხელოვნების დამსახურებული მოღვაწე, პროფესორი. (né le 5 avril 1882 dans le village de Kvishkheti, municipalité de Khashuri – le 24 mai 1954, Tbilisi) – artiste peintre-paysagiste géorgien, artiste honoré de la Géorgie, professeur.
La furie de la peinture de Kukhalashvili n’est qu’à peine maintenue dans le cadre. Des cris s’échappent et les corps aussi. De douleurs agités. Des gémissements parfois.
Mais dans ce chaos, tout semble s’organiser.
Comme la vie.
Tout semble à la fois si sombre et si lumineux.
En poussant la décomposition des toiles, on aboutit à de véritable tableau sur chaque partie, presqu’à l’infini.
Une unité s’offre à nous quand même.
Les humains sont là. Ils ont des yeux grands ouverts sur ce monde improbable, sur ce capharnaüm. Les yeux sont ouverts mais ils ne se regardent pas.
Le chat lui-même est bien tranquille dans ce monde sans sens, sinon que cette obligation d’intranquillité, pour accaparer les poissons et les manger tranquillement sur la table.
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ფერნერია სიმფონია
SYMPHONIE DE PEINTURE
OIL PAINTING SYMPHONY
1978
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilissi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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ძველი ეზო
Djelvi ezo
LA VIEILLE COUR
OLD COURTYARD
1982
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
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PIQUE-NIQUE ANNULE
PICNIC CANCELED
1983 – 2008
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
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მხატვრების საუზმე
Mkhatvrebis Sauzme
LE PETIT-DEJEUNER DU PEINTRE
PAINTER’S BREAKFEAST
1985
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
ვერცხლის ქუჩაზე
Vertskhlis kuchaze
LA RUE ARGENTEE
THE SILVER STREET
2001
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
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პურის მოედანი
Puris moedani
LA PLACE DU PAIN
BREAD SQUARE
2000
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
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ტანჯვის სინათლე
ღამის მზე
Tanjvis sinatle
Ghamis mze
LA LUMIERE DU TOURMENT
LE SOLEIL NOCTURNE
THE LIGHT OF TORMENT
THE NIGHT SUN
2001
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
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პარიზელი ქალიბი
Parizeli kalibi
PARISIENNES
PARISIAN WOMEN
2013
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
ABANOTUBANI
1988
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
ღამის ცხოვრება
Ghamis tskhovreba
VIE NOCTURNE
NIGHT LIFE
1983
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
თიმსალმაკო
TIMSALMAKO
1969
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
დონ კიხოტი
Don Kikhoti
DON QUICHOTTE
DON QUIXOTE
1989
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
RECENTE CHRONIQUE HISTORIQUE DU ROYAUME DE KARTLI-KAKHETI
RECENT HISTORICAL CHRONICLE OF THE KINGDOM OF KARTLI-KAKHETI
1983
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
ატრაქციონი
Atraktsioni
ATTRACTION
1987
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
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მერაბ ელიოზიშვილი
MERAB ELIOZISHVILI
2001
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilissi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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ROBBERS AT THE HAIRDRESSER’S
1972
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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ბალერინები სარკესთან
Balerinebi sarkestan
BALLERINES AU MIROIR
BALLERINAS BY A MIRROR
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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ბალერინები სახელოსმონი
Balerinebi sakhelosmoni
BALLERINES EN ATELIER
Ballerinas in Workshop
1976
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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ბალერინები სარკესთან
Balerinebi sarkestan
BALLERINES AU MIROIR
BALLERINAS BY A MIRROR
1988
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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ბალერინები ისვენებენ
Balerinebi isveneben
BALLERINES AU REPOS
Ballerinas taking a break
2013
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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« Une armature, qui n’est d’aucune femme en particulier, d’où instable, à travers le voile de généralité, attire sur tel fragment révélé de la forme et y boit l’éclair qui le divinise ; ou exhale, de retour, par l’ondulation des tissus, flottante, palpitante, éparse cette extase. Oui, le suspens de la Danse, crainte contradictoire ou souhait de voir trop et pas assez, exige un prolongement transparent. «
Stéphane Mallarmé
Divagations (1897)
« Le seul il le fallait fluide comme l’enchanteur »
Divagations, Eugène Fasquelle, éditeur
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BALLERINES SE PREPARANT A RENTRER EN SCENE
BALLERINAS PREPARING TO PERFORM
2011
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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BALLERINE NOUS REGARDANT
Ballerina is looking at us
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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ბალერინები ვარდისფერ პაჩკამი
BALLERINES EN TUTU ROSE
BALLERINAS IN PINK TUTU
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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BALLERINES AU TRAVAIL
Ballerinas on stage
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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Ballerinas tying her pointe shoe
BALLERINE ATTACHANT SES CHAUSSURES A POINTE
2008
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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Quand une femme tourne ainsi avec rapidité dans un plan vertical, la jupe, projetée par la force centrifuge, mérite d’être comparée — ce qui est banal et faux d’ailleurs en d’autres circonstances — à la corolle d’une fleur, laquelle, comme on sait, s’ouvre vers le soleil et jamais en bas. La plus austère pudeur ne saurait s’alarmer, car, par les bienfaits de ladite force centrifuge, le vêtement adhère énergiquement jusqu’aux pieds, à condition toutefois d’une rotation assez rapide.
La danse, telle qu’elle se pratique au contraire dans les ballets, s’avoue d’une immoralité flagrante : la ballerine pirouettant debout, la jupe s’écarte, toujours par la force centrifuge, jusqu’à s’éployer entièrement, de telle sorte que sa circonférence soit dans le même plan que les points d’attache.
Alfred Jarry
Balistique de la danse
Spéculations, Fasquelle éd.,
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LES MARINES Marine paintings
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წვიმიანი ბათუმის სანაპირო
Tsvimiani batumis sanapiro
RAINY COAST OF BATUMI
PLUIE SUR LA CÔTE DE BATUMI
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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ყვავილები
Kvavilebi
LES FLEURS
FLOWERS
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ყვავილები
Kvavilebi
FLOWERS
FLEURS
2015
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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იასამნები
Iasamnebi
LILAS
LILACS
2015
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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ვარდები
Vardebi
ROSES
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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ყაყაჩოების მინდორი
Qaqachoebis mindori
CHAMP DE COQUELICOT
Poppy Field
2013
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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LES NUS
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NU
NUDE
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
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დალი ფოდიაშვილი
DALI PODIASHVILI TBILISSI – ნარიყალა
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2017
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პირველქალაქი
Pirvelkalaki
The Original City
La Première Ville
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2015
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Autumn Gardens
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2007
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შემოდგომა
Shemodgoma
AUTUMN
AUTOMNE
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2006
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ქალაქი
Kalaki
City
La Ville
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2004
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REMINISCENCE
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
2004
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MOONLIGHT LANDSCAPE
PAYSAGE AU CLAIR DE LUNE
ტილო ზეთი
T’ilo zeti
Huile sur toile
Oil on Canvas
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts 7 Shota Rustaveli Ave, Tbilisi 7 შოთა რუსთაველის გამზირი, თბილისი
1996
***** ლევან ლაღიძე
Levan Laghidze TBILISSI – ნარიყალა
Mine eye hath play’d the painter and hath steel’d, Mon oeil a joué au peintre en traçant Thy beauty’s form in table of my heart;
La forme de ta beauté sur mon cœur ;…
Dans l’Eloge à la mélancolie (1948),la seule plante de la toile est maîtrisée, contrôlée. Elle reste dans un coin derrière le sofa. Son utilité n’est plus que décorative. Elle prolonge la coiffure de la dame couchée, dans les mêmes tons. Elle atténue encore une fois, comme une ombrelle, la lumière un peu crue de la lampe. Elle ne la regarde pas, elle l’ignore.
Dans la Prière du soir (1966), l’arbre est scellé dans le macadam. Les racines sont maîtrisées. Pas une once de terre ne permettra à l’arbre de grandir. Il est donc condamné à mourir. Il est resté là au même titre que les lampadaires qui donne de la lumière, lui donne de l’ombre. Il en a la même verticalité pour un usage inversé. Jour-Nuit, Ombre-Lumière.
Le même procédé se retrouve dans l’Acropole (1966)ou dansPromeneuses et Savant (1947).
La nature, quand elle apparaît, chez Delvaux est, le plus souvent, ravagée, lunaire, faite de rochers volcaniques au loin. Comme après une grande catastrophe. Tout est le plus souvent à nu comme les corps. Le gris renforce la sensation de froid. Les corps ne sont jamais lascifs. Ils sont couchés comme dans
La Vénus endormie (1942), ou morts. Dans celle de 1932, Paul Delvaux montre des personnages en deuil autour de la Vénus.
Dans l’Aurore (1937), l’arbre et la femme fusionne, comme un nouvel animal mythologique. Mais ce n’est pas la Terre qui se féminise, c’est la femme, l’homme, qui se fige déjà, qui se mortifie. Les corps ne sont pas libres. Ils sont là déjà dans la terre de ce cimetière. Une partie de leur corps ne leur appartient plus. La mort est dans le corps, envahissante. Le feuillage n’existe plus. Exit le cycle des saisons. Exit les couleurs, les tons. Exit la vie.
Dans le Pygmalion (1939), la végétation est là, la fleur aussi. Pour une fois, la nature bouge et vit. Mais ce n’est plus de la nature, c’est de la parure. Le feuillage n’est rien d’autre qu’un chapeau, comme plus haut dans l’Eloge à la mélancolie. La tige de la fleur part des jambes, tourne autour de la cuisse, comme le lierre tourne autour de l’arbre affaibli et malade déjà. La tige ne vient d’aucune terre, d’aucun pot. Elle va donc mourir, se faner, rapidement. Elle vient d’être coupée au service d’un désir superficiel de la femme. La nature est comme le diamant ou l’or. Après l’avoir détruite, la prendre comme parure.
Le Miroir (1936), montre de l’autre côté une image différente. A la femme habillée répond la nudité, à l’intérieur délabré à la tapisserie tombante, un paysage. C’est ce que la dame au premier plan veut voir d’elle-même. Non une femme, mais son désir, ses fantasmes ; non un paysage gai et frivole, mais une nature maîtrisée donnant plus de relief à la courbe de ses seins et de tons à sa chevelure blonde. Il n’y a nulle envie de retour vers une phase originelle, bien au contraire. La nature, elle l’imagine mais ne la voit pas, ne la regarde plus. A quoi bon ?
L’homme remplace le soleil par sa lumière incandescente. L’homme s’élève au-dessus des arbres, comme dans Le Viaduc (1963).La ligne du train surmontera toujours les derniers arbres encore sauvages qui résistent encore. Les lumières sont partout, celles des hommes, en dessous par le lampadaire, au-dessus par la lampe et l’éclairage du chemin de fer. Dedans par les lumières vives de la maison. La nature est englobée, ne reste plus qu’à l’asphyxier.
Dans Exil, le poème que Paul Eluard dédicace à Paul Delvaux, parle de ces femmes « Loin de l’odeur destructrice des fleurs, Loin de la forme explosive des fruits ». La nature doit être repoussée, oubliée. C’est elle ici qu’il faut tuer. Place à la ligne directrice, à l’ordonnancement des droites et des lignes de fuites…
… comme dans Trains du soir (1957)ou dansLa nuit de Noël: pas de rouge (à l’exception encore de la robe), pas de vifs. Non du gris-bleu au gris-vert pour aller vers le gris-gris. Pas un arbre, pas une fleur. Juste une petite fille toujours sur le côté. Si petite dans ce noir ici et au bout de la perspective. Si petite et si impuissante, qu’elle nous tourne le dos.
Il ne sert à rien ici d’élaborer des scénarii abracadabrantesques, du genre Moïse, Pâris, le repos de Saint Joseph, Aphrodite, la colère de Zeus, etc. et toutes les tentatives d’explication pour comprendre ce tableau.
DES INVERSIONS DES VALEURS Il suffit de voir et de lire l’évidence première, incontestable. Notre lecture se base sur d’évidentes contradictions. La tempête serait à la peinture ce qu’un des sonnets de Louise Labé est à la poésie : une totale et complète inversion des valeurs et des sens : « Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie. J’ai chaud extrême en endurant froidure : La vie m’est et trop molle et trop dure. J’ai grands ennuis entremêlés de joie. Tout à coup je rie et je larmoie, Et en plaisir maint grief tourment j’endure… » (Sonnet VII) Voyons d’un peu plus près.
1/Le premier paradoxe : Giorgione appelle une tempête une scène qui représente un orage. La tempête est tumultueuse et large alors que notre orage est claquant, bref et localisé. La tempête assombrit alors que l’orage illumine de ses éclairs les bâtiments blancs qui longent la rivière. Nous attendons du noir et nous avons du blanc irradiant. Quand Tacite dans le Livre II des Annales parle d’une tempête par « un sombre amas nuages d’où s’échappe une effroyable grêle. Au même moment les vagues tumultueuses…ôtent la vue des objets » (XXIII). Le tableau de Giorgione est si clair que tous les détails sont visibles. Tout est transparent, limpide.
2/ Le second paradoxe : la tempête (ou l’orage) apporte de l’inquiétude et de la peur. Les personnages de la scène sont sereins et tranquilles, comme absents. Pour eux, il ne se passe absolument rien. Nous ne sommes pas pendant l’orage, mais avant ou après. Nous ne sommes donc pas dans le temps présent. Le décalage est là.
3/ le troisième paradoxe : le pont et les êtres. Le pont reste l’élément central du tableau ; en plein milieu. Le pont relie les deux rives, et plus généralement les êtres en permettant de communiquer, de se voir, de se parler. Dans notre tableau et malgré le pont, les êtres ne communiquent pas. Le promeneur regarde la dame qui nous regarde en donnant le sein à un bébé absorbé dans sa tâche.
4/ le quatrième paradoxe : l’homme à gauche est en tenue de l’époque de son temps dans une partie composée d’un paysage antique en décomposition et en ruine. Alors que la dame dans la partie droite est quasiment nue dans une partie moderne d’un début XVIème siècle. Giorgione inverse les personnages en les positionnant dans des lieux devenus, par cette simple translation, étranges.
5/ Gustav Friedrich Hartlaub parle d’une illustration des quatre éléments : l’eau, la terre, le feu et l’air. C’est exact, tous les éléments sont présents et c’est le cinquième paradoxe, ils se mélangent et s’interpénètrent. Dans le ciel, l’air avec ce feu qui déchire l’atmosphère en reliant les remparts aux frondaisons. Le bas du tableau où l’on suit le cours d’eau en le perdant, en retrouvant une motte de terre qui ne semble plus rien séparer, croyant même que la rivière a été déviée et retrouver notre eau dans le bas du tableau, par on ne sait quel chemin ou nappe secrète.
En fait nous sommes là, au XVIème sans y être, dans ce lieu sans y être. Comme le souligne le paradoxe du lieu de Zénon, « Si tout ce qui est, est dans un lieu, ce lieu même doit être dans un autre lieu, et ainsi indéfiniment. »