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GUSTAVE FLAUBERT par Dimitri MEREJKOVSKI

Dimitri Sergueïevitch Merejkovski
(1865-1941)

Portrait photographique
de Dimitri Merejkovski
(Nijni Novgorod, v. 1890).

[Article publié en 1888. Lors de sa première publication,
l’article s’intitulait « Флобер в своих письмах – Flaubert dans sa correspondance ».]
[Avertissement : les citations sont traduites du russe]

Traduction Jacky Lavauzelle

Flaubert
« Флобер »

I


Balzac dans un de ses romans exprime la pensée suivante : « Le génie est une horrible maladie. Tout écrivain porte en son cœur un monstre qui, semblable au tænia dans l’estomac, y dévore les sentiments à mesure qu’ils y éclosent. Qui triomphera ? la maladie de l’homme, ou l’homme de la maladie ? Certes, il faut être un grand homme pour tenir la balance entre son génie et son caractère. Le talent grandit, le cœur se dessèche. À moins d’être un colosse, à moins d’avoir des épaules d’Hercule, on reste ou sans cœur ou sans talent. » (1)

Balzac, malheureusement, coupe ce raisonnement et ne dit pas ce qu’est exactement, à son avis, la maladie du génie : pourquoi le développement et la force d’une personnalité artistique sont à bien des égards inversement proportionnels au développement et à la force du type moral – de quelles raisons dépend leur antagonisme fondamental, si souvent observé dans l’expérience quotidienne ordinaire. Tout le monde sait, par exemple, que les écrivains, artistes, musiciens talentueux sont dans la plupart des cas des gens extrêmement peu pratiques, que leur excentricité et leur frivolité frisent souvent la dépravation morale totale, qu’ils sont de mauvais pères de famille et de mauvais conjoints, que, étant très sensibles et réactifs dans leurs œuvres, ils se révèlent en réalité trop souvent des égoïstes secs et insensibles. L’étude des raisons qui déterminent la profonde opposition entre la vision esthétique et morale du monde, l’artiste et l’homme, le génie et le caractère, est sans aucun doute l’une des pages les plus intéressantes de la psychologie de la créativité.

Rappelons la scène tragique de la mort de Laocoon, décrite dans l’Énéide. Les citoyens de Troie doivent, bien sûr, regarder avec dégoût et horreur alors que de gigantesques serpents étranglent Laocoon et ses fils. Le public éprouve de la peur, de la pitié et un désir de sauver les malheureux : si divers que soient leurs états mentaux, le moment de la volonté joue en eux un rôle très important : que ce soit dans le sens de l’auto préservation pour les plus timides, ou dans l’envie de venir au secours des plus courageux. Mais imaginez, dans cette foule excitée et choquée, un sculpteur qui considérait la terrible catastrophe qui se déroulait sous ses yeux comme le thème d’une future œuvre d’art. Lui seul reste un observateur calme au milieu de la confusion générale, des sanglots, des cris, des prières. Les instincts moraux sont noyés chez lui par la curiosité esthétique. Les larmes l’empêcheraient de regarder, et il les retient, car il a absolument besoin de voir quelles formes prendront les muscles sous la pression des énormes enroulements du serpent. Chaque détail de l’image, qui provoque le dégoût et l’horreur chez les autres, éveille en lui une joie incompréhensible pour les autres. Pendant que les autres pleurent et s’inquiètent, l’artiste est heureux de voir l’expression d’agonie sur le visage de Laocoon, heureux que le père ne puisse pas aider ses enfants, que les monstres serrent leur corps avec une telle force (2). Dans l’instant suivant, l’homme pourrait peut-être vaincre l’artiste. Mais le travail était accompli : ce moment de contemplation cruelle a réussi à laisser une marque indélébile dans le cœur.

Laocoon, par Le Greco

Un certain nombre de ces humeurs, tôt ou tard, devraient former dans l’âme de l’artiste l’habitude de se distraire de la vie, de la regarder de l’extérieur, non pas comme un personnage, mais comme un spectateur calme, cherchant dans tout un matériau pour une reproduction artistique. cela se passe sous ses yeux. À mesure que le pouvoir d’imagination et de contemplation augmente, la passion et la tension de la capacité volontaire nécessaire à l’activité morale diminuent. Si la nature n’a pas doté la volonté de l’artiste d’une persévérance inébranlable, n’a pas donné à son cœur une source inépuisable d’amour, alors l’abstraction esthétique peut peu à peu noyer les instincts moraux : le génie – pour reprendre l’expression de Balzac – peut « dévorer » le cœur. Dans ce cas, les catégories du bien et du mal sont effacées dans la vision du monde de l’écrivain par les catégories du beau et du laid, du typique et de l’inhabituel, intéressantes d’un point de vue artistique. et sans intérêt. Le mal et la dépravation attirent l’imagination du poète s’ils se revêtent de formes irrésistiblement attrayantes, s’ils sont beaux et puissants ; la vertu paraît incolore et insignifiante si elle ne fournit pas matière à l’apothéose poétique.

Mais l’artiste ne se distingue pas seulement par sa capacité à regarder objectivement et sans passion les sentiments des autres : il traite également ce qui se passe dans son propre cœur avec la curiosité esthétique non moins cruelle d’un observateur extérieur. Les gens ordinaires peuvent s’abandonner complètement, de tout leur être, à l’impulsion du sentiment qui s’est emparé d’eux : l’amour ou la haine, le chagrin ou la joie ; au moins, ils pensent qu’ils donnent tout. Un honnête homme, lorsqu’il jure son amour à une femme, croit à la sincérité de ses vœux ; il ne lui viendrait même pas à l’idée de douter s’il aime réellement comme il croit aimer. Le poète, en apparence, plus que les autres, semble capable de s’abandonner aux sentiments, de croire, de se laisser emporter, mais en fait dans son âme, aussi secouée par la passion, il restera toujours la capacité de s’observer même dans les moments d’ivresse totale, à contempler attentivement les courbes les plus subtiles et insaisissables de ses sensations et à les analyser sans pitié.

Les sentiments humains ne sont presque jamais complètement simples et homogènes : dans la plupart des cas, ils représentent un mélange de composants de valeurs très diverses. Et l’artiste-psychologue révèle involontairement tant de mensonges en lui-même et chez les autres, même dans les moments de passion sincère, qu’il perd peu à peu toute confiance en sa propre véracité et en celle des autres.

Portrait de Gustave Flaubert (1821-1880)
Portrait d’Eugène Giraud
Vers 1856.

II

Les « Lettres de Flaubert » (3), publiées en deux ouvrages, fournissent un riche matériau de recherche à partir d’un exemple vivant de la question de l’antagonisme de la personnalité artistique et morale.

« L’art est supérieur à la vie » : telle est la formule qui constitue non seulement la pierre angulaire de toute l’esthétique de Flaubert, mais aussi de sa vision philosophique du monde. A treize ans, il écrit à l’un de ses camarades de classe : « Si je n’avais dans la tête et au bout de ma plume une reine de France au XVe siècle, je serais totalement dégoûté de la vie, et il y aurait longtemps qu’une balle m’aurait délivré de cette plaisanterie bouffonne qu’on appelle la vie » (4). Un an plus tard, il invite le même camarade à travailler avec une rhétorique à moitié sincère et une passion juvénile : « nous nous consacrerons toujours à l’art, qui, étant plus majestueux que tous les peuples, couronnes et dirigeants, règne à jamais sur l’univers dans son diadème divin. » Quarante ans plus tard, au bord de sa tombe, Flaubert proclame avec plus d’acuité et d’audace encore la même devise : « L’homme n’est rien ; l’œuvre – « tout » ! » [« l’homme n’est rien, l’œuvre est tout ! », en français après la phrase en russe.]

Dans la fleur de l’âge, possédant l’intelligence, la beauté et le talent, il fuit le monde vers l’art, comme les ascètes dans le désert ; s’y enferme, tout comme les ermites chrétiens s’emmuraient dans des grottes. « Se lancer dans l’art pour toujours et mépriser tout le reste est le seul moyen de ne pas être malheureux », écrit-il à son ami ; « la fierté remplace tout si elle a une base suffisamment large… Bien sûr, il me manque beaucoup : je serais probablement capable d’être aussi généreux que les plus riches ; aussi tendre que les amants ; sensuel, comme les gens qui se sont livrés aux plaisirs… Et pourtant je ne regrette ni la richesse, ni l’amour, ni les plaisirs… Désormais et pour longtemps, je n’ai besoin que de cinq à six heures de paix dans ma chambre, l’hiver un grand feu dans la cheminée, le soir deux bougies sur la table« . Un an plus tard, il conseille au même ami : « Faites comme moi : rompez avec le monde extérieur, vivez comme un ours, comme un ours polaire ; allez au diable avec tout, tout et même vous-même, sauf vos pensées. Actuellement, il y a un tel abîme entre moi et le reste du monde que je suis souvent surpris lorsque j’entends même les choses les plus ordinaires, les plus simples… il y a des gestes, des intonations de voix, d’où je ne peux tout simplement pas sortir de mon esprit. mes sens, et certaines bêtises me donnent la nausée, presque le vertige. »

Même dans les moments d’ivresse de passion, il place sa vocation littéraire infiniment au-dessus du bonheur personnel, et l’amour pour une femme lui semble insignifiant en comparaison avec son amour pour la poésie. « Non, il vaut mieux aimer l’art que moi », écrit-il à sa bien-aimée, « cette affection ne te changera jamais, ni la maladie ni la mort ne pourront la détruire. Idolâtre l’idée, c’est seulement en elle qu’est la vérité, parce que seule l’idée est immortelle. »  » L’art, la seule chose vraie et précieuse dans la vie, peut-il être comparé à l’amour terrestre ? Est-il possible de préférer l’adoration de la beauté relative au culte de l’éternel ?  » Le respect pour l’art est la meilleure chose que j’ai ; C’est la seule chose que je respecte chez moi.« 

Il n’accepte pas de reconnaître du relatif dans la poésie, la considérant comme absolument indépendante, indépendante de la vie, plus réelle que la réalité ; il voit dans l’art « un principe autosuffisant qui a aussi peu besoin de soutien qu’une étoile ». « Comme une étoile, dit-il, l’art, brillant dans son ciel, observe calmement la rotation du globe ; la beauté ne disparaîtra jamais« . Dans l’ensemble des parties de l’œuvre, dans chaque détail, dans l’harmonie de l’ensemble, Flaubert sent « une sorte d’essence intérieure, quelque chose comme une puissance divine – aussi éternelle qu’un principe… » « Sinon, pourquoi y a-t-il un rapport nécessaire entre l’expression la plus précise et la plus musicale de la pensée ?« 

Un sceptique qui ne s’est arrêté devant aucune croyance, qui a nié et douté toute sa vie de l’idée de Dieu, de la religion, du progrès, de la science, de l’humanité, devient respectueux et croyant lorsqu’il s’agit d’art. Un vrai poète, selon lui, se distingue de tous les autres par la déification des idées, « la contemplation de l’immuable, c’est-à-dire la religion au sens le plus élevé du mot ». Il regrette de ne pas être né à cette époque où la foule adorait l’art, où il existait encore de vrais artistes, « dont la vie et la pensée n’étaient qu’un instrument aveugle de l’instinct de beauté. Ils étaient les organes de Dieu, à travers lesquels il se révélait son essence ; pour ces artistes, il n’y avait pas d’univers – personne ne connaissait leurs souffrances ; chaque soir, ils se couchaient tristes et regardaient la vie humaine avec un regard surpris, comme on regarde une fourmilière.« 

Pour la plupart des artistes, la beauté est un principe plus ou moins abstrait ; pour Flaubert, elle est un objet de passion aussi concret que l’or l’est pour l’avare, le pouvoir pour l’ambitieux ou une femme pour l’amant. Son travail était comme un lent suicide ; il s’y abandonna avec la ténacité invincible d’un homme possédé par la manie, avec la félicité mystique et la joie d’un martyr, avec l’inquiétude d’un prêtre s’approchant du sacrement. C’est ainsi qu’il décrit lui-même son travail : « Malade, irrité, vivant des milliers de fois par jour des moments de terrible désespoir, sans femmes, sans vie, sans le plus insignifiant de ces râles de la vallée terrestre, je continue mon lent travail, comme un bon ouvrier qui, les manches retroussées, les cheveux mouillés de sueur, frappe l’enclume, ne craignant ni la pluie, ni la grêle, ni le vent, ni le tonnerre« . Et voici un extrait de la biographie de Flaubert, écrite par Maupassant, l’un de ses disciples et disciples dévoués, qui décrit également l’énergie travaillante et le brillant écrivain : « la tête baissée, le visage et le cou rougis de sang, tendant tous ses muscles , comme un athlète lors d’un duel, il entre dans une lutte désespérée avec l’idée et le mot, les saisissant, les reliant, les enchaînant, comme dans un étau de fer, avec le pouvoir de la volonté, les serrant et petit à petit, avec des efforts, asservissant la pensée et l’enfermant, comme un animal en cage, dans une forme précise et indestructible. » .

III

Flaubert, plus que quiconque, a fait l’expérience du pouvoir destructeur d’une capacité analytique accrue. Avec une jubilation, dans laquelle se mêlent si étrangement le courage du byronisme alors à la mode et le vague pressentiment d’une catastrophe imminente, il commence, en tant que jeune de dix-sept ans, l’œuvre de destruction et d’effondrement interne. «Je m’analyse moi-même et les autres», dit-il dans une lettre à un ami, «je décortique constamment, et quand j’arrive enfin à trouver dans quelque chose que tout le monde considère comme propre et beau, un endroit pourri, une gangrène, je lève la tête et je ris. . J’en suis maintenant à la ferme conviction que la vanité est la base de tout, et que même ce qu’on appelle conscience n’est en réalité qu’une vanité intérieure. Vous faites l’aumône, peut-être en partie par sympathie, par pitié, par dégoût de la souffrance et de la laideur, voire par égoïsme, mais le motif principal de votre action est le désir d’acquérir le droit de vous dire : j’ai fait le bien ; il y en a peu comme moi ; Je me respecte plus que les autres. » Huit ans plus tard, il écrit à la femme qu’il aime : « J’aime analyser, cette activité me divertit. Bien que je n’aie pas de penchant particulier pour une vision humoristique des choses, je ne peux pas prendre ma propre personnalité très au sérieux, parce que je me trouve drôle – drôle non pas dans le sens d’une comédie théâtrale externe, mais dans le sens de cette ironie interne qui est inhérente à la vie humaine et se manifeste parfois dans les actions les plus apparemment naturelles, les gestes ordinaires… Il faut ressentir tout cela soi-même, mais c’est difficile à expliquer. Tu ne comprendras pas cela, car tout en toi est simple et entier, comme un bel hymne d’amour et de poésie. Alors que j’imagine quelque chose comme une arabesque de composition : il y a des morceaux d’ivoire, d’or et de fer, certains en carton peint, certains en diamant, d’autres en étain« .

La vie des rêves, de l’imagination, est si riche en lui qu’elle obscurcit les impressions du monde réel ; ils sont réfractés et reçoivent une couleur particulière lorsqu’ils traversent ce milieu. « L’antithèse apparaît constamment devant mes yeux : la vue d’un enfant éveille inévitablement en moi la pensée de la vieillesse, la vue d’un berceau, la pensée d’un cercueil. Quand je regarde une femme, j’imagine son squelette. C’est pourquoi les spectacles heureux me bouleversent, les tristes me laissent indifférent. Je pleure tellement dans mon âme, en moi-même, que les larmes ne peuvent pas sortir ; ce que j’ai lu dans le livre m’inquiète plus que le chagrin réel. » Nous rencontrons ici un trait distinctif de la plupart des natures dotées d’un fort tempérament artistique. « Autant je me sens doux, tendre, sympathique, capable de pleurer, de m’abandonner aux sentiments dans une souffrance imaginaire, autant les vrais restent secs, durs, morts dans mon cœur : ils s’y cristallisent. » C’est l’état spirituel décrit par Pouchkine :

« …En vain j’ai alors éveillé mes sens :
De lèvres indifférentes j’ai entendu la nouvelle de sa tragique mort,
Et je les écoutais sans aucune émotion.
C’est donc elle que j’ai aimée d’un cœur si ardent
Dans une telle tension,
Avec une mélancolie si tendre et langoureuse,
Avec tant de folie et de tourments !
Où était donc le tourment, où était l’amour désormais ? Hélas, dans mon âme,
Pour la pauvre ombre crédule,
Pour le doux souvenir des jours heureux,
Je ne trouve ni larmes ni chagrin ».
(5)


Alexandre Pouchkine peint en 1827
par Vassili Tropinine.

L’état d’indifférence incompréhensible face au malheur d’un être cher, le désespoir non pas du chagrin, mais de sa propre froideur, de l’absence de tristesse et de pitié, n’était que trop familier à Flaubert, et, comme d’habitude, il analyse hardiment ce trait, tandis que presque tous les artistes tentent de le cacher non seulement aux autres, mais aussi à eux-mêmes, le prenant pour un égoïsme contre nature. Il parle de son humeur devant le cercueil de sa sœur bien-aimée : « J’étais sec comme une pierre tombale et seulement terriblement irrité. » Que fait-il à un tel moment, quand une personne ordinaire, sans penser à rien, s’abandonne à son chagrin ? Avec une cruelle curiosité, « sans rien enlever à ses sentiments », il les analyse, « comme un artiste ». « Cette activité mélancolique a apaisé ma tristesse, écrit-il à un ami, vous pouvez me considérer comme une personne sans cœur si je vous avoue que ce n’est pas mon état actuel (c’est-à-dire la tristesse suite à la mort de ma sœur) qui semble pour moi le plus difficile de ma vie. À une époque où il n’y avait apparemment rien à redire, je devais me sentir encore plus désolé pour moi-même.» Vient ensuite une longue discussion sur l’infini, sur le nirvana – une discussion dans laquelle l’auteur montre beaucoup de poésie sublime, mais très peu de ce simple chagrin humain.

Dans la lettre où Flaubert décrit les funérailles de son ami d’enfance, son attitude esthétique face au deuil atteint même les sommets de la contemplation philosophique. « Le corps du défunt présentait des signes de décomposition terrible ; nous avons enveloppé le cadavre dans un double linceul. Sous cette forme, il ressemblait à une momie égyptienne enlacée de bandages funéraires, et je ne peux exprimer le sentiment de grande joie et de liberté que j’ai ressenti pour lui à ce moment-là. Le brouillard est devenu blanc, les forêts se détachaient dans le ciel, deux bougies de pierre tombale brillaient dans la blancheur du jour naissant, les oiseaux se mirent à chanter et je me souvins d’un vers de son poème : « Il volera comme un oiseau fringant pour rencontrer le soleil levant dans une forêt de pins », ou, pour mieux dire, j’entendais sa voix prononcer ces paroles, et toute la journée elles me hantaient de leur charme. Il a été placé dans le couloir, les portes ont été retirées de leurs gonds et l’air frais du matin a pénétré dans la pièce avec la fraîcheur de la pluie, qui a commencé à couler à ce moment-là… Des sentiments inconnus ont traversé mon âme et, comme des éclairs, des pensées inexplicables s’y enflammèrent : des milliers de souvenirs du passé volèrent vers moi avec des vagues d’arômes, avec des accords de musique… » Et ici l’artiste, par distraction esthétique, transforme le vrai chagrin en beauté, et en forme éclairée, la mort d’un être cher non seulement ne lui cause aucune souffrance, mais donne au contraire une réconciliation mystique, une extase incompréhensible pour les gens ordinaires, un bonheur étrange, détaché de la vie, désintéressé.

Lors de son séjour à Jérusalem, Flaubert rendit visite aux lépreux. Voici une description de ses impressions : « Cet endroit (c’est-à-dire un terrain réservé spécialement aux lépreux) est situé en dehors de la ville, près d’un marais, d’où s’élevaient des corbeaux et des milans à notre approche. Les malheureux malades, femmes et hommes (une douzaine de personnes au total), gisent tous ensemble en un seul tas. Les voiles ne cachent plus les visages, il n’y a plus de différence entre les sexes. Sur leur corps, on peut voir des croûtes purulentes, des dépressions noires – au lieu de nez ; J’ai dû mettre un pince-nez pour voir ce qui pendait au bout des bras de l’un d’eux : soit ses mains, soit des chiffons verdâtres. C’étaient des mains. (C’est ici qu’il faut amener les coloristes !) Le patient s’est traîné jusqu’à la fontaine pour boire de l’eau. Par la bouche, sur laquelle il n’y avait pas de lèvres, comme à cause d’une brûlure, le palais était visible. Il a une respiration sifflante, nous tendant des lambeaux de son corps pâle comme la mort. Et tout autour, c’est une nature sereine, des ruisseaux de source, la verdure des arbres, tout tremblant d’un excès de jus et de jeunesse, des ombres fraîches sous le soleil brûlant ! » Ce passage n’est pas tiré d’un roman, où le poète peut s’obliger à être objectif, mais de notes de voyage, d’une lettre à un ami, où l’auteur n’a aucune raison de cacher le caractère subjectif de ses sentiments. Pendant ce temps, à part deux épithètes assez banales : « pauvres misérables », il n’y a pas un seul trait d’adoucissement, pas une once de pitié.

IV

« Je ne suis pas chrétien » [en russe et en français dans le texte], dit Flaubert dans une lettre à George Sand. Selon lui, la Révolution française a échoué précisément parce qu’elle avait un lien trop étroit avec la religion de la pitié : « L’idée d’égalité, qui est l’essence de la démocratie moderne, est une idée essentiellement chrétienne, contraire aux principes de justice … Voyez à quel point la miséricorde (la grâce) prévaut à l’heure actuelle. Le sentiment est tout, le bien n’est rien. « Nous périssons par excès de condescendance, de compassion et de mollesse morale. » « Je suis convaincu, note-t-il, que les pauvres détestent les riches et que les riches craignent les pauvres ; ce sera pour toujours ; ils prêchent l’amour en vain ».

Flaubert veut justifier son antipathie instinctive à l’égard de l’idée de fraternité par le fait que cette idée est en contradiction irréconciliable avec le principe de justice : « Je déteste la démocratie (au moins au sens où on l’entend en France), c’est-à-dire la exaltation de la miséricorde en atteinte à la justice, déni des droits, en un mot l’anti sociabilité. » Le droit de grâce (en dehors du domaine de la théologie) est la négation de la justice : de quel droit peut-on interférer avec l’exécution de la loi ? Mais il ne croit guère à ce principe, auquel il se réfère uniquement pour avoir un point d’appui pour réfuter l’idée de fraternité. C’est du moins ce qu’il dit dans un moment de toute franchise, dans une lettre à un vieux camarade : « La justice humaine me paraît la chose la plus clownesque du monde. Le spectacle d’un homme qui juge son prochain me ferait rire jusqu’à en tomber, s’il n’évoquait une pitié dégoûtante, et si à l’heure actuelle (il étudiait alors les sciences juridiques) je n’étais pas obligé d’étudier le système des absurdités en vertu duquel les gens se considèrent comme juges. Je ne connais rien de plus absurde que le droit, à part peut-être l’étudier« . Dans une autre lettre, il avoue qu’il n’a jamais pu comprendre l’idée abstraite et sèche du devoir et qu’elle « ne lui semble pas inhérente à la nature humaine (ne me paraît pas inhérente aux entrailles humaines). » Il est évident qu’il a aussi peu confiance en la justice qu’en l’idée de fraternité. En substance, il n’a aucun idéal moral.

« Il n’y a pour moi qu’une chose au monde : une belle poésie, un style élégant, harmonieux et mélodieux, des couchers de soleil, des paysages pittoresques, des nuits de lune, des statues anciennes et des profils caractéristiques… Je suis un fataliste, comme un vrai mahométan, et Je crois que tout ce que nous pouvons faire pour le progrès de l’humanité n’est rien. Quant à ce progrès, mon esprit se refuse à accepter des idées aussi vagues. Toutes sortes de bavardages sur ce sujet m’ennuient énormément… J’ai un profond respect pour l’ancienne tyrannie, car je trouve qu’elle est la plus belle expression de l’humanité qui ait jamais existé ». « Je n’ai pas beaucoup de convictions, écrit-il à George Sand, mais l’une d’elles est inébranlable : c’est la conviction que le nombre, la masse, est toujours constitué d’idiots. Mais il faut respecter la masse, aussi absurde soit-elle, car en elle se trouvent les germes (d’une fécondité incalculable (en français dans le texte)). »

Flaubert tente, en plaisantant, d’opposer la doctrine socialiste à son propre idéal d’un futur système politique. « Le seul résultat raisonnable est un gouvernement composé de mandarins – que seuls ces mandarins aient une certaine connaissance et même, si possible, cela sera significatif. Le peuple restera toujours mineur et occupera toujours la dernière place dans la hiérarchie des groupes sociaux, puisqu’il représente un nombre, une masse, illimitée… Dans cette aristocratie légale, à l’heure actuelle, tout notre salutL’humanité n’a rien de nouveau. Son insignifiance irréparable a rempli mon âme d’amertume même dans ma jeunesse. C’est pourquoi je ne me sens pas déçu maintenant. Je suis convaincu que la foule, le troupeau, sera toujours haï… Jusqu’à ce que le peuple s’incline devant les mandarins, jusqu’à ce que l’Académie des sciences remplace le Pape, toute politique, toute société jusqu’à ses dernières racines, ne seront qu’un recueil d’outrages. mensonges et mensonges (de blagues écœurantes (en français dans le texte))« . Néanmoins, dans le roman « Bouvard et Pécuchet », 1881 (en français et en russe dans le texte, «Бувар и Пекюше»), Flaubert dirige tous ses efforts pour détruire la croyance en l’inviolabilité des principes scientifiques et pour prouver que la science moderne est le même édifice fragile, le même système de contradictions et de superstitions, comme la théologie médiévale. Flaubert, cependant, s’était déjà montré méfiant à l’égard de la science : ainsi, ayant connu le positivisme d’Auguste Comte, il trouva ce système « insupportablement stupide (c’est assommant de bêtise) ».

V

Ainsi, comme nous le voyons, la tentative de Flaubert d’établir une sorte de compromis avec l’humeur dominante de l’époque a échoué. Dans ses discussions sur les questions sociales, une seule chose est sincère : le mépris de la foule. « Peu importe combien vous engraissez la bête humaine, peu importe combien vous dorez son écurie, peu importe la literie douce et luxueuse que vous lui donnez, il restera toujours une bête. Le seul progrès que l’on puisse espérer est de rendre la bête moins sanguinaire. Mais élever le niveau des idées, donner aux masses une idée plus large de Dieu, je doute fort que cela soit possible

Dans une autre lettre, il avoue ouvertement qu’il n’a ni foi, ni principe moral, ni idéal politique, et dans cet aveu jaillissant du plus profond de son cœur, on entend déjà le désespoir : « Je vois à l’heure actuelle aussi peu possibilité d’établir un nouveau principe, ainsi que de respecter les anciennes croyances. Alors je cherche et je ne trouve pas l’idée dont tout le reste devrait dépendre« . Ces quelques mots éclairent le mieux l’ambiance des dernières années de la vie de Flaubert. Auparavant, il avait trouvé cette idée dans l’art ; maintenant il suppose qu’il existe un autre principe, plus élevé, auquel l’art lui-même doit être subordonné, mais il est incapable de trouver ce principe. Il cherche l’oubli dans le travail, mais en sort brisé et encore plus insatisfait. Il est conscient de sa solitude et il est tiré de la contemplation objective vers cette vie incompréhensible dont il nie le sens.

Le drame de sa situation est qu’il se retrouve seul dans un monde étranger. Et peu à peu son désespoir atteint ses dernières limites. «Quand je ne tiens pas de livres dans mes mains ou que j’écris, je suis envahi par une telle mélancolie que je suis prêt à simplement crier», avoue-t-il dans une lettre à George Sand. « Il me semble que je me transforme en animal fossile, en créature privée de tout lien avec l’univers qui l’entoure. » « Un sentiment de destruction universelle, d’agonie m’envahit et je suis mortellement triste. Quand je ne suis pas épuisé par le travail, je suis triste pour moi-même. Personne ne me comprend, j’appartiens à un autre monde. Mes camarades de métier sont si peu nombreux pour moi… Je passe des semaines entières sans échanger un mot avec un seul être humain, et à la fin de la semaine j’ai du mal à me souvenir d’un seul jour, ou d’un seul événement dans tout le temps. Le dimanche, je vois ma mère et ma nièce, c’est tout. Une bande de rats dans le grenier est ma seule compagnie : ils font un sacré bruit au-dessus de moi quand l’eau ne rugit pas et que le vent ne hurle pas. Les nuits sont plus noires que le charbon et un silence sans limites m’entoure, comme dans le désert. Dans un tel environnement, la sensibilité s’aggrave terriblement, le cœur se met à battre pour chaque bagatelle…Je me perds dans les souvenirs de ma jeunesse, comme un vieil homme. Je n’attends plus de la vie que quelques feuilles de papier recouvertes d’encre. Il me semble que je marche dans un désert sans fin, que je vais Dieu sait où, que je suis à la fois un voyageur, un désert et un chameau…Le seul espoir qui me console, c’est que bientôt je dirai au revoir à la vie et, bien sûr, je n’en commencerai pas une autre, ce qui pourrait être encore plus triste… Non, non ! Assez de fatigue !« 

Toutes ses lettres à George Sand sont un martyrologe stupéfiant de la « maladie du génie ». Parfois une plainte naïve lui échappe, et en elle, à travers l’orgueil implacable d’un combattant, on peut sentir quelque chose de doux, de déchiré, comme dans la voix d’un homme trop épuisé. La fureur des ennemis, les calomnies des amis, l’incompréhension des critiques n’offensent plus son orgueil : «Toute cette avalanche d’absurdités ne m’irrite pas, mais elle m’attriste. Il vaudrait quand même mieux inculquer de bons sentiments aux gens.« 

Finalement, sa dernière consolation – l’art – le trahit. « Je regroupe mes forces en vain, mais le travail ne va pas, ne va vraiment pasTout me tourmente et m’irrite. En public, je me retiens encore, mais parfois en privé, j’éclate en larmes si convulsives et si folles que je crois que j’en mourrai ». Dans ses années de déclin, où il est impossible de revenir vers le passé, où il est impossible de corriger la vie, il se pose la question : et si la beauté, au nom de laquelle il a détruit la foi en Dieu, dans la vie, en l’humanité, était le même fantôme, une tromperie, comme tout le monde ? Et si cet art, pour lequel il a donné sa jeunesse, son bonheur, son amour, le trahissait au bord de sa tombe ?

« L’ombre m’embrasse« , dit-il en sentant la mort. Cette exclamation est semblable au cri d’angoisse sans bornes qu’échappa avant la mort d’un autre artiste, le frère de Flaubert dans l’idéal, la souffrance et le génie, Michel-Ange :

Io parto a mano, a mano,
Crescemi ognor più l’ombra,
l’e sol vien manco,
E son presso al cadere, infermo e stanco
Je pars peu à peu…
Les ombres grandissent,
Le soleil s’éclipse.
Et je suis prêt à tomber, épuisé. (6)

La mort le trouva à son bureau, aussi se produit qu’un coup de tonnerre. Lâchant la plume de ses mains, il tomba sans vie, tué par sa grande et unique passion : l’amour de l’art.

Platon, dans l’un de ses mythes (7), raconte les âmes des gens sur des chars, sur des chevaux ailés, errants dans la voûte céleste ; comment certaines parviennent pendant une courte période à s’approcher du lieu d’où est visible la région des Idées ; elles scrutent avidement, et quelques rayons de lumière isolés les pénètrent profondément. Puis, lorsque ces âmes s’incarnent pour souffrir sur terre, tout ce qu’il y a de meilleur dans le cœur humain les excite comme un reflet de lumière éternelle, comme un vague souvenir d’un autre monde dans lequel elles ont réussi à regarder un instant.

Un rayon de beauté trop éclatant a dû pénétrer dans l’âme de Flaubert dans le brillant royaume des Idées.

**

Notes


(1)
Discussion entre Lucien de Rubempré Claude Vignon à la fin de la deuxième partie des Illusions Perdues – Honoré de Balzac, Un grand homme de province à Paris, Illusions perdues, Vve A. Houssiaux, 1874 (p. 119-393)


(2)
Sur Laocoon et ses deux fils
« Laocoon, que le sort avait fait grand prêtre de Neptune, immolait en ce jour solennel un taureau sur l’autel du dieu. Voilà que deux serpents (j’en tremble encore d’horreur), sortis de Tenédos par un calme profond, s’allongent sur les flots, et, déroulant leurs anneaux immenses, s’avancent ensemble vers le rivage. Le cou dressé, et levant une crête sanglante au-dessus des vagues, ils les dominent de leur tête superbe : le reste de leur corps se traîne sur les eaux, et leur croupe immense se recourbe en replis tortueux. Un bruit perçant se fait entendre sur la mer écumante : déjà ils avaient pris terre ; les yeux ardents et pleins de sang et de flammes, ils agitaient dans leur gueule béante les dards sifflants de leur langue. Pâles de frayeur, nous fuyons çà et là ; mais eux, rampant de front, vont droit au grand prêtre : et d’abord ils se jettent sur ses deux enfants, les enlacent, les étreignent, et de leurs dents rongent leurs faibles membres. Armé d’un trait, leur père vient à leur secours ; il est saisi par les deux serpents, qui le lient dans d’épouvantables nœuds : deux fois ils l’ont embrassé par le milieu, deux fois ils ont roulé leurs dos écaillés autour de son cou ; ils dépassent encore son front de leurs têtes et de leurs crêtes altières. Lui, dégouttant de sang et souillé de noirs poisons, roidit ses mains pour se dégager de ces nœuds invincibles, et pousse vers le ciel des cris affreux. Ainsi mugit un taureau, quand, blessé devant l’autel par un bras mal assuré, il fuit, et a secoué la hache tombée de sa tête. Mais les deux dragons, glissant sur leurs écailles, s’échappent vers le temple de la terrible Pallas, gagnent la citadelle, et là se cachent sous les pieds de la déesse et sous son bouclier… »
Virgile – L’Énéide
Traduction par Charles Nisard.
Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus – Œuvres complètes, Firmin Didot, 1868 (p. 245-262).

(3)
Deux livres édités sous le titre « Correspondance »
La Première Série pour les correspondances de 1830 à 1850
La Deuxième série pour celles de 1850 à 1854.
Paris, G. Charpentier et Cie, 1887


(4)
Correspondance, 29 août 1834 ; « En voilà un qui n’a pas attendu pour maudire la vie ! C’est déjà le thème auquel Flaubert reviendra sans cesse dans ses lettres familières, — si familières ! — et qu’il reprendra en cent façons au cours de toute son œuvre. A défaut de Cardenio et de la reine de France du XVe siècle, on a retrouvé une Mort du duc d’Enghien qui date de 1835. Ce récit en dix pages est le plus ancien écrit de Flaubert. Puis voici Deux mains sur une couronne ou Pendant le XVe siècle, épisode du règne de Charles VI. Il est permis de ne voir dans ces compositions d’histoire qu’un prolongement des exercices scolaires du collégien. Mais la note est plus originale dans Un parfum à sentir ou les Baladins, conte philosophique, moral ou immoral ad libitum. Le jeune auteur dépeint la misère de la vie des saltimbanques, déplore la cruauté de la société, prend parti pour les parias. La Peste à Florence et Bibliomanie, sujets lugubres et terribles, attestent l’influence d’Hoffmann. Le genre fantastique et macabre se continue par Rage et impuissance qui met en scène un homme enterré vivant, La dernière heure qui est celle d’un jeune homme à l’instant de se tuer, le Rêve d’enfer, la Danse des morts. Voilà, au témoignage de M. E. W. Fischer, le Flaubert des débuts. « Ce sont la mort, le suicide, la fin de la vie sous des circonstances affreuses et ridiculement grotesques, la détresse, la haine, les crimes, la folie, qu’il traite de préférence. C’est presque toujours un avortement de l’individu, jamais un essor, quelque chose qui monte, qui s’épanouit, qui jouit…. » (René Doumic – Revue littéraire – Les Premiers écrits de Flaubert – Revue des Deux Mondes, 5e période, tome 51, 1909 (p. 446-457)).

(5)
Vers issus du poème d’Alexandre Pouchkine
« Под небом голубым страны своей родной…
Sous le ciel azuré de sa terre natale
… »
Poème de 1826 (25-31 juillet 1826).

(6)
Poème de Michel-Ange « Oimè, oimè, che pur pensando » (Michelangelo Buonarroti)
« OIMÈ, oimè. che pur pensando
Agli anni corsi, lasso non ritrovo
Fra tanti un giorno che sia stato mio!
Le fallaci speranze e ’l van disio,
Piangendo, amando, ardendo e sospirando
— Chè affetto alcun mortal non m’è più novo —
M’hanno tenuto, ora il conosco e provo,
E dal vero e dal ben sempre lontano.
Io parto, a mano a mano
Crescemi ognor più l’ombra, e ’l sol vien manco,
E son presso al cadere, infermo e stanco. »

(7)
Phèdre
« Parmi les autres âmes, celle qui suit le mieux les âmes divines, et qui leur ressemble le plus, élève la tête de son cocher au-dessus des régions supérieures, et les parcourt ainsi emportée par le mouvement circulaire ; mais en même temps troublée par ses coursiers, elle a beaucoup de peine à contempler les essences. Une autre tantôt s’élève et tantôt s’abaisse ; la fougue irrégulière de ses coursiers leur fait apercevoir certaines essences, mais l’empêche de les contempler toutes. Les dernières suivent de loin, brûlant du désir de contempler la région supérieure du ciel, mais ne pouvant y atteindre ; le mouvement circulaire les emporte dans l’espace inférieur ; elles se renversent, se précipitent l’une sur l’autre pour tâcher de se devancer ; on se presse, on combat, on sue, et par la maladresse des cochers, beaucoup de ces âmes sont estropiées, beaucoup d’autres perdent une grande partie des plumes de leurs ailes, et toutes, après de pénibles et inutiles efforts, s’en vont frustrées de la vue de l’être, et se repaissent de conjectures pour tout aliment. La cause de leur empressement à voir où est la plaine de la vérité, c’est que l’aliment convenable à la partie la meilleure de l’âme se trouve dans les prairies fertiles renfermées dans l’enceinte de cette plaine, et que la nature des ailes qui portent l’âme s’en nourrit… »
Œuvres de Platon,
traduites par Victor Cousin
Tome sixième
PHÈDRE, OU DE LA BEAUTÉ.


SIÈCLE – Poème de Ossip MANDELSTAM – 1922 – ВЕК

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__________________________________
LITTÉRATURE RUSSE
POÉSIE RUSSE
Русская литература
Русская поэзия
___________________________________
___________________________________

Poésie de Ossip Mandelstam
Поэзии Осип Мандельштам
___________________________________

Ossip Emilievitch Mandelstam
О́сип Эми́льевич Мандельшта́м
2/3 janvier 1891 Varsovie – 27 décembre 1938 Vladivostok
2/3 января 1891 Варшава — 27 декабря 1938

__________________________________
TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
__________________________________

_______________________________________________

SIÈCLE 
1922
ВЕК

______________________________________________________________________

(ce poème reflète ce qui s’est passé en Russie après l’arrivée au pouvoir des bolcheviques, la connexion rompue (la crête) entre les deux siècles, le XIXe et le XXe siècle, le pouvoir de l’art (la flûte) pour guérir les blessures, la haine et les blessures fratricides, les haines et l’indifférence, de ce nouveau siècle)

************************

Le Siècle de Mandelstam
JL


******************


Век мой, зверь мой, кто сумеет
Mon siècle, ma brutalité, qui peut
Заглянуть в твои зрачки
Regarder dans la prunelle de tes yeux
И своею кровью склеит
Et coller avec son sang…



**

1922

*********************

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TU ES TOUT MON ART – SONNET DE SHAKESPEARE LXXVIII – SONNET 78 -So oft have I invoked thee for my Muse

SONNET de SHAKESPEARE
THE SONNETS
THE SONNETS – LES SONNETS

Illustration du Phénix par Friedrich Justin Bertuch
*


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE




**

SONNET 78
LXXVIII

The Sonnets SHAKESPEARE
Les Sonnets de SHAKESPEARE


So oft have I invoked thee for my Muse
TU ES TOUT MON ART

1598 

**

*

So oft have I invoked thee for my Muse,
Ainsi, je t’ai souvent invoqué pour ma Muse,
And found such fair assistance in my verse
Et j’y ai trouvé une aide la plus précieuse sur ma page,…

*****************

SHAKESPEARE SONNET
SONNET LXXVIII

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS

Les Peintres Géorgiens ქართველი მხატვრები

*****
LES ARTISTES GEORGIENS
ქართველი მხატვრები
LES PEINTRES GEORGIENS
ქართველი მხატვრები

artistes géorgiens - ნარიყალა
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

 

Les Peintres Géorgiens ქართველი მხატვრები

____________________________________________________________


LES ARTISTES GEORGIENS
ქართველი მხატვარი
[kartveli mkhat’vari]

Les Peintres Géorgiens
ქართველი მხატვრები


____________________________________________________________

MERAB ABRAMISHVILI
მერაბ აბრამიშვილი
1957-2006

***

LA PEINTURE D’HELENE AKHVLEDIANI
ELENE AKHVLEDIANI
ელენე ახვლედიანი
1901-1975

*
Elene Akhvlediani –
ელენე ახვლედიანი
à la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

ციხისჯვრის საძოვრებზე – Sur le pâturage de tsikhisjvari
1975 – 46×35 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი

**

ბესიკ არბოლიშვილი
BESIK ARBOLISHVILI

გილოცავთ შობას!
« შობის ღამე »
Joyeux Noël !
La veille de Noël

« ზამთარი აჭარაში »
Hiver en Adjarie
95×85სმ. ტილო-ზეთი.

 

**

 

 ია არსენიშვილი
IA ARSENISHVILI

***

Alexandre BANDZELADZE
ალექსანდრე ბანძელაძე

1927 – 1992

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Portrait de Chikovani – ჩიქოვანის პორტრეტი – 1957
95×75 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
A la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

***

 

Maka BATIASHVILI
მაკა ბატიაშვილი

Née en 1975 à Tbilissi

2015 – სათამაშო მოედანი, TBC გალერეა, თბილისი, საქართველო
TBC Gallery, Tbilissi, Géorgie;
2015 – ქართველი მხატვრების გამოფენა, თანამედროვე ხელოვნების ცენტრი, თელ-ავივი, ისრაელი
Exposition d’artistes géorgiens, Centre d’art contemporain, Tel Aviv, Israël;
2013 – არუნდელის თანამედროვე ხელოვნების გალერეა, არუნდელი, დიდი ბრიტანეთი;
Arundel Gallery of Contemporary Art, Arundel, Royaume-Uni;
2012 – ინდუსტრიული გალერეა, ოსტრავა, ჩეხეთის რესპუბლიკა
Galerie industrielle, Ostrava, République tchèque;
2011 – შავი და თეთრი, თბილისის ისტორიის მუზეუმი, თბილისი, საქართველო;
Noir et blanc, Musée d’histoire de Tbilissi, Tbilissi, Géorgie;
2008 – OFF EUROPA Festival, ლაიფციგი, გერმანია;
Festival OFF EUROPA, Leipzig, Allemagne;
2014-2016 – Contemporary Istanbul Art Fair, სტამბოლი, თურქეთი;
Contemporary Istanbul Art Fair, Istanbul, Turquie;
2016 – Kyiv Art Week, კიევი, უკრაინა;
Kiev, Ukraine;
2015 – START Art Fair, Saatchi Gallery, ლონდონი, დიდი ბრიტანეთი.Londres, Royaume-Uni

Sourire
toile huile
101 x 155 cm.
2018
Toile présentée à la Stamford Art Gallery et au Project Art Beatty Gallery
ღიმილი
101ხ155სმ
ზეთი ტილო. 2018 გამოფენილია , სტმბულის არტფერაზე და პროჯექტ არტ ბითის გალერეაში


Le Touché
70×90
2020
შეხება
70ხ90სმ ზეთი ტილო

***

 

Alexander BAZHEUK-MELIKYAN 
ალექსანდრე ბაჟბუკ-მელიქიანი

11 septembre 1891 Tbilissi – 20 juillet 1966 Tbilissi
1891 წლის 11 სექტემბერი თბილისი – 1966 წლის 20 ივლისი თბილისი
artiste, designer graphique et sculpteur géorgien soviétique d’origine arménienne.
ქართველი მხატვარი, გრაფიკული დიზაინერი და სომხური წარმოშობის მოქანდაკე.

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Portrait – პორტრეტი – 1956 – 50×47 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

***

 

NINO BOSIKASHVILI
ნინო ბოსიკაშვილი

Shibari
Acrylic, paper, marker, A3
2020

working process
(digital illustrations)


Exposition de Nino Bosikashvili

****

VAZHA BZHALAVA
1941-1999

VAZHA BZHALAVA – APRES LA PLUIE – After Raining – 1998- Adjara Art Museum

****

ბექა ბოლქვაძე
BEKA BOLKVADZE
Né en 1980

ბექა ბოლქვაძე – BEKA BOLKVADZE – ფიკუსი – Ficus -2003 – Adjara Art Musuem 2003

****

ოთარ ჩხარტიშვილი
OTAR CHKHARTISHVILI
1938-2006

LE PARCOURS DU COMBATTANT

 ****

Mariam CHAGELISHVILI
მარიამ ჩაგელიშვილი

Un nouveau monde
A new world
ახალი სამყარო

***

Mariam CHAGELISHVILI
მარიამ ჩაგელიშვილი

 INKTOBER 2019

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ლევან ჭოღოშვილი
LEVAN CHOGOSHVILI
Né le 22 mai 1953

****

KETI DANDUROVI
ქეთი დანდუროვი

– LE ROMANTISME AUX REFLETS D’INFINI –
Aux sources obscures de l’Être

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სალომე დევაძე
Salome DEVADZE

Dans les entrailles de l’Enfer
ჯოჯოხეთის ნაწლავებში




ალბერტ დილბარიანი
ALBERT DILBARYAN
1928-1991

ალბერტ დილბარიანი – ALBERT DILBARYAN – ქვის მთლელები – Kvis mtlelebi – Tailleurs de Pierre – Stone Masons -1972

****

Gigo GABASHVILI
გიგო გაბაშვილი

გიორგი (გიგო) ივანეს ძე გაბაშვილი
  (დ. 21 ნოემბერი, 1862, თბილისი — გ. 28 ოქტომბერი, 1936, ციხისძირი, ქობულეთის რაიონი, აჭარა) 
  ( 21 novembre 1862, Tbilissi – 28 octobre 1936, Tsikhisdziri, district de Kobouleti, Adjarie)

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თამადა – Sans embarras – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
89.5×72 – Koutaïssi

OBAOBA – ობაობა –carton – toile – huile – cardboard – Canvas – Oil – მუყაო – ტილო – ზეთი
70×57 – Koutaïssi

***

Gurami GAGOSHIDZE
გურამი გაგოშიძე

1945-1995

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Le vieux Koutaïssi – ძველი ქუთაისი – 1971
166 x 130  – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
A la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

***

ლადო გუდიაშვილი
LADO GUDIASHVILI
1896-1980

****

ლადო გუდიაშვილი – LADO GUDIASHVILI
A la Galerie David Kakabze de Koutaïssi

Célébration de l’automne – შემოდგომის დდესასაწაული
1946 – 105×150 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი

***

გია გუგუშვილი
GIA GUGUSHVILI 

 L’INIMAGINABLE TENDRESSE
THE INIMAGINABLE TENDERNESS

***

Givi GULIASHVILI
გივი გულიაშვილი

1913-1995

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ჭექა-ქუხილი – Orage – carton –  huile – cardboard –  Oil – მუყაო –  ზეთი 26×39 – A la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

***

 Natela IANKOSHVILI
ნათელა იანქოშვილი

 ნათელი ღამე
UNE NUIT DE LUMIERE
UMA NOITE DE LUZ – A NIGHT OF LIGHT

***

ხასან ინაიშვილი
KHASAN INAISHVILI
1942-2009

KHASAN INAISHVILI – Vieux Batumi – 1991 – Adjara Art Museum

****




ნიკოლოზ იგნატოვი
NIKOLOZ IGNATOV
კოკა იგნატოვი
Koka Ignatov
1937-2002

ნიკოლოზ იგნატოვი, NIKOLOZ IGNATOV, მხატვრის სახელოსნოში, Atelier de l’Artiste, 1997, Adjara Art Museum

****

ხუტა ირემაძე
KHUTA IREMADZE
1952-2003
LES COULEURS DE LA VOLUPTE

****

 თემო ჯაფარიძე
TEMO JAPARIDZE
1937-2012

 LES AILES DE LA CREATION
შემოქმედების ფრთები
The wings of creation


****

Ucha JAPARIDZE
უჩა ჯაფარიძე

17 août 1906 Gari (Racha – Géorgie) – 6 juillet 1988 Tbilissi
1906 წლის 17 აგვისტო გარი (რაჭა – საქართველო) – 1988 წლის 6 ივლისი თბილისი
Une des figures les plus importantes du développement des arts visuels géorgiens du XXe siècle. Il aimait créer des portraits détaillés et est responsable de la production série de portraits de personnalités telles que son croquis au crayon de 1949 de Vano Sarajishvili, actuellement conservé au Musée d’État géorgien du théâtre, de la musique, du cinéma et de la chorégraphie à Tbilissi.

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Vendeur de vins – ღვინის გამყიდველი – 1951 – 53×42.5 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი – Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

***

ომარ კჭკაჭიშვილი
OMAR KACHKACHISHVILI
Né en 1944

ომარ კჭკაჭიშვილი, OMAR KACHKACHISHVILI, მარადიულობა, Eternité, Eternity,1984

***

David KAKABADZE
დავით კაკაბაძე

20 août 1889 à Kukhi (Iméréthie) – 10 mai 1952 Tbilissi
peintre géorgien d’avant-garde

იმერეთი – IMERETHIE – 1915carton – toile – huile – cardboard – Canvas – Oil – მუყაო – ტილო – ზეთი – 27×37,5 – Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

****

Edmond KALANDADZE
ედმონდ კალანდაძე

1923-2014

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La cabane blanche – თეთრი ფაცხა – 1970 – 61×73
carton – huile – cardboard – Oil – მუყაო – ზეთი
A la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

***

ოთარ ქანდარია
Otar KANADARIA
1937-2015

****

მარიამ ყანდიაშვილი
Mariam KANDIASHVILI

LES GRANDES PORTES NOIRES DU MONDE 
THE GREAT BLACK DOORS OF THE WORLD
მსოფლიოს დიდი შავი კარები

INTERVIEW DE MARIAM KANDIASHVILI

****

ჯადოსნური ფერწერა
LA PEINTURE MAGICIENNE de
GAYANE KHACHATURIAN
ჰაიანე ხაჩატურიანი
Գայանե Խաչատրյան

****

Mikheil KHVITIA
მიხეილ ხვიტია
Né en 1923

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შემოდგომა რიონის ნაპირებზე – Automne sur les rives du Rioni
1968 – 55×80 huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

***

1920 & 1921
DEUX ANS DANS L’ENFER DE LA CREATION
შალვა ქიქოძე
SHALVA KIKODZE 
(1894-1921)

***

ლუკა კოხრეძე
Luka KOKHEIDZE

1948 – 1991

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სევდიანი ლატალი – 1988 – 110×150,5
huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

***

LES CHEMINS DE L’INTRANQUILLITE
ჯემალ კუხალაშვილი

Jemal KUKHALASHVILI
Né en 1952

***

Guram KUTATELADZE
გურამ ქუთათელაძე

1924 – 1979

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Paysage – პაიზაჟი – 1963 – 82×100
huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
Galerie David Kalabadze de Koutaïssi

***

LEVAN LAGIDZE
ლევან ლაღიძე

****

ლევან ლაღიძე
LEVAN LAGIDZE
Né en 1958

Levan Lagidze – თბილისი – TBILISSI – TBILISI – 1986

***

NANA LAGIDZE
LES FORMES DES LUMIERES

***

Avtandili LELADZE
ავთანდილ ლელაძე
Avto LELADZE 
ლელაძე ავთო
1952 – 2016

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ჯაჭის ხიდი  – 1983 – 121×120
huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

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Forêt au Sénégal – ტყე სენეჟში  – 1985 -138×149
huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

***

Koki MAKHARADZE 
Konstantine Makharadze
კოკი მახარაძე
კონსტანტინე მახარაძე

1929 ოჩამჩირე 6 იანვარი, 1992 (საბურთალოს პანთეონი, თბილისი)
1929 Ochamchire – 6 janvier 1992 (Panthéon Saburtalo, Tbilissi)
დაამთავრა თბილისის სამხატვრო აკადემია 1953 წელს
Diplômé de l’Académie des Arts de Tbilissi en 1953.

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ვენეცის – Venise – 1987 – 69×69 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი – Galerie David Kakabadze à Koutaïssi

***

Valeri MARGIANI
ვალერი მარგიანი

Né en 1941 en Svanétie

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Koutaïssi – ქუთაისი – 1988 – 55×90
huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

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ნანა მეცხიძე
NANA MESKHIDZE
1936-1997

NANA MESKHIDZE – Les Mères – 1968 – Georgian National Museum – D. Shevernadze National Gallery

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  შალვა მატუაშვილი
SHALVA MUTUASHVILI
Né en 1958
LE VENITIEN DE LA GEORGIE

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Samson NADAREISHVILI
სამსონ ნადარეიშვილი
1895-1959

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est DSCN0806-1024x585.jpg.

Pirosmani – ფიროსმანის – 1953 – 190×150
huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
A la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

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Bernardi NEBIERIDZE
ნებიერიძე ბერნარდი

1939-1987

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est DSCN0818-651x1024.jpg.

მხატვარ ვახტანგ ხვედელიძის პორტრეტი
Portrait du peintre Vakhtang Khvedelidze
124×80 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est DSCN0841-761x1024.jpg.

En construction – შენდება – 1975 –61×46
Canvas – Tempera – Toile – Tempera – ტილო – ტემპერა
Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

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ესმა ონიანი
ESMA ONIANI
1938 – 1999

Esma Oniani – დედა კრეპდეშინის კაბაში – Deda Krepdeshinis kabashi – Mother in the Crepe de Chine Dress – 1987

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TEONA PAICHADZE
თეონა პაიჭაძე


LA NOSTALGIE DES FUTURS IMPOSSIBLES  შეუძლებელი მომავლისთვის ნოსტალგია

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LA PEINTURE ONIRIQUE DE RUSUDAN PETVIASHVILI  
რუსუდან ფეტვიაშვილი
RUSUDAN PETVIASHVILI
Née en 1968

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ნიკო ფიროსმენი
NIKO PIROSMANI
1862-1918
LES PERIGRINATIONS GEORGIENNES

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2 tableaux de Pirosmani
Galerie David Kakabadze de Koutaïssi დავით კაკაბაძის სახ. სახვითი ხელოვნების გალერეა

Hôte devant une Dukani (auberge en sous-sol typique de Tbilissi) & Femme au Tari
ქალი თარით

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 DALI PODIASHVILI
დალი ფოდიაშვილი
Née en 1948
LES SUBLIMES COULEURS DE DALI PODIASHVILI

UN APRES-MIDI AVEC DALI PODIASHVILI

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გურამ ფუტკარაძე
GURAM PUTKARADZE
Né en 1951

გურამ ფუტკარაძე – GURAM PUTKARADZE – კაჯეთის ციხე Forteresse Kadjeti – Kadjeti Forteress 2017

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RESKHA
Les Âmes noires des Silences

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Korneli Sanadze
კორნელი სანაძე
1907-1984

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est DSCN0783-1024x768.jpg.

აჭარელი პატარძალი – Mariée en Adjarie – 1931 – 53×69
carton – huile – cardboard – Oil – მუყაო – ზეთი
Galerie David Kakabadze – Koutaïssi

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Robert STURUA 
რობერტ სტურუა (უფროსი)
რობერტ ივანეს ძე სტურუა
Robert Ivan Sturua

(დ. 4 მაისი, 1916, სოფ. ნაბაკევი, დაბა კულაში, ახლანდელი სამტრედიის მუნიციპალიტეტი — გ. 21 იანვარი, 1982, თბილისი)

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დადიანის ქალი და მათხოვარი – Lady Dadiani et un mendiant
1979 – 100×80 – carton – tempera – მუყაო – ტემპერა
Galerie David Kakabadze à Koutaïssi

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DES TRACES D’ETERNITE
IRAKLI SUTIDZE
ირაკლი სუთიძე

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OLEG TIMCHENKO 
ოლეგ ტიმჩენკო

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გრიგოლ (გივი) თოიძე
GRIGOL (GIVI) TOIDZE
né en 1932

გრიგოლ (გივი) თოიძე – GRIGOL (GIVI) TOIDZE – ძველი თბილისი – მეჩეთი – Le Vieux Tbilissi – La Mosquée – Old Tbilisi – Mosque – 1993

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Givi Toidze – გივი თოიძე
A la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

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Automne – შემოდგომა – 1972 – 99×116
huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი

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LA PEINTURE DE RADISH TORDIA
რადიშ თორდია

LUMIERE ET LEGERETE
მსუბუქი და სიმსუბუქე

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RADISH TORDIA
à La Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

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ვიოლინოზე ღამპვრელი გოგონა – Une fille jouant au violon la nuit
1974 – 125×96 – huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი

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მანანა ტოროტაძე
MANANA TOROTADZE

 

Manana Torotadze – AKAKI’S CARRING OUT OF KASHUETI – Gorgian National Museum D. Shevernadze National Gallery  საქართველოს ეროვნული მუზეუმი დ. შევარდნაძის ეროვნული გალერეა

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ZOURAB TSERETELI
ზურაბ წერეთელი
Зураб Константинович Церетели
Né le 4 janvier 1934

PEINTURES & SCULPTURES

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Otari TSERTSVADZE
ცერცვაძე ოთარი

1935-1972

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est DSCN0838-1024x597.jpg.

Paysage Rouge – წითელი პაიზაჟი – 1971 – 49×79
carton – huile – cardboard – Oil – მუყაო – ზეთი
A la galerie David Kakabadze de Koutaïssi

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Zauri TSKHADAIA
ცხადაია ზაური
Né en 1940

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est DSCN0833-1024x936.jpg.

Un jour à Nikortsminda – ერთი დღე ნიკორწმინდაში
1988 – 97×97 -huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
A la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

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ALEXANDRE TSIMAKURIDZE
ალექსანდრე ციმაკურიძე

(დ. 5 აპრილი, 1882, სოფ. ქვიშხეთი, ხაშურის მუნიციპალიტეტი — გ. 24 მაისი, 1954, თბილისი) — ქართველი ფერმწერ-პეიზაჟისტი, საქართველოს ხელოვნების დამსახურებული მოღვაწე, პროფესორი.
(né le 5 avril 1882 dans le village de Kvishkheti, municipalité de Khashuri – le 24 mai 1954, Tbilisi) – artiste peintre-paysagiste géorgien, artiste honoré de la Géorgie, professeur.

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Kvishkheti
ქვიშხეთის
huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
128×87

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Otari TVERTSVADZE
ცერცვაძე ოთარი

1935-1972

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Nature morte aux champignons – 1972 – 50×70
huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
A la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

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Marine UJMAJURIDZE
Marina UJMAJURIDZE
მარინა უჯმაჯურიძე

Pirosmani

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Félix VARLAMISHVILI
ფელიქს ვარლამიშვილი

1903-1986

La Cueillette de Fruits – ხილის კრეფა – 54.5×73.5
huile sur toile – Canvas – Oil – ტილო – ზეთი
Galerie David Kakabadze de Koutaïssi

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ოტარ ვეფხვაძე
OTAR VEPKHVADZE
Né en 1953

დეკორატიული ფიგურები
Dekoratiuli Pigurebi
LES FIGURES DECORATIVES
DECORATIVE FIGURES (3)
1981

 

 

ოტარ ვეფხვაძე – OTAR VEPKHVADZE – დეკორატიული ფიგურები – LES FIGURES DECORATIVES -DECORATIVE FIGURES – 1981

 

ოტარ ვეფხვაძე – OTAR VEPKHVADZE – დეკორატიული ფიგურები – LES FIGURES DECORATIVES -DECORATIVE FIGURES – 1981

 

ოტარ ვეფხვაძე – OTAR VEPKHVADZE – დეკორატიული ფიგურები – LES FIGURES DECORATIVES -DECORATIVE FIGURES – 1981

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MAKA ZEDELASHVILI

 

 

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SCULPTEURS GEORGIENS

artgitato.com/les-artistes-georgiens-les-sculpteurs-georgiens/

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MUSEES EN GEORGIE

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BATUMI
MUSEE D’ART D’ADJARA
აჭარის ხელოვნების მუზეუმი
Acharis Khelovnebis Muzeumi
State Art Museum of Adjara
Adjara Art Museum

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LA GALERIE DAVID KAKABADZE DE KOUTAÏSSI

LES PEINTURES de la Galerie David Kakabadze de Koutaïssi დავით კაკაბაძის სახ. სახვითი ხელოვნების გალერეა

 

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Peintres Géorgiens

 

Les Peintres Géorgiens ქართველი მხატვრები

LETTRES DE L’ARETIN Lettera di Pietro Aretino a Michelangelo Lettre à Michel-Ange

 LETTERE – Libro III – LETTRES -LIVRE III


1545

Traduction – Texte Bilingue
LITTERATURE ITALIENNE
Letteratura Italiana

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

Pietro Aretino
Pierre l’Arétin
Arezzo, 20 aprile 1492 – Venezia, 21 ottobre 1556
Arezzo 20 avril 1492 – Venise 21 octobre 1556

——–











 L’ARETIN

LETTERE – Libro III
LETTRES -LIVRE III
Lettera al grande Michelangelo Buonarroti
Lettre au grand MICHEL-ANGE BUONARROTI

Novembre 1545

 

Tiziano – Le Titien
Vers 1548 circa 1548
Frick Collection New York












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Notes

La lettre de L’Arétin est écrite en 1545, alors que l’œuvre de Michel-Ange, le Jugement Dernier, est terminé depuis quatre ans. Il attaque sa liberté de création dans un lieu sacré. Michel-Ange est critiqué non pour ses dons artistiques, «  perfettion di pittura », mais pour ne pas avoir conçu une iconographie avec des poses plus retenues, nous ne sommes pas dans un bordel, « il postribolo« .

L’Arétin parle de La Nanna. Il s’agit d’un personnage de ses Ragionamenti où une prostituée raconte ses expériences argumentant à la mode des dialogues platoniciens. Les Ragionamenti sont publiés en 1534. Nous trouvons notamment le fameux Dialogue entre la Nanna et la Pippa : Dialogo nel quale la Nanna insegna a la Pippa. [« Eccovi là i Salmi, eccovi la Istoria di Cristo, eccovi le Comedie, eccovi il Dialogo, eccovi i volumi divoti e allegri, secondo i subietti; e ho partorito ogni opera quasi in un dì… »]

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 Lettera al grande Michelangelo Buonarroti

Lettre au grand Michel-Ange Buonarroti

Le Jugement Dernier – Il Giudizio Universale
Fresque de Michel-Ange Buonarroti
Affresco di Michelangelo di Lodovico Buonarroti
La Chapelle Sixtine – Cappella Sistina
Le Vatican – Città del Vaticano
1535-1541

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Signor mio.
Mon Seigneur

Nel rivedere lo schizzo intiero di tutto il vostro dì del Giudicio, ho fornito di conoscere la illustre gratia di Rafaello ne la grata bellezza de la inventione.
Lors de ma dernière vision générale de votre Jugement, j’ai retrouvé l’illustre grâce de Raphaël dans la beauté de l’invention.
Intanto io, come battezzato, mi vergogno de la licentia, sì illecita a lo spirito, che havete preso ne lo isprimere i concetti u’ si risolve il fine al quale aspira ogni senso de la veracissima credenza nostra.
Cependant, comme baptisé, j’ai honte de la licence, si illicite à l’esprit, que vous avez prise dans l’expression des aspirations de notre vraie foi.

Adunque quel Michelagnolo stupendo in la fama, quel Michelagnolo notabile in la prudentia, quel Michelagnolo ammiranno nei costumi ha voluto mostrare a le genti non meno impietà di irreligione che perfettion di pittura?
Pourquoi donc ce Michel-Ange merveilleux en pleine gloire, ce Michel-Ange apprécié pour sa prudence, pourquoi ce Michel-Ange admiré a-t-il voulu montrer au moins autant d’impiété en religion que de perfection en peinture ?

È possibile che voi, che per essere divino non degnate il consortio degli huomini, haviate ciò fatto nel maggior tempio di Dio?
Et est-il possible que vous, être divin dédaignant la compagnie humaine, ayez commis cette chose dans le temple de Dieu ?
sopra il primo altare di Giesù?
De plus, au-dessus du premier autel de Jésus ? 

ne la più gran capella del mondo, dove i gran Cardini de la Chiesa, dove i Sacerdoti reverendi, dove il Vicario di Christo con cerimonie catholiche, con ordini sacri e con orationi divine confessano, contemplano et adorano il suo corpo, il suo sangue e la sua carne?
Dans cette la plus grande chapelle du monde, où les grands Cardinaux de l’Eglise, où les prêtres vénérables, où le Vicaire du Christ lors des cérémonies catholiques, avec les ordres sacrés et prières divines, confessent, contemplent et adorent Son corps, Son sang et Sa chair ?

Se non fusse cosa nefanda lo introdurre de la similitudine, mi vanterei di bontade nel trattato de la Nanna, proponendo il savio mio avedimento a la indiscreta vostra conscienza, avengaché io in materia lasciva et impudica non pure uso parole avertite e costumate, ma favello con detti irreprensibili e casti;
S’il n’y avait pas quelque chose d’infâme dans la similitude, je vanterais les qualités de mon traité de la Nanna, afin de mettre en regard mes sages manières à votre indiscrète conscience, utilisant des mots de circonstance et acceptable à une situation lascive et impudique mais je m’appuis sur une tonalité irréprochable et pure ;
et voi nel suggetto di sì alta historia mostrate gli angeli e i santi, questi senza veruna terrena honestà, e quegli privi d’ogni celeste ornamento.
et vous qui, pour un sujet où vous montrez les anges et les saints, n’offrez à nos yeux aucune décence terrestre, sans même aucun ornement céleste.

Ecco, i Gentili ne lo iscolpire, non dico Diana vestita, ma nel formare Venere ignuda, le fanno ricoprire con la mano le parti che non si scoprono;
Ici, les Gentils, qui ne sont pas vêtus en Diane mais en Vénus nue, positionnent leurs mains sur les attributs à ne pas découvrir ;
et chi pur è christiano, per più stimare l’arte che la fede, tiene per reale ispettacolo tanto il decoro non osservato nei martiri e ne le vergini, quanto il gesto del rapito per i membri genitali, che anco serrarebbe gli occhi il postribolo, per non mirarlo.
et un chrétien, qui estime l’art plus que la foi, reste le spectateur d’un véritable décorum où se montrent les martyrs et les vierges, avec le geste d’un damné retenu par ses membres génitaux, scène que, même dans un bordel, nos yeux ne pourraient regarder en face.
In un bagno delitioso, non in un choro supremo si conveniva il far vostro!
Dans une délicieuse salle de bain peut-être, mais pas dans un chœur suprême, votre œuvre à merveille conviendrait !

Onde saria men vitio che voi non credeste, che, in tal modo credendo, iscemare la credenza in altrui.
Il me semble préférable de ne pas croire que de croire en méprisant la croyance des autres.
Ma sino a qui la eccellenza di sì temerarie maraviglie non ne rimane impunita, poiché il miracolo di loro istesse è morte de la vostra laude.
Mais jusqu’ici l’excellence des merveilles téméraires ne reste pas impunie, car dans le miracle se meurt votre louange.
Sì che risuscitatele il nome col fare di fiamme di fuoco le vergogne dei dannati, et quelle dei beati di raggi di sole, o imitate la modestia fiorentina, la quale sotto alcune foglie auree sotterra quelle del suo bel colosso;
Oui, ressuscitez votre gloire en jetant dans les flammes  la honte damnés, et en inondant des rayons du soleil les bienheureux, ou imitez la modestie florentine qui, sous quelques feuilles d’or, cache les attributs de leur magnifique colosse ;
et pure è posto in piazza publica et non in luogo sacrato.
qui pourtant se place sur la place publique et non dans un lieu consacré.
Hor così ve lo perdoni Iddio, come non ragiono ciò per isdegno ch’io habbi circa le cose desiderate;
Que Dieu vous le pardonne, car je ne parle pas dans l’indignation de ne pas avoir trouvé ce que je désirais ;
perché il sodisfare al quanto vi obligaste mandarmi deveva essere procurato da voi con ogni sollecitudine, da che in cotale atto acquetavate la invidia, che vuole che non vi possin disporre se non Gherardi et Tomai.
car satisfaire ce que vous vous étiez obligé à m’envoyer devait être réalisé avec toute la diligence possible, afin que l’on ne puisse pas dire que les Gherardo et les Tomasso disposaient de vous.

Ma se il thesoro lasciatovi da Giulio acciò si collocassero le sue reliquie nel vaso dei vostri intagli non è stato bastante a far che gli osserviate la promessa, che posso però isperar io?
Mais si le trésor laissé par Jules II pour que ses reliques reposent dans le sépulcre de votre sculpture ne suffit pas à vos yeux à tenir votre promesse, que puis-je donc espérer ?


Benché non la ingratitudine, non l’avaritia di voi, pittor magno, ma la gratia et il merito del Pastor massimo è di ciò cagione;
Bien que l’ingratitude, bien que l’avarice, peintre magnifique, et la grâce et le mérite du souverain Pasteur ne soient pas ici en question ;
avengaché Iddio vuole che la eterna fama di lui viva in semplice fattura di deposito in l’essere di se stesso, et non in altiera machina di sepoltura in vertù del vostro stile.
car Dieu veut que Sa gloire éternelle vive dans une facture simple et non dans une hautaine sépulture de votre style.
In questo mezzo il mancar voi del debito vi si attribuisce per furto.
Cela signifie que manquer son devoir revient à réaliser un vol.
Ma con ciò sia che le nostre anime han più bisogno de lo affetto de la devotione che de la vivacità del disegno, inspiri Iddio la Santità di Paolo come inspirò la Beatitudine di Gregorio, il quale volse imprima disornar Roma de le superbe statue degli idoli che torre, bontà loro, la riverentia a l’humili imagini dei santi.
Mais comme nos âmes ont plus besoin de l’affection pour la dévotion que de la vivacité dans le dessin, Dieu inspire Sa Sainteté Paul comme il inspira le Bienheureux Grégoire en lui faisant enlever les ornements des superbes statues des idoles de Rome, avant de comprendre que cela nuisait au respect que l’on devait aux images des saints.

In ultimo, se vi fuste consigliato, nel comporre e l’Universo e l’Abisso e ‘l Paradiso, con la gloria, con l’honore et con lo spavento abbozzatovi da la istruttione, da lo essempio e da la scienza de la lettera che di mio legge il secolo, ardisco dire che non pure la natura e ciascuna benigna influenza non si pentirieno del datovi intelletto sì chiaro, che hoggi in vertù suprema favvi simolacro de la maraviglia, ma la providentia di chi regge il tutto terrebbe cura di opera cotale, sin che si servasse il proprio ordine in governar gli emisperi.
Enfin, si vous vous étiez fait conseillé pour cette composition et sur l’Univers, et l’Abîme et le Paradis, avec gloire, honneur, et terreur par l’exemple et la science de la lettre que de moi l’on connaît, j’ose dire que la nature et ses influences n’auraient pas entravé la si claire intelligence qui vous pare aujourd’hui, ainsi que la providence qui soutiendrait l’ouvrage, puisqu’elle assure la gouvernement des hémisphères.

Di novembre, in Vinetia, MDLXV.Servitore l’Aretino.
Novembre 1645 – Venise – Votre serviteur l’Arétin

Hor ch’io mi sono un poco isfogato la colera contro la crudeltà vostra usa a la mia divotione, et che mi pare havervi fatto vedere che, se voi siate divino, io non so’ d’acqua, stracciate questa, che anch’io l’ho fatta in pezzi, et risolvetevi pur ch’io son tale che anco i Re et gli Imperadori rispondano a le mie lettere.
P.S. Depuis que j’ai calmé ma colère contre la cruauté de votre réponse à ma dévotion, et vous avoir dit que, si vous êtes divin, moi, je ne suis pas d’eau, alors, déchirez cette missive en morceaux comme je l’ai fait, je suis ainsi fait que les rois et les empereurs répondent à mes lettres.

Al gran Michelagnolo Buonarroti. A Roma.
Au grand Michel-Ange Buonarroti. A Rome

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LETTRES DE L’ARETIN

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PLASTIQUE Sonnet de GABRIELE D’ANNUNZIO – Sonetto – Plastice d’Annunzio

Plastice d’Annunzio

Gabriele D’Annunzio

prince de Montenevoso

Traduction – Texte Bilingue
Poesia e traduzione

LITTERATURE ITALIENNE

 Gabriele d'Annunzio Traduction Artgitato Proses et Poèmes Italiens

Letteratura Italiana

Gabriele D’Annunzio
1863-1938

Traduction Jacky Lavauzelle

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PLASTIQUE

Sonnet

 

PLATICE

Sonetto


 
Ed ancóra de l’arte amo i tormenti.
J’aime encore les tourments de l’art.
Ma un’angoscia mi punge irrequieta
Mais une angoisse me saisie et m’irrite :
se non meglio che i versi evanescenti
mieux que les versets évanescents,
domato avrei co ’l pollice la creta.
aurais-je peut-être apprivoisé l argile avec mes pouces ?…

 

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Qualis artifex pereo ! (Sonnet) Poème de Gabriele d’ANNUNZIO – Poesia & traduzione – (sonetto)

Gabriele D’Annunzio
prince de Montenevoso

Traduction – Texte Bilingue
Poesia e traduzione

LITTERATURE ITALIENNE

 Gabriele d'Annunzio Traduction Artgitato Proses et Poèmes Italiens

Letteratura Italiana

Gabriele D’Annunzio
1863-1938

Traduction Jacky Lavauzelle

——-

Qualis artifex pereo !

Quel artiste périt avec moi !

Sonnet – Sonetto

Io sempre intorno a me piccole cose
Toujours autour de moi de petites choses
veggo. Oh al meno goder la visione
Je vois. Ah ! au moins profiter de la vision
 di Roma in fiamme e qualche milione
de Rome en flammes et avec quelques millions
di sesterzi pagare un vin di rose!
de sesterces pour me payer un vin de rose !…

*

 

********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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INVOCATION Poème de Gabriele d’ANNUNZIO – Poesia & traduzione – INVOCAZIONE

Gabriele D’Annunzio
prince de Montenevoso

Traduction – Texte Bilingue
Poesia e traduzione

LITTERATURE ITALIENNE

 Gabriele d'Annunzio Traduction Artgitato Proses et Poèmes Italiens

Letteratura Italiana

Gabriele D’Annunzio
1863-1938

Traduction Jacky Lavauzelle

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Hermaphrodite Ermafrodito Musée du Louvre gabriele d'annunzio


 INVOCAZIONE (sonetti)

Invocation  (sonnets)

Καλὸς τέθνακε μελικτάς.

 

Bocca amata, soave e pur dolente,
Bouche aimée, suave et douloureuse aussi,
qual già finsero l’Arte e il Sogno moi;
telle que déjà la pensèrent et l’Art et mon Rêve ;
ambigua forma, tolta a un semidio,
forme ambiguë, prise à un demi-dieu,
al bello Ermafrodito adolescente;
au bel adolescent Hermaphrodite ;…

*

********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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LA MORT DU DIEU (Sonnet) Poème de Gabriele d’ANNUNZIO – Poesia & traduzione – La morte del dio (Sonetto)

Gabriele D’Annunzio
prince de Montenevoso

Traduction – Texte Bilingue
Poesia e traduzione

LITTERATURE ITALIENNE

 Gabriele d'Annunzio Traduction Artgitato Proses et Poèmes Italiens

Letteratura Italiana

Gabriele D’Annunzio
1863-1938

Traduction Jacky Lavauzelle

——-

Astarté Gabriele d'Annunzio la mort du dieu


LA MORT DU DIEU

La morte del dio

Ἀπώλετο παγὸς Ἄδωνις.

 

« Spargono del più dolce olio aromale
« Elles répandent de l‘huile aromatique douce
  élleno e di lor pianto le supine
et leurs larmes sur les positions couchées
membra del dio. Per ogni effuso crine
des membres du dieu. Par chaque mèche de cheveux
armoniosamente il dolor sale.»
harmonieusement la douleur croît« 

 

********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************

 

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Canzoniere Poet – LE CHANSONNIER Pétrarque Sonnet 77 -CANZONIERE PETRARCA Sonetto 77

CANZONIERE POET
TRECENTO
dolce stil novo
Traduction – Texte Bilingue
Le Chansonnier PETRARQUE 77
LITTERATURE ITALIENNE

Dante Boccace Petrarque Guido Cavalvanti Cino da Pistoia Guittone dArezzo Trecento Italien 1544 Giorgio Vasari

Letteratura Italiana

PETRARQUE

Francesco PETRARCA
1304 – 1374

Traduction Jacky Lavauzelle

——–


Canzoniere Petrarca  Sonetto 77

LE CHANSONNIER PETRARQUE Sonnet 77

Rerum vulgarium fragmenta

Fragments composés en vulgaire

Rime In vita di Madonna Laura

PRIMA PARTE
Première Partie

77/366

Per mirar Policleto a prova fiso
Le sculpteur Polyclète par des traits fins
con gli altri ch’ebber fama di quell’arte
avec le renfort des plus fameux dans cet art
mill’anni, non vedrian la minor parte
et ce durant mille ans, n’auraient même pas vu une petite partie…

********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Ritratto_di_francesco_petrarca,_altichiero,_1376_circa,_padova

canzoniere Petrarca 77
le chansonnier Pétrarque 77
canzoniere poet