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ARKHIP KOUÏNDJI ou LA SENTINELLE DES RÊVES poème de Jacky Lavauzelle

PEINTURE UKRAINIENNE

Arkhip Kouïndji
Куїнджі Архип Іванович
Архип Иванович Куинджи
1842-1910

arkhip-kouindji-poeme-jacky-lavauzelle-portrait-de-viktor-vasnetsov-1869-la-sentinelle-des-reves

LA PEINTURE D’ARKHIP KOUÏNDJI

LA SENTINELLE DES RÊVES
poème de Jacky Lavauzelle




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arkhip-kouindji-nuit-de-lune-1890-1895-elbrus
Эльбрус. Лунная ночь L’Elbrouz
(1890—1895)

La mort a fait son lit
Ce matin
Sans lumières
J’ai vu l’Elbrouz apparaître
disparaître
Le mont comme un baiser recevait la mort
Il est temps de partir
A la recherche des neiges
En quête de couleurs et de rien
Une ombre m’a suivi ce matin
Je ne lui demandais rien

Un matin
Dans la ville
Frappé dans un cœur vide
Au seuil de la ville
Je quittais à galop
Les bruits sourds de ces pâles couleurs
Qui partout nous frappent
Un matin
La valise à la main
Jeté dans le silence des routes
Tristement je vais

arkhip-kouindji-vue-sur-le-pont-de-la-moskova-moskvoretsky-1882
ARKHIP KOUÏNDJI
Vue sur le pont de la Moskova (Moskvoretsky) (1882)

Une voix inconnue et paisible vide les rêves
A la sortie de la ville
Le pont de la Moskova si fin
On entend et les vagues et les vies
Des deux rives de la ville
En attendant l’orage du monde
En attendant la lune n’est plus
Sans lutte dans le bas du ciel aux portes du cœur
Elle est partie

Moscou au loin brillait
Un nouveau désert dans le monde
Moscou résigné s’effaçait
A chaque seconde une éternité de plus

arkhip-kouindji-moscou-vue-depuis-les-monts-des-moineaux
Moscou vue depuis les monts des moineaux

Le ciel est devenu noir
jusqu’aux os
Le vert saisit son moment de grâce
Les muses en cercle s’affairent
L’enfer dans l’attente ne se voit plus
La lune a-t-elle été ?

arkhip-kouindji-apres-la-pluie-1879ARKHIP KOUÏNDJI  Після дощу – После дождя
Après la pluie
1879

Une corde se tend dans la chair du ciel
Des tonnes de cantiques
Et le mal se dénoue sur les lacs et les êtres
Les choses sont dans l’ordre
Et la maison et le ciel et les arbres
Le noir encore dévore
Un soleil s’étend et la clairière s’enchante
Au bord des morts
Qui s’aiment encore
Comme ces bleus sont trompeurs
Pourquoi la terre ne gronde-t-elle plus

arkhip-kouindji-nuit-de-lune-les-gorges-daryal-1890-1895
ARKHIP KOUÏNDJI  Дарьяльська ущелина. Місячна ніч
Дарьяльское ущелье. Лунная ночь
Nuit de pleine lune
(1890—1895)

Le blanc et le noir s’affrontent
ça se sent
Le vent balaye les premiers réveils et le premier bruit
ça s’entend
La visite des anges et le retour du jour
La planète semble avoir changé de mains
vraiment
La lune signe encore sa place éternelle
Sur le monde en béquilles
Qui prend l’eau
vainement







arkhip-kouindji-nuit-de-lune-sur-le-dniepr-1880
Лунная ночь на Днепре
Nuit de lune sur le Dniepr
(1880)

Le noir est au-dessus et en-dedans
Une vague rivière semble serpenter
Et la lune…
Elle souffle siffle ou se sauve
La noir ou la folie
Tout s’éteint
Une ombre encore se promène
Derrière la mort
Et la lune

arkhip-kouindji-une-soiree-en-ukraine-1878
Вечір на Україні
Вечер на Украине
Nuit en Ukraine
1878

S’aspergent les feux et les fleuves de feuilles
Pas une couleur ne s’étale et toutes glissent
Le point du temps se met à table et s’endort
La nature a vécu
En oubliant ses luttes

Plus de vœux de salut plus de vie en attente
Se délasse et se traîne un rêve
Puis un autre
Puis un autre
Encore

Le noir est superflu
Une chose simple
Indivisible
Le noir s’est pendu
Les couleurs ne peuvent plus partir

Derrière le soleil
Au loin
On l’a jeté à la mer
Avec le noir avec la nuit
Avec les faubourgs et les passants

Le noir n’est plus

arkhip-kouindji-automne-1890
«Осінь», до
Automne
1890

L’infini s’est montré pour se faire oublier
Et des pages et des clartés se sont perdues
Sans bruit
Un drame a marché
Ne l’entendez-vous bramer

Là le troupeau des hivers a bousculé la paix
Et du gris au noir c’est le noir qui dévore
Tout étouffe sans un bruit sans un seul
Et des peuples et des vies à jamais disparus

Le noir en force
Revient

arkhip-kouindji-clair-de-lune-dans-une-foret-en-hiver-1898-1908
Плями місячного сяйва у лісі. Зима
Пятна лунного света в лесу. Зима
 Clair de lune dans une forêt, en hiver

Du gris du blanc au blanc du bleu
Se donne et se jette du haut des falaises
Qui s’arrêtent dans la fuite
J’entends un cri qui monte du rivage
Dans le blanc qui s’efface
Le ciel n’est jamais si tendre
Les dieux se jouent de nous
Sur l’instant

arkhip-kouindji-reflets-de-soleil-sur-givre-1876-1890
ARKHIP KOUÏNDJI  Reflets de soleil sur givre (1876-1890) мороз

Dans le blanc qui revient
Un salut nous répond
Sur la pierre qui se casse
Une réponse se livre
Des pas dans la neige
Une femme une flamme
Un duvet sur le cœur des neiges
Un duvet sourd
Avide

Le bleu semble vaincre
Les vieillards sont couchés
Le jour a faim
Du haut de la falaise
Le jour dévore tout

arkhip-kouindji-falaise-1898-1908стрімчак – утес
 Falaise
1898-1908

Au-delà
Une route se dessine
Sans rien
Sans appel
Une ombre nous prend la main
Pour une visite lascive
Des rois sont passés par ici
Je crois

arkhip-kouindji-la-volga
La Volga [Musée national de l’Azerbaïdjan à Bakou]
Волга [Национальный музей искусств Азербайджана, Баку]

Une voie
Une autre encore
Au bout
Nous commande de marcher
Et nous marchons
Mon ombre
Et moi

arkhip-kouindji-le-dniepr-au-petit-matin-1881
Днепр утром (1881 г.)  Дніпро вранці 
Le Dniepr au petit matin

arkhip-kouindji-lac-ladoga-1873

La route s’achève
Affamés debout
Encore
Un sentiment rêvé
Est-ce la lueur au loin
Près du but
Au-dessus des taches de fleurs
Le point entre et ne veut plus sortir
J’ai perdu mon ombre
Je crois

arkhip-kouindji-foret-1887 ліс – Forêt – лес
1887

Le bleu
Plus menaçant encore
Un bateau nous attend
Qui répond à nos premiers désirs
C’est là que les âmes s’échangent
Venues du fond de la mer
La mer est dans le ciel
C’est là qu’elles se vengent aussi
Et la terre s’est oubliée
Le bleu nage
Dans des restes d’Enfer
Le bleu se noie
Nous ne le reverrons plus

arkhip-kouindji-la-cathedrale-saint-isaac-1869 Исаакиевский собор
Ісаакіївський собор
La Cathédrale Saint-Isaac
1869

La terre ne nous fait plus peur
Le regard se promène
Dans l’ordre des lumières
Les couleurs n’en peuvent plus
De tant toucher de ténèbres
Les odeurs sont de retour
Pleines de moisis et de pourritures passagères
La terre ne nous fait plus peur
Dans le vert éternel
Tout s’est arrêté
Tombe une écorce des peupliers en ligne
Tombe un cri Tombe un instant
Que personne ne peut entendre

arkhip-kouindji-la-foret-de-bouleau-1901 Les peupliers – Берёзовая роща -1901 – Березовий гай

arkhip-kouindji-les-bouleaux-1879

Des pierres comme des os
Nul ici n’échappe
Les rêves sont trop fins et nous pensons courir
Qu’importe le temps
Qu’importe l’océan
Qu’importe le désir
Les nuages sont trop grands
Des lames dans le ciel
Nous tailladerons en pièces
Des flammes et des orages
Se sont-ils perdus

 

 

  arkhip-kouindji-mer-1898-1908  arkhip-kouindji-nuit-1905-1908    arkhip-kouindji-paysage-de-crimee-1885-1890

Au loin
Qui y a-t-il
Au loin
Un point plus loin que l’horizon

   arkhip-kouindji-voilier-en-mer-1876-1890 парусник в море- Voilier en mer  – парусник в море
(1876-1890)

Il n’y a que l’horizon

arkhip-kouindji-steppe-1890-1895

Sans ombre

Уединение INTIMITÉ POUCHKINE 1919

 Уединение Пушкин – INTIMITE 1819 
Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE 1819
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
 Уединение INTIMITE

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Уединение

INTIMITÉ
1819

intimite-pouchkine-poeme-1819-artgitato-arkhip-kouindji-1901-les-bouleaux

Les Bouleaux
Берёзовая роща
Arkhip Kouïndji
Архип Иванович Куинджи
1901

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 Уединение Intimité

Блажен, кто в отдаленной сени,
Béni soit celui qui, sous l’ombre d’un porche,
Вдали взыскательных невежд,
Loin des sagaces ignorants,…

DISPONIBLE SUR AMAZON


От пробудителя нахала.
Et de l’imbécile qui réveille.

 

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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

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Уединение Пушкин

Sonette aus dem Portugiesischen RILKE Sonnets from the Portuguese XI (Elizabeth Barrett Browning) Sonnets du Portugais XI

Sonette aus dem Portugiesischen Rilke

Rainer Maria Rilke
1875-1926
Rainer Maria Rilke Portrait de Paula Modersohn-Becker 1906

Elizabeth Barrett Browning
1806-1861

 

 

Elizabeth Browning
Elizabeth Barrett Browning

*

Sonnets from the Portuguese
1850

XI


Sonette aus dem Portugiesischen Rilke
1908
XI

Traduction Française
Jacky Lavauzelle
Sonnets Portugais
XI

 

*

Elizabeth-Barrett-Browning Sonnets from the Portuguese Elizabeth Barrett Browning Sonette aus dem Portugiesischen RILKE

XI
Onzième Sonnet

**

Elizabeth Browning Rainer Maria Rilke Vassily Kandinsky 1901 Akhtyrka
Vassily Kandinsky Akhtyrka, 1901

*******************

And therefore if to love can be desert,
Darum wenns möglich ist, daß man verdient
Et si l’amour peut être désert,
I am not all unworthy. Cheeks as pale
zu lieben, bin ich nicht ganz unwert. Schient
Je n’en suis pas tout à fait indigne. Les joues pâles…

Sonette aus dem Portugiesischen Rilke

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Robert Browning 1865 photogravure Julia Margaret Cameron

Elizabeth Barrett Browning with her son Pen avec son fils 1860

Elizabeth Barrett Browning

LE VENT Un Poème de de Cécilia Meireles – VENTO Poema de Cecília Meireles

La Poésie de Cécilia Meireles
Poema de de
Cecília Meireles




Littérature Brésilienne
Literatura Brasileira
Cecilia Meireles a poesia de Cecilia Meireles la poésie de Cécilia Meireles Artgitato

 Cécilia Meireles
1901 -1964




VENTO

um poema de Cecília Meireles
un poème de Cécilia Meireles

LE VENT

 Vento Le Vent Poema de Cecília Meireles Poème Artgitato

Traduction Jacky Lavauzelle

Passaram os ventos de agosto, levando tudo.
Ils sont passés les vents d’août, emportant tout.
As árvores humilhadas bateram, bateram com os ramos no chão.
Les arbres humiliés et battus, battues, les branches à terre.
Voaram telhados, voaram andaimes, voaram coisas imensas;
Les toits envolés, les échafaudages envolés, toutes choses envolées ;
os ninhos que os homens não viram nos galhos,
les nids que les hommes ne voient pas dans les branches,
e uma esperança que ninguém viu, num coração.
et un espoir que personne n’a vu dans un cœur.

Passaram os ventos de agosto, terríveis, por dentro da noite.
Ils sont passés les vents d’août, terribles, dans la nuit.
Em todos os sonos pisou, quebrando-os, o seu tropel.
Dans tous les sommeils étagés, les brisant, les piétinant.
Mas, sobre a paisagem cansada da aventura excessiva –
Mais sur le paysage fatigué d’aventure excessive –
sem forma e sem eco,
sans forme et sans écho,
o sol encontrou as crianças procurando outra vez o vento
le soleil a trouvé les enfants regardant à nouveau le vent
para soltarem papagaios de papel.
soulever les cerfs-volants de papier.

 

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VENTO um poema de Cecília Meireles
LE VENT un poème de Cécilia Meireles

PAUSE Un Poème de de Cécilia Meireles – PAUSA Poema de Cecília Meireles

La Poésie de Cécilia Meireles
Poema de de
Cecília Meireles




Littérature Brésilienne
Literatura Brasileira
Cecilia Meireles a poesia de Cecilia Meireles la poésie de Cécilia Meireles Artgitato

 Cécilia Meireles
1901 -1964




PAUSA

um poema de Cecília Meireles
un poème de Cécilia Meireles

PAUSE

 

Traduction Jacky Lavauzelle

Cecilia Meireles poeme poema Artgitato Pierre Puvis de Chavannes le Rêve 1883

Agora é como depois de um enterro.
Maintenant, c’est comme après un enterrement.
Deixa-me neste leito, do tamanho do meu corpo,
Laisse-moi dans ce lit, de la taille de mon corps,
Junto à parede lisa, de onde brota um sonho vazio.
Le long du mur lisse, d’où jaillit un rêve vide.

A noite desmancha o pobre jogo das variedades.
La nuit décompose le pauvre jeu des variétés.
Pousa a linha do horizonte entre as minhas pestanas,
Se pose l’horizon entre mes cils,
e mergulha silêncio na última veia da esperança.
et plonge le silence dans la dernière veine d’espoir.

Deixa tocar esse grilo invisível,
Laisse chanter ce grillon invisible,
– mercúrio tremendo na palma da sombra
– Le mercure énorme dans la paume de l’ombre
-deixa-o tocar a sua música, suficiente
-laisse-le jouer sa musique, assez
para cortar todo arabesco da memória…
pour couper tout arabesque de mémoire…

 

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PAUSA um poema de Cecília Meireles
PAUSE un poème de Cécilia Meireles

FUTURO – FUTUR Un Poème de de Cécilia Meireles – Poema de Cecília Meireles

La Poésie de Cécilia Meireles
Poema de de
Cecília Meireles




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Cecilia Meireles a poesia de Cecilia Meireles la poésie de Cécilia Meireles Artgitato

 Cécilia Meireles
1901 -1964




FUTURO

um poema de Cecília Meireles
un poème de Cécilia Meireles

FUTUR

 Futuro Poema de Cecilia Meireles Futur Poème de Cécilia Meireles Artgitato Umberto boccioni la ville se lève 1910

Traduction Jacky Lavauzelle

É preciso que exista, enfim, uma hora clara,
Il doit y avoir, enfin, une heure claire,
depois que os corpos se resignam sob as pedras
quand gisent les corps résignés sous les pierres
como máscaras metidas no chão.
comme des masques enterrés.

Por entre as raízes, talvez se veja, de olhos fechados,
Parmi les racines, peut-être voyons-nous, les yeux fermés,
como nunca  se pôde ver, em pleno mundo,
comme jamais n’a pu se voir, dans le monde entier,
cegos que andamos de iluminação.
aveuglés par autant d’illumination.

Perguntareis : “Mas era aquilo, o teu silêncio ?”
Vous demanderez : «Mais était-ce cela, ton silence ? »
Perguntareis : “Mas era aquilo, o teu coração ?”
Vous demanderez : «Mais étais-ce cela, ton cœur ? »

Ah, seremos apenas imagens inúteis, deitadas no barro,
Ah ! nous serons juste des images inutiles, couchées dans la boue,
do mesmo modo solitárias, silenciosas,
de même, silencieuses, solitaires,
com a cabeça encostada à sua própria recordação.
avec la tête appuyée dans sa propre mémoire.

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FUTURO um poema de Cecília Meireles
FUTUR un poème de Cécilia Meireles

MOTIF un Poème de Cécilia Meireles – MOTIVO um Poema de Cecília Meireles

La Poésie de Cécilia Meireles




Littérature Brésilienne
Literatura Brasileira
Cecilia Meireles a poesia de Cecilia Meireles la poésie de Cécilia Meireles Artgitato

 Cécilia Meireles
1901 -1964




Motivo

um poema de Cecília Meireles
un poème de Cécilia Meireles

Motif

MOTIVO um Poema de Cecília Meireles Motif poème de Cécilia Meireles Artgitato Picasso chanteur-au-piano-1930-1931

Traduction Jacky Lavauzelle

Eu canto porque o instante existe
Je chante parce que l’instant existe
 e a minha vida está completa.
et ma vie est complète.
 Não sou alegre nem sou triste:
Non, ni joyeux, ni triste :
sou poeta.
je suis un poète.

Irmão das coisas fugidias,
Frère des choses éphémères,
  não sinto gozo nem tormento.
Je ne ressens ni joie ni tourment.
  Atravesso noites e dias
Passent les nuits, passent les jours
no vento.
dans le vent.

Se desmorono ou se edifico,
Si je casse ou si je bâtis,
  se permaneço ou me desfaço,
si je me dresse ou je tombe,
— não sei, não sei. Não sei se fico
– Je ne sais pas, non, je ne sais pas. Je ne sais pas si je reste
  ou passo.
ou si je passe.

Sei que canto. E a canção é tudo.
Je sais que je chante. Et la chanson est tout.
Tem sangue eterno a asa ritmada.
Le sang éternel de l’aile rythmée.
  E um dia sei que estarei mudo:
Et je sais qu’un jour je serai muet :
 — mais nada.
– plus rien.

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Motivo um poema de Cecília Meireles
Motif un poème de Cécilia Meireles

 

La Ballerine Un Poème de Cécilia Meireles – A bailarina Um poema de Cecília Meireles

La Poésie de Cécilia Meireles




Littérature Brésilienne
Literatura Brasileira
Cecilia Meireles a poesia de Cecilia Meireles la poésie de Cécilia Meireles Artgitato

 Cécilia Meireles
1901 -1964




A Bailarina

um poema de Cecília Meireles
un poème de Cécilia Meireles

La Ballerine

A bailarina Poema de Cecilia Meireles Poeme La Ballerine La Salle de Ballet de l'Opéra Edgar Degas 1872 Artgitato

Traduction Jacky Lavauzelle

Esta menina
cette fille
 tão pequenina
si petite
 quer ser bailarina.
veut être une ballerine.

 Não conhece nem dó nem ré
Elle ne connaît ni do ni ré
mas sabe ficarnaponta do pé.
mais sait faire des pointes.

 Não conhece nem mi nem fá
Elle ne connaît ni mi ni fa
  Mas inclina o corpo para cá e para lá.
Mais incline le corps de-ci de-là.

Não conhece nem lá nem si
Elle ne connaît ni la ni si
mas fecha os olhos e sorri.
mais ferme les yeux et sourit.

Roda, roda, roda, com os bracinhos no ar
Tourne, tourne, tourne avec les petits bras en l’air
e não fica tonta nem sai do lugar.
et sans vertige ni hésitation.

 Põe no cabelo uma estrela e um véu
Elle met dans sa chevelure une étoile et un voile
e diz que caiu do céu.
et il dit qu’elle est tombée du ciel.

Esta menina
Cette fille
   tão pequenina
si petite
  quer ser bailarina.
veut être une ballerine.

 Mas depois esquece todas as danças,
Mais ensuite oublie toutes les danses,
 e tam bém quer dormir como as outras crianças.
et veut dormir comme les autres enfants.

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A Bailarina um poema de Cecília Meireles
La Ballerine un poème de Cécilia Meireles

Le Sol et le Pain Poème de Cécilia Meireles – O chão e o pão Poema de Cecilia Meireles

La Poésie de Cécilia Meireles
Littérature Brésilienne
Literatura Brasileira




Cecilia Meireles a poesia de Cecilia Meireles la poésie de Cécilia Meireles Artgitato

 Cécilia Meireles
1901 -1964




O chão e o pão

um poema de Cecília Meireles
un poème de Cécilia Meireles

Le sol et le pain

Traduction Jacky Lavauzelle

O chão e o pão Poema de Cecilia Meireles Le sol et le pain Poeme de Cecilia Meireles Artgitato

 

O chão e o pão

O chão.
Le sol.
O grão.
Le grain.
O grão no chão.
Le grain sur le sol.

O pão.
Le pain.
O pão e a mão.
Le pain et la main.
A mão no pão.
La main sur le pain.

O pão na mão.
Le pain dans la main.
O pão no chão?
Le pain sur le sol ?

Não.
Non

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Poema de Cecília Meireles
Poème de Cécilia Meireles

Acceptation Un poème de Cécilia Meireles – Aceitação um poema de Cecília Meireles

La Poésie de Cécilia Meireles
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Cecilia Meireles a poesia de Cecilia Meireles la poésie de Cécilia Meireles Artgitato

 

 Cécilia Meireles
1901 -1964

Aceitação

um poema de Cecília Meireles
un poème de Cécilia Meireles

Acceptation

Traduction Jacky Lavauzelle

Aceitação Poema de Cecilia meireles Acceptation poème de cecilia meireles

É mais fácil pousar o ouvido nas nuvens
Il est plus facile de poser l’oreille sur les nuages
e sentir passar as estrelas
et sentir se déplacer les étoiles
do que prendê-lo à terra e alcançar o rumor dos teus passos.
que la fixer au sol et percevoir le son de tes pas.

É mais fácil, também, debruçar os olhos nos oceanos
Il est plus facile, aussi, de plonger les yeux dans les océans
e assistir, lá no fundo, ao nascimento mudo das formas,
et d’assister, là, au fond, à la naissance silencieuse des formes,
que desejar que apareças, criando com teu simples gesto
que vouloir que tu apparaisses, créant avec un ton simple geste
o sinal de uma eterna esperança
le signe d’une espérance éternelle

Não me interessam mais nem as estrelas, nem as formas do mar,
Non, je ne m’intéresse plus ni aux étoiles ni aux formes de la mer,
nem tu.
ni à toi.

Desenrolei de dentro do tempo a minha canção:
J’ai déroulé de l’intérieur du temps ma chanson :
não tenho inveja às cigarras: também vou morrer de cantar.
non, je n’envie pas les cigales : je vais mourir aussi de chanter.

 

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um poema de Cecília Meireles
un poème de Cécilia Meireles