Archives par mot-clé : Bakou

ALI & NINO – BATUMI – MAN and WOMAN – TAMARA KVESITADZE – 2007

   *****

ALI & NINO
GEORGIE
საქართველო
Sakartvelo
République autonome d’Adjarie
აჭარის ავტონომიური რესპუბლიკა
Acharis Avtonomiuri Respublika 
Ali & Nino Batumi A LA DECOUVERTE DE BATUMI
BATUMIბათუმი

******

SCENES DE LA VIE GEORGIENNE 1862 par Henri Cantel
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

Les fontaines dansantes de Batumi A LA DECOUVERTE DE BATUMI

A LA DECOUVERTE DE
BATUMI
ბათუმი

ALI & NINO
MAN & WOMAN
Statue de l’amour
2007
თამარ კვესიტაძე
TAMARA KVESITADZE
BATUMI

____________________________________________________________

ALI & NINO
Mouvement de 2 statues de 7 mètres de hauteur. Les 2 statues bougent l’une à côté de l’autre. La rencontre à lieu à 19 heures tous les jours. Puis les 2 statues s’éloignent l’une de l’autre pour regarder dans deux directions diamétralement différentes.
****
Batumi – Tamara Kvesitadze – Ali & Nino – Man and Woman

La sculpture mouvante à côté du port de Batumi et du Boulevard qui longe la grande plage de galets est de Tamara Kvetsitadze თამარ კვესიტაძე.

Cette sculpture a été installée à Batumi en 2007. Elle s’appelait Man & Woman, Un homme et une Femme. Nous pensons au film de 1966 de Claude Lelouch qui met en scène la rencontre entre deux veufs , qui s’aiment d’un amour fulgurant et passionné.

La sculpture conte en fait l’histoire d’Ali Khan Shirvanshir, issue d’une noble famille musulmane d’Azerbaïdjan, et d’une princesse chrétienne Géorgienne Nino Kipiani. Cette histoire a lieu à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan. En fait dans la vieille ville de Baku, Ichari Shahar. L’action se déroule entre 1918 et 1920. Il s’agit d’une histoire d’amour, mais aussi d’un sacrifice. C’est pour cela que la sculpture se détourne de la princesse après l’étreinte. Ali s’oppose à la mise en place du pouvoir bolchévique dans son pays. Il s’agit donc d’un sacrifice pour que son pays, l’Azerbaïdjan, reste libre. A cette époque, le gouvernement de la République démocratique d’Azerbaïdjan (ADR) s’opposait à la prise du pouvoir des bolchéviques qui a commencé en 1914.

La rencontre entre Ali et Nino est le symbole des rencontres entre l’Orient et l’Occident, l’Islam et la Chrétienté, l’Homme et la Femme, Classicisme et Modernité. Le père d’Ali élève son fils dans la tradition classique asiatique et musulmane, tandis que la mère de Nino l’élève dans les traditions classiques de son pays.

L’histoire d’amour voit le jour à l’issue de promenades d’Ali et de Nino dans les montagnes et les villages du Daghestan, à Tbilissi et en Perse.

Après la fin de ses études Ali demande la main de Nino. Celle-ci est réticente envers les traditions musulmanes et refuse de porter le voile ou d’appartenir à un harem. Ali accepte les conditions de Nino.

Le père d’Ali accepte aussi les conditions de Nino. Mais un ami d’Ali, Melik Nachararyan, chrétien Arménien, kidnappe Nino et prend la fuite. Ali les poursuit. La rencontre des deux hommes se termine par un combat et la mort de Melik poignardé. Afin d’échapper à la vengeance de la famille de Melik, Ali prend la fuite et rejoint le Daghestan.

Nino part à la recherche d’Ali et le retrouve à côté de Makhatchkala (ville aujourd’hui en Russie, actuelle capitale de la République du Daghestan). S’ensuit un mariage entre les deux protagonistes.

Malheureusement, la situation politique de la région se dégrade, suite à la révolution russe bolchévique. Les bolchéviques prennent Bakou. Les deux amoureux s’enfuient alors dans la Perse voisine (actuelle Iran). A Téhéran, Nino se retrouve finalement confinée contre son gré dans un harem.

La nouvelle République démocratique d’Azerbaïdjan est créée, et Ali et Nino deviennent les ambassadeurs culturels de cette nouvelle République.

Un poste d’ambassadeur en France est proposé à Ali, par la volonté en fait de Nino. Mais la situation politique s’aggrave brutalement avec la prise de Ganja, la deuxième plus grande ville de la république d’Azerbaïdjan. Ali décide de revenir défendre son pays en prenant les armes et meurt au combat, alors que Nino part rejoindre la Géorgie avec l’enfant de leur union.

La mort d’Ali est suivie de près, en avril 1920, de la fin de cette courte République Démocratique d’Azerbaïdjan.

Cette histoire est sortie en 1937 sous le pseudonyme de Kurban Saïd en langue allemande par Austrian publisher E.P. à Vienne sous le titre Ali und Nuno. Il est désormais considéré comme un roman national en Azerbaïdjan.

****

https://www.youtube.com/watch?v=YAXhlW8jhdc

 

Batumi – Tamara Kvesitadze – Nino & Ali – Man and Woman
   *****
ALI & NINO
GEORGIE
საქართველო
Sakartvelo
République autonome d’Adjarie
აჭარის ავტონომიური რესპუბლიკა
Acharis Avtonomiuri Respublika 
Ali & Nino Batumi A LA DECOUVERTE DE BATUMI
BATUMIბათუმი

***

Autre monument de Tamara

Ali & Nino Batumi A LA DECOUVERTE DE BATUMI

ARKHIP KOUÏNDJI ou LA SENTINELLE DES RÊVES poème de Jacky Lavauzelle

PEINTURE UKRAINIENNE

Arkhip Kouïndji
Куїнджі Архип Іванович
Архип Иванович Куинджи
1842-1910

arkhip-kouindji-poeme-jacky-lavauzelle-portrait-de-viktor-vasnetsov-1869-la-sentinelle-des-reves

LA PEINTURE D’ARKHIP KOUÏNDJI

LA SENTINELLE DES RÊVES
poème de Jacky Lavauzelle




**

arkhip-kouindji-nuit-de-lune-1890-1895-elbrus
Эльбрус. Лунная ночь L’Elbrouz
(1890—1895)

La mort a fait son lit
Ce matin
Sans lumières
J’ai vu l’Elbrouz apparaître
disparaître
Le mont comme un baiser recevait la mort
Il est temps de partir
A la recherche des neiges
En quête de couleurs et de rien
Une ombre m’a suivi ce matin
Je ne lui demandais rien

Un matin
Dans la ville
Frappé dans un cœur vide
Au seuil de la ville
Je quittais à galop
Les bruits sourds de ces pâles couleurs
Qui partout nous frappent
Un matin
La valise à la main
Jeté dans le silence des routes
Tristement je vais

arkhip-kouindji-vue-sur-le-pont-de-la-moskova-moskvoretsky-1882
ARKHIP KOUÏNDJI
Vue sur le pont de la Moskova (Moskvoretsky) (1882)

Une voix inconnue et paisible vide les rêves
A la sortie de la ville
Le pont de la Moskova si fin
On entend et les vagues et les vies
Des deux rives de la ville
En attendant l’orage du monde
En attendant la lune n’est plus
Sans lutte dans le bas du ciel aux portes du cœur
Elle est partie

Moscou au loin brillait
Un nouveau désert dans le monde
Moscou résigné s’effaçait
A chaque seconde une éternité de plus

arkhip-kouindji-moscou-vue-depuis-les-monts-des-moineaux
Moscou vue depuis les monts des moineaux

Le ciel est devenu noir
jusqu’aux os
Le vert saisit son moment de grâce
Les muses en cercle s’affairent
L’enfer dans l’attente ne se voit plus
La lune a-t-elle été ?

arkhip-kouindji-apres-la-pluie-1879ARKHIP KOUÏNDJI  Після дощу – После дождя
Après la pluie
1879

Une corde se tend dans la chair du ciel
Des tonnes de cantiques
Et le mal se dénoue sur les lacs et les êtres
Les choses sont dans l’ordre
Et la maison et le ciel et les arbres
Le noir encore dévore
Un soleil s’étend et la clairière s’enchante
Au bord des morts
Qui s’aiment encore
Comme ces bleus sont trompeurs
Pourquoi la terre ne gronde-t-elle plus

arkhip-kouindji-nuit-de-lune-les-gorges-daryal-1890-1895
ARKHIP KOUÏNDJI  Дарьяльська ущелина. Місячна ніч
Дарьяльское ущелье. Лунная ночь
Nuit de pleine lune
(1890—1895)

Le blanc et le noir s’affrontent
ça se sent
Le vent balaye les premiers réveils et le premier bruit
ça s’entend
La visite des anges et le retour du jour
La planète semble avoir changé de mains
vraiment
La lune signe encore sa place éternelle
Sur le monde en béquilles
Qui prend l’eau
vainement







arkhip-kouindji-nuit-de-lune-sur-le-dniepr-1880
Лунная ночь на Днепре
Nuit de lune sur le Dniepr
(1880)

Le noir est au-dessus et en-dedans
Une vague rivière semble serpenter
Et la lune…
Elle souffle siffle ou se sauve
La noir ou la folie
Tout s’éteint
Une ombre encore se promène
Derrière la mort
Et la lune

arkhip-kouindji-une-soiree-en-ukraine-1878
Вечір на Україні
Вечер на Украине
Nuit en Ukraine
1878

S’aspergent les feux et les fleuves de feuilles
Pas une couleur ne s’étale et toutes glissent
Le point du temps se met à table et s’endort
La nature a vécu
En oubliant ses luttes

Plus de vœux de salut plus de vie en attente
Se délasse et se traîne un rêve
Puis un autre
Puis un autre
Encore

Le noir est superflu
Une chose simple
Indivisible
Le noir s’est pendu
Les couleurs ne peuvent plus partir

Derrière le soleil
Au loin
On l’a jeté à la mer
Avec le noir avec la nuit
Avec les faubourgs et les passants

Le noir n’est plus

arkhip-kouindji-automne-1890
«Осінь», до
Automne
1890

L’infini s’est montré pour se faire oublier
Et des pages et des clartés se sont perdues
Sans bruit
Un drame a marché
Ne l’entendez-vous bramer

Là le troupeau des hivers a bousculé la paix
Et du gris au noir c’est le noir qui dévore
Tout étouffe sans un bruit sans un seul
Et des peuples et des vies à jamais disparus

Le noir en force
Revient

arkhip-kouindji-clair-de-lune-dans-une-foret-en-hiver-1898-1908
Плями місячного сяйва у лісі. Зима
Пятна лунного света в лесу. Зима
 Clair de lune dans une forêt, en hiver

Du gris du blanc au blanc du bleu
Se donne et se jette du haut des falaises
Qui s’arrêtent dans la fuite
J’entends un cri qui monte du rivage
Dans le blanc qui s’efface
Le ciel n’est jamais si tendre
Les dieux se jouent de nous
Sur l’instant

arkhip-kouindji-reflets-de-soleil-sur-givre-1876-1890
ARKHIP KOUÏNDJI  Reflets de soleil sur givre (1876-1890) мороз

Dans le blanc qui revient
Un salut nous répond
Sur la pierre qui se casse
Une réponse se livre
Des pas dans la neige
Une femme une flamme
Un duvet sur le cœur des neiges
Un duvet sourd
Avide

Le bleu semble vaincre
Les vieillards sont couchés
Le jour a faim
Du haut de la falaise
Le jour dévore tout

arkhip-kouindji-falaise-1898-1908стрімчак – утес
 Falaise
1898-1908

Au-delà
Une route se dessine
Sans rien
Sans appel
Une ombre nous prend la main
Pour une visite lascive
Des rois sont passés par ici
Je crois

arkhip-kouindji-la-volga
La Volga [Musée national de l’Azerbaïdjan à Bakou]
Волга [Национальный музей искусств Азербайджана, Баку]

Une voie
Une autre encore
Au bout
Nous commande de marcher
Et nous marchons
Mon ombre
Et moi

arkhip-kouindji-le-dniepr-au-petit-matin-1881
Днепр утром (1881 г.)  Дніпро вранці 
Le Dniepr au petit matin

arkhip-kouindji-lac-ladoga-1873

La route s’achève
Affamés debout
Encore
Un sentiment rêvé
Est-ce la lueur au loin
Près du but
Au-dessus des taches de fleurs
Le point entre et ne veut plus sortir
J’ai perdu mon ombre
Je crois

arkhip-kouindji-foret-1887 ліс – Forêt – лес
1887

Le bleu
Plus menaçant encore
Un bateau nous attend
Qui répond à nos premiers désirs
C’est là que les âmes s’échangent
Venues du fond de la mer
La mer est dans le ciel
C’est là qu’elles se vengent aussi
Et la terre s’est oubliée
Le bleu nage
Dans des restes d’Enfer
Le bleu se noie
Nous ne le reverrons plus

arkhip-kouindji-la-cathedrale-saint-isaac-1869 Исаакиевский собор
Ісаакіївський собор
La Cathédrale Saint-Isaac
1869

La terre ne nous fait plus peur
Le regard se promène
Dans l’ordre des lumières
Les couleurs n’en peuvent plus
De tant toucher de ténèbres
Les odeurs sont de retour
Pleines de moisis et de pourritures passagères
La terre ne nous fait plus peur
Dans le vert éternel
Tout s’est arrêté
Tombe une écorce des peupliers en ligne
Tombe un cri Tombe un instant
Que personne ne peut entendre

arkhip-kouindji-la-foret-de-bouleau-1901 Les peupliers – Берёзовая роща -1901 – Березовий гай

arkhip-kouindji-les-bouleaux-1879

Des pierres comme des os
Nul ici n’échappe
Les rêves sont trop fins et nous pensons courir
Qu’importe le temps
Qu’importe l’océan
Qu’importe le désir
Les nuages sont trop grands
Des lames dans le ciel
Nous tailladerons en pièces
Des flammes et des orages
Se sont-ils perdus

 

 

  arkhip-kouindji-mer-1898-1908  arkhip-kouindji-nuit-1905-1908    arkhip-kouindji-paysage-de-crimee-1885-1890

Au loin
Qui y a-t-il
Au loin
Un point plus loin que l’horizon

   arkhip-kouindji-voilier-en-mer-1876-1890 парусник в море- Voilier en mer  – парусник в море
(1876-1890)

Il n’y a que l’horizon

arkhip-kouindji-steppe-1890-1895

Sans ombre